Augustin, l’Amérique et la « máquina mundial »

1Le rôle capital de la géographie à la Renaissance dans le processus de construction de l’espace-monde n’est pas à démontrer. La science géographique qui inclut une nouvelle cosmographie est le fruit d’une pensée savante, qui représente le monde dans sa totalité et s’attache à le projeter sur des cartes ou dans la confection de globes, et de la compilation d’expériences modernes en particulier celles des navigations ibériques.

2À partir de la deuxième moitié du xv^e siècle, on assiste en effet au dépliement du monde et la géographie, science maîtresse en cette période, doit, de façon intermittente, intégrer de nouvelles données qui vont contribuer à configurer l’ensemble du globe terraqué entre 1480 et 15702.

3Cette période dite des grandes navigations a supposé chez les intellectuels savants autant que chez les navigateurs et cartographes un énorme effort d’intellection dans une opération de raccordement des savoirs, entre les savoirs de la tradition et des disciplines théoriques