Au pied du versant nord de l’extrémité occidentale de la Montagne Noire : la formation des villages au Moyen Âge (XIIe-XIVe siècle)
p. 127-142
Texte intégral
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1Cette étude est issue du travail de la Mission d’inventaire du Patrimoine bâti du CAUE du Tarn qui a opéré, dans un premier temps, sur dix communes du sud du Tarn situées à l’extrémité occidentale du versant nord de la Montagne Noire, dans le Parc Régional Naturel du Haut-Languedoc. Si la méthode d’inventaire repose sur une étude exhaustive du patrimoine bâti, la genèse et l’évolution urbaine des villages ont fait l’objet d’une attention toute particulière à travers l’analyse du bâti et du parcellaire1.
2Les communes de Dourgne, Durfort, Escoussens, Labruguière, Massaguel, Sorèze et Verdalle présentent la particularité de s’étendre entre la plaine et le versant nord de la Montagne Noire, massif hercynien et dernier contrefort du Massif central (Fig. 1). Les zones de piémont et de plaine surplombées par la Montagne ont été le théâtre de l’implantation de l’habitat regroupé de manière pérenne entre le XIIe et le XIVe siècle.
3Le territoire du piémont nord de la Montagne Noire a bénéficié d’une solide étude de Sylvie Campech2, mettant à profit les ressources archéologiques et documentaires. Le cadre de la recherche couvrait douze communes et a mis en évidence les mouvements d’occupation humaine depuis l’Antiquité jusqu’au Moyen Âge, prenant en compte les sites de hauteur et les mouvements de regroupement des populations. Le travail présenté ici se propose de poursuivre l’étude sur les villages de plaine et du piémont de l’extrémité occidentale.
4Une synthèse de référence réalisée par Jean-Louis Biget dans le cadre de l’ouvrage collectif « Histoire de Castres, Mazamet, la Montagne »3 dresse le contexte historique pour la période du Moyen Âge.
5Aborder cette partie du territoire ne peut se faire sans dresser rapidement le tissu de la première carte ecclésiastique, la particularité des réseaux seigneuriaux et les premiers sites implantés sur les hauteurs, sites qui ont été à l’origine de nombreux villages dans la plaine. Castrum, bourg monastique et village neuf sont les trois formes que prend l’habitat regroupé. Les agrandissements significatifs de quelques agglomérations au XIIIe siècle, et peut-être au début du XIVe siècle, méritent aussi d’être considérés comme de véritables opérations urbaines.
L’organisation du territoire
Une première carte ecclésiastique
6Les sources concernant la fondation des églises sont rares : seule, celle de l’abbaye Sainte-Marie de Sorèze en 8164 est documentée et l’église Saint-Pierre de Dourgne est mentionnée en 9605. Pourtant, la christianisation du piémont nord remonte selon toute vraisemblance au Haut Moyen Âge, ne créant pas de véritable rupture avec l’occupation antique (Fig. 1). L’église peut être dans certains cas associée à un habitat antique, comme Saint-Jean-Baptiste de Verdalle, située aussi tout près d’une voie de communication gallo-romaine. En l’absence de sources archéologiques fondées et récentes, seuls les vocables6 faisant référence aux martyrs honorés très tôt en Gaule, aux apôtres et aux saints évêques de l’époque mérovingienne, semblent être un élément suffisant pour déceler l’achèvement de la christianisation à une période assez haute du Haut Moyen Âge. Les premières églises sont pour bon nombre à l’origine des paroisses qui ont établi les premiers tissus ecclésiastiques du territoire. Ces paroisses se distinguent par leurs vastes dimensions, leurs formes régulières et allongées, établies entre plaine et montagne, dont les limites utilisent les séparations naturelles, comme à Labruguière, Escoussens et Verdalle. Le réseau castral de cette région peuplée depuis l’Antiquité s’est surimposé à celui des paroisses, sans le modifier fondamentalement. L’église n’a pas été à l’origine d’un habitat regroupé, en dehors du cas particulier de l’abbaye Sainte-Marie de Sorèze, et peut demeurer loin du castrum, comme à Dourgne, Durfort, Labruguière et Verdalle.
Un territoire aux mains des vicomtes Trencavel
7Progressivement, au cours du XIe siècle, les puissants vicomtes Trencavel installent leur pouvoir sur le versant nord de la partie occidentale de la Montagne Noire. Hélène Débax a montré que « dans cette région peu urbanisée, l’essentiel de la domination repose sur le contrôle des châteaux. Et, dans ce domaine, le pouvoir des vicomtes apparaît sans partage : ils se font prêter serment par tous les grands lignages »7. Sur l’extrémité ouest de la Montagne, les deux principales familles seigneuriales sont celles de Dourgne et de Roquefort.
8Selon J.-L. Biget8, les seigneurs de Dourgne dominent la partie occidentale du massif à partir de leur castrum, le Castelas, attesté en 9609. Ils passent sous l’autorité des Trencavel autour de 102010. Au cours du XIIe siècle, ils agrandissent leur seigneurie avec l’accord des Trencavel qui leur inféodent successivement Verdalle en 1153, Cuq-Toulza vers 1183 et Escoussens en 1186.
9Les Roquefort, famille moins puissante que les Dourgne, occupent le castrum éponyme, l’un des plus anciens de la Montagne, cité pour la première fois en 1035. En 1141, Roger Ier Trencavel, coseigneur du puech de Berniquaut avec l’abbé de Sorèze, le donne en fief aux Roquefort pour y fonder un castellum11. Les conflits, qui opposent les seigneurs de Dourgne aux Roquefort pour le contrôle de cette partie de la Montagne, incitent ces derniers à développer leur territoire plutôt vers le sud.
10Au milieu de ce territoire dominé par les vicomtes de Trencavel, seule la vicomté de Lautrec, dont Labruguière dépend, forme une enclave indépendante.
Les châteaux de hauteur à l’origine du regroupement de l’habitat
11Les châteaux tenus par les vassaux des Trencavel dominent les vallées et contrôlent ainsi la traversée du massif de la Montagne Noire du nord au sud (Fig. 1). Ils sont placés entre 300 et 500 m d’altitude et constituent des sites dont la valeur défensive est évidente, le plus souvent sur un éperon barré. Ils ont engendré le regroupement de l’habitat à leur pied.
12Le château de Dourgne, aujourd’hui détruit, se situait sur un mamelon rocheux, à plus de 300 m de hauteur, au débouché de la vallée du Taurou12. Le village s’est développé en contrebas, sur un site distinct de celui du château, trop resserré.
13Le plus spectaculaire reste probablement celui de Roquefort, dominant la vallée du Sor et dont un fossé vient barrer l’éperon, à l’est. Roquefort conserve aujourd’hui les ruines d’une tour seigneuriale, probablement postérieure au XIIe siècle, implantée au point le plus haut et au pied de laquelle subsistent, enfouis sous la végétation, les restes du village.
14Le castrum de Contrast se trouve à 520 m de haut, sur le versant oriental de la vallée du Sant. Il n’est mentionné dans les textes qu’en 123713. Le site, encore mal connu, recouvre pourtant une étendue importante. Il subsiste les ruines significatives du village et de l’enceinte et celles, plus ténues, d’un établissement seigneurial.
15Le castrum du Castlar est le site le mieux connu de tous, puisqu’il a fait l’objet de fouilles entre 1981 et 1996 sous la direction de Bernard Pousthomis14. Installé sur une arête rocheuse du versant est de la vallée du Sor, le château domine le village fortifié. La période d’occupation du site a pu être cernée entre le milieu ou la seconde moitié du XIIe siècle jusqu’au milieu du XIVe siècle15. Le Castlar est donc une fondation tardive, qui vient complexifier le schéma habituellement admis d’un habitat qui se regroupe autour du château et qui descend dans un second temps dans la plaine.
16À Saint-Amancet, un site de hauteur fortifié, Saint-Barthélémy, a pu être localisé et identifié par S. Campech. Bien qu’il ne soit documenté par aucune source, ce site d’éperon barré conserve les vestiges d’une fortification en pierre sèche. Bien distinct de ce premier site, le château de Saint-Chameaux est situé à l’interface de la plaine et de la montagne. Ses parties les plus anciennes pourraient dater de la fin du Moyen Âge. Quoi qu’il en soit, le petit village actuel n’est pas d’origine médiévale. Il semble s’être organisé tardivement, à partir d’un hameau qui s’est développé à l’est de la ferme du château.
17Exception à cette série, le castellum de Berniquaut, en l’état actuel des connaissances, ne semble pas avoir abrité de château. Les recherches faites sur le site montrent que l’on est en présence d’un village fortifié avec un faubourg hors les murs16.
18S. Campech a pu établir que les sites de hauteur ont été abandonnés progressivement à la fin du XIIIe siècle et au cours du XIVe siècle, au profit des villages créés dans la plaine17. La coexistence des deux localisations a pu être établie pour certains des sites. C’est le cas notamment du Castlar perché de Durfort et du village neuf au pied de la montagne. D’autre part, les périodes de crise ont été propices à la réoccupation des sites de hauteur. Contrast pourrait avoir été réoccupé pendant la guerre de Cent Ans.
19Les raisons de l’abandon des sites de hauteur ont été identifiées par S. Campech et J.-L. Biget qui s’accordent pour dire que l’incommodité des sites alliée à une forte pression démographique au milieu du XIIIe siècle sont à l’origine de cette désertion. La disjonction entre la zone d’activité qui se trouve en plaine, avec les terres agricoles et les cours d’eau, et le lieu d’habitat, n’a alors plus lieu d’être.
20À l’inverse des sites de hauteur, à partir du XIe siècle, mais surtout au XIIe siècle, les châteaux qui se sont installés dès l’origine dans la plaine (Labruguière, Verdalle et Massaguel) ou sur le piémont (Escoussens) ont généré un habitat regroupé qui a perduré et a donné naissance aux villages actuels.
À l’origine des villages de plaine et du piémont, les castra
Sous la souveraineté des Lautrec, le bourg castral de Labruguière
21La première mention la plus fiable faisant état de Labruguière au titre des possessions de la vicomté de Lautrec résulte d’une convenientia établie entre l’évêque Frotaire et Isarn de Lautrec, au cours de la décennie 1060-107018. Les vicomtes de Lautrec ont détenu la seigneurie de Labruguière jusqu’au début du XIVe siècle. La présence du château se déduit plus facilement de la première mention du seigneur de Labruguière, Petrus de Brugeira en 112519. En 1173, Petrus de Brugueria est témoin dans un acte de paréage, au côté de Raimond, abbé de Saint-Pons, et de Petri Ermengaudi de Lautriaco20. L’emplacement du premier château (Fig. 2), s’il ne peut être situé sur l’éminence rocheuse qui domine le Montimont, occupée maintenant par le château érigé par la famille Cardaillac au XVIIe siècle, se trouvait néanmoins sur la plateforme profitant de la défense naturelle donnée par l’aplomb. Le quartier élevé à l’ouest de ce dernier porte encore le toponyme de Castelmoutou, faisant directement référence au château sur motte. Un plan de 1750 (Fig. 3), dressé pour le seigneur Dulac21 lors de sa prise de possession de la seigneurie, permet pourtant d’avoir un peu plus de précisions sur son emplacement. Il est en effet mention d’un ancien château, distinct du premier. De plus, un mur édifié en moyen appareil subsiste dans l’élévation postérieure du bâtiment abritant maintenant l’hôtel de ville. Il forme un alignement continu sur un axe nord-sud dans lequel est percée une porte médiévale en arc brisé. Le mur occidental de l’église vient s’appuyer contre cette portion de mur. Au sud de cette dernière, dans les caves de l’actuel hôtel de ville, J. Bordenave22 a probablement mis au jour en 1963 un mur d’enceinte, de 12 m de long sur 1,60 m de large, auquel était associé un matériel archéologique pouvant être daté du Haut Moyen Âge. Le château a joué un véritable rôle d’attraction. Il est non seulement à l’origine du transfert de l’église Saint-Thyrs23, venue s’établir près du pôle seigneurial, alors qu’elle était située sur un site isolé de plus d’un kilomètre de distance, mais aussi d’un habitat groupé. Dans une première phase, celui-ci s’est formé sur un tracé en demi-couronne et est composé d’îlots aux parcelles étroites et régulières. Il est en effet question de maisons à Labruguière dans une donation de 116324.
Sous la domination des Trencavel, l’inféodation des castra de Verdalle et d’Escoussens
22Le castrum de Verdalle s’établit lui aussi à plus d’un kilomètre de distance de la première église Saint-Jean-Baptiste, dont l’ancienneté ne peut être remise en cause au regard de la présence d’un habitat antique associé25 et du passage tout proche d’une voie de communication gallo-romaine secondaire. Lors de l’inféodation du castrum de Verdalle par les vicomtes Trencavel aux seigneurs de Dourgne, Isarn et Pierre de Puylaurens, il est question non seulement d’une tour, de murs, de fossés, mais aussi de maisons à construire26. Le village fortifié (Fig. 4 et 5), dont le front continu composé par les élévations postérieures des maisons était secondé par un fossé, mentionné dans le compoix de 160627, s’était formé autour d’un premier château sur motte qui pouvait être situé face à la porte principale. Au début du XVIIe siècle, la motte castrale appartenait toujours au seigneur. Elle fut arasée bien avant qu’une nouvelle église ne soit construite à son emplacement, en 1692. Le nouveau château28 était alors élevé en dehors du village. Le premier village fortifié, dont les maisons étaient établies sur d’étroites parcelles, présente la régularité d’un premier habitat regroupé et concerté dont seule la porte occidentale de l’enceinte, aujourd’hui matérialisée par un porche, rompait la régularité. Ouvrant sur la plaine, au carrefour des deux voies principales de circulation, route de Saint-Jean et des Moulins, l’agglomération dont l’appellation « Fort » subsista jusqu’au siècle dernier, suivait l’enceinte en demi-couronne, qui et que protégeait le château.
23À Escoussens, l’implantation antique est aussi attestée. Escoussens est issu du nom de personne romain Corsinius29 et quelques sites gallo-romains relevés sur le territoire de la commune révèlent une implantation antique diffuse. Le vocable de l’église, mentionnée pour la première fois seulement en 115030, Saint-Saturnin, martyr honoré très tôt en Gaule, est le signe d’une fondation ancienne pouvant être issue du Haut Moyen Âge ou de l’époque carolingienne. L’église, élevée sur un promontoire rocheux, ne semble pourtant pas avoir été à l’origine d’un habitat groupé. La formation du village découle naturellement de la construction du château à la fin du XIIe siècle (Fig. 6). En 1186, Roger II, vicomte Trencavel, donne à Raimond de Dourgne le podium d’Escoussens avec l’autorisation d’y édifier un castrum31. En avril 1187, lorsque trois coseigneurs se partagent la seigneurie, non seulement il est question de toute la seigneurie d’Escoussens, mais aussi du château, « lo castel », et du « barri »32.
24Le choix du site pour ce nouveau castrum s’explique par ses capacités de défense naturelle, le podium, mais aussi par la présence de l’église. Pôle principal du village, le château s’établit sur un tertre naturel de 85 m de long sur 50 m de large et s’inscrit sur un site d’éperon barré. Il pourrait avoir accueilli un premier habitat, à l’intérieur d’une fortification, mais le premier noyau villageois, le barri, va s’établir en dehors, au pied de la muraille33 (Fig. 7). Ce dernier, peut-être non protégé par une enceinte dans un premier temps, s’élève dans l’alignement de l’accès au château et révèle un habitat organisé et structuré. Au nord-est, l’îlot initial est composé de parcelles en lanière ; lui faisant face, un deuxième îlot structuré et dans lequel se trouvait un four34, est pourvu d’une androne à laquelle était associé un système de citerne (Fig. 8). Au XIIIe siècle, une agglomération plus développée, établie sur la pente et selon un plan en éventail, suivant les courbes de niveau, va se constituer à partir de ce premier noyau. En 1290, il est question de la claustram dicti loci, à l’intérieur duquel se trouve le fortalicium35. L’acte mentionne le castrum, les murs, les portes. Ainsi, à cette date, le village est probablement enserré par une enceinte collective ; en 1288, il est fait mention pour la première fois des consuls de la ville36. S’il est possible qu’il y ait deux états du village fortifié37, le dernier paraît bien avoir privilégié l’accès à l’église, englobant la rue Malbec, établie en contrebas du premier axe principal et utilisant le surplomb rocheux à l’est.
25Les sources du XVe siècle nous renseignent sur les éléments de défense du village. En novembre 1490, les chartreux de Saïx, près de Castres, nouveaux seigneurs d’Escoussens, demandent aux consuls de creuser un fossé en avant du mur de la ville et de réparer le mur38. En 1515, les consuls sont chargés de tenir correctement curés les fossés39, mais aussi de l’entretien des portes, des passages et allées situés au-dessus des murailles.
Massaguel, du castrum au fort villageois
26Le château et le village de Massaguel sont implantés au débouché de la vallée du Sant, sur la rive gauche. Le château se trouve à l’aplomb du ruisseau, à une vingtaine de mètres environ. Le village est installé à proximité du point de franchissement du cours d’eau et en contrebas du château, à l’est (Fig. 9).
27La première mention d’un « mas » à Massaguel date de 115240. Ce mas appartient à la famille de Dourgne et est tenu par les frères Bernard et Pons Rosselli. Il n’est pas fait mention du village. Les seigneurs de Massaguel sont cités plus tard, en 1226, et ce n’est qu’en 1433 qu’apparaît pour la première fois le château dans les textes. Pour S. Campech, la création du village de Massaguel serait postérieure au XIIe siècle et elle suppose que le village primitif serait sur le site de Contrast, situé au sud-est de Massaguel.
28Les archives du château renferment des plans du village dressés à la fin du XVIIIe siècle, d’après des compoix des années 1470 et 1566 (Fig. 10). Ces documents inédits permettent d’identifier le noyau originel du village dans le quartier qui se développe au sud-est du château, directement le long du ruisseau, autour de la rue dite Le Courtal (Fig. 11). Le village possédait sa propre enceinte, distincte de celle du château. Le quartier est, comme à Verdalle, désigné sous le terme de « fort » ou plus exactement sous les termes de « fort vieux » et de « fort neuf ». Chaque fort avait son enceinte (Fig. 12) ; celle du fort vieux a été agrandie par celle du fort neuf et une porte communiquait entre les deux. Les deux forts étaient constitués par une série de maisons contiguës dépourvues de jardin. Ces maisons s’organisaient le long de deux rues parallèles est-ouest, desservies par quelques ruelles transversales.
29Cette portion du village, très modeste, ne comptait qu’une trentaine de maisons en 1470. L’existence d’une enceinte indépendante et la dénomination de fort concourent à identifier cette partie du village comme un fort villageois, c’est-à-dire que l’initiative de la construction de l’enceinte, son entretien et sa défense revenaient à la communauté41.
30Les plans montrent que l’église, une chapelle, la place de la chapelle ou de l’Oulm et un premier faubourg se situaient en dehors des murs.
31La date de la construction du fort villageois est difficile à établir. Le phénomène est, de manière générale, contemporain des XIVe et XVe siècles. À Massaguel, le premier fort est déjà agrandi en 1470. L’enceinte villageoise a-t-elle eu à suppléer l’établissement seigneurial qui n’aurait pas assumé pleinement son rôle protecteur ? La première mention tardive du château (1433) et les vestiges les plus anciens qui ne sont pas antérieurs au XVe siècle incitent à le penser42. À l’instar d’autres villages du Languedoc, la fortification villageoise pourrait avoir été établie afin de répondre aux troubles locaux liés à la guerre de Cent Ans43.
32La construction du fort villageois de Massaguel et la réoccupation du site de hauteur de Contrast à cette même période, identifiée par des prospections menées sur le site, pourraient être symptomatiques de troubles particulièrement sévères.
33Enfin, si l’on en croit les représentations du XVIIIe siècle et les vestiges du parcellaire actuel, il semblerait que le fort villageois ait été établi sur un plan régulier, au moins pour ce qui concerne le fort neuf, rappelant ainsi les plans des villages neufs contemporains.
Des villages neufs dans la plaine (XIIIe-XIVe siècle)
34Selon J.-L. Biget, « le réseau des villages achève de se compléter dans les pays de l’Agout entre 1250 et 1340 avec la création des bastides et le dédoublement des bourgs dont les habitants quittent les sites perchés pour s’établir en plaine ou dans les vallées »44. Ainsi, le mouvement de regroupement de l’habitat, commencé aux XIe et XIIe siècles autour des castra, se poursuit-il aux XIIIe et XIVe siècles sur le territoire qui nous occupe par la création de nouveaux centres de population. Les villages perchés de Durfort et de Dourgne donnent naissance à de nouveaux centres en plaine, établis tous deux sur un plan linéaire régulier.
Le village neuf de Dourgne
35Le village perché, dominant le côté oriental de la vallée du Taurou45, en contrebas du château dit le Castelas, est appelé « Ville Vieille » dans les compoix de l’époque moderne46. La naissance du site de plaine est généralement datée du tout début du XIVe siècle47. Les sources de seconde main indiquent que le village aurait été fondé sur autorisation royale en 1301. La raison invoquée est de s’installer à un endroit favorable « au tissage de la laine »48. Une première charte de libertés aurait été accordée aux habitants deux ans plus tard, règlementant la fabrication des étoffes. Ainsi, la volonté de rapprocher les habitants du ruisseau, qui constituait une ressource de première nécessité pour l’activité textile, est-elle certainement à l’origine de la création du nouveau centre de population.
36Le site retenu pour le nouveau village se trouve à l’interface entre la plaine et la montagne, à 250 m d’altitude, sur une éminence dominant la rive gauche du ruisseau (Fig. 13). La pente a servi de défense naturelle sur une partie du pourtour du village. Celui-ci s’organise sur un plan linéaire à partir de trois rues parallèles, la rue Haute, la Basselle et la rue Basse (Fig. 14 et 15). La rue Haute et la rue Basse constituent les axes principaux de circulation, tandis que la Basselle, moins large, peut être considérée comme un axe piétonnier secondaire. On peut évaluer le nombre total de maisons à une cinquantaine environ (Fig. 16). Celles des îlots centraux occupaient des parcelles traversantes tandis que celles du pourtour participaient à la défense du village par un renforcement des murs extérieurs. Les observations menées dans le village ont révélé la survivance probable d’une portion du mur fossilisée dans un agrandissement postérieur sur une maison située au sud, à proximité de l’ancienne porte (Fig. 17).
37Une mention tardive de 1694 permet d’établir que l’enceinte était secondée par un fossé et que deux des angles étaient flanqués de tours49. En 1752, des tours ruinées sont signalées aux angles ouest et sud50, c’est-à-dire du côté du plateau. Selon les registres des délibérations des consuls, une porte de ville existait « du côté de la plaine castraise », au nord51.
38Le nouveau village n’abritait pas l’église paroissiale qui se situait à plusieurs centaines de mètres de là, le long du ruisseau. L’église Saint-Pierre a été intégrée au début du XVIe siècle à l’angle oriental du village, assurant ainsi une fonction défensive et entraînant la restructuration de l’habitat (Fig. 18).
Le village neuf de Durfort
39Le village de Durfort s’est développé en contrebas du site de hauteur, à l’entrée de la vallée du Sor, sur un terrain plat qui ne présente pas de défense naturelle, hormis la rivière qu’il jouxte sur la rive droite.
40Si la date de création du village de plaine n’est pas connue, en revanche, on sait qu’il existe dans le troisième quart du XIIIe siècle, puisque le Castlar est alors désigné comme « château vieux », ce qui suppose une agglomération nouvelle le long du Sor52. À ce moment, Durfort est un centre de production artisanal reposant essentiellement sur la force hydraulique du Sor.
41Le village de Durfort conserve aujourd’hui son noyau ancien organisé sur un plan régulier, globalement rectangulaire et constitué de deux rues parallèles d’orientation est-ouest (Fig. 19), le long desquelles s’établissent des maisons mitoyennes construites pour beaucoup en pan-de-bois (Fig. 20). Le parcellaire semble avoir subi des modifications dans toute la partie nord-est. Le cadastre de 1833 montre le départ d’une rue dans la partie orientale de l’îlot et les maisons de la partie occidentale conservent l’empreinte du prolongement de la rue, déterminant ainsi de petites habitations mitoyennes au nord (Fig. 21). Cette organisation se poursuivait-elle tout le long de la rue ? Il est difficile de répondre, compte tenu des bouleversements engendrés dans cette partie du village par l’église paroissiale qui est venue s’ajouter dans un second temps53. Plusieurs indices permettent de poser cette hypothèse. L’église, qui n’est pas orientée, ne s’insère pas dans le parcellaire régulier et toute la partie septentrionale se retrouve largement au-delà du front bâti. Le chevet conserve un voûtement d’ogives dont le système de retombée est à pénétration, ce qui permet de proposer une datation du tout début du XVIe siècle.
42On peut aussi poser l’hypothèse de la construction a posteriori de l’îlot érigé à l’est de l’église. En effet, l’inclinaison du parcellaire est différente et celui-ci est organisé sur une trame un peu plus large que le reste du village.
43Selon S. Campech, le compoix de 1559 mentionne l’existence d’un mur d’enceinte qui entourait le village54. Il n’en reste plus aucun vestige aujourd’hui. Était-il constitué comme à Dourgne d’un renforcement du mur extérieur des maisons du pourtour du village ?
44Durfort et Dourgne constituent deux exemples de petits villages établis sur un plan viaire linéaire. Dans les deux cas, l’église n’est initialement pas intégrée au village qui ne comporte donc ni établissement religieux, ni bâtiment seigneurial. À Dourgne, comme à Durfort, les églises constituent des ajouts du tout début du XVIe siècle, en limite de village, où elles assument un rôle défensif.
L’agrandissement des premières agglomérations sur un plan régulier établi à partir d’une place marchande
Labruguière au XIIIe siècle
45Pierre, vicomte de Lautrec, rend hommage en 1240 au comte de Toulouse pour le « castrum de Brugueira »55. La communauté des habitants apparaît en 1266 sous la forme d’un syndic, lors de la constitution de la charte des coutumes accordée par le seigneur Pierre de Lautrec56. Le seigneur s’engage alors à leur fournir un emplacement libre de tous droits pour la construction d’une halle57. La charte de coutumes semble bien être un jalon dans l’opération d’agrandissement de la ville sur un plan relativement régulier (Fig. 22 et 23). Alors qu’un habitat intermédiaire semble se détacher, la ville neuve se construit au XIIIe siècle, probablement dans la deuxième moitié, sur un plan régulateur, pour partie orthonormé. Les îlots s’établissent régulièrement à partir de l’axe majeur sud-nord matérialisé par la Grand’Rue, reliant la porte du Barry au pôle château-église. Plus développés sur la périphérie, ils accueillent dans certains cas cours ou jardins alors que les andrones exercent toute leur utilité dans les îlots du centre de plan régulier à forte densité bâtie. Les axes de circulation principaux s’établissent pour partie sur un plan orthogonal, la Grand’Rue et l’axe oriental devant relier la porte du Thoré à la place située devant l’église. La halle (Fig. 24) définit un autre axe principal et marchand qui adopte un tracé périphérique et courbe, matérialisé par les rues de la Juiverie et des Lombards, parti peu courant dans le cas des agrandissements sur plan régulier. Le module de la maison « élémentaire » présente une étroite façade sur la rue dont les dimensions fluctuent peu autour de 3 m. L’agrandissement du premier castrum doit probablement être relié au développement de l’artisanat textile dont l’activité est mentionnée au Moyen Âge58. Quelques mois après la charte, le seigneur règle aussi des droits concernant l’activité commerciale59.
46La fortification, dont des sources plus tardives mentionnent l’enceinte et des fossés pourvus en eau60, épouse le relief naturel du site au nord et adopte un tracé circulaire régulier sur le pourtour. L’enceinte était ouverte par une porte fortifiée aux trois points cardinaux, sud, est et ouest : la porte du Barry, la porte du Thoré et la porte de Carausse. L’extension urbaine paraît s’achever avec l’établissement d’une enceinte indépendante du front bâti sur tout le pourtour, même si des espaces encore non bâtis se trouvent contre cette dernière, réserves probables au développement urbain.
Le bourg monastique de Sorèze : d’un premier habitat regroupé à une véritable agglomération
47Bien connus depuis les travaux de N. Pousthomis61, l’abbaye de Sorèze et son village présentent ici un cas unique lié à l’origine de la formation du bourg. L’abbaye Sainte-Marie de la Sagne, fondée vers 81662 dans la plaine, au pied de la forteresse de Berniquaut, a donné naissance à une première agglomération qui semble se constituer à partir du XIe siècle. En 105763, il est question de la première « domus » située dans la « Soricinii villa ». Le vocable de l’église paroissiale Saint-Martin est mentionné pour la première fois en 112064. En 1153, l’habitat regroupé a pris suffisamment d’ampleur pour susciter l’inquiétude des seigneurs de Roquefort qui « en demandent le déplacement », requête restée sans suite et qui a contribué à la désertion du site de hauteur au début du XIIIe siècle. La première agglomération s’implante au pied de l’abbaye, au nord et à l’ouest, sur un tracé en croissant (Fig. 25). Elle correspond au quartier qui porte toujours l’appellation de « Ville Vieille ». Les parcelles sont étroites et imbriquées et un passage surmonté d’un arc brisé débouchait sur l’ancienne place (Fig. 26). Le quartier s’agrandit en direction du sud, autour de l’église paroissiale et du cimetière, par la rue qui traduit cette transition : rue de la Ville Vieille à Malmagrade. N. Pousthomis a bien démontré qu’au sud-est de ce premier quartier, les parcelles de plus grandes dimensions sont liées à des aménagements communautaires, église paroissiale et cimetière, four, auquel menait la rue du Four, et maison commune. Une impasse mentionnée rue du Cul-de-sac semble matérialiser la fin de l’urbanisation.
48Pourtant, l’extension depuis la Ville Vieille se met en place avec une progression constante. La taille des parcelles est plus importante, la présence d’une androne cristallise l’organisation originelle de l’établissement du bâti en vis-à-vis. Il est alors possible de voir apparaître dans l’élargissement de la partie supérieure de la rue de Linquant l’emplacement d’une petite place à vocation marchande, ce terme désignant un lieu de vente aux enchères.
49Au XIIIe siècle, les textes révèlent l’agrandissement de l’agglomération. En 1280, il est en effet question d’une borde et d’un jardin situés à la Ville Neuve65. En 1286, une maison se trouve dans le faubourg supérieur66. En 1322, une borde et un jardin se trouvent « hors la ville et au barri »67, c’est-à-dire au faubourg. Ces différentes mentions sont les signes incontestables de l’agrandissement d’une ville qui adopte alors un plan fonctionnel ménageant une place dans sa partie centrale (Fig. 27 et 28). Le bourg s’étend en direction de l’ouest et du sud avec un plan orthonormé, régulier, organisé à partir d’une place marchande comprenant des couverts à l’ouest, au sud et à l’est. Correspondant à cette phase d’achèvement de la ville, peuvent être repérés deux sortes de parcellaires. Au premier, de dimension relativement importante, s’associe un jardin sur l’arrière, alors que le deuxième relève d’une mise en lotissement de petites maisons. Le module de la maison « élémentaire », disposant d’une pièce par niveau, peut être régulier, la largeur de la façade peut osciller entre 4 et 6 m. À ce stade d’évolution du bourg, n’est-il pas possible de penser à une enceinte protégeant cet agrandissement institué sur le modèle des bastides et villes neuves contemporaines ? La mention en 1253 de « murum claustri » ne fait-elle pas référence aux murs qui l’enclosent ? Il est possible d’imaginer l’institution des portes dans la continuité : portes du Poux Nouvel, d’En Galauby, de Revel, mais aussi portes de Castres et Malmagrade qui sont conservées jusqu’au XVIIIe siècle. Si une enceinte indépendante ferme l’espace, la présence de jardins en arrière ou d’espaces non bâtis laissent penser qu’il est prévu des « réserves » utiles au développement de l’agglomération.
Conclusion
50À l’extrémité occidentale du piémont nord de la Montagne Noire, alors que les sites de hauteur ont été abandonnés, les villages de la plaine créés au Moyen Âge ont perduré et se sont développés jusqu’au XXIe siècle. Au pied du château s’établissent les premiers noyaux, somme toute modestes, composés d’un habitat dense, soit sur un plan en demi-couronne en bordure du château, soit indépendamment, sur un plan plus resserré. Ce dernier cas est illustré à Massaguel où un premier noyau fortifié s’étend dans un deuxième temps pour constituer un fort villageois.
51À Dourgne et à Durfort, aux XIIIe et XIVe siècles, les villages neufs de forme rectangulaire et de taille modérée sont conçus sur un plan linéaire au parcellaire régulier. Ils sont dépourvus de bâtiment seigneurial et d’église paroissiale, laquelle ne vient s’adjoindre au village qu’à partir du XVIe siècle. La prospérité économique des XIIIe et XIVe siècles, liée aux développements de l’artisanat textile et des échanges commerciaux, engendre aussi l’extension des premiers villages, puis l’apparition des faubourgs. À Labruguière et à Sorèze, l’agglomération s’accroît de manière significative sur un plan orthonormé ou régulier, préétabli à partir d’une place marchande, lui donnant le statut de bourg. Selon toute vraisemblance, pendant cette période, villages et bourgs se protègent par une enceinte constituée soit par le front bâti formé par les élévations postérieures des maisons, soit par un mur indépendant, délimitant ainsi un espace à bâtir. S’il est difficile d’évoquer l’existence d’une enceinte pour les premiers noyaux agglomérés et de préciser le moment de son établissement pour les villages d’Escoussens et de Massaguel, en revanche, dans le cas des villages neufs et des agrandissements d’agglomération, la fortification semble être contemporaine de l’achèvement de l’urbanisation.
Notes de bas de page
1 Outre les dossiers d’étude établis sur les communes, les résultats des campagnes d’inventaire ont donné lieu à la publication de quatre ouvrages : Dourgne ; Escoussens, un village du piémont ; Massaguel et Verdalle, au fil du Sant ; Sorèze, CAUE du Tarn, Un Autre Reg’Art, coll. Guides du Patrimoine du Tarn, Patrimoine en Montagne Noire, 2007.
2 S. Campech, L’occupation du sol du piémont nord de la Montagne Noire au Moyen Âge : enquête archéologique et documentaire, mémoire de maîtrise, Université de Toulouse-Le Mirail, juin 1988, 2 tomes et « L’occupation du sol au Moyen Âge sur le piémont nord de la Montagne Noire (Tarn) », Archéologie du Midi Médiéval, t. VII, 1989, p. 43-59.
3 J.-L. Biget, « Les siècles obscurs (vers 400 - vers 1150) », « Le temps des Trencavel (XIIe-XIIIe siècle) », « Libertés et contraintes (vers 1270 - vers 1520) », dans R. Cazals (dir.), Histoire de Castres, Mazamet, la Montagne, Toulouse, Privat, 1992. Réédition 2004, p. 39-118.
4 N. Pousthomis-Dalle, « L’abbaye et le bourg monastique de Sorèze », dans Sorèze, L’intelligence et la mémoire d’un lieu, Toulouse, Presses de l’université des Sciences Sociales de Toulouse, 2001, p. 51.
5 S. Campech, « L’occupation du sol… », op. cit., p. 46.
6 S. Campech, « L’occupation du sol… », op. cit., p. 46-48.
7 H. Débax, La féodalité languedocienne, XIe-XIIe siècles. Serments, hommages et fiefs dans le Languedoc des Trencavel, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, 2003, p. 273.
8 J.-L. Biget, « Les siècles obscurs… », et « Le temps des Trencavel… », op. cit., p. 39-62 et p. 63-92.
9 S. Campech, L’occupation du sol…, op. cit., p. 35, d’après Dom Devic et Dom Vaissète, Histoire générale de Languedoc, Toulouse, 1872-1892, (cité par la suite H.G.L.), t. V, col. 237.
10 J.-L. Biget, « Le temps des Trencavel… », op. cit., p. 69.
11 S. Campech, L’occupation du sol…, op. cit., p. 131, d’après H.G.L., t. V, col. 1046.
12 S. Campech, « L’occupation du sol au Moyen Âge… », op. cit., p. 51 et 52.
13 T. Azémar, Dourgne, ses seigneurs, ses consuls, Albi, 1910, p. 76.
14 B. Pousthomis et M.-P. Ruas, « Le Castrum de Durfort », Archéologie et vie quotidienne aux XIIIe et XIVe siècles en Midi-Pyrénées, Toulouse, 1990, p. 119-123 ; B. Pousthomis, « L’habitat nobiliaire du castrum de Durfort (Tarn), XIIIe-XIVe siècles », dans D. Barraud, F. Hautefeuille et C. Rémy (éd.), Résidences aristocratiques, résidences du pouvoir entre Loire et Pyrénées (Xe-XVe siècles), Archéologie du Midi Médiéval, supplément n° 4, 2006, p. 291-305 ; N. Pousthomis-Dalle, « Moulins et martinets dans la vallée du Sor », dans S. Caucanas, R. Cazals (éd.), Du moulin à l’usine, implantations industrielles du Xe au XXe siècle, Toulouse, Privat, 2005, p. 117-128.
15 N. Pousthomis-Dalle, « Moulins et martinets… », op. cit., p. 118.
16 N. Pousthomis-Dalle, « L’abbaye et le bourg monastique de Sorèze… », op. cit., p. 51.
17 S. Campech, « L’occupation du sol au Moyen Âge… », op. cit., 1989, p. 53.
18 Datation revue par H. Débax, La féodalité languedocienne…, op. cit., p. 113. Cf. sa thèse, Structures féodales dans le Languedoc des Trencavel (XIe-XIIe siècles), doctorat nouveau régime, Université de Toulouse II-Le Mirail, 1997, dact., qui remet en cause la datation de 987 proposée par H.G.L., t. III, p. 201 et 460.
19 H.G.L., t. V, col. 919, 488, an 1125, soumission des nobles du comté de Carcassonne, rebelles au vicomte Bernard-Aton.
20 H.G.L., t. V, col. 1307, Preuve 668, extraits de diverses chartes, an 1173.
21 Ce plan provenant d’archives privées a été reproduit plusieurs fois.
22 J. Bordenave, Rapport de fouilles, 1963. S. Campech, L’occupation du sol du piémont…, op. cit., p. 70.
23 L’hypothèse de S. Campech paraît tout à fait probante, S. Campech, L’occupation du sol du piémont…, op. cit., p. 75-76.
24 Arhives départementales du Tarn, H 7.
25 Non loin de l’église, en bordure de la route de Soual, le site d’En Rivals a livré du matériel archéologique antique.
26 S. Campech, L’occupation du sol du piémont…, op. cit., p. 146. H.G.L., t. V, col. 1140. Cartulaire des Trencavel, acte 118.
27 S. Campech, L’occupation du sol du piémont…, op. cit., p. 147.
28 Ce dernier a été construit, selon toute vraisemblance, au début du XVIIe siècle par le baron de Loubens à l’extérieur du village sur le plan d’un long corps de logis borné par deux tours quadrangulaires ouvrant sur le parc.
29 J. Le Pottier (dir.), Communes du Tarn, dictionnaire de géographie administrative, paroisses, étymologie, blasons, bibliographie, Albi, Archives et Patrimoine, 1990, p. 137.
30 G. Bes, L’église d’Escoussens Saint-Saturnin, dact., 1978, p. 9.
31 H. Débax, La féodalité languedocienne…, op. cit., p. 323. Cartulaire des Trencavel, acte 104.
32 C. Brunel, Les plus anciennes chartes en langue provençale (recueil des pièces originales antérieures au XIIIe siècle), Paris, Picard, 1926, p. 224, texte 232.
33 Le terme de barri recouvre ici la notion d’un habitat subordonné au château et non celle d’un agrandissement hors les murs, un faubourg. Ceci se retrouve aussi à Lautrec (J.-L. Biget, « Les siècles obscurs… », op. cit., p. 48) et à Termes (D. Baudreu, « Formes et formations des villages médiévaux dans le bassin de l’Aude », 126ème congrés national des sociétés historiques et scientifiques, Toulouse, 9-14 avril 2001, Habitats et territoires du Sud, Paris, C.T.H.S., 2004, p. 65-89, p. 82).
34 Sur le terrain, il a été possible d’identifier clairement l’androne cristallisée dans le bâti et de retrouver un grand appareil en pierre de taille auquel est associé une hotte de grande dimension, parcelle mentionnée « four de la ville » sur le plan de la fin du XVIIIe siècle.
35 Archives départementales du Tarn, H 190, Acte de partage de la place et des murs d’Escoussens entre les coseigneurs Arnald Pierre, Guillaume et Esquin Fort, 1290.
36 T. Azémar, Coutumes d’Escoussens (Transaction du 10 janvier 1515), texte roman avec publication française, Albi, 1899, p. 128.
37 S. Campech avait proposé l’hypothèse d’une enceinte plus resserrée, L’occupation du sol du piémont…, op. cit., t. II, planche XLVII.
38 Archives départementales du Tarn, H 190, sommaire d’un acte du 29 novembre 1490 en quatre peaux de parchemin.
39 T. Azémar, Coutumes d’Escoussens…, op. cit.
40 S. Campech, L’occupation du sol du Piémont…, op. cit., p. 86, à l’occasion du contrat de mariage passé entre Pierre de Puylaurens et Dias de Faberzan.
41 À propos des enceintes et des forts villageois, voir l’article de G. Fournier, « La défense des populations rurales pendant la guerre de Cent Ans en Basse-Auvergne », Actes du 90e Congrès national des Sociétés savantes, Nice, 1965, Paris, 1966, p. 157-199.
42 S. Servant, Le château de Massaguel, Dossier d’inventaire du patrimoine de la commune de Massaguel, CAUE du Tarn - Région Midi-Pyrénées, 2007.
43 J.-L. Abbé, « La genèse des agglomérations languedociennes au Moyen Âge : le rôle des XIIIe-XVe siècles », dans B. Gauthiez, É. Zadora-Rio, H. Galinié (éd.), Village et ville au Moyen Âge : les dynamiques morphologiques, Presses Universitaires François Rabelais, Collection Perspectives « Villes et Territoires », Tours, 2003, p. 427-431.
44 J.-L. Biget, « Libertés et contraintes… », op. cit., p. 96.
45 Le site a été exploité en carrière.
46 S. Campech, L’occupation du sol du piémont…, op. cit., p. 38.
47 S. Campech, L’occupation du sol du piémont..., op. cit., p. 31-34.
48 T. Azémar, Dourgne ses seigneurs, ses consuls, Albi, 1910, p. 95-99.
49 V. Delprat, Vivre à Dourgne (Tarn) sous le règne de Louis XIV : 1643-1715, mémoire de maîtrise d’histoire sous la direction de R. Souriac et A. Contis, Université de Toulouse-Le Mirail, 1991, p. 163.
50 S. Campech, L’occupation du sol du piémont..., op. cit., p. 32.
51 V. Delprat, Vivre à Dourgne…, op. cit., p. 116 et S. Campech, L’occupation du sol du piémont..., op. cit., p. 31-34.
52 J.-L. Biget, « Libertés et contraintes… », op. cit., p. 98.
53 S. Campech a pu identifier le premier emplacement de l’église paroissiale à 500 m à l’est de Durfort.
54 S. Campech, L’occupation du sol du piémont..., op. cit., p. 54.
55 S. Campech, L’occupation du sol du piémont..., op. cit., p. 68. H.G.L., t. VIII, col. 205 et 1039.
56 C. Portal, « Chartes de Labruguière (Tarn), année 1266 », Bulletin historique et philologique, 1897, 14 p., p. 3 et 10. J. Curvalle, De Brugeria à Labruguière, dix siècles d’histoire, Paris, coll. Monographies des villes et villages de France, 1973. Réédition 2003, p. 24.
57 A. Combes, Études historiques sur le pays castrais, Labruguière, Castres, typographie de veuve Grillon, 1860, p. 18.
58 J.-L. Biget, « Libertés… », op. cit., p. 98.
59 C. Portal, « Chartes… », op. cit., p. 1.
60 A. Combes, Études…, op. cit., p. 50.
61 L’abbaye de Sorèze a été le sujet de sa thèse et de nombreux articles, N. Pousthomis-Dalle, L’abbaye de Sorèze (Tarn). Recherche archéologique, thèse de 3e cycle d’histoire de l’art et d’archéologie, sous la direction d‘Y. Bruand et M. Durliat, Université de Toulouse-Le Mirail, 1983, 3 vol. ; idem, « L’abbaye et le bourg monastique de Sorèze… », op. cit., p. 49-71.
62 N. Pousthomis-Dalle, « L’abbaye et le bourg monastique de Sorèze… », op. cit., p. 51.
63 Idem, p. 53.
64 Idem, p. 53.
65 « ad villam novam » ; N. Pousthomis-Dalle, « L’abbaye et le bourg monastique de Sorèze… », op. cit., p. 54.
66 « domus in superio ejusdem villae barrio », idem, p. 54.
67 Idem, p. 54.
Auteurs
Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement (CAUE) du Tarn.
Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement (CAUE) du Tarn.
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