Foires et marchés ruraux en Castille à l’Époque moderne approche et problématique : le cas de la province de Guadalajara
p. 105-127
Texte intégral
1Une fois encore, les Journées internationales d’histoire de Flaran, mettent l’accent sur un sujet pratiquement oublié de l’histoire socioéconomique de l’Espagne, en l’occurrence les activités d’échanges en milieu rural. Pourtant, il est évident que de tels échanges représentent, quantitativement, un volume majoritairement écrasant de l’ensemble des transactions et, qualitativement, une activité absolument indispensable pour une population qui vivait à 85 % en milieu rural précisément. Et malgré cela, peu d’historiens se sont intéressés à l’étude de ces foires et marchés ruraux, en particulier les historiens modernistes.
L’étude des foires et marches en Castille : approche historiographique sommaire
2Au XIIIe siècle déjà, dans le vieux code juridique castillano-léonais des Partidas, rédigé sous le règne d’Alphonse X le Sage (1221-1284), la question du commerce et des commerçants, ainsi qu’une première et rudimentaire réglementation de cette activité, sont présentes, signe évident de l’importance que le pouvoir politique royal y attachait.
3C’est cependant à partir du XVIe siècle quand mémorialistes, arbitristas, théologiens et ilustrados vont essayer successivement – sous des perspectives différentes et avec des intérêts parfois contradictoires – de définir les mécanismes et les buts propres à l’activité commerciale, ainsi que le rôle et la place des marchands dans la société castillane.
4Ainsi donc si, du point de vue théorique de l’économie politique, les sources documentaires sont nombreuses et variées – nous y reviendrons plus en détail pour ce qui concerne l’Époque moderne – tout au long des siècles, par contre, très réduite est la documentation concrète et précise, qualitative et quantitative, au sujet des villes et surtout des villages, sur le déroulement concret de l’activité commerciale dans les marchés et les foires. La raison essentielle de cet état de fait, nous semble-t-il, est sans doute liée au type même de cette activité d’échange de produits, qui a lieu directement entre le vendeur et l’acheteur – de la main à la main – sans qu’aucune sorte de document écrit soit nécessaire pour mener à bien la transaction, l’échange se réduisant finalement au troc d’une certaine marchandise par une autre marchandise ou une somme d’argent donnée. Ceci est particulièrement valable pour les marchés et foires ruraux ; dans les grandes foires d’import-export, en effet, le volume important des affaires et les moyens déjà développés des instruments de commerce (lettre de change, reconnaissance de dettes, etc.) fait que l’on a recours assez souvent au notaire.
5Voilà pourquoi les documents existants sur les foires et marchés, en particulier pour l’Époque médiévale, sont presque exclusivement de nature institutionnelle : privilèges royaux de création de foires et/ou marchés, concession de franchises (mercados ou ferias francos), réglementation des marchés par les autorités municipales, peines imposées à ceux qui troubleraient le bon déroulement des marchés, etc.
6Pour cette raison, très probablement, ce sont des historiens médiévistes ou des juristes spécialistes des institutions, qui ont ouvert le chemin de la recherche sur les foires et marchés en Castille. De toute façon, il faudra attendre 1931 pour que García de Valdeavellano, constatant l’absence d’étude d’ensemble sur le sujet, publie un important travail1, limitant son cadre chronologique à l’Époque médiévale, moment où naissent et se développent les marchés et les foires castillans, à mesure que la Reconquista avance vers le Sud et que le repeuplement s’organise, se consolide et s’amplifie.
7Il est vrai que Espejo et Paz avaient déjà publié en 1908 le classique et toujours irremplaçable ouvrage sur les plus importantes foires castillanes, celles de Medina del Campo2. Il s’agissait, cependant, d’une étude monographique exclusivement consacrée à ces foires internationales.
8À la suite de l’étude de García de Valdeavellano, d’autres travaux – des articles pour l’essentiel-ont vu le jour, consacrés à quelques foires et/ou marchés précis, ou aux activités que l’on y menait de manière plus générale3.
9Aucune autre étude d’ensemble n’ayant pas été publiée, en 1975, le même García de Valdeavellano décida de compléter, corriger et développer son travail de 1931, réédité sous le même titre à Séville cette même année4.
10Parfois, on peut trouver des informations sur les marchés dans des ouvrages généraux ou des manuels d’histoire médiévale5 ou moderne6.
11Devant cette pénurie historiographique sur les activités commerciales en Castille, le professeur Ladero Quesada décida en 1982 de faire une synthèse, reprenant les données déjà apportées par d’autres auteurs, corrigeant les éventuelles erreurs et ajoutant de nouvelles informations et des aspects non traités auparavant. Le résultat en fut un long article7 qui complète et éclaire celui de García de Valdeavellano. Dans cet article, l’éminent auteur se pose, précisément, la question de l’inexistence d’études d’ensemble approfondies sur les activités marchandes des foires et marchés, et nous donne la réponse suivante :
«Las ferias medievales castellanas no han suscitado ninguna gran investigación de conjunto, debido a la escasez de fuentes documentales y ala pobreza de datos que facilitan las que existen».
12L’Espagne moderne pour sa part, n’a pas été l’objet, si étonnant que cela puisse paraître, d’aucune étude générale sur les foires et marchés en Castille. Et pourtant la documentation est, à première vue du moins, assez abondante, organique et géographiquement assez complète. Mais, quand l’historien y regarde de plus près, il s’aperçoit très vite qu’elle n’est pas, en général, d’une grande précision, comme nous le verrons par la suite. Ceci explique sans doute cela.
13Pour le XVIe siècle, les Relaciones Topográficas, ou réponses à un questionnaire extrêmement détaillé envoyé par l’administration de Philippe II, dans les années 1575-1580, aux villes et villages de Castille, contiennent toute une série de renseignements sur ces échanges commerciaux, qui ont été déjà utilisés par Noël Salomon8, mais qui mériteraient un nouveau traitement plus systématique et comparatif. Par ailleurs, pour ce qui touche à notre propos, si les renseignements sur l’existence de foires et marchés y sont assez nombreux, ceux qui ont trait à la réalité concrète de ces échanges (produits, marchands, acheteurs, etc.) sont beaucoup plus rares.
14Pour le XVIIe siècle on se heurte – comme dans bien d’autres domaines – à une absence presque totale de documentation sur les foires et marchés ruraux castillans. La crise aiguë, politique, économique, militaire, administrative…, que connaît alors le pays explique peut-être ce manque d’information.
15Le XVIIIe siècle, par contre, est nettement plus riche en sources documentaires. Le Catastro del Marqués de la Ensenada, décidé par ce ministre éclairé dans la décennie centrale du siècle, constitue une véritable enquête presque statistique sur l’ensemble de la situation des villes et villages de la Castille à ce moment là. Les Relaciones geográficas ou réponses des localités au questionnaire envoyé par le géographe royal Tomas López dans le dernier tiers du siècle, dans le but de réaliser un dictionnaire général du royaume, renferment une documentation plus inégale et fragmentaire, car beaucoup de localités n’y ont pas répondu. Les renseignements contenus dans le Viaje de España, publié à Madrid en 1788, sont le fruit du long voyage à travers la Péninsule, réalisé par Antonio Ponz dans les années 80 du siècle. Le très important et détaillé ouvrage de Larruga, Memorias políticas y económicas sobre frutos, comercio, fábricas y minas de España, publié à Madrid en 1791, contient une grande somme de renseignements économiques, mais pour ce qui est des foires et marchés il se limite à indiquer leur existence, la date à laquelle ils ont lieu, et quelques autres rares informations trop fragmentaires. Finalement, le Diccionario Geográfico-Histórico-Estadístico de España de P. Madoz, publié à Madrid entre 1846 et 1849, est souvent d’un grand secours et sert surtout de terme de comparaison pour l’étude de l’évolution quantitative de ces lieux d’échanges dans la campagne castillane.
16Voici une rapide vision de l’historiographie sur l’activité marchande à son niveau de base et des sources essentielles pour son étude à l’époque moderne. Abordons maintenant l’exposé précis du cadre général dans lequel se déroulent les foires et marchés castillans. Nous étudierons dans un premier temps le cadre théorique et institutionnel de ces échanges, pour présenter ensuite le cas concret de la province de Guadalajara.
Le cadre théorique et institutionel des échanges dans l’espagne moderne
A – Les foires et marchés : approche théorique et évolution
17Si « la existencia de un mercado interior supone la division social del trabajo, una agricultura comercializada y un proletariado industrial »9, comme l’écrit le professeur Anes, il est évident que pendant l’époque moderne de telles conditions n’étaient pas réunies en Castille. L’autarcie règne en maître dans les campagnes castillanes. Le paysan produit la plupart de ce dont il a besoin pour subvenir à ses besoins vitaux et à ceux de sa famille, en particulier pour ce qui est de la nourriture et de l’habillement. Un rudimentaire système artisanal de spécialisation familiale permet de couvrir les autres besoins (outillage, mobilier, chaussures, etc.) à l’intérieur d’une aire géographique très restreinte, par le truchement du troc et des marchés hebdomadaires locaux. L’auto-approvisionnement paysan semble donc prévaloir nettement sur les échanges marchands. Le recours au marché n’a lieu que dans la mesure où il s’agit d’obtenir des produits très élaborés (tissus de qualité, articles de luxe) des substances importées de terres lointaines (épices en particulier), ou pallier une défaillance passagère du système d’auto-approvisionnement local (mauvaises récoltes, mort d’un animal de trait qu’il faut impérativement remplacer, achat d’habits ou de chaussures, etc).
18À l’origine, la naissance de ces lieux d’échanges marchands ruraux de base, les marchés, obéit à un besoin vital des nouveaux noyaux de population nés à mesure que la Reconquête avance et se consolide, à partir du XIe et XIIe siècles. Ces nouvelles localités ont vite besoin d’un lieu précis et accessible où pouvoir s’approvisionner régulièrement en produits nécessaires à la subsistance et au travail de tous les jours. Leur lieu de réunion a été, la plupart du temps, l’espace ouvert à l’intérieur de la ville, représenté par la Plaza Mayor située devant la Casa Concejo ou Hôtel de ville ou devant l’église.
19Les foires, quant à elles, d’après Ubieto Arteta, sont apparues au cours de l’expansion économique que connut le XIIe siècle, et « están motivadas por dos hechos : la necesidad de vender la lana, y la necesidad de adquirir productos de consumo traídos por los exportadores laneros, ya que la falta de una burguesía había impedido el establecimiento de un comercio local regular »10. À partir de là, ce développement des marchés et des foires suit l’évolution de la démographie et de l’économie castillanes : développement durant le XIIe et XIIIe siècles ; récession aux XIVe et une grande partie du XVe (peste noire, luttes civiles) ; nouveau redémarrage important au XVIe (démographie en hausse, métaux précieux américains) ; une phase de forte récession au XVIIe siècle, et reprise vigoureuse au XVIIIe, surtout dans sa seconde moitié.
20Foires et marchés sont donc et forcément, indissociables des villas ou localités avec juridiction propre ; c’est-à-dire non soumises à l’autorité d’un autre Concejo (municipalité). Comment faire la différence entre foires et marchés urbains et leurs homologues ruraux ? Il ne nous semble pas possible de retenir le critère exclusivement quantitatif, fixant un nombre d’habitants à partir duquel toute localité rentrerait dans le cadre urbain, celles qui n’atteindraient pas ce nombre d’habitants étant considérées automatiquement comme appartenant à l’aire rurale, car ce qui définit le cadre urbain de villa au Moyen Âge et à l’Époque moderne, ce n’est pas le nombre de vecinos (familles) mais plutôt le rôle administratif, économique, ecclésiastique et militaire joué par chaque ville. C’est ainsi que bon nombre de localités castillanes de 2000 à 4000 habitants (400 à 800 feux) doivent être considérées comme de véritables villes ; c’est le cas de Sigüenza, Pastrana, ou Atienza, dans la province de Guadalajara. Par ailleurs, il n’est pas possible – sauf cas exceptionnels – que les marchés hebdomadaires, et à fortiori les foires annuelles, se développent dans des villages trop petits, où la demande est insuffisante pour attirer les marchands.
21Il nous semble donc qu’il faut considérer comme marchés ruraux, non seulement ceux qui ont lieu dans des villages proprement paysans, mais aussi ceux qui se tiennent dans une ville dont l’hinterland (alfoz) est complètement rural et où la plupart des acheteurs viennent des villages agraires de la contrée, et ceci même si souvent d’autres critères d’organisation économique urbaine sont présents11.
22Qui dit marché dit marchands ; l’un ne peut pas exister sans les autres. Comment la législation et la philosophie politique de l’époque considèrent cette activité, ce métier ?
23Tomás del Mercado, au XVIe siècle, définit comme suit l’activité commerciale :
« en una de dos maneras se vende o se compra conviene a saber ; o para provisión de la familia o para ganar algo vendiendo y comprando. Digo que o compramos para gastarlo y consumirlo o para granjear vendiendo »12.
24Il est clair que seule cette dernière activité doit être considérée comme marchande, la première n’étant qu’une activité d’achat pour subvenir aux besoins personnels ou familiaux.
25Au XIIIe siècle, dans le code des Partidas, dans l’introduction au Titre VII de la Partida V, nous pouvons lire :
« Mercadores son aquellos homes que señaladamiente más usan entre sí vender et comprar et camiar (cambiar) una cosa por otra, porque las riquezas y las ganancias que façen, comprando y vendiendo las allegan, y señaladamiente en las ferias y en los mercados más a menudo que en los otros lugares »13. Et un peu plus loin, dans la même Partida et Titre, le marchand est à nouveau ainsi défini : « propiamente son llamados mercaderes todos aquellos que compran las cosas con intencion de las vender a otri por ganar en ellas ».
26Pour Tomás del Mercado, mercader (marchand) est celui qui achète « alguna ropa, como fardos, o pipas de vino o aceite, para llevarlas a otras partes o, aguardando otros tiempos, revenderlo por más de lo que costó »14. Il est vrai que la différence entre marchand en gros et marchand au détail n’est pas encore évidente chez Mercado.
27L’activité d’échange et le métier qui la met en pratique sont donc déjà parfaitement définis en Castille, aussi bien au Moyen Âge qu’à l’Époque moderne. Un groupe particulier d’agents économiques pose problème : celui des artisans. S’agit-il de producteurs ou de marchands ? Leur activité première et essentielle est, à ne pas en douter, la transformation d’une matière première donnée en produit élaboré. Cependant, et étant donné le développement encore embryonnaire du commerce, ces artisans sont obligés d’écouler eux mêmes les produits qu’ils ont fabriqués, et ainsi ils deviennent, en plus de producteurs, des marchands. Leurs échoppes, par ailleurs, leur servent le plus souvent à la foi d’atelier et de boutique. Un groupe socio-économique donc qui participe en même temps à l’activité de transformation et à celle de commerce. Ils constituent, sans doute, le gros des bataillons des marchands des foires et marchés locaux.
28Essayons maintenant de définir avec précision les trois formes d’échanges qui nous occupent : les foires, les marchés et, accessoirement, les tiendas ou magasins.
29Les foires. – comme le signale García de Valdeavellano –, la foire n’est qu’un gros marché annuel ou bi-annuel :
« El mercado de mayor trascendencia comercial es el que se celebra una, o a lo sumo dos veces al año, en una localidad determinada ; es decir, el mercado anual, la feria »15.
30Elles ont lieu pendant plusieurs jours, voir plusieurs semaines. ; y viennent des marchands de lointaines régions de la Péninsule et même de l’étranger ; leur rayon d’attraction est national et même international pour les plus importantes d’entre elles, comme Medina del Campo ou Medina de Rioseco ou, pour la plupart, régional ; leur volume d’affaires est beaucoup plus élevé que celui des marchés, et les marchandises plus variées et en quantité nettement plus grande. Elles ont lieu souvent à des dates stratégiques du cycle agricole, comme l’indique Ramón Carande :
«La celebración tradicional de las ferias tiende a caer entre el comienzo y el final del verano, aproximadamente, puesto que son numerosas las ferias de mayo a octubre; iran en torno de Corpus Christi y de San Juan la primera, así como por San Mateo, San Miguel y San Francisco, las posteriores»16.
31Ladero Quesada distingue deux types de foires :
- les foires « agraires », qui ont un rayon d’action limité à la contrée et dont le but essentiel est l’écoulement des excédents agraires et de l’élevage ainsi que l’approvisionnement en produits manufacturés de base,
- les foires où prédominent les produits manufacturés, où se fait le commerce en gros des produits agraires ou élaborés ainsi que le trafic de capitaux et des monnaies.
32Et il ajoute :
«en esta distinción está la clave para distinguir la gran feria, la única digna de tal nombre – Medina del Campo es el prototipo – de las pequeñas ferias, mucho más numerosas»17.
33Espejo et Paz, de leur côté, parlent de foires « financières » et de foires « commerciales ». Les mots changent mais le contenu est pratiquement le même : grandes foires d’import-export et de mouvement de capitaux, et foires régionales de redistribution.
34Les marchés hebdomadaires. – Il s’agit de l’activité commerciale qui avait lieu une ou, exceptionnellement, deux fois par semaine, dans une localité donnée. Ce marché est destiné à procurer aux habitants les produits courants nécessaires à la vie de la famille. Par conséquence son aire géographique d’influence est beaucoup plus réduite que celle des foires : vendeurs et acheteurs habitent, en général, dans la localité où le marché a lieu ou viennent de la zone d’influence économique alentour.
35Le privilège de concession royale fixait le jour où il avait lieu. Dans un premier moment, ils se tenaient souvent le samedi, mais ce jour étant consacré à la prière par les juifs – qui représentaient un nombre assez élevé de marchands – petit à petit ils ont été transféré au mercredi en particulier. En voici un témoignage précis. Le 25 juin 1386, l’Archevêque de Tolède, don Pedro Tenorio, seigneur de la ville de Brihuega, signe un document par lequel il autorise le déplacement du marché hebdomadaire de ladite ville du samedi au mercredi, comme le Concejo l’avait sollicité. Les raisons que tous deux mettent en avant sont les suivantes :
«…Que de muy grand tiempo aca avisteis de uso et de costumbre de fazer cada semana en el dia del sobado mercado en la dicha nuestra villa de Brihuega, el qual dicho mercado dezides que por se fazer en el dicho dia del sobado non es tan provechoso como sy se fiziesse en otro dia de la setmana por dos cosas: la primera porque las personas que an de partir del dicho mercado el dicho dia del sobado […] an de andar camino el domingo siguiente para se yr a sus aldeas, et quebrantan el dicho dia del domingo et dexan de oyr misa […]. Lo segundo porque el dicho dia sabado judíos algunos non pueden venir al dicho mercado a comprar nin a vender cossa alguna, seyendo ellos uno del grand meneo del dicho mercado, lo qual todo esto se escusaria sy el dicho mercado sefiziese et mudasse al dia del miercoles […] dia… en que xristianos et judíos et moros pueden buenamente venir al dicho mercado…»18.
36Cette question fut réglée en 1492 avec l’expulsion des juifs, ce qui explique la fréquence des concessions royales de marchés le samedi, à partir du XVIe siècle.
37Le but premier de ces marchés hebdomadaires était de pourvoir à l’approvisionnement suffisant de la population en produits alimentaires, textiles, et autres, indispensables à la subsistance des populations urbaines et rurales de la contrée. En même temps, ils permettent l’écoulement des hypothétiques excédents agraires et des produits manufacturés par les artisans.
38Pour Díez-Canseco, en outre, le marché rural était :
«Un lugar de contratación y de cambio entre los vecinos de la comunidad sin que la villa en la que se celebraba tuviese condición más privilegiada que los demas poblados del término, ni más ventaja que aquella que, naturalmente, resultaba para su prosperidad económica de la afluencia de vendedores y compradores»19.
39En effet, le rôle économique tenu par une ville ne lui confère aucun privilège administratif sur le territoire sur lequel elle étend son influence économique.
40Concluons donc, avec Dufourq et Gautier-Dalché, en disant que le marché :
«no sólo constituía el lugar de los intercambios entre la producción urbana y la del agro circundante, sino también el centro distribuidor»20.
41– Las Tiendas ou magasins permanents, ouverts au public chaque jour, représentent le dernier échelon dans l’évolution marchande : le commerce journalier, permanent et de plus en plus spécialisé. Dans un premier moment, ce sont les produits alimentaires de première nécessité — sous le contrôle des autorités municipales le plus souvent – qui sont mis tous les jours à la disposition de la population dans des boutiques spécialisées : boulangerie, boucherie, tabernas (pour la vente du vin), poissonneries parfois et magasins pour la vente de l’huile, du vinaigre et du sel… Par la suite des magasins privés spécialisés apparaissent : apothicaires, libraires, chocolatiers, orfèvres, etc. Il est vrai que ces tiendas sont l’apanage des villes d’une certaine importance ; cependant leur existence dans des localités comme Pastrana, Atienza ou Sigüenza, attestent du rôle joué dans le commerce rural par ce type de magasins spécialisés, tout au moins à l’Époque moderne.
B. – Le contrôle institutionnel des foires et des marchés
42Qui avait le pouvoir de créer une nouvelle foire ou un nouveau marché ? À quelle législation étaient-ils soumis ?
D’après les rares sources connues, dans un premier moment la création d’une nouvelle foire et/ou marché revenait exclusivement au roi : « Ferias et mercados en que usan los homes a fazer vendidas, et compras et camios, non los deben fazer en otros lugares sino en aquellos en que antigua-miente los acostumbraron a fazer, fueras ende si el rey otorgare por su previllejo poder a algunos logares de nuevo que las ficiesen »21.
43La concession pouvait être faite par un document spécial ou à l’intérieur d’un ensemble de privilèges (fueros, cartas pueblas, etc) à un Concejo ou à un seigneur pour une de ses villes. Les droits fiscaux qui revenaient au roi pouvaient également être octroyés par celui-ci à un seigneur, un monastère ou une église. Par ailleurs, comme le fait remarquer García de Valdeavellano, depuis le XIIe siècle à la concession de foires et/ou marchés s’ajoute presque automatiquement l’octroi de différents privilèges qui leur sont rattachés : protection personnelle du roi, interdiction de confiscation des biens des marchands qui y participent, sécurité royale assurée aux vendeurs et acheteurs, et lourdes amendes pour ceux qui en troubleraient l’ordre public22.
44Dès la seconde moitié du XIIIe siècle, et jusqu’à l’avènement des Rois Catholiques, les seigneurs ont souvent établi, de leur propre autorité, de nouveaux marchés – et même de nouvelles foires – pour développer l’activité économique de leurs villes. Ceci allait, évidemment, à l’encontre du droit régalien, et Henri IV, en 1469 et 1473, interdit de tels agissements, mais il faudra attendre le règne des Rois Catholiques pour que cette interdiction soit vraiment appliquée. Tel est le cas, par exemple, de la foire et du marché de la ville de Hita (Guadalajara) crées par les Mendoza, seigneurs de la ville, sous le règne de Jean II et confirmés par Isabelle la Catholique le 4 septembre 1489, en tant que traditionnels et non exonérés d’impôts23. Dès lors, la création de nouveaux marchés et foires dépendra exclusivement des rois.
45Pendant les XVIe et XVIIe siècles la création de nouveaux marchés et foires s’est fortement ralentie, car le réseau était déjà, sans doute, suffisamment dense pour couvrir les besoins du pays dès la fin du XVe, et que le XVIIe est un siècle de marasme généralisé. Après la Guerre de Succession, au début du XVIIIe siècle, la création de nouveaux marchés reprend, car l’économie malmenée du royaume avait besoin d’un nouvel essor. Il faudra attendre cependant la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècles, comme le souligne Anes, pour voir fleurir toute une nouvelle série de créations de foires et marchés24.
46Quel était le régime fiscal de ces marchés ? D’une manière générale, tout marchand était soumis au payement de diverses taxes, depuis son point de départ jusqu’à son installation dans la place du marché où il se dirigeait. La presque totalité de ces taxes avait un caractère indirect et grevait exclusivement la circulation des marchandises. Valdeavellano distingue les diverses taxes suivantes :
47– droit de transit, le Portazgo (péage) qui a été récemment ainsi défini par le professeur González Mínguez :
«..un impuesto indirecto que afectaría al tránsito de bienes muebles, aunque también podía cobrarse por las personas y, ocasionalmente, a las transaciones comerciales y a ciertas operaciones anejas, como la exposición y pesaje de mercancías, y sería cobrado bien a las puertas de las ciudades o en otros lugares de paso, o en el propio lugar del mercado»25 ;
48– taxes sur les transactions : Alcabala et Sisa.
49a) L’Alcabala, généralisée à l’ensemble de la Couronne de Castille depuis le XVe siècle, représentait 10 % de toute opération de vente ; elle touchait aussi bien les nobles que les pecheros (roturiers). Dans un premier moment, elle était payée par moitié entre le vendeur et l’acheteur ; à partir du XVIe siècle ce sera le vendeur exclusivement qui la payera, tout en ré percutant son taux sur le prix de vente. Cet impôt n’a été supprimé qu’en 1845, par la loi qui réorganisait l’ensemble du système de la fiscalité espagnole.
50b) La Sisa (accise) fut généralisée par les Cortes de 153826. Elle représentait entre le 1 et 3 % de la valeur des ventes, et était payée par la réduction des poids et mesures utilisés par les marchands dans leurs ventes ; encore un impôt indirect, donc.
- Droits d’installation ou Suelos de feria, perçus par les seigneurs ou les municipalités, et dont le montant était extrêmement différent d’une localité à l’autre.
- amendes imposées par les juges locaux en raison d’irrégularités constatées dans le bon déroulement de la réunion : troubles de l’ordre public, tromperie sur la marchandise, vol, etc. Ainsi à Almoguera elles sont de 5000 maravedís27, à Pareja de 2000 mrs.28, à Molina de Aragon de 100 mrs29, et à Cifuentes de 10 mrs. seulement30.
51Devant un tel système d’imposition de l’activité marchande, il est évident que l’obtention du privilège de franchise (mercados francos) représentait pour une ville la certitude d’attirer un nombre nettement plus élevé de marchands et par conséquent l’augmentation du nombre d’éventuels acheteurs et donc finalement un surcroît de richesse pour elle. La franchise, en effet, représentait l’exonération totale d’impôts, non seulement dans le marché de la ville qui l’avait obtenue, mais également des taxes dues tout au long du parcours fait par le marchand pour rejoindre cette ville. Foires et marchés pouvaient bénéficier de ce privilège royal, extrêmement prisé par les autorités municipales car, comme le souligne Maria del Carmen Carié, cela représentait également :
«Solucionar el problema de avituallamiento en los lugares llamados de acarreo, es decir que no podían bastarse a sí mismos y a los que eran indispensables los productos que les llegaban de otras zonas»31.
52La prospérité apportée aux villes par l’obtention de la franchise a amené parfois les seigneurs à affranchir dans leurs territoires certains de ces lieux d’échange, ce qui allait à l’encontre des lois du royaume et des intérêts économiques du monarque. C’est pourquoi, au XVe siècle, Jean II et Henri IV, à la demande des représentants aux Cortes, ont interdit aux seigneurs de tels agissements ; mais il faut, une fois encore, attendre le règne des Rois Catholiques pour que cette interdiction soit appliquée et que ce privilège appartienne exclusivement au roi.
53La responsabilité directe du respect du cadre institutionnel général de ces marchés revenait aux autorités municipales. Il est donc évident que celles-ci ont établi petit à petit un contrôle de plus en plus étroit sur les foires et marchés, à travers la réglementation municipale (Ordenanzas), véritable cadre légal local qui organisait de manière précise leur déroulement. Les Ordenanzas de Sigüenza, publiées en 1484, sont un bon exemple du contrôle exercé par les autorités municipales sur les marchés en particulier32.
54Comment se déroulaient ces marchés et qu’y trouvait-on ?
55Disons pour commencer, que ces rassemblements marchands étaient ouverts à tout le monde. Nobles ou roturiers, riches ou pauvres, résidents ou étrangers, tous y avaient accès. De même, n’importe qui pouvait vendre ses marchandises, produites par lui ou achetées ailleurs pour en faire le commerce. Seuls les regrattiers (regatones) ou petits revendeurs étaient généralement interdits de vente ou soumis à des normes très restrictives. Ceci s’explique aisément si l’on tient compte que ces regatones achetaient dans le marché même les marchandises qu’ils revendaient aussitôt sur place, ce qui ne pouvait être que préjudiciable aux intérêts des consommateurs. Voilà pourquoi les conseils municipaux veillaient de près à la stricte réglementation de ce type de commerce.
56Pour ce qui est des grandes foires, dès les jours qui précédaient leur début, arrivaient dans la ville les marchands en gros, en provenance de toutes les contrées du royaume, voire de l’étranger. Commerçants de tout type de marchandises : produits de bouche, textiles, épices, produits de luxe, bijoux, cambistes, etc. Les autres foires régionales étaient un reflet à échelle réduite de ces grandes foires. Parfois une spécialisation particulière, plus ou moins marquée, faisait la renommée de telle ou telle ville : foires d’animaux de trait et/ou de charge (mulets, ânes, chevaux, bœufs, etc.), foires de moutons – les fameux merinos castillans-, de chèvres ou de porcs. Pour donner une idée de la variété des produits que l’on pouvait trouver dans ces foires, voici l’énumération que Espejo et Paz font en parlant de celles de Medina del Campo
«… acudían allí también mercaderes y tratantes con ganados mayores y menores y bestias de todas clases domadas y por domar, y todo género de cuatropeazgo, cabezas, manadas y rebaños, carnes muertas, frescas o acecinadas, pescados frescos y salados de mar y río, vino, vinagre arrobado y azumbrado, aceite, miel, cera, lino, cáñamo y esparto labrado y por labrar, ollería y otras vasijas de barro y vidrio, granos, semillas, frutas verdes y secas, hortalizas y otros comestibles, leña, carbon, madera labrada o por labrar, puertas y ventanas, corambres curtidas, por curtir y al pelo, lanas, sebo, manteca, ropas, calzado, cueros, sedas, lencería, frazadas, mantas, colchones y colchas, paños, grana, añascotes, cordeles, sayales, frizas, burieles, estameñas, buratos, telas de seda o lana a la vara, en retales y en piezas, joyería, mercería, buhonería… terciopelos, rasos, felpas y sedas tejidas»33.
57Il est vrai qu’il s’agit là des foires les plus importantes de la Péninsule Ibérique ; cela n’empêche pas que la plupart de ces produits devaient se trouver, dans des quantités moindres évidemment, dans beaucoup de foires régionales. Voici, en effet, la description que fait le Catastro de la Ensenada de la foire de Torija (Guadalajara) :
«Tiene una feria que se celebra el dia diez y ocho de Octubre de cada año, y continúa hasta el veinte y dos de el mismo, en que se comercia en mulas, caballos, yeguas, jumentos, bueyes, ganado lanar y cabrio. Varias mercadurías, como son telas de seda, paños, quinquelleria, espezeria y plateria ; zapaterías, abarcas, cerrajerías, calderias, cobert rerias y guarnicionería..»34
58Dans les marchés hebdomadaires, on trouvait tous les produits alimentaires et manufacturés d’usage courant et nécessaires à la vie quotidienne de la famille, en particulier céréales, fruits et légumes, différents produits textiles, ustensiles de maison et outillage agricole, etc. Voici, pour donner un exemple, comment Madoz décrit le marché de Pastrana (Guadalajara) :
«Los miércoles de todas las semanas se celebra un mercado cuyo tráfico lo constituye la venta de granos, paños de Brihuega, albarcas, arroz, pescado, azucar y hortalizas.»35.
59Ces marchés et ces foires ont constitué, jusqu’au début du XXe siècle dans la Castille rurale, les voies principales d’échanges économiques de tous les produits nécessaires à la subsistance familiale, au travail des champs, mais aussi des produits plus élaborés (soie, verre, faïence,…) ou plus rares (épices, sucre, chocolat,…). L’arrivée du chemin de fer, et la rapidité et facilité des échanges qui s’en suivirent, furent fatales aux foires rurales dans un premier moment, mais aussi aux marchés, un peu plus tard. Les magasins permanents, plus ou moins spécialisés et ouverts tous les jours se sont imposés sur les marchés hebdomadaires traditionnels, tout simplement parce qu’ils étaient capables d’offrir aux paysans, en permanence, tout ce dont ils pouvaient avoir besoin.
Les foires et marchés ruraux dans la province de Guadalajara
60Située au cœur de l’Espagne, au nord de la Nouvelle Castille, et faisant partie de ce territoire de transition entre la Vieille et la Nouvelle Castille, formé également par les provinces de Madrid, Toledo et Cuenca, Guadalajara représente un bon exemple pour l’étude de la vie rurale castillane à l’Époque moderne.
61Quatre villes ont eu un rôle particulièrement important dans la province : Guadalajara, le fief des Mendoza situé au cœur du royaume et très proche de la cour ; Sigüenza, la capitale épiscopale ; la ville royale (realengo) d’Atienza, au passé médiéval si riche ; et Pastrana, la ville ducale. De ces quatre villes seules Guadalajara et Sigüenza peuvent être considérées comme de véritables centres urbains à l’Époque moderne36, même si du point de vu économique, aussi bien l’une que l’autre ne sont que le centre d’une vaste zone rurale d’échanges et de ce fait on peut penser que leurs foires et marchés peuvent être considérés comme ruraux. Les autres localités qui jouent également un rôle de centre économique au niveau de la contrée, sont toutes strictement rurales. C’est le cas d’Atienza, Pastrana, Fuentelaencina, Brihuega, Molina de Aragon, Tendilla ou Hita.
62Nous possédons vingt-cinq références, plus ou moins précises, sur l’existence de foires et de marchés dans la province de Guadalajara, obtenues essentiellement à partir des Relaciones Topográficas de Philippe II, Pour le XVIe siècle, et du Catastro de la Ensenada pour le XVIIIe.
63Parmi ces vingt-cinq localités, seize (64 %) ont au moins une foire annuelle et un marché hebdomadaire (Alcocer, Atienza, Brihuega, Budia, Cifuentes, Fuentelaencina, Guadalajara, Hita, Jadraque, Milmarcos, Molina de Aragon, Mondejar, Pastrana, Sigüenza, Uceda et Zorita de los Canes) ; sept (28 %) possèdent seulement une foire annuelle (Almoguera, Casa de Uceda, Chiloeches, Driebes, Pareja, Tendilla et Torija), et les 2 (8 %) autres ont uniquement un marché hebdomadaire (Cogolludo y Tamajón).
64Pour ce qui concerne les foires, vingt et une ont été créées par privilège royal et deux par décision seigneuriale :
65Foires de concession royale.
- Almoguera, (Alphonse X en 1263)
- Atienza, (Fernand III ?)
- Brihuega, (Henry I en 1215)
- Budia, (fin XVIIIe ?)
- Casa de Uceda, (fin XVIIIe ?)
- Cifuentes, (début du XVIIIe ?)
- Chiloeches, (fin du XVIIIe ?)
- Driebes, (milieu du XIX ?)
- Fuentelaencina, (milieu du XV ?)
- Guadalajara, (Alphonse X en 1253)
- Jadraque, (XVIe siècle ?)
- Milmarcos, (début du XIXe ?)
- Mondejar, (Jean II)
- Pareja, (Alphonse X en 1255)
- Pastrana, (Philippe II en 1571)
- Sigüenza, (Alphonse XI en 1320)
- Tendilla, (Jean II)
- Torija, (XIVe siècle ?)
- Uceda, (Jean II en 1449)
- Zorita de los Canes, (XIIIe siècle ?)
66Foires de création seigneuriale.
- Hita, (famille des Mendoza vers le milieu du XVe s.)
- Molina de Aragon, (Dña. María de Molina en 1296)
67Sept localités (28 %) organisent deux foires par an : Atienza, Cifuentes, Guadalajara, Hita, Milmarcos, Molina de Aragon, et Tendilla. seize autres (64 %) n’ont qu’une foire annuelle : Alcocer, Almoguera, Brihuega, Budia, Casa de Uceda, Chiloeches, Driebes, Fuentelaencina, Jadraque, Mondejar, Pareja, Pastrana, Sigüenza, Torija, Uceda et Zorita de los Canes dont nous ne connaissons pas la date.
68Si nous regardons maintenant de plus près la distribution saisonnière de ces foires, nous constatons que celles qui ont lieu pendant l’été et l’automne sont majoritaires : 20 sur 30 (66,6 %) ; et en particulier celles qui se situent en septembre, 10 sur 20 (50 %). Par contre, en hiver et au printemps les foires sont nettement moins nombreuses – 10 sur 30 (33,3 %) – et elles ont lieu pour l’essentiel pendant les mois de mars et mai – 4 sur 6. Voici le cadre complet de la répartition saisonnière de ces foires :
69Hiver
- Cifuentes (St. Blaise) : 3 février.
- Alcocer (St. Léon) : 18-20 février.
- Tendilla (St. Mathias) : 25 février.
- Guadalajara (dite de Pâques) : 1er mars.
- Atienza (St. Joseph) : 19-24 mars.
70Printemps
- Chiloeches : 25 mars.
- Almoguera (St. Croix) : semaine du 3 mai.
- Milmarcos (Ste. Croix de mai) : 3 mai.
- Pastrana : 1-15 mai.
- Casa de Uceda (St. Barnabé) : 11-12 juin.
71Eté
- Hita (Assomption de la Vierge) : 15 août.
- Sigüenza (Idem) : 7-25 août.
- Budia : 28 août.
- Molina de Aragon (St. Bartolomé) : 1-5 septembre.
- Pareja : 8-9 septembre.
- Ucea :10-11 septembre.
- Atienza (St. Christ) : 13-17 septembre.
- Brihuega : 14-17 septembre
- Jadraque (St. Mathieu) : 11-29 septembre.
- Tendilla (Idem) : 21 septembre.
- Driebes (St, Michel) : 30 septembre au 2 octobre.
- Hita (St. Michel) : 29 septembre.
72Automne
- Molina de Aragon (St. François) : 4-5 octobre.
- Sigüenza (Idem) : 4-9 octobre.
- Torija (St. Lucas) : 18-22 octobre.
- Cifuentes (dite de la Toussaint) : 28-31 octobre
- Fuentelaencina : 10 novembre au 1er. décembre.
- Milmarcos (St. Martin) : 12-15 novembre.
- Mondejar (St. André) : 20 novembre au 10 décembre.
- Guadalajara (Ste, Catherine) : 25 novembre.
73Quant à la distribution géographique des foires et marchés de la province de Guadalajara, on remarquera la forte concentration de ceux-ci dans le quart sud-ouest de la province (voir carte jointe). En ce qui concerne les parties nord et est deux hypothèses : ou les renseignements sont très fragmentaires ou le nombre de ces foires et marchés est très réduit. Une explication à cet état de fait peut, sans doute, être avancée : les régions montagneuses des Serranías du nord, d’accès difficile, concentraient leurs marchés et foires dans un petit nombre de localités : les villes les plus importantes en général, comme Sigüenza ou Atienza. Par contre, dans l’Alcarria et la Campiña, c’est-à-dire les régions moins accidentées ou de plaine, les communications sont plus faciles, ce qui permet une multiplication des lieux d’échanges commerciaux ruraux.
74Dans la plupart de ces foires les produits textiles avaient une place de choix. Voici avec quelle précision les Relaciones Topográficas nous décrivent la foire de Tendilla :
«Tratando de las cosas que mejor se hacen que en otra parte, dia de Sto Matías, cada un año, se hace una feria la mejor que se hace en esta comarca, de la qual feria resulta mui gran provecho y ganancia de los vezinos, asi en los pasados como en otras granjerias que se exercitan los que se quieren aprovechar; tiene treinta dias: trataré de las calidades que tubiere noticia: la Mercadería que a esta feria más viene y hace ventaja a las demas del Reyno, es la mucha suma y cantidad de paños de todas suertes, y para ello concurren mui buenas calidades: la primera, ser la feria de coyuntura, que todo el imbierno se han labrado los paños, y ser la primera del año; lo otro, estar esta villa en parte tan comoda de donde se hacen y labran, pues está tan cerca de Segovia, de donde traen tan buenos paños velartes, finos, negros y rajas, y otras suertes de finos paños; de la Ciudad de Cuenca vienen los mejores Mercaderos: traen mui escogidos y finos paños de subidas y cendradas colores de todas las serranías y comarcas desta Ciudad de Cuenca, y de Molina, Medinaceli, Siguenza, Soria, vienen paños de todos generos, y cordellates finos, a causa de que en estas partes hay la más fina lana del Reyno: de Aragon vienen Cordellates mui finos; de la Rioja, Torre de los Cameros, vienen muchos paños, y asi mismo destas Comarcas y pueblos de Alcarria, y Ynfantazgo, de la ciudad de Huete y su tierra, Marquesado de Villena y Mancha vienen muchas suertes de paños: asi mismo vienen muchas tiendas de paños subidos, granas, paños estrangeros, sedas, terciopelos, rasos y damascos que traen Mercaderes gruesos de Toledo, Madrid, Alcala, Medina del Campo y otras partes; para todos estos paños vienen infinidad de Mercaderes de todo el Reyno y fuera del, para las quales mercaderías hay asignadas partes donde se ponen los de Cuenca, Toledo, Segovia, con los demas generos de paños por buena orden: pónense mui principales tiendas de sedas, joyerías, mercería, que traen Mercaderes gruesos que venden a otros de menos cantidad: estan juntas estas tiendas que parescen un Alcayceria de Granada que parece estar toda la vida de asiento: hay otras tiendas de Mercadería de Flandes, lienzos y otras cosas preciadas: vienen muchos vizcaínos con lienzos preciados, y Mercaderías extrangeras: vienen muchos Portugueses, traen muchas suertes de hilos, y hillo de mucho valor; traen mucha especería, añir, brasil y otras muchas cosas curiosas y preciadas, como drogas y conservas de la Yndia: en ninguna feria de España se hallegan tantos Portugueses: ponense mui grandes tiendas y aparadores de Plateros: viene mucha cera, pescados de todo genero, por ser principio de Quaresma: vendeuse muchas Cabalgaduras; tíranse a la Andalucía y a los Reynos de Granada, Murcia y Valencia. vienen otros muchos generos de Mercaderías que especificarlas seria nunca acabar…»37.
75Nous voilà devant un témoignage tout à fait exceptionnel et sans doute quelque peu exagéré. Malheureusement, dans la majorité des cas les renseignements sont nettement plus succincts et plus généraux. Citons, pour exemple le cas de Cifuentes :
«Dos ferias que por estilo antiguo y ordinario concurren en la una, que se celebra por los dias de San Blas y permanece tres dias, distintos sujetos con mercancías de Paños, Lienzos, Sayales y otros generos de este símil, la que regulan producira seiscientos reales de vellon; y la otra que se zelebra en los dias de S. Simon y S. Judas, permaneciendo otros tres dias en iguales circunstancias…38.
76La vente d’animaux est présente également dans un bon nombre de foires, en particulier dans celles qui ont lieu après les récoltes, comme si l’argent frais disponible était investi prioritairement dans l’achat des animaux de trait, indispensables pour le travail agricole. Même dans la foire de septembre de la ville de Guadalajara, d’après les réponses des curés des paroisses au questionnaire de l’Archevêque de Toledo, Lorenzana, à la fin du XVIIIe siècle, on vendait :
«algunos ganados de mular y cerda» ou «reducida la mayor parte de mercaderías a solo cabezadas de muías, aunque también se vende algo de este ganado y de zerda…»39.
77Le caractère rural des marchés de cette ville est donc ici clairement exprimé.
78Dans celle de Sigüenza, au mois d’octobre, selon Larruga :
«La feria se compone de ganados lanares y cabrio, concurren algunos mercaderes con tienda y tambien plateros»40.
79De même, dans celle de Torija, d’après le Catastro de la Ensenada : « …se comercia en mulas, caballos, yeguas, jumentos, bueyes, ganado lanar y cabrio… ». Dans la même foire, cependant l’on peut acheter également d’autres produits, parfois rares ou exotiques :
«Varias mercadurías, como son telas de seda, paños, quinquelleria, espezeria y platería ; zapaterías, abarcas, calderias, cabestrerías y guarnicionerías; y en toda especie de ganados y mercaderías..»41
80À Mondejar on trouvait au début du XIXe siècle, selon Madoz, produits de quincaillerie, outillage agricole, abarcas (chaussures rustiques des paysans castillans) et denrées alimentaires42.
81Les marchands viennent parfois de très loin. À la foire de Jadraque, par exemple, d’après un document intitulé « Los lugares de que an venido personas a la feria de Xadraque de septiembre ?, en el año setenta y uno » (1571), sont cités des marchands de Granada, Guadix, Baza, Huescar, Quesada, Ubeda, Jaen, Cazorla, Baeza y Murcia43.
82Des foires, donc, assez généralistes, où l’on trouve tous les produits de consommation courante, mais aussi des produits plus spécifiques ou de luxe.
83Des vingt-cinq foires dont on a parlé, sept seulement (28 %) ont le statut de ferias francas (exonérées d’impôts) : Almoguera, Brihuega, Guadalajara, Jadraque, Molina de Aragon, Pastrana et Sigüenza ; les plus importantes et les plus anciennes en somme.
84En ce qui concerne les marchés hebdomadaires nous n’avons, malheureusement, pas plus d’informations : dix-huit référencés pour l’ensemble de la province de Guadalajara à l’Époque moderne. Dans ces marchés, les habitants de la ville où ils se tiennent, mais aussi ceux des localités proches – dans un rayon d’une quinzaine de Kilomètres peut-être – en plus de pouvoir s’approvisionner en produits de consommation courante, trouvaient l’opportunité d’écouler les éventuels et en tout cas faibles excédents agricoles (volaille, œufs, fruits, légumes, céréales, etc) ainsi que leur production manufacturière, pour ce qui est des artisans de la contrée.
85Comment les documents décrivent ces marchés ? Voici quelques exemples :
- Cogolludo : «Que se celebra los miercoles de cada semana un Mercado en esta Villa donde se vende trigo, zevada, zenteno, sogas, carbon de velezo, y algunos ganados de lana, cabrío y zerda»44.
- Pastrana: «Los miercoles de todas las semanas se celebra un mercado cuyo trafico lo constituye la venta de granos, paños de Brihuega, albarcas, arroz, pescado, azucar y hortalizas»45.
86Dans celui de Sigüenza, selon Larruga, on pouvait acheter de la volaille, des pommes de terre, des légumes verts, des œufs, des légumes secs, des ustensiles de cuisine, des abarcas, et des petits cochons à engraisser46 ; et dans celui de Jadraque des légumes, des petits cochons, de l’outillage agricole simple, du charbon végétal, de la sellerie, etc.47.
87Sans doute, une grande majorité des marchands étaient des artisans et des paysans de la contrée ; d’autres commerçants plus spécialisés venaient parfois de plus loin offrir leurs produits exotiques ou de luxe. Malheureusement les renseignements sont presque inexistants sur ce point. Les transactions de la main à la main en sont la cause, comme nous l’avons vu.
88La plupart de ces marchés hebdomadaires avaient lieu les mercredis (6 sur 18) et les jeudis (4 sur 18), mais tous les autres jours de la semaine sont représentés, même le dimanche, comme c’est le cas pour Cifuentes.
89De ces dix-huit marchés, huit (44,44 %) ont le privilège de franchise ou exemption d’impôts (mercados francos) : Cogolludo, Guadalajara, Hita, Molina de Aragón, Mondejar, Pastrana, Sigüenza et Uceda. Les dix autres (55,55 %) sont des marchés soumis à la fiscalité royale et seigneuriale et/ou municipale. Dans ce sens, le fait de trouver des villes comme Atienza, Tendilla ou Brihuega avec des foires exemptées, mais aussi des marchés hebdomadaires soumis à l’impôt, nous montre clairement que ces deux types de réunions d’échange de produits jouaient un rôle différent : les foires, un rôle de redistribution régionale, qu’il faut protéger et développer, les marchés, la voie normale d’approvisionnement en produits de première nécessité et lieux d’écoulement des éventuels excédents agraires.
90En conclusion : foires annuelles et marchés hebdomadaires représentent donc, des lieux d’échanges qui se situent à un double niveau. Le marché hebdomadaire permet, dans un petit rayon autour d’une ville, aux artisans d’écouler leurs produits manufacturés ; les éventuels surplus agricoles y trouvent également un débouché ; des produits plus rares sont aussi présents au moins de temps en temps. Des échanges, somme toute, qui font partie d’un réseau semi-autarcique à l’intérieur d’un périmètre assez restreint autour d’une ville.
91Les foires jouent un rôle plus important. Leur rayon d’attraction est nettement plus grand, le volume d’échanges sans commune mesure, la quantité et variété des produits présentés plus importante. Elles représentent les véritables pôles de redistribution régionale de produits inexistants dans la région et qu’il fallait bien importer d’autres provinces ou de l’étranger.
92Malheureusement, l’étude de ces foires et marchés s’avère extrêmement difficile, car les sources actuellement connues – et ceci est particulièrement valable pour le monde rural – ne sont ni assez systématiques, ni surtout assez précises pour pouvoir présenter une véritable fresque détaillée de la réalité socio-économique de ces réunions marchandes. Espérons que d’autres sources – les actes notariés en particulier, peut-être – ou d’autres techniques historiographiques nous permettrons un jour de pouvoir approcher ces foires et marchés d’une manière plus précise.
Notes de bas de page
1 L. García de Valdeavellano, « El Mercado. Apuntes para su estudio en León y Castilla durante la Edad Media », in Anuario de Historia del Derecho ; Madrid, 1931 : pp. 201-403.
2 C. Espejo ; J. et Paz, Las antiguas ferias de Medina del Campo, Valladolid, 1908.
3 Carié, M° del Carmen, « Mercaderes en Castilla (1252-1512) », in Cuadernos de Historia de España, XXI-XXII, Madrid, 1954 ; pp. 146 à 328.
R. Carande Tovar, Carlos V y sus banqueros, Madrid, 1965.
M.D. Cabañas González, « Ciudad, mercado y municipio en Cuenca durante la Edad Media (S. XV) », in La ciudad hispánica durante los siglos XIII al XIV, Madrid, 1985, t. II ; pp.1701-1719.
J. Sánchez Gómez, « Los mercados en la provincia de Zamora », in Studia Zamorensia, I (1980), p.170.
J. Torres Fontes, « Las ferias en Segovia », in Hispania, X (1943), p.135.
B. Yun Casalilla, « Ferias y mercados ; indicadores y coyuntura comercial en la vertiente norte del Duero », in Investigaciones Históricas, 4 (1983), pp. 53-77. A. Ortiz(coordinateur), « Origen y evolución de las ferias y mercados de la Ciudad de Sigüenza desde los siglos XIV al XVIII », in Anales Seguntinos, no 4 (1987) ; pp. 197-203. P. Ortego Gil, Aproximación Histórica a las Ferias y Mercados de la provincia de Guadalajara, Guadalajara, 1991.
4 L. García de Valdeavellano, El Mercado. Apuntes para su estudio en León y castilla durante la Edad Media, Sevilla, 1975.
5 J. Gautier Dalché, Historia urbana de León y Castilla en la Edad Media (siglos IX-XIII), Madrid, 1979.
J.L. Martín, Economía y sociedad de los reinos hispánicos de la Baja Edad Media, Barcelona, 1983.
6 M. Artola (directeur), La economía española a finales del Antiguo Régimen, 4 tomes, Madrid, 1982.
G. Anes Alvarez, Economía e Ilustración en la España del siglo XVIII, Madrid, 1969.
G. Desdevizes du Dezert, La España del Antiguo Régimen, Madrid, 1989.
V. Vázquez de Prada, Historia económica y social de España. Los siglos XVI y XVII, Madrid, 1978.
N. Salomon, La campagne de Nouvelle Castille à la fin du XVIe siècle, Paris, 1964.
7 M.A. Ladero Quesada, « Las ferias de Castilla. Siglos XII al XV », in Cuadernos de Historia de España, LXVII-LXVIII (1982), pp. 269-347.
8 Voir note no 6.
9 G. Anes Alvarez, Las crisis agrarias en la España Moderna, Madrid, 1970, p. 299.
10 A. Ubieto Arteta, « Ciclos económicos en la Edad Media española », Valencia, 1969, pp. 131-132.
11 A. Blazquez, El Señorío Episcopal de Sigüenza : economía y sociedad, Guadalajara, 1988, pp. 295-335.
12 T. Mercado, del, Suma de tratos y contratos ; edit. de Nicolas Sanchez-Albornoz, Madrid, 1985, t. .I. p. 78.
13 Partida V ; Titre VII, loi 1a.
14 . T. Mercado, del ; opus cit. p. 79.
15 García de Valdeavellano, El Mercado…, p. 57.
16 R. Carande, Carlos V y sus banqueros, Barcelona, 1987, t. I, pp. 331-332.
17 Ladero Quesada, Las ferias de Castilla… ; pp. 269 et suivantes.
18 Pareja Serrada, Brihuega y su partido, Guadalajara, 1916, pp. 134 et 135.
19 L. Díez-Canseco, « Sobre los fueros del Valle de Fenar, Castrocalbón y Pajares. Notas para el estudio del fuero de León » ; in AHDE. I (1924), pp. 337-381.
20 CH. Dufourq, ; Gautier-Dalché, Historia económica y social de la España cristiana en la Edad Media, Barcelona, 1983, p. 171.
21 Partida V ; Titre VII ; loi III.
22 García de Valdeavellano, opus cit., pp. 89 à 93.
23 A.H.N. Sec. Osuna, Leg. 1784, no 3, 4 et 9, lettres royales d’avril 1485 et septembre 1489.
24 G. Anes Alvarez, Las crisis agrarias en la España moderna. Madrid, 1970, pp. 319 à 325.
25 C. González Mínguez, El Portazgo en la Edad Media. Aproximación a su estudio en la Corona de Castilla, Vitoria, 1989, p. 97.
26 E. Toledano, Curso de Instituciones de Hacienda Pública de España, Madrid, 1859, p. 241.
27 P. Ballesteros ; O. González, « Almoguera : Catálogo de los documentos medievales de su Archivo Municipal », in Wad-Al Hayara, no 8 (1981), pp. 227-245.
28 A. Ballesteros Bereta, « Itinerario de Alfonso X, Rey de Castilla », in Boletín de la Real Academia de la Historia, CV (1934), Madrid, p. 145.
29 M Sancho Izquierdo, El Fuero de Molina, Madrid, 1916, p. 66.
30 F. Layna Serrano, Historia de la Villa condal de Cifuentes, Madrid, 1955, pp. 35 et 267.
31 Carlé, Ma del C., opus cit., pp. 151-152.
32 A. Blázquez, opus cit., pp. 328-338.
33 Espejo y Paz, op. cit., pp. 38-39.
34 AHPG (Archivo Histórico Provincial de Guadalajara), Autos Generales del Catastro del Marqués de ¡a Ensenada, Leg. 1443, fol. 20.
35 P. Madoz, Diccionario Geográfico… », Madrid, 1849, t. XII, p. 717.
36 A. Domínguez Ortiz, La sociedad española en el siglo XVII, Madrid, 1970, p. 115.
37 Relaciones Topográficas de España. Relación de los pueblos que pertenecen hoy a la provincia de Guadalajara. Publicadas en el Memorial Histórico Español ; Colección de Documentos, Opúsculos y Antiguedades, de la Real Academia de la Historia ; edición de Juan Catalina García y Manuel Pérez Villamil. Tomos : XLI-XLII-XLIII-XLIV-XLV-XLVI y XLVII.
La citation correspond au T. XLIII, pp. 81-83 (question no 35).
38 AHPG, Autos Generales del Catastro del Marques de la Ensenada, Leg. 453, fol. 81v-82r.
39 « Descripciones del Cardenal Lorenzana », citadas por Rodríguez de Coro dans son article « La ciudad de Guadalajara en tiempos de Lorenzana (1786) », in Wad-AlHayara, no 17, Guadalajara, 1990, pp. 127-161.
40 E. Larruga, Memorias políticas y económicas…, Madrid, 1791, TXIV, p. 105.
41 AHPG Autos Generales del Catastro del Marques de la Ensenada, Lee. 1443, fol. 20.
42 Madoz, Diccionario Geográfico…, t. XI, p. 486.
43 Archivo Histórico Nacional (AHN) de Madrid, rondo Osuna, Leg.1719, no 1-17.
44 AHPG Autos Generales del Catastro del Marqués de la Ensenada, Leg. 495, fol. 64.
45 Madoz, Diccionario Geográfico…, t. XII, p. 717.
46 Larruga, Memorias políticas…, t. XIV, p. 105.
47 AHPG Autos Generales del Catastro del Marques de la Ensenada, Leg. 769. fol. 54v et 55r.
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