Le clergé rural en Espagne à l'époque moderne
p. 115-128
Texte intégral
1Comme n'importe quelle étude d'histoire, celle-ci commence par un inventaire des sources. Quelles sont donc les sources qui peuvent nous conduire à la connaissance du clergé rural ?
2Pour connaître le nombre des prêtres et leur implantation géographique il faut évidemment recourir aux recensements, soit pour la période moderne les recensements fiscaux de 1561 et 1591, plus le recensement ecclésiastique de 1587 ; puis pour le XVIIIe siècle, le recensement fiscal dit du Cadastre de La Ensenada (1753) et les recensements démographiques de 1787 (Floridablanca) et 1797 (Godoy). Nous verrons dans un instant que l'exploitation de ces documents est délicate pour la question qui nous occupe aujourd'hui mais c'est ainsi cependant que nous pouvons parvenir à une connaissance statistique approximative du clergé rural et de l'encadrement des fidèles. À titre d'exemple, dans la campina de l'archidiocèse de Séville, le cadastre de la Ensenada comptabilise 1 060 clerigos tandis que le recensement de Floridablanca en 1787 (34 ans plus tard) n'en recense que 702.
3— Les visites pastorales des évêques ou de leurs visiteurs, source essentielle, malheureusement encore peu utilisée en Espagne malgré les incitations d'Antonio Dominguez Ortiz. Maria Luisa Candau Chacon, qui a soutenu en septembre 1991 une très importante thèse sur le clergé séculier de la campagne sévillane de 1685 à 1791 a fait de cette source l'élément essentiel de sa documentation et elle a présenté dans une contribution à Historia Moderna (II Jornadas de Metodología y Didactica de la Historia, de l'Université d'Extrémadure, 1983) une intéressante présentation des livres de visites paroissiales et de leur contenu. À la question : « Quelles informations procure un livre de visites ? » elle a donné neuf réponses : la plus importante pour notre sujet est la troisième : Information : et tableau des personnes qui composent le « groupe ecclésiastique séculier ». L'information sur chacun de ces ecclésiastiques comporte les rubriques suivantes : accession ou non aux ordres majeurs (prêtrise, diaconat, sous-diaconat) et, dans le cas contraire, degré atteint des ordres mineurs ; autorité ecclésiastique qui a procédé à l'ordination et date ; autorisations de célébrer la messe et de confesser, que doivent posséder les prêtres ordonnés ; âge des eccélésiastiques (ou approximation) ; observations sur les études qu'ils ont accomplies ; chapellenies qu'ils peuvent détenir ; jugement moral d'ensemble formulé après enquête sur chacun de ces prêtres ; de plus, la réponse no 1 décrit l'état « physique » de la paroisse, notamment l'édifice et la tenue des registres paroissiaux, témoignages directs sur la compétence et la ponctualité du prêtre ; la réponse no 2 précise quelles sont les propriétés de la paroisse : bénéfices, rentes ; etc. ; la réponse no 4 donne les « comptes de fabrique » qui indiquent les revenus de la paroisse ; la réponse no 9 émet un jugement d'ensemble sur prêtres et fidèles. Il est évident qu'une étude sérieuse des livres de visite doit être le pivot essentiel d'une recherche sur le clergé paroissial, rural en particulier. Annie Molinié l'avait aussi signalé.
4— Les registres paroissiaux sont, on l'a compris, un témoignage précieux sur l'activité du clergé paroissial, ses présences, ses absences, par exemple en période d'épidémie. Les notes marginales des curés sur ces livres peuvent nous éclairer sur leur personnalité.
5— Les registres notariaux peuvent nous renseigner sur la fortune des prêtres (maisons, rentes, terres, etc.), leurs meubles, leurs images pieuses, leurs livres, etc. mais aussi sur leur affectivité, leurs dévotions, grâce surtout aux testaments, voire sur leurs activités économiques. Ainsi Maria Luisa Candau Chacon a-t-elle utilisé à fond les registres notariaux du district d'Utrera, près de Séville.
6— Les relations de causes et procès d'inquisition révèlent les comportements délictueux des prêtres, leurs croyances hétérodoxes, et peuvent pallier l'absence des registres des tribunaux ecclésiastiques ordinaires. Lorsque leurs fonds ont été conservés, les procès criminels intentés aux clerigos sont irremplaçables. Référons-nous une fois encore au cas de la campina sévillane, le plus complet dont nous disposions : Maria Luisa Candau Chacon a pu traiter 480 dossiers mettant en jeu 511 personnes différentes, de 1685 à 1791.
7— Les constitutions synodales des diocèses permettent de connaître les recommandations données aux prêtres des paroisses et d'apprécier l'évolution des urgences pastorales.
8Évidemment, il existe bien d'autres sources possibles, d'une grande variété. À titre d'exemples certaines des « réponses générales » du Cadastre de La Ensenada, surtout la réponse 29 qui fournit pour chaque village des informations homogènes.
9Ces précautions méthodologiques prises, tentons une synthèse dont le caractère sommaire, imparfait, ne m'échappe nullement. Je sollicite le pardon du conclave.
L'importance du clergé rural et l'encadrement des fidèles
10Selon le recensement de 1591, le clergé séculier comptait 29 413 vecinos, soit 2,2 % du nombre des vecinos du royaume de Castille. Mais quelle était la valeur du vecino ecclésiastique séculier ? C'est très difficile de le savoir. Il est certain que le vecino séculier est supérieur à 1 : on constate qu'en dépit des instructions les curés sont très souvent comptés pour 1/2 vecino. 29 413 vecinos signifient donc un nombre beaucoup plus élevé de prêtres. Sinon, on ne comprendrait pas les lamentations habituelles sur le nombre excessif des ecclésiastques : « El daño de demasiados clerigos es notorio porque se agota el reino » (Sancho de Moncada, 1618). Il est vrai que ces appréciations concernaient surtout les réguliers. Compte tenu de ces hypothèses, Annie Molinié considère que le clergé séculier constituait environ 1 à 1,5 % de la population totale du royaume de Castille. Les 34 000 réguliers, qui ne posent pas problème, 0,6 % seulement.
11D'autre part, si on manque d'une statistique complète pour le royaume d'Aragon on dispose au moins du fogatge de 1553 en Catalogne. Il permet d'affirmer que le clergé était proportionnellement beaucoup plus nombreux en Catalogne qu'en Castille, surtout le séculier, comme d'ailleurs le nombre des paroisses : 1 955 paroisses pour l'ensemble des diocèses catalans à la fin du XVIIe siècle. Le pourcentage des feux de capellans est très élévé : 4 252, soit 6,52 %, du total ; de sorte que même si ces feux ont un coefficient inférieur à celui des feux laïques, cela représente un taux de prêtres surprenant. Certaines « comarques » : l'Alt Urged avec 10,84 % ; le Pallars Sobirà avec 10,66 % ; le Gironès avec 10,48 % ; la Cerdagne avec 9,48 % de feux ecclésiastiques, avaient donc une population cléricale très élevée1.
12Les recensements du XVIIIe siècle confirment ces appréciations car il n'y a aucune raison de croire que le pourcentage des ecclésiastiques ait fortement augmenté depuis 1591. Or en 1768, le recensement des évêques signale 150 809 « clercs », et cette fois il s'agit d'individus, pour l'ensemble de l'Espagne, soit environ 6 % de la population du royaume, chiffre très élevé.
13Mais nous avons jusqu'ici considéré le clergé séculier de manière globale, ce qui ne nous informe pas sur le cas spécifique du clergé rural. Or, tous les témoignages insistent sur « l'importante concentration urbaine du clergé (Annie Molinié)2. Jean-Pierre Dedieu3 confirme et démontre : étudiant le ressort du tribunal inquisitorial de Tolède, soit 48 000 km2 au centre de l'Espagne et près de 900 000 âmes (près de 10 % de la superficie du pays et sensiblement plus de 10 % de la population), il établit que l'encadrement clérical de ce territoire est important : un « clerc » pour cent dix-huit personnes (réguliers et séculiers confondus), mais il ajoute : « surabondance en apparence et répartition très inégale... concentration en ville évidente ». Poursuivant son analyse, il constate que, en 1591 :
- les bourgs avec 21,6 % de la population totale ont 13,8 % des prêtres séculiers.
- les villages avec 51,3 % de la population totale ont 32,6 % des prêtres séculiers.
14Il est donc évident que les villes sont favorisées. Toutefois, Jean-Pierre Dedieu observe que presque tous les noyaux de peuplement privés de l'assistance permanente d'un prêtre ont moins de 150 habitants et que dans aucune région de quelque importance le ratio des clercs résidents ne s'abaisse au dessous de 1 à 500.
15Le problème de la résidence se trouve posé. Les recensements de 1561 et 1591 permettent parfois de le résoudre mais pas toujours car beaucoup d'enquêteurs n'inscrivent sur leurs listes que les prêtres « que tratan », c'est-à-dire qui ont une activité économique, par exemple en vendant des produits de leurs propriétés, et qui à ce titre relèvent de l'alcabala. Dans l'ensemble, les résultats obtenus confirment l'analyse de Jean-Pierre Dedieu.
16En Galice, par exemple, dans la province de Mondonedo, en 1591, la grande majorité du clergé séculier résidait dans les petites villes de Mondonedo, Ribadeo, Santioso, Miranda, Villanueva de Lorenzana : 158 sur 181. Reste bien peu pour les paroisses rurales.
17La situation est plus favorable dans le diocèse de Saint-Jacques : certes, les petites villes sont favorisées, sans parler de Santiago. Ainsi, à Noya, 27 prêtres sur 487 vecinos. Mais plusieurs villages modestes sont bien pourvus : à Finisterra, 55 feux en 1561 (dont 25 pêcheurs), soit 230 à 250 habitants et 3 prêtres, dont le curé de la paroisse voisine de San Vicencio ; à Corcubión (136 feux), 3 prêtres « que no tratan » ; à Lage (72 feux), un prêtre « que no trata » ; à Santa Maria de Bretona (149 feux en 1591), 4 prêtres « pauvres ».
18Cependant, il n'en va pas toujours ainsi : dans le diocèse de Lugo, l'examen de 6 petites paroisses, qui ont de 18 à 73 feux, ne révèle la présence d'aucun prêtre.
19L'étude de la merindad de Trasmiera nous apprend que 689 prêtres vivent dans cette circonscription en 1591. Mais où sont ils ? 12 à San Vicente de la Barquera, 24 à Santander, deux des villes principales. Comme il y a peu d'autres villes (Castro Urdiales, Laredo...) on peut en déduire que les villages sont ici munis de prêtres. En revanche, quand on découvre à Benavente (diocèse de Zamora) 43 prêtres pour 728 feux en 1591 on soupçonne que les villages alentour doivent manquer de prêtres résidents.
20La campagne d'Arevalo, en Vieille Castille, soigneusement étudiée par Annie Molinié suggère un encadrement clérical fort convenable. Palacios Rubios : 42 feux en 1561 avec un curé résident « que labra su hazienda » ; Martin Munoz, 31 feux en 1561 et 33 en 1591 où le curé vit avec sa mère, veuve d'hidalgo, et exploite sa terre. À Don Hierro (33 feux) le chapelain vient du village voisin de Servando (66 feux). À San Cristobal, (66 feux en 1591), il y a trois prêtres « tratantes ». Mais les prêtres ne résident ils que dans la mesure où ils ont des biens fonciers à faire valoir ? Il serait certainement excessif de le prétendre.
21En Andalousie, les gros villages ne sont pas démunis de prêtres. Ainsi dans la province de Jaen :
Villagordo | en 1561 | 83 feux | 1 prêtre (clerigo) |
Mengibar | en 1561 | 407 feux | 4 prêtres |
en 1591 | 367 feux | 3 prêtres | |
Cazalilla | en 1591 | 178 feux | 2 prêtres |
El Campo de Arenas | en 1561 | 136 feux | 2 prêtres |
Jabalquinto | en 1591 | 123 feux | 2 prêtres |
Doña Roma | en 1591 | 53 feux | 1 prêtre |
22On peut en dire de même du royaume de Murcie :
Siles | en 1561 | 373 feux | 5 prêtres (clerigos) |
Orcera | en 1561 | 434 feux | 2 prêtres |
Villarodrigo | en 1561 | 294 feux | 3 prêtres |
Homos | en 1561 | 258 feux | 2 prêtres |
23Pour en terminer avec ce problème de l'encadrement clérical des populations rurales dans le royaume de Castille à la fin du XVIe siècle, je rappellerai les résultats obtenus par Francis Brumont et qui concernent plusieurs partidos du nord de la Vieille Castille. Ainsi :
Partido de Burgos | 1 190 feux | 76 prêtres |
Partido de Castrojeriz 1 | 778 feux | 37 prêtres |
Partido de Castrojeriz 2 | 1 275 feux | 60 prêtres |
Partido de Juarros | 424 feux | 19 prêtres |
24Même si on fait abstraction du cas du partido de Burgos où l'attraction de la ville voisine provoque une concentration de prêtres, un tel échantillon est impressionnant.
25Rappelons enfin qu'en Catalogne il y a deux fois plus de feux de « capellans » (4 252) que de paroisses (1 955) et dans l'ensemble un nombre de résidents fort satisfaisant.
26Qu'en est il advenu maintenant au XVIIIe siècle ? Dans l'ensemble la résidence paraît s'être encore améliorée. Quelques exemples précis peuvent le suggérer.
27Pour la Vieille Castille stricto sensu (provinces de Burgos, Soria, Avila et Ségovie) nous disposons de l'étude du groupe de l'Université de Salamanque, dirigé par Miguel Artola. A priori, il y a, selon le recensement de Floridablanca (1787) 2 799 curés seulement pour 3 244 paroisses dans l'ensemble de ces 4 provinces. Mais ce bilan en apparence déficitaire doit être corrigé par plusieurs observations : d'abord, il y a 455 tenientes de curas, ce qui veut dire que toutes les paroisses ont un desservant effectif. Ensuite, il y a 2 702 bénéficiers supplémentaires et 925 titulaires des ordres mineurs, en bref plus de 7 000 prêtres, plus de 2 par paroisse, sans compter évidemment les réguliers. De plus, en Vieille Castille, beaucoup de paroisses sont petites.
28De sorte que l'encadrement clérical est tout à fait satisfaisant : un prêtre de paroisse (parroco) pour 324 paroissiens en moyenne (281 à Burgos, 533 à Ségovie) alors que la moyenne nationale était de 623. La Vieille Castille qui n'avait que 9 % des habitants du royaume rassemblait 16 % des curés. La bonne tenue des registres paroissiaux de cette époque est un signe indirect de la résidence.
29Deux études galiciennes, qui concernent de petites régions : la péninsule de Salnès, étudiée par José-Maria Pérez Garcia, et la juridiction de Xallas, analysée par Baudilio Malion, confirment cette situation : dans la péninsule de Salnès, de 1746 à 1787, 50 à 53 prêtres, soit 1,5 % des vecinos et 0,6 % de la population totale, dont la moitié sont curés ou vicaires ; dans la juridiction de Xallas en 1787, il y avait 60 prêtres dont 21 curés et il est sur que, de 1761 à 1787, 38 à 47 prêtres vivaient dans la juridiction. En 1753, selon le Cadastre, 34 prêtres au moins résidaient dans ce district.
30En apparence, la campiña sévillane est beaucoup mieux fournie en clergé : Maria Luisa Candau Chacon compte un clerigo pour 92-93 habitants au temps du Cadastre et un pour 173 paroissiens en 1787 : le clergé séculier représente alors, selon ses calculs, de 0,41 % de la population au moins (Ecija) à 1 % au plus (Carmona). Mais dans le nombre sont compris les clerigos de menores (c'est à dire qui n'ont reçu que les ordres mineurs). Le ratio serait beaucoup plus faible si on ne tenait compte que de la « cure des âmes ». Et il faut ajouter qu'un grand nombre de clerigos se rassemblaient dans les petites villes : Ecija, Carmona, Utrera, Lebrija, Marchena, Osuna, etc.
31Mais jusqu'à présent nous nous en sommes tenus au quantitatif. Or, une question importante se pose aussitôt. Comment étaient désignés ces prêtres ? Antonio Dominguez Ortiz répond en partie : « Un trait commun est l'extension qu'avait pris le droit de présentation, dérivé du patronat, par les corps constitués ou les particuliers »4. Il ajoute que ce droit était très répandu au Pays Basque et il cite un rapport de l'évêque de Calahorra en 1613, après une visite pastorale en Guipúzcoa et Biscaye, qui déplore les effets pernicieux du système : « Les patrons à qui Votre Grâce fait don de ces patronages perçoivent toutes les dîmes, accordant un revenu très modeste aux bénéficiers qu'ils présentent... et ce ne sont pas les plus idoines mais ceux qui se contentent d'une moindre rente, de sorte que les églises sont très mal desservies et leurs ministres sont inaptes, de peu de vertu et d'exemple et ils ne peuvent enseigner à leurs paroissiens ce qui est nécessaire à leur salut ; ainsi ils vivent comme des barbares sans connaître les prières ni savoir se signer »5.
32Le régime de patronage était également très répandu dans le diocèse d'Astorga où les comtes de Benavente, les marquis d'Astorga et de Villa-franca disposaient de centaines de bénéfices. Les municipalités en avaient d'autres. En Galice, le comte de Monterrey, à lui seul, pourvoyait à 682 bénéfices et dans le diocèse d'Orense, sur 700 paroisses, l'évêque ne pouvait en pourvoir que 70 ! Enfin, en Aragon, le droit de présentation était aussi très fréquent. Dans le reste de l'Espagne, le mode de désignation était plus conforme aux prescriptions du Concile de Trente. Mais les abus n'étaient pas rares dès lors qu'il s'agissait de paroisses riches.
33Au XVIIIe siècle, il semble que le patronage ait reculé : sur les 7 450 prêtres de Vieille Castille en 1787 (ordres mineurs compris), 569 seulement ont été ordonnés à titre patrimonial ; dans la juridiction de Xallas, sur 60 prêtres, 14 seulement dépendaient d'un droit patrimonial.
34De plus, il ne faut pas se laisser piéger par des appréciations trop pessimistes, surtout quand il s'agit des capacités intellectuelles du clergé rural. En effet, les informations dont nous disposons concernant les curés de paroisse et les vicaires démontrent qu'ils proviennent en majorité de la petite noblesse et de la bourgeoisie rurale, en somme des élites locales, généralement alphabétisées. Antonio Dominguez Ortiz estime que dans de nombreux cas il s'agissait de cadets de familles hidalgas ; dans d'autres, d'hommes de modeste origine et de peu d'aspirations qui menaient ainsi une existence paisible... Mais nous pouvons offrir des exemples précis : José-María Perez Garcia, à propos de la péninsule de Salnés, établit que 20 des 34 curés de ses paroisses provenaient de la noblesse et de la bourgeoisie « ahidalgada », soit 58,8 %, et les autres des élites paysannes. Baudilio Mallon confirme, dans le cas de Xallas : sur les 66 curés de paroisse, dont il a noms et références pour l'ensemble du XVIIIe siècle, 53 appartiennent au groupe de « l'élite socio-économique de la région », soit 80 %. On ne sait rien des autres mais ils venaient probablement du même groupe social et « chaque paroisse tend à se convertir en une sorte de fief patrimonial d'une même famille »6.
35Francis Brumont fait des constatations analogues qui affectent le nord de la Vieille Castille : « Le souci de promotion sociale poussait souvent les laboureurs à diriger un de leurs enfants vers l'état ecclésiastique et, dans la plupart des cas, après quelques années d'études, il revenait servir dans sa paroisse d'origine... Sans témoigner d'une ouverture d'esprit exceptionnelle ces quelques exemples démontrent que nos curés avaient atteint un certain niveau intellectuel, sans commune mesure avec celui de leurs paroissiens... »7. Les généalogies établies par Francis Brumont procurent plusieurs cas concrets : ainsi, entre autres, Baltasar Matia, curé de Villaroel, et Antonio Ramirez Blanco, tous deux fils de laboureurs à l'aise, voire riches. Dans la campiña sévillane, la nécessité pour entrer dans l'état ecclésiastique de disposer soit d'une rente dépendant du bénéfice, soit d'un patrimoine familial, restreint les possibilités du recrutement.
36D'une façon générale, le clergé rural d'Espagne à l'époque moderne vivait dans une honnête aisance, presque tous les témoignages le confirment. Maria-Luisa Candau Chacon constate que la congrue était fixée au début du XVIIIe siècle à 60 ducats de billon dans le diocèse d'Astorga, à 80 dans celui de Calahorra en 1698, niveaux plancher, et elle évalue la congrue du diocèse de Séville à 80-100 ducats entre 1680 et 1720. En 1604, le minimum pour Séville était de 50 ducats, soit seulement le salaire annuel d'un peón, mais le prêtre devait jouir d'un revenu personnel au moins équivalent et il faut ajouter à ces deux postes le revenu du casuel. Elle a depuis considérablement amélioré notre connaissance des congrues grâce aux 333 dossiers de congrues qu'elle a étudiés. Au XVIIIe siècle, le minimum de la rente ecclésiastique est fixé à 80 ducats de billon annuels mais les patrimoines familiaux complètent avantageusement ce revenu minimum grâce à des propriétés en oliveraies, vignes ou terres à céréales, des censos ou des maisons urbaines, de sorte que la plupart des congrues sont au dessus du minimum exigé quoique il y ait peu de congrues supérieures à 400 ducats annuels. Beaucoup d'autres exemples suggèrent des situations plus avantageuses : dans la Castille de Francis Brumont, « une confortable aisance semble être la règle » et les curés riches ne manquent pas : Francisco del Rio, Alonso Fernandez, les frères Bartolomé et Garcia de Soto...
37Pour sa part, José-María Perez García constate que le clergé séculier de la péninsule de Salnès, qui représente 1,5 % des vecinos, détient 6,47 % des biens immeubles et 4,13 % des troupeaux (porcs surtout). Sa richesse est donc sensiblement supérieure à celle de la population moyenne (de l'ordre du triple). Il est vrai que dans cette zone les curés perçoivent près de la moitié des dîmes (48 %), ce qui est insolite. Même dans les paroisses défavorisées, les dîmes procurent à leur curé un revenu égal à celui d'un artisan pourvu d'un emploi permanent. Mais il fallait ajouter aux dîmes les ressources provenant des fondations pieuses (obras pías), notamment des fondations de messes. L'aisance de ces curés gallegos se manifeste dans les dots offertes aux filles de la famille. Pour ce qui est de la juridiction de Xallas, la plus grande inégalité règne en fait de dîmes : le curé de Padreiro ne perçoit rien à ce titre tandis que celui de Santa Comba touche 6 000 réaux plus des prestations de blé en nature. De sorte que le casuel est le revenu quasi unique des curés dépourvus de dîmes : si la population de la paroisse est réduite, il partage alors la condition économique des paysans. Mais le cas est peu fréquent : « dans l'ensemble, ils vivent à l'aise et sauf dans deux ou trois cas sont classés comme les principaux propriétaires de la juridiction ». Les dîmes restent néanmoins le premier poste du revenu.
38Cependant, le cas galicien ne permet pas de généraliser. Antonio Domínguez Ortiz remarque que de nombreuses « relations topographiques » de Nouvelle Castille ne mentionnent pas les curés de paroisse parmi les bénéficiaires des dîmes. Ailleurs, c'est l'inégalité : 1/5 à Getafe ; 1/9 à Alcabon, etc. Le curé recevait en général la totalité des prémices mais c'était un petit revenu. Cela dit, le casuel et diverses prestations permettent au grand historien espagnol d'adopter des conclusions voisines de celles des auteurs précédents malgré la « considérable variété dans la condition économique des curés ». Il en donne de nombreux exemples parmi lesquels, il est vrai, plusieurs curés urbains qui ne nous concernent pas ici. À noter cependant la difficile situation des curés du royaume de Grenade, surtout dans les Alpujarras, après l'expulsion des morisques en 1609. Peut-être, en revanche, le clergé rural catalan vivait-il dans des situations moins contrastées (ce qui n'était pas le cas en ville).
39Les obligations du clergé séculier étaient en général nettement définies par les constitutions synodales dont nous connaissons plusieurs exemples. Genaro Gonzalez Carballo, qui a étudié celles du diocèse de Coria (Extrémadure) observe qu'elles étaient conçues pour donner au clergé, surtout au clergé rural, le sens de la responsabilité et la crainte de ne pas se conformer aux normes, pour s'opposer aux pratiques superstitieuses mais il ajoute, je cite : « dans les zones rurales la norme conciliaire ou synodale ne parvient pas de manière directe et le curé de paroisse participe de la même attitude et conception mentale que le reste de la population »8.
40Bien sûr, les constitutions synodales reviennent sur l'essentiel de l'action pastorale : célébration des offices divins, administration des sacrements, catéchèse, prédication. À ce sujet, il est intéressant de signaler que les constitutions de plusieurs diocèses catalans : Urgell, de 1580 à 1635, Solsona (1633), entre autres, établissaient l'obligation de prêcher en langue catalane. Ainsi, l'évêque d'Urgell, Pau Duran, en 1635 : « No predique sino en llengua catalana atenent i considerant los inconvenients grans y poch profit per a la anima se segueixen de predicar en llengua castellana per no entener aquella per la major part de la gent per esser plebeya... ». D'intéressantes discussions eurent lieu à cet égard lors des conciles provinciaux de Tarragone en 1635-36 et 1636-37, dont Ricardo Garcia Carcel présente une suggestive synthèse9.
41Les constitutions synodales définissaient aussi les obligations personnelles des prêtres, les oraisons qu'ils devaient dire en groupe, en assemblée (par exemple, les heures canoniques de la commémoration de la Passion), l'obligation de l'assistance à l'office des ténèbres pendant la Semaine Sainte ou à l'office de matines pour Noël, de la communion publique à l'occasion de certaines fêtes.
Quelle a été l'action et l'efficacité de ce clergé rural ?
42Jean-Pierre Dedieu a montré dans le cas de la région de Tolède que cette action avait été persévérante et efficace. Les assemblées synodales avaient longtemps déploré l'ignorance de leurs ouailles. Le cardinal Tavera donna aux curés des instructions précises pour obtenir l'éducation du peuple chrétien : ils devaient donner en pénitence aux fidèles, après l'absolution des péchés véniels, le Pater, l'Ave Maria, le Credo, à réciter à haute voix avec eux. Les maîtres d'école devaient enseigner ces prières et les curés devaient refuser le sacrement de mariage à ceux qui ne sauraient les réciter correctement. Le synode de 1566 retint la même condition pour la communion pascale. En 1601 il devint obligatoire pour se marier de connaître les commandements de Dieu et de l'Église.
43Dans la première moitié du XVIIe siècle, plus de 90 % des vieux chrétiens récitaient correctement le Notre Père et le Je vous salue, et plus de 8 sur 10 le Credo et le Salve. Plus des 3/4 connaissaient les commandements de Dieu. Les progrès sont aussi nets chez les paysans même s'ils sont plus tardifs, ce qui prouve que le clergé rural a rempli sa mission. Sara Nalle fait les mêmes constats dans le diocèse de Cuenca.
44D'autre part, Genaro Gonzalez Carballo, étudiant l'administration des baptêmes d'urgence dans trois paroisses rurales extrémègnes : Brozas, Dascargamaria et Portezuelo, constate que 87 % de ces baptêmes ont été administrés par des prêtres. L'échantillon est significatif car il porte sur près de 500 baptêmes distribués sur 3 décennies du XVIIe siècle : cela signifie que les prêtres de ces paroisses rurales étaient présents et immédiatement disponibles10.
45De son côté José-Maria Perez Garcia, tout en observant que le clergé rural galicien pratiquait parfois des prêts usuraires, en argent ou en grains, relève une action caritative fréquente et des legs généreux de la part des curés, une intervention en faveur des paysans pauvres qu'ils défendent contre les abus du régime foral (ainsi, le rapport du curé de Villalonga à l'archevêché, daté de 1786) et de profondes préoccupations religieuses. Pour sa part, Maria Luisa Candau Chacon voit dans le clergé de la campiña un groupe d'« hommes moyens » dans l'ensemble, assidus à leur ministère mais elle trouve 27 curés ignorants sur les 238 qu'elle peut connaître convenablement et bon nombre d'autres qui s'adonnent volontiers à des occupations extra-ecclésiastiques : mise en valeur de leurs terres, commerce, etc. De plus, elle présente une galerie pittoresque de « déviants » de toutes sortes.
46Il faut faire un sort spécial au clergé catalan dont le rôle dans la révolution de 1640 a été primordial comme l'ont remarqué, entre autres, John Elliott, Antonio Domínguez Ortiz ou Ricardo García Carcel, et pas seulement celui du haut clergé. Le clergé des campagnes catalanes était en effet un clergé autochtone qui a embrassé avec ferveur la cause catalane parce que, souligne, J. Elliott, il était « le gardien idéal de la mémoire collective ». L'incendie des églises de Riudarenes et Montiro en mai 1640, les vols et les sacrilèges commis par les troupes royales donnèrent à la révolte une légitimation religieuse dont les curés de paroisses se firent les garants.
47Ce clergé rural était très surveillé par la hiérarchie et aussi par l'Inquisition à qui il a fourni un nombre élevé d'accusés et de condamnés : de 1561 à 1620, sur 1 000 accusés par le tribunal de Tolède, il y a 114 ecclésiastiques ; de 1621 à 1700, 213 ; et de 1701 à 1820,405, chiffres qui englobent évidemment le clergé des villes et les réguliers. Les blasphèmes, les propos hétérodoxes de toute nature, la sollicitation sont quelques uns des chefs d'accusation les plus fréquents. Il est vrai que les prêtres ruraux du diocèse de Cáceres, par exemple, étudiés par Isabel Teston Nuñez, blasphémaient et juraient à tout propos, n'hésitaient pas à célébrer, pour se divertir, des messes bouffes. Et de tels comportements ne devaient pas être spécifiques de l'Extrémadure ! J'avais relevé de nombreuses propositions hétérodoxes de la part des prêtres du diocèse de Tarragone et Isabel Teston Nuñez en signale quelques uns pour Câceres, comme Jean-Pierre Dedieu dans la juridiction tolédane.
48À titre d'exemples, dans le diocèse de Cáceres : Juan Jimenez, curé de Jaraicejo, accusa en chaire la Vierge Marie et Saint Joseph d'avoir été adultères et attribua à Joseph la paternité du Christ ; Alonso Gutierrez, curé de Hoyos, nia en chaire le caractère sacré des Écritures. Sebastian Gomez, curé de Villanueva de la Vera, prétendit pèle-mêle en 1636 que manger de la viande un vendredi n'était pas un pêché, que la Visitation de Notre Dame n'était qu'une fantaisie pour femme enceinte, que de nombreux saints canonisés par le Pape brûlaient dans les flammes de l'Enfer, qu'un homme qui mettait son membre viril dans un trou afin d'obtenir, volontairement, une pollution, ne commettait qu'un pêché véniel, etc. Les relations de causes abondent en plaisanteries de cet acabit, dont l'imagination des prêtres ruraux était le vivier11.
49Il est évident d'autre part que d'assez nombreux prêtres ruraux vivaient en concubinage provisoire ou définitif. M-L Candau Chacon cite quelques exemples dans le diocèse de Séville au début du XVIIIe siècle. Isabel Teston Nuñez a fait un bilan des « délits sexuels » des prêtres de Cáceres de la deuxième moitié du XVIe à la fin du XVIIIe siècle : elle signale 58 cas, ce qui est relativement peu et certainement très au dessous de la vérité. Il s'agit avant tout de concubinages (72,4 % des 58 cas) surtout poursuivis dans la première moitié du XVIIIe siècle et les autres sont des cas de sollicitations. Faut-il parler d'ailleurs de « délit sexuel » lorsqu'il s'agit de concubinages qui apparaissent comme la recherche d'un équilibre affectif avec création de familles, clandestines... à demi ? D'autres prêtres étaient joueurs, ivrognes, querelleurs, voire homicides. Maria Luisa Candau Chacon en a rencontré assez peu somme toute mais beaucoup d'aficionados a los toros, ce qui, n'est pas surprenant en Andalousie. Nous savons, par ailleurs, que les prêtres n'ont pas été absents des bandositats Valenciennes du XVIIe siècle.
50Cependant, l'impression générale n'est pas défavorable et on a surtout l'impression d'une osmose réussie entre le monde rural et son clergé. C'est d'ailleurs ce que supposait Antonio Domínguez Ortiz malgré une prudence justifiée par l'absence de monographies. Cette impression vient d'être confirmée par la thèse de Jean-Marc Buiguès sur Léon et ses campagnes au XVIIIe siècle, où l'on découvre en particulier les curiosités intellectuelles des prêtres ruraux : ils ont des livres dans 98 % des cas (ceux de la ville 92 % seulement). La thèse de Maria-Luisa Candau Chacon, contribution de premier ordre au thème qui nous occupe aujourd'hui, dont je souhaite une publication rapide, permet de confirmer certaines de nos hypothèses, contraint à en nuancer d'autres. Mais l'auteur, et nous l'approuvons, déconseille toute généralisation. C'est le bon sens puisque s'impose le caractère pluriel des Espagnes.
Bibliographie
Bibliographie
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Candau Chacon, Maria Luisa. 1986. Iglesia y Sociedad en la campiña sevillana. La vicaria de Ecija (1697-1723), Sevilla.
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N.B. Depuis le colloque de 1991, Maria Luisa Candau Chacon a publié les trois livres suivants. L'ensemble est impressionnant.
— Los delitos y las penas en el mundo eclesiástico sevillano del XVIII, Ed. Diputación provincial de Sevilla, 1993, 388 p.
— El clero rural de Sevilla, Ed. Caja Rural, Sevilla, 1994, 461 p.
— La carrera eclesiástica en el siglo XVIII, Ed. Universidad de Sevilla, Sevilla, 1993,427 p.
Notes de bas de page
1 R. Garcia Carcel, Historia de Cataluña, xvie y xviie s., Ed. Ariel, t. 1, pp. 289-90.
2 A. Molinié-Bertrand, Au siècle d'Or. L'Espagne et ses hommes, Ed. Económica, p. 351. La plupart des informations de caractère statistique concernant le royaume de Castille au xvie siècle proviennent de cet ouvrage.
3 J.-P. Dedieu, L'administration de la foi. L'Inquisition de Tolède, xvie- xviie s., pp. 55-56. La España del Antiguo Regimen. Fasc. III, Castilla la Vieja, Université de Salamanca, pp. 30-31.
4 A. Dominguez Ortiz, Las clases privilegiadas en la España del Antiguo Regimen, pp. 251.
5 Idem., p. 252.
6 B. Barreiro Mallon, La jurisdicción de Xallas en el siglo xviii , pp. 544-56.
7 F. Brumont, Paysans de Vieille Castille aux xvie et xviie s. Exemplaire dactylographié, pp. 234-36 et 412-446.
8 G. Gonzalez Carballo, Miedo y actitudes supersticiosas en algunos comportamientos religiosos del xvii extremeño, in Revista de Estudios Extremeños, no 1,1987, pp. 130-32.
9 R. Garcia Carcel, op. cit., pp. 102-105.
10 G. Gonzalez Carballo, op. cit., pp. 113-122.
11 I. Teston Nuñez, y M. Santillana Perez, El clero cacereño durante los siglos xvi y xvii, in Historia Moderna, Universidad de Extremadura, pp. 463-472.
Auteur
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