Le clergé rural de Bohême à l'époque du mouvement hussite
p. 101-114
Texte intégral
1Pour le clergé rural dans le royaume de Bohême, la révolution hussite fut une période de calamités. L'administration ecclésiastique dans les campagnes se désagrégea, les biens fonciers ainsi que les revenus attachés aux églises paroissiales et aux bénéfices mineurs diminuèrent considérablement ou tout simplement fondirent. De nombreuses églises furent gravement endommagées, certaines restèrent abandonnées, faute de prêtres. Et bien que le prêtre fût rare à la campagne, il y perdit beaucoup de son prestige social. Là où il avait auparavant figuré, aux côtés du seigneur ou de son prévôt, parmi les notables du lieu, le prêtre devint simple employé, soit de la paroisse, soit de l'administration seigneuriale. Les idéaux primitifs de la Réforme n'arrivent pas à éclaircir ce sombre tableau. Ce ne fut d'ailleurs ni la première ni la dernière fois dans l'histoire que les bonnes intentions donnèrent de mauvais résultats1.
2Mais voici d'abord, brièvement présenté, le lieu des événements : en 1378, au moment où le roi Venceslas IV succédait à son père Charles IV, le royaume de Bohême était l'un des plus puissants États d'Europe centrale. Le domaine royal propre se composait du royaume de Bohême, de parties de la Haute-Silésie et des deux Lusaces ; en 1411, le margraviat de Moravie passa sous l'administration directe du roi mais n'en garda pas moins, avec ses domaines immenses appartenant à l'évêché d'Olomouc, le statut d'un territoire autonome qui avait sa propre Diète. Il en était de même pour les principautés et les duchés de la Haute-et Basse-Silésie qui, dès 1335, faisaient partie de l'État tchèque. Deux millions de personnes au maximum vivaient sur un territoire de 135 000 km2 environ, dont près de la moitié en Bohême. Et comme le mouvement hussite avait son centre de gravité en Bohême, c'est ce pays qui occupera principalement notre attention.
3En 1400, le territoire de la Bohême correspondait approximativement à ses limites géographiques actuelles. Prague était non seulement la capitale du royaume mais aussi, fait très rare, le siège du primat de la province ecclésiastique. L'érection de l'évêché de Prague en archevêché fut un acte de grande portée, car il accéléra la consolidation de l'administration ecclésiastique indépendante du pays. À l'exception de quelques dizaines de paroisses du petit évêché de Litomyšl et d'un certain nombre de zones frontières peu étendues, le territoire sous la juridiction de l'archevêché de Prague répondait à celui du royaume de Bohême. Vu que les sources de caractère officiel dont nous disposons sont le plus complètes pour le diocèse de Prague, c'est sur cette circonscription que nous allons concentrer notre examen.
4Aux environs de 1400, la province de Prague égalait, par la densité de son réseau de paroisses, bien des régions où le christianisme s'était implanté beaucoup plus tôt. Les dix archidiaconés se divisant en 53 décanats y comptaient 2 084 paroisses, à savoir une par 28 km2 environ2. Il est possible d'y évaluer avec une certaine probabilité le corps du clergé Il est possible d'y évaluer avec une certaine probabilité le corps du clergé séculier à 4 500 personnes au total dont à peu près trois quarts vivaient à la campagne. Cependant, en comparaison de Prague et d'autres villes royales, il revenait aux églises de village moins de bénéfices pour les aumôniers et chapelains en même temps que moins de postes subalternes de vicaires de paroisse3. La situation différait d'une paroisse à l'autre, selon la richesse de l'église. Un exemple en dira davantage. Sur 45 églises paroissiales dans la région de Tàbor à l'époque préhussite, 10 était desservies par un prêtre, 23 par deux et 12 par trois prêtres ou plus. Il convient d'ajouter que cette circonscription ne comportait que deux villes et dix bourgades non royales4. D'après un calcul approximatif, il y avait donc un prêtre pour 200 paroissiens. Les institutions ecclésiastiques se contentaient sur leurs terres d'un rapport deux fois moins favorable, c'est-à-dire d'un prêtre par 400 paroissiens5.
5Pour les 45 églises paroissiales de la région de Tàbor, le droit de patronage était à l'époque préhussite réparti comme suit : la petite noblesse l'exerçait sur 25 et les seigneurs sur 17 églises ; les trois derniers patronats étaient partagés entre le clergé régulier et le clergé séculier. Les familles de la petite noblesse, qui disposaient du droit de patronage dans environ 40 % des églises du diocèse de Prague, mettaient sur les places vacantes leurs propres enfants ou leurs proches parents ordonnés prêtres. C'étaient aussi les candidats appartenant à la clientèle des grands barons qui bénéficiaient d'un accès prioritaire aux prébendes paroissiales. Bien qu'on possède très peu de données au sujet de l'origine sociale du clergé rural, les membres de la petite noblesse paraissent être plus nombreux dans ses rangs qu'on ne Ta cru jusqu'à présent6. Le fait qu'un cinquième environ des hauts postes de l'archevêché de Prague était occupé par des ecclésiastiques se recrutant dans la paysannerie, indique que l'Église entr'ouvrait ses portes aux candidats à la prêtrise issus du milieu bourgeois et paysan. Tout porte à croire que cette ouverture sociale de l'Église augmenta à la suite des épidémies de peste qui désolaient les pays tchèques à peu près tous les neuf ans. Après une première forte vague lors des années 1357-1363, l'épidémie du début des années 1380 fut particulièrement meurtrière. Tandis qu'au cours de la décennie précédente, quatre cures par mois en moyenne était rendues vacantes par le décès du curé, en août 138 ce chiffre fit plus que décupler pour atteindre un mois plus tard la limite de 76. La mortalité du clergé paroissial au cours de cette année de crise fut évaluée avec assez de vraisemblance à 30 pour cent7. Dans la même proportion, les clercs mineurs ont vu augmenter leur espoir de recevoir non seulement la prêtrise mais aussi une prébende, jusqu'alors inaccessible.
6Administration facile des ordres mineurs, critère moins sévère en matière de formation professionnelle des candidats à la prêtrise, promesse d'une ascension sociale, tout ceci faisait souhaiter, selon Jean Hus luimême, à chaque paysan d'avoir un fils curé8. En examinant les registres officiels, les Libri ordinationum cleri des années 1395-1415, nous constatons que les 344 clercs de la région de Tàbor qui s'y trouvent inscrits venaient de cinquante localités différentes, alors que huit villes ou bourgades seulement de cette région possédaient une école. La possibilité de fréquenter l'école dans sa commune natale représentait pour le futur ordinand un grand avantage — 250 d'entre eux étaient originaires d'une localité possédant une école — mais non pas une condition nécessaire. Il est pourtant significatif que, parmi tous ces clercs, un sur cinq ou six seulement fut ordonné prêtre. Un clerc mineur qui n'avait pas obtenu au préalable l'autorisation du patron du curé d'occuper un bénéfice ou une place vacante, n'avait aucun espoir de recevoir l'ordination majeure. L'Église pratiquait ainsi une sorte de numerus clausus qui lui permettait de maintenir l'équilibre entre le nombre de places vacantes et le nombre de postulants.
7Les sources nous permettent de suivre le rapport entre les différentes ordinations administrées dans les limites du diocèse de Prague. De 1395 à 1415, on y ordonna 13 261 acolytes, dont 2 686 seulement devaient recevoir la prêtrise. Au cours de la même période, 3 996 clercs avaient obtenu la confirmation de leurs prébendes, ce qui nous permet de conclure que les prêtres nouvellement ordonnés avaient pour la plupart leur existence convenablement assurée9. Une incertitude d'autant plus grande pesait sur des milliers d'autres clercs mineurs. Quelques-uns avaient trouvé le moyen de travailler comme scribes ou comme employés mais beaucoup finirent par sombrer dans une vie vagabonde, allant d'une cure à l'autre, mendiant, et succombant facilement à des tentations. Étant donné le nombre de délits criminels commis par des clercs mineurs, le consistoire décida de rendre plus sévère la poursuite pénale, tandis que le synode réitéra à plusieurs reprises l'interdiction de recevoir les clercs vagabonds. Un témoignage contemporain nous apprend que ces déshérités, sans aucune perspective d'avenir, étaient même chassés du seuil des maisons par des vicaires, eux-mêmes soumis à un curé qui les exploitait, mais qui voyaient en eux des concurrents10.
8Une source unique de renseignements sur la vie dans les cures rurales au tout début de la Réforme tchèque nous est fournie par le procès-verbal de visitation effectuée par l'archidiacre de Prague en 1379-138211. En l'espace de trois ans, l'archidiacre Paul de Janovice visita 312 églises paroissiales appartenant à un décanat de Prague et à huit décanats ruraux. Nombreux étaient les curés auxquels rien d'humain n'était étranger, en commençant par les jeux de hasards, les beuveries ou l'oubli des devoirs pastoraux, jusqu'à des violations intolérables du célibat. Le procès-verbal mentionne 197 femmes d'origine et d'âge différent qui vivaient dans des cures rurales et étaient soupçonnées d'entretenir des relations sexuelles avec des hommes d'Église. Pour 37 d'entre elles, ce soupçon se révéla basé sur la diffamation. Par contre, il est permis de supposer avec raison que 13 femmes vivaient de la prostitution. Outre 11 servantes veuves, il faut signaler 28 femmes mariées dont 9 seulement avaient contracté mariage après avoir quitté le service à la cure. Parmi les 160 concubines, 75 n'avaient probablement pas d'enfants, 41 avaient un enfant, 20 deux enfants et 24 servantes avaient plus de deux enfants. Le procès-verbal constatait en outre que 92 concubines habitaient la cure ou une maison appartenant au curé, 14 logeaient dans la commune où se trouvait l'église, 19 dans un bourg ou un village voisin et enfin 9 vivaient durablement à Prague12.
9Dans la hiérarchie imaginaire des concubines des curés et des prêtres, la compagne permanente avec enfants arrivait au premier rang. Dans beaucoup de cures, on menait une vie de famille, au milieu de nombreux enfants que le père en soutane élevait de façon exemplaire. Bien que, dans certains cas rares, l'archidiacre pensât à assurer l'entretien de la femme et des enfants, il exigea toujours leur départ de la cure. Autrement, la femme risquait le pilori, le supplice de la barre, l'amende ou l'excommunication. Remarquons qu'à la fin du XIVe siècle, le concubinage du clergé paroissial était, dans le milieu paysan, perçu la plupart du temps comme un phénomène banal. C'étaient les enfants des curés ou des vicaires qui fondaient des écoles primaires auprès de certaines églises rurales. Les garçons étaient souvent destinés à suivre la carrière de clerc, susceptible d'assurer leur existence au service de l'Église. Pour éviter la calomnie, les pères curés scrupuleux cherchaient à placer leurs fils dans une école ou dans une cure éloignée. Le sang des serviteurs sacrés de l'Église coulait donc dans les veines de plus d'un clerc. L'Église se renouvelait ainsi dans une certaine mesure de ses propres rangs. Le choc de la révolution hussite eut pour effet une forte diminution du nombre de paroisses rurales ainsi que la disparition de beaucoup de petites écoles et de foyers d'élèves auprès des grandes églises. En conséquence, il y eut moins d'étudiants gradués d'origine paysanne à l'université de Prague, et, de plus, l'accès à la prêtrise devint plus difficile pour les postulants originaires des petites localités13.
10Pourtant le procès-verbal de visite du diocèse aussi bien que les actes judiciaires du consistoire donnent de la vie du clergé rural une image assez déformée par le fait de n'enregistrer que des phénomènes négatifs. Ils ne citent aucun prêtre exemplaire : la visite se borne à noter que n'est signalé aucun manquement grave à la discipline. Mais l'accomplissement correct des devoirs et une conduite irréprochable ne mettaient pas un curé toujours à l'abri des tracas. Ses rapports avec les patrons, avec les autorités locales et avec les paroissiens comptaient aussi. Retournons encore dans la région de Tàbor à l'époque préhussite. Il n'existe peut-être pas d'abus dont l'existence ne soit pas attestée dans ce berceau du radicalisme réformateur. Des conflits éclataient au sujet de la nomitation des prêtres et cela même s'il s'agissait de paroisses pauvres. La controverse qui opposa les uns aux autres les patrons de l'église paroissiale d'Oldřichov traîna à partir de 1395 pendant plus de vingt ans sans aboutir sur tous les points à une solution. La nomination du prêtre à la riche paroisse de Sezimovo Ústí fut en 1406-1407 l'objet d'une dispute judiciaire qui prit une ampleur sans précédent. Le tribunal du consistoire de Prague examina les prétentions des candidats et de leurs patrons à 45 reprises. Des menaces d'excommunication furent proférées au cours des séances, des protestations succédèrent à des appels, les parties présentèrent des relevés de registres, les juges étudièrent l'authenticité des sceaux et de l'écriture de certains documents. Le procès eut sans doute un grand retentissement dans la ville et aux alentours, puisqu'il finit par prendre dans son engrenage tour à tour les prêtres du lieu, le recteur de l'école et plusieurs curés des communes voisines14.
11Le prêtre restait soumis au bon plaisir des patrons également après sa nomination. Son attitude dans des affaires litigieuses dépendait ensuite dans une grande mesure de son caractère ou de son tempérament. Sept litiges de cette espèce — où le curé avait à faire face à des patrons, à des donateurs et à différents nobles — se terminèrent devant le tribunal à Prague. Le sort d'un curé ou d'un prédicateur n'était pas toujours facile. En témoigne le cas du curé du village de Pohnání que les gentilshommes des alentours menacèrent de mort, s'il s'avisait « de dire contre eux un mot pendant le sermon ». Mais les serviteurs de l'Église n'arrivaient pas parfois à s'entendre même entre eux. Le tribunal du consistoire de Prague eut à statuer sept fois sur de telles affaires. Il s'agissait des conflits soit entre des curés proches, soit entre les curés d'une part et leurs vicaires, chapelains ou prédicateurs de l'autre. Il convient de signaler des scènes scandaleuses, provoquées à Sezimovo Ústí par la querelle entre le curé et les moines dominicains. Contre la promesse d'indulgences extraordinaires, les fidèles préféraient se confesser au couvent, ce que le curé leur interdisait afin de pouvoir continuer à percevoir les taxes. Pour la même raison, ce curé refusait aux moines le droit d'enterrer ses paroissiens. Les actes des correcteurs du diocèse de Prague de années 1407-141015 attestent la variété et la fréquence des délits commis par le clergé paroissial. En dépit des poursuites engagées contre les coupables, les brebis galeuses étaient toujours aussi nombreuses parmi le clergé, ce qui donnait du poids aux arguments avancés par les prédicateurs de la Réforme. L'Église de la région ne brillait pas non plus par la charité. Les trois hospices qui s'y trouvaient étaient tous trois de fondation seigneuriale. D'autre part, c'étaient surtout les membres de la petite noblesse qui songeaient aux pauvres dans leurs testaments, tandis que les ecclésiastiques ne s'en souvenaient qu'à titre exceptionnel16.
12Rien d'étonnant à ce que la situation dans cette région trouve son reflet également dans l'œuvre du maître Jean Hus qui la connut bien. Le chef du mouvement réformateur tchèque se réfugia en Bohême du Sud après son départ forcé de Prague et y séjourna jusqu'au milieu de l'année suivante. Les précurseurs de Jean Hus avaient déjà cherché à former des prédicateurs réformés susceptibles de prêcher à la campagne. Milíc de Kromeríz créa une école de prédication dans sa paroisse modèle de Jérusalem. Une école analogue surgit plus tard auprès de la chapelle de Bethléem à Prague où Jean Hus fut actif à partir de 1402. Quelques dizaines de prédicateurs, qui faisaient l'objet de l'attention des institutions ecclésiastiques, ne suffisaient évidemment pas à répandre l'idéal de la Réforme au niveau du pays entier. C'est aussi pour cette raison, entre autres, que Jean Hus rédigea ses ouvrages en langue tchèque, à savoir des manuels destinés aux prédicateurs débutants, n'ayant pas une connaissance suffisante du latin. Ce n'est certainement pas un hasard, si la première communauté réformée de la campagne de Bohême se constitua précisément à Sezimovo Ústí, plus tard célèbre refuge des prédicateurs radicaux17.
13Pour se faire une idée de l'implantation de la Réforme dans la région, il est utile de connaître la confession des curés desservant ses 45 paroisses. En 1415, la situation paraissait assez favorable au parti réformé, puisque les nobles qui avaient eu le courage de protester contre le supplice de Jean Hus à Constance, exerçaient le droit de patronat sur 24 églises. En 1417 pourtant, malgré une propagande toujours plus intense en faveur de la Réforme, on ne communiait sous les deux espèces que dans 25 églises, tandis que 15 églises de la circonscription restaient entre les mains des catholiques ; les données nous manquent pour 10 églises. Au moment même où le consistoire de Prague, sous la pression du concile, commença à retirer aux prêtres calixtins leurs prébendes, les patrons hussites procédaient de la même manière avec les ecclésiastiques de religion romaine. Voici un exemple : en juin 1417, les curés de toutes les églises dont les patrons étaient les seigneurs de Rožmberk se virent notifier l'ordre de faire communier le peuple sous les deux espèces. Au cas où ils ne voudraient pas suivre cette instruction, ils étaient tenus d'échanger leurs prébendes avec des prêtres calixtins de patrons catholiques. Trois ans plus tard, quand l'héritier du domaine, Oldřich, renonça au Calice, la situation tourna au profit du parti catholique. Les calixtins ne purent garder que 9 églises, alors que les catholiques en possédaient déjà 26 ; les données au sujet de 10 églises manquent. À partir de 1419, le droit de patronat cessa d'être appliqué, dans certains cas à titre temporaire, dans d'autres à titre durable. L'église appartenait dorénavant à celui qui dominait militairement les lieux, dans cette région le plus souvent à la confrérie radicale des Taborites.
14Alors que la majorité absolue des prêtres hussites se réclamant du courant modéré, celui des Praguois, avaient reçu l'ordination, et parfois même la prébende paroissiale, d'une manière régulière avant 1417, la formation du clergé radical se heurtait à des obstacles. Les prédicateurs populaires se recrutaient pour une part parmi les moines défroqués qui, soit se contentaient de l'apostolat laïque, soit allaient chercher l'ordination au château de Lipnice, auprès de l'évêque coadjuteur de Prague, enlevé par Čeněk de Vartenberk, chef de la ligue hussite tchèque. Les jeunes tribuns du radicalisme paysan se retrouvèrent bientôt en opposition avec les maîtres de l'Université de Prague qui, bien avant l'éclatement de la révolution, avaient cherché à drainer le radicalisme de leurs élèves vers un réformisme modéré. Mais, à ce stade, il était déjà impossible de maîtriser les forces libérées. Celles-ci devaient faire leurs victimes non seulement parmi les prêtres séculiers et les moines catholiques mais aussi parmi les libres penseurs, destinés à périr dans les luttes acharnées entre factions.
15Les noms de plus de quatre-vingts prêtres et prédicateurs du mouvement taborite sont attestés par des preuves documentaires. Presque tous étaient liés au réformisme radical dès avant l'année 1420. Après cette date, nous perdons la trace d'un quart d'entre eux : il se peut que tous les prêtres n'étaient pas disposés à ceindre l'épée de la « guerre sainte ». Au moins deux des leurs sont pourtant morts comme martyrs de la nouvelle foi. Dans les débuts du mouvement en effet, c'étaient des chevaliers catholiques et des mineurs allemands de Kutná Hora qui organisaient des chasses aux prédicateurs hussites. À partir de l'automne 1422 — qui marqua le reflux des luttes révolutionnaires entre factions — on ne retrouve aucun renseignement sur la moitié du corps des prêtres taborites. Nous pouvons supposer raisonnablement que ces disparus sont morts sur le bûcher ou sur l'échafaud, comme cela est prouvé pour dix d'entre eux. Pendant les douze ans de guerre qui suivirent, le clergé taborite se trouva réduit à un tiers de son nombre primitif. Les prêtres taborites étaient au cours de cette période durablement installés dans de grandes villes fortifiées ou suivaient les troupes en qualité d'aumôniers. Après la défaite de ses forces armées en mai 1434, le parti taborite n'avait plus que dix prêtres. Il n'est pas sans intérêt de noter le niveau intellectuel de l'avant-garde idéologique des Taborites : en tout cinq gradués de l'Université (trois maîtres et deux bacheliers ès arts libéraux) et trois étudiants connaissant le latin. La majorité absolue des prédicateurs taborites étaient d'anciens curés de campagnes, vicaires mal payés ou clercs mineurs18.
16À l'époque des guerres hussites, de 1420 à 1434, les partis respectèrent en Bohême la règle non écrite de « cuius regio, eius religio ». La désagrégation de la province ecclésiastique de Prague fut profonde et durable. Le siège de l'archevêque devenu vacant en 1421 par l'abjuration de Konrad de Vechta, attendit son titulaire légitime pendant 140 ans. Le consistoire catholique qui avait dû quitter le Château de Prague en juin 1420, resta établi en Zittau en Lusace jusqu'à 1437. Sans tenir compte du cours des événements en Bohême, le tribunal du consistoire statuait sur les litiges au sujet des bénéfices entre les mains des hussites. Leurs anciens titulaires de même que les ecclésiastiques s'y portant candidats, se souciaient peu de cette circonstance, cherchant à faire valoir leurs revendications par la voie du droit canon19.
17Dès le mois de juin, les vicaires généraux confirmèrent à nouveau des prêtres dans les bénéfices paroissiaux et autres. Plus d'un tiers des 1150 enregistrements sur ce sujet remonte aux années 1422-1435, période où il fallut pourvoir à un grand nombre de bénéfices rendus vacants par l'abjuration ou par le décès du titulaire. Une deuxième vague de confirmations suivit en 1434-1435, alors que les négociations des Compactata entre les Hussites et le concile de Bâle laissaient prévoir au patrons catholiques la possibilité de distribuer les bénéfices vacants. En dépit du nombre relativement important des confirmations, les registres officiels ne présentent pas un tableau véridique du travail pastoral en Bohême au cours de la révolution. Beaucoup d'inscriptions concernent les alentours de Zittau ou les bénéfices dont leurs nouveaux titulaires étaient empêchés de prendre possession. S'il s'agissait de bénéfices éloignés, les vicaires généraux ne faisaient que réagir à l'initiative des patrons ou des candidats faisant partie de l'émigration, en quête d'une place lucrative. Les mentions au sujet des curés ou des aumôniers privés par une décision de la justice de leur bénéfice pour cause d'hérésie wyclifiste-hussite n'apparaissent que très rarement dans les registres. D'autre part, les inscriptions ne permettent que de supposer dans certains cas la mort violente du titulaire du bénéfice pendant l'occupation militaire d'une ville ou d'un village. Vu que le consistoire apprenait les décès avec retard, la mortalité du clergé était au cours des premières années de la révolution probablement plus élevée que ne laisse entendre le nombre d'inscriptions au cours de cette période.
18Les registres de confirmation mentionnent le décès de 707 ecclésiastiques au total, dont 565 prêtres chargés d'une église paroissiale ou filiale. Le deuxième grand groupe est constitué par des aumôniers et des chapelains prébendiers (108). La plus haute mortalité fut enregistrée en 1422 (86), en 1425 (73) et en 1435 (également 73). Ces chiffres ne sont pas très élevés en comparaison avec le temps d'avant la révolution. Dans les années 1370, on note 40 paroisses vacantes en moyenne par an à la suite du décès du curé, dans les années 1390, ce chiffre augmente légèrement (51). La courbe de mortalité ne monte rapidement que pendant l'épidémie de peste. Rien que pour les trois premiers trimestres de 1380, les registres de confirmation notent le décès de 157 curés, de 24 aumôniers et de 3 prélats. Vu que la moyenne annuelle au cours de la période 1421-1437 dépassa rarement 35 décès, la peste paraît au premier coup d'œil représenter pour le clergé catholique une calamité plus grande que ne l'avait été la révolution hussite. De toute façon, ces registres officiels ne confirment pas l'hypothèse de l'extermination massive des prêtres catholiques par les « combatants de Dieu » hussites.
19Un nombre relativement important d'inscriptions sur les registres de confirmation concerne l'échange ou une renonciation librement consentie à un bénéfice paroissial (358) ou de chapelain (73). Parfois, il s'agissait d'échanges de paroisses sur le territoire hussite. Toute place vacante était immédiatement pourvue mais le nombre de demandeurs restait toujours important. Ceux-ci se voyaient ici conférer leur première prébende, souvent fictive. À sa manière cependant, ce procédé offrait aux clercs servants, à la merci de riches prélats et de multiprébendiers, une issue à leur situation accablante. L'équilibre entre le nombre des ordinands et celui des bénéfices vacants n'exista que pendant un court espace de temps : à partir des années 1430, le manque de prêtres commença à se faire sentir.
20Bien que les fonds constitués pour alimenter les prébendes aient pour la plupart disparu pendant la révolution, les clercs pauvres de Meissen ou de Saxe reçevaient avec reconnaissance les confirmations aux paroisses vacantes en Bohême. Dans un premier temps, le consistoire de Zittau a donc négligé les nouvelles ordinations. Il ne devait être remédié à cette situation que dans les années 1433-1436. Cependant les onze prêtres ordonnés à cette période, représentaient peu de chose en comparaison avec l'époque préhussite. Vu la situation exceptionnelle, les vicaires généraux donnaient l'absolution, en fermant les yeux, à des prêtres apostats qui avaient fait communier le peuple sous les deux espèces, à condition évidemment d'abjurer l'hérésie hussite. De 1423 à 1429, cette absolution fut accordée à 29 ecclésiastiques parmi lesquels ont comptait 13 titulaires de prébendes paroissiales et neuf clercs sans prébende fixe20.
21La carrière d'un prêtre de campagne à l'époque hussite était jalonnée de peines. Vu que l'Église utraquiste observait la succession apostolique, ses clercs étaient réduits à demander l'ordination à des évêques mercenaires, pour la plupart italiens. Le voyage qu'il fallait entreprendre dans des pays lointains pour recevoir l'ordination clandestine découragea pas mal d'étudiants. Mais il y avait aussi des adeptes qui revenaient en Bohême reconvertis. Après les guerres hussites, un seul curé assisté d'un seul chapelain devait suffire à tout le travail pastoral de l'endroit, même si c'était une grande ville. La baisse rapide du nombre de prêtres se manifesta par des centaines de paroisses désertes. Par la faute de sa propre inconséquence, la Réforme tchèque atteignit des objectifs inverses de ceux qu'elle s'était fixés dans son programme : elle finit par priver les paysans et tous les habitants des villages de la possibilité d'entendre la parole de Dieu et de recevoir les saints sacrements. Le chemin était maintenant long pour aller à l'église, et dans certains coins retirés on ne voyait pas le curé tout au long de l'année. La situation à ce sujet, loin de s'améliorer, avait plutôt empiré21.
22Un étudiant vagabond, Jean de Butzbach, venu en 1488 des rives du Main en Bohême de l'Ouest où il devait rester pendant dix ans, commente dans ses notes autobiographiques la situation dans le pays. Il mentionne les paysans et les habitants des places fortes qui, pendant quinze ou vingt ans, ne sont pas allés à la confession et n'ont pas communié. Il est étonné de trouver dans une certaine bourgade un seul prêtre qui administre les sacrements une fois par an ou dans des cas extrêmes. Le prêtre en question menait une vie pauvre et simple, puisque ses paroissiens ne lui permettaient de posséder que le strict nécessaire. Mais ailleurs non plus, le prêtre calixtin ne couchait pas sur un lit de roses. À la place des riches prébendes du temps jadis, il mangeait le repas frugal que pouvait lui offrir son Église pauvre. Les villes et les paroisses à qui incombait le soin de pourvoir aux besoins des serviteurs de l'Évangile, comptaient parfois chaque gros et ne leur accordaient que le minimum nécessaire. Si, dans des cas très rares, la commune se montrait plus généreuse, le curé était en butte à la calomnie et pouvait être accusé de mener un train de vie luxueux. Le manque d'ecclésiastiques en Bohême représenta une chance pour les clercs polonais non pourvus de prébendes, qui s'installèrent avec reconnaissance dans des cures vacantes et, sans aucun scrupule, firent communier les fidèles sous les deux espèces. Selon le témoignage peu sûr des adjoints au légat du pape, Lorenzo Rovarella, il y aurait eu en Bohême, à la fin des années 1460, un prêtre sur vingt de nationalité polonaise22.
23Vu la proximité des deux langues, les choses se passaient pour les prêtres polonais plutôt bien. À l'époque préhussite, la situation avait été plus difficile dans les communes ayant une population allemande, minoritaire ou majoritaire. L'administration ecclésiastique avait pour règle d'attribuer dans des régions mixtes les prébendes à des prêtres bilingues mais, dans la pratique, il n'en a pas été toujours ainsi. La fréquence des mentions relatives au prédicateur ou au prêtre « tchèque » et « allemand » paraît indiquer que dans une commune où il y avait déjà un prêtre tchèque arrivait un prêtre allemand et réciproquement. Il existait des prescriptions spécialement rédigées pour empêcher les mésententes entre les deux nationalités. Il en était ainsi par exemple à Ceský Krumlov où, pendant la cérémonie de l'exposition des reliques, les prières étaient récitées d'abord en tchèque, puis en allemand. Dans différentes villes, on trouve des chapelles, très rarement aussi des églises, réservées à une minorité, comme en témoignent leurs appellations telles que chapelle tchèque à Nymburk, à Ceská Lípa et ailleurs23. La disparition des îlots allemands à l'intérieur du pays au cours des guerres hussites simplifia la situation. Par contre plusieurs villes frontières que les hussites n'arrivèrent pas à conquérir, gardèrent non seulement la foi catholique mais aussi le caractère allemand24.
24Avant de conclure, je voudrais encore revenir sur la question de la diminution numérique du clergé rural à la suite de la révolution hussite. Pour me faire une idée précise de ce phénomène, j'ai pratiqué un sondage vertical pour le décanat de Benešov (Beneschau). Sur les 20 paroisses préhussites, seules 11 sont pourvues au XVIe siècle, situation légèrement meilleure que celle de la deuxième moitié du XVe siècle. Mais il faut noter que le nombre de paroisses a diminué aussi à l'époque de la Contre-Réforme (6 paroisses entre 1677 et 1713) et qu'il ne devait jamais retrouver le niveau préhussite. À l'époque du deuxième grand essor, vers 1900, l'administration ecclésiastique conservait sur le même territoire 11 paroisses avec 19 prêtres, alors qu'à l'époque antérieure à 1420 on y trouvait 20 paroisses avec 48 prêtres. L'intervention radicale de la révolution avait donc hâté la solution qui vraisemblablement s'imposait de toute façon. Cette hypothèse que j'avais avancée il y a quelques années25, se trouve aujourd'hui confirmée par une enquête indépendante effectuée dans plusieurs zones suburbaines de Basse-Silésie, de Brandebourg et de Prusse. Particulièrement remarquable est la diminution en nombre continuelle du clergé rural dans les alentours des villes silésiennes de Breslau, Neumarkt-Kanth et Auras qui, à l'époque hussite, étaient des forteresses catholiques appartenant à la Couronne de Bohême. De 1400 à 1900 le nombre de prêtres des paroisses rurales baissa de 104 à 51. Ce chiffre englobe les ministres de 14 églises protestantes. Le fait que la tendance à la baisse apparaisse également en Angleterre prouve l'importance de l'examen comparatif de ce problème26. Son résultat nous permettra de répondre à la question de savoir dans quelle mesure et jusqu'à quel point la Réforme précoce tchèque a été une anomalie dans l'évolution européenne.
Notes de bas de page
1 Parmi les rares œuvres qui concernent notre sujet, il faut signaler Z. Winter, Život církevm υ Čechách (La vie ecclésiastique en Bohême), Praha, 1895 ; A. Neumann, Prameny k dějinám duchovenstva v době předhusitské a Husově (Les sources concernant l'histoire du clergé à l'époque préhussite et au temps de Jean Huss), Olomouc, 1926 ; du même auteur, Katolictí mučedínici doby husitské (Les martyrs catholiques de l'époque hussite), Hradec Králové, 1927 ; R. Novy, K sociálnímu postavenífarského kléru v Čechách v dolě předhusitské (La position du clergé paroissial en Bohême à l'époque préhussite), dans Sborník historicky, t. 9, Praha, 1962, pp. 175-185 ; Z. Hlediková, Struktura duchovenstva ve stredorěkých Čechách (La structure du clergé en Bohême au Moyen Âge), dans Struktura feudální společnosti na území československa a Polska, Praha, 1984, pp. 343-392 ; J. Kadlec, Přehled čestých církevních dějin (Aperçu d'ensemble de l'histoire de l'Église en Bohême), I, Roma, 1987, pp. 206-288.
2 Pour l'étendue des diocèses et le tissu paroissial en Europe Centrale voir J. Kloczowski, Europa slowianska w xiv-xv w. (L'Europe slave au xive-xve siècles), Varsovie, 1984, pp. 147-169.
3 Cf. Hledíková, Struktura, p. 358.
4 F. Šmahel, Dvanáct pramenných sond k sociálním poměrům na Táborsku od poloviny 14. do konce 15. století (Douze enquêtes sur les conditions socio-économiques dans la région de Tábor depuis la moitié du xive jusqu'à la fin du xve siècle), dans Husitský Tábor, t. 9, Tábor, 1986-1987, pp. 280-281.
5 Voir F. Šmahel, Dějiny Tábora (L'histoire de la ville de Tàbor), I-1, České Budějovice, 1988, p. 156.
6 Il suffit, pour s'en faire une idée, de consulter l'enquête régionale de J. Petrá ň, Ouběnice — středověká ves na Podblanicku (Ouběnice, un village médiéval dans la région de Benešov), dans Sborník vlastivědných prací z Podblanicka, t. 18, Praha, 1977, pp. 232-233.
7 Cf. E. Maur, Příspěvek k demografické problematice předhusitských Čech 1346-1419 (Contribution à la démographie historique de la Bohême préhussite), dans Acta Universitatis Carolinae-Studia historica XXXIV, Praha, 1989, pp. 37-42, 50-52.
8 Magistri Iohannis Hus Opera omnia, Tom. IV, Praha, 1985, pp. 512-513.
9 Cf. Nový, K sociálnimu postavení, p. 181 et la rectificaion apportée par F. Seibt, Bohemica Probleme und Literatur seit 1945, Historische Zeitschrift-Sonderheft 4, München, 1970, pp. 74-75.
10 À ce sujet J. Sedlák, Nžší klerus v době Husově (Le bas clergé à l'époque de Jean Hus), dans Studie a texty k náboženským dějinám českým, t I, 1914, pp. 285-300 ; Z. Hledíková, K otázce vztahu duchovní a srětlské mod v Čechách ve druhé polovin ě 14. století (Contribution à la question des relations des pouvoirs spirituel et temporel en Bohême, dans la seconde moitié du xive siècle), dans Československý časopis historický, t. 24, 1976, p. 381, n° 4 ; Nový, K sociálnímu postavení, pp. 183-185.
11 Protocollum visitationis archidiaoenatus Pmgensis annis 1379-1382 per Paulum de Janowicz archidiaconum Pragensem, factae, Ed. I. Hlaváček et Z. Hledíková, Praha, 1973.
12 Voir à ce propos F.Šmahel, Noch eine Randgruppe : die Konkubinen der Landpfarrer im vorhussitischen Böhmen dans Biedni i Bogaci, Warszawa 1992, pp. 85-94.
13 L'auteur revient plus amplement sur ce problème dans Žáci a klerici na venkovských farách v českém stžedověku (Les écoliers et les clercs dans les cures rurales en Bohême au Moyen Âge) (sous presse).
14 F. Šmahel, Dějiny Tábora, I-1, pp. 160, 188-189.
15 Cf. A. Podlaha, Akta korektorů duchovenstva diecéze pražské z let 1407-1410 (Les actes des correcteurs du clergé dans le diocèse de Prague provenant des années 1407-1410), Praha, 1911.
16 F. Šmahel, Dvanáct pramenných sond, pp. 285-286.
17 Je résume ici mon propre exposé dans « Reformatio und Receptio ». Publikum, Massmedien und Kommunikationshindernisse zu Beginn der hussitischen Reformbewegung, dans Schriften des Historischen Kollegs, Kolloquien 21, München, 1992, pp. 255-268.
18 F. Šmahel, Dějiny Tábora, I-1, pp. 314-322.
19 À ce sujet Kadlec, Přehled českých církevních dějin, I, pp. 270-288.
20 Cf. F. Šmahel, Pražskà církevní provincie ve víru husitské revoluce (Le diocèse de Prague dans le tourbillon de la Révolution hussite), Acta Universitatis Carolinae - Historic Universitatis Carolinae Pragensis, t. 31-1, Praha, 1991, pp. 107-115.
21 F. Šmahel, Nižší školy na Podblanicku a Vltavsku do roku 1526 (Les écoles primaires dans la région de Podblanicko et Vltavsko jusqu'en 1526), dans Sborník vlastirědných prací z Podblanicka, t. 19, Praha, 1979, pp. 142-143 et 169.
22 H. Preiss, ed., Böhmen wie es Johannes Butzbach von 1488-1494 erlebte, München, 1958, pp. 24 et 35.
23 Cf. F. Šmahel, The Idea of the « Nation » in Hussite Bohemia, I, dans Historica, t. 16, Praha, 1969, pp. 151-153.
24 À ce sujet F. Šmahel, Výsledky a výhledy výzkumu národnostní skladby Českých měst od konce 14. do počátku 15. století (Les résultats et les perspectives des recherches sur la structure ethnique des villes en Bohême depuis la fin du xive siècle jusqu'au début du xve siècle), dans Národnostny vyvoj miest na Slovensku do roku 1918, Martin 1984, pp. 251-252.
25 Voir encore F. Šmahel, La révolution hussite, une anomalie historique, Paris, 1985, p. 111.
26 Cf. W. Kuhn, Seelenzahlen der Pfarreien in der mittel-alterlichen Ostsiediung, dans Archiv für schlesische Kirchengeschichte, t. 35, 1977, pp. 23-27 et J. C. Russel, The clerical population of Medieval England, dans Traditio, t. 2, 1944, tab. sur le clergé régulier.
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