Les jardins du haut Moyen Age (viiie-xiie siècles)
p. 11-40
Note de l’éditeur
Je suis reconnaissant à Mme Marie-José Lakebrink de Cologne, d’avoir traduit la plus grande partie de ce rapport.
Texte intégral
Introduction
1“Seul celui auquel importe le présent rédige une chronique.” Cette formule, tirée des Maximes et réflexions de Goethe1, peut être considérée comme le mobile de l’exposé qui va suivre ; car le jardin actuel, avec ses plantes et ses fleurs, indispensables à notre existence, est enraciné de façon concrète et élémentaire dans une tradition séculaire. Si l’on ne prend pas en considération le contexte culturel des jardins et des plantes, leur compréhension reste fragmentaire, éphémère.
2Il est évident et facile à comprendre que l’aspect de nos jardins, de rapport ou d’agrément, porte l’empreinte de la recherche agricole moderne effectuée depuis le début du siècle2. Il est tout aussi évident qu’aux seizième, dix-septième et dix-huitième siècles, à la suite des contacts de la civilisation européenne avec le Nouveau Monde, un grand nombre de plantes importantes — comestibles ou ornementales — ont fait leur apparition dans les jardins, et naturellement dans le domaine agricole. Pour n’en citer que quelques exemples : le haricot, la tomate, le maïs, la pomme de terre, plantes comestibles, les asters, les dahlias, l’œillet d’Inde, le phlox et de nombreux arbres et plantes ornementales. Les voyages et les expéditions du dix-huitième et dix-neuvième siècle ont également apporté à l’Europe de nombreuses plantes, en particulier d’Extrême-Orient et d’Australie3.
3Essayons de formuler une thèse : les éléments de base du jardin européen, en particulier en Europe centrale et occidentale, viennent du Moyen Age. De plus, les plantes des jardins médiévaux ne sont pas aujourd’hui pour ainsi dire des marginaux nostalgiques, mais ce sont souvent celles qui retiennent le plus notre intérêt, en tant que plantes médicinales, comestibles ou ornementales. Et ceci me paraît être la raison qui rend leur étude si fascinante4.
Sources paléoethnobotaniques
4Les documents qui peuvent servir à esquisser l’image du jardin médiéval sont très variés — dans la façon dont ils se présentent, et aussi dans leur validité.
5Tout d’abord, il y a les végétaux fossiles. L’examen des couches sédimentaires préhistoriques est très important pour l’histoire de l’agriculture et de l’horticulture, par exemple pour l’évolution des plantes sauvages récoltées, le début et l’évolution de la culture des végétaux, l’apparition de plantes cultivées présentant des caractères de domestication, c’est-à-dire des caractères bien distincts de ceux des plantes sauvages. Cette branche de la recherche scientifique — la paléoethnobotanique, plutôt orientée à l’origine vers la préhistoire et l’histoire ancienne — se tourne aussi de nos jours vers le Moyen Age et le début des temps modernes.
6Citons un exemple5 : plusieurs trouvailles de restes végétaux par exemple du sud de la Basse-Saxe et du nord de la Hesse, datant du très haut, du haut et du bas Moyen Age proviennent de colonies rurales ou urbaines et de châteaux. Les types de sites sont les puits, les fossés, les fosses, les sédiments archéologiques montrant des traces de civilisation, les cloaques (tableau 1).
7Quelques explications sur les plantes elles-mêmes :
TABLEAU I. Trouvailles de restes végétaux du sud de la Basse-Saxe et du nord de la Hesse6

1-3 : colonies rurales, 1 : Braunschweig, 2 : + Medenheim, 3 : Grone ; 4 : château (Büraburg) ; 5-6 : colonies rurales, 5 : + Oldendorp, 6 : + Leisenberg ; 7-9 : colonies urbaines, 7 : Braunschweig, 8 : Northeim, 9 : Gottingen ; 10 : château (Rotenburg).
8Il s’agit d’abord de céréales comme l’amidonnier (Triticum dicoccon), le blé (Triticum aestivum), l’orge (Hordeum vulgare), l’avoine cultivée (A vena sativa), le seigle (Secale cereale), puis du lin cultivé (Linum usitatissimum), de la fève (Vicia faba), et de nombreuses sortes de fruits cultivés : le cerisier vrai (Prunus avium), le cerisier aigre (Prunus cerasus), le prunier (Prunus domestica), le pommier (Malus sylvestris), le poirier (Pyrus domestica), le noyer (Jugions regia), la vigne cultivée (Vitis vinifera), le châtaignier (Castanea sativa), en plus apparemment de fruits sauvages comme le fraisier Fragaria vesca), le framboisier (Rubus idaeus), la ronce (Rubus fruticosus, R. caesius), le prunellier (Prunus spinosa), le sureau (Sanibucus nigra), le noisetier (Corylus avellana)7.
9Un examen attentif de cette liste pose de multiples problèmes. D’après ces sources, il n’est pas toujours évident s’il s’agit par exemple de plantes déjà cultivées ou encore à l’état sauvage, si elles étaient en partie importées, lesquelles étaient cultivées dans les champs ou les jardins. Pourtant, ces données — avec les résultats des recherches de la préhistoire et de l’histoire ancienne — fournissent une première impression intéressante, sur l’histoire des arbres fruitiers8 du néolithique au bas Moyen Age : par exemple celles du pommier, du poirier, du néflier (Mespilus germanica), du cerisier vrai, du cerisier aigre, des pruniers divers, du pêcher (Prunus persica), de l’abricotier (Prunus armeniaca), de la vigne cultivée, du mûrier noir (Morus nigra), du melon sucré (Cucumis melo), du melon (Citrullus lanatus) (tableau II), et une carte9 des différentes trouvailles en Europe centrale donne une image révélatrice par exemple du pêcher, pour l’époque des empereurs romains, le très haut Moyen Age, le haut et le bas Moyen Age, les temps modernes. Des diagrammes semblables10 sont valables aussi pour les légumes, par exemple pour l’amarante (Amaranthus lividus), le céleri (Apium graveolens), la bette (Beta vulgaris), le chou (Brassica), le concombre (Cucumis sativus), la carotte (Daucus carota), la lentille (Lens culinaris), le panais (Pastinaca sativa), le pois (Pisum sativum), le pourpier (Portulaca oleracea), la mâche (Valerianella locusta), la fève (Vicia faba) (tableau II). Ici, comme surtout pour les plantes aromatiques11 telles l’ail (Allium sativum), l’aneth (Anethum graveolens), le cumin (Carum carvi), la coriandre (Coriandrum sativum), la sarriette (Satureja hortensis), le serpolet (Thumus serpylhim), les documents ne permettent pas de décider s’il s’agit toujours de plantes cultivées ou de plantes sauvages récoltées (tableau II).
TABLEAU II. Diagramme de l’histoire des fruits, des légumes et des plantes aromatiques (Extrait)12


Le Néolithique (4500-1800 avant J.-C.), l’âge du Bronze (1800-800 avant J.-C.), l’âge du Fer (800-0), E.R. = l’époque des empereurs romains (0-400 après J.-C.), M.P. = l’époque de la migration des peuples (400-600 après J.-C.), le Moyen Age, 1 : le très haut Moyen Age (600-1000), 2-3 : le haut et le bas Moyen Age (1000-1500 après J.-C.).
Les écrits du Moyen Age
10Les écrits du Moyen Age sont un deuxième groupe important de documents. Ce qui a déjà été mentionné rapidement est particulièrement valable pour ces sources : leur valeur de témoignage et leur réalisme sont très variables et doivent être soumis à une critique adéquate.
11Concrètement, il s’agit d’abord de lois, de documents, d’inventaires de biens, de règlements, mais aussi d’écrits, souvent à caractère encyclopédique, rédigés pour la plupart par des membres du clergé, et traitant aussi de jardins. Un troisième groupe d’écrits nous présente un autre aspect de la question ; la poésie spirituelle et profane du Moyen Age doit être vue en relation avec la peinture et la sculpture : dans l’art du Moyen Age se trouvent maintes indications de la connaissance qu’avaient les hommes de l’époque des plantes et des fleurs. En ce qui concerne notre problème, les possibilités d’interprétation sont limitées, l’intention des auteurs étant ici artistique et non pas scientifique.
12Les textes de lois (leges) et les documents fournissent les renseignements les plus anciens sur les fermes, les jardins et l’agriculture au Moyen Age. Mais, le plus souvent, les données botaniques sont rares. Il y a peu de chose sur les fleurs, les herbes, les buissons et les arbres cultivés dans les jardins. Il est vrai que les lois des Francs Saliens (Pactus legis salicae, sixième siècle)13, dans leur rédaction la plus ancienne, parlent déjà de champs de raves, de fèves, de pois, de lentilles14 ; il y est aussi question d’un “jardin” (ortus)15, mais rien n’est précisé, même pas, comme on l’a souvent écrit16, s’il ne s’agit “que” d’un verger. Cependant, on y mentionne le pommier et le poirier (pomarius, perarius)17. La même chose vaut pour les rédactions ultérieures, la Loi Salique (lex salica) au huitième siècle18. La mention de greffons19 et de pommiers greffés (pomarius domesticus)20 indique que les arbres fruitiers étaient bien des espèces sélectionnées, c’està-dire des arbres greffés. D’autres textes de lois, par exemple la lex Bajuvariorum21, mentionnent expressément, outre le jardin22, le verger (pomerium, pomarium)23, et puis aussi le pommier et le poirier (malus, pirus)24. De plus, il est aussi question d’arbres fruitiers en général (arbores fructiferae)25. Les diverses dispositions pénales26 prouvent que ces arbres étaient cultivés dans des vergers. Ils n’est pas possible de décider ici — ce qui vaut également pour la suite — s’il s’agit toujours de jardins dans l’acception actuelle du mot.
13Une série de documents, par exemple, ceux concernant l’abbaye de Saint-Gall27, mentionnent également des vergers (pomiferi, document daté du 27 juin 735), mais d’autres ne font état que de jardins (orta, 30 août 744). Ces vergers et jardins sont souvent cités expressément, à côté des champs, des prés, des pâturages etc. Un document de la fin du neuvième siècle renseigne sur la taille d’un tel jardin28. Le Capitulare de villis de Charlemagne29, nous en reparlerons en détail, dit peu de choses sur le caractère du jardin et sur son inventaire botanique, sauf au chapitre 70. Ainsi il est question au chapitre 44 de légumes, d’herbes aromatiques fraîches et séchées, de radis, de raves30, et au chapitre 62, on lit qu’il fallait déclarer, entre autres choses, combien on avait récolté de légumes secs, de sorgho et de millet, de laine, de lin et de chanvre, de fruits, de noix et de noisettes, ce qui provenait d’arbres greffés, de jardins, de champs de betteraves...31. Les Brevium Exempta parlent de vergers : ortus cum arboribus (chap. 26, 27, 34), pomerium (chap. 30)32 et d’une clôture de différentes sortes d’arbres (chap. 25)33 ainsi que d’herbes potagères (herbae hortulanae) dont il sera question plus tard.
Le Capitulare de villis et les Brevium Exempta
14Nous en arrivons au Capitulare de villis, “l’ordonnance sur les biens de la Couronne et les fermes de l’Empire’’, promulgé entre 792 et 800 par Charlemagne34. C’est la pièce justificative centrale, mais la plus contestée, du peuplement en plantes des jardins du Moyen Age. Les listes des plantes jouent un rôle particulier dans la controverse, qui dure depuis des dizaines d’années, sur le champ d’application et la signification du Capitulare de villis transmis sur le même manuscrit que les Brevium Exempta avec les inventaires, particulièrement intéressants pour nous, des domaines d’Asnapium (Annapes, dans le département du Nord, à l’est de Lille) et de Treola (Triel-sur-Seine, près de Versailles)35. Il n’existe plus qu’un seul exemplaire du Capitulare de villis, un manuscrit conservé à la bibliothèque de Wolfenbüttel (Cod. Guelf. 254 Helmst.)36, et copié entre 830 et 850, quelques dizaines d’années seulement après la composition du Capitulare. Le chapitre 70 traite uniquement de la végétation des jardins. Nous lisons d’abord (fig. 1) :

Fig. 1. – Capitulare de villis, chap. 70 (Brühl, l. c., fol. 16r).
15“LXX Volumus, quod in horto omnes herbas habeant37
1670 Nous ordonnons que soient cultivées dans les jardins toutes les plantes suivantes” :
17Voici un grand nombre d’herbes et d’arbres, nous pouvons les examiner de plus près en en faisant la liste : “Id est, c’est-à-dire :
lilium rosas fenigrecum costum salviam rutam abrotanum cucumeres pepones cucurbitas etc. |
le lis des rosiers le fenugrec la menthe de Notre-Dame la sauge la rue l’aurone des concombres des melons des calebasses” |
18et : “et ille hortulanus habeat super domum suam Jovis barbam/ et chaque jardinier devra avoir un artichaut de muraille sur son toit”.
19Les arbres sont énumérés dans une deuxième partie :
20“de arboribus volumus quod habeant
/nous ordonnons que se trouvent les arbres suivants :
pomarios diversi generis pirarios diversi generis |
des pommiers divers des poiriers divers |
prunarios diversi generis | des pruniers divers |
sorbarios | des cormiers |
mespilarios | des néfliers |
castaneanos | des châtaigniers |
persicarios diversi generis | des pêchers divers |
cotoniarios | des cognassiers |
avellanarios | des noisetiers |
amandalarios | des amandiers |
morarios | des mûriers |
lauros | des lauriers |
ficus | des figuiers |
nucarios | des noyers |
ceresarios diversi generis | des cerisiers divers” |
21Environ 90 noms de plantes sont cités, en comptant les arbres fruitiers. Les plantes les plus importantes sont nommées sur une liste à part avec leur dénomination carolingienne, leur dénomination française, leur nom botanique et leur région d’origine (tableau III). Un examen plus approfondi de la liste des plantes du Capitulare de villis fait ressortir que ces plantes sont pour la plupart des plantes “méridionales”, c’est-à-dire des plantes en provenance de la région méditerranéenne au sens le plus large, ce qui a donné lieu à de longues controverses. Certains auteurs38 pensaient que le Capitulare de villis ne valait que pour l’Europe méridionale ou peut-être occidentale, la culture des plantes étant impossible en Europe centrale. D’autres voyaient une manifestation, soi-disant typique, de l’érudition médiévale, sans aucun rapport avec la pratique39. Il est impossible ici de délibérer sur le bien-fondé de ces arguments. Mais, en donnant la même importance aux données historiques et aux informations botaniques et horticoles40, quatre points de vue importants se dégagent : Premièrement. Les plantes mentionnées au chapitre 70 du Capitulare de villis étaient, dans l’ensemble, déjà connues et cultivées dans l’antiquité41. Théophraste d’Erésos (371-285 avant J.-C.), un disciple d’Aristote, et Columelle (Lucius Junius Moderatus Columella, dit Columelle, Ier s. après J.-C.), auteur romain d’un traité d’agronomie, peuvent être cités comme témoins. Au livre sept de son Histoire des plantes42, une de ses œuvres scientifiques, Théophraste nomme les plantes de jardin et de champs suivantes : le chou, le radis, la laitue, la moutarde, la coriandre, le céleri, le poireau, le melon, le concombre, l’ail, etc. ; et dans son ouvrage De re rustica, De l’agriculture, rédigé vers l’an cinquante après Jésus-Christ, Columelle43 écrit par exemple ceci : “Je viens de parler suffisamment de ce qu’il faut faire avant les semailles ; je vais maintenant indiquer ce qu’il faut planter et semer à un moment ou à l’autre de l’année ; je parlerai d’abord des plantes que l’on peut semer en deux saisons, l’automne et le printemps. Ce sont : le chou et la laitue, l’artichaut, la roquette, le cresson, la coriandre, le cerfeuil, l’aneth, le panais, la mâche et le pavot44”. Il cite en outre : l’ail, les oignons, la moutarde, la rue, l’asperge, le poireau, le radis, le concombre, la calebasse, etc.45.
TABLEAU III. Les dénominations des plantes dans les sources carolingiennes les plus importantes (extrait) et les interprétations CV = Capitulare de villis BE = Brévium exempta G = Saint-Gall H = Hortulus (Walahfrid Strabo) Culture (Europe centrale) : 1 = en plein air, 2 = en plein air (position protégée), 3 = au climat très tempéré (p.e. Lac de Constance, Vallée du Rhin).


22Columelle et d’autres auteurs tels que Varron46, Virgile47 et Pline48, sont beaucoup lus au Moyen Age, ce qui fait qu’on peut dire que les auteurs du Capitulare de villis étaient certainement des savants qui possédaient les écrits de l’antiquité. Dans cette optique, le chapitre 70 du Capitulare de villis représente un inventaire botanique emprunté à la tradition antique dans l’intention d’en essayer la culture au nord des Alpes également.
23Deuxièmement. Et cette tentative s’est avérée heureuse. Nous avons les résultats d’expériences faites dès cette époque entre autres dans deux domaines du nord de la France, Asnapium (Annapes, dép. Nord, arr. Lille) et Treola près de Versailles (Triel-sur-Seine, dép. Yvelines, arr. St-Germainen-Laye). Les inventaires nous apprennent qu’autour des années 810 à 812, on y cultivait déjà une partie de ces plantes. Outre le nombre exact des animaux et des outils qui se trouvent par exemple à Treola, les plantes potagères et les arbres sont énumérés (fig. 2)49 : “De herbis hortulanis. Id est costum, mentam, livesticum, upturn, betas, lilium, abrotanum, tanezatum, salviam, satureiam ” etc., plus les arbres fruitiers courants. Nous retrouvons donc la menthe de Notre-Dame, la menthe, la livèche, le céleri, les bettes, le lis, l’aurone, la tanaisie, la sauge, la sarriette, etc. de la liste du Capitulare de villis, et donc de la tradition antique.

Fig. 1. – Brevium Exempta, extrait (Brühl, l. c., fol. 12r).
24Il faut donc nuancer la thèse d’un savoir purement livresque des noms de plantes : il s’agit bien ici de vraies plantes, qui étaient vraiment cultivées, pas toutes, bien entendu, mais pour la plupart. Jusqu’à l’heure actuelle, ces plantes sont les éléments de base de tous les potagers.
25Nous en arrivons au troisième point de vue : la plupart de ces plantes peuvent très bien être cultivées en Europe de l’ouest et en Europe centrale, et elles le sont. Il y a bien sûr certaines différences, non seulement entre des régions éloignées, comme le nord et le sud de l’Allemagne, mais encore dans une même région. Ceci vaut également pour toute une série de plantes aromatiques et médicinales dites “méridionales”, comme la rue, la sauge, le fenouil, le cumin noir, qui passent l’hiver en plein air au jardin botanique de Freiburg, comme aussi les amandiers et les figuiers, encore qu’à un emplacement protégé.
26Enfin le quatrième et dernier aspect, qui est décisif : une grande partie de nos plantes cultivées, dans le jardin comme dans les champs, provient du berceau de la civilisation antique, surtout de la Méditerranée orientale et des pays limitrophes du Proche-Orient50. Dans cette région des plus anciennes civilisations de l’Occident, dans la zone du “croissant fertile”, se trouvent justement les centres géniques de nos plantes cultivées, par exemple les plus importantes de nos céréales, à l’exception du maïs. Le peuplement végétal du jardin du Moyen Age aura été complété peu à peu par des plantes locales51, surtout médicinales, comme le montrent les inventaires pour la bétoine (Stachys betonica) et l’aigremoine (Agrimonia eupatoria). D’autre part, mainte plante “méridionale” du Capitulare de villis, ne pouvant être cultivée en plein air, aura été, plantée en pots ou en caisse, à l’origine de la culture des plantes d’intérieur. Une gravure sur bois, de 1493 il est vrai, montre un buisson de romarin planté dans un bac52.
27Le chapitre 70 du Capitulare de villis et les listes de plantes d’Asnapium et de Treola ne sont pas le début d’une flore horticole “septentrionale”, mais ce sont les premiers documents importants, réalistes, des visées horticoles et botaniques du début du haut Moyen Age, bien qu’à l’état expérimental, et avec quelques incertitudes dans l’interprétation de la taxinomie carolingienne53.
Le plan de l’abbaye de Saint-Gall
28Deux documents du neuvième siècle, en relation historique et culturelle étroite avec le Capitulare de villis, peuvent servir à compléter et à approfondir ce que nous avons dit. Ce sont le plan de l’abbaye de Saint-Gall54, et le poème Hortulus55, le petit jardin, de Walahfrid Strabo, abbé du monastère de Reichenau. En Allemagne, les abbayes de Reichenau et de Saint-Gall sont les monastères les plus considérables pour les empereurs carolingiens. Ce plan passe pour être le plan idéal d’un monastère du début du haut Moyen Age. Conservé aujourd’hui à la bibliothèque de Saint-Gall, c’est une copie faite sur l’île de Reichenau entre 816 et 830, d’après un original plus ancien56.
29On peut voir sur ce plan57, à l’est, le noviciat, l’hôpital, et les installations agricoles et horticoles, que nous étudierons en détail. En outre, au milieu, l’église et le monastère, et à l’ouest les étables et les bâtiments pour les serviteurs des visiteurs divers.

Fig. 3. – Plan de l’abbaye de Saint-Gall, hortus.
30C’est la partie est qui est la plus instructive pour nous avec le jardin où poussent les herbes médicinales ou aromatiques (herbularius), le logement des médecins (domus medicorum), le cimetière avec le verger et le potager (hortus), la maison du jardinier, enfin une bâtisse pour les oies et le poulailler.
31Les 18 plates-bandes du potager (hortus) contiennent entre autres les espèces suivantes (fig. 3) :
32"Hic plantata holerum pulchre nascentia vernant/
ici verdoient les plants de
légumes qui poussent gracieusement
cepas porros apium coliandrum anethum etc., |
les oignons les poireaux le céleri la coriandre l’aneth |
33et par exemple sur les plates-bandes situées au sud :
“petrosdium cerefolium lactuca sata regia pastinachus caulus |
le persil le cerfeuil la laitue la sarriette le panais le chou” |
34Il s’agit donc bien de légumes et de plantes aromatiques. Le rôle de l'herbularius où poussent les herbes médicinales est bien reconnaissable, rien qu’à son emplacement, à savoir au nord-est du monastère, à côté du logement des médecins et des apothicaires (domus medicorum). Il présente 16 espèces de plantes, entre autres (fig. 4) :
“lilium rosas salvia ruta lubestico feniculum costo |
le lis les roses la sauge la rue la livèche le fenouil la menthe de Notre-Dame” |
35Le troisième jardin est à la fois cimetière et verger. Ici aussi la végétation est intéressante :
“malarius perarius prunarius sorbarius mispolarius laurus castenarius |
le pommier le poirier le prunier le cormier le néflier le laurier le châtaignier |

Fig. 4. – Plan de l’abbaye de Saint-Gall, herbularius
persicus avellenarius amendelarius etc. |
le pêcher le noisetier l’amandier” |
36Pour tenter d’apprécier l’importance du plan de l’abbaye de Saint-Gall, on pourrait dire ceci :
37Premièrement, le contenu botanique n’apporte aucun nouveau résultat, ce qui veut dire que le ou les auteurs de ce plan disposaient des mêmes sources et des mêmes renseignements que les auteurs du Capitulare de villis58.
38Deuxièmement, le véritable intérêt de ce plan, en ce qui concerne les jardins, est qu’il montre leur aménagement. Tandis que le Capitulare de villis et les Brevium Exempta énumèrent seulement les noms des plantes, il y a ici un ordre bien défini, qui prévoit même une division des différentes espèces suivant leur usage.
39Troisièmement, même si il ne s’agit que d’un plan idéal, qui n’a probablement jamais été réalisé sous cette forme, ce témoignage est tout de même assez plausible. “Depuis que notre plan a été conçu, il semble que, grâce au travail intelligent et assidu des monastères, le choix de plantes adéquates et avantageuses, légumes aussi bien que plantes médicinales, a pu être à peu près mené à bien” (Sörrensen)59. L’affirmation antérieure de Sierp semble injustifiée, en tous cas en ces termes, quand il dit : “Si les moines de Saint-Gall avaient tenté de réaliser ce plan, ils se seraient bientôt rendu compte que c’était impossible60.”
40Pour finir, nous noterons qu’à cette époque, et aussi plus tard, les moines, surtout les cisterciens, ont largement contribué au progrès de l’horticulture61. On peut également considérer que l’aménagement des jardins sur le plan de l’abbaye de Saint-Gall est réaliste, qu’il reproduit et qu’il a inspiré les jardins médiévaux, jardin de monastères, de paysans, et — avec quelques réserves — de bourgeois et de nobles, dans les villes et les châteaux, car les illustrations montrent toujours un schéma analogue. Par exemple le jardin de l’abbaye de Saint-Gall, en 1596, avec différentes platesbandes, probablement de légumes et de plantes médicinales62, et un verger, ou le jardin du château de Hegi près de Winterthur63, ou encore un jardin paysan où la tradition a été particulièrement tenace, aussi bien en ce qui concerne le choix des plantes que leur disposition : celui du presbytère de Schlieren63, près de Zurich, vers 1695, avec un potager et un jardin pour les fines herbes, séparés du verger par une clôture.
41Nous avons beaucoup anticipé : ces images sont toutes plus récentes, la plupart datent du XVe au XVIIe siècle. Ceci témoigne, nous l’avons déjà indiqué, de la continuité de la tradition médiévale, mais souligne un problème capital : il n’existe pratiquement pas de documents authentiques, datant du haut Moyen Age, sur l’aspect des jardins, sur leur agencement, du moins pour l’Europe centrale64. Nous devons donc, sur ce point, raisonner par analogies, ce qui n’est pas entièrement satisfaisant pour l’esprit scientifique. Mais retournons au Moyen Age !
Le poème Hortulus de Walahfrid Strabo.
42Walahfrid Strabo65, abbé du monastère de Reichenau sur le lac de Constance, a composé entre 842 et 849 le poème Hortulus, le Petit jardin.
43Ce poème66 complète l’image du jardin du début du haut Moyen Age donnée par le plan de Saint-Gall :
44Strabi Galli/Poetae Doctissimi ad Grymaldum Hortulus.
45Le poème est dédié à Grimoald, maître de Walahfrid à Reichenau, abbé du monastère de Saint-Gall et chancelier du roi Louis le Germanique. Deux citations dénotent l’intérêt de ce poème. On peut lire dans l’introduction67 :
“Haec non sola mihi patescit opinio famae
Vulgaris : quae sita libris nec lectio priscis :
Sed labor et studium / quibus ocia longa dierum
Postposui : expertum rebus docuere probatis.
Tout cela, je ne l’ai pas appris seulement
dans l’opinion commune de la tradition ni recherché
dans la lecture des livres anciens,
mais le travail et l’étude auxquels j’ai consacré
les longs loisirs de mes jours m’ont fourni
des enseignements sur les choses dont j’ai fait l’expérience.”
et, plus loin (vers 46 à 52) :
“Ainsi le sol est desséché par les souffles du Notus
et par la chaleur du soleil et, pour qu’il ne se répande
pas en coulant, il est encadré de madriers de bois,
étendu et élevé un peu plus haut que son niveau :
on l’écrase soigneusement avec des hoyaux crochus
et l’on répand à la surface les levains d’un riche engrais.
Nous essayons alors de petits légumes provenant,
les uns de semis, les autres de plants anciens
dont nous cherchons à réveiller la jeunesse première.”
46Bien entendu, nombre de détails pratiques des travaux de jardinage étaient bien connus, ayant été décrits depuis longtemps par des auteurs romains, en particulier Columelle68 et Palladius69. N’oublions pas non plus que les Géorgiques de Virgile ont été une des sources d’inspiration de l'Hortulus, par exemple les vers 346 et 347 du deuxième livre des Géorgiques70 :
“Quod superest, quaecumque premes virgulta per agros
sparge fimo pingui, et multa memor occule terra.”
“Au reste, quelles que soient les boutures que tu planteras dans les champs, épands un fumier gras, et n’oublie pas de le cacher sous une épaisse couche de terre.”
47Mais avec certaines réserves, ceci veut dire qu’à l’inverse du plan de Saint-Gall, il est ici question d’un jardin bien réel. Les plantes que Walahfrid glorifie en 444 hexamètres sont essentiellement des espèces connues de l'herbularius, du jardin des herbes médicinales ou aromatiques. Une tentative de reconstitution montre de nouveau :
lilium rosa salvia ruta gladiola lybisticum feniculum costus |
le lis la rose la sauge la rue l’iris la leivèche le fenouil la menthe de Notre-Dame |
48D’autres plantes du jardin de Walahfrid, par exemple les radis (radices), le cerfeuil (cerefolium) et le céleri (apium) proviennent du potager de Saint-Gall, et, en plus de Saint-Gall, d’autres plantes, la plupart citées dans le Capilulare de villis, par exemple la calebasse (cucurbita) et les melons (pepones), mais aussi, ce qui est particulièrement intéressant, quelques plantes nouvelles, par exemple des plantes médicinales locales comme vetlonica (la bétoine), agrimonia (l’aigremoine) et ambrosia (probablement la millefeuille).
49Ce sont justement ces plantes qui nous démontrent encore une fois le réalisme du jardin de Walahfrid, car il nous parle de cette végétation, par exemple de la bétoine71 :
“Bien que sur les montagnes et dans les forêts, dans les prés et au fond des vallées, bien que presque en tous lieux abondent, çà et là, de précieux amas de Bétoine, cependant notre jardin en possède aussi et lui apprend à s’améliorer dans une terre cultivée.”
50D’ailleurs la bétoine et l’aigremoine sont citées aussi parmi les plantes médicinales importantes dans des recueils de remèdes du Moyen Age (IXe siècle)72. Présentons à ce propos quelques-unes des plantes qui sont nommées sur des gravures sur bois du XVe siècle : la sauge, la rue, l’aurone, la calebasse, l’absinthe, le marrube, le fenouil, l’iris, la leivèche, le cerfeuil, le lis, le pavot et l’aigremoine — Agrimonia eupatoria (fig. 5).

Fig. 5. – L’aigremoine (Agrimonia eupatoria) (L. Fuchs, New Kreüterbuch, Basell, 1543, Cap. XC, fig. CXXXV).
51Déjà au neuvième siècle, l’abbé Ermenrich de Ellwangen a glorifié cette île fortunée, l'insula felix de Walahfrid73 :
“Reichenau, île florissante bénie plus que toute autre,
Riche des trésors de science et de sainteté de tes habitants,
Riche par les fruits des vergers et la grappe gonflée des vignobles,
Ton sol est toujours fleuri et le lis se mire dans le lac :
Ta gloire retentit au loin jusque chez nous, dans le pays brumeux des Bretons.”
52Malgré les descriptions rafraîchissantes et réalistes de Walahfrid dans l'Hortulus, certains ont mis en doute — c’est l’éternelle question — que les nombreuses plantes “méridionales” puissent pousser sous notre climat. Une visite de Reichenau nous le confirme de charmante façon. Toutes les plantes de Walahfrid, mêmes celles dites “du sud”, prospèrent magnifiquement auprès de l’ancien mur de son monastère.
53Permettez-moi de développer ici trois points de vue pour tenter de placer dans un plus large contexte le jardin du Moyen Age et sa végétation, tels que nous les présentent ces trois documents carolingiens, le Capitulate de villis, le plan du monastère de Saint-Gall, et l'Hortulus de Walahfrid.
54Premièrement : de l’antiquité jusque très avant dans le Moyen Age, les plantes sont surtout intéressantes en tant que plantes médicinales, et la “botanique médicale” de l’antiquité est surtout parvenue au Moyen Age grâce aux monastères et à leurs moines. Quelques faits saillants : le traité de botanique médicale le plus important, le plus répandu et le plus souvent consulté de l’antiquité est πεπὶ ὓλνς ἰατπικς —la pharmacopée de Dioscoride d’Anazarba en Asie mineure74. Composé en 60 après Jésus-Christ, ce traité était divulgé en grec et dans de nombreuses adaptations en latin. A ce propos, il est important de constater que les illustrations des différentes éditions du Dioscoride75 montrent bien que les plantes correspondantes étaient vraiment connues et utilisées. La πεπὶ ὓλνς ἰατπικ
ς de Dioscoride est pour les moines du Moyen Age le principal ouvrage de référence. Dans ce contexte, la mission et la fonction des moines sont bien documentées. Ainsi Cassiodore76 écrit au sixième siècle, dans son De institutione divirtarum litterarum77 pour les moines : “Mais je m’adresse aussi à vous, frères estimables qui veillez à la santé du corps humain avec une fervente avidité de vous instruire... apprenez... à mettre en œuvre, après scrupuleuse réflexion, les principes opérants des plantes officinales et la mixture des épices.” Et on sait que, précisément à Saint-Gall78, mais aussi ailleurs, la médecine des monastères était de premier ordre — les recueils de formules pharmaceutiques médiévaux le prouvent nettement79.
55Deuxièmement. Cet intérêt que le Moyen Age, puisant dans l’antiquité, porte à l’utilisation des plantes en médecine, doit être considéré dans un cadre plus large, dans celui de l'Harmonia Mundi80, dans une vue globale d’un cosmos parachevé. Dans ce contexte, les plantes sont pour le Moyen Age non seulement un remède pour la santé physique, mais aussi pour la santé psychique de l’humanité. Les mots “sauf” et “sauver”, par exemple, comme le latin salvus et salvare au sens de “santé” (des corps et des âmes) et au sens de “salut, bien-être” en sont la preuve.
56Les plantes des jardins médiévaux sont donc tout à fois plantes médicinales et allégoriques, elles n’apparaissent pas seulement dans les documents littéraires, mais fréquemment aussi en relation avec des motifs religieux, que ce soit le lis sur une mosaïque de Ravenne (vers 549 après JésusChrist), ou bien — presque un millénaire plus tard — sur le tableau de la Madonne de Stuppach, ou encore, au XVe siècle, la rose et la pivoine sur le tableau “La Vierge au buisson de roses” de Schongauer à Colmar (fig. 6)81. Citons encore une fois à ce propos Walahfrid Strabo82 :
57“Le lis Leur blancheur imite l’éclat de la neige, leur odeur est douce : on retrouve dans leurs fleurs les forêts de Saba. Ni la blancheur de la pierre de Paros, ni le parfum du nard n’eclipsent nos lis : et si un serpent perfide répand de sa gueule les venins qu’il a rassemblés par les artifices qui lui sont naturels, envoyant de son cœur pestilentiel à travers une sombre blessure la mort féroce jusqu’au fond du corps, il est bon d’amollir les lis sous un lourd pilon et de boire leurs sucs dans du Falerne.
58Si l’on applique ce qui a été broyé à la surface des lèvres de la plaie qui fait une pointe livide, on peut alors apprécier les magnifiques vertus de ce médicament...”
59“A toi naquit de la souche de Jessé..., le rédempteur et l’auteur d’une antique lignée, lui qui, par sa parole et par sa vie, a consacré les lis délicieux et, par sa mort, a teinté les roses, a laissé aux siens qui étaient dans le monde et la paix et les combats et, ayant embrassé l’un et l’autre courage, a réservé à ces deux triomphes la récompense éternelle.”
60et
61“Cueille des roses pendant le combat, saisis les lis pendant les joies de la paix.”

Fig. 6. – La rose et la pivoine sur le tableau “La Vierge au buisson de roses” de Martin Schongauer, 1473, Colmar, Saint-Martin.
62La troisième et dernière remarque de cette partie est une citation de saint Augustin, tirée du grand commentaire de la Genèse (de genesi ad litteram)83, composé au début du cinquième siècle. Cette citation fait partie de Genèse 2, 15 :
63“Jahvé, Dieu l'Eternel, prit l’homme et le plaça dans le jardin d’Eden pour le cultiver et pour le garder.”
64Voici le commentaire84 :
65“Est-il spectacle plus grand, plus digne, où la raison humaine peut-elle dialoguer plus intimememt avec la nature que quand l’homme fait les semailles, repique de jeunes pousses, greffe des plançons, plante des arbrisseaux, et cherche à déceler ce que peut la force de la racine et celle du bourgeon et ce qu’elles ne peuvent pas, d’où vient cette force, ce dont elle est capable par elle-même, et ce dont elle est capable grâce aux soins qui lui sont prodigués de l’extérieur.”
66Le nom hébreu “edàn” signifie aussi “délice, ravissement”.
67A partir des XIe et XIIe siècles, le savoir antique de l’horticulture est transmis par une série d’ouvrages plus anciens85. Nous pouvons ici les laisser de côté, de même que les recueils de simples (Simplicia) du Circa instans, qui datent environ de 1 15086.
La doctrine horticole de saint Albert le Grand
68La doctrine horticole de saint Albert le Grand87 est au contraire d’un intérêt capital. Son traité De vegetabilibus et plant is88 est un classique de la botanique du bas Moyen Age. Ce qui nous intéresse surtout ici est le septième livre, intitulé : “Des modifications de la plante, de sa forme sauvage et de sa forme cultivée” (De mutatione plantae et silvestritate et domesticatione). Il traite d’abord89 de l’entretien et de la fumure des plantes, de l’arrosage, du labourage, des semailles et des greffes.
69Albert le Grand s’inspire surtout de l’Opus agriculturae de Palladius90, auteur bas latin de ce traité d’agriculture très lu au Moyen Age. Ceci vaut également pour les descriptions et les brefs conseils de culture des plantes que nomme Albert le Grand au deuxième chapitre du deuxième traité91, entre autres92 :
caulis porrum allium apium lactuca cucumer salvia ruta |
le chou le poireau l’ail le céleri la laitue le concombre la sauge la rue |
70Parmi les arbres fruitiers93 aussi se trouvent les espèces courantes, comme le cerisier, le prunier, le poirier, le pommier, le noisetier, le pêcher, l’amandier, etc.
71Une première lecture rapide de cette liste confirme peut-être l’impresion que, par rapport à l’époque carolingienne, Albert le Grand, savant universel de son époque, connaît certainement la littérature antique et médiévale. Mais il est plus concluant de considérer cette liste en relation avec la botanique particulière d’Albert le Grand. Le sixième livre du traité De vegetabilibus94 donne la description botanique de toutes les plantes et des arbres précités, outre celle de nombreuses autres plantes. Et ce texte reflète souvent le point de vue personnel d’Albert le Grand. En tant que provincial des Dominicains95, il a dû faire à partir de 1254, à pied suivant la règle de son ordre, de nombreux voyages de visites à travers l’Allemagne. Ce qui lui a sans doute donné de nombreuses occasions d’en observer la flore (et la faune). Albert le Grand écrit96 : “Nous connaissons par expérience une partie de ce que nous décrivons, nous rapportons pour une autre part les témoignages de ceux dont nous savons qu’ils ne disent que ce qu’ils savent par expérience. Car, pour de tels détails, les raisonnements par conclusion ne mènent à aucun savoir.” On peut donc tenir pour réaliste l’essentiel des informations d’Albert le Grand sur la végétation des jardins.
72Albert le Grand est important pour nous pour une autre raison, qui concerne les plantes ornementales, les jardins d’agrément, un aspect, qui, vu sous ce jour, n’a pas encore été traité. En effet, les potagers, où poussent des légumes, des plantes médicinales ou aromatiques, ne sont pas des jardins d’agrément. Mais Albert le Grand recommande justement les plantes médicinales et aromatiques “pour s’en délecter” (ad delectationem), par exemple la sauge, l’hysope, la rue97.
73Dans un chapitre consacré uniquement au jardin d’ornement98, Albert qualifie explicitement de plantes ornementales les arbres fruitiers, les fines herbes et les herbes officinales du jardin médiéval. Comment comprendre autrement la phrase99 : “(Ces plantes) ne réjouissent pas seulement par leur odeur, mais réjouissent aussi l’œil par la variété des fleurs et attirent les regards par la multiplicité de leurs formes.” Et, en dehors du lis et de la rose, l’iris, la rue, la sauge, etc. font partie du jardin d’Albert le Grand, ainsi que certaines plantes “indigènes”, qui étaient à l’origine il est vrai des plantes médicinales : l’ancolie et la violette. Il est aussi question d’un gazon “piqué de charmantes fleurs”, qui réjouissent les sens et où l’on peut trouver un repos rafraîchissant.” Quant aux arbres, il faut en choisir dont les fleurs ont un doux parfum et qui fournissent une ombre agréable. “Car on demande au jardin d’agrément le divertissement et non pas les fruits (Delectatio enim quaeritur in viridario et non fructos).”
74En tous cas, il est étonnant que ce soient justement les principales plantes médicinales du Moyen Age telles que la rose, le lis, la pivoine, la violette, l’iris, le muguet, le pavot, l’ancolie, le souci, qui comptent parmi les plus belles plantes ornementales de nos jardins100.
75L’idée du jardin d’agrément selon Albert le Grand n’est pas si nouvelle. C’est l’idée du Paradis101, du jardin d’Eden, qui se maintient depuis la civilisation égyptienne et orientale jusqu’au Moyen Age et à la Renaissance. L’histoire des jardins ne saurait être comprise sans cette idée fondamentale, sans la nostalgie de quelque chose qui puisse créer et préserver, ne serait-ce que dans un espace restreint, défini et limité, l'harmonie mundi manifestement perdue partout ailleurs. Je ne peux évoquer ce sujet si fascinant qu’au moyen d’un seul tableau, le “Petit Paradis Terrestre d’un maître rhénan”102, qui, bien que peint seulement vers 1410, représente l’idéal, et — en ce qui concerne les plantes — la copie d’un jardin médiéval, avec l’iris, le lis blanc, la pivoine, la rose, le muguet, le fraisier, pour n’en nommer que quelques-unes. Beaucoup de tableaux, montrent encore une fois les jardins et les plantes du Moyen Age103 : dans “L’adoration des bergers” de Hugo van der Goes, peinte entre 1473 et 1475, où l’on peut voir l’iris blanc, l’iris bleu, le lis jaune, l’ancolie et des violettes, comme des miniatures ; dans la “Vierge dans un jardin” au XVe siècle, ou dans le livre d’heure des Cerruti104 (seconde moitié du XIVe siècle), où sont présents : le melon sucré, ou le palmier, le laurier, le figuier et l’olivier ; ou encore sur une miniature d’un manuscrit enluminé de 1430105105, enfin sur une fresque peinte vers 1200 dans la chartreuse de Ratisbonne — peut-être la présentation la plus ancienne d’un petit jardin au Moyen Age (fig. 7)106.

Fig. 7. – Annonciation, vers 1200, Chartreuse de Ratisbonne (Endres, l. c., p. 135-136).
76Mais ensuite, pour la première fois depuis le matin du Moyen Age, la végétation et la forme des jardins commencent à changer. A côté des espèces “méridionales” connues et cultivées pendant tout le Moyen Age, de plus en plus de plantes nouvelles, venues d’abord de l’Orient, plus tard du Nouveau Monde, font leur apparition dans les jardins au nord des Alpes107.
77L’un des bouquets de fleurs de Jan Breughel l’ancien, le “Grand bouquet de fleurs dans un bac en bois” (Ancienne pinacothèque de Munich) peint vers 1600, est un exemple de cette période transitoire : à côté de la pivoine, des roses, des iris bleus et autres fleurs du jardin médiéval, apparaissent maintenant la couronne impériale, importée de Constantinople en 1575, les tulipes, arrivées en Europe à peine plus tôt, les jonquilles espagnoles et les anémones-des-fleuristes.
Notes de bas de page
1Goethe, Maximen und Reflexionen, cité d’après K. Mägdefrau, Geschichte der Botanik, Stuttgart, G. Fischer, 1973, p. 252.
2Voir par exemple F. Schwanitz, Die Evolution der Kulturpflanzen, München, Basel, Wien, BLV, 1967.
3Voir L. Jelitto et W. Schacht, Die Freitand-Schmuckstauden, II, Stuttgart, Ulmer, 1966, ou Richard Le Strange, A History of Herbal Plants, London, Angus and Robertson, 1977.
4Voir D. Vogellehner, Garten und Pflanzen im Mittelalter, dans G. Franz (Hrsg.), Geschichte des deutschen Garlenbaues, Deutsche Agrargeschichte, VI, Stuttgart, Ulmer, 1984, p. 69-98, 7 Abb. — Les ouvrages de fond en langue allemande : E. H. F. Meyer, Geschichte der Botanik, Vol. 1-4, Königsberg, 1854-1857 (Reprint Amsterdam, 1965) ; M.-L. Gothein, Geschichte der Gartenkunst, Vol. 1-11, Jena, 1914 (Reprint Flildesheim, 1977) ; D. Hennebo et A. Hoffmann, Geschichte der deutschen Gartenkunst, Band I, Garten des Mittelalters (D. Hennebo), Hamburg, 1962 ; D. Hennebo, Garten des Mittelalters, Zürich, 1987. Voir de même A. Kaufmann, Der Gartenbau im Mittelalter und während der Periode der Renaissance, Berlin, 1892.
5U. Willerding, Paläo-ethnobotanische Befunde an mittelalterlichen Pflanzenresten aus Süd-Niedersachsen, Nord-Hessen und dem östlichen Westfalen, dans Berichte d. Deutschen Botanischen Gesellschaft, 91, 1978, p. 129-160.
6La liste des plantes contient de plus beaucoup d’espèces de mauvaises herbes et de plantes sauvages (Willerding, l. c.). Voir de même les autres travaux sur la paléoethnobotanique du Moyen Age dans Berichte d. Deutschen Botanischen Gesellschaft, 91, 1978, p. 1-2.
7D’après U. Willerding 1978, l. c., p. 139, Tab. 1 (extrait).
8D’après U. Willierding, Ur-und Frühgeschichte des Gartenbaues, dans G. Franz (Hrsg.), Geschichte des Deutschen Gartenbaues, Deutsche Agrargeschichte, VI, Stuttgart, Ulmer, 1984, p. 55, Abb. 2.3.
9Voir Willerding, 1984, l. c., p. 52, fig. 2.2.
10Willerding, 1984, l. c., p. 60, fig. 2.6.
11Willerding, 1984, l. c., p. 61, fig. 2.7.
12Extrait des figures 2.3, 2.6 et 2.7 dans Willerding, l. c.
13K. A. Eckhardt, Pactus legis salicae. Lex salica, dans Monumenta German. Historica, Legum Sect. I, Legum Germanicarum 4, 1, 1962.
14Pactus legis salicae 27, 12 : nabina, fauaria, pisaria, lenticlaria.
15Pactus legis salicae 27, 7 : ortus.
16Voir par exemple D. Lauenstein, Der deutsche Garten des Mittelalters bis um das Jahr 1400, Phil. Diss. Gottingen, 1900.
17Pactus legis salicae 27, 10, 11 et 7, 11, 12.
18K. A. Eckhardt, Lex Salica, 100 Titel-Text, dans Gennanenrechte, N.F., Abt. Westgerman. Recht, (3), 1953 ; K. A. Eckhardt, Pactus, etc. (voir note 13) dans Legum Germanicarum 4, 2, 1969.
19Par exemple dans Pactus legis salicae 27, 8.
20Lex Salica 8, 1.
21K. A. Eckhardt, Die Gesetze des Karolingerreiches 714-911, Alemannen und Bayern, dans Germanenrechte, Texte und Übersetzungen, 2, 1934.
22Lex Bajuvariorum 9, 12.
23Lex Bajuvariorum 22, 1.
24Lex Bajuvariorum 22, 5.
25Lex Bajuvariorum 22, 1. Dans la Lex Salica (70 Titel-Text), Karolina, voir K. A. Eckhardt, 1969 (voir note 18) : pomarius sive quaelibet arbor dottiest ica.
26Voir par exemple Lex Salica, 100 Titel-Text, 8, 1 : Si quis pomario domestico capulaverit aut involaverit, solidus III culpabilis iudicetur. 8, 2 : Si quis pomario domestico intus curte aut in orto vel in vinea capulaverit aut involaverit solidus XV culpabilis iudicetur excepto capitale et dilatura (d’après Eckhardt, 1953, l.c., p. 116).
27H. Wartmann, Urkundenbuch der Abtei Sanct Galien, 1, 1863.
28Voir G. Franz, Quellen zur Geschichte des deutschen Bauernstandes im Mittelalter, dans Ausgewählte Quellen zur Deutschen Geschichte des Mittelalters, Freiherr vom Stein-Gedächtnisausgabe, 31, Darmstadt, 1967, Nr. 43 : “...Arealam debet in orto ad plenum procurare, que areata debet tonga esse ad mensuram unius virgae iugalis, id est iukruoda (“Jochrute”), lato vero duorum cubitorum” (p. 113).
29Voir note 34.
30Chap. 44 : De quadragesimale duae partes ad servitium nostrum veniant per singulos annos, tam de leguminibus quamque et de piscato seu formatico, butirum, met, sinape, ado, milio, panicio, herbutas siccas vet virides, radices, napos... (cité d’après Franz, Quellen etc., Nr. 22, l. c., p. 50).
31... quid de leguminibus, quid de milio et panigo, quid de tana, lino vet canava, quid de frugibus arborum, quid de nucibus maioribus vet minoribus, quid de insitis ex diversis arboribus, quid de hortis, quid de napibus... (cité d’après Franz, Quellen etc., Nr. 22, l. c., p. 56).
32“(26) DEEO QUO Supra. Item de mansionilibus, quae adsuprascriptum rnansum aspiciunt. In Grisione villa (= Cysoing, dép. Nord, arr. Lille) invenimus mansioniles dominicatas, ubi habet scuras III et curtem sepe circumdatam ; habet ibi ortum I cum arboribus... (27) In alia villa repperimus mansioniles dominimunitam, et infra scuras III, vinea arripennem I, ortum cum arboribus/... (30)...Pomerium contiguum diversi generis arborum nemorosum... (34)...Ortum diversi generis insertum arboribus...’’ (cité d’après la transcription dans C. Brühl, Capitulare de villis, I. c., p. 53-55, voir note 36).
33“Curticulam similiter tunimo interclausam ordinabiliter dispositam diversique generis plantatam arborum" (cité d’après Brühl, l. c., p. 52).
34Suivant les travaux essentiels de la bibliographie abondante sur le Capitulare de villis : A. Dopsch, Das Capitulare de villis, die Brevium Exempta und der Bauplan von StGallen, dans Vierteljahresschrift für Sozial-und Wirtschaftsgeschichte, 13, 1/2, 1915, p. 41-70 ; W. Fleischmann, Capitulare de villis vel curtis imperii Caroli Magni oder die Landgüterverordung Kaiser Karls des Grossen, dans Landwirtschaftliche Jahrbücher 53, 1, 1919, p. 1-76 ; F. L. Ganshof, Observations sur la localisation du Capitulare de villis, dans Le Moyen Age, 55, 1949, p. 201-223 ; K. Garreis, Die Landgüterordnung Kaiser Karl des Grossen, Berlin, 1895 ; W. Metz, Das Problem des Capitulare de villis, dans Zeitschrift für Agrargeschichte und Agrarsoziologie, 2, 1954, p. 96-104 ; W. Metz, Das Karolingische Reichsgut, Berlin, 1960 ; W. Metz, Drei Abschnitte zur Entstehungsgeschichte des Capitulare de villis, dans Deutsches Archiv fur Erforschung des Mittelalters, 22, 1966, p. 263-276 ; K. Verhein, Studien zu den Quellen zum Reichsgut der Karolingerzeit, 1, dans Deutsches Archiv für Erforschung des Mittelalters, 10, 1953/54, p. 314-394 ; A. E. Verhulst, Karolingische Agrarpolitik : Das Capitulare de villis und die Hungersnöte von 792/793 und 805/806, dans Zeitschrift für Agrargeschichte und Agrarsoziologie, 13, 1965, p. 175-189. — Traduction française : B. Guerard, Explication du Capitulare de villis, dans Mémoires de l’Institut Impérial de France, Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 21, 1857, p. 293-309.
35Voir W. Metz, Zur Entstehung der Brevium Exempta, dans Deutsches Archiv für Erforschung des Mittelalters, 10, 1953/54, p. 395-416 ; K. Verhein, Studien zu den Quellen zum Reichsgut der Karolingerzeit, II, Die Brevium Exempla, dans Deutsches Archiv für Erforschung des Mittelalters, 11, 1954/55, p. 333-392 ; voir de même note 34 ; T. Leuridan, Une revendication. Annappes et Gruson sous Charlemagne, dans Mémoires de la Société des Sciences, de l'Agriculture et des Arts de Lille, 4e série, t. 21, 1895, p. 133-150. — Traduction française (seulement Annappes) : P. Thomas, Textes historiques sur Lille et le Nord de la France avant 1789, tome I, Paris-Lille, 1931, p. 19-21.
36C. Brühl (ed.), Capitulare de villis, Cod. Guelf. 254 Helmst. der Herzog August Bibliothek Wolfenbütlel, Dokumente zur deutschen Geschichte in Faksimiles, Reihe 1 : Mittelalter, Band 1, Stuttgart, 1971.
37Texte latin d’après Brühl, l. c., p. 63.
38Par exemple Dopsch, 1915, l. c. et Metz, 1954, l. c. (voir note 34).
39Metz (1954, p. 101) : “Indessen bleibt auch so bereits die Tatsache einwandfrei erkennbar, daß man in den deutschen Klöstern unter Karl dem Größen bereits den weitaus grössten Teil der Pflanzennamen des Capitulare de villis durch das Studium der antiken Quellen gekannt haben muß. Die wenigen Ausnahmen ändern an dem Gesamteindruck, daß es gelehrtes Interesse war, das zur Vorschrift des Anbaus bestimmter Pflanzen — ohne Rücksicht auf seine Durchführbarkeit — führte, nichts.”
40Voir par exemple H. Fischer, Mittelalterliche Pflanzenkunde, München, 1929 (Reprint Hildesheim, 1967) ; R. v. Fischer Benzon, Altdeutsche Gartenflora, Kiel und Leipzig, 1894 (Reprint Walluf, 1972).
41Voir H. O. Lenz, Botanik der allen Griechen und Rômer, Gotha, 1859 (Reprint Wiesbaden, 1966) ; C. Fraas, Synopsis plantarum florae classicae, ed. 2, Berlin, 1870.
42Theophrastos, περὶ φυτῶν ἰστορίας (l'Histoire des plantes), d’après F. Wimmer (ed.), Theophrasti Eresii opera quae supersunt omnia, Tomus 1, Leipzig, 1854. Voir de même K. Sprengel, Theophrastos von Eresos : Naturgeschichte der Gewachse, Altona, 1822.
43M. Herren (ed.), Das Ackerwerck Lucij Columelle und Patadij, Strafiburg, 1538 ; J. M. Gesner, Junii Moderati Columellae de re rustica libri XII, Tomus secundus, L. Mannhemii, 1781 ; K. Ahrens, Columella, Über Landwirtschuft, Schriften zur Geschichte und Kultur der Antike, 4, Berlin 1972, ed. 2, 1977 ; V. Lundström (ed.), L. Juni Moderait Columellae opera quae exstant, Fasc. 1-8, Lipsiae, 1897-1948, Fasc. 7 (Liber XI), 1906.
44“Huec, quae ante sationem facienda sunt, dixisse abunde est. Nunc quid quoque tempore vet colendum, vet serendum sit, praecipiamus : et primum de his generibus toquendum est, quae possunt duobus seri temporibus, id est, autumno et vere. Sunt autem semina brassicae et lactucae, cinarae, erucae, nasturcii, coriandri, chaerephylli, anethi, pastinacae, siseris, papaveris..." (Lib. XI, Cap. Ill, 14), cité d’après J. M. Gesner, l. c., p. 285.
45Lib. XI, Cap. III : allium, cepae capitula, ulpicum, sinapis (15) ; ruta, asparagus, semen porri, syriacae radicis et rapae (16) ; cucumis, cucurbita (17) ; cité d’après J. M. Gesner, l. c., p. 285-286.
46H. KEIL (ed.), M. T. Varronis rerum rusticarum libri tres, Lipsiae, 1889.
47J. et M. Götte, Vergil, Landleben — Bucotica — Georgica — Catalepton, München, 1977 ; E. De Saint Denis, Virgile Géorgiques, Paris, 1956.
48Voir en particulier les livres XIX et XXI des Naturalis Historiae libri XXXVIII.
49Cité d’après Brühl, l. c., p. 55 (voir note 36). Cf. Chapitre (38) "De Arboribus : pirarios diversi generis, pomarios diversi generis, mispilarios, persicarios, nucarios, prunarios, avelanarios, morarios, cotoniarios, cerisarios." Voir de même fol. 11', chapitre 29, Brühl, l. c., p. 53 (fig. 2).
50Voir par exemple F. Schwanitz, Die Evolution der Kulturpftanzen, München, Basel, Wien, BLV, 1967.
51Voir note 72.
52Cette gravure sur bois figure pour la première fois ( ?) dans “Petrus de Crescentiis zu teutsch mit figurer”, Speyer, Peter Drach, 1493.
53Il n’est pas toujours possible de coordonner les noms de plantes et les vraies plantes. L’affirmation de Metz (1960, l. c., p. 40, voir note 34) semble injustifiée : “Vor allem kann kein karolingischer Pflanzennalme mit dem entsprechenden modernen insoweit identifiziert werden, als auch die gleiche Pflanzenart gemeint sein muß.”
54F. Keller, Bauriss des Klosters St.Gollen vont Jahr 820, St.Gallen, 1844 ; A. Dopsch, Das Capitulare de villis, die Brevium Exempta und der Bauplan von St.Gallen, dans Vierteljahresschrift für Sozial-und Wirtschaftsgeschichle, 13, 1/2, 1915, p. 41-70 ; H. Reinhardt, Der St.Galler Klosterplan, dans 92. Neujahrsblatt, hrsg. vont Historischen Verein des Partons St.Galler, St.Gallen, 1952 ; W. Sorrensen, Gärten und Pflanzen im Klosterplan, dans J. Duet (ed.), Studien zum St.Galler Klosterplan, dans Mitteilungen zur Vaterldndischer Geschichte, 42, St.Gallen, 1962, p. 193-277 ; K. Hecht, Der St.Galler Klosterplan, Sigmaringen, 1983.
55Voir note 66.
56Voir B. Bischoff, Die Entstehung des Klosterplanes in paläographischer Sicht, dans J. Duet (ed.), Studien etc., op. cil., St.Gallen, 1962, p. 67-78 ; J. Duft, AUS der Geschichte des Klosterplans und seiner Erforschung, dans J. Duft (ed.), Studien etc., op. cit., St.Galien, 1962, p. 33-56 ; W. Horn, The Plan of St.Gall — Original or Copy ?, dans J. Duft (ed.), Studien etc., op. cit., St.Gallen, 1962, p. 103-127 ; W. Horn and E. Born, New Theses about The Plan of St.Gall, dans H. Maurer (ed.), Die Abtei Reichenau, Sigmaringen, 1974, p. 407-480.
57D’après Keller, Reinhardt, Sorrensen (voir note 54)
58La tradition des noms de plantes dans les glossaires latins est aussi remarquable, par exemple dans les Glossae Cassinenses (Cod. Casin. 69 saec. IX) (...incipiunt vocabuta herbarum...) ; voir G. Goetz (ed.), Corpus gtossariorum latinorum, Vol III, Lipsiae, 1892, p. 535-542.
59Sôrrensen, l. c., p. 223 (voir note 54).
60Sierp, l. c., p. 769 (voir note 54).
61Voir F. Winter, Die Cistercienser des nordöstlichen Deutschland, 1-2, Gotha, 1868/1871 ; E. Michael, Geschichte des deutschen Volkes seit dem 13. Jahrhundert bis zum Ausgang des Mittelalters, Bd. Ill, Freiburg, 1903.
62D’après A. Borst, Mönche am Bodensee, 610-1525, Sigmaringen, 1978, fig. 4.
63Winterthur : d’après A. Hauser, Bauerngdrlen der Schweiz, Zürich und München, 1976, fig. 40 ; Schlieren : d’après H.-R. Heyer, Historische Garten der Schweiz, Bern, 1980, p. 34.
64Presque toutes les figures de l’œuvre essentiel de F. Crisp, Mediaeval Gardens, Vol. I, London, 1924, sont des illustrations du XIVe et du XVe siècle. Voir de même A. Mosig, Der Deutsche Bauerngarten, Berlin, 1958.
65TH. Fehrenbach, Walahfrid Strabo, Abt der Reichenau, dans H.-D. Stoffler, Der Hortulus des Walahfrid Strabo, Sigmaringen, 1978, p. 57-73.
66H. Sierp, Walahfrid Strabos Gedicht über den Gartenbau, dans K. Beyerle (ed.), Die Kultur der Abtei Reichenau, 2, München, 1925, p. 756-772 ; K. Sudhoff, H. Marzell et E. Weil (ed.), Des Walahfrid von der Reichenau Hortulus, Wiedergabe des Ersten Wiener Druckes vom Jahre 1510, dans Münchner Beitrage zur Geschichte und Literatur der Naturwissenschaflen und Medizin, 1. Sonderheft, München, 1926 ; H. Leclerc, Le petit jardin (Hortulus) de Walahfrid Strabus, Texte latin et traduction française, Paris, 1933 ; W. Näf et G. Gabathuler, Walahfrid Strabo : Hortulus, Vom Gartenbau, St.Gallen, 1942 ; C. Genewein, Des Walfrid Strabo von der Reichenau Hortulus und seine Pflanzen, Med. Diss. Univ. München, masch.-schr., 1947 ; H.-D. Stoffler, Der Hortulus des Walahfrid Strabo, Sigmaringen, 1978.
67Texte latin d’après Stoffler, l. c., texte français d’après Leclerc, l. c.
68Voir note 43.
69R. H, Rodgers (ed.), Palladii Rutilii Aemiliani Opus agriculturae, Leipzig, 1975.
70Traduction française d’après Leclerc, l. c., p. 30/31.
71Vers 337-370, cité d’après Leclerc, l. c., p. 94.
72Voir J. Jorimann, Frühmitlelalterliche Rezeptarien, Med. Diss., Zürich, 1925. Une des formules de remède du Cod. Sangall. 44 : “Dies quinque vitonica cum vino et mel bibat feniculo, tanacido, ruta, oleo roseo,” Une autre : “Artemisia et betonica in vino bibat”, (d’après Jorimann). Voir de même H. E. Sigerist, Studien und Texte zurfrühmittelalterlichen Rezept-literatur, Studien zur Geschichte der Medizin, 13, Leipzig, 1923 ; G. Sticker, Die gebräuchlichen Heilkräuter in Deutschland zur Zeit Karls des Groben, dans Janus, Leyde, 28, Leyde 1924, p. 21-41.
73Cité d’après Leclerc, l. c., p. 4.
74Voir par exemple Materia medica, Der Wiener Dioskurides (Codex Vindobonensis Med. gr. 17, vollständige Faksimite Ausgabe, Codices Selecti, Vol. 12, Graz, 1965-1970 ; J. Berendes, Des Pedanios Dioskurides aus Anazarbos Arzneimittellehre in fünf Büchern, Stuttgart, 1902. Cf. de même H. Fischer, Mittelalterliche Pflanzenkunde (voir note 40) ; C. Singer, Greek Biology and its Relation to the Rise of Moderne Biology, dans C. Singer, Studies in the History and Method of Science, Vol II, Oxford, 1921, p. 1-101 ; C. Singer, The Herbal in Antiquity and its transmission to later ages, dans Journal of Hellenic Studies, 47, 1, 1927, p. 1-52.
75Cf. H. Nissen, Die botanische Buchillustration, 2 Bde. und Supplement, Stuttgart, 1951-1956 ; M. Wellmann, Krateuas, dans Abhandlungen der Konigl. Gesellschaft der Wissenschaften zu Gottingen, Philolog.-Histor. klasse, N. F., 2, 1, Berlin, 1897, 32 pp.
76Flavius Magnus Aurelius Cassiodorus Senator (environ 485-580 après J.-C.), Consulat 514, fondateur des deux couvents de Vivarium avec une célèbre bibliothèque.
77Extrait d’une citation de H.-D. Stoffler, Der Hortulus des Walahfrid Strabo, Sigmaringen, 1978, p. 11 (traduction M.-J. L.).
78Voir J. Duft, Notker der Arzt, Klostermedizin und Mönchsarzt im frühmittelalterlichen St-Gallen, dans 112. Neujahrsblatt, hrsg. Historischer Verein des Kantons St.Gallen, St.Gallen, 1972.
79Voir note 72. Cf. de même H. Fischer, Mittelhochdeutsche Receptare aus bayerischen Klöstern und ihre Heilpflanzen, dans Mitteilungen der Bayerischen Botanischen Gesellschaft, 4, 6, München, 1926, p. 69-75. Un exemple, daté du XIIIe siècle : “swem in den buche we si der nem betonicam siede si mit geiziner milche eze si mit swininem smalze trink neptam” (Abbaye de Benediktbeuern, Fischer, l. c., p. 72).
80Voir par exemple D. Vogellehner, Pflanzen und Gärten — Gedanken zu einer Grundbeziehung des Menschen, dans Giessener Universitätsblätter, XVII, 2, 1984, p. 9-22.
81Voir en particulier L. Behling, Die Pflanze in der mittelalterlichen Tafehnalerei, 2. A., Köln, Graz, 1967 ; L. Blum, Martin Schongauer, Colmar, s.a.
82Hortulus (voir note 66), vers 250-260 (dans Leclerc, l. c., vers 249-259), vers 423-428 et vers 422 : “Bello carpe rosas, laeta arripe lilia pace” (texte latin d’après Stoffler, l. c., p. 88, 90, texte français d’après Leclerc, l. c., p. 81/82 et 105/106).
83Aurelius Augustinus, De genesi ad litteram, dans J.-P. Migne, Patrol, lat., Tome XXXIV, Paris, 1845 ; C. J. Perl, Aurelius Augustinus, Über den Wortlaut der Genesis, 2 Bde., Paderborn, 1961, 1964.
84Texte latin : Cap. VIII, De vers. 45 : an homo positus in paradiso ut agriculturae operam daret. Quod enitn majus mirabiliusque spectaculum est, aut ubi magis cum rerum natura humana ratio quodammodo loqui potest, quam cum positis seminibus, plantatis surcutis, translatis arbusculis, insitis malleolis, tanquam interrogator quaeque vis radicis et gerntinis quidpossit, quidve non possit ; quid in ea valeat numerorum invisibilis interiorque potentio, quid extrinsecus adhibienta diligentia. (Migne, l. c., sp. 379).
85Cf. les compilations sous les titres Geoponica (Xe siècle) et Pseudo-Apuleius (IVe et Ve siècles), par exemple une impression du XVIe siècle, Constantini Caesaris selectarum praeceptionum, de Agricultura libri viginti, Jano Cornario medico physico interprete, Basileae, 1538, ou Geoponicorum sive de re rustica Libri XX, Lipsiae, 1781 ; P. Diepgen, Zur Tradition des Pseudoapuleius, dans Janus, Leyde, 29, 1925, p. 55-70, 140-160 ; F. W. T. Hunger, The Herbal of Pseudo-Apuleius front the ninth-century manuscript in the Abbey of Monte Cassino (Codex Casinensis 97) together with the first printed edition of Joh. Phil. de Lignamine (1481), Leyden, 1935. De même les oeuvres des encyclopédistes sont remarquables, par exemple d’Isidorus de Sevilla (570-636), Etymologiarum sive origines libri XX édité par W. M. Lindsay, Oxonii, 1911 (une liste complète de ces plantes dans H. Fischer, Mittelalterliche Pflanzenkunde, I. c., voir note 40) ou l’encyclopédie de Hrabanus Maurus (environ 780-856), De universo, De rerum naturis (Cf. J.-P. Migne, Patrologiae cursus completus, ser. 11, Vol. 111, Paris, 1852). Voir de même H. O. Lenz, Botanik der alten Griechen und Römer, Gotha, 1859 (Reprint Wiesbaden, 1966).
86Cf. F. Hommel, Zu den Quellen der älteren Kräuterbücher, dans Festschrift für Alexander Tschirch, Leipzig, 1926, p. 72-79 ; J. Schuster, Secreta Salernitana und Gart der Gesundheit, dans Mittelalterliche Handschriften, Degering Festgabe, Leipzig, 1926, p. 203-237 ; F. H. Holler, Das Arzneidrogenbuch in der Salernitanischen Handschrift der Breslauer Stadtbibliothek (Nr. 1302), Texte und Untersuchungen zur Geschichte der Naturwissenschaften, 5, Würzburg, 1940 ; P. O. Kristeller, The School of Salerno : Its Development and it Contribution to the History of Learning, dans Bulletin of the History of Medecine, XVII, Baltimore, 1945, p. 138-194.
87Cf. E. Meyer, Albertus Magnus. Ein Beitrag zur Geschichte der Botanik im dreizehnten Jahrhundert, dans Linnaea, 10, 1835/36, 6, Halle, 1836, p. 641-741 ; L. Choulant, Albertus Magnus in seiner Bedeutung für die Naturwissenschaften, historisch und bibliographisch dargestellt, dans Janus, 1, Breslau, 1846, p. 127-160 ; S. Fellner, Albertus Magnus als Botaniker, Wien, 1881 ; H. Stadler, Albertus Magnus als selbständiger Naturforscher, dans Forschungen zur Geschichte Bayerns, 14, 1/2, München, 1906, p. 95-114 ; H. Balss, Albertus Magnus als Biologe, Werk und Ursprung, Grosse Naturforscher, 1, Stuttgart, 1947.
88De vegetabilibus et plantis libri VII. Les éditions essentielles : A. Borgnet (ed.), B. Albertini Magni Opera Omnia, Vol. X, Parvorum naturalium pars altera, Parisiis, 1891 ; E. Meyer et C. Jessen, Alberti Magni ex ord. praed. de vegetabilibus libri VII, Berlin, Amsterdam, 1867. Voir de même J. Wimmer, Deutsches Pflanzenleben nach Albertus Magnus, Halle, 1908.
89Tractatus I, De quatuor quae faciunt domesticam plantant. Les quatre points dans ce traité sont le labourage, la fumure, les semailles, les greffes.
90Voir note 69.
91Tractatus II, De his in speciali quae usibus hominum domesticantur. Caput II, De his quae per cultum domesticantur in agro hortulano (cf. Borgnet, l. c., p. 297-299).
92L’interprétation des dénominations de plantes surtout d’après Meyer, 1836, l. c. et Fischer, 1929, I. c.
93Tractatus II, Caput III, De his quae domesticantur in pomariis, etc. (cf. Borgnet, l. c., p. 300-303) : Cerasus, Pruna, Pyrus, Malus, Nux, Avellanae, Persicum, Sorbi, Morus, Amygdala, Ficus, Olivae, Laurus, Myrtus, Malum granatum.
94Liber sextus. De speciebus quarundam plantarum.
95Voir H. C. Scheeben, Albertus Magnus, Köpln, 1955.
96De vegetalilibus et plantis, Liber sextus, Tractatus I, Caput I :... Earum autem quas ponemus, quasdam quidem nos experimento probarnus... (voir Borgnet, l. c., p. 159/160).
97Liber Septimus, Tractatus II, Caput II :... Ad delectationem autem plantatur salvia et hyssopus et ruta frequentius... (Borgnet, l. c., p. 299).
98Liber Septimus, Tractatus I, Caput XIV : De plantationibus viridiarum : Sunt autem quidam utilitatis non magnae aut fructus loca, sed ob delectationem parata, quae potius cultucarent, et ideo ad nullum dictorum agrorum reducuntur : haec autem sunt viridantia sive viridaria vocantur. Haec autem quia ad delectationem duorum maxime sensuum praeparantur, id est, visus et odoratus... praeparantur... (Borgnet, l. c., p. 293). Une reconstitution du jardin d’agrément d’Albert le Grand est figuré dans D. Hennebo et A. Hoffmann, Geschichte der deutschen Gartenkunst, Band I, Garten des Mittelalters (D. Hennebo), Hamburg, 1962, p. 41 ; voir de même F. G. Jünger, Garten im Morgen und Abendland, München und Esslingen, 1960, p. 65/66.
99Post cespitem sit magna herbarum medicinalium et aromaticarum diversitas, quae non modo delectent ex odore secundum olfactum, sed flores diversitate reficiant visum, et ipsa multimoda sui diversitate in admirationem trahant se aspicientes... (Borgnet, l. c., p. 294).
100Voir H. Fischer, Mittelalterliche Pflanzenkunde, l. c. Le chapitre “De plantationibus viridiarum” d’Albert le Grand se trouve presque mot à mot chez Petrus de Crescen Tus (Piero de Crescenzi, né environ en 1233 à Bologna), auteur d’un ouvrage bien connu sur l’agriculture (Opus ruralium commodorum), première impression : Petri de crescentijs cives Bononiensis epistula in librum comodorum ruralium, Augsburg, Johannes Schüssler, 1471 : "Incipit liber octavus ruralium comodorum. de viridariis... (Table des matières, 5b). Voir de même note 52. Cf. G. Schröder-Lembke, Petrus de Crescentiis und sein EinfluP auf die frühe deutsche Sachliteratur, dans Zeitschrift für Agrargeschichte und Agrarsoziologie, 19, Frankfurt a. M., 1971, p. 160-169 ; D. Vogellehner, Garten und Pflanzen im Mittelalter, voir note 4.
101Cf. par exemple J. Prest, The Garden of Eden, New Haven and London, 1981 ; T. Comito, The Idea of the Garden in the Renaissance, New Brunswick, N. J., 1978 ; voir de même D. Vogellehner, Pflanzen und Garten (note 80).
102Cf. L. Behling, Die Pflanze in der mittelalterlichen Tafelmalerei, I. c. (note 81) ; G. F. Hartlaub, Das Paradiesgärtlein von einem oberrheinischen Meister um 1410, Der Kunslbrief Nr. 18, Berlin, 1947.
103Voir note 81.
104Cf. J. v. Schlosser, Ein veronesisches Bilderbuch und die höfische Kunst des XIV. Jahrhundert, dans Jahrbuch der kunsthistorischen Sammlungen des allerhöchsten Kaiserhauses, 16, Wien, 1895, p. 144-230.
105Ulrich von Pottenstein, Buch der natürlichen Weisheit, 1430, fol. 22 v, Bayer. Staatsbibliothek, München, Cgm 254.
106Voir J. A. Endres, Eine Verkündigung in der ehemaligen Abteikirche von Karthaus-Prül, dans Zeitschrift für christliche Kunst, 21, Düsseldorf, 1908, p. 133-136.
107Voir note 3.
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