Deux anges en prières devant les Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie
p. 102-103
Texte intégral
Cavalié
Vers - Église de Notre-Dame-de-Velles
H 172 - L 124
1Des anges ! Ces messagers de Dieu dans un monde céleste sont en prière devant deux cœurs un peu particuliers. Les anges occupent une place importante dans la foi chrétienne et la dévotion populaire. Parfois porteurs d’une bonne nouvelle, protecteurs des fidèles, ils jouent ici un rôle pédagogique puisqu’ils démontrent l’importance du culte des Sacrés Cœurs. La représentation de ces organes peut surprendre de prime abord : celui de Jésus est entouré d’une couronne d’épines, blessé, surmonté d’une croix d’où jaillissent des flammes. Il symbolise les souffrances endurées par le Christ par amour pour les hommes. Par extension, on y a associé le cœur de Marie : entouré d’une couronne de roses, il s’embrase également ; image traditionnelle, une épée le transperce, figurant la douleur de la mère face au sacrifice de son fils.
2Si l’origine de cette dévotion remonte au Moyen Age, il faut attendre la fin du XVIIe et le début du XVIIIe siècle pour qu’elle soit consacrée officiellement. Dans un autre contexte de reconquête après les épisodes protestants et jansénistes, le catholicisme romain voulait affirmer par ce symbole des cœurs ouverts, l’amour de Dieu envers tous les hommes sans exception. Le rôle du Bienheureux Jean Eudes demeure incontestable : il fut le véritable fondateur de ce culte, mais le propagea seulement auprès de ses congrégations. Sa diffusion prend de l’ampleur après les visions de Marguerite-Marie Alacoque. Cependant, si la visitandine n’a vu que le Christ seul, la tradition associa rapidement à la sainte les Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie. En témoigne le tableau maladroit de Saint-Médard, attribué à notre peintre local, Joseph Piazza, qui montre Marguerite-Marie priant devant les deux cœurs. Ces images de qualité médiocre furent cependant contestées par de fervents catholiques qui leur reprochaient leur vulgarité et leur fadeur. Il faut reconnaître cependant qu’elles eurent un impact important. Le culte des Sacrés Cœurs, et particulièrement celui de Jésus, rencontra un vif succès auprès des populations rurales. Les nombreuses représentations trouvées dans les églises du Lot étaient relayées par une abondante production d’images pieuses.
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