Sainte Spérie
p. 88-89
Texte intégral
M.A. (non identifié)
1870
Saint-Laurent-les-Tours – Église Saint-Laurent
Don de Mademoiselle Justine Lescure
H 176 - L 130
1Nombreux étaient les fidèles de Saint-Céré et des environs à connaître la vie de Spérie, leur sainte locale. Ce tableau leur est d’ailleurs destiné et il s’agit là d’un véritable récit en images.
2Spérie, issue d’une famille seigneuriale établie au château de Saint-Sérénus, naquit dans la première moitié du VIIIe siècle. La mort subite de ses parents la fit passer sous l’autorité de son frère, Clarus, en lutte permanente avec Hélidius, un seigneur voisin. Afin d’apaiser les hostilités, tous deux conclurent un arrangement en désignant Spérie comme future épouse d’Hélidius. Mais celle-ci, qui voulait se vouer au Christ, s’enfuit à l’annonce de la nouvelle. Elle trouva alors refuge dans un chêne et se consacra à la prière. Retrouvée par son frère et Hélidius, elle fut décapitée car elle persistait à refuser le mariage prévu.
3Le peintre a fait le choix de représenter non pas le martyre de Spérie mais l’instant tout aussi dramatique qui le précède. Pour cela, il confronte le recueillement de la sainte qui semble détachée du monde réel, à la quête des deux hommes. Spérie blottie dans son arbre creux, les mains jointes, les yeux levés, est auréolée d’un halo lumineux. A ses côtés, la présence de lys symbolise sa pureté et renvoie à l’image de la Vierge, tout comme le blanc et le bleu de son costume.
4La scène de l’arrière-plan témoigne de l’agitation du monde terrestre. L’atmosphère dramatique qui règne repose essentiellement sur le chien, instrument innocent du destin de Spérie. C’est lui en effet qui la retrouva... pour te compte du frère et du prétendant décidés à faire primer l’ordre patriarcal sur l’appel de Dieu.
5La légende de Spérie ancre une histoire exemplaire dans une réalité bien connue des paroissiens. Pour preuve, l’artiste intègre dans le paysage les tours du château de Saint-Laurent. Par ailleurs, même si la juxtaposition des scènes donne au tableau son originalité, l’effet de collage, résultant d’une composition mal construite, domine. D’autres maladresses notamment dans le dessin du chien ou dans la physionomie masculine de Spérie, permettent d’évaluer le travail de l’artiste, sûrement amateur. A l’exception du paysage traité suivant la tradition néoclassique, la naïveté de la technique l’emporte.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Bestiaire chrétien
L’imagerie animale des auteurs du Haut Moyen Âge (Ve-XIe siècles)
Jacques Voisenet
1994
La Gascogne toulousaine aux XIIe-XIIIe siècles
Une dynamique sociale et spatiale
Mireille Mousnier
1997
Que reste-t-il de l’éducation classique ?
Relire « le Marrou ». Histoire de l’éducation dans l’Antiquité
Jean-Marie Pailler et Pascal Payen (dir.)
2004
À la conquête des étangs
L’aménagement de l’espace en Languedoc méditerranéen (xiie - xve siècle)
Jean-Loup Abbé
2006
L’Espagne contemporaine et la question juive
Les fils renoués de la mémoire et de l’histoire
Danielle Rozenberg
2006
Une école sans Dieu ?
1880-1895. L'invention d'une morale laïque sous la IIIe République
Pierre Ognier
2008