Saint Pierre
p. 64-65
Texte intégral
Jan Tysievicz (1815-1891), élève d’Amerling
1848
Caillac - Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul
Dépôt de l’Etat en 1849
H 416 - L 226
1“Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église [...] Je te donnerai les clefs du Royaume des deux” (Matthieu, XVI, 18). C’est ainsi que le Christ désigne le premier de ses apôtres comme fondateur de l’Église. Dans ce tableau, l’aspect monumental de saint Pierre exprime l’importance de la mission qui lui a été confiée.
2Cette œuvre, exposée à Paris en 1849, est dominée par l’imposante stature du saint. Son corps massif, qui semble inébranlable et dur comme un roc, occupe l’essentiel du tableau. Tysievicz a profité du grand format de la toile pour donner à son personnage une taille supérieure à l’échelle humaine, renforçant l’effet de monumentalité.
3La posture de Pierre, appuyé sur son épée, symbolise aussi l’autorité et la puissance. Choisi par le Christ, le saint a acquis la primauté dans le groupe des disciples. L’artiste a donc peint un homme âgé, incarnant la sagesse des Pères de l’Église. Il a des cheveux gris, le front dégarni et il porte une barbe longue et drue.
4Le fond sobre et obscur contribue à mettre en avant l’essentiel : saint Pierre et ses attributs. Du halo de lumière auréolant le personnage n’émergent que quelques éléments colorés qui soulignent la silhouette dissimulée sous d’imposants drapés, le visage, le regard, les clés, l’épée. L’artiste, influencé par la tradition néoclassique, transcrit ici une vision très expressive de la prééminence de Pierre.
5Seul élément remarquable du décor à l’arrière-plan, la silhouette d’une basilique évoque par sa coupole Saint-Pierre-du-Vatican, construite sur le tombeau de l’apôtre. D’autres objets symboliques évoquent des épisodes marquants de la vie de saint Pierre.
6Le coq fait allusion à la nuit du reniement après l’arrestation du Christ. “Pierre, le coq ne chantera pas aujourd’hui, que tu n’aies par trois fois nié me connaître”. (Luc, XXII, 33-34.) L’épée évoque l’arrestation du Christ : “Alors Simon Pierre, qui portait un glaive, frappa le serviteur du grand prêtre et lui trancha l’oreille droite”. (Jean, XVIII, 10). Quant aux clés, elles représentent les pouvoirs spirituel et temporel transmis par le Christ à Pierre. En revanche dans l’interprétation populaire, les clés sont celles du Paradis, lui-même symbolisé par le rosier.
Auteur
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