L’Assomption de la Vierge
p. 48-49
Texte intégral
Copie du tableau de Pierre-Paul Prud’hon (1758-1823), vers 1819,
musée du Louvre
1877
Cabrerets - Église Saint-Pierre
Dépôt de l’Etat
H 216 - L 147
1Parmi les fêtes qui rythment l’année liturgique, l’Assomption, fêtée le 15 août, est l’une des plus populaires. Aussi les œuvres illustrant cet épisode ne manquent-elles pas. Quarante-neuf tableaux, dont la célèbre Assomption de P. P. Prud’hon, accrochés au Salon entre 1800 et 1860, traitent de ce thème. Dans le Lot, nous en avons recensé plus d’une douzaine.
2Présentée au Salon de 1819, la toile de Prud’hon va connaître un succès exceptionnel durant toute la première moitié du siècle. Immédiatement reprise par les copistes, on la retrouve dans toute la France et, pour le Lot, dans l’église de Lacam d’Ourcet et dans celle de Cabrerets.
3Ce dernier tableau est une copie de qualité de la peinture de Prud’hon.
4A partir de ce sujet académique, Prud’hon a cherché des formules nouvelles. La construction de cette image échappe à la vraisemblance et pourtant, elle reste convaincante : comment Prud’hon s’y prend-il pour séduire l’œil et respecter le sujet tout en présentant une réalité falsifiée ? Les anatomies de cette Vierge et des deux anges qui l’encadrent ne sont pas réalistes : leurs corps semblent désarticulés, leurs jambes et pointes de pieds sont comme aspirés vers le bas alors que leurs bras et torse se tendent vers les cieux. Le peintre utilise en effet deux points de vue : l’un situé en bas du tableau, organisant la moitié inférieure, l’autre en haut du tableau pour le registre supérieur. Malgré cette rupture de composition, l’œuvre reste lisible : les regards des personnages tournés vers le ciel, la lumière qui éclaire leur visage, les drapés tourbillonnants expriment suffisamment le mouvement ascensionnel.
5Au XIXe siècle, l’Église fait de l’Assomption l’image mariale par excellence. C’est Marie l’élue, la reine des cieux, qui est ainsi magnifiée. L’apparition de Notre-Dame de Lourdes va renouveler sa figuration. Ses vêtements, traditionnellement rose et bleu, seront désormais blancs, ceinturés de bleu.
6La moitié des Assomptions présentes dans le département est inspirée de ce tableau de Prud’hon, reproduit et diffusé par les recueils de gravures. Ceux-ci servent, comme aux siècles précédents, de modèles pour les peintres. La copie par la gravure entraîne souvent une perte de qualité, et parfois même l’inversion du motif : les toiles de Saint-Chels et de Lentillac-Saint-Blaise nous présentent deux versions inversées du tableau.
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