La Descente de croix
p. 32-33
Texte intégral
Pierre Louis Orner Charlet (1822-1879),
Élève de Gros et d’Ingres
1843
Salon de 1843, no 901
Figeac - Église Notre-Dame-du-Puy
Dépôt de l’Etat en 1844
H 255 - L 161
1Le soir venu, le corps du Christ est réclamé à Pilate et descendu de la croix. Vient ensuite le moment de la déposition où le corps du Christ est allongé au pied de la croix près de sa mère. Jean, Nicomède, Marie Madeleine et une autre femme sont présents. La croix n’est pas un élément majeur : elle se distingue à peine dans la pénombre du ciel. A l’opposé, les personnages sont inondés d’une lumière divine provenant de la droite. Les effets de contraste accentuant le caractère dramatique se retrouvent également dans les couleurs employées. Elles distinguent deux mondes : celui des vivants, très coloré dans les vêtements notamment, et celui, blafard, du Christ blanc comme son linceul. Le traitement des corps se rapproche du maniérisme italien du XVIe siècle. Le peintre accentue la sinuosité et l’allongement du corps de Jésus : ses jambes paraissent démesurées et son bras est exagérément alangui. Ce n’est pas un cadavre supplicié qui nous est présenté mais un corps dont la grâce doit nous émouvoir. L’attitude de la Vierge est assez théâtrale : elle prend à témoin le ciel par son geste et son regard presque révulsé. Une autre représentation du couple Vierge-Christ est également possible. Comme dans l’église de Saint-Sozy, le Christ peut être allongé sur les genoux de sa mère. On parle alors de Vierge de Pitié ou de Pietà. Traditionnellement, Jean soutient Marie et Marie Madeleine pleure sur un des bras du Christ. Tous paraissent profondément affligés sur ce dernier tableau. Mais ici, deux groupes sont bien distincts : Marie et Jean s’abandonnent à leur peine et les trois autres, au chagrin plus retenu, préparent le corps pour le déposer dans le tombeau. Cette différence fait écho aux pratiques des fidèles du XIXe siècle : les proches prenaient en charge les aspects matériels des funérailles pour laisser la famille à sa douleur et au travail de deuil. Dans le rendu des attitudes et les effets de contraste, Pierre-Louis-Omer Charlet montre une influence romantique qui est due à sa formation dans les ateliers de Gros et d’Ingres.
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