Chapitre IV. Chapelles nord et complexe baptismal
p. 251-317
Texte intégral
1. LA CHAPELLE NORD À ABSIDE
Pièces VIII-IX sur le plan.
Abside, fig. 185,187 ; côté ouest et sarcophage d'enfant, fig.184, 186 (à l'arrière, pièce V époque byzantine) ; soubassement de colonne, pièce VIII, fig. 188 ; mosaïque de Ciionisia, fig. 189 ; reproduction en médaillon de la fig. 26 (Upp. I) situant l'emplacement de l'épitaphe de Feli[...] Serv[...].
1Chapelle composée d'une pièce rectangulaire de 5,95 m x 6,60 m et d’une abside en fer à cheval de 4,70 m de large pour 2,97 m et 3,50 m de profondeur1. La forme est celle d’un demi-cercle outrepassé de 2,37 m de rayon. La pièce rectangulaire et l'abside n'ont pas le même axe2. Celui de l'abside se situe 0,61 m plus à l'ouest. Le mur occidental de la pièce VIII prolonge l'extrémité ouest de l'abside alors que le mur oriental est décalé de 1,22 m par rapport à l'autre extrémité.
2La large ouverture, présentement de 3,16 m, entre l'abside et la pièce rectangulaire a été obtenue par l'arasement d'un mur ancien est-ouest, épais de 0,52 m, qui subsiste à l'état de vestige sur une longueur de 0,86 m, côté ouest, et de 0,68 m, côté est, mesures prises à l'intérieur de l'arc de l'abside ; à l'extérieur, les dimensions sont de 0,86 m et 1,88 m.
LA PIÈCE RECTANGULAIRE (VIII)
3Cette pièce était divisée en deux parties, nord et sud, rigoureusement égales, probablement par une arcade. L'emplacement de la sous-base de colonne orientale est visible, à 0,92 m du mur est et à 3,03 m et 3,05 m respectivement des limites sud et nord (fig. 188).
4Gauckler attestait de l'existence d'un pavement composé "dans le narthex, [d']hexagones en nid d’abeille ; dans les ailes latérales, [de] conques et peltes imbriquées. Bordure d'entrelacs" (Inv. Mos., p. 90). Pointant la présence de ce pavement ne semble guère pouvoir se concilier avec ce qui est déductible des sols et des mosaïques de la chapelle (cf. ci-après).
5Dans l'angle nord-est, la mosaïque de Ciionisia (C.25) est disposée (fig. 189), protégée par les 1,88 m du segment de mur.
6Dimensions du pavement proprement dit : 1,22 m (h.c) x 0,55 m. Bordure : 0,025 m ; couleurs : vert/noir (c'est-à-dire "ardoise foncé" et tesselles vert sombre).
7- Compartiment supérieur cassé. Le chrisme a totalement disparu. Couleurs des filets de la couronne qui subsistent : rose/brun rouge/noir/blanc/ocre j aune/...
8- Champ épigraphique : 0,54 m x 0,51 m.
Ciionisia
fidelis in
pace vic
xit annis
XXII
9Hauteur des lettres : 9 à 10 cm ; couleur : brun rouge.
10- Compartiment inférieur : 0,35 m x 0,51 m, composé de tiges de fleurs.
11La première lettre de la ligne 1 est d'une graphie surprenante. Entre Dionisia que l'on s'attendrait à voir écrire et Zionisia ou Zonisia, terme d'une évolution bien connue, la formulation Ciionisia me paraît attester d'une étape intermédiaire. Je renvoie à l'analyse dans le corpus des mosaïques : ch. VIII.
12Cette mosaïque offre une très grande parenté avec celle de Fortunata dans la nef. Ciionisia est à + 26 cm ; Fortunata à - 20 cm. On constate donc l'importance de la dénivellation entre les sols de la nef et de la chapelle pour un même état de l'édifice.
13La sépulture est une tombe à tuiles contrebutées de 2 m de long, dont le faîte est à 30 cm sous la mosaïque. Composée de 2 x 4 tuiles (2 x 3 de 0,55 m x 0,55 m, et 2 x 1 de 0,37 m x 0,45 m, à rebord). Cette tombe contenait les restes très désordonnés d'au moins quatre personnes, adultes et enfants. Il s'agit bien entendu d'une réinhumation. On retrouve ici une situation déjà décrite à propos des sépultures de la nef.
14Dans l'angle nord-ouest de la pièce, on voit un sarcophage monolithe d'enfant, dont le sommet est à 16,5 cm du niveau de sol, de 1,05 m x 0,52 m (et de 0,80 m x 0,37 m de dimensions intérieures, avec une cavité de 22 cm de large pour le sommet de la tête, disposée à l'ouest) : fig. 184,186.
15Grâce à la reconstitution de l'identité des pavements dans les rectangles du plan de Robin (cf. Upp. I, ch. III) et aux représentations des mosaïques sur le manuscrit de Langres, nous pouvons identifier les mosaïques découvertes au début du XXe siècle dans cette chapelle. Ce sont les mosaïques de Feli[...] Serv[...], de Crescentia et Secunda, de Babelo, de Cilonia Grata, une mosaïque sans épitaphe, le fragment "[...]ta dulc[...]/ r prids" et très probablement une double représentation inversée du monogramme constantinien. À part le fragment "[...]ta dulc[...]/ r prids", contemporain de mosaïques qui ont été disposées sur le sol 3 de l'espace central et qui comportent la mention du jour de la mort et (ou) de la "déposition", tous ces pavements ainsi que celui de Ciionisia appartiennent au même groupe (type II) de la deuxième moitié du IVe début du Ve siècle, ou à un sous-groupe de structure voisine mais de réalisation bien plus maladroite (Babelo) légèrement plus tardif (cf. corpus des mosaïques). Nous avons là une série homogène très instructive pour l'intégration de l'espace de la chapelle VIII-IX dans l'édifice chrétien (cf. ch. VI).
Fig. 184 à 189. Chapelle à abside nord VIII-IX.

Fig. 184. Côté ouest : à gauche, le vestibule VIII avec sarcophage d’enfant ; à droite, abside côté ouest. Au deuxième plan, de gauche à droite, pièces V et VI ; vue prise d’axe est-ouest.

Fig. 185. Tombes dans la conque absidiale ; revêtement en mortier, chrisme gravé sur la sépulture placée en position centrale ; vue prise d’axe sud-sud-est-nord-nord-ouest.

Fig. 186. Sarcophage d’enfant – emplacement fig. 184.

Fig. 187. Vue prise depuis la pièce X. Au premier plan, double mur de séparation avec la chapelle VIII-IX et ouverture (cf. fig. 215). Au deuxième plan, à droite, l’abside IX. On remarquera la saignée horizontale pour la pose de la conduite d’eau en direction du baptistère, sur la face externe de ce mur.

Fig. 188. Emplacement de la base de colonne est du vestibule VIII ; vue prise d’axe sud-nord.

Reproduction de la fig. 26 (Upp. I, p. 144), montrant l’ancien emplacement d’épitaphe de Feli[...] Serv[...] contre la base de colonne ouest de ce vestibule (cliché : MB 325).

Fig.189. Mosaïque de Ciionisia C.25, orientée vers l’ouest. Vue prise d’axe est-ouest.
16La photo MB 325 (Upp. I, fig. 26), ici rappelée en réduction, montre le pavement de Feli[...] Serv[...] contre la base de colonne ouest de l'arcade (?) de cette chapelle à abside. Il s'agit de la seule photo des années 1900, actuellement recensée, de cette partie de l'édifice. En liaison avec l'emplacement de la case 36 sur le calque de Robin, nous déduisons que la mosaïque était orientée vers le nord, donc vers l'abside de cette chapelle. Le cliché a été pris depuis le mur ouest de la pièce VIII.
17Étant donné que l'épitaphe est cassée, on est en droit de se demander si la pose de la base de colonne ou le réaménagement contemporain de cette réalisation furent responsables de cette mutilation. Les indications dont nous disposons laissent supposer que le côté ouest de la base de colonne bordait l'extrémité du cadre de l'épitaphe et donc nous déduisons que l'ensemble appartenait à un même état3.
18Mais la question méritait d'autant plus d'être posée qu'immédiatement au nord, en tête de l'épitaphe, on retrouve un sol de mortier de tuileaux caractéristiques du niveau 3 du quadratum, sol que nous avons pris comme niveau de référence. Ce sol, qui est nécessairement celui du fragment "[...]ta dulc[...]/ r prids", est à la même hauteur que celui de Ciionisia, donc que celui de la mosaïque de Feli[...] Serv[...]. Il n'y a donc pas eu ici de surélévation antérieurement au réaménagement byzantin.
L'ABSIDE : PIÈCE IX
19Le mur a une épaisseur de 0,60 m. Sa hauteur conservée est de 0,88 m (cote + 1,10 m). Lors du réaménagement de l'époque byzantine, on a creusé sur sa face externe une saignée horizontale – de 16 cm de large et de 10 cm de profondeur – destinée à recevoir la canalisation d'amenée d'eau à la nouvelle cuve baptismale (cf. fig. 187 et développement en fin de chapitre).
20Le piqueté du crépi sur sa face interne au-dessus du sol pourrait laisser penser qu'il y a eu une mosaïque pariétale.
21Le sol de l'abside, au même niveau que celui de la mosaïque de Ciionisia, est constitué de béton de couverture de tombes juxtaposées de 0,90 m de large environ.
22La tombe centrale, fig.185, mérite une particulière attention. Elle a un double revêtement. Première épaisseur, le chrisme est gravé dans le béton (dimension 0,50 m x 0,60 m). Sa forme s'apparente à celle du chrisme des mosaïques du groupe des pavements de la chapelle VIII et de la série des mosaïques du groupe II d'Uppenna. Une deuxième couche de béton visible au-dessus de la partie inférieure de la tombe avait occulté ce symbole du Christ.
23La tombe juxtaposée à l'ouest avait également un chrisme dont il subsiste l'extrémité des deux quadrants inférieurs, mais la partie supérieure qui l'aurait recouverte n'a pas été conservée.
24Le sol de l'abside est irrégulier, cela tient certes pour une part à l'état de conservation du béton de couverture des tombes très friable, mais pas uniquement. (La cote du chrisme de la tombe centrale est à +22 cm, la partie supérieure actuelle de celle qui la borde, à l'est, est à +11 cm).
25Contre le mur d'abside, on rencontre, à trois reprises, un mortier consistant de moellons et de briques cassées, à une hauteur supérieure de 10 cm à celle du chrisme de la tombe centrale (cf. fig. 185, partie droite du cliché pour deux fragments). On serait enclin à estimer qu'il s'agit d'un sol ultérieur à un niveau légèrement supérieur auquel on serait redevable de la conservation des revêtements assez fragiles des tombes sous-jacentes. Mais cela ne nous explique pas sa disparition au-dessus des trois tombes et, dans l'état actuel de nos observations, il paraît aussi judicieux de déduire que ce sol de mortier leur est antérieur et a été fragmenté pour disposer les tombes.
26Cela pose évidemment le problème de l'origine de cette abside nord. Aucune investigation n'a été pratiquée dans ce périmètre laissé volontairement en l'état de sa redécouverte en 1971 ; il est très souhaitable qu'elle puisse être entreprise dans ce secteur clé.
2. LA SUPERPOSITION DES BAPTISTÈRES a ET b
27On connaissait jusqu'à présent deux cuves baptismales. Les récentes fouilles ont permis d'en dégager une troisième, la plus ancienne. On retrouve donc la même situation que pour les absides. Nous avons la succession : cuve a, cuve b = premier baptistère de Gauckler, cuve c = deuxième baptistère de Gauckler (fig. 190 et suivantes, superposition des trois cuves ; fig. 195, coupe).
LA CUVE BAPTISMALE a (fig. 191-192)
28Modeste bassin en ciment dont le fond est un rectangle aux bords convexes de 0,70 à 0,74 m (nord-sud) sur 0,52 à 0,56 m (est-ouest), et tout à fait en haut, de ≈ 0,95 m (nord-sud) sur 0,72 m (est-ouest). Sa hauteur conservée est de 0,90 m. Bien que le faîte de la cuve ait été raboté, il semble que cette hauteur soit très proche de celle d'origine. Le bord est ne comporte pas de marche. L'élévation de la marche des bords sud et ouest est de 51 cm pour une largeur respective de 16 cm et 11 cm. On ne peut être aussi précis en ce qui concerne le côté nord en raison de la disposition de la cuve b. La marche supérieure a été cassée sur le bord sud4.
29Le haut de la cuve est à environ 15 cm sous le niveau de la mosaïque du "cerf et de la biche" de l'époque de la cuve 6. Il ne subsiste pas de vestige du sol du baptistère a mais les fondations d'un mur prolongeant ici le mur du fond de la pièce X et celui de la pièce VIII avant l'ouverture sur l'abside IX (cf. précédemment). Ce mur fut rasé au moment de la construction ou de l'agrandissement de la cuve b, si cette dernière était initialement de dimensions plus restreintes.
30Le contrefort de la cuve b prend appui sur la marche du bord ouest de la cuve a (fig. 191). L'existence de ce premier bassin compliqua le travail de ceux qui étaient chargés de réaliser la cuve b. Ils se sont trouvés, au moment de façonner l'angle sud-ouest de la cuve b, dans des conditions peu confortables. Il aurait été facile de supprimer cette gêne en cassant la cuve a. On a procédé ici comme lors de la construction de l'abside b. On a tout conservé de ce qui allait être recouvert. La fidélité, la volonté de continuité l'imposaient.
31Au fond de la cuve a, nous avons découvert deux lampes à huile (fig. 1941-2), disposées, la première, celle à un orifice, dans l'angle nord-ouest, sous le rebord de la cuve b, la deuxième, celle à deux orifices, dans l'angle sud-ouest.
32Ces lampes5 furent volontairement placées là au moment où la cuve cessa d'être utilisée. Quel sens faut-il donner à leur présence ? Le symbole du feu et de la lumière et le symbole de l'eau sont trop liés dans la liturgie et la littérature chrétiennes pour qu'il y ait lieu de s'étonner de cette rencontre ici (cf. la liturgie de la veillée pascale). Mais cela ne nous indique pas pour autant si ces deux lampes ont été laissées là comme un signe, n'ayant d'autre justification que symbolique. Ou si, au contraire, ces deux lampes avaient une histoire, un passé qui les rendaient plus précieuses. La cuve baptismale a recouverte par le sol contemporain de la cuve b devient comme un reliquaire dans lequel il est tout naturel, par exemple, que l'on place les lampes qui auraient servi lors des cérémonies antérieures de baptême ou qui auraient échappé dans le temps, en raison de leur modestie, aux inventaires lors de la persécution de Dioclétien.
LA CUVE BAPTISMALE b (fig. 191-192)
33Cuve carrée de 1,40 m de côté environ, entourée d'une margelle de 50 cm de large environ, à trois gradins, profonde de 1,18 m par rapport aux rebords sud et ouest (de 1,09 m sur les deux autres côtés). La première marche est haute de 49 cm et large de 20 à 23 cm. La deuxième est haute de 33,5 à 36 cm et large de 18 à 20 cm. La hauteur de la troisième marche est de 35 cm sur les côtés sud et ouest, et de 25 cm à l'est et au nord6.
34La surélévation de deux côtés, très nette pour la face sud sur la fig. 192, répond à l'exhaussement du niveau de la pièce au sud, et du couloir à l'ouest. Le sol autour du baptistère est en effet à la cote - 2 à - 4 cm, au nord, à l'emplacement du pavement géométrique de l'actuelle pièce XII. Cette cote se retrouve sur la face sud, juste en avant de la partie surélevée (cf. fig. 192). La cote de + 7 cm est établie dans le couloir, à l'ouest de la cuve, contre le mur de séparation avec la pièce X (arrachement de mosaïque).

Fig. 190. Emplacement des trois cuves baptismales. Vue prise d’axe sud-est-nord-ouest, - ainsi que pour les fig. 191 à 193.

Fig. 191. La cuve baptismale a, avec, en haut à droite - face nord de la cuve a -, le rebord de la cuve b.

Fig. 192. Cuves baptismales a et b. Emplacements réciproques et différence d’échelle.

Fig. 193. Cuve b à gradins.

Fig. 1941 et 1942. Lampes trouvées dans la cuve a.
35L'examen pétrographique du mortier de la cuve fait ressortir une différence entre les deux marches inférieures et celle du haut. Il est constitué, pour la partie du bas, de petits débris de briques (Ø 1 mm) et de grains de silice liés par un ciment de teinte rosâtre. La partie supérieure comprend une face externe d'environ 15 mm d'épaisseur identique à celle des deux marches inférieures, et une partie interne qui n'existe qu'ici, composée de débris de brique de 1 à 6 mm de diamètre et de grains de silice liés par un ciment de teinte rose plus frais.
36Ce serait aller peut-être trop loin que de déduire de cette observation que la cuve b fut d'abord constituée de deux gradins, et qu'on la suréleva ultérieurement d'une marche, l'ensemble étant alors uniformisé par un même enduit. Une objection immédiate : l'ancienne cuve a aurait été plus haute que la cuve b réduite à deux marches ! Il faudrait supposer que durant un certain laps de temps, coexistèrent la cuve a, volontairement conservée, et la cuve b, plus large, bien plus fonctionnelle mais n'ayant que deux marches. On considérera donc comme plus probable que la surélévation d’une dizaine de centimètres de l'étage supérieur de la cuve sur deux côtés s'est accompagnée de l'apposition d'un enduit contre la troisième marche.
37Cette cuve était peut-être surmontée d'un ciborium porté par des piliers carrés, comme pourraient le laisser supposer les empreintes de mortier aux extrémités de la face antérieure, surtout dans l'angle sud-ouest.
UN PREMIER COMPLEXE BAPTISMAL ?
38Que pouvons-nous avancer au sujet de la configuration des lieux de l'époque de l'utilisation de la cuve a, et très hypothétiquement de la cuve b si elle avait été limitée aux premiers gradins, alors qu'aucun sol n'a subsisté ?
39La découverte des mosaïques d'Irene et de Secundianus et Restuta (fig. 196-197), le 5 juillet 1906, lors de la troisième Mission archéologique, fut un des événements majeurs de l'histoire des fouilles d'Uppenna. Ces deux mosaïques sont assurément parmi les plus anciennes, mais il y a lieu de croire à l'antériorité de celle d'Irene dont le nom était simplement suivi d'in pace, alors que la mosaïque de Secundianus et Restuta introduit le en fin de texte, ce qui l'apparente aux deux épitaphes des audientes et d'Elius Victorinianus (cf. ch. VI et corpus des mosaïques).
40La lettre du Père Delattre à Merlin, datée du 13 juillet 1906 (cf. Upp. I, p. 258-259), et le texte du P.V. de la troisième Mission (cf. Upp. I, p. 284, 286) donnent quelques précisions sur l'emplacement de ces deux pavements trouvés dans la pièce XI, après qu'eut été enlevée, l'année précédente, la mosaïque du cerf et de la biche. Le Père Delattre écrit que les mosaïques furent découvertes à "quelques centimètres de profondeur" de l'ancien pavement du cerf et de la biche. Le croquis de localisation ébauché par l'avant-projet de P.V. et non retenu dans la version définitive (Upp. I, fig. 50) explique, par l'érection du mur ouest de la pièce XI, la cassure des deux œuvres distantes de 25 cm et orientées, la première vers le sud, la seconde vers le nord.
41On en conclut qu'au moment de la réalisation de ces deux mosaïques, la structuration de l'espace des chapelles nord, et donc du complexe baptismal, n'avait pas été entreprise. Ces deux tombes se situaient dans une grande pièce rectangulaire d'environ 9,05-9,10 m (est-ouest) sur 7,09 m ou 6,52 m7 (nord-sud), délimitée à l'ouest par le mur est de la chapelle à abside nord, à l'est par le très ancien mur de direction nord-sud dont nous avons observé les substructions de part et d'autre des extrémités de l'absidiole des martyrs, et enfin au nord, par le mur situé immédiatement derrière la cuve a. La vocation de cet ensemble apparaît avoir été plus funéraire ou communautaire – lieu de prière – que baptismale.

Fig. 195
3. DE PART ET D'AUTRE DE LA CUVE BAPTISMALE b
L'ORDONNANCE DES PIÈCES XI-XII
42L'individualisation de la fonction baptismale dans le plan d'ensemble de la basilique était évidemment chose faite lors de la mise en place du pavement du cerf et de la biche dans la pièce XI - sur un sol dont le niveau était à + 7 cm8.
43Étant donné que cette mosaïque est contemporaine de celle du pavement du chœur oriental et de la deuxième inscription martyriale (cf. ci-après), donc relativement tardive, on est enclin à émettre l'hypothèse qu'il y a eu au moins un état entre celui du sol des mosaïques d'Irene et de Secundianus et Restuta et celui de la mosaïque du cerf et de la biche. Cette hypothèse est confortée par la découverte — ou la redécouverte - des fragments d'un pavement géométrique au nord de la cuve, dans la pièce XII (fig. 204-208). Ce pavement se situe à la cote - 2 cm soit 9 cm plus bas que celui du cerf et de la biche. Un même tapis ne se déroulait-il pas au nord et au sud de la cuve baptismale, à la cote - 2 cm ?
44Cette idée est tout à fait envisageable, mais elle se heurte à une première objection. Pas plus qu'il ne subsiste de trace du sol des mosaïques d'Irene et de Secundianus et Restuta, il n'y a de vestiges ou de témoignage écrit concernant un niveau intermédiaire. Au surplus, le sol des deux mosaïques se trouvait, d'après le Père Delattre, dans sa correspondance à Merlin, en date du 13 juillet 1906, seulement "à quelques centimètres de profondeur" sous le pavement du cerf et de la biche.
45La dimension de la pièce entourant la mosaïque du cerf et de la biche est de 4,18 m (est-ouest) x 3,48 m (nord-sud) sur le croquis de Robin. Le rédacteur des P.V. la qualifiait de carrée : "La tombe d'Honorius est située dans une salle carrée précédant le baptistère de la Basilique primitive" (p. 11). Les deux indications sont conciliables dans la mesure où le métreur du calque de Robin a défalqué la largeur du mur présumé du bas-côté nord du quadratum.
46La définition de 4,18 m x 3,48 m – ou d'un carré dans le texte des P.V. – correspond à une pièce dont le côté nord, vers la cuve baptismale, serait constitué de deux avancées de mur laissant entre elles l'espace d'une ouverture dont la largeur correspondrait à peu près à la dimension du côté sud de la cuve.
47Cette interprétation est sans doute trop rapide et fait fi des enseignements tirés de l'observation du mur ouest de la pièce, séparant donc les chapelles X et XI, et de ce que nous pouvons déduire de l'ancienne présence des deux avancées au nord.
48Le mur ouest, large de 76 cm, se caractérise par une succession de ruptures - fig. 218, et vue générale, fig. 5. Il s'adossait au mur du bas-côté nord de la nef. Il est d'un seul tenant sur une longueur de 2,30 m, arasé à + 72 cm. Cette partie se trouvait, lors du réaménagement byzantin, sous la nef latérale nord ; or, nous savons que la surélévation du sol avait été de ≈ 70 cm. Ensuite il y a une ouverture large de 1,02 m qui établissait une communication directe de la pièce X avec celle des fonts baptismaux, à l'époque de la cuve b9. Plus au nord, la hauteur conservée du mur est de 1,12 m, avec deux explications possibles : on se trouve maintenant sous le sol de la chapelle baptismale byzantine surélevée d'au moins cette hauteur, ou bien le mur a été également utilisé à cette époque. Cette interrogation pose le problème du niveau du sol du baptistère c. Dans l'angle nord, juste en face du côté ouest de la cuve b, une ouverture de 1,51 m de large a été percée ; le seuil se situe 23 cm au-dessus du sol de la mosaïque du cerf et de la biche (on voit cette ouverture sur le cliché de 1906 – fig. 220 – à l'extrême gauche).
49Les deux parties du mur ouest de part et d'autre de l'ouverture centrale de 1,02 m n'ont pas la même origine. La plus ancienne se situe près de la cuve b et on observe l'abrasion de la mosaïque à + 7 cm sur plus d'un mètre (fig. 201). La partie située entre le quadratum et le seuil est plus récente. Il n'y a pas trace de mosaïque et le talon des fondations est visible, constitué de moellons en saillie de 11 cm (fig. 202).
50Les deux avancées, côté nord de la pièce XI, étaient également postérieures à la mosaïque du cerf et de la biche.
51Leur emplacement correspond à l'alignement est-ouest du mur du collatéral nord de la basilique byzantine. Le calque de Robin (Upp. I, fig. 24) prolonge l’existence de ce mur à travers la chapelle X, ce que confirme la fig. 109.
52L'agrandissement du coin supérieur gauche de la photo de la fig. 30 (Upp. I), ici fig. 1991, montre que l'extrémité de ce bloc reposait sur la partie supérieure de la bordure du pavement du cerf et de la biche.
53La pièce XII, dans son état présent très dégradé, est un rectangle de 3,30 m (nord-sud) sur 7,50 m environ (est-ouest). La largeur de 3,30 m est mesurée dans la partie ouest de la pièce.
54On observe que la partie occidentale de la pièce XII se développe au nord de la chapelle X, et on peut se demander si elle n'a pas été surajoutée, ainsi que tendrait à le confirmer le croquis (de Sadoux ou Drappier) - Upp. I, fig. 13.
55Dans un premier temps, il y aurait donc eu une salle baptismale en continu correspondant aux espaces XI et XII, dont la largeur était celle de l'actuelle pièce XI. Cette salle était très largement ouverte sur l'espace de la chapelle X, en raison de l'absence du mur X-XI au sud du seuil central actuel.
LE PAVEMENT DU CERF ET DE LA BICHE (PIÈCE XI)
56Fig. 30 (Upp. I) et fig. 198-200 ;
57reconstitution proposée, fig. 203
58Il est à noter qu'aucune dimension de l'œuvre n'a été, à notre connaissance, conservée – les seules indications dont nous pouvons aujourd'hui disposer étant celles des dimensions de la mosaïque d'Honorius –, et que nous ne savons rien du devenir du pavement du cerf et de la biche après son extraction.
59Voici la description donnée par Gauckler :
"Au pourtour, large frise décorative figurant des guirlandes de lauriers entrelacées qui encadrent des médaillons circulaires, avec oiseaux becquetant des rameaux, et des médaillons étoilés, chargés de carreaux à dessins variés. Au milieu, tableau rectangulaire précédant les fonts baptismaux, très mutilé au bas par l’encastrement dans le pavement de la tombe de l'évêque Honorius, et détruit au sommet à la suite du déplacement de la cuve : le cerf et la biche, buvant aux quatre fleuves de la montagne du Paradis, qui occupait le milieu du tableau, ombragée de palmiers, plantée de fleurs et égayée d'oiseaux divers. Bordure : festons séparant des fleurons de lotus alternativement droits et renversés" (Inv. Mos., p. 90).
60Cette présentation est très approximative. La structure de l'œuvre est celle de deux tapis entourés d'une même bordure, juxtaposés en rallonge, le tableau allégorique et la composition à base de guirlandes de lauriers ("entrelacs de coussins") délimitant des cercles et des octogones curvilignes10. La représentation du cerf et de la biche s'abreuvant aux fleuves de la montagne de Sion n'était pas "au milieu" de l'ensemble de l'œuvre. Si l'encastrement de la tombe et de la mosaïque d'Honorius est responsable de la destruction du tableau, l'édification de la cuve baptismale c n'a en revanche eu aucune responsabilité dans une dégradation supplémentaire, étant située plus au nord.
61La reconstitution proposée – fig. 203 – est impuissante à déterminer le lieu précis de la fin de la composition, au sud, ainsi que le motif des bordures, côtés est et sud.
62• La photo qui étend le plus le champ de vision vers le sud est celle de la fig. 30 (Upp. I). Dans mon article d'Africa VII-VIII (p. 244), j'avais suggéré une reconstitution intégrant deux rangées de cercles, situant les limites de la composition végétale, au nord et au sud, à des endroits similaires delà trame du tapis. On obtenait ainsi un carré d'environ 4,15 m de côté, c'est-à-dire à peu près la largeur de cette pièce. Mais cela paraît excessif dans le sens de la profondeur (nord-sud), le calque de Robin fixant la profondeur du vestibule à 3,48 m. Il en irait autrement si le pavement se déroulait jusqu'au bord du quadratum, recouvrant, à cette période de la basilique, l'alignement est-ouest. Le sol de la nef et celui de la chapelle baptismale grand ouverte se trouverait pratiquement au même niveau (0 cm/ ≈ 7 cm). Cette hypothèse n'est pas à exclure11, je la privilégie même dans la proposition de reconstitution du pavement.

Fig. 196. Mosaïque d’Irene, musée d’Enfidha.

Fig. 197. Mosaïque de Secundianus et Restuta, musée d’Enfidha.

Fig. 198. Pavement « du cerf et de la biche » dans lequel fut insérée la mosaïque de l’évêque Honorius. Emplacement : vestibule du baptistère (XI). Photo extraite du Rapport sur des Inscriptions latines de Gauckler, NAM, t. XV, pl. XX,2.

Fig. 1991-1992. Pavement « du cerf et de la biche ». Agrandissement de la ph. MB 334 (et Upp. I, fig. 30, p. 163) portant sur l’angle nord-ouest. On relèvera un double motif de bordure « fleurons de lotus alternativement droits et renversés » – côté nord –, comme sur le pourtour de la deuxième mosaïque des martyrs (Upp. I, fig. 5, p. 36, et ici, p. 152) et «fers à cheval alternant avec des fleurons de lotus» – côté ouest –, comme sur le pourtour du pavement du chœur oriental (fig.135, 137-140).

Fig. 200. Pavement du « cerf et de la biche ». Photo conservée dans les archives de la Prélature.

Fig. 201. Vue du mur de séparation des pièces X-XI, côté XI, dans sa partie nord. On note la présence de tesselles (sol + 7 cm).

Fig. 202. Vue du mur de séparation des pièces X-XI, côté XI, dans sa partie sud ; talon des fondations visibles au sud (à gauche), avec moellons en saillie.
63• Pour les motifs des bords ouest et nord, il y a une distinction à faire. La description de Gauckler ("festons séparant des fleurons de lotus alternativement droits et renversés”) concerne la bordure nord, près de la cuve baptismale b (fig. 1991). Par contre, dans la bordure ouest, des fers à cheval alternant avec des fleurons de lotus ont été représentés (fig. 1991-2).
64Cette précision est essentielle. Elle marque l'unité recherchée jusque dans des motifs mineurs entre les trois compositions majeures d'Uppenna – la deuxième mosaïque des martyrs (Upp. I, fig. 5), le pavement du chœur oriental (fig. 135, 137 etc.) et cette mosaïque –, ainsi qu'avec les mosaïques du chœur occidental :
- bordure nord de la mosaïque du cerf et de la biche et deuxième inscription martyriale : festons séparant des fleurons de lotus alternativement droits et renversés ;
- bordure ouest de la mosaïque du cerf et de la biche et pavement du chœur oriental : fers à cheval alternant avec des fleurons de lotus.
65Cette parenté stylistique entre une mosaïque du groupe baptismal du premier état du plan de Gauckler et l'ensemble chœur oriental-grande mosaïque des martyrs constitue, il est à peine besoin de le mentionner, une confirmation supplémentaire que le chœur oriental et la grande mosaïque des martyrs n'appartiennent pas à l'état de la deuxième église de Gauckler.
66Notre déduction ne saurait s'arrêter à cette constatation. C'est toute l'unité d'un programme et d'une prédication fondée sur le lien Baptême-Martyre qui est énoncée (cf. ch. VII et ecclésiologie). Nous approfondirons en parallèle la signification et les conséquences de la destruction du tableau du cerf et de la biche, déjà évoquée au chapitre III de Upp. I, (p. 162), par suite de l'insertion de la tombe de l'évêque Honorius et de la réalisation de sa mosaïque funéraire.
67L'intérêt de la représentation de la scène "du cerf et de la biche" se désaltérant aux fleuves du Paradis – en l'occurrence il s'agit de daims12 est double. Il est d'abord iconographique avec le rapprochement des compositions africaines de Carthage Bir-Ftouha13, Oued Ramel14, et de Iunca15, dans un environnement qui associe au moins sur les deux dernières localisations comme à Uppenna, domaine baptismal, croix gemmée ou (et) registre martyrial16. Je renvoie sur ce point à la partie consacrée à l'ecclésiologie. Il est stylistique et il ne fait pas de doute que le traitement de l'environnement végétal dont la dimension iconographique est essentielle17 aurait permis d'utiles comparaisons puisque le modelé de formes en apparence très simples et donc répétitives est susceptible de reproduire des contours qui caractérisent la signature d'ateliers. Malheureusement l'insertion de la mosaïque d'Honorius a été dévastatrice.
68La composition à base de guirlandes de lauriers procure l'impression, ici aussi, d'une belle qualité et il est vrai que "l’effet de densité est appuyé par l’absence de jour au centre des petits cercles"18. La priorité a été donnée au cercle-couronne. Cela valorise certes l'oiseau qui y nidifie. La qualité du cadre évoque néanmoins l'écrin de médaillons circulaires avec inscriptions martyriales19. À Uppenna même, un rapprochement pouvait, semble-t-il, être établi avec la couronne rayonnante dessinée à l'intérieur d'un filet circulaire sur la mosaïque de la tombe du chœur occidental qui fut ouverte le 11 mai 1905 en présence de l'Archevêque de Carthage (fig. 100).

Fig. 203. Reconstitution du pavement du cerf et de la biche, après l’insertion de la tombe de la mosaïque de l’évêque Honorius. L’incertitude prévaut sur la limite sud de la composition.
LES MOSAÏQUES DE LA PIÈCE XII
Illustration, pavement géométrique, fig. 207-209 ; bordure et bande de raccord côté est, emplacement et détail, fig. 204-206 ; mosaïque C.26, fig. 210 ; C.27, fig. 211 ; reconstitution du pavement et du tissu géométrique avant l'insertion des mosaïques funéraires, fig. 212-213.
69Pavement géométrique conservé par fragments dans la partie est de la pièce XII, à l’intérieur d'un périmètre maximum de 3,30 m (nord-sud) x 2,65 m (est-ouest). La bordure est ne peut être suffisamment suivie vers le sud pour déterminer s'il y avait un retour devant la face orientale de la cuve b.
70Composition du tapis basée sur l'alternance de carrés, de cercles et de losanges tangents aux deux premières figures géométriques. Les carrés sur pointes, prolongés par des losanges, dessinent une croix autour de laquelle s'ordonnent les cercles-couronnes20. On ne s'étonnera pas de retrouver la présence de ce motif dans la basilique de Hergla, ce qui confirme tout l'intérêt d'une étude spécifique Hergla-Uppenna21.
71La bordure, large de 24 cm, reprend le motif du câble22. La bande de raccord d'une largeur d'environ 30 cm présente une composition linéaire de petits carrés dentelés de 11 cm de côté, distants de 18 cm. Cette bande de raccord était disposée en partie sur la trace du très ancien alignement de direction nord-sud (cf. fig. 204-205) dont nous avons étudié les fondations et les premières assises dans la partie centrale de part et d'autre des extrémités de l'absidiole des martyrs (fig. 153-161).

Fig. 204. Vue d’axe nord-sud, prise depuis la pièce XIV, le long des fondations du mur nord-sud devant lequel furent disposés, dans la partie centrale de ce mur, les deux monuments aux martyrs. (Au premier plan, à droite, mur de séparation XIII-XIV, puis cuve baptismale polylobée c).

Fig. 205. Vue inversée de ce même mur, d’axe sud-nord. À gauche la pièce XII, à droite la pièce XVI, au fond la pièce XIV. On observera l’emplacement de la bande de raccord de la mosaïque de la pièce XII.

Fig. 206. Bande de raccord et bordure de la mosaïque de la pièce XII, époque de la cuve baptismale b. Vue prise d’axe nord-sud.

Fig. 207. Vue d’ensemble du pavement de la pièce XII, protégé présentement par un cadre en ciment. Les fondations de la cuve baptismale c étaient posées sur le sol de cette mosaïque. Vue prise d’axe sud-est-nord-ouest.

Fig. 208. Fragment le plus important conservé du pavement de la pièce XII. Vue prise d’axe est-ouest.

Fig. 209. Composition cercles-couronnes, losanges tangents, carrés sur pointe du pavement de la pièce XII. Vue prise d’axe sud-nord depuis l’angle nord-est de la cuve baptismale c.

Fig. 210. Mosaïque de [,..]redi[...] C.26 insérée dans le pavement de la pièce XII, orientée vers l’ouest, dégagée sous la cuve baptismale c. Les parties ouest et sud ont été mutilées au moment de la construction du bloc de la cuve baptismale.

Fig. 211. Épitaphe C.27, insérée sur le côté nord de la pièce XII, dans le pavement géométrique et sa bordure. Orientation vers l’ouest. Vue prise d’axe est-ouest.
MOSAÏQUE C.26 (fig. 210)
72On comprendra qu'il eût été difficile de dégager davantage cette mosaïque, orientée vers l'ouest, située sous les fondations de la cuve c. Elle était d'ailleurs brisée dans sa partie gauche.
73Dimensions conservées : 0,74 m x 0,55 m ; largeur de la bordure : 0,15-0,16 m. Champ épigraphique : 0,58 m x 0,39 m ; hauteur des lettres : 6,5 cm.
74Je lis :
[…] ?
[...]redi
[...]in pa
[ce]vixit a
[n]nis LXXXI
[r]e quie
vit
[klal(endas) Ian(uarias)
75Couleurs. Bordure constituée d'arceaux (ligne à redans arrondis) : trait extérieur noir (= gris ardoise foncé, vert sombre)/brun rouge ; intérieur : noir/brun rouge/rose (2)/vert olive/blanc ; au centre : noir. Lettres : rose (lignes 1/2/6/7) ; brun rouge (lignes 3/4/5). Le N final est brun rouge.
76À noter la place de choix réservée à la sépulture du (de la) fidèle presque nonagénaire et la volonté d'intégration du pavement funéraire dans le décor géométrique (bord nord : cercle et losange partagés en deux ; bord est : cercle et losange tangents). Mais la réalisation ne fut pas à la hauteur de l'intention : si le raccord est limité à une rangée de cubes de mosaïque blanche côté nord (deux rangées au nord-est), à l'est il est plus important (fig. 209-210). Cette observation permet d'affirmer que l'inhumation a été postérieure à la réalisation du pavement géométrique.
PAVEMENT C.27 (fig. 211)
77Mosaïque très grossière, différant du tout au tout, tant pour sa réalisation que pour son insertion dans le tapis géométrique, de la précédente. On notera en particulier comment la dernière ligne brise la bordure.
78Hauteur conservée : 0,50 m ; largeur : 0,80 m.
79On peut lire en lettres gris ardoise de 10 cm de haut :
[…]
ṿ[ixit an]
[nis...m e]n
sẹs ỊX
d(e)p(o)s(itu)s s(ub) d(ie) k(a)l(endas) A(prilis) ou A(ugustas)
(L en forme de lambda inversé)
PAVEMENT DE SATURNINUS
80Le numéro 45 du croquis de Robin, non entouré de cadre rectangulaire, correspond à la fois à un pavement non signalé, à l'évidence celui de la pièce XII, et à la mosaïque de Saturninus.
81Cette mosaïque disparue (fig. 336-337) était probablement disposée au niveau de ce sol. Son emplacement, d'après ce qui subsiste du pavement (fig. 212), se situait entre les mosaïques C.26 et C.27, un peu plus vers l'ouest.
LES DÉPENDANCES XIII (?)-XIV
82La fig. 228 montre la pièce XIV dont les dimensions sont de 4,50 m (nord-sud) x 2,25 m (est-ouest). Le sol est du même niveau que celui de la pièce XII. Cette pièce faisait partie des salles annexes utilisées immédiatement avant ou après l'administration du baptême23.
83Nous ne pouvons déterminer si l'espace XIII constituait une pièce fonctionnelle des dépendances du bâtiment ecclésial en raison de notre ignorance de l'emplacement du mur ouest.
84Il semble qu'il existait une double ouverture XII-XIII, respectivement de 1,12 m et 1,48 m de large, et on peut émettre l'hypothèse d'une communication entre le complexe baptismal et l'extérieur.

Fig. 212. Reconstitution du pavement de la pièce XII, était présent.

Fig. 213. Reconstitution du pavement de la pièce XII, état originel avant l’insertion des mosaïques tombales.
4. L'ÉNIGME DE LA PIÈCE X
SITUATION PRÉSENTE
85Pièce de 7,09 m (nord-sud) x 3,62 m (est-ouest) située entre la chapelle à abside nord (VIII-IX) et les salles des fonts baptismaux (XIXII). Les seules observations actuellement possibles concernent les murs et les sépultures.
Les murs
86Le mur ouest, large de 44 cm, s'adosse au mur est de la chapelle VIII, large de 51 cm. Il est visible dans la partie nord sur 4,57 m. Une fenêtre de 70 cm de large a été percée dans ces deux murs à 60 cm de l'angle nord-ouest (fig. 215), à peu près dans l'axe de l'ouverture pratiquée dans le mur est de la pièce X, à 90 cm du rebord de la cuve b. Le calque de Robin figure un seuil entre la chapelle X et la partie rectangulaire de la chapelle à abside, mais à l'endroit indiqué, il ne subsiste aucun vestige.
87Il n'y avait pas d'ouverture dans le mur nord de la pièce X vers la pièce XII ou de communication extérieure. Le mur est de la pièce X, qui est le mur ouest de la pièce XI – du cerf et de la biche –, a été analysé.
Les sépultures
88Un sondage effectué dans la moitié nord de cette pièce (3,62 m – est-ouest – x 3,2 m – nord-sud –) a permis de découvrir deux générations de sépultures (fig. 216-217 et représentation fig. 219).
Sépulture 1 de la pièce X
89Première génération des tombes de la pièce (fig. 216), tombe à tuiles contrebutées enfouie dans le mur est qui ne l'a pas cassée. Il subsiste deux tuiles de 0,37 m x 0,45 m. Cette tombe était très proche de la cuve a, les deux tuiles qui subsistent sont à 1,50 m de cette cuve. Il n'est pas possible de préciser la dimension d'origine de la sépulture. D'après le croquis du P.V. de la troisième Mission – Upp. I, fig. 50 –, cette tombe ne correspond pas à une des sépultures d'Irene ou de Secundianus et Restuta puisqu'elles étaient disposées au sud de l'ouverture. Mais le texte du P.V. pourrait laisser penser le contraire, les deux mosaïques ayant été trouvées "autour de la tombe d'Honorius" (Upp. I, p. 284).
Sépulture 2 de la pièce X
90Première génération des tombes de la pièce. Tombe à tuiles contrebutées. Il subsiste 2x2 tuiles à rebord, de 0,45 m x 0,35 m. À peu près dans l'alignement de la tombe 1. Elle se prolonge sous le mur ouest de la pièce X, mais pas sous le mur est de la chapelle VIII-IX.
91Une chronologie : mur est de la chapelle nord VIII/tombe 2/mur ouest de la pièce X.
92Le niveau 1 correspondant à ces deux tombes n'est pas fixé directement : il serait difficile de le trouver contre les murs est et ouest qui lui sont postérieurs... Nous pensons qu’il n'était que de peu en dessous du deuxième niveau. Les faîtes de ces deux tombes sont en effet respectivement à 0,30 m et 0,42 m sous ce dernier niveau. Elles sont même plus hautes que les sépultures 3 et 4 contemporaines du niveau 2 de cette pièce. Le niveau 1 était assurément le même que celui des pavements de Secundianus et Restuta et d'Irene, puisqu'à l'époque l'espace des pièces X et XI constituait un tout.
93Les tombes 3 et 4, remplies de terre d'infiltration, appartiennent à la deuxième génération des sépultures de la pièce X
Sépulture 3
94(fig. 217, tombe vue de face).
95Tombe à tuiles contrebutées de 1,44 m de long, composée de 2 x 3 tuiles de 0,48 m x 0,39 m. Profondeur : 0,60 m. Les tuiles de tête ont 0,45 m de large et comportent une encoche de 4 cm aux quatre angles.
Sépulture 4
96(fig. 217, tombe vue de profil).
97Tombe de 1,70 m, composée de 2 x 3 tuiles de 0,57 m de côté. Ces tuiles sont décorées de stries en diagonale.
98La disposition des tombes 3 et 4 est remarquable par une utilisation fonctionnelle de l'espace (cf. fig. 219). Le faîte de la tombe 3 est à 0,70 m du mur nord, celui de la tombe 4 à 0,70 m du mur est. La tuile dressée à l'extrémité ouest de la tombe 3 est à 0,70 m du mur ouest. La tuile dressée à l'extrémité est de cette même tombe à 0,70 m du faîte de la tombe 4. On est très loin de l'empilement désordonné des sépultures dans les chapelles du côté sud de l'église (cf. ch. V). La proximité de la cuve baptismale, la correspondance de cette pièce avec le complexe baptismal ont empêché que, par la suite, l'on procède à d'autres inhumations, du moins tant que l'on a continué à utiliser la cuve b. L'existence d'un pavement géométrique neutralisait l'accès au sous-sol.
99Cette équidistance des tombes 3 et 4 des murs est et ouest signifie que ceux-ci existaient préalablement. Or le seul critère de chronologie relative dont nous disposons pour le mur est (X-XI), dans sa partie nord, est la ligne d'abrasion du pavement du cerf et de la biche.
LOCALISATION DES MOSAÏQUES DISPARUES (PIÈCES VIII, X)
100Nous nous sommes efforcés – Upp. I, ch. III – d'identifier les mosaïques tombales dont les emplacements avaient été dessinés sur le calque de Robin (cf. Upp. I, fig. 24, 57). Pour le secteur nord de la basilique, cette recherche est un peu plus délicate. Il était donc préférable de développer l'argumentation dans le cadre de ce chapitre, après s'être donné la liberté d'inscrire par avance, dans le tableau de la page 149 de Uppenna I et sur le plan de la fig. 57 (Upp. I), le résultat de cette recherche portant sur les rectangles du calque des numéros 39 à 43.

Fig. 214. Mosaïque disparue d’un défunt avec l’épitaphe [...deposit]us est X Kalendas Martias (palmette) requiebit – MB 472. Ce cliché permet également de connaître la texture de la mosaïque géométrique de la pièce X : décor de peltes à pompon et sa bordure constituée de triangles superposés.

Fig. 215. Vue prise depuis la pièce X en direction de la chapelle VIII-IX. Axe de prise de vue est-ouest. Se reporter à la fig. 187.

Fig. 216. Sondage dans la moitié nord de la pièce X. Tombe 1, à tuiles contrebutées, conservée sous le mur du côté est. Cette sépulture est visible en bas à droite de la fig. 217 (vue d’axe ouest-est).

Fig. 217. Même sondage. De gauche à droite : tombes 3, 4 et 1 - cf. plan fig. 219. Vue prise d’axe sud-nord.

Fig. 218. Vue élargie d’axe est-ouest. L’intérêt de cette photo se situe ici dans l’observation des deux parties du mur de séparation entre la pièce XI, vestibule du baptistère, et la pièce X (cf. également fig. 5, p. 9). Au sud – à gauche – bloc de 2,3 m de long dont le faîte est à + 72 cm – cf. fig. 202. Au nord, à droite de l’ouverture de 1,02 m de large, le faîte est à 1,12 m.

Fig. 219
101La proposition retenue est donc : rectangle 39 Babelo, 40 Cilonia Grata, 41 mosaïque sans épitaphe, 41 [...]ta dulc[...], 42 Petrus, 43 "[men]ses IX kalendas Martias requiebit" (d'après la lecture de Gauckler, mais en réalité [...deposit]us est X kalendas martias requiebit - fig. 214).
102La démonstration s'ordonne ainsi. L'écart entre les numéros de mosaïques de la recension du BAC (Upp. I, fig. 23) et les chiffres des rectangles du calque (Upp. I, fig. 24) passe dans ce secteur de 2 à 1. Il est encore de 2 pour la mosaïque de Feli[...] Serv[...] (34 dans le BAC, 36 dans l'emplacement qui lui revient sur le calque) et pour les épitaphes contiguës de Crescentia et Secunda : (35 36)→(37418). Il n'est plus que de 1 pour la mosaïque de l'évêque Honorius (43→44). La correspondance entre les formes des mosaïques conservées de Babelo et Cilonia Grata et les représentations des rectangles du calque permet d'attribuer à ces deux pavements sans hésitation les rectangles 39 et 40.
103Il demeure donc en question la mise en relation de quatre mosaïques de la liste du BAC : 39 "sans épitaphe", 40 [...]ta dulc[...], 41 Petrus, 42 "[...men]ses IX kalendas Martias", et trois cases du calque, les 41, 42, 43, la première dans la chapelle VHI, les deux suivantes dans la chapelle X.
104Trois solutions sont imaginables pour cette réduction de 4 à 3. Soit deux mosaïques de la liste de l'article étaient superposées et occupaient donc plus ou moins le même emplacement, donc un seul rectangle. Soit la liste a dissocié en deux ce qui fut considéré, à tort ou à raison, comme un seul pavement. Soit enfin, il manque au calque la représentation de l'emplacement d'une mosaïque.
L'HYPOTHÈSE DES DEUX MOSAÏQUES SUPERPOSÉES
105L'hypothèse des deux mosaïques superposées apparaît d'abord tentante. Gauckler lui donne une certaine consistance grâce à cette précision contenue dans les Nouvelles Archives des Missions, document dont il convient de noter qu'il donne très peu de localisations à la différence des reconstitutions ultérieures et erronées de l'Inventaire des Mosaïques, ce qui lui confère a priori un gage de crédibilité. "Au-dessous de la mosaïque de Petrus, et placée en sens contraire, était une autre dalle tumulaire, également très mutilée. Je l'ai lue ainsi : [...men]ses IX [k]alenda[s] Mart[i]as [re]quiebit", NAM, t. XV, p. 409, notice 205.
106Si "au-dessous" signifie superposition, leur emplacement est le rectangle 43 du calque ; le 41 correspond à la dimension d'une des mosaïques sans épitaphe du groupe II (cf. corpus) et la petitesse de la case 42 exprime bien les dimensions nécessairement réduites du fragment [...]ta dulc[...] (cf. fig. 348). De plus, la mosaïque de Petrus fut qualifiée, dès le début, en raison de sa croix dorée, de byzantine. Qu'elle soit surélévée ne saurait donc surprendre.
107Cette reconstitution doit cependant être abandonnée car Gauckler n'aurait pu lire la mosaïque inférieure. Le P.V. de la troisième Mission atteste qu'en juillet 1906, l'épitaphe de Petrus - et celle d'un autre défunt - était toujours en place puisque la Commission fît marteler l'inscription - cf. Upp. I, p. 293. L'appendice du P.V., rédigé à partir des lettres de l'abbé Emmanuelli au Père Delattre, précise même les conditions de la découverte, le 13 juillet 1906, de la tombe de Petrus et du second défunt (se reporter au texte, Upp. I, p. 295). La mosaïque que Gauckler avait lue [... men]ses IX[k]alenda[s] Mart[i]as [re]quiebit et que Robin mentionne dans sa communication d'Alger, le 20 avril 1905, ne pouvait donc se trouver dessous.
L’HYPOTHÈSE DE DEUX PAVEMENTS CONSIDÉRÉS COMME N'EN FAISANT QU'UN
108Telle est bien la solution. La preuve a été donnée bien involontairement par le chanoine Pavard dans l'avant-projet de la troisième Mission. Il corrige le texte de l'inscription no 40 de Robin : [...]ta dulc[..]/[...] r(equievit)prid(ie) s[eptembres]. Sa reconstitution offre l'avantage de prouver la très grande proximité de ce fragment et d'une mosaïque dont il ne subsistait ou dont on ne voyait que le chrisme. Il avait cru en effet que ces deux pavements n'en faisaient qu'un (cf. Upp. I, p. 292-293).
109Ces deux mosaïques correspondent aux deux pavements 39 et 40 de la nomenclature de l'article du BAC 1905 qui les avait, à juste titre, dissociés. En effet, la survivance d'un chrisme constantinien sur une mosaïque qui mentionne le jour de la mort apparaît fort improbable à Uppenna (cf. corpus des mosaïques). La confusion du chanoine Pavard est cependant fort explicable car les deux mosaïques 39 et 40 de la liste de Robin appartenaient à un même niveau, conformément à ce que nous avons observé du sol de la chapelle VIII-IX où un niveau contemporain du sol 3 de la nef était à l'horizontale de la mosaïque de Ciionisia.
110La représentation des dessins des mosaïques dans le manuscrit de Langres ajoute quelque peu à la difficulté car le fragment "[...]ta dulc[...]" (Upp. I, fig. 437,1) était précédé et suivi d'une mosaïque sans épitaphe. La première (Upp. I, fig. 436,8) est conservée au musée d'Enfidha. La seconde (Upp. I, fig. 437,2) a disparu : il s'agissait d'un double carré de mosaïque avec les représentations juxtaposées et inversées du chrisme et de la croix monogrammatique. Heureusement, Robin, dans le texte du manuscrit, a précisé : "La mosaïque 41 qui est du même style que la mosaïque 33 ne présente pas d'épigraphe" (cf. Upp. I, fig. 424). La mosaïque sans épitaphe du cadre 41 était ainsi identifiée. Il s'agit de celle qui précédait le fragment "[...]ta dulc[...]" ; elle a en effet en commun avec la mosaïque du cadre 33, celle de Bernaclus, la représentation du motif des écailles imbriquées dans le compartiment inférieur.
111Toutefois, les deux mosaïques sans épitaphe avaient été disposées dans la chapelle VIII-IX24.
112Le fait qu'il y ait sur le calque un rectangle de moins que dans la liste du BAC et deux rectangles de moins que le nombre de mosaïques funéraires découvertes au début du XXe siècle — d'après le manuscrit — s'explique très probablement par la volonté de ne comptabiliser sur le calque que les mosaïques avec épitaphe, ainsi que nous l'avons suggéré pour les autres mosaïques sans épitaphe (cf. Upp. I, p. 153). D'ailleurs, dans cette même chapelle VIII-IX, le rectangle 36 correspond à la mosaïque de Feli[...] Serv[...], mais nous ne sommes pas en mesure de déterminer si le chrisme au-dessous de l'inscription doit lui être associé ou précédait une autre épitaphe.
113La solution retenue réside donc dans l'association des hypothèses deux et trois mentionnées au début.
L'ANCIEN DÉCOR DE LA PIÈCE X
114Le carré 42 correspond donc à la mosaïque de Petrus. La petitesse du carré 42 s'explique par le fait qu'on n'avait pris en considération, dans l'épitaphe de Petrus et d'un autre défunt, que la croix dorée que Robin fit transporter au musée du Bardo (fig. 350). L'avant-projet du P.V. de la troisième Mission confirme cela puisque la commission fit marteler toute l'inscription demeurée en partie recouverte de ciment jusqu'en juillet 1906 (cf. Upp. I, p. 293).
115La case 43, dans l'angle sud-est, revient à l'épitaphe [...deposit]us est X kalendas martias (palmette) requiebit, lue par Gauckler [... men]ses IX etc.
116L'observation de la photo – fig. 214 – de cette mosaïque disparue permet de restituer le pavement géométrique de la pièce X dans laquelle l'épitaphe fut insérée. C'est un décor de peltes à pompon. La bordure était constituée d'une ligne de triangles superposés. L'utilisation du motif de peltes à pompon est très répandue et ne saurait constituer à elle seule un critère de chronologie25.
117Dans son Inventaire des Mosaïques, Gauckler évoque à deux reprises, pour la basilique d'Uppenna, le décor de peltes. D'abord parmi "les mosaïques de l'époque intermédiaire" dont "il ne subsistait que diverses amorces, avec motifs géométriques : peltes, entrelacs, carreaux, disques et médaillons, et quelques mosaïques tombales". Ensuite, à titre de localisation, "dans les bas-côtés" du quadratum, et "les ailes latérales" de la chapelle à abside nord. Retenons donc que si ces indications sont approximatives et sans doute erronées pour les nefs latérales nord et sud, ce décor de peltes fut suffisamment présent dans la basilique pour que Gauckler en fît état et qu'il l'attribuât à "l'époque intermédiaire".
118Cette pièce ayant été donc décorée avant l'époque byzantine d'un tapis de peltes imbriquées, l'éventuelle datation byzantine de la croix de Petrus, qui apparaît fort plausible, peut se concilier avec l'existence de deux sols. Soit le sol du pavement des peltes dans lequel on aurait creusé pour disposer la tombe. Soit dans le sol supérieur du réaménagement byzantin.
119La première hypothèse s'impose en raison des conditions de la fouille. Même en prenant en considération les méthodes de déblaiement utilisées, il est inimaginable qu'une inscription située 70 cm au-dessus du niveau d'une autre, et si près d'elle – les extrémités à guère plus d'un mètre — ait pu rester ainsi en cet état jusqu'en juillet 1906 et son tombeau qui avait, d'après le chanoine Pavard, 2,50 m de long, ignoré ! La photo MB 323 (fig. 110) montre d'ailleurs que le sol de cette pièce avait été à peu près nivelé. La comparaison avec l'emplacement de la tombe de l'évêque Honorius, ici dans un emplacement certes moins prestigieux mais néanmoins important au centre de la chapelle X, accrédite l'impression que ce défunt et la personne enterrée à ses côtés étaient des personnes qui comptaient pour la communauté ecclésiale de la reconquête.
120L'emplacement de la mosaïque dont il ne subsistait que le fragment "[...deposit]us est IX kalendas martias (palmette) requiebit", dans l'angle sud-est de l'actuelle pièce XI - rectangle 43-mérite une attention particulière.
121La juxtaposition sur ce fragment (fig. 214) d'une partie de l'épitaphe, du motif du décor géométrique et de la bordure du pavement de la pièce s'accorde à deux orientations possibles de cette mosaïque.
- La première est celle d'une direction vers l'est, c'est-à-dire vers le baptistère. La bordure limite donc le pavement côté sud, vers le quadratum. Le haut de l'épitaphe aurait été mutilé par l'élévation de la partie sud du mur X-XI, à l'instar de ce qui était arrivé aux épitaphes d'Irene, de Secundianus et Restuta, de l'autre côté de la paroi, si du moins elles s'étaient trouvées à l'emplacement défini par le croquis du chanoine Pavard. Cette proposition implique un prolongement du décor de peltes imbriquées dans l'actuelle pièce XI, sous le sol voire au niveau du sol du pavement du cerf et de la biche. Cette réalisation aurait été évidemment antérieure au compartimentage X-XI, c'est-à-dire à l'élévation du premier tronçon du mur de séparation, au nord, près de la cuve b !
- La deuxième proposition s'en tient à une reconstitution plus simple. L'épitaphe mais aussi le motif des peltes étaient orientés vers le nord. La bordure limitait le côté est. Certes, il n'y avait pas encore de mur à cet endroit au moment de la pose du pavement, mais l'alignement existait bien (présence du mm X-XI, plus au nord).
122Nous privilégions cette hypothèse. La seule difficulté réside dans la disposition du bas du pavement et le nécessaire emplacement de sa bordure, côté sud. Sans avoir à relativiser la précision du trait du calque de Robin, on proposera donc, comme pour la mosaïque du cerf et de la biche, que la bordure du pavement allait jusqu'au sol de la nef latérale nord, ce qui signifie que le premier mm avait été largement ouvert et que celui que l'on voit sur les anciens clichés – fig. 109-110 –, supportant aux trois quarts les bases de colonnes byzantines, fut le produit d'un cloisonnement ultérieur.
123Cette reconstitution laisse ouvertes deux possibilités concernant la chronologie relative du pavement des peltes par rapport à la datation de la mosaïque du cerf et de la biche. Soit elle était antérieure, dans ce cas il y eut nécessairement un pavement de la même époque dans la pièce XI ; il pouvait être celui de l'actuelle pièce XII. Soit elle était contemporaine de la mosaïque du cerf et de la biche. Cela augmenterait d'autant la commande passée auprès de l'atelier de mosaïstes auquel on doit les réalisations majeures de la basilique.
5. À L'EST DU BAPTISTÈRE b
Pièces XV-XVI, fouillées au début du XXe siècle. Documentation :
1/ photo de 1905-6, fig. 220. Au tout premier plan, la pièce XV ; à un niveau supérieur d'une marche, la pièce XVI (on observe, à gauche, les cuves baptismales b et c).
2/ Relevé Sadoux (ou Drappier) – Upp. I, fig. 15 – reproduit ici p. 302
124La pièce XV apparaît comme une pièce sans mémoire archéologique. Aucune fouille n'y a été recensée. Sur le calque de Robin, les traits obliques semblent signifier qu'il n'y a pas eu d'investigations. Aucune mosaïque ne fut découverte...ou répertoriée. Pourtant tout a été bouleversé.
125La pièce XVI, au contraire, a livré le seul grand pavement d'Uppenna conservé au musée d'Enfidha et cette très intéressante découverte de deux épitaphes pour un même défunt.
LES DEUX ÉPITAPHES SUCCESSIVES DE QUADRATIANUS
126Pièce XVI, on découvrit d'abord un grand panneau géométrique de 3,23 m x 4,09 m, mutilé dans sa partie inférieure droite à l'emplacement d'une mosaïque tombale disparue. Ce panneau intégrait, à gauche, l'épitaphe de Quadratianus – fig. 223. Ce pavement ayant été enlevé, l'abbé Emmanuelli et Fino, le 25 juillet 1906, découvrirent une mosaïque plus ancienne de ce même Quadratianus (fig. 222, cliché pris au musée d'Enfidha).
127Dans l'annexe du P.V. de la troisième Mission (cf. Upp. I, p. 295), le chanoine Pavard confondit les deux épitaphes de Quadratianus, la plus ancienne portant recessit VX kl octb, la plus récente depositus die XV kal octobres. Ce qu'écrivit l'abbé Emmanuelli d'abord dans une lettre adressée à l'Archevêque de Carthage, le 9 mars 190726, puis dans une courte notice de la Semaine paroissiale de Tunisie27, dont le contenu a été repris par Merlin (ILT 235, p. 44), ne peut prêter à confusion. Contrairement à ce qu'affirmait également le chanoine Pavard, la première inscription de Quadratianus ne fut pas découverte 5 cm mais 20 cm sous le pavement géométrique où était insérée la deuxième épitaphe du même défunt (notice de la Semaine paroissiale de Tunisie).
128On déduit donc qu'il y eut, à propos du défunt Quadratianus, trois temps à l'époque de la basilique d'Uppenna :
- au premier niveau dont nous ayons connaissance pour cette pièce mais pas nécessairement le plus ancien, la première mosaïque de Quadratianus ;
- au deuxième niveau, recouvrant cette mosaïque, un pavement d'abord exclusivement géométrique. Reconstitution proposée, fig. 224 ;
- ensuite "réapparition" du souvenir de Quadratianus grâce à la deuxième mosaïque insérée dans le pavement.
129Contrairement à ce qu'écrivait l'abbé Emmanuelli (cf. n. 26, page précédente) et à ce que laisserait supposer le relevé (Upp. I, fig. 15), la mosaïque d'un deuxième défunt n'a pas totalement disparu puisqu'il subsiste le compartiment supérieur avec la couronne et le monogramme stylisé. — Reconstitution du pavement à peu près tel qu'il fut découvert en 1906, fig. 225.
130Depuis 1907, les deux épitaphes du même défunt sont présentées sur un même pavement, comme l'avait souhaité l'abbé Emmanuelli (fig. 221).
Description du pavement, avant transformation du début du XXe siècle.
Bordure externe, filet double denticulé extérieurement ; partie centrale constituée de 52 carrés dentelés sur pointe, au point d'intersection de deux filets, disposés dans les octogones définis par des triangles dentelés également reliés par des filets. De part et d'autre, filets doubles sombres puis blancs.
Intérieur du pavement initialement constitué de trois rangs de trois carrés et deux demi-carrés aux extrémités, reliés diagonalement entre eux et au cadre par des croix obliques et séparés par des losanges dentelés effilés à pointes. Motif du sud au nord : nœuds de Salomon accostés de fleurons triangulaires, tresses longilignes définissant une croix oblique avec triangles dentelés, damiers à trente-six cases.
Pavement transformé par l'insertion de deux mosaïques de défunts. La première, au sud-ouest, est celle de Quadratianus. La seconde, au nord-est, n'a conservé que le compartiment supérieur, identique à celui de Quadratianus avec couronne tressée rayonnante accostée de quatre fleurons de lotus, et croix grecque pattée (ou croix potencée) à partie centrale de carré dentelé sur pointe. L'introduction de la mosaïque de Quadratianus a nécessité la réfection du troisième carré de nœuds de Salomon, immédiatement au-dessous de l'épitaphe.
Dimensions. Ensemble du pavement : 4,09 m x 3,23 m ; cadre : 4,02 m x 3,15 m ; bordure : 0,35 m (partie centrale : 0,25 m, les côtés et diagonales des carrés : 0,09 m et 0,12 m). Compartiments du premier et du deuxième rang : 0,67 m x 0,63 m (cadre inclus : 0,55 m x 0,52 m (ext.), 0,49 m x 0,47 m (int.) ; demi-damier : 0,33 m x 0,62 m (ext.), 0,23 m x 0,44 (int.) – cubes 0,07 à 0,08 m–.
Compartiment supérieur du deuxième défunt : 0,72 m x 0,78 m (ext.), 0,55 m x 0,60 m (int.) ; couronne : 0,55-0,31 m.
Couleurs. Bordure : noir/brun rouge/blanc (2)/brun rouge/noir/vert (filet entre les triangles) ; carrés sur pointe et triangles : noir/vert/blanc. Trait entre les carrés : vert. Côté intérieur de la bordure : noir/brun rouge/blanc (2)/brun rouge/noir.
Couleurs de la mosaïque de Quadratianus - cf. corpus, notice mosaïque A.30. Noeuds de Salomon : noir/brun rouge et vert. À noter que le cadre refait porte un filet double, brun rouge/noir (denticules brun rouge), alors que le demi-cadre non refait a, en bas, un filet double brun rouge/vert (denticules brun rouge). Losanges allongés : noir/vert/brun rouge et rose/vert/blanc, cube central noir. Cadres du deuxième rang : noir/brun rouge/blanc (2)/brun rouge/vert. Tresse (câble) : noir/brun rouge/vert/blanc/vert/brun rouge/noir (les tesselles vertes et brun rouge sont quelque peu mélangées). Triangles : noir/brun rouge et vert/vert/blanc/noir. Cadre à damier, au troisième rang : noir/brun rouge/blanc (2)/brun rouge/noir. Cases monochromes avec suivi de la couleur en oblique ; les couleurs des trois dernières rangées étant visibles, il est aisé de déterminer la composition de la grille (14, blanc/10, brun rouge-abréviation R-/6, noir/6, vert – dont une diagonale –) d'après le schéma.

Couronne du deuxième défunt. Cadre : noir/blanc(2)/brun rouge/noir. Couronne : noir/brun rouge (2)/vert/blanc/vert/bnm rouge (2)/noir. Croix : noir/vert/brun rouge/vert/, un cube central blanc.

Fig. 220. Vue prise en 1906 depuis la pièce XV (probablement du bloc à droite de la fig. 119), en direction du nord-ouest. Elle montre le pavement géométrique de la pièce XVI – surélevée d’une marche – dans lequel est insérée la mosaïque la plus récente de Quadratianus, et les cuves baptismales b et c. On observera le mur entre les pièces XVI et XII. C’est la seule photo actuellement connue du secteur nord de la basilique. Fonds Prélature.

Fig. 221. Pavement géométrique de la pièce XVI tel qu’il est présenté au musée d’Enfidha. L’épitaphe de Quadratianus surimposée à la colonne de gauche des motifs appartient bien au pavement tel qu’il fut trouvé en 1906 (cf. fig. 220). Fa mosaïque la plus ancienne du même Quadratianus découverte sous le pavement a été intégrée au début du XXe siècle dans ce même pavement, à l’emplacement d’une mosaïque disparue – colonne de droite – dont il subsistait cependant la couronne en tête de l’épitaphe, identique à celle de la mosaïque supérieure de Quadratianus.

Fig. 222. Mosaïque originelle de Quadratianus.

Fig. 223. Mosaïque la plus récente de Quadratianus.
131• On prendra en considération l'abstraction de la composition. L'attention n’est pas polarisée par des compositions végétales ou animalières. Est-ce à dire que les trois motifs de panneau, si répandus dans l’art de la mosaïque, ne soient pas susceptibles d’acquérir une identité chrétienne dans une église ? Cela est évidement exclu pour le motif des nœuds de Salomon28, présent sur le compartiment inférieur de la mosaïque de Fortunatus A.21 (fig. 306).

Fig. 224. Reconstitution du pavement géométrique de la pièce XVI avant l’insertion des deux mosaïques funéraires dont celle, la plus récente, de Quadratianus.

Fig. 225. Reconstitution du pavement de la pièce XVI, dans l’état où il fut trouvé en 1906
132• Le motif central de la croix oblique délimitant des triangles dentelés suggère un rapprochement avec le pavement du chœur oriental où il se retrouvait dans deux carrés, au nord-est de la composition (fig. 132) et au-dessous de l'épitaphe de Spendeu (fig. 131). Ce même motif était reproduit au moins douze fois sur les deux panneaux latéraux du baptistère de la grande basilique de La Skhira29.
133• L'introduction du pavement de Quadratianus a supprimé deux carrés de nœud de Salomon et le demi-carré du haut. Elle a obligé, en outre, à refaire le troisième carré30. Du pavement primitif, à cet endroit, il ne subsiste que la moitié du carré en bas. Une ligne verticale sépare du reste de la mosaïque le pavement de Quadratianus et le carré refait ; elle coupe toute la rangée de losanges dont elle ne laisse que la partie de droite.
134L'intention de soin dans l'insertion du pavement de Quadratianus se vérifie dans sa disposition parfaite contre la bordure du haut et de gauche. La largeur de la mosaïque a été calculée de façon à ce que seule la bande des nœuds de Salomon soit affectée. La ligne de séparation, tirée avec rectitude, passe rigoureusement au milieu des losanges. Et on a cherché à refaire le troisième carré de nœud de Salomon de la façon la plus fidèle possible - mais pas totalement - ! (cf. n. 30). Pour la mosaïque du deuxième défunt, afin que la reconstitution soit harmonieuse, on laissa le demi-carré qui devait subsister non plus en bas mais en haut. Toutefois les dimensions du compartiment supérieur de la mosaïque étant supérieures à celle du damier, les quatre losanges furent partagés, et ceux de gauche et du bas reconstitués maladroitement – mais peut-être simplement... en 1906 !
L'ENVIRONNEMENT DES CHAPELLES XV-XVI
LES NIVEAUX
135Le sol de la pièce XV se situe une marche en dessous de celui de la pièce XVI (fig. 220). La présence de deux colonnes, une à chaque extrémité de la marche, est attestée sur le croquis partiel de la fig. 15 de Upp. I, reprise ici. On considérera donc que le sol de la première mosaïque de Quadratianus était le même que celui de la pièce XV, en se fondant sur le témoignage de l'abbé Emmanuelli à propos de la dénivellation de "vingt centimètres" entre les deux mosaïques du même défunt.

Relevé conservé aux archives de l’INP.
(fig. 15. Côté nord, développement à l’est des cuves baptismales. En haut, la localisation du pavement géométrique avec l’épitaphe de Quadratianus - cf. Upp. I)
136La cote des sols des pièces XV et XVI sera estimée à + 11 cm et + 28 cm.
137En effet, les fondations du mur latéral nord de la basilique byzantine qui enjambent la pièce XV (fig. 119 et 227) reposent sur un niveau à la cote + 28 cm. On observe immédiatement dessous un "premier" sol à + 11 cm. On déduira que les anciens sols à + 11 cm et + 28 cm de la pièce XV correspondent aux niveaux des deux mosaïques de Quadratianus, pièce XVI.
LE MUR EST
138Le mur est des pièces XV-XVI fait partie d'un alignement nord-sud dont le tronc central est le mur du fond de l'église à l'époque de l'abside b. Dans la partie sud de la pièce XV, la maçonnerie du mur est épaisse de 0,83 m. Elle relie les fondations du mur latéral nord de la basilique byzantine au tronc central qui fut réutilisé à l'époque byzantine (cf. chapitre précédent). Cette maçonnerie est d'époque byzantine. On ajouterait qu'elle se superpose à un mur antérieur si cela n'excluait l'hypothèse d'une large ouverture - porte à deux vantaux - à l'état précédent.
139Paradoxalement, c'est plus au nord, pièce XVI, que l'on peut observer présentement un état de ce mur antérieur à la reconstruction byzantine. L’élément indicatif en est un fut de colonne sans sa base (fig. 229). Le qualificatif de réemployé serait erroné. On se rappelle en effet la présence de deux fûts de colonne semblables dans la colonnade sud du premier état de l'église, l'un observé sur la photo 108, l'autre dégagé sans sa base près de la mosaïque de Bernacla (fig. 54, 75, 77). Ces fûts appartenaient à une colonne que l'on avait cassée avant de réemployer... sa base ailleurs. Le mur de part et d'autre du fût, fig. 229, est évidemment postérieur.
140Une extension des investigations au nord et à l'est serait seule susceptible de déterminer la raison d'être d'une colonne très probablement encore en place, intacte, à l'époque du pavement géométrique de la pièce XVI.
LIEN AVEC LE COMPLEXE BAPTISMAL
141Le sol du pavement géométrique de la pièce de Quadratianus à + 28 cm est surélevé par rapport aux mosaïques qui entouraient la cuve carrée : pièce XII, cote - 2 à - 4 cm, soit deux marches d'écart ; mosaïque du cerf et de la biche à + 7 cm, soit semble-t-il à peu près le niveau de la pièce XV-XVI à l'époque de la sépulture de Quadratianus.
142Cette surélévation n'est pas suffisante pour conclure à un espacement dans le temps, considérable. Ce pavement se situe à la même hauteur que la mosaïque de Ciionisia. Au surplus, la première mosaïque de Quadratianus, à + 11 cm, ne pouvait être très distante chronologiquement de celle qui lui succéda. Leur place dans l'évolution de la typologie des mosaïques d'Uppenna le confirmera à partir d'autres données (cf. corpus des mosaïques).

Fig. 226. Vue prise depuis la pièce XVIII, d’axe nord-nord-est-sud-sud-ouest. Au centre de la photo – de gauche à droite – mur latéral nord de l’église de l’état de l’abside c, époque byzantine. Au deuxième plan, le sarcophage des fig. 115-116, 118.

Fig. 227. Vue prise depuis la pièce XV, d’axe nord-sud. Cette photo suit le même mur latéral nord, un peu plus à l’ouest (le mur est de la pièce XV – mur de séparation entre les pièces XV et XVIII – se situe à droite sur la fig. 226, à gauche au premier plan sur la fig. 227). Cliché à rapprocher de la fig. 119.

Fig. 228. Vue prise d’axe est-ouest. Au centre de la photo, la pièce XIV ; au deuxième plan, « l’espace » XIII.
UNITÉ ET ÉVOLUTION DU COMPLEXE BAPTISMAL
143La comparaison de la photo 220, prise en 1906, et des photos 204-205 soulève d'évidentes interrogations qui portent sur l'évolution de la ligne de séparation des pièces XI-XII et XV-XVI.
144Le mur que l'on observe sur le plus ancien cliché, composé d'alternance de piliers et de maçonnerie, ne reposait pas sur la bordure de la mosaïque géométrique de la pièce XII. Il semble par contre qu'il ait été édifié sur la bande de raccord (fig. 205). Toutefois, la partie en maçonnerie de ce mur est beaucoup moins large que le pilier (fig. 220, 205) et la preuve ne peut en être apportée. La ressemblance des motifs de la bande de raccord avec les petits carrés dentelés sur pointe de la bordure du pavement de la pièce de Quadratianus plaiderait pour une ouverture.
145Étant donné que le baptistère utilisé au moment de la double décoration de la pièce XVI - pavement exclusivement géométrique puis commémoration des deux défunts - était celui de la cuve b, et que les fidèles pouvaient contempler successivement les pavements XII-XVI et celui du cerf et de la biche, la question qui est posée est celle de l'agencement des différentes pièces du complexe baptismal et d'une communication directe des pièces XII-XVI. La réponse doit tenir compte des dénivellations.
146Deux hypothèses, au moins, peuvent être avancées, expliquant le mur de la photo 220 :
147Soit cette séparation existait, et il s'agissait donc de chapelles autonomes. Soit il y avait une communication entre les chapelles XII et XVI au moment de la pose du pavement géométrique. Il n'y avait pas de mur en maçonnerie, mais des piliers dont il reste sur le site les soubassements (cf. fig. 205). L'ensemble XI-XII-XVI constituait donc le Tau dont les éléments constitutifs ont pu avoir été apposés en plusieurs temps. Les 30 cm de dénivellation entre les pièces XII et XVI étaient obtenus par une double marche entre les deux premiers piliers qui recouvraient en partie la bande de raccord.
148Ce Tau définit le centre du complexe baptismal proprement dit qui communique néanmoins avec les pièces et surfaces adjacentes : la pièce X dont la décoration pourrait être antérieure (peltes à pompon), la pièce XV ouverte sur la pièce XVI, l'espace à l'est des pièces XV et XVI (présence de la base de colonne) et l'extérieur de la basilique par le côté ouest de la pièce XII.
149Cette reconstitution est séduisante et incite à retrouver, si ce n'est à imaginer, le parcours de la procession baptismale. Certaines basiliques d'Afrique livrent assez d'indices pour faciliter une telle recherche. Je ne suis pas sûr que la basilique d'Uppenna, malgré l'appréciation optimiste de Jean Lassus31, nous laisse disposer d'éléments suffisamment probants.
150On proposera néanmoins la trajet suivant : départ (ou passage) par la chapelle VIII-IX qui disposait probablement d'un autel et fut peut-être la salle d'instruction religieuse des catéchumènes32, passage en X et XI, moitié sud de ces pièces33, cérémonie baptismale en XI-XII, l'évêque se tenant au nord de la cuve baptismale à l'emplacement actuel de la cuve c34. Les nouveaux baptisés étaient ensuite temporairement divisés en deux groupes, dans l'hypothèse où le sacrement était conféré lors de la même cérémonie à des personnes des deux sexes, et revêtus de l'aube blanche, les uns peut-être dans la partie ouest de XII, les autres en XVI. Le cortège reprenait forme, se dirigeait vers le sud, en traversant XVI, XV35, avec la perspective de l'édicule des martyrs. Le groupe se reformait autour de l'autel du chœur oriental.
151Cette reconstitution ne saurait s'affranchir de la nécessité d'expliquer l'occlusion ultérieure du cheminement XII-XVI, attestée par l'érection du mur – fig. 220. Ici encore, nous sommes en mesure de proposer deux hypothèses. 1° Elle a été réalisée au moment de l'insertion de la deuxième mosaïque de Quadratianus et de celle d'un autre défunt. La pièce XVI est isolée (maçonnerie entre les piliers) et (re)prend une vocation funéraire. 2° La fermeture de cette pièce s'est produite lors de l'occupation de la basilique par les Byzantins, contemporaine de l'inhumation de l'évêque Honorius et de la célébration de sa mémoire. Elle aurait été alors synchronisée avec l'élévation du mur X-XI dans sa partie sud et avec une restauration du mur du bas-côté nord devant la chapelle XI.
6. LE BAPTISTÈRE C
152Depuis sa découverte en 1881 par Cagnat et son identification en 1901 par Gauckler, l'existence de cette cuve en rosace à huit alvéoles a été souvent citée et son dessin quelquefois même reproduit dans le cadre de la nomenclature des bassins des églises d'Afrique se rattachant à cette typologie36.
EMPLACEMENT ET FORME DE LA CUVE
153Son emplacement, immédiatement après la cuve b, décalé vers le nord, s'explique par l'impossibilité de constituer une assise stable sur le baptistère précédent. L'élargissement du quadratum vers le nord a pour conséquence que ce baptistère est beaucoup plus proche de la nef latérale nord de la basilique de cet état. Il n'y a plus l'équivalent du vestibule (XI) et l'ensemble du complexe baptismal était à l'évidence bien plus réduit.
154L'état actuel de la cuve est à peu près celui qui était observable en 1905-1906, avec seulement cinq alvéoles intacts. On comparera la photo 220 – de 1906 – et les photos 230, 232, 234.
155Or la description qui en est faite est celle d'une cuve avec sept alvéoles, le huitième étant brisé ou ayant pu être converti en escalier37. Cette description remonte à Cagnat. La fig. 233, provenant de la plaque MB 734 du musée du Bardo, donne cette représentation et offre une comparaison avec la cuve polylobée d'Henchir Hakaima. Mais nous ne disposons d'aucun cliché du baptistère permettant d'authentifier cette forme et surtout de déterminer si le huitième côté avait été retrouvé cassé ou s'il avait été transformé en marche d'escalier.
156La forme de la cuve (cf. fig. 195) est celle d'un cercle supérieur de 1,22 m de diamètre, sur le pourtour et à l'extérieur duquel avaient été placés les huit lobes de 34 cm d'ouverture, de 29 cm de profondeur, et d'une hauteur de 42 cm, les indentations entre les alvéoles ayant une largeur de 14/16 cm. La cuve supérieure a un diamètre de 82-83 cm en haut, de 80 cm à la base, 44-45 cm plus bas. La cuvette inférieure, également cylindrique, dont le diamètre est de 54 cm, a une profondeur de 28 cm. Le fond a disparu. Il est possible d'envisager qu'il ait été constitué d'une plaque de marbre, qui aurait été ôtée, ou de mosaïque.
157La mesure de la surélévation de la cuve ne permet pas de déterminer de manière incontestable la hauteur du sol correspondant.
158Cette cuve était entourée de mosaïque, l'arrachement à 1,20 m au-dessus du niveau de la mosaïque de la pièce XII, à 11 cm sous le faîte conservé de la margelle, semble donner le niveau du sol du baptistère. Cette cote signifierait donc une surélévation de 50 cm par rapport au sol de la nef du même état, surélévation qui n'est en soi pas anormale puisque nous avons vu qu'une mosaïque, celle de Ciionisia, était surélevée d'environ la même hauteur par rapport à des mosaïques comparables du quadratum au sol 1. Cette surélévation à 1,20 m aurait pour double conséquence, dans notre recherche de l'évolution du bâtiment ecclésial, d'expliquer à la fois l'arasement de tous les murs du secteur nord de l'état précédent, la cote de + 1,20 m étant la cote maximale observée, et de rendre totalement vierge le plan de la basilique byzantine de cet état.
159Cette surélévation de 1,20 m n'est pourtant pas la conséquence de l'élévation du sol côté nord. Elle est la condition de la réalisation d'une cuve baptismale qui s'appuie sur le sol du niveau précédent et dont la profondeur de la cuve, par ailleurs comparable à celle du baptistère précédent, imposait une telle surélévation. La question est donc de savoir si cette hauteur, conditionnée par la dimension de la cuve, a entraîné dans tout le secteur latéral nord un exhaussement d'une telle amplitude.
160À défaut de pouvoir répondre avec certitude, on observera cependant que la construction de la cuve fait succéder en élévation une double géométrie. Dans la partie inférieure, jusqu'à + 70 cm, un carré approximatif de 2,13 m (faces nord et sud) x 2,08 m (faces ouest et est), avec aux quatre angles des blocs rectangulaires de 30-35 cm constituant peut-être les sous-bases de colonnettes ou de piliers autour de la cuve (cf. fig. 231-232) que l'on pourrait mettre en relation avec un goût des architectes africains de la période byzantine pour la coupole38. A partir de + 70 cm, la forme devient celle d'une croix grecque par élargissement de la maçonnerie et donc débordement par rapport aux "sous-bases" des quatre coins.

Fig. 229. Mur est de la pièce XVI (mur de séparation XVI-XVIII), fût de colonne sans sa base. Vue prise d’axe sud-ouest-nord-est.

Fig. 230-232. Cuve baptismale polylobée état c ; fig. 231, angle nord-ouest ; fig. 232, face est.

Fig. 233. Plaque de verre comparant les cuves d’Henchir Hakaima et d’Uppenna. MB 734.

Fig. 234. Cuve baptismale c, faces nord et est.

Fig. 235. Arrivée de la canalisation d’eau à l’extérieur de la chapelle à abside VIII-IX (correspondance fig. 236).

Fig. 236. Bassins au nord de la chapelle à abside VIII-IX. Axe de prise de vue ouest-est (autre vestige d’amenée d’eau, fig. 187)
161Il est donc possible d'envisager que le niveau général de l'édifice ait été égalisé à + 70 cm et que la cuve apparaisse surélevée dans un caisson en forme de croix grecque, peut-être surmonté de quatre colonnettes ou piliers, mais dont le revêtement voire le parement en mosaïque a disparu.
162Cette hypothèse est la seule qui puisse accréditer l'idée d'une transformation d'un alvéole en marche. Le niveau de la base des alvéoles se trouve à 17 cm au-dessus de la cote + 70 cm, ce qui correspond exactement à une marche.
LA SYMBOLIQUE DE LA FORME
163On aurait tort de justifier le développement des cuves à huit alvéoles uniquement par des considérations esthétiques, certainement très prenantes puisque le dessin du cercle entouré de huit lobes est un des plus harmonieux qui soient. Bien des symboliques se rattachent à cette forme associant, pour les chrétiens, les bras de la croix et l'oblique des quadrants du chrisme. Une telle symbolique plonge dans des formes ou réalisations bien plus anciennes. C'est ainsi qu'on a pu faire remonter le plan de bâtiments importants, liés d'ailleurs assez souvent au baptême, à des prototypes d'édifices à plan circulaire et polygonal de l'époque romaine39, et que pour la Tunisie, l'héritage de l'étoile à huit branches, symbole de Baal Hammon, a pu même être avancé40.
164Cette forme se retrouve donc dans des églises, dans le contour de baptistères41, dans celle de cuves baptismales, sur des tables d'autel42dont elle constitue la catégorie la moins courante mais "peut-être la plus prestigieuse"43, sur des carreaux décoratifs de terre cuite44, etc.
165Mais comme l'a défini C. Cecchelli, le cercle (unité), la croix, les symboliques des nombres quatre et huit sont complémentaires45. Le baptistère byzantin d'Uppenna en porte témoignage46.
166La symbolique baptismale du chiffre huit est celle du huitième jour, à la fois jour de circoncision chez les juifs – or, le baptême est pour les chrétiens le signe de l'Alliance nouvelle – et jour où le Christ est ressuscité, le premier jour après le sabbat, pour nous rendre la vie par une circoncision spirituelle ainsi que l'exposait de manière tout à fait solennelle saint Cyprien dans la lettre conciliaire à Fidus (Ep. LXIV, IV, 3) concernant le baptême des enfants, lettre cosignée par soixante-six évêques47.
167Toutefois une difficulté demeure pour justifier la référence dans un baptistère à un tel nombre car, même si le chiffre huit lie intimement circoncision et baptême, saint Cyprien, suivi sur ce point par saint Augustin, précisait qu'à la différence de la circoncision chamelle, la circoncision spirituelle, c'est-à-dire le baptême, pouvait et même devait éventuellement être conféré au nourrisson avant le huitième jour.
168Dans le sermon pour le dimanche de l'octave de Pâques, saint Augustin montre comment l'Église avait concilié la fidélité au commandement de Yahvé à Abraham fondant l'Alliance du peuple élu (Genèse 17) et les contraintes inhérentes à une très forte mortalité infantile qui impliquaient qu'il n'était pas toujours possible d’attendre seulement huit jours, en faisant du huitième jour le terme des fêtes en l’honneur de ce sacrement : "Ce huitième jour est donc l'emblème de cette vie nouvelle qui nous attend à la fin des siècles...Voilà pourquoi, c’est le huitième jour que se terminent les fêtes du sacrement des enfants" (Sermon CCLIX,2).
169Dans la courte exhortation prononcée le même jour, saint Augustin s'adresse aux nouveaux baptisés : "Vous qui venez d'être baptisés et qui terminez aujourd'hui le mystère de vos octaves", et revient sur la signification du huitième jour (Sermon CCLX).
170Cette symbolique du chiffre huit dispense-t-elle de rechercher la raison d'être de ces alvéoles dans la pratique de baptêmes simultanés ? Gauckler, dans sa communication du 20 septembre 1901, à l'Académie des Inscriptions, avait établi une telle relation48. Son hypothèse ne fut pas, par la suite, retenue. La faible dimension des alvéoles constitue en effet un obstacle à la représentation que nous voudrions nous faire de la manière dont ce sacrement pouvait être administré, en même temps, à plusieurs catéchumènes. Sans prétendre développer cet aspect concernant la liturgie baptismale, et étant entendu que l'immense majorité ou la totalité des baptêmes conférés dans cette cuve l'était de manière individuelle, il me semble néanmoins que cette citation de saint Augustin sur le huitième jour des fêtes du sacrement des enfants ne doit pas nous inciter à exclure l'utilisation fonctionnelle de ces alvéoles à cette occasion.
7. L'EAU DES CUVES BAPTISMALES
171Dans la lettre du 23 février 1905 (cf. Upp. I, fig. 61, 62 et p. 217-218) adressée à Gauckler, Robin signale qu'il a mis au jour un important réseau d'adduction d'eau qu'il suppose être celui de la cité d'Uppenna, et le canal de dérivation qui amenait l'eau au baptistère. Ajoutons qu'en effet "le baptême doit avoir lieu dans l'eau courante dans la mesure du possible"49.
172Actuellement, nous observons, en ce qui concerne l'édifice chrétien :
- un conduit de 11 cm de diamètre, à la base des fondations de la cuve byzantine, au milieu du côté nord (fig. 234). Malheureusement, le fond de la cuve c étant cassé, nous ne pouvons préciser la communication. Il s'agit d'un conduit d'écoulement de l'eau de la cuve.
- à l'arrière de la chapelle nord à abside (IX), c'est-à-dire en VII (fig. 236), les restes de deux bassins communiquant entre eux. Le plus proche du baptistère a environ 3,60 m x 0,65 m ; les dimensions du second sont plus importantes mais ne peuvent être indiquées ; on se trouve ici à la limite des fouilles (il a été dégagé sur 3,75 m x 0,85 m). On retrouve la canalisation après la sortie des bassins sous le mur en oblique qui s'adosse au mur absidial de la chapelle IX (fig. 235). Ce système d'amenée d'eau est celui de la cuve carrée.
- Enfin, sur la partie extérieure des murs des chapelles IX (côté est) et X, une saignée de 10 cm de profondeur et de 16 cm de largeur (fig. 187). Il est probable que lors de la surélévation du sol de l'église, à l'époque byzantine, on a continué à conserver la même canalisation à l'extérieur de l'édifice jusqu'à la chapelle IX, et qu'à partir de là, après un coude vertical de 80 cm de haut environ, on a fait reposer la nouvelle canalisation contre le mur.
Notes de bas de page
1 Étant donné le retour vers l'intérieur des deux extrémités, il importe de prendre en considération les deux mesures. La première correspond à dix pieds romains (et le rayon du cercle d'abside à huit).
2 Aucune représentation satisfaisante n'a été donnée dans le calque de Robin, l'avant-projet de plan et le plan Gauckler-Sadoux. Seul l'avant-projet de plan marque la dissymétrie axiale, mais il enferme l’abside dans un cadre rectangulaire. Le plan Gauckler-Sadoux cumule les deux erreurs.
3 Rappelons la distance de 0,92 m entre le bord est de la base de colonne symétrique et le mur est. On admettra que, côté ouest, la largeur était du même ordre. Sur la fig. 26 (Upp. I), le compartiment de la mosaïque avec le ne saurait déborder l'angle sud-ouest de la base de colonne (en prenant comme repère la position centrale du
). La largeur de ce tableau, trait à trait, est de 65 cm au musée d'Enfidha. Le compartiment floral inférieur dispose d'une surlargeur de trois centimètres de chaque côté, en raison de la texture de la bordure composée de trois filets au lieu d'un. L'axe médian de l'ensemble de la composition, donc de l'épitaphe, est déterminé par la branche verticale du chrisme, même si on n'exclut pas qu'il y ait deux mosaïques funéraires en continuité (cf. corpus des mosaïques).
4 Bien que le fond soit différent, cette cuve offre des ressemblances avec la première cuve de l'église près de Kelibia (cf. Chr. Courtois, "Sur un baptistère découvert dans la région de Kelibia", Karthago VI, 1955, p. 100).
5 Lampe fig. 1941, typologie Deneauve XI B, "lampe à bec arrondi, rebord galbé orné de sillons rayonnant autour d'une petite cuvette traversée de l'orifice de remplissage" (L.= 9,4 cm, l.= 6,4 cm, h.= 3,3 cm), cf. J. Deneauve, Lampes de Carthage, Paris, 1975 (cf. lampe 1126, pl. CII).
Lampe fig. 1942, typologie XI A, "lampe à bec arrondi, rebord décoré de deux rangées de globules", double orifice (L.= 9 cm, l.= 6,6 cm, h.= 3,5 cm), cf. Deneauve, lampes 1115 et 1119, pl. CI. Datation : "Lampes de la fin du IIIe et du début du IVe siècle". Ces deux lampes sont conservées à l'INP.
6 Base : N. 0,54 / E. 0,54 / S. 0,54 / W 0,52 ; hauteur de la première marche 0,49 ; rebord de la première marche N. 0,52 m / E. 0,56 / S. 0,54 / W. 0,53 ; fond de la première marche N. 0,95 / E. 1,00 / S. 0,95 / W. 1,01 ; largeur de la première marche N. 0,23 / E. 0,205 à 0,225 / S. 0,21 à 0,225 / W. 0,195 à 0,205 ; hauteur de la seconde marche N. 0,36 / E. 0,34/S. 0,335 / W. 0,335 ; rebord de la seconde marche N. 0,97 / E. 1,01 / S. 0,97 / W. 1,01 ; fond de la seconde marche N. 1,38/E. 1,39/S. 1,36/W. 1,40 ; largeur de la seconde marche N. 0,19 / E. 0,20 / S. 0,18 / W. 0,20 ; hauteur de la troisième marche N. 0,25 / E. 0,25 / S. 0,35 / W. 0,35 ; rebord supérieur N. 1,38 / E. 1,39 / S. 1,36 / W. 1,40.
7 Suivant qu'il était ouvert sur l'espace du quadratum actuel ou déjà séparé par le mur du collatéral nord.
8 La cuve b n'est pas tout à fait dans l'axe de la nouvelle pièce. Ses bords sont à 0,87 m du mur ouest et à 0,78-0,80 m du mur est. La contrainte découlant de l'emplacement de la cuve a serait néanmoins très largement suffisante pour rendre compte de cette dissymétrie.
9 Les dimensions portées sur le calque de Robin sont : épaisseur du mur 0,80 m, ouverture 0,95 m.
10 Référence 14 K 02 de ce type de composition chez Kl. Schmelzeisen, Römische Mosaiken der Africa Proconsularis. Studien zu Ornamenten, Datierungen und Werkstätten, Francfort, 1992, p. 385.
11 T. Ghalia, dans son étude sur ce motif que l'on rencontre également à Hergla, dans la nef centrale, panneau N (cf. Hergla et les mosaïques des basiliques chrétiennes de Tunisie, plan, décors et liturgie, thèse de doctorat, Université d'Aix-Marseille, 1986-1987, p. 125-143, [thèse publiée sous ce titre par l'INP, 1998]), met à juste titre l'accent sur la vocation de ce motif à se dérouler sur des espaces importants (p. 136), ouverts (p. 137). Une telle composition "nécessiterait peut-être un recul permettant de la cerner visuellement comme dans la basilique de Mariana, en Corse, estimée au Ve siècle, de Son Peretó de Majorque à l'époque byzantine" (p. 140).
12 Les bois palmés et le pelage tacheté caractérisent le daim (en ce qui concerne la robe, les jeunes daims). À La Skhira on trouve des représentations comparables, M. Fendri précisant cependant, après enquête, qu'il s'agit du cerf local cervus elaphus barbarus (successivement, M. Fendri, Basiliques chrétiennes de La Skhira, Tunis, 1961, p. 32, et N. Duval, "Deux basiliques chrétiennes de Tunisie méridionale", Cahiers Archéologiques, t. XIII, 1962, p. 276 n.3).
13 J. Vaultrin, "Les basiliques chrétiennes de Carthage", III, Basilique de BirFtouha, Revue Africaine, 1932, p. 254-258 ; G. Lapeyre, "La basilique chrétienne de Tunisie", Atti del IV Congresso di Archeologia cristiana, 1938, t. 1, p. 230-231. À noter que le rapprochement entre les pavements de Bir-Ftouha et d'Uppenna se renforce de l’existence des guirlandes de lauriers.
14 P. Gauckler, Basiliques chrétiennes de Tunisie, Paris, 1913, pl. XVIII. Étude iconographique par H. Stern, "Le décor des pavements et des cuves dans les baptistères paléochrétiens", Actes du Ve Congrès international d'Archéologie chrétienne, p. 381-390 (p. 382-384). On notera à Oued Ramel la présence, dans une salle voisine, du motif de l'oiseau dans le cercle-couronne (Gauckler, pl. XVIII).
15 G.-L. Feuille, "L'église de Iunca ", Revue Tunisienne, no41, 1er et 2e trimestres 1940, p. 21-45 (p. 23-26).
16 Ceci constitue la conclusion de l'étude de P.-A. Février : "Le type iconographique des quatre fleuves semble donc en relation directe avec le culte des martyrs et l’art funéraire..." ("Les quatre fleuves du Paradis", Rivista di Archeologia cristiana XXXII, 3-4, 1956, p. 179-199 (p. 197).
17 Les liens d'interdépendance dans une même représentation entre la scène des cerfs se désaltérant aux fleuves de la montagne du Paradis et les arbres qui composaient ce même tableau s'explicitent chez saint Cyprien dans sa lettre à Jubaianus, 73,10,3 : "L'Église, à l'instar du paradis, renferme à l'intérieur de ses murs des arbres fruitiers. Parmi eux, celui qui ne donne pas de fruits est arraché et jeté au feu. Ces arbres, elle les arrose de quatre fleuves, c'est-à-dire des quatre évangiles par lesquels elle répand les flots célestes de la grâce du baptême", (rapprochement et citation dans la communication de Mgr de Bruyne, "La décoration des baptistères paléochrétiens", Actes du Ve Congrès international d'Archéologie chrétienne, Paris, 1957, p. 341-369 (p. 353).
18 T. Ghalia, Hergla, op.cit., p. 137.
19 Cf. Y. Duval, Loca Sanctorum Africae, I, EFR, 1982 : notice 4, Carthage p. 10-11 ; notice 57, Tebessa, memoria de Heraclius et de six saints p. 123-128 ; voire pour la succession des médaillons, la mosaïque, à Carthage, de Perpetua( ?), Felicitas( ?), Speratus, Istefanus, Sirica, Saturas, Satuminus, notice 3, p. 7-10.
20 Diagonales des losanges : 53 cm-25 cm (int. 43 cm-20 cm), côtés 30 cm. Diamètre des cercles identique à la grande diagonale du losange (53 cm). Diagonale du carré entre les losanges 26 cm-20 cm (ext.-int.), côtés 20 cm. Couleur : losanges : (ext.-int.) gris ardoise/blanc/gris ardoise/vert (2)/crème/ocre jaune/gris ardoise/blanc. Même palette pour les carrés. Cercles : gris ardoise/blanc/gris ardoise/brun rouge et rose/gris ardoise. Aucun motif n'a subsisté à l'intérieur des cercles-couronnes sauf, semble-t-il, un bouton de fleur (fig. 211). Entre les différentes figures géométriques, lignes brisées de couleur ocre jaune ; entre les lignes, tesselles : brun rouge, rose, crème.
21 Salle J, partie est, vaisseau sud, cf. T. Ghalia, Hergla, op.cit., p. 146-148. Egalement à Carthage-Dermech, salle au nord de l’abside : P. Gauckler, Basiliques chrétiennesde Tunisie, op.cit., p. 11-17 et pl. I.
22 Bordure : gris ardoise/blanc(2)/gris ardoise. Partie centrale dentelée : gris ardoise/vert/ocre jaune et crème/brun rouge/rose/blanc/rose/brun rouge/ocre jaune et crème/vert/gris ardoise.
23 Sur l'environnement des baptistères, N. Duval, "L'évêque et la cathédrale en Afrique du Nord", XIe Congrès international d'Archéologie chrétienne, EFR 123, vol. I, p. 345-403 (p. 364-367 et 388-389).
24 L'ordre de succession des représentations de mosaïques dans le manuscrit est compatible avec un emplacement du pavement aux deux chrismes soit dans la chapelle VIII-IX, pièce de "[.. ]ta dulc[...]", soit en XII, pièce de Saturninus, soit en X, pièce de "Petrus" et de "[deposit]us est X kalendas", ce qui fait beaucoup ! Robin avait en effet pris quelques libertés avec l'ordre de présentation pour les mosaïques de la fin de la liste.
Cette mosaïque appartient, par la forme des chrismes, à la typologie des oeuvres du groupe II et en est contemporaine. Elle est donc nécessairement antérieure aux compositions géométriques des pièces X et XII et aurait donc été disposée, dans l'hypothèse d'une localisation en X et XII, sur un sol antérieur à celui de ces pavements. C'est impossible en XII, à partir de nos observations sur le terrain. C'est plus qu'improbable en X où tous les témoignages concernant des mosaïques correspondent à des productions ultérieures.
Son insertion en VIII-IX est tout à fait compatible avec, dans cette pièce, la présence des mosaïques du groupe II, l'existence d'au moins une autre mosaïque sans épitaphe, la dissociation constatée dans le cas du pavement de Feli[...] Serv[...] entre représentation du chrisme et texte d'épitaphe.
25 On le retrouve au Sahel, notamment dans l'église d'Henchir Sokrine, où l'épitaphe de Menas est insérée dans une position assez semblable à celle du défunt d'Uppenna (cf. F. Bejaoui, "À propos des mosaïques funéraires d'Henchir Sokrine (environs de Lepti Minus, en Byzacène)", L'Africa romana IX, 1991, p. 329-336, particulièrement planches VIII-IX.
26 Lettre de l'abbé Emmanuelli à son Archevêque :
"La mosaïque de Quadratianus qui doit être placée dans l'aile droite de la nouvelle église vient d'Uppenna et occupait une pièce à côté du baptistère. Dans cette pièce qui peut avoir trois mètres sur quatre, il y avait deux inscriptions : l’une a dû être enlevée depuis bien de longues années et l'autre est celle de Quadratianus dont voici le texte : Quadra / tianus / in pace / vixit an / nis LX de / positus / die Xʕ kal / octobres.
Après avoir enlevé la mosaïque, Fino trouva une autre inscription identique à celle ci-dessus, mais avec quelques petites variantes qui au fond signifient la même chose : Quadra / tianus / in pace / vixit an / nis LX re / cessit V / X kλ octb. Cette dernière inscription je l'ai fait mettre à la place qui manquait".
27 La Semaine paroissiale de Tunisie, 21 février 1909, p. 1239. L'abbé Emmanuelli précisait :"...la mosaïque no2 [texte reproduit avec recessit] est plus ancienne que la mosaïque no1. Elle a été trouvée à 20 centimètres au-dessous". On relira également le texte de la note trouvée insérée dans l'appendice du P.V. de la troisième Mission, probablement de la main de Mgr Labbe (cf. Upp. I, p. 295-296).
28 Sur l'histoire du motif des carrés à noeud de Salomon : G. Picard, "Les thermes du thiase marin à Acholla", Antiquités africaines, no2, 1968, p. 95-151 (p. 102).
29 M. Fendri, Basiliques chrétiennes de La Skhira, op. cit., p. 45, pl. J et XX. Le rapprochement est encore plus net entre la mosaïque de ce baptistère et le pavement du chœur oriental qui ont en commun le motif des fleurons lotiformes séparant les quatre pétales d'une fleur, en forme de fuseau (Uppenna, fig. 132 – La Skhira, même référence que précédemment).
30 En effet la ligne de séparation se prolonge très bas. De plus, dans chacun des quatre angles de ce carré, est représenté de façon schématisée un fleuron de lotus du même type que ceux qu'on retrouve autour de la couronne qui surmonte l'épitaphe de Quadratianus, alors que dans le demi-carré du bas qui n'a pas été refait, les fleurons sont beaucoup plus petits, triangulaires, et le nœud de Salomon plus à l'étroit dans le cadre.
31 "À Sabratha, à Uppenna, à Mactar, à Hippone, à Tipasa, ailleurs encore, il est possible de prévoir ainsi des trajets, qui traversent de part et d'autre du baptistère des salles propices aux cérémonies d'accompagnement", J. Lassus, "Les baptistères africains", XVII Corsodi cultura sull'arte ravennate. e bizantina, 1970, p. 251.
32 Le lien entre la chapelle à abside nord et le baptistère est attesté par la perspective visuelle qui permettait d’orienter ses regards depuis la pièce VIII en direction de l'emplacement de la cuve baptismale (la fenêtre en VIII-X et X-XI — ou seuil surélevé).
33 Cf. ce que nous avons indiqué de l'inexistence, à cette époque, de la partie sud du mur X-XI.
34 L'hypothèse d'un cheminement inverse, avec départ du chœur oriental, est envisageable. Elle placerait l'évêque au-dessus de la représentation des quatre fleuves descendant de la montagne du Paradis. Le lien avec l'eau vivifiante de l'ablution baptismale serait on ne peut plus explicite. La décision prise d'enterrer à cet emplacement l'évêque Honorius renforce cette proposition : il est pour toujours à la place qui était – et aurait dû être, s'il n'y avait eu la persécution – la sienne. Mais la présence antérieure d'une sépulture de l'autre côté de la cuve baptismale (cf. la mosaïque de [...]redi[...]) relativise la portée de cet argument.
35 Le cheminement de X à XV passe ainsi par cinq pièces dont trois majeures (XIXII-XVI). On retrouve ce nombre et cette répartition dans la basilique II de Sbeitla, dite de Vitalis (N. Duval, Sbeitla et les églises africaines à deux absides, I, BEFAR, 1971, p. 289, fig. 330). En outre, les salles III, IV, au sud, ont certainement des correspondantes à Uppenna, au nord (XIII-XIV...).
36 Principales références : R. Cagnat, Archives des Missions scientifiques, 3ème série XI, 1885, p. 20-21. P. Gauckler, CRAI1901, p. 603-604. R. Massigli, "Notes sur quelques monuments chrétiens de Tunisie", MEFR, t. XXXII, 1912, p. 3-26 (particulièrement p. 8-10). G. Lapeyre, La basilique chrétienne de Tunisie, op.cit., (Uppenna p. 210-211). Chr. Courtois (avec la collaboration de Cl. Poinssot), "Sur un baptistère découvert dans la région de Kelibia", op.cit., p. 98-123 (pour Uppenna fig. 6,15 p. 109, et p. 112-113 n. 15). N. Duval, "L'église du prêtre Felix (région de Kelibia)”, Karthago IX, 1958, p. 260 n. 264-265. J. Lassus, "L’archéologie algérienne", Libyca, t. VIII, 1960, p. 106-109 (à propos de la cuve de Mesloula). A. Khatchatrian, Les baptistères paléochrétiens, Paris, 1962, notice p. 93 ; fig. 260 a et b, p. 36 ; fig. 284 a, b, p. 39. N. Duval, "Les baptistères d'Acholla (Tunisie) et l'origine des baptistères polylobés en Afrique du Nord. Études d'archéologie chrétienne nord-africaine - IX", Antiquités africaines, t. 15, 1980, p. 329-343 (sur les huit cuves à alvéoles recensées, Acholla, Henchir Hakaima, Hergla, Mesloula, Sfax - 1 et 2-, Sidi Mansour, Uppenna, Zaghouan : cf. p. 335 et n. 5 et 6). P. Testini, Archeologia cristiana, Bari, 1980, p. 633.
37 R. Massigli, MEFR, 1912, op.cit, p. 8. G. Lapeyre, "La basilique chrétienne de Tunisie", op.cit., p. 210-211. N. Duval, "Les baptistères d'Acholla", op.cit., p. 335.
38 Hypothèse évoquée par N. Duval pour le célèbre baptistère dit de Kelibia, en liaison avec l'exemple d'un petit martyrium proche de Sbeitla (l’auteur précise cependant que la coupole ne fut pas une innovation byzantine pour les baptistères d'Afrique) : N. Duval, "L'église du prêtre Felix", op.cit., p. 258 n. 253.
39 H. Windfeld-Hansen, "Édifices antiques à plan central d’après les architectes de la Renaissance et baptistères paléochrétiens", Actes du Ve Congrès international d'Archéologiechrétienne, 1954, p. 391-399. F. Tolotti, "Mausolei paleocristiani con vestibolo biapsidato. "Quaeritur inventus colitur", Miscellanea in onore di Padre Umberto Maria Fasola, t. II, Rome, 1989, p. 797-812 (mausolée constantinien contre la basilique des Saints-Pierre-et-Marcellin, mausolées des Saints-André-et Pétronille contre le vieux Saint-Pierre).
40 E. Schneider, "Le baptistère d'El Gaalla", IBLA, no175, 1995, 1, p. 85-106 (p. 93).
41 Baptême et forme du baptistère octogonal explicitée par les huit distiques du baptistère de Sainte-Thècle à Milan : O. Perler, "L'inscription du baptistère de Sainte-Thècle à Milan et le De Sacramentis de Saint-Ambroise”, Rivista di Archeologiacristiana, XXVII 1-4, 1951, p. 145-166.
Le baptistère de Siagu, près d'Hammamet, cumulait une architecture octogonale et une cuve, malheureusement disparue, octogonale. L'ensemble présentait ainsi probablement la plus explicite célébration du chiffre huit, relativement près d'Uppenna (synthèse dans N. Duval, "Le chœur de l'église de Siagu (Tunisie)", Felix Ravenna, 4e série, CXXVII-CXXX, 1984-1985, p. 159-199 (p. 190-195).
42 E. Chalkia, "Le mense paleocristiane", Studi di Antichità cristiana, vol. XL VII, Rome, 1991, (particulièrement la mensa de Lechaion - Grèce - p. 160 et fig. 20).
43 N. Duval, "Quelques tables d'autel de Tunisie", Mélanges d'archéologie et d'histoire offerts à Charles Saumagne, Les Cahiers de Tunisie, t. XV, 1967, p. 209-221, citation p. 216. Cette appréciation concerne le célèbre disque polylobé de Carthage Dermech-Douimès avec la proclamation Si Deus pro nobis quis contra nos entourant la croix aux extrémités pattées, publié par le Père Delattre en 1896 (Cosmos - 21 mars 1896 - p. 501-502), et commenté par Monceaux (Hist. Litt., IV, p. 448). N. Duval émet l'hypothèse que ce disque constituait une maquette de table polylobée ou un autel portatif. Autres références du disque polylobé : N. Duval, Sbeitla, I, op. cit., p. 44-45, et L. Ennabli, Les inscriptions funéraires chrétiennes de Carthage, III, Carthage intra et extra muros, INAA-EFR, 1991, p. 194-196, notice 294.
44 "Éventuellement, les rosaces à huit pétales sur les carreaux en terre cuite exposés au musée de Sousse, ayant servi à décorer les églises byzantines de la Byzacène, trouveraient ici un nouvel éclairage", E. Schneider, "Le baptistère d'El Gaalla", art. cité, p. 93.
45 C. Cecchelli, "Per una comprensione integrale della iconografia cristiana (con particolare riguardo ai battisteri)", Actes du Ve Congrès international d'Archéologie chrétienne, p. 371-379.
46 Cercle-unité : la cuvette inférieure et la forme de l'éventuel ciborium ; la croix grecque : le monument surélevé de 0,50 m par rapport au sol à + 70 cm ; le chiffre quatre avec les colonnettes ou piliers d'angle.
47 À propos de saint Cyprien : cf. V. Saxer, Vie liturgique et quotidienne à Carthage vers le milieu du IIIe siècle, Rome, 1969, p. 48-49. Sur la symbolique du chiffre huit chez saint Augustin : Lettre à Janvier (Ep. LV, XIII, 23) et développement dans le Livre quatrième sur le Baptême des Traités antidonatistes (XXIV, 31). Sur la justification du baptême des enfants chez l'évêque d'Hippone, on se reportera à J.-C. Didier, "Saint Augustin et le baptême des enfants", Mémorial Gustave Bardy, Revue des Études Augustiniennes, vol. II, 1-2, 1956, p. 109-129.
48 "Ce sont des bassins étoilés à six ou huit branches, qui forment autant d'alvéoles, où plusieurs catéchumènes pouvaient prendre place pour recevoir simultanément le baptême" (CRAI 1901, p. 604).
49 J.-Ch. Picard, "Ce que les textes nous apprennent sur les équipements et le mobilier liturgique nécessaires pour le baptême dans le Sud de la Gaule et l'Italie du Nord", XIe Congrès international d'Archéologie chrétienne, p. 1451-1468 (p. 1459-1461).
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