Les investigations de 1971 et des années ultérieures
p. 2-13
Texte intégral
Fig. 1-2. Photos prises en en 1971, avant le nettoyage du site.

Fig. 1. Partie centrale de la basilique. Vue prise de l’abside ; au fond, dans la partie en creux, le secteur martyrial. Axe de prise de vue ouest-est. Une tranchée, indice de tentative de fouille clandestine, est observable.

Fig. 2. Axe de prise de vue : nord-est-sud-ouest. On remarque, au premier plan, les deux cuves baptismales connues à l’époque, la cuve rectangulaire à gradins devant laquelle avait été disposée la sépulture de l’évêque Honorius, et au niveau supérieur, la cuve polylobée. Au fond, à gauche, l’abside.
N. Duval :"Plan provisoire et partiel" d’Uppenna, état antérieur à 1971.

Fig. 3. N. Duval, Les églises africaines à deux absides, II, Inventaire des monuments. Interprétation, 1973. Notice XIII : Uppenna, p. 87-106 ; plan p. 91, fig. 44.
Ce « plan provisoire et partiel d’après les documents d’archives et les ruines actuellement visibles » fait référence à un état des lieux antérieur aux investigations de 1971.
– BASILIQUE D'UPPENNA –

Fig. 4. Plan de la basilique d’Uppenna correspondant à l’état du site après les investigations de 1971 et des années suivantes. Relevé : S. Belhadj et D. Raynal ; mise au point par A. Bion. La numérotation des pièces, en caractères romains, commence par le secteur absidial, se poursuit par les chapelles nord et le complexe baptismal, puis par les chapelles et dépendances sud. Le numéro des mosaïques tombales découvertes au cours de ces travaux est précédé de la lettre C.
Ce plan est présenté en dépliant à la fin de Uppenna II (PL I).

Fig. 5. Les grandes lignes directrices du plan réapparaissent avec le nettoyage du site. Photo d’axe est-ouest, prise en 1971, après l’intervention du mois de juin. Au fond, les absides. Au moment de cette prise de vue, les côtés est (proches de l’objectif) et sud-est avaient été très incomplètement dégagés. La première abside et la première cuve baptismale n’étaient pas encore connues. Les taches blanches dans le quadratum correspondent à des mosaïques tombales, certaines mosaïques n’ont pas encore été découvertes.
SUR QUELQUES REPÈRES INITIAUX
1Il n'est pas souhaitable de définir dès maintenant, globalement, les différents états de la basilique d'Uppenna. Les expressions : état 1, état 2, état 3, s'appliqueront donc aux successions des phases d'évolutions de chacun des secteurs considérés.
2Cependant quelques affirmations, volontairement très limitées, s'avèrent, dès le début, indispensables pour fixer un minimum de repères, et éviter beaucoup de périphrases !
3□ Il y a trois absides superposées et trois cuves baptismales.
4Nous les appellerons a,b,c ; la plus ancienne abside et la plus ancienne cuve ont été découvertes en 1971. Il sera vérifié que les absides et les cuves a, puis les b, puis les c, sont respectivement contemporaines entre elles.
5□ Il y a deux inscriptions martyriales superposées (il y en eut peut-être une troisième, celle qui mentionnait les reliques de Julien). On se gardera d'autorité de faire une mise en correspondance automatique d'éléments qui sont au nombre de trois et d'inscriptions (actuelles) au nombre de deux.
6□ Il y eut, au moment de l'élévation de l'abside c, déplacement vers le nord de l'axe central de la basilique et surélévation importante des sols. On peut d'ores et déjà assurer que cette transformation majeure se fit à l'époque byzantine sans se satisfaire d'arguments de vraisemblance qui consisteraient à avancer que le dernier grand état d'une basilique africaine a de fortes chances d'être de l'ère byzantine ! La mosaïque de l'évêque Honorius, victime de la persécution de 484, que nous avons déjà présentée au tome premier (Upp. I, p. 160, 162, fig. 30-31), peut être à bon droit datée du début de l'époque byzantine1. Son emplacement, au niveau du sol de la cuve baptismale b, donc bien en dessous de la cuve polybée correspondant à l'abside c, implique une occupation de la basilique par les Byzantins antérieurement à la réfection d'ensemble, contemporaine de l'élévation de l'abside c.
7□ L'époque de la décoration d'un sol, abside ou pavement de chœur, n'est pas forcement celle de la réalisation ou de la mise en place de l'abside, du sol de la nef centrale. Elle peut lui être postérieure de beaucoup.
8□ Les sols. En prenant, comme seule base possible de référence, ceux de la nef centrale et des nefs latérales, quatre sols sont repérables contre le mur sud. On les observe fig. 6-7-8.
9Le premier correspond aux mosaïques que nous avons dégagées, et probablement à la grande majorité des mosaïques tombales d'Uppenna. Il est très irrégulier.
10Le second, à 8-10 cm au-dessus, est un sol de mortier de chaux et de sable, très friable, mince, affaissé. L'utilisation de l'église à cette époque est très douteuse.
11Le troisième, 22 à 28 cm au-dessus du sol 1 dans le secteur observé, est un sol de mortier de tuileaux régulier et horizontal. À son sujet, Robin écrivait à Gauckler, le 22 janvier 1905 : "J'ai trouvé dans la basilique d'Upenna certaines parties recouvertes d'un enduit au mortier de tuileaux, représentant une surface assez importante. À la suite d'un nivellement rapide, j'ai été amené à constater que cette aire se trouvait à un niveau supérieur de 0 m 20 à celui des mosaïques déjà découvertes." Enfin un quatrième sol à environ 70 cm au-dessus du précédent (jusqu'à 75 cm). Ce niveau supérieur correspond au sol de la basilique byzantine, tout comme l'abside et le baptistère c.
12Seul le troisième sol, en raison de sa régularité et du fait qu'on le retrouve dans des chapelles latérales (dans les chapelles VIII au nord, XXV au sud), pouvait être pris dans notre étude comme sol de référence. On lui donnera la cote 0 cm (sol 3=0 cm). Ainsi les pavements du premier niveau ont des cotes négatives. Ces cotes ont été établies en 1972 par M. Belhadj, architecte de l'INAA-INP.
13□ Le plan que je présente (fig. 4 et en dépliant à la fin de Uppenna II) comporte les emplacements des "nouvelles" mosaïques, à ce jour inédites. J'ai donné à leur série la lettre C dans la perspective de l'étude d'ensemble des mosaïques d'Uppenna, présentée dans le corpus des mosaïques. La série A comprend les mosaïques découvertes en 1904-1906 et conservées au musée d'Enfidha. La série B rassemble les mosaïques découvertes également au début du XXe siècle mais qui ont disparu. Deux mosaïques, celles des audientes et de [...]dio[...], ont été redécouvertes sur le site alors qu'elles avaient été déjà répertoriées. Il était plus logique de les placer en tête de la série C que de les intégrer dans la série B.
14La dénomination des séries A, B, C est strictement conventionnelle. Il ne saurait y avoir de risques de confusion avec les appellations des absides et des cuves baptismales a, b, c et encore moins avec les grands états de la basilique.
Fig. 6-7-8. Appréciation des niveaux de la nef.

Fig. 6. Vue d’axe nord-sud montrant l’état actuel du centre du quadratum. La photo est prise, pièce X (à gauche, au premier plan, on distingue le mur de séparation X-XI). Au fond, la chapelle à abside sud XXV. Les mosaïques tombales correspondent au sol de l’église le plus bas (niveau 1). De part et d’autre de l’entrée de la chapelle XXV, agrandie par les éboulements, le mur du bas-côté sud porte des alignements de niveau : le sol 3 à droite de l’échancrure, le sol 4 à gauche.

Fig. 7. Détail du mur, à l’est de l’ouverture de la chapelle XXV. On remarque sur la partie droite la trace de l’affleurement de sol 4 (plus net fig. 8). La limite inférieure d’un enduit mural au centre de la photo correspond à cet alignement. On observe en bas, à gauche, les restes d’une marche évidée haute de 15 cm et, plus à droite, un bloc, tous les deux engagés sous ce mur, alors que le niveau du sol était le niveau 3. Tout à fait en bas, au premier plan, pavement de [Re]stituta, sol 1.

Fig. 8. Superposition de quatre sols contre ce même mur tout contre l’échancrure (cf. fig. 6). Le repère est posé sur la mosaïque d’Aureliu[s] Kandidu[s], sol 1 ; le sol 2 est à + 8 cm, le sol 3 à + 22 cm. Au-dessus, reste d’enduit. Le sol 4 est à + 97 cm du premier sol. Différence entre les sols 3 et 4, ici 75 cm.
Notes de bas de page
1 En faisant abstraction de toute considération de nature ecclésiologique ou relevant de la typologie des mosaïques, on pourrait certes avancer que la mosaïque funéraire de cet évêque décédé à quatre-vingt dix ans, donc ayant survécu à la persécution, pourrait remonter aux dernières décennies des règnes vandales. Il est inutile d'engager dès maintenant sur ce point essentiel la réflexion, car l'état ultérieur du bâtiment est nécessairement byzantin.
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