Étrangers ou créoles ?
Les discours des voyageurs étrangers sur le Venezuela du xixe siècle
p. 183-193
Texte intégral
1Le titre n’est pas un simple jeu de mots destiné à capter l’attention du lecteur. Le thème qu’il renferme n’est pas non plus vain. Une masse de pages écrites sur le pays par des voyageurs étrangers attend encore d’être interrogée correctement par les historiens. Comment entrer dans ces textes pour qu’ils en disent plus long que ce qu’ils disent en apparence ? Dans les pages qui suivent, nous esquissons une réponse : nous proposons une démarche pour arriver sans obstacle à ces témoignages ; une démarche qui met en relief la dimension nationale de quelques discours tenus généralement par des étrangers.
Voir à travers un kaléidoscope
2Pendant le XIXe siècle, l’Amérique latine fut systématiquement visitée par des voyageurs européens. Il s’agit de ce que l’on appelle le cycle de la seconde découverte de l’Amérique, commencé par A. von Humboldt, au moment du déclin de la société coloniale. Ces personnages complétèrent le travail, entrepris au XVIIIe siècle, d’inventaire des ressources, paysages et cultures à partir des nouvelles attentes économiques, politiques et scientifiques des puissances européennes1.
3Nous ne possédons pas encore d’information certaine sur le nom et le nombre des voyageurs qui visitèrent le Venezuela au cours du XIXe siècle républicain. Quelques bons inventaires ont été réalisés exposant le corpus fondamental de ces œuvres, mais un nombre encore important d’entre elles demeure inconnu des chercheurs2. La liste des textes traduits en espagnol est encore plus réduite, et à peine une vingtaine d’œuvres, les plus connues, remplissent les collections de quelques institutions privées et d’État, qui ont apporté une aide à leur traduction et leur édition3.
4Ce furent des ressortissants des États-Unis, des Français, Anglais, Allemands, Hongrois, Italiens qui, pour des raisons diverses, commerciales, diplomatiques, politiques, scientifiques et artistiques, voire pour des raisons personnelles, séjournèrent au Venezuela et ensuite rédigèrent leurs impressions, le plus souvent sous forme de livres, mais aussi de lettres ou d’articles de presse et de revues.
5Les livres de voyage, généralement un recueil des péripéties du voyage et de ce que les voyageurs observèrent et vécurent durant leur trajet, furent écrits et conçus pour leurs compatriotes. En les écrivant et les éditant, les auteurs achevaient leur voyage et sans doute en espéraient une notoriété. La littérature de voyage fut un des genres les plus lus pendant le XIXe siècle, héritage évident du « siècle des Lumières », à tel point que les éditeurs européens créaient des collections importantes et des revues destinées exclusivement à éditer et rééditer des œuvres et des anthologies de voyageurs4.
6En accord avec les centres d’intérêts, les présupposés et la formation professionnelle de chacun, leurs œuvres étaient plus ou moins scientifiques, politiques ou littéraires. Il est impossible d’établir un profil minutieux dans lequel toutes puissent entrer, mais en général elles ont comme point commun les formes de leur écriture, la structure narrative et le traitement, si l’on peut dire, anecdotique des contenus, provoquant la création d’un genre spécial, intermédiaire suivant le cas, entre la littérature et le traité scientifique, entre l’anecdotique et le compte rendu commercial, entre la fable et le rapport diplomatique. Ceci explique, entre autres choses, la fascination que ce genre provoqua et provoque encore parmi ses consommateurs5.
7Les œuvres de voyages nous offrent une vision kaléidoscopique du Venezuela d’alors, pour utiliser l’heureuse formule de Charles Minguet6 ; une lecture rapide permet de se faire une idée du pays culturel et naturel où fut présent le voyageur, une vision synthétique, prétendûment objective et née d’un contact fugace avec la réalité qu’il décrit. Dans ses pages défilent aussi bien des épisodes et des personnages majeurs que les vicissitudes de la vie d’individus modestes et des événements minuscules. On trouve aussi des informations à diverses échelles sur l’état des chemins et l’aspect des villages et des villes, les façons de se divertir, d’aimer, de travailler des divers groupes et secteurs sociaux, mais aussi les formes de production, la manière de faire de la politique et aussi la guerre. Dans leur ensemble, elles constituent un corpus d’informations d’une immense valeur pour le travail de l’historien7.
8Les notices sur les territoires et les gens visités forment un corps polyvalent d’images marquées par des jugements de valeur. Les descriptions concernant la société sont en général accompagnées d’une appréciation négative dans lesquelles, à partir des différences culturelles, le témoin exprime sa gêne et parfois son rejet frontal des manières d’être de ces américains. Ceci confère à ces matériaux un caractère subjectif prononcé, raison pour laquelle, il n’a pas manqué, au Venezuela, de personnes qui, blessées dans leur patriotisme et pour défendre la pureté de la discipline historique, ont mis en garde contre les grands préjudices de leur utilisation par des historiens.
Une sorte d’enchantement
9Effectivement, les préventions critiques de l’historiographie, pas forcément excessives et inutiles, sont nées fondamentalement de l’acceptation du caractère « étranger » des récits de voyage. De cette façon on a accepté que les témoignages de voyages aient un caractère doublement subjectif et, par là-même doublement « trompeur ». À la subjectivité « naturelle », propre à tout témoignage, il faut ajouter celle que confère aux auteurs leur condition d’étrangers. Cependant, si l’on s’intéresse au sujet sous un autre angle, c’est justement cette subjectivité qui donne à ce type de sources son immense valeur.
10Grâce à cet abîme culturel, les voyageurs ont pu élaborer une anthologie de faits mineurs et routiniers en apparence, qui passaient inaperçus pour les créoles contemporains et qui, aux mains des historiens d’aujourd’hui, se transforment en un précieux instrument. L’autre fait qui détermine clairement la morphologie des informations et des jugements de ces témoignages est l’énorme fossé que le voyageur perçoit et souligne entre l’exubérance et la richesse du monde naturel et les rares réalisations des hommes. À partir de ce contraste les voyageurs construisent l’essentiel du corpus des jugements émis sur la société vénézuélienne.
11Il est rare que l’historien du XIXe siècle ne garde pas une place dans son œuvre pour inclure la littérature de voyages dans la liste des sources consultées. Ce fait qui est sans doute très positif, ne s’est pas toujours produit de la meilleure des façons. Par ses caractéristiques mêmes, la littérature de voyages génère une sorte « d’enchantement » chez l’historien, une sympathie spontanée qui, à terme, inhibe l’attention critique du chercheur. Cette attitude critique ne sera possible qu’à condition de remettre en question le critère d’autorité octroyé aux auteurs par leur condition d’étrangers et en particulier d’Européens. La critique doit insister sur la possibilité de distinguer entre jugements de valeur et témoignage historique, les deux étant confondus dans ces descriptions8. Sans une révision critique et un examen intelligent des contenus, les récits des voyageurs continueront à n’être qu’une littérature qui recrée les aventures distrayantes d’un étranger en terre vénézuélienne, avec ses anecdotes agréables et ses descriptions curieuses et intéressantes du pays.
12Les rares préventions critiques et les caractéristiques mêmes de ces sources ont déterminé les manières dont elles ont été utilisées par une certaine historiographie. Les « discours de voyageurs » placent fréquemment l’historien devant le risque de rester prisonnier de la morphologie de la source elle-même. Il arrive souvent que sa force narrative s’impose au chercheur au point que sa propre production semble calquée sur ces œuvres. Le caractère descriptif et les jugements de valeur apparaissent à l’état brut dans les textes d’historiens. L’historien a l’habitude de les utiliser comme une sorte de décoration, ornant presque toujours le discours historique, comme une pause « esthétique », comme un extrait « frivole » destiné à alléger la vue fatiguée du lecteur9.
13Un effort critique de réflexion sur l’essence de ces sources peut aider à résoudre certaines de ces difficultés. Nous proposons maintenant un changement de focale : changeons de point de vue et rejetons les vieux préjugés. Voyons.
Pour relire la littérature de voyages
14L’immense contraste entre un monde naturel imposant et des habitants chétifs ressort des récits de voyage. « Le Venezuela est le plus beau pays tropical », dit l’aquarelliste et voyageur Anton Goering quand il passa au Venezuela entre 1866 et 187410. Mais quand il formula sa sentence, il avait à l’esprit un curieux Venezuela, un Venezuela sans Vénézuéliens, un pays limité au milieu naturel, au paysage tropical, à ses plantes, ses roches, ses fruits, sa lumière, ses pluies et ses animaux. L’ensemble de tous ces éléments fait naître dans le « regard de l’autre » un scénario dans lequel rien n’est de trop, rien ne détonne, sauf le Vénézuélien, et en particulier le Vénézuélien commun et courant. À la nature, la plus belle du monde, ne correspondent pas d’habitants de la même qualité. Cette perception, bien qu’elle soit de l’Allemand Anton Goering, sera à peu près celle que l’on rencontrera dans la plupart des livres des voyageurs européens au cours du XIXe siècle.
15Effectivement, les Vénézuéliens communs sont, selon les perceptions offertes par les voyageurs, un type culturel dans lequel prédominent les attributs négatifs. Il ne s’agit pas de nier les sympathies qui se manifestent habituellement pour certaines des manières d’être du peuple, comme la générosité, la solidarité, l’ouverture vers l’étranger et l’honnêteté. Cependant, les défauts mis en évidence semblent avoir plus de poids dans la balance : le Vénézuélien est paresseux, peureux, ivrogne, fêtard, irresponsable, désordonné, rusé et à moitié voyou, peu assidu au travail et déloyal, et opportuniste en politique.
16L’esquisse de portrait de la multitude faite par les voyageurs reflète un ensemble d’êtres inférieurs, pleins de défauts. Ils mangent des aliments de mauvais goût et maltraitent, dans leurs cuisines rustiques, les fruits que leur a donné mère nature. Ils sont attachés à d’étranges divertissements, dansent généralement de manière indécente et ignorent les bonnes manières. Comme si cela ne suffisait pas, ils chantent presque toujours d’horribles mélodies et sont rétifs au travail. Et comble de tout, ils proviennent presque tous du mélange de mauvaises races11. Toutes ces valeurs se rencontrent dispersées dans les pages, et il en résulte une image du Vénézuélien constituée essentiellement de caractéristiques négatives, puisque les auteurs donnent cette connotation même à des valeurs qui ne sont pas intrinsèquement négatives – par exemple, amateur de fêtes.
17Les tares signalées ne sont pas sans conséquence. Quel peuple, sur la terre, peut atteindre le progrès désiré si sa population vit sans discipline, sans envie de travailler, et en buvant et festoyant à toute heure ? La valeur primordiale qui leur manque est la clé du progrès : le travail. Les héritages culturels qui proviennent d’Espagne, d’Afrique et d’Amérique se combinent ; voilà les raisons de leur retard.
18Il y a là insatisfaction face aux manières d’être et de vivre des Vénézuéliens, qui fait présager que, puisque les témoins sont étrangers, leurs jugements naissent de préjugés racistes et des contrastes culturels entre les deux réalités. Comme on Ta dit auparavant, le fait d’avoir la condition d’étranger-voyageur transforme ces témoignages en un ensemble dense de jugements de valeur. Mais si nous changeons d’optique et si nous envisageons une lecture différente, peut-être pourrons-nous apprécier la façon dont ces témoignages expriment bien plus que la sensibilité et les préjugés d’un étranger.
Un pays inexistant
19La vision de Goering, Riberat, Appun, Eastwick, Sachs, Tallenay et tant d’autres voyageurs ne coïncide-t-elle pas, par hasard, avec celle des élites de la société vénézuélienne ? Pour atteindre le progrès attendu, les dirigeants du pays font plus confiance aux potentialités naturelles du Venezuela qu’aux capacités de la population métisse et noire. Le paysage qui entoure les vallées de l’Aragua leur plaît plus que ceux qui les habitent. Les mulâtres, noirs et indiens, ne pourraient que difficilement participer au projet de modernisation. Nombreux sont ceux qui refusent de se discipliner, de travailler avec ponctualité, de produire et de s’intéresser aux affaires. Nombreux sont ceux qui préfèrent danser toute la nuit et boire jusqu’à l’ivresse. Nombreux sont ceux qui appartiennent à un genre plus proche de la « barbarie » que de la vie « civilisée », « civilisation » qui est condition et but de la Nation prévue et envisagée. Avant, il faut les convertir, les « civiliser », en faire des « républicains ». Pour cela, on prévoit, entre autres choses, de blanchir la population par des projets d’immigration, avec l’idée qu’en faisant augmenter la population blanche, ces marques pernicieuses disparaîtront.
20Les récits de voyage d’Européens au Venezuela ont joui, non sans raison, d’un énorme succès12. En général, ces textes offrent un univers varié d’informations inhabituelles ou inexistantes dans d’autres types de témoignages. De plus, ils sont écrits en général avec le soin et le style nécessaires pour capter l’attention d’un public qui cherche aussi un peu d’aventure, à travers des hommes qui abandonnent le confort de la vie dans les grandes villes européennes et se risquent à pénétrer dans des contrées lointaines et exotiques. Tout cela rentre en ligne de compte sans doute, mais peut-être le plus grand succès est-il dû à des motivations moins évidentes. La littérature de voyage des Européens en Amérique pendant le XIXe siècle condense les préceptes centraux d’une esthétique et d’une morale nostalgiques. Plus que la description de la société observée, ils figurent et « représentent » une société qui existe aussi dans les têtes des élites nationales. Cette société « idéale » se dessine dans les livres de voyage à partir de la confrontation entre la société « modèle », que le voyageur incarne, et l’observation et la description qu’il donne de celle qui existe réellement.
21Ils se sentent en général déçus en voyant les Vénézuéliens et leurs modestes œuvres. Ils ne rencontrent pas dans la forêt tropicale des villes aux magnifiques palais ; il n’y a pas de grandes promenades, ni d’importantes sociétés scientifiques, ni de puissantes industries, ni des armées à la mode européenne, ni même de vestiges de grandes cultures préhispaniques. Mais ils rencontrent autre chose, ils voient seulement un peuple qui naît à peine des ruines de la guerre d’indépendance et de la fédération ; alors, ils traitent de telle façon la réalité qu’ils parviennent à dessiner ce qui n’existe pas, ce qui étonne, ce que devrait être une société selon le vent qui souffle en Occident et sur ses marges pendant cette fin du XIXe siècle.
22Les œuvres de ces voyageurs européens forment un excellent catalogue des idées, jugements, valeurs, désirs, attentes des élites vénézuéliennes elles-mêmes. En représentant le Vénézuélien selon leurs propres valeurs, ils donnent forme et vie à un « imaginaire modernisateur ». Le Venezuela, représenté à partir de la sensibilité européenne et moderne, sert de guide, de manuel de conduite et d’action à suivre aux Créoles.
23Vus de cette manière, les témoignages des Européens se révèlent comme un discours beaucoup moins extérieur, moins étranger, et plus près de la « sensibilité » modernisatrice des groupes dirigeants.
24Contre toute apparence, il ne s’agit pas là d’un discours qui essaye de mettre au pilori les voyageurs. Il ne s’agit pas non plus d’accuser de déviation « étrangérisante » les maîtres du Venezuela d’alors. Les voyageurs jouèrent impeccablement leur rôle. Leur action fut à la mesure de l’époque et des circonstances : ils furent racistes. Ils ne pouvaient apprécier de façon positive ni un peuple métis qui tentait de trouver une entente pour vivre ensemble, ni un peuple vivant bien dans ses fêtes et profitant des saveurs de sa cuisine. Et peu importe ; comme il a été dit, la vertu de ces étrangers qui nous visitèrent est d’avoir raconté à leur manière le Venezuela. Leur reprocher le résultat serait commettre un immense anachronisme. Les élites pour leur part firent de même : elles furent de leur temps. Composantes actives de la culture occidentale, elles vécurent l’époque selon les modèles collectifs et furent de loyales prisonnières de la mentalité de l’époque. Comme telles, elles se sentirent appelées à cheminer au Venezuela sur la voie qui garantit l’accès au progrès expérimenté par les sociétés « paradigmes ». Dans cette mesure elles partagèrent avec les voyageurs un même diagnostic et une même perception du Venezuela. Rien à reprocher.
25Ce qui est intéressant, si l’on admet la pertinence de cette lecture, c’est le profit supplémentaire que les historiens peuvent retirer de ces sources. Serait-il singulier de les incorporer à la liste des discours qui concourent à former la Nation ? Serait-ce une absurdité de placer les récits de voyage sur le rayon où reposent les discours géographiques, historiographiques, politiques, littéraires et moraux prononcés dans le Venezuela du XIXe siècle ? Si nous acceptons l’idée qu’ils sont tous nés des mêmes attentes et sensibilité civilisatrices et modernisatrices, on peut alors sans doute plus facilement justifier la nouvelle position que l’on propose.
26Ces textes font partie du processus de construction nationale dans la mesure où ils participent à ce projet et l’expriment. Cependant, il faut souligner qu’il n’y a pas seulement coïncidences entre le discours des voyageurs étrangers et celui élaboré par les élites du pays. Les voyageurs confortèrent avec leur autorité « culturelle » et scientifique la charpente qui supportait le programme national et servirent d’interlocuteurs à d’autres discours.
27Un dernier commentaire. Il est surprenant de constater à nouveau la parenté entre les préjugés raciaux de ces personnages et ceux qui déterminent la sensibilité et les valeurs des Vénézuéliens d’aujourd’hui... La forte agitation sociale et politique de ces dernières années le met en évidence. Les préjugés et la discrimination sont de puissantes forces qui sont installées parmi nous et nous séparent encore. Mais laissons de côté un sujet qui demande le concours d’une réflexion plus sereine. Ce texte tente d’inviter à lire de manière différente ces témoignages, pour voir s’ils nous aident à mieux observer nos misères et nos grandeurs d’autrefois et ainsi réussir à comprendre pourquoi ce qui n’est pas arrivé ne parvient à être.
Bibliographie
Bibliographie
Acosta Saignes, Miguel. Estudios de antropología, sociología, historia y folclor, Caracas, ANH, 1980.
Appun, Karl Ferdinand. En los trópicos, Caracas, UCV, 1961.
Artistas Alemanes en Latinoamérica. Pintores y Naturalistas del Siglo XIX, Berlin, Catálogo de la Exposición colectiva del Instituto Iberoamericano. Patrimonio Cultural Prusiano, s/d.
Becker, Félix y otros. América Latina en las letras y las ciencias sociales alemanas, Caracas, Monte Avila Editores, 1988.
Blay, María Luisa. Contribución a la bibliografía de viajes y exploraciones en Venezuela, Caracas, UCV, 1962.
Calzadilla, Pedro Enrique. Desde las bajas tierra tropicales hasta las nieves perpetuas. El testimonio de viaje de Anton Goering como fuente histôrica, Caracas, Escuela de Historia, UCV, 1989. Monografía de Grado : Mimeo.
Calzadilla, Pedro Enrique. Por los caminos de América en el siglo de las luces, Caracas, Universidad Central de Venezuela, Escuela de Historia, 1995. Trabajo de Ascenso.
Carrera Damas, German. El dominador cautivo, Caracas, Grijalbo, 1988.
Dorronsoro, Josune ; Rosti, Pal. Una vision de América Latina, Caracas, Galería de Arte Nacional, 1983.
Ernst, Adolfo. Obras Completas. Botánica – 2, Caracas, Presidencia de la República, vol. II, p. 77.
Fierro, Lourdes. Realidad e imagen de Venezuela, Caracas, UCV, 1983.
Gerstäcker, Friedrich. Viaje por Venezuela en el año 1868, Caracas, UCV, 1868.
Goering, Anton. Venezuela, el mds hello país tropical, prôlogo de Pascual Venegas Filardo, Caracas, Playco Editores, 1994.
Goering, Anton. Von tropischen tieflande zum ewigin shnee, Leipzig, Adolbert Fiseher’s, Verlag, 1892. Publié en espagnol sous le titre : Venezuela de hace un siglo, Caracas, Asociación Cultural Humboldt, 1969.
Gross, Elisabeth. Vida alemana en la lejanía, Maracaibo, Asociaciôn Cultural Humboldt Maracaibo, 1989.
Lasser, Tobías. « Los viajeros científicos en Venezuela » in Boletín de la Asociaciôn Cultural Humboldt, Caracas, Asociaciôn Cultural Humboldt, 1971, no 6.
Lemmo, Angelina. Etnografía y fuentes históricas, Caracas, UCV, 1970.
Lemmo, Angelina. Historiografía colonial de Venezuela, Caracas, UCV, 1983.
Leonard, Irving. Viajeros por la América latina colonial, Mexico, FCE, 1986.
Loschner, Renate y otros. Artistas alemanes en Latinoamérica, Berlin, Instituto Ibero-Americano, 1978.
Pierini, Margarita. « La mirada y el discurso : la literatura de viajes » in Ana Pizarro (coord), Palavra, literatura e cultura, Campinas, Brasil, Universidad Estadal de Campinas, 1994.
Pino Iturrieta, Elías, y Calzadilla, Pedro Enrique. La mirada del otro. Viajeros extranjeros en la Venezuela del siglo XIX, Caracas, Fundación Bigott, 1992.
Pino Iturrieta, Elias. « El siglo XIX en Venezuela : sugerencias para una nueva interpretaciôn » in Cincuenta anos de historia en México, México, El Colegio de México, 1993.
Röhl, Eduardo. Exploradores famosos de la naturaleza venezolana, Caracas, Tercera Conferencia Interamericana de Agricultura, Tip. El Compas, 1948.
Rojas-Mix, Miguel. « Las ideas artístico científicas de Humboldt y su influencia en los artistas naturalistas que pasan a América a mediados del siglo XIX » in Armitano Arte, Caracas, abril 1988, no 13.
Romero, José Luis. Latinoamérica, las ciudades y las ideas, México, siglo XXI, 1976
Rosti, Pal. Memorias de un viaje por América, Caracas, UCV, 1968.
Sachs, Carl. De los llanos, Caracas, CONICIT, 1987.
Sievers, Wilhem. Venezuela, Hamburgo, 1888.
Spence, James Mudie. The land of Bolivar or war, peace and adventure in the Republic of Venezuela. London, 1878.
Todorov, Tzvetan. La conquista de América. La cuestiôn del otro, México, Siglo XXI Editores, 1987.
Venegas Filardo, Pascual. Viajeros a Venezuela en los siglos XIX y XX, Caracas, Monte Avila Editores, 1983.
Walter, Rolf. Los alemanes en Venezuela, Caracas, Asociación cultural Humboldt, 1985.
Weinberg, Gregorio. Prólogo a Aimé Frezier, Relación del viaje por el Mar del Sur, Caracas, Biblioteca Ayacucho, 1982.
Notes de bas de page
1 Voir Gregorio Weinberg, préface à Aimé Frézier, Relation de viaje por el Mar del Sur, Caracas, Biblioteca Ayacucho, 1982 ; MargaritaPierini, « La mirada y el discurso : la literatura de viajes », dans Ana Pizarro (Coord) Palavra, literatura e cultura, Campinas, Brasil, Universidad Estadal de Campinas, 1994 ; Angelina Lemmo, Historiografía colonial de Venezuela, Caracas, UCV, 1983 ; Inving Leonard, Viajeros por la América latina colonial, México, FCE, 1986 et Pedro Enrique Calzadilla, Por los caminos de América en el siglo de las luces, Caracas, Universidad Central de Venezuela, Escuela de Historia, 1995. Trabajo de Ascenso.
2 Le plus complet des inventaires est sans doute le tome III du Diccionario de Historia de Venezuela, élaboré par la Fundación Polar en 1988 et, bien sûr, le célèbre catalogue de voyageurs élaboré par María Luisa Blay. Il faut mentionner la vaste œuvre du voyageur W. Sievers, qui ne fut pas traduite en espagnol bien que ce soit un des auteurs principaux de la fin du siècle.
3 Trois institutions au moins méritent d’être mentionnées : la Fundación Bigott, la Fundación del Banco Mercantil et le Banco Central de Venezuela.
4 Pour un bon exemple de ce type de publication, voir la revue Le Tour du Monde, éditée en France pendant la deuxième partie du XIXe siècle. Deux articles sur le Venezuela, peu connus encore, attendent que traducteurs et éditeurs s’y intéressent.
5 Voir Margarita Pierini, « La mirada y el discurso..., op. cit.
6 Voir la préface que l’auteur écrit à l’œuvre de Jean-George Kirchheimer, Voyageurs francophones en Amérique hispanique au cours du XIXe siècle. Répertoire bibliographique, Paris, Bibliothèque nationale, 1987.
7 Pour une approche sommaire des contenus de ces livres, nous recommandons l’anthologie préparée par Elías Pino Iturrieta et Pedro Enrique Calzadilla, La mirada del otro. Viajeros extrangeros en la Venezuela del siglo XIX, Caracas, Fundación Bigott, 1992. Une sélection de morceaux choisis de dix voyageurs offre un panorama assez représentatif de ce qui a été fait alors.
8 Le traitement critique peu fréquent et les rares réflexions méthodologiques sur le sujet ont, sans doute, facilité cela. Au Venezuela, il faut citer les œuvres de Miguel Acosta Saignes, Germán Carrera Damas, Angelina Lemmo et Lourdes Fierro, tous cités en bibliographie.
9 C’est peut-être dans la bonne histoire régionale et locale, par les géohistoriens et les historiens des mentalités, qu’ont été mis à profit de manière optimale et avec la meilleure attitude critique, le potentiel d’information des livres de voyages. Actuellement, l’anthropologie et les chercheurs en littérature paraissent s’intéresser de manière croissante à ces textes et leurs résultats sont vraiment surprenants.
10 Anton Goering, Venezuela, el más bello país tropical, Mérida, ULA, 1962.
11 Seules les élites urbaines, cultivées et modernisatrices, trouvent grâce aux yeux des Européens. Malgré des manières avec lesquelles ces derniers se trouvent en grande harmonie, ils n’en notent pas moins une réelle distance, spécialement dans ce qu’ils interprètent comme un héritage direct et pernicieux de l’Espagne. La critique de l’hispanité des élites, de leurs manières hispaniques traditionnelles, devient alors un obstacle majeur à une véritable identification culturelle.
12 Une étude de la réception des discours des voyageurs dans le Venezuela du XIXe siècle est, sans doute, une voie pour comprendre leur impact réel sur le corps social.
Auteur
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Bestiaire chrétien
L’imagerie animale des auteurs du Haut Moyen Âge (Ve-XIe siècles)
Jacques Voisenet
1994
La Gascogne toulousaine aux XIIe-XIIIe siècles
Une dynamique sociale et spatiale
Mireille Mousnier
1997
Que reste-t-il de l’éducation classique ?
Relire « le Marrou ». Histoire de l’éducation dans l’Antiquité
Jean-Marie Pailler et Pascal Payen (dir.)
2004
À la conquête des étangs
L’aménagement de l’espace en Languedoc méditerranéen (xiie - xve siècle)
Jean-Loup Abbé
2006
L’Espagne contemporaine et la question juive
Les fils renoués de la mémoire et de l’histoire
Danielle Rozenberg
2006
Une école sans Dieu ?
1880-1895. L'invention d'une morale laïque sous la IIIe République
Pierre Ognier
2008