Annexes
p. 359-384
Texte intégral
Annexe no 1
Un bail de régence des écoles à Castelsarrasin en 1652
1Le vingt deuxième de novembre 1652… à Castelsarrazy… Constitués en leurs personnes, noble Jean de Malgast, Me Gesraud Poupy docteur et advocat, Bernard Amad et Anthoine Ballarat bourgeois consuls et seigneurs justiciers haute moyenne et basse de la d. ville assistés du sindic et de messire Jacques de Barthélémy, sieur de Gramont, pbre docteur en sainte théologie et curé de l’esglise paroissiale Saint Sauveur, Me Salpinian Poupy, Hillaire Verdier docteur et advocat commis et députtés par délliberation des consuls des dixiesme et quinziesme du courant d’une part, et messire Jean Belly pbre docteur en sainte théologie, Jean Marrou et Antoine Gibrac soubz diacre habitants de la d.ville d’autre. Lesquelles partyes de leurs bons grés après avoir stipulé et accepté le contenu ont dict et déclairé estre demeurés d’accord des pactes conditions gages et payement des sommes entre eux convenues sur l’établissement du collège pour régenter en la présente ville ainsy que s’ensuict : premièrement seront les d. sieurs Belly, Marrou et Gibrac comme ils promettent et s’obligent de faire trois classes séparées pour l’instruction des enfants de la d.ville et autres quy voudront venir d’ailheurs scavoir le d.Jean Belly la première classe, le d.me Marrou, la seconde et le dit me Anthoine Gibrac la dernière et basse classe et seront tenus chascun de la servir, d’enseigner le cathéchisme demy heure chasque sapmedy de l’après diner et veille des festes annuelles et d’eslever les enfans à la piété et instruction chrestienne. Dans la dernière classe, le d. Gibrac sera tenu d’enseigner de lire les escolliers depuis l’alphabet jusques à la parfaicte lecteure tant en latin que françois… Dans la seconde le dict Marrou sera tenu d’enseigner les concordences, genres, déclinaisons, conjugaisons, prétherits hatéroclites.et à faire des compositions en latin et dans la première classe, le d me Jean Belly, pbre, sera tenu d’enseigner la sintaxe, la grand mere lattine et grecque à composer et expliquer des autheurs tant en prose que en vers et sortant de classe, ils obligent leurs escoliers d’aller tous entendre messe conjointement comme aussy à confesser et communier selon la compétance de leur aage chaque troysième dimanche du moys à l’honneur du très sainct sacrement. Le bail des escolles se faict pour le temps et terme de sept moys à compter d’aujourd’huy finiront à semblable jour précédent lequel temps. On entrera en classe le matin à sept heures et l’on sortira à neuf pour aller à la messe ; l’après-dîner, on entrera à deux heures et l’on sortira à quatre jusques à la feste de pasques et de là en hors on entrera le matin à sept heures et demy et l’on sortira à neuf et demy et l’après-dîner l’on entrera à trois heures et l’on sortira à cinq. Il sera loiysible auxdicts régents de donner vaccation le jeudy de chaque sepmaine sauf en cas il n’ y aura pas quatre jours ouvriers chacune d’icelle auquel cas il n’y aura pas vaccation le jeudy et en considération de ce, les d. sieurs consuls promettent et s’obligent de donner et payer scavoir aud sieur Belly la somme de cent cinq livres et qui est à raison de cent huictante livres par an au d.sieur Marrou la somme de cinquante huit livres six soulz huit deniers qui est à raison de cent livres par an et au d.sieur Gibrac la somme de cinquante deux livres 10 soulz qui est à raison de quatre vingts dix livres par an. En réduction desquelles sommes les d. sieurs Belly, Marrou et Gibrac ont rien préthendeu des d.sieurs consuls de par les mains de leur trésorier chescun la moityé des d.sommes dont les en quittent et l’autre moityé restant les d.sieurs consuls s’obligent de leur payer à la feste de pasques prochain venant et prometant les d. sieurs régents de s’acquitter de leur debvoir et pour ce faire et observer party et ont obligé scavoir les d. sieurs consuls et scindic les biens et revenus de la communauté de la d.ville et les d. srs régents les biens propres qu’ils ont soubmis aux rigueurs de justice ausy l’ont promis et juré. Présants François Verdier sieur de Villette, Me Gabriel Dejean praticien signés avec partyes et moy. Malgast, consul ; B. Poupy, consul ; Ballarat, Coulonjou, Dejean, Bely, J. Marre, Gibrac et Ygon notaire.
2adtg, 5 E 11217,
notaire Jean Ygon de Castelsarrasin,
folio 242 v°-245.
Annexe no 2
Nomination d’un régent à Montcuq, en 1728
3Du 8 aoust 1728, Extrait de la délibération de la communauté de Moncuq portant nomination du sieur Jean Dufay pour remplir la charge de régent en la ville de Moncuq.
4Dans l’hôtel de ville de Moncuq, ce jourdhuy huitième du mois d’aoust mil sept cent vingt huit, pardevant le sieur Éstienne Lacavalerie, premier consul, monsieur le juge absent, en présence et assistance du sieur Bernard Thouron, sindic, assemblés à son de cloche, suivant la coutume, maître Jean Pradel, curé de la présente ville, maître Gibert Saux, prestre, maîtres Antoine Pomiez, Antoine Saux, avocats, le sieur Antoine Lacavalerie de Pleysse, ancien maire, les sieurs Antoine Combarieu, Pierre Roussel, Jean Daudé, et François Benedicty, bourgeois, Joseph Soulié, Estienne Cabrit, Jean Vassal, Géraud Vassal, marchants, et Arnaud Bru, chirurgien, les tous habitons du d. Moncuq auxquels a esté représenté que pour remplir la charge de régent, en la présente ville, pour l’éducation de la jeunesse et pour enseigner les humanités à tous ceux qui voudront apprendre la langue latine et pour enseigner l’écriture et l’arithmétique aux autres, s’est présenté Jean Dufay, du lieu de Coudoumie, parroisse de Saint-Rémy, juridiction de La Bastide, lequel pour remplir la dite charge de régent, sous l’imposition faite sur la communauté, par ordonnance de monseigneur l’intendant, a promis de venir le quinze du présent mois pour commencer le lendemain, l’exercice et fonction de la d. charge de régent, moyenant la d. imposition de la somme de cent vingt livres, payable quartier par quartier et par avance, et cependant que pour le premier quartier de la présente année, il ne luy sera payé qu’à la feste de la Saint Luc prochain, attendu qu’à cause que le taillable se trouvant entièrement grelé dans les lieux de l’imposition, ne peut être faite qu’avec beaucoup de retardement, et qu’attandu que la d. somme de cent vingt livres n’est pas suffisante pour l’entretien d’un régent ne prenant que dix sols des latinistes de la présente ville, le d. sieur Dufay demande qu’il luy soit permis d’en prendre quinze sols de chacun, par mois, nonobstant les précédentes délibérations de la présente communauté qui les fixe à dix sols, chacun, par mois, et à l’égard des étrangers qui ne sont pas du d. taillable qu’il en prenne ce qu’il trouvera à propos, sur lesquelles propositions, le d. sieur Lacavalerie requiert les dits habitans de vouloir délibérer. Le d. sieur Thouron, sindic n’empêche qu’il ne soit délibéré comme s’agissant de l’interest du roy et de la d. communauté. Sur quoy par unique délibération et sans contrariété d’avis a esté conveneu et demeuré d’accord que la d. imposition de cent vingt livres imposée, chaque année pour la fonction d’un régent, en exécution des ordonnances de monseigneur l’intendant, cédera au profit du d. sieur Dufay, payable conformément aux précédentes délibérations, à la charge par le d. sieur Dufay de remplir et de faire la fonction de régent comme il est exprimé dans la proposition faite par le d. sieur Lacavalerie, consentant même les d. sieurs délibérons qu’il prenne de chaque latiniste de la présente ville et du taillable quinze sols par mois et des forains et étrangers ce qu’ il trouvera à propos et qu’il ne pourra prendre et demander le payement du quartier de la présente année qu’à la feste de la Saint Luc prochain et ainsi à esté concleu et résoleu, Lacavalerie, premier consul, Thouron, sindic, Pradel, curé, Gibert Saux, prestre, Pomiez, Saux, Lacavalerie de Pleysse, ancien maire, Combarieu, Roussel, Daudé, Benedicty, Soulié, Cabrit, Vassal, Vassal, Bru, Dufay, controllé à Moncuq, ce quatorzième aoust 1728 et reçeu deux sols, Soubira, signés à l’original dont j’ay extrait le présent au d. sieur Lacavalerie, premier consul.
5Signé : Benedicty, Secrétaire commis.
6Arch. dép. du Lot, 28 J II, no 16/8 Papiers de Jean Andrieu et de Pierre Andrieu, consul, collecteur de Montcuq, 1696-1765
7Montcuq : chef-lieu de canton du Lot.
8La Bastide correspond à Labastide-Marnhac, commune sise près de Cahors et où se situe le hameau de Saint-Rémy et le lieu-dit de Coudoumier.
Annexe no 3
Règlement des maîtres et maîtresses d’école dans le diocèse de Montauban (vers 1740)
9Règlemens qui seront observez par les maîtres et maîtresses d’école du diocèse de Montauban par l’ordre de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Messire Michel de Verthamon de Chavagnac.
101. Les régens et régentes ne s’ingégeront à enseigner sans approbation, comme l’ordonne l’édit de 1695. Leur vie sera réglée, chrétienne et exemplaire, tant dans leur famille qu’au dehors.
112. Les régens et régentes éviteront les cabarets, les danses, les berlans et les jeux de hazard, et fuiront la compagnie des personnes scandaleuses ou de mauvaise réputation.
123. Les régens et régentes fréquenteront souvent les sacrements de pénitence et eucharistie et ne laisseront point passer de fête solemnelle sans se confesser et communieront si leur confesseur le juge à propos et porteront les enfans à en faire de même.
134. Les régens et régentes seront soumis et obéissans à leurs curés et vicaires, et ne s’absenteront point de la paroisse plus d’un jour sans leur permission.
145. Les régens et régentes seront modestes en leurs habits, cheveux et maintien extérieur, sobres en leur boire et manger, retenus en leurs paroles et humbles en toutes leurs actions et porteront les enfans à en faire de même.
156. Les régens et régentes recevront les pauvres enfans avec la même affection que les riches et auront un même soin de leur instruction ; et ne perdront jamais de vue les enfans pendant l’école.
167. Les régens (suivant et conformément aux ordonnances sinodales de ce diocèse) ne recevront aucune fille dans leur école, sous quelque prétexte que ce soit, et les régentes, aucun garçon, sous peine d’interdiction.
178. Les régens et régentes au commencement et à la fin de l’école, feront la prière en commun à genoux devant quelque image dévote, et faisant réciter la leçon à leurs écoliers et écolières, les feront toujours commencer et finir par le signe de croix.
189. Les régens et régentes feront exactement le catéchisme à leurs écoliers et écolières dans l’école au moins deux fois la semaine.
1910. Les régens et régentes conduiront tous les jours leurs écoliers et écolières à l’église pour y entendre la messe et prendront surtout garde qu’ils y assistent avec modestie et dévotion ; et les dimanches fêtes, ils les feront aller à la paroisse et au catéchisme.
2011. Les régens et régentes leur recommanderont souvent le respect, l’amour et l’obéissance qu’ils doivent à leurs parens, et les châtieront lors qu’ils y auront notablement manqué.
2112. Les régens et régentes ne souffriront point que leurs écoliers et écolières lisent de mauvais livres, et qui ne sont point approuvez, et ne leur donneront pour exemples d’écriture que des sentences de piété et des maximes chrétiennes.
22Arch. dép. du Tarn-et-Garonne
Fonds de la Société archéologique (non répertorié)
Annexe no 4
Cathala-Coture, dans « Histoire de Querci ». À propos de l’abbé de Latour, doyen du chapitre de Montauban
23Il fonda à perpétuité un prix d’éloquence et il dota les Frères des écoles chrétiennes, congrégation édifiante et utile, chargée par état de donner au peuple les principes de la religion et ces premières connoissances nécessaires qui remplit un emploi même subalterne dans une société policée.
24Ce dernier bienfait de l’abbé de La Tour a assuré l’instruction au peuple. Mais est-il utile à la société que le peuple soit instruit ? Quelques observateurs ont envisagé les écoles destinées à cette classe de citoyens comme funeste à 1 État. Selon eux c’est nuire aux arts nécessaires et utiles, arracher les bras aux ateliers et dépeupler les campagnes. On se plaint surtout que dans les villes maritimes on trouve à peine de sujets pour les premières manœuvres d’un vaisseau, depuis l’établissement de ces écoles. Cependant quel est le citoyen auquel il ne soit nécessaire d’avoir les premières connoissances qu’on y acquiert ? Un chacun dans l’emploi même le plus subalterne ne doit-il pas se rendre compte de sa propre administration, s’instruire de son art, se mettre à l’abri des surprises, des fraudes et des injustices ? Ce n’est point l’instruction donnée au peuple qui lui inspire du dégoût pour la profession obscure qui l’attend. C’est l’avilissement auquel nos mœurs injustes le condamnent. Que tous les arts soient honorés, que ceux qui les professent avec distinction soient encouragés, et on ne manquera d’ouvriers dans aucun genre. Le laboureur en Angleterre est instruit ; il voyage même pour étendre ses connoissances ; et l’Angleterre ne manque point de cultivateurs, parce que l’état de laboureur y est un état honorable et lucratif.
25Jean de Cathala-Coture,
Histoire politique, ecclésiastique et littéraire du Querci,
Montauban, 1785, tome III, pp. 135-136
Annexe no 5
Les vices de l’Éducation publique vus par l’abbé Teulières
Des Vices de l’Éducation publique, et des moyens d’y remédier sans aucune surcharge pour l’État
26Chercher les moyens de perfectionner l’Éducation publique en France, c’est s’occuper de la question la plus intéressante pour les principales classes de la nation conséquent pour la nation même, dont elles sont destinées à faire la félicité. En effet, le Ministre, dépositaire de l’autorité du Souverain, et. qui en abuse ou la dégrade ; le Magistrat, interprète des lois, et qui les immole à son opinion ou à ses caprices ; le Pontife, organe de la Divinité, et qui ose mettre des disputes oiseuses, au rang des oracles du ciel ; […] ne doivent, pour l’ordinaire, leurs funestes travers qu’aux vices de l’Éducation publique.
27Embrasés de ce feu sublime et divin qui sert d’aliment et de récompense à tout bon citoyen, démasquons sans crainte les causes qui n’ont que trop longtemps dépravé l’Éducation de nos collèges ; et indiquons les moyens propres à les déraciner. Les contradictions inévitables dans cette matière, ne doivent point empêcher d’être utiles, ni étouffer les justes, réclamations de la raison et de la vérité. Tôt ou tard on force l’estime et la reconnoissance des détracteurs de toute réforme commandée par le bien public, quand malgré leurs clameurs impuissantes et vaines, on opère le bien général de la nation qui reflue sur eux-mêmes. L’Éducation publique en France est vicieuse. Mais les vices de cette Éducation, les a-t-on jusqu’ici bien connus, ou du moins suffisamment développés dans toute leur étendue ? Soit défaut de vues et de combinaisons à l’égard d’un objet aussi vaste ; soit ménagement toujours déplacé dans celui qui écrit pour éclairer ses semblables, et surtout quand il s’agit de la cause de la patrie ; soit enfin pusillanimité inspirée par les difficultés et les obstacles à surmonter, on a glissé légèrement sur l’ensemble des vices de notre éducation.
28Le défaut d’institution nationale et de méthode dans l’enseignement, le trop grand nombre de collèges, et l’inexpérience des Maîtres en général, voilà les trois causes qui vicient l’Éducation publique en France, et auxquelles il est indispensable de remédier […].
29Oui ! l’Éducation publique pêche dans le principe ; nous n’avons point d’institution vraiment nationale. […]
30Abbé Teulières,
Des Vices de l’Éducation publique et des moyens d’y remédier,
Montauban, Vincent Teulières, 1786.
Annexe no 6
Délibération consulaire à Reyniès, le 21 juin 1763
31« L’an mil sept cent soixante trois et le vingt unième jour de juin à Reyniés dans la maison où l’on a accoutumé de tenir les assemblées de la communauté par devant les sieurs Vital Cogoreux Arnaud Belay et Jean Saulenc en charge du présent lieu. Auxquels a été représanté par le d Sr Cogoreux premier consul que tant luy que le Sr Jean Cogoreux, s’étant en consequance de la délibération de cette communauté du trente may dernier transportés auprès de Mr de Malartiq vicaire général de Monseigneur l’évêque de Montauban, pour le supplier, par les raisons contenues dans la d. délibération, de vouloir accorder la révocation du Sr David Sicard Régent des écolles de cette communauté, et le d Sr Sicard continue pour faire la d Régence, et pour cella Mr de Malartiq a donné les raisons suivantes :
321° qu’il ne convenoit pas à la commté de prendre délibération pour remercier un Régent en place, sans en avoir au préalable obtenu le consantement de Monseigneur l’évêque ou de messieurs les vicaires généraux et que la communauté vouloit s’aproprier un droit qu’elle n’a pas au préjudice de celluy du d seigneur évêque ;
332° que c’etoit un esprit de caballe de quelques particuliers qui ont en haine le d Sr Sicard qui demandent sa révocation, et qu’à raison de ce, dès qu’une personne est en état d’anseigner il ne convient pas de la destitue ;
343° qu’il avoit trouvé les raisons de Mr le curé contenues dans la d deliberation de la communauté du premier may dernier, très justes ;
354° Enfin qu’il alloit écrire au d Sr curé pour savoir son sentiment et ses raisons, attendu qu’il ne pouvoit se descider sans entendre toutes parties. Le d Sr consul s’étant chargé de la lettre la fit passer le même jour à Mr le curé, lequel s’étant rendu le landemain à Montauban, n’a sans doutte pas manqué de donner réponse comme il l’avoit cy devant fait, et ainsi qu’on en demeure instruit par Monsr Galibert sindic du diocèze, que ce n’étoit qu’une caballe qui s’étoit fomantée contre le d Sicard, tant parce qu’il s’est chargé de la levée de quelques dettes pour Mr de Guarrisson sur quelques habitants de ce lieu que parce qu’il avoit intenté un procès à la femme de Tournier de ce lieu, pour quelques prétendus excès commis sur la personne du petit Fauré son filliatre ; c’est pour rendre compte de la d députation et pour les autres faits cy-dessus, que le d Sr Cogoreux consul a convoqué la présante assemblée pour qu’elle avize ce qu’elle trouvera de plus convenable. Sur quoy la d assemblée a dit d’une commune voix que puisque les raisons contenues dans les deux précédantes délibérations n’ont pas paru suffisantes à Messieurs les vicaires généraux pour opérer la révocation du d. Sr Sicard il convient de leur represanter celles qu’on avoit bien vouleu taire, crainte de troubler les repaux et la tranquillité et pour un bien de paix, mais puisque les circonstances l’exigent, l’assemblée va avoir l’honneur de représanter à Messieurs les vicaires généraux et les supplier de considérer que la communauté a manqué dans son principe, et avant de remercier le d Sicard, de s’adresser à Monseigneur l’évêque ou à Messieurs les grands vicaires, ce n’a été ny en veue de s’aproprier aucun droit ny moins encore en méprix de ceux du d seigneur Évêque […]. Pour détruire la prétendue caballe pour les motifs imputés, il est a propos d’observer :
361° que tous les habitants de ce lieu ne sont assurément pas débiteur de Mr de Garrisson il peut bien ce faire qu’il y en a quelqu’un, mais on ne sache pas qu’il ait été fait aucun exploit de diligence pour procurer le payement, excepté contre un seul […]
372° Lorsqu’au mois d’octobre dernier la commté s’assambla sur les plaintes qu’avoit reçues le Sr Germain Malfré chirurgien lors premier consul pour remercier le d Sicard de la Régence et que sur les représentations de Mr le curé il luy feut accordé trois mois pour voir le proffit que feroint les enfans, après pourtant avoir été amonesté par l’assemblée où il feut mandé de venir […].
383° Mr le curé du présant lieu, pourra-t-il disconvenir que pendant trois ans que le d sr Antoine Fauré, sindic des habitants, a été premier consul de ce lieu et avant le d Sr Malfré chirurgien, il ne luy ait souvant dit qu’il recevoit journellement des plaintes contre le d Sr Sicard du peu de fruit que procuroit la d régence et qu’il eut la bonté de luy parler qu’il portat ses soins et son attention pour que les enfants profitassent, et s’il n’est vray aussy qu’il n’ait dit dans bien d’occazions à ces propaux, qu’il croyoit le d Sicard trop doux et trop famillier avec ses écolliers, et que cella n’étoit pas le moyen de les faire proffiter, on demande cy en ce tems-là le d Sicard étoit chargé de la levée des dettes de Mr de Guarrisson, et sy l’affaire de la d Tournier étoit arrivée, non sans doutte, puisqu’il n’y a qu’environ deux ans qu’il est charge de la d levée […].
39Il y a plus commant se persuader que les habitants après tout cella puissent avoir la moindre confiance pour envoyer leurs enfans à la classe du d Sicard, ils en sont d’ailleurs assez rebutés par le peu de fruit qu’ils y ont fait comme il a été cy devant observé puisque plusieurs les ont fait quitter sa classe depuis plus de deux ans, pour les envoyer ceux qui ont peu faire la dépense, à Montauban, les autres chez Mr le vicaire de Moulis, les autres chez des particuliers du d Reyniés qu’ils payent, et que les autre ont abandonné toute classe, se sont des faits trop connus pour être contestés, et qui ne laissent pas d’être très préjudiciables. »
40Il est encore à propos d’observer que lorsque quelqu’un a voulu faire des represantations au d Sicard sur le peu de fruit que produizoit la Régence, il a répondu : « Bon je me moque de cella j’en fais pour cent francs ! » On croit encore a propos d’observer, que ce vilage est tout ramassé et compozé d’environ cent vingt familles presque toutes nombreuses, et habité par des enciens officiers du Roy, des bourgeois, notaires, chirurgien, artizans de différants metiers, de bons ménagers et autres travailleurs ; que le conseil de la communauté qui est réglé, est compozé de ce qu’il y a de mieux en gens de tout état, qu’il est de mauvaise digestion et bien désagréable pour eux qu’au préjudice de toute une communauté et contre son sentiment Mr le curé se soit prêté ouvertement à maintenir le d Sicard en place de la d régence est ce qu’il seroint moins en même de faire ensemble le commerce du bois et des vers a soye, non sans doutte au contraire, le d Sicard seroit bien plus libre pour y vaquer.
41Est-il moins désagreable à la communauté d’entandre dire au d Sicard ouvertement et en toutes occazions jusques dans le cabaret, mais d’un air dedaigneux et d’un ton fier et arroguant : « Madame communauté ne me veut pas pour Regent, foutre je me moque d’elle, et de cette troupe de maties du Conseil, je le seray malgré eux, pour trois mois, après ces trois pour autres, et pour tout autant de terme que je voudray » ; peut on se reffuzer de sentir a quel point de pareils propaux sont choquants surtout vis-a-vis certaines personnes qui ont des sentiments et de la délicatesse.
42Du reste comment les enfants auroient-ils peu proffiter de la classe du d Sicard, peut-il disconvenir, que pendant tout le tems de l’étude, il ne les ait laissés fermés seuls dans une petite chambre, et luy occupé allieurs à ses affaires, ou à jazer ou promener devant sa maison dans la rue ; qu’il ne soit presque toujours entretenu famillierement avec les écolliers des chozes et autres inutilles, jusques à leur nommer ceux qui devoient à Mr de Guarrisson et leur avoir même fait montre de beaucoup d’argent lorsqu’il en avoit levé ; ces faits ont été raportés par les écolliers mêmes à leurs parents d’un air moqueur.
43De la simplicité du d Sicard on peut conclurre de là sy s’étoit le moyen de faire de bons écoliers, et sy c’est de la manière qu’on doit faire la classe ; En un mot le Régent et les écolliers étoint père et compagnon, ce qui en est une preuve non équivoque c’est qu’on a veu à tout moment le d Sicard passer devant ses écolliers en rue, ou les écolliers devant luy, sans qu’ils fissent semblant d’ôter leur chapeau !
44Par toutes ses raisons remplies d’équité, l’assemblée oze espérer de la justice des Messieurs les vicaires généreaux que l’exemple de feu Monseigneur de Vertamon évêque il leur plaira et sera de leur bon plaisir d’accorder la révocation du d Sr Sicard pour la Régence des écolles surtout s’ils veulent considérer le peu de frais qu’il faiszait et que les enfans n’y seroient pas envoyés par leurs parents cependant de vouloir approuver à sa place le d Sr François Labarthe ayant l’assemblée nommé et député pour partir et remettre un expédié de la presante à Mesd. Messieurs les vicaires généraux et leur faire les représentations et suplications cy contenues les srs Vital Cogoreux premier consul et Jean Cogoreux ainsy a été délibéré… »
45Extrait du registre des délibérations consulaires de Reyniés,
adtg 3 E 914, fol. 124 v° à 126 v°
Annexe no 7
Délibération des consuls et habitants de Lauzerte, le 19 juillet 1751
46L’an 1751, et le 19e jour du mois de juillet, dans le chateau royal de la ville de Lauzerte, en assemblée générale de la communauté convoquée par Mr Jacques Étienne Palezy, a été représenté que la plus grande perte que pouvait faire notre ville et le plus grand malheur qui pouvait lui arriver était la suppression de l’Université de Caors, perte d’autant plus capitale et malheur d’autant plus funeste pour un pats comme le notre, où l’on ne trouve que très peu de fortunes assurées, que les jeunes gens qui se destinent aux études seront obligés de prendre des établissements ailleurs. La proximité de cette Université, l’attention des professeurs qui la composaient, leur zèle pour faire fleurir les études, la facilité d’y trouver des maîtres de tout genre, l’abondance et la bonté des vivres de ce canton, la facilité de fournir aux étudiants les grains pour leur nourriture, le peu de frais qu’il fallait pour obtenir des grades, qui n’étaient presque rien en comparaison de ceux qu’il en coûte dans les autres universités voisines, faisait que c’était là le centre commun de la jeunesse studieuse des environs. Et les parents de cette jeunesse trouvaient des ressources et le moyen quoique malaisé de les pousser dans les sciences. Comme la suite de cette suppression rejaillira sur nous tout comme sur les autres des environs, puisqu’elle nouss privera de la commodité d’y envoyer nos jeunes gens., les uns pour être destinés à la cléricature et les autres à la magistrature ou à la profession d’avocat ou des médecins, qui diminuera de plus de la moitié le nombre des uns et des autres, ce qui se démontre assez évidemment, puisque dans cette ville, il manque de sujets pour remplir les places vacantes d’une consorce des prêtres obituaires, qui doivent être au nombre de 6 et qui n’y en a eu que 4, ne pouvant pas même trouver un prêtre pour être vicaire, ce qui fait que le service divin ne peut etrefait que très imparfaitement.
47[…]
48Et après que les voix ont été recueillies par le dit sieur Palezy, il a été unanimement délibéré, conclu et arrêté que la communauté assemblée donne pouvoir à M.M. les maire et consuls de Lauzerte d’intervenir dans la requête qui doit etre présentée pour M.M. les maire et consuls et habitants de Caors pour obtenir la conservation et rétablissement de l’université de cette ville et adhérer à leurs conclusions pour supplier S.M. de révoquer son édit de suppression de cette université, avec pouvoir aux dits maires et consuls de fonder à cet égard des procureurs qui seront nécessaires, en conséquence de la présente délibération, pour adhérer aux conclusions qui seront prises par les sieurs maire, consuls et habitants de Caors.
49adtg, 3 E 2432.
Annexe no 8
Plainte des habitants de Figeac, le 8 novembre 1724
50« Un grand nombre d’habitants s’étant plaints du peu d’attention qu’ont Messieurs du Séminaire de choisir de bons régents pour l’instruction de la jeunesse, les sieurs consuls auraient cru qu’il était de leur devoir de faire avertir, à l’ouverture des écoles, M. Sourdès qui se trouve Supérieur du dit Séminaire… pour être procédé à leur examen par des personnes versées dans les humanités, et qu’ils puissent juger de leur capacité, suivant l’usage établi et presque toujours pratiqué depuis qu’en exécution de l’arrêt du Conseil du 7 janvier 1675, les dits sieurs du Séminaire sont chargés de fournir annuellement quatre régents pour enseigner les humanités jusques à la philosophie exclusivement tant à la jeunesse de cette ville que des lieux circonvoisins ; pour raison de quoi, il leur est payé annuellement, en exécution du dit arrêt du Conseil, la somme de huit cents livres ; ce que le sieur Sourdès aurait refusé de faire, quoique de ce dûment interpellé de l’ordre des susdits sieurs consuls, par Prat, greffier-secrétaire de la communauté, auquel le sieur Sourdès aurait répondu que ce n’était point aux sieurs consuls à entrer dans cet examen ; et que le roy leur ayant confié le soin du collège, c’était à eux à répondre de la capacité des régents qu’ils choisissaient pour vaquer aux dites écoles.
51Avons encore dit à l’Assemblée que plusieurs particuliers et habitants de tout état, soit bourgeois, marchands, artisans, laboureurs et travailleurs se plaignent que, sans le consentement de la communauté, Messieurs du Séminaire de la présente ville, ont trouvé à propos de supprimer une classe appelée Septième, et qui faisait uniquement pour commencer les enfans de la dite classe à aller en Sixième ; ils n’ont aucune ressource pour donner l’éducation qu’ils souhaiteroient à leurs enfans ; la plupart n’étant point en état d’avoir chez eux un précepteur, moins encore l’artisan et le laboureur qui sont obligés, par force, de voir, avec beaucoup de peine, leurs enfans privés d’éducation et exposés aux vices de la fainéantise ; que cependant, Messieurs du collège sont toujours payés sur le même pied qu’auparavant, aux dépens de la communauté, et demandent instamment le rétablissement de la dite classe de Septième, comme très avantageuse à tout le public. »
52D’après Cavalié, Figeac : Monographie, pp. 170-171.
Annexe no 9
Discours du maire de Figeac demandant l’augmentation des impositions en faveur du collège, le 25 janvier 1773
53« De plus a été dit par M. Niel, maire,
54Messieurs,
55L’éducation de la jeunesse, le soin de la former au gout de beaux-arts à l’étude des sciences a été regardé de tous les tems comme un des devoirs le plus essentiel et un objet de plus intéressant des magistrats municipaux. L’attention scrupuleuse avec laquelle les officiers royaux préparés pour le gouvernement des villes et communautés ont toujours rempli cette partie importante de leur administration, ne permet pas de douter des soins que le ministre public doit prendre de cette classe naissante de la société. C’est le pressent motif qui a sans doute déterminé les villes de tous les tems à faire des fondations considérables pour l’instruction des jeunes citoyens, de là ces echoles publiques qu’on voit se former chaque jour dans toutes les villes bien policées, où des maîtres habiles honnorés de la distinction que donnent les talens aprenent à leurs jeunes élèves à cultiver les arts, enfant de la nature et de l’imagination si utiles à l’homme, puisqu’ils sont capables eux seuls de satisfaire leurs gouts et leurs besoins ; de là ces collèges autrement dotés où l’on forme la jeunesse à l’étude des sciences solides ou après lui avoir montré toutes les richesses de la langue des Tite-Live des Cicéron, […] on forme son esprit à la justesse du raisonnement, on luy dévelope tous les secrets de la nature on l’éclaire de cette science sublime où tout est prouvé par la démonstration et où on marche à grand pas dans le chemin de la vérité.
56On ne doit être surpris des soins particuliers que les officiers municipaux se donnent pour l’instruction de la jeunesse du moment que le magistrat commance la glorieuse carrière de ses pénibles fonctions, il devient comptable à l’État des jeunes citoyens qui sont confiés à son zèle ; la patrie en fait dès lors entre ses mains un dépot sacré et il contracte un engagement solennel, il promet de le lui rendre à la fin de leur course bien capable de se défendre contre ses ennemis ; l’autre de l’instruire et de l’éclairer par ses talens, celuy cy en état de diciper par ses lumières les erreurs et les ténèbres de l’ignorance, celuy la de porter entre ses mains la balance de Thémis dans le sanctuaire de la justice ; celuy cy capable de faire valoir dans le barrau les droits de la veuve et de l’orphelin persécuté, celuy la de faire entendre sa voix dans la chaire de l’évangile, de deffendre par des écrits la pureté du dogme et le droit sacré de la religion si ouvertement outragé de nos jours.
57Pour répondre à des vœux si nobles et pour remplir une portion si précieuse de nos devoirs, il n’est point de moyen plus propre que d’établir dans cette ville un collège où nos jeunes puissent prendre une bonne éducation ; un collège bien composé où on leur aprene de bonne heure à cultiver les lettres pour les rendre utiles à la patrie dans les différens états auquel ils peuvent se destiner. […] Sa situation qui ne peut être plus heureuse le réclame en sa faveur l’avantage qui en résulterait pour les provinces du Limousin, d’Auvergne et du Rouergue entre lesquelles elle est située sollicite cette fondation ; les habitons de ces provinces qui pour donner à leurs enfans une éducation honnête sont obligés de les envoyer à grands fraix dans des collèges éloignés trouverait par ce moyen l’avantage précieux de les avoir pour ainsi dire sous leurs yeux. Nos habitons eux-mêmes à qui la fortune ne permet pas d’envoyer leurs enfans ailleurs dès qu’ils sont en état de faire les humanités et la rettorique auroint la douce consolation de les voir faire leur cours de philosophie jusqu’à ce qu’ils se déterminassent à embrasser un état.
58Vous scavez Messieurs que nous avons un collège mais il est si peu doté que les gages qu’on donne aux messieurs du Séminaire pour la nourriture l’entretien de Mrs les régens ne permetent pas de se promètre d’avoir jamais des maîtres pour les classes d’un mérite distingué puisqà peine sont-ils suffisons pour payer leur dépense et qu’il ne reste absolument aucune espèce d’honnoraire pour eux, le moyen le plus sûr pour avoir des maîtres choisis et de former un bon collège seroit de metre toutes les basses classes depuis la cinquième jusqu’à la rettorique séparément et non pas l’une avec l’autre comme elles ont été jusqu’icy. Les grands inconvéniens qui résultent de cette réunion sont le peu des progrès que font les écoliers de deux différentes classes n’étant pas possible qu’un régent cinquième puisse prendre soin tout à la fois ds cinquièmes et des quatrièmes dont la partie est si différente ordinairement ; ce seroit d’établir dans le collège un cours de philosophie afin que les écoliers qui ne pourroint y aspirer qu’après un long examen fussent apliqués dans leurs basses classes pour mériter d’y être admis ; ce seroit de pouvoir donner aux cinq régens aux deux professeurs de philosophie un honoraire décent et honnête relativement à chaque régent outre et par dessus tout la dépense qu’ils auroint au Séminaire pour les amener à prendre plus de soin de leurs élèves et pour les remercier de leur travail.
59Vous voyés Mrs que la somme de 800 livres qui forme maintenant toute la dotation de notre collège n’étant pas à beaucoup près suffisante pour cet objet, il est essentiel de prendre des mesures pour réussir à un établissement duquel la patrie doit retirer de si grands avantages, c’est pourquoy l’assemblée est priée de délibérer s’il ne conviendrait pas d’autoriser Mrs les maires et consuls à solliciter des bontés de Monseigr l’Intendant, une imposition, chaque année de la somme de trois mille livres sur les contribuables de la présente Élection outre et par dessus la somme de 800 livres que la communauté paye déjà au Séminaire pour la nourriture des cinq régens et deux professeurs de philosophie et en payement d’un honoraire décent et honnête à vivre chacun au-dessus de leur nourriture relativement à chaque classe en observant une juste proportion.
60Délibération consulaire du 25 janvier 1773,
Arch. mun. de Figeac, BB 22.
Annexe no 10
Inventaire de la bibliothèque de l’abbé de Lavaissière
6172 tomes de l’Histoire générale des voyages ou continuation d’icelle.
6252 tomes de l’Encyclopédie de diverses livraisons.
636 grands livres intitulés Commentaires littéraires sur tous les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament.
641er et 2e tomes de l’Histoire généalogique de la maison de Beaumont en Dauphiné.
65Le Grand Dictionnaire historique par Louis Moréri, prêtre, tome 3.
664 livres intitulés Annales de la ville de Toulouse.
675 tomes de la Médecine domestique ou traité complet par Guillaume Buchan. Dictionnaire des synonymes français.
68Autre Dictionnaire philosophique ou introduction à la connaissance de l’homme.
69Autre Dictionnaire historique portatif en 2 tomes.
70Essai sur l’Histoire générale et sur les mœurs et l’esprit des nations, par Voltaire, en 10 tomes.
71L’État de la France, en 6 tomes.
727 livres reliés et intitulés Traité historique et critique de l’opinion par M. Legendre.
73Observation sur l’histoire de France, par M. l’abbé de Mably, en 2 tomes.
74Les origines ou l’ancien gouvernement de la France, de l’Allemagne et de l’Italie, ouvrage historique en 4 tomes.
75Les Œuvres de M. de Molière, 4 tomes.
76Le Siècle de Louis XIV, par M. de Francheville, en 2 tomes.
77Commentaires de M. Biaise de Montluc, maréchal de France, en 4 tomes.
78Mémoires pour servir à l’histoire des égarements de l’esprit humain, en 2 tomes.
79Histoire de Tom Jones ou l’Enfant trouvé par M. de Laplace.
80Mémoires du règne de Pierre le Grand, empereur de Russie, en 4 tomes.
81Histoire des Révolutions d’Angleterre depuis le commencement de la Monarchie, par le père d’Orléans, en 3 tomes.
82Satyre Ménippée et la vertu du Catholicon d’Espagne et de la tenue des États de Paris, en 3 tomes.
83Variation de la monarchie française dans son gouvernement politique, civil et militaire, par Gauthier de Sibert, en 4 tomes.
84Mémoires sur l’ancienne chevalerie, par M. de La Curne, 3 tomes.
85L’anti-Lucrèce, Poème sur la religion naturelle, composés par M. de Polignac, 2 tomes.
86Traité de l’existence et des attributs de Dieu, par Clarcke, docteur en théologie, 3 tomes.
87Histoire de l’ancien gouvernement de la France, par Boulainvilliers, 3 tomes.
88Abrégé et nouvel abrégé chronologique de l’histoire de France, 2 tomes.
89Apologie de la religion chrétienne, par Bergier, docteur en théologie, 2 tomes.
90Les trois devoirs d’un bon prêtre, par le R. P. Modeste de Saint-Aimable, 2 tomes
91Histoire du règne de l’empereur Charles-Quint, par M. de Robertson, docteur en théologie, 6 tomes.
92Codes des curés ou Nouveau recueil des règlements concernant les portions congrues, 2 tomes.
93Histoire de Maurice Comte de Saxe, maréchal général de camps et armées, 2 tomes.
94Discours des ouvrages de M. le chancelier d’Aguesseau, 2 tomes.
95La Science universelle de la Chaire ou dictionnaire moral, 8 tomes.
96Instructions historiques, dogmatiques et morales en faveur des laboureurs et autres habitants de la campagne.
97Œuvres de M. de Fontenelle, 12 tomes.
98L’Administration des finances de la France, par M. Necker, 3 tomes.
99Émile ou De l’éducation, par J.-J. Rousseau, citoyen de Genève, 4 tomes.
100Œuvres de Racine, augmentées de toutes les prières qu’il a composées jusqu’à sa mort, tome 1er ; La Religion, poésie par M. Racine, 1 tome.
101La manière d’enseigner et d’étudier les Belles-Lettres, par M. Rollin, 3 tomes.
102Quel fut l’état des personnes en France sous la 1ère et la 2e race de nos rois ? par l’Abbé Gourcy.
103Lettres sur l’origine de la noblesse française.
104Origine de la Noblesse française depuis l’établissement de la Monarchie.
105Les mœurs et coutumes des Français dans les premiers temps de la Monarchie, par l’Abbé Legendre, chanoine.
106Discours sur les plus importants objets de la religion.
107Histoire de la pairie en France et du parlement de Paris.
108L’ordonnance de chevalerie.
109Satires et œuvres de M. Boileau-Despréaux.
110Œuvres diverses avec le traité du sublime ou du merveilleux dans le discours, par M. Boileau-Despréaux.
111Les établissements de saint-Louis, Roy de France, par l’Abbé de Saint-Martin.
112Histoire de Pierre de Terrail, dit le Chevalier Bayard sans peur et sans reproche, par M. G. de Berville.
113La logique ou l’art de penser.
114Supplément au nouvel abrégé chronologique de l’histoire de France.
115Pensées religieuses des pères de l’Église.
116Instruction sur le sacrifice de la messe.
117Les Beaux-arts réduits à un même principe.
118Sommaire de la description générale de tous les Pays-Bas, de M. L. Guiriardin.
119Essais sur la Noblesse de France contenant une dissertation sur son origine et établissement, par feu M. le Cardinal de Boulainvilliers.
120Les anecdotes de Florence ou l’Histoire secrète de la maison des Médicis par le sieur de Varillas.
121Histoire des Révolutions de la ville et du royaume de Naples, par le comte de Modène.
122Le théâtre de Voltaire, nouvelle édition.
123Les lois ecclésiastiques.
124Lettres d’un honnête homme qui étudie sa religion, par J.-J. Rousseau.
125Antiquités de la ville de Lyon et explication de ses plus anciens monuments.
126Précis historique de la maison impériale.
127Suite de la procédure criminelle instruite au Châtelet de Paris sur la dénonciation des faits arrivés à Versailles dans la journée du 6 octobre 1789.
128Abrégé chronologique d’édits de déclarations, règlements, arrêts et lettres patentes des rois de France, de la troisième race, concernant les faits de noblesse.
129Romans et contes philosophiques, par M. de Voltaire.
130Parallèle de la conduite du Roi avec celle du roi d’Angleterre, Électeur de Hanovre.
131Éloge de René Descartes, par M. Thomas.
132Henri Guilhamon,
« L’abbé Solacroup de Lavaissière, prieur d’Escamp »
bsel, 1933, 1934.
Annexe no 11
Extraits de la Lettre de François Chabot à Grégoire
133[Réponses à un questionnaire adressé par l’abbé Grégoire]
134[…] 31. On apprend d’abord aux enfants à lire le latin, puis le français dans l’Instruction pour la jeunesse, ou quelque livre semblable.
13532 et 33. L’éducation est plus négligée dans ce département que partout ailleurs ; l’on n’a des maîtres que pour ceux qui les paient, et, en général, les paysans étaient trop grevés par la gabelle, les droits féodaux et les dîmes, pour envoyer leurs enfants à un maître d’école où l’on n’apprend d’ailleurs que le catéchisme. Les paysans les plus cossus se ruinaient quelquefois pour faire apprendre le latin à leurs enfants, afin d’en faire des prêtres. Aussi n’y a-t-il pas de départements qui en aient un plus grand nombre. C’était le curé ou le vicaire qui, pour gagner quarante sols ou un petit écu par mois, sans lequel ils auraient été à l’étroit, inspiraient aux pères d’acheter un rudiment à leur fils. Ils les envoyaient dans deux ans en cinquième, et le père ne s’apercevait qu’a la fin de son imprudente crédulité.
13634. Les écoles ne sont surveillées par les pasteurs que pour l’article du catéchisme et des mœurs. Ils sont bien aises que les maîtres et maîtresses d’école leur épargnent la peine de remplir eux-mêmes cette fonction honorable de leur ministère. En général, ils aiment le repos et la bonne chère.
13735. Les pasteurs de nos campagnes n’ont pas même de livres pour lire en leur particulier. La bibliothèque des savants consiste dans quelque prôneur ou sermonnaire et les Conférences mensongères d’Angers.
138[…]
13937. Les gens de la campagne ne connaissent que le Chemin du ciel ou le Pensez-y bien, petit livre ascétique in-24°, qui traite des quatre fins dernières de l’homme et où l’on a inséré des fables indignes du christianisme.
14038. Nos paysans sont pleins de toute espèce de préjugés : ils croient aux sortilèges, à l’influence des astres, aux revenants ; leur dévotion est toute superstitieuse.
14139, 40 et 41. La révolution qui s’est faite depuis vingt ans dans presque tous les esprits n’a rien gagné dans nos campagnes, et très peu dans nos villes dans la classe des artisans ; nos mœurs ne paraissent ni plus ni moins dépravées. Il est à craindre que ceux des campagnards et citadins qui se réjouissent de la Révolution n’aient pris le change sur l’anéantissement de la religion. Encore un pas et ils n’en auront plus. Le reste est ennemi de la Constitution par le même principe et le tout faute de solide instruction. Il faudrait des missionnaires patriotiques qui pussent apprendre aux uns et aux autres que la Révolution rend tout son éclat à la religion de Jésus-Christ.
142Nota sur la question 32 : Nous avons à Saint-Geniès un collège-séminaire sous la direction de quatre bonaldistes chargés d’ailleurs de faire des missions dans un très grand nombre de paroisses et par conséquent presque toujours absents, à l’exception du syndic. J’ignore quel est leur revenu ; mais je sais qu’ils l’augmentent tous les ans. Ils ont une cinquantaine de pensionnaires et quatre jeunes ecclésiastiques incapables de payer leur séminaire auxquels ils donnent la simple nourriture pour enseigner les basses classes et être, dans le cours de l’année, promus à l’ordre du diaconat. Ils ont, en outre, une centaine d’externes. Il paraîtrait qu’étant fondés pour enseigner et ayant des fermes, des vignes, des rentes etc., ils devraient ouvrir leurs classes gratuitement, au moins à tous les pauvres do la ville. Cependant ils ne reçoivent que ceux qui leur donnent cinquante sols par mois. Ceux qui sont capables d’en faire la dépense préfèrent les maîtres particuliers à un petit écu, et il n’y a que les artisans qui ont la fureur d’avoir un prêtre de leur famille qui envoient leurs enfants au séminaire, pour y apprendre assez mal quelque peu de latin, sous des ecclésiastiques qui, quelquefois, ne le savent [pas] eux-mêmes, et qui ne sont recommandables que par la pauvreté de leurs parents. De là l’ignorance crasse qui règne dans une ville de commerce qui, d’ailleurs a produit des savants dans tous les siècles ; de là les trois quarts des citoyens actifs ne savent pas écrire, etc.
143Voilà, digne et généreux ami de l’humanité, parfaite image de celui dont vous portez le nom ; voilà ce que j’ai cru devoir répondre d’abord à vos 43 questions. […] Mon temps est tout consacre à la patrie et absorbé par la défense que j’ai entreprise de tous les opprimés, ou par l’instruction de la classe la plus ignorante du peuple. Ces motifs pourront me mériter quelque indulgence auprès du plus zélé défenseur des droits de l’homme et du plus intrépide constitutionnaire. Daigne le Ciel bénir tous les travaux que vous entreprenez toujours pour sa gloire, du moment qu’ils n’ont d’autre but que l’utilité des hommes qui sont son image ! Vous m’avez appris à ne respecter que la loi ; je suis donc avec l’estime la mieux sentie et la fraternité la plus étroite, votre zélé concitoyen
144François Chabot, ci-devant P. Augustin,
Professeur et gardien des Capucins de Rodez
Cité par Auguste Gazier,
Lettres à Grégoire sur les patois de France : 1790-1794,
Paris, 1880, pp. 56-58
Annexe no 12
Extrait du cahier de doléances de la communauté de Pechpeyroux en Quercy (Article no 11)
145Depuis longtemps les bons esprits s’élèvent unanimement et à l’envi contre les vices de l’éducation publique ; ils gémissent et s’étonnent des difficultés qu’éprouve une réforme si nécessaire. Les États généraux doivent les considérer comme le moyen le plus efficace de régénérer et d’affermir la constitution, d’épurer les mœurs publiques, d’allumer le patriotisme presque éteint au sein du peuple français, de former des caractères également fermes et élevés, de détruire cette mollesse qui a gagné et perverti toutes les classes de la société, ce luxe qui corrompt les âmes par les jouissances les plus frivoles et dont le despotisme se sert pour les dépraver et les avilir, d’anéantir enfin cet égoïsme dévorant qui tarit en même temps toutes les sources de la prospérité nationale et étouffe le germe de toutes les vertus. Les députés de la sénéchaussée du Quercy doivent prendre cet objet en considération et demander que les philosophes les plus distingués par la pureté de leurs principes et par l’étendue de leurs connaissances soient chargés de la rédaction d’un plan d’éducation patriotique, dans lequel la religion et la morale, qui sont maintenant la partie la plus négligée, obtiennent la préférence sur l’étude des langues, dont la connaissance est presque toujours inutile à ceux qui ont employé leur jeunesse à l’acquérir ; d’un plan dont le but soit au moins autant de donner à la patrie de bons citoyens que des savants inutiles qui tendent à répandre et rendre familière la connaissance des objets pratiques qui intéressent la société et tous ses membres plutôt que ses théories et ses spéculations difficiles qu’il convient d’abandonner aux méditations d’un petit nombre d’hommes privilégiés ; d’un plan, enfin, qui ne néglige pas de former par ses exercices pénibles et journaliers des corps robustes et vigoureux : soin intéressant qui ne peut paraître minutieux et superflu qu’à ceux qui ignorent que le courage est le sentiment de ses forces, et qu’une âme ferme est rarement unie à un corps faible et sans ressort. Les députés doivent demander que les administrations provinciales auxquelles il convient de remettre la direction de tous les objets relatifs à la régénération des mœurs et de l’esprit public, soient spécialement chargés de surveiller l’exécution de ce plan et quant à considérer particulièrement la province, ils doivent réclamer le rétablissement de l’Université de Cahors, en même temps qu’une méthode nouvelle d’enseignement dans toutes les universités du royaume où il serait important d’établir des chaires de droit public.
146ADTG, Ms no 79, Cahiers de doléances de la sénéchaussée de Lauzerte,
fol. 178-179.
Annexe no 13
Les écoles à Caylus avant la Révolution
147À Caylus, le 23 Germinal, An IX, le Maire de la ville de Caylus au Sous-Préfet du premier Arrondissement du Lot.
148Je m’empresse, citoyen sous-préfet, de répondre aux questions que vous me proposez dans votre lettre du 13 du courant, relativement aux écoles qui existaient dans cette commune avant la Révolution.
1491° Quelle était avant la Révolution, le nombre des établissements d’instruction publique dans les communes de votre ancien canton ?
150Dans la commune de Caylus, il y avait eu de tout temps, avant la Révolution, des écoles publiques pour l’éducation des garçons, et une autre pour celle des filles. Je n’ai pu découvrir qu’il y en eût dans les autres communes de ce canton. J’ai su seulement qu’il y avait, tout comme dans les ci-devant paroisses de celle de Caylus, quelques citoyens et citoyennes qui s’érigeaient en maîtres d’écoles et prenaient des élèves, moyennant un salaire convenu que leurs parents leur payaient.
1512° Quel était le nombre des maîtres et des élèves pour chacun ?
152Avant 1785, il n’y avait que deux maîtres des écoles pour les garçons. L’un était chargé d’enseigner les premiers éléments de la lecture et de l’écriture, L’autre était chargé d’enseigner les principes de la langue latine, de la grammaire française, la géographie. En 1785, par le soin et le zèle du ci-devant curé, le nombre des maîtres des écoles fut augmenté. II fut porté jusqu’à quatre. Ils se divisèrent en sections. L’un était chargé d’enseigner à lire, à écrire et l’arithmétique. L’autre était chargé d’apprendre les principes de la grammaire latine, ceux de la grammaire française et les humanités. À la fin de l’année, il y avait des exercices publics, où on distribuait des prix aux élèves qui s’étaient les mieux distingués.
153Dans la première école, il y avait près de cent élèves. Dans la seconde, il y en avait environ quarante. Avant 1780, il n’y eut qu’une maîtresse d’école pour les filles. À cette époque, il fut fait un établissement d’une communauté de filles, dites de la Congrégation de Nevers. Elle était composée d’une supérieure et de quatre sœurs. Elles faisaient trois genres d’écoles. L’une était pour apprendre à lire, la deuxième était pour l’écriture, pour l’arithmétique, et la troisième était destinée pour une éducation soignée. Les élèves y apprenaient l’histoire, la géographie, la grammaire et encore plusieurs travaux d’industrie. Ces trois écoles pouvaient comprendre environ deux cents élèves.
1543° Quel était le genre d’instruction ?
155Dans la réponse à la précédente, on a déjà fait connaître le genre d’instruction dans les différentes écoles. On ajoute que les élèves y puisaient les principes d’une saine morale qui faisait le germe de la vertu. […].
1564° Quelles étaient les ressources ou les revenus de chaque établissement ?
157Les maîtres d’écoles pour les garçons étaient payés par la commune. On fixait leur salaire tous les ans. En dernier lieu. On leur avait accordé 400 francs, et il leur était permis d’exiger des parents de chaque élève, savoir 10 sols par mois de ceux qui apprennent à lire, 20 sols de ceux qui apprenaient à lire et 80 sols de ceux qui apprenaient le latin. La commune leur fournissait le local pour les écoles.
158La maîtresse d’école pour les filles, avant l’établissement des Sœurs de Nevers, avait un revenu de 120 francs, payé par l’État annuellement sur un fonds de 6 000 francs versé dans le trésor public, suivant la quittance du 30 juin 1724, mais elle n’apprenait à ses élèves que les principes de la lecture. Ensuite, en 1780, les Sœurs de Nevers ayant été appelées, l’ancienne maîtresse des écoles fit la démission de son titre en leur faveur, et par conséquent, de 120 francs payés annuellement par l’État. Elles avaient, en outre, un revenu fixe de 900 francs, provenant de certaines rentes constituées, qui avait été assigné par feu Piques, notaire de Caylus, qui fit la fondation de ces écoles. […]
1595° Existe-t-il encore des revenus disponibles ou des fonds non-aliénés, des bâtiments autrefois affectés à l’instruction publique et quel est leur état ?
160Il n’existe aucun revenu disponible ayant appartenu aux écoles. La Nation s’est emparée des fonds […]. Les instituteurs pour les garçons n’avaient pour revenu que le traitement annuel payé par la commune. Ils n’avaient point de logement. Le local ou ils faisaient les écoles dépérit, faute de fonds pour le réparer
1616° Existe-t-il encore des revenus affectés à cet établissement ?
162La réponse à la question précédente s’applique à celle-ci. On observe encore que le conseil municipal a fixé pour les dépenses des écoles une somme de 1200 francs, mais outre que cette somme est insuffisante, il est impossible de se la procurer, la commune n’ayant aucun revenu […].
163Voilà, citoyen sous-préfet, tous les renseignements que je puis vous donner. Ils suffiront pour vous convaincre, ainsi que le conseil d’arrondissement de la nécessité absolue du rétablissement des instituteurs et des institutrices dans cette commune. Je le réclame au nom et pour l’utilité de mes administrés. Je vous salue.
164Méric Duclaux, Maire.
165Séverin Canal, « Documents pour l’histoire de l’enseignement secondaire en Tarn-et-Garonne, à la fin de l’Ancien Régime »,
bsatg , 1934, pp. 128 131.
Annexe no 14
Discours des élèves des écoles publiques de Moissac, 10 Germinal an VII
166Citoyens,
167Si l’ignorance et la superstition furent de tous les temps l’aliment du despotisme, l’instruction et la philosophie ne furent pas moins le premier renfort d’un État libre, et la pierre fondamentale du gouvernement Républicain. Cette vérité une fois reconnue, quel est le citoyen, quel est le républicain pour si peu qu’il ait reçu de la nature quelque talent, et pour si peu qu’il soit attaché à son pays qui ne s’empresse de concourir dans des circonstances aussi impérieuses à la propagation des lumières et au succès des institutions républicaines. La patrie que le fanatisme et la tyrannie ont si longtemps avilie ne réclame-t-elle pas instamment cette obligation de chacun de ses enfans pour s’affranchir entièrement du joug affreux qui depuis dix-huit cents ans pesait sur la tête de chacun d’eux, et pour sortir enfin de cet état de turpitude ou l’avoit plongée l’ignorance de nos pères. Sous le règne des lois les Vertus et les lumières peuvent seules établir le triomphe de la liberté, et fixer à jamais les destinées de la République.
168Quelle ne sera donc, si le succès couronne son entreprise, la satisfaction de celui, qui pour le bonheur de son pays et l’ornement de la société, se sera imposé la tâche pénible mais honorable de propager les principes républicains, de faire germer les vertus civiques, et de graver dans l’âme des enfans de la patrie les sentiments d’un homme libre. […] Est-il en effet, dans la société, des fonctions plus précieuses et plus importantes que celles que remplit journellement un instituteur républicain ? […] Tel est, citoyens protecteurs des institutions républicaines, l’objet de notre sollicitude : l’estime et la confiance de nos concitoyens. […] Pour rendre hommage à la vérité, nous ne pouvons nous dispenser de déclarer hautement que vous avez très fortement contribué au succès de l’instruction publique en excitant notre zèle, autant par vos Lumières que par votre patriotisme. […]
169adl, Brochure no 2883
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Bestiaire chrétien
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1880-1895. L'invention d'une morale laïque sous la IIIe République
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2008