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Volonté de s’instruire et désir de savoir au xviiie siècle

p. 145-147


Texte intégral

1L’instruction des enfants se situe, tout au long du xviie siècle, au cœur de la controverse qui oppose protestants et catholiques. Sans doute cet antagonisme a-t-il encouragé, par la volonté des deux Églises, l’alphabétisation des notables et des citadins, mais la majorité de la population est restée analphabète, surtout dans les campagnes. Des progrès beaucoup plus nets de l’alphabétisation se produisent, au xviiie siècle, grâce au développement de l’instruction des enfants et à la multiplication des écoles dans les communautés rurales. Ces progrès résultent d’une prise de conscience collective de la nécessité d’apprendre à lire, à écrire et à compter, qui a souvent conduit les populations rurales à revendiquer une école. Cela a conduit aussi les notables à encourager leurs enfants à poursuivre leurs études, et l’école apparaît alors comme le meilleur moyen de conserver un statut social conforme à son « état » ou bien d’accéder à un statut social plus honorable.

2En réalité, rien n’est simple, au xviiie siècle. S’il est vrai comme maints indices le prouvent que des maîtres d’écoles apparaissent partout où des sources écrites permettent de les retrouver, il est non moins vrai qu’en dépit d’une constante revendication de la création de nouveaux collèges, le nombre des élèves dans la plupart des établissements a beaucoup diminué. Apparent paradoxe qui méritera d’être éclairci. Autre paradoxe : le nombre de petites écoles semble se multiplier au moment où les autorités se montrent de plus en plus disposées à freiner leur développement. Nous essayerons de comprendre comment s’est traduite la volonté populaire de s’instruire et quels ont été les progrès de l’alphabétisation. Mais il s’agira, en outre, de discerner quels ont été les freins de l’acculturation en Haute-Guyenne ou d’élucider quelles furent les résistances populaires au développement de l’instruction.

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