Conclusion. La Vierge Marie : un défi pour l’historien
p. 161-168
Texte intégral
1Il y a plus de dix ans, j’ai débuté mes recherches sur la Vierge Marie en vue d’écrire un livre1. Cela faisait suite à mon intérêt pour l’étude des cultures religieuses européennes à partir l’an Mil, qui avaient déjà été explorées dans des livres sur la charité, l’eucharistie et les récits anti-juifs. Depuis la fin des années 1980, j’ai été influencée par l’historiographie de l’école des Annales, par les nouvelles idées fascinantes de l’histoire du genre et par le programme de travail de la nouvelle histoire culturelle. J’ai donc toujours été intéressée par l’imagerie visuelle et la culture matérielle, dans les possibilités d’une anthropologie historique, ainsi que dans les tensions qui opposent les normes religieuses, les idées et les pratiques.
2En utilisant l’Europe comme cadre de recherche, j’ai étudié les façons dont les idées chrétiennes universelles qui, tout en se développant dans la théologie et se disséminant dans la liturgie et la loi enseignées par les clercs et les frères, se sont ancrées localement. Cette complexe dualité, entre l’universel et le local, entre la cohésion et la variation, guide vers de nombreuses enquêtes et de pistes de recherche. Cette conférence, qui se concentre de façon évidente sur des matériaux locaux et sur les Vierges noires de la région est un parfait exemple de l’importance cruciale d’accéder à une connaissance au niveau local avant qu’une synthèse ne puisse être proposée.
3L’étude de la Vierge Noire, et les contributions que nous avons entendues reflètent certaines des tendances les plus importantes de l’historiographie actuelle. C’est-à-dire :
L’attention portée à la culture matérielle, aux représentations visuelles et à la fabrique d’idées régionales autour de la Vierge.
La nouvelle histoire liturgique, une histoire toute récente et toujours dynamique, qui sert de cadre pour l’implantation de la Vierge.
L’intérêt dans les matériaux vernaculaires et variés du culte marial, y compris les compositions originales et les traductions.
L’attention portée au lieu et à l’espace, à la façon dont le paysage fut marqué par la présence mariale.
L’incarnation et l’expérience sensorielle de la Vierge.
L’histoire des émotions. Je prends un plaisir particulier à explorer ce champ puisque mon université accueille l’un des centres de recherche principaux au niveau international2.
Une autre tendance importante qui est en train d’émerger est l’insertion de la Vierge Marie dans l’étude historique des croisements culturels en Europe ainsi que dans un espace plus global.
4Les représentations de la Vierge Marie sont bien connues aujourd’hui, tout comme c’était le cas dans le passé. On les retrouve sur les cartes de Noël et dans de nombreux livres populaires qui traitent de la Chrétienté et du Moyen Âge. On peut facilement penser la Vierge Marie comme une figure universelle, très répandue et centrale, mais en conséquence, cette ubiquité de la représentation de Marie se présentait sous différents styles et dans différents matériaux à travers l’Europe et dans ses nombreuses niches culturelles. Une grande partie de la recherche actuelle se concentre sur cette diversité3.
5J’ai moi-même retracé les transformations des formes chrétiennes du haut Moyen Âge les plus anciennes et les plus signifiantes qui ont évolué vers la variété des possibles iconographiques du haut Moyen Âge. Je suis parvenue à retracer le mouvement de la frontalité hiératique4 – à partir duquel sont nées les madonnes locales – cette frontalité se transformant, à partir du treizième siècle, en récits traitant d’émotions et d’humilité5.
6Des programmes numériques de classification, comme le projet « Ivory »6 et les nombreux projets autour de manuscrits lancés dans les bibliothèques d’Europe donnent de la pertinence à ce travail de comparaison et de compilation. Les historiens accordent également une attention plus grande aux attributs. La luminosité, les accessoires des images et les attributs exhibés sont désormais pris au sérieux.
7Les aspects visuels ont été énormément amplifiés par les récentes études liturgiques, très dynamiques, que l’on nomme « nouvelle histoire liturgique » qui ont été lancées par des chercheurs tels Éric Palazzo et Susan Boynton. Il existe des réseaux de jeunes chercheurs qui s’impliquent dans l’exploration du déroulement des rituels liturgiques. Contrairement aux spécialistes traditionnels de la liturgie qui se sont concentrés sur l’établissement de l’origine et les variations de textes fondamentaux en les corrélant avec les idées théologiques, la « nouvelle » histoire liturgique cherche à incorporer la liturgie dans un contexte de représentation aussi riche que possible. Ce mouvement a aussi inspiré la fascination pour de nouvelles créations liturgiques, comme celui de la Conception dans les monastères du XIIe siècle. Je pense également à la recherche de Susan Boynton sur la « marianisation » des collectes au cours de ce même siècle7. En outre, cette nouvelle histoire explore la liturgie vernaculaire sous forme de dons qui étaient destinés aux profanes, parfois faits par des profanes, et qui devaient servir à l’enseignement des jeunes, comme les commentaires sur l’Ave Maria ou encore des dons faits par les communautés, comme le laude des confréries italiennes.
8L’attention portée à la culture vernaculaire dans la liturgie converge avec l’intérêt qui envers la dissémination des coutumes mariales dans toutes les cultures vernaculaires européennes. Ce travail est crucial pour notre compréhension des variations qui traversent la culture religieuse européenne. On peut noter le travail de nouvelles compositions comme, par exemple, la poésie pieuse d’Angleterre, d’Ibérie ou de Toscane au quatorzième siècle, mais aussi des projets de traduction à grande échelle. Nous avons d’ailleurs entendu parler de l’un d’eux hier, à savoir le Cantigas de Santa María. L’étude comparative de la collection de versets miraculeux Anglo-normands, Gracial, effectuée par Jennifer Shea avec l’étude des Miracles de Nostre Dame par Gautier de Coinci est très instructive, notamment quant à la qualité différente de l’antijudaïsme du récit marial dans ces deux travaux8. Les processus par lesquels la culture mariale se diffuse dans les régions de Scandinavie9, de la péninsule Ibérique de la reconquista ou de l’Europe baltique sont d’un intérêt général immense pour notre compréhension de l’assimilation de l’Europe médiévale.
9L’espace et le lieu sont devenus des préoccupations importantes pour les historiens. Ils observent les actions et les objets in situ, reconstituent les expériences à travers ce que font les gens, de façon rassurante ou alarmante, dans leur vie quotidienne ou dans leurs voyages dans des contrées lointaines. Les chemins de pèlerinage, mais aussi les chapelles au bord des routes et les croix sont d’un intérêt fondamental. L’étude d’itinéraires de pèlerinage, tels que la Via Francigena, « la Voie qui vient de France », offre l’opportunité de rechercher la dissémination des images et des styles à travers les centres tels que Sienne, la ville de la Vierge10. Les églises mariales et des statues imposantes marquaient le paysage désormais chrétien des États teutoniques. Un travail récent très important d’Alexandra Walsham, The Reformation of the Landscape (que l’on peut traduire par La reformation du paysage), montre comment, même après la Réforme protestante, les puits associés à la Vierge, les chapelles qui lui sont dédiées et même la toponymie indiquent que la mémoire de Marie était toujours vivante malgré le démantèlement officiel des pratiques11.
10Au cours des trente dernières années, l’histoire culturelle a été marquée par un intérêt pour le corps. Les sujets de nos recherches sont désormais tournés vers leur nature corporelle toute entière. Le geste, étudié par Jean-Claude Schmitt, la tenue, la douleur, le plaisir, le genre, l’âge, le statut et l’état d’esprit sont désormais révélés à travers nos histoires incarnées12. Les études de la Vierge ont également bénéficié de cette nouvelle perspective. Nous approchons les statues de la Vierge comme des représentations d’un état corporel, que ce soit la Vierge hésitante de l’Annonciation13, la mère fière tenant son bébé sur sa poitrine, la piéta endeuillée.
11Nous considérons également comment des personnages incarnés se liaient à la Vierge Marie. Dans leurs extases, les mystiques telles que Christina de Markyate, Adelaïde de Frauenberg et Brigitte de Suède imaginèrent leurs propres corps à l’image de celui de Marie : en donnant naissance, à l’allaitement, en jouant avec leur enfant Christ. D’où la survivance des jouets datant du bas Moyen Âge : on retrouve des berceaux pour l’enfant de chaque nonne, de chaque Marie.
12L’attention portée au corps implique une attention portée aux sens, et dans les dix dernières années, d’extraordinaires avancées ont été faites dans la recherche sur Marie et la musique. Cela fait partie d’une intégration plus vaste du matériau musical dans nos recherches historiques14. Ce genre d’étude requiert évidemment une formation et une expertise, mais certains chercheurs ont d’ores et déjà trouvé des moyens de disséminer leurs trouvailles de façon fructueuse. J’insiste sur le fait que nous devons prendre en compte le contenu des compositions musicales qui prennent pour thème Marie, mais nous devons également voir cette dernière comme un moteur pour la composition musicale.
13L’attachement des nonnes du couvent d’Hildegarde de Bingen à la Vierge Marie a inspiré, dans cette mystique extraordinaire, des théologiens et des guérisseurs des élans originaux de poésie féminine. Barbara Newman est la chef de file de cette recherche. On peut penser à Ave generosa, du O viridissia virga, cet antiphone qui déploie une imagerie unique et présente une compréhension sensible du corps féminin, s’épanouit dans le rôle joué par Marie dans le Salut15.
14Les multiples contradictions de Marie, qui ont inspiré la poésie et l’imagerie, ont également été explorées dans la musique. On peut penser au motet parisien, cette invention illustre qui fleurit dès le treizième siècle. L’analyse d’Olivier Cullin et de Sylvia Huot fournit un point d’entrée dans le monde de la musique et de Marie : dans la personne de Marie se rencontrent le vernaculaire et le latin, le théologique et la piété, et la forme du motet explore et exprime ceci d’une façon inventive16.
15À côté de ces compositions si raffinées, issues d’un des plus grands centres européens d’érudition et de création, nous pouvons explorer d’autres genres de détails qui sont édifiants, notamment quant à la place de Marie dans les cultures religieuses médiévales. Je pense aux laude, ce type de chant très particulier développé dans les villes d’Italie du centre au treizième siècle, composés par des frères à l’usage des profanes pour leurs dévotions à Marie et au Christ17. La plupart des chants sont en rapport avec la Crucifixion, évoquant le regard porté par Marie sur son fils souffrant. Le drame se déroulait au-dessus du corps de son fils, entre Marie et les juifs. Le chant est dialogué, repose sur un dialecte, des cris de souffrance et de tendresse également. L’émotion est foisonnante dans cette réaction portée à Marie, et diffère de l’expérience de la Vierge au douzième siècle que nous avons analysée. Dans ce cas, nous sommes face à l’émotion, la compassion et l’identification avec une mère souffrante18.
16Ainsi, la musique m’amène aux émotions. Il n’y a aucun doute que les chants des confréries et les autels que leurs membres commandaient et connaissaient avaient tous pour but de transporter dans un état émotionnel, avec des larmes et des mouvements corporels. La musique et les images servent à créer des états émotionnels intensifiés. L’émotion et la dévotion. Au cœur de ce monde marial, la haine des juifs était aussi encouragée alors que l’espace autour de la croix devenait de plus en plus peuplé par des figures de juifs cruels, gesticulant et jurant. Au XVIe siècle, la signification polémique de Marie allait devenir encore plus explicite, son imagerie et ses chants étant contestés à travers l’Europe pendant la Réforme et les guerres de religion.
17Mon dernier point, quant aux défis soulevés par l’étude de la Vierge Marie, est en lien avec les croisements culturels. C’est un autre sujet qui anime les historiens et qui se rapporte à la volonté de chercher une extension internationale pour notre recherche. La Vierge Marie est une figure particulièrement riche quant aux croisements entre les cultures et les peuples d’Europe. Elle fut au centre des polémiques entre juifs et chrétiens comme le montrent certains des contes miraculeux les plus populaires19. En 1240 à Paris sous Louis IX, les mauvais traitements infligés à Marie furent donnés comme l’une des raisons de l’autodafé de parchemins talmudiques20. Quand on se penche sur le cas de la péninsule ibérique, on trouve dans les Cantigas ainsi que dans les matériaux ariens des époques qui suivirent l’idée que la personne de Marie appartenait à la fois aux chrétiens et aux musulmans21. En tant que patronne de la Reconquista, Marie a commandé les armées et conserva la tête durant les conquêtes des forces hispaniques qui convertissaient les peuples américains dans les mondes découverts par les Européens. Ce fut grâce à des images médiévales, à des traductions médiévales, à des sermons médiévaux et aux références mariales que les franciscains essayèrent de convertir la Nouvelle Espagne en une terre mariale, comme l’a si bien montré le travail formidable de Serge Gruzinski22.
18Les affinités culturelles de Marie ont attiré les dirigeants aussi bien que les mystiques, les hommes et les femmes, jeunes ou âgés. Mais la relation à Marie ne peut être comprise historiquement que lorsque l’on cherche les variations ainsi que l’on essaie d’entendre comment les individus, les institutions et les communautés essayèrent de donner une signification propre à cette mère disponible, accessible, omniprésente et de toute importance.
Bibliographie
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Notes de bas de page
1 Rubin, 2009.
2 Centre for the History of the Emotions, Queen Mary University of London : http://projects.history.qmul.ac.uk/emotions/
3 Remensnyder, 2014.
4 Rubin, 2005.
5 Williamson, 2009.
6 http://www.gothicivories.courtauld.ac.uk/
7 Boynton, 1994, p. 21-42.
8 Shea, 2007, p. 181-196.
9 Edgren, 1993.
10 Norman, 1999.
11 Walsham, 2011.
12 Schmitt, 1990.
13 Waller, 2015.
14 Rothenberg, 2011.
15 Hildegard of Bingen, 1998.
16 Cullin, 2004, p. 93-105 ; Huot, 1997.
17 Rubin, 2009, p. 250-253.
18 Rubin, 2009, p. 80-95.
19 Rubin, 2009, p. 74-5, 229-236.
20 Chester Jordan, 2001, p. 61-76.
21 Prado-Vilar, 2005, p. 67-100.
22 Gruzinski, 1999.
Auteur
Département d’histoire, Queen Mary, Université de Londres
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