I - Provèrbes – dictons – expressions populaires1
p. 171-192
Texte intégral
1Quand nous étions enfants à Lodève, la conversation de la famille ne se déroulait jamais en occitan. Mais le français était très souvent ponctué d’expressions, de bribes de phrases, de proverbes que les locuteurs disaient en occitan (je renvoie aux études psycholinguistiques qui expliquent le pourquoi de ce phénomène). Je me rappelle en particulier ma grand-mère qui soulignait toujours sa conversation par un proverbe ou un dicton – toujours en occitan, jamais en français – justifiant de la sorte ses actes et ses paroles, ainsi que les actes et les paroles des autres.
2Les proverbes et expressions cités ci-dessous ont été recueillis dans mes familles paternelle et maternelle, originaires de Lodève. Beaucoup m’ont été fournis par mon cousin André Connes et par sa fille Anne-Marie. Quelques-uns m’ont été donnés par Madeleine Michel, également d’origine lodévoise, qui a terminé sa carrière d’enseignante en tant que directrice du collège. Ma liste aurait pu être beaucoup plus longue : je n’avais qu’à copier dans les inventaires cités en fin d’article... Par exemple le manuscrit de Jules Calvet, repris par Pierre Trinquier (1995), totalisent 738 occurrences, toutes recueillies dans le lodévois ! Mon but n’est pas du tout de faire une énumération exhaustive, mais d’évoquer des expressions en occitan qui sont encore bien vivantes de nos jours et ponctuent toujours plus ou moins les conversations des Lodévois2.
3J’ai eu quelques difficultés pour aborder certains proverbes ou termes particuliers et pour les traduire. En premier, il y a les mots rares ou inusités de nos jours, inconnus des dictionnaires que je possède : le seul fait de les transcrire à partir de l’oralité induit déjà une interprétation, interprétation qui va dicter la traduction. Ensuite, il y a le sens lui-même de l’énoncé. Quand il s’agit d’un sens propre, direct, il n’y a pas de problèmes : ainsi, c’est le cas des dictons géographiques ou météorologiques comme Quand Lèrga sortís abans Totsants/sortís nau còps l’an. Mais cela devient plus compliqué quand l’énoncé exprime un sens premier qui sert à dévoiler un sens caché. Certaines expressions, d’emploi courant, ne posent pas de difficulté : ainsi, dans le proverbe Cada topin trapa son cabucèl, on sait que le sens premier « Chaque pot trouve son couvercle » signifie « Chacun trouve sa chacune ». Mais d’autres, également connus, comme Lo pus embarrassat es lo que ten la coga de la padena, peut être dit dans des circonstances très diverses. Les difficultés se révèlent surtout lorsqu’on aborde la traduction : j’ai d’abord traduit littéralement et entre crochets j’ai mis l’interprétation ou les interprétations le plus souvent dictée(s) par les informateurs3.
4Dans la mesure du possible, à titre de comparaison, j’ai essayé de retrouver certains proverbes, certaines expressions, en occitan bien sûr, usités dans les siècles précédents : au XVIIe avec Anne de Rulman (1626 cf. Pierre Trinquier), au XVIIIe avec Boissier de Sauvages (1785, cf. Pierre Tessier), au XIXe avec Mistral (1879-1882, (Lou Tresor dóu felibrige) Ces proverbes ou expressions sont cités en note dans la graphie des auteurs : on remarquera, en particulier, la graphie épouvantable d’Anne de Rulman !4
5Quant au classement, tout à fait subjectif, je l’ai réalisé avec l’aide d’Anne-Marie Connes : nous l’avons entrepris dans le seul but de rendre la liste moins ennuyeuse.
6En plus de l’intérêt certain de ces expressions en tant que telles, je pense qu’il faut signaler l’extraordinaire créativité de la langue, un vocabulaire d’une richesse exceptionnelle avec jeu de mots, rimes, répétitions, comparaisons… En les relisant, il me semble que j’entrevois le rire franc de l’un, ou le sentiment de fatalité d’un autre, ou un sourire ironique, voire même une réponse agressive.
1 - La plòja o lo solelh?5
Quand Gresac
carga lo sac,
lo Cervèl
lo capèl,
Lavaleta
la boneta,
gara a la freta!
7Quand Grézac met son sac, le Cervel son chapeau, Lavalette son bonnet, attention à l’orage!
Quand lo miegjorn es clar
e Gresac escur,
aquò’s la plòja segur.
8Quand le midi est clair et Grézac obscur, c’est la pluie à coup sûr.
Que faga nívol o que faga clar,
quaranta jorns d’ivèrn avèm a far.
9Qu’il fasse nuageux ou qu’il fasse clair, quarante jours d’hiver nous devons passer.
Quand plòu e que fa solelh
lo diable se bat amb sa femna.6
(var.: lo diable bat sa femna
e marida sa filha.
10Quans il pleut et qu’il fait soleil, le diable se bat avec sa femme.
Rogelina del vèspre
bèl temps pel campèstre,
rogelina del matin
plòja o vent pel camin.7
(var.: Rogelina del ser.
bèl temps t’espèra) (C.)
11Rougeline du soir, beau temps dans la campagne ; rougeline du matin, pluie ou vent par le chemin.
12(Rougeline du soir, le beau temps t’attend).
D’ont mai plòu
d’ont pus lèu s’espaça. (M.)
(var. d’ont pus redde plòu) (C.)
Plus il pleut, plus vite la pluie s’éloigne.
Longa secada
longa plujada. (C.)8
13Longue sécheresse, longue période de pluie.
Quand botiòla dison que va plòure. (J.P.M.)
14Quand les gouttes d’eau font des bulles sur le sol, on dit qu’il va pleuvoir.
Marina clara
montanha escura,
plòja segura. (C.)
15Ciel clair vers la mer, montagne obscure, pluie à coup sûr.
I a de torres dins lo cèl. (C.)
16Il y a des tours dans le ciel [gros nuages superposés qui annoncent la pluie ou la grêle].
Es escur coma la pega. (C.)
C’est obscur comme la poix.
[Tomba] d’aubijotadas e fa d’esquichons. (C.)
17[“L’Albijot” est la pluie venant de l’ouest, direction d’Albi ; les albijotades sont des pluies courtes et fortes ; par contre, les esquichons sont de petites pluies fines qui ne mouillent pas.]
Luganha9 quand plòu se banha, (C.)
quand fa solelh
se grata los artelhs,
quand fa nívol
se grata lo cuol!
18Lugagne, quand il pleut, se mouille, quand il fait soleil, se gratte les orteils, quand c’est nuageux, se gratte le cul!
2 - Los vents
L’ai[g] al quand ritz
traís. (C.)10
19L’aigail [vent du sud-est] quand il rit, il trahit.
Nòstra Dama del Cailar davala.
20Notre-Dame du Caylar descend [se dit quand la bise (vent du Nord) commence à souffler à Lodève]
Quand fa lo grèc
avèm la plòja al bèc.11
21Quand il fait le grec [vent d’est], nous avons la pluie au bec.
Terral de nuòch
despassa pas lo puòg.12
22Terral [vent de la terre, du nord-ouest] ne nuit ne dépasse pas le mont.
Lo vent que bat los Rams
bat nòu meses de l’an.13
23Le vent qui bat pour les Rameaux, bat neuf mois de l’an.
Fa un vent a desbanar los cocuts ! (J.P.M.)
24Il fait un vent à écorner les cocuts ! (vent vraiment fort)
3- Los sants, las fèstas.14
Quand Lèrga sortís abans Totsants
sortís nòu còps l’an.
25Quand la Lergue sort de son lit avant la Toussaint, elle sort neuf fois l’an.
Qui per Nadal se solelha
per Pascas gasta sa lenha.15
26Qui pour Noël s’ensoleille, pour Pâques dépense son bois.
Per Sant-Frocan de febrièr
escabassa ton ametlièr;
per Sant-Frocan de mai
enta-lo se te plai. (C.)
27Pour la saint Fulcran de février, étête ton amandier ; pour la saint Fulcran de mai, greffe-le si cela te plaît.
28[I a doas festas de sant Frocan, la de febrièr, la de mai].
Per Sant-Martin
tapa tas pipas
e tasta ton vin.16 (C.)
(var.: tapa ta bota)
29Pour la saint Martin [11 novembre], ferme tes barriques (ton tonneau) et goûte ton vin.
Per Pasquetas
las socas fan renguetas. (C.)
30Pour “Pasquettes” [dimanche de Quasimodo, huit jours après Pâques], les souches font des rangées.
31[parce que les lignes vertes des premières feuilles sont alignées].
4 - Los meses
Aquò’s lo solelh de març que fa descabridar las cabras. (C.)
C’est le soleil de mars qui fait avorter les chèvres.
Març, marceja.
32Mars, il fait un temps de mars [giboulées et temps instable].
Tronada de març, gelada d’ abrial.
Coup de tonnerre de mars, gelée d’avril.
Poda bona ora, poda tard
la melhora poda es la de març.
33Taille de bonne heure, taille tard (la vigne), la meilleure taille est celle de mars.17
Al mes d’abrial
t’aleugierigues pas d’un fial,
al mes de mai
fai coma te plai,
e encara non sai,
al mes de junh
quita ton pelhum. (M.)
34Au mois d’avril, ne te dévêts pas d’un fil ; au mois de mai, fais ce qu’il te plaît, et encore je ne sais ; au mois de juin, enlève tes vêtements.
Mai que versa
junh que cessa. (C.)
Mai qui pleut à verse, juin qui cesse.
Al mes de julhet
ni femna ni caulet.18
35Au mois de juillet, ni femme ni chou. [parce que les vieilles mamettes puent... avec la chaleur !] (C.)
Al mes d’agost
la pèira banhada dejós. (C.)19
36Au mois d’août, la pierre mouillée en-dessous.
5 - La luna
Luna mecruda
femna mostachuda
tots los cent ans
n’i a pro amb una.20
(var.: femna barbuda)
37Lune du mercredi, femme moustachue (barbue), tous les cents ans, il y en a assez avec une.
La luna fa pargue. (C.)
La lune a son halo [signe de mauvais temps].
Colhon coma la luna!
Couillon comme la lune!
6 - La vila, los vilatges21
[Lodeva] lo pissador de Nòstre Sénher.
le pot de chambre de Notre Seigneur.22
Totes los innocents son pas a Aniana!
Tous les fous ne sont pas à Aniane !23
Sembla lo boc de Cabrièiras. (C.)
On dirait le bouc de Cabrières [quand quelqu’un est mal peigné].24
A Laurós, per un ase lai van dos.25
A Lauroux, pour un âne, là il en vient deux.
A Pojòls tondon los uòus e vendon la borra.
A Poujols on tond les œufs et on en vend la bourre.
A Sant-Joan de Vedàs
las chiminièiras fuman pas.
A Saint-Jean de Védas les cheminées ne fument pas.26
Al Terondèl es totjorn clar o nivól.
Au Thérondel, c’est toujours clair ou nébuleux. (C.)
Se vòs veire ta filha saumeta
marida-la a Somont o a Lavaleta.
38Si tu veux voir ta fille ânesse, marie-la à Soumont ou à Lavalette.27 [On arrive à ces deux communes par des chemins escarpés : les femmes portaient les achats !] (C.)
A Sobès
coma o sabètz
tot lo mond
a l’esperit de travèrs.
39A Soubès, comme vous le savez, tout le monde a l’esprit de travers.
(Benedicite de Sant-Martin del Bòsc)
Que lo que deu venir,
se còpe la camba en camin! (C.)
40Que celui qui doit venir, se casse la jambe en chemin !
(Benedicite de Sant-Guilhèm)
Sèm prosses per manjar çò qu’avèm;
si quauqu’un deu venir
que se còpe la camba en camin! (C.)
41Nous sommes assez pour manger ce que nous avons ; si quelqu’un doit venir, qu’il se casse la jambe en chemin !
Bevètz
disiá lo curat de Sobès!
E si beuriàm
disiá lo curat de Nebian!
Es que vodriá avure begut28
disiá lo curat de Balaruc! (C.)
42Buvez, disait le curé de Soubès ! Et si nous buvions, disait le curé de Nébian ! C’est que je voudrais avoir bu, disait le curé de Balaruc !
7 - Los vesins
- Aveironés, presta-me cinc sòus.
- Los ai pas, los ai pas.
- Te’n rendrai dètz.
- Los ai, los ai, los ai.
43- Aveyronnais, prête-moi cinq sous. - Je ne les ai pas, je ne les ai pas. - Je t’en rendrai dix. - Je les ai, je les ai, je les ai.
Gavachon de la montanha
rosiga la castanha.
La castanha se perdèt,
lo gavachon se pengèt.
44Le « gavache » de la montagne ronge la châtaigne. La (récolte de la) châtaigne se perdit, le « gavache » se pendit.29
Vira que viraràs
per anar a Rodés totjorn montaràs. (C.)30
Tu as beau tourner, pour aller à Rodez, toujours tu monteras.
8 - Per se trufar, per se desbarrassar de quauqu’un. Pour se moquer, se débarrasser de quelqu’un
Adiu
camba de fiu ! (C.)
Adieu, jambe de fil !
A paur que la camisa i mange lo cuol (C.)
Il a peur que la chemise lui mange le cul [à propos de quelqu’un
d’indécis]
As un cuol coma un abacan (var. : coma una mòla). (C.)
Tu as un cul comme un vallon [grand vallon entre deux petites
montagnes] / comme une meule (de moulin).
Banasta !31
Idiot !
Bufes pas ! (C.)
Ne fais pas le fanfaron !
Cala-te que te secas !
Tais-toi, car tu te dessèches !
Cercava son ase e l’aviá entre cambas. (C.)
Il cherchait son âne et il l’avait entre les jambes.
Un chin espia un evesque e pissa dessús tant que pòt.32
Un chien regarde un évêque et pisse dessus tant qu’il peut [se dit à
quelqu’un qui vous dévisage]
Es escambarrilhat que li passariá un ase entre cambas. (C.)
Il a les jambes tellement arquées qu’il y passerait un âne.
Espia-me que t’espie. (C.)
Regarde-moi car je te regarde.
Es pas un risolhut (una risolhuda), ris cada còp que li tòmba un uòlh e coma los a totes dos... (C.)
Il (elle)l n’est pas un rieur (une rieuse), il (elle) rit chaque fois qu’il lui tombe un œil et comme il les a tous les deux...
L’as pagat lo capèl ?
L’as-tu payé le chapeau ? [interjection, interrogation lancée à celui
qui a un chapeau remarquable]
Maissut !
Goinfre !
Manja e cala !
Mange et tais-toi !
Maria, freta fòrt e fai lusir !
Marie, frotte fort et fais luire ! [moquerie adressée à une femme qui
fait le ménage]
M’as colhonat quand t’ai vist ! (C.)
Tu m’as couillonné quand je t’ai vu !
Me fas escrancar las espatlas ! (C.)
Tu me fais écraser les épaules [se dit à quelqu’un qui se vante trop,
qui affirme une bêtise trop lourde]
Monsur Vinàs es mòrt !33 (C.)
Monsieur Vinas est mort ! [à celui qui dit : « Tu ne sais pas la
nouvelle ? ». Tu ne m’apprends rien de nouveau !].
Siás aquí coma un api ! (J.P.M.)
Tu es là comme un céleri ! (se dit à quelqu’un qui reste debout, sans
savoir que dire ni que faire].
Siás aquí coma lo dimècres ! (J.P.M.)34
Tu es là comme le mercredi ! [c’est-à-dire “planté” au milieu].
Ta camisa, a tu, sentís mai la mèrda que la susor. (J.P.M.)35
Ta chemise sent plus la merde que la sueur [s’adresse à un
paresseux].
Taisa-te, qu’as lo morre plen d’ òli.
Tais-toi, car tu as la figure pleine d’huile.
Tan d’...als, tan de fotrals ! (J.P.M.)
Autant [nom de famille], autant de prétentieux !
Trapariá pas d’aiga dins la mar, amai que vèrse ! (C.)
Il ne trouverait pas de l’eau dans la mer, même si elle versait !
Vai-te’n cagar a la vinha e pren la clau ! (var. : e ramèna la clau/ e
pòrta-me la clau)
Va-t-en chier à la vigne et prend la clef ! [Va te faire foutre !]
Vai tintar de bonetas !36
Va teindre des bonnets !
Val mai lavar lo cap a l’ase quand l’a negre. (C.)
Il est plus facile de laver la tête de l’âne quand il l’a noire [peut se dire à un élève niais]
9 - La sapiesa La sagesse
A chaval donat, cal pas espiar las dents.37 (M.)
A cheval donné, il ne faut pas examiner les dents.
Après un acampaire
i a un escampaire.38 (C.)
Après un ramasseur, il y a un gaspilleur
Cada topin trapa son cabucèl.
Chaque pot trouve son couvercle [Chacun trouve sa chacune]39
Cadun amb sas cendres tapa son fuòc. (M.)
Chacun avec ses cendres couvre son feu.
Femna muda
es pas jamai estada batuda.40
Femme muette n’a jamais été battue.
Leca plan
se marida plan,
Leca pas
se marida pas. (C.)
Lèche bien, se marie bien ; ne lèche pas, ne se marie pas.
Mai tocar carn que camisa.41 (M.)
Il vaut mieux toucher la chair que la chemise. (“La carn va plan sus
osses” C.)
Las moscas se prenon pas amb de vinagre. (M.)
Les mouches ne se prennent pas avec du vinaigre.
Lo pus embarrassat es lo que ten la coga de la padena.42 (M.)
Le plus embarrassé est celui qui tient la queue de la poële.
Lo pus colhon es lo que ten lo lum.
Le plus couillon est celui qui tient la chandelle.
Lo pus sòt
es lo mòrt. (M.)43
Le plus sot est celui qui est mort.
Piu-piu totjorn dura ; gara-gara se’n va. (M.)44
“Piu-piu” toujours dure ; “gara-gara” s’en va.
Se fai pas de moleta sens copar d’uòus. (M.)45
On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs.
Val mai mèstre que mestrilhon. (M.)
Maître vaut mieux que petit maître.
Val mai susar
que tremblar.46
Il vaut mieux suer que trembler.
Val mai un fotre qu’un pecaire. (M.)
Il vaut mieux un “foutre” qu’un “pecaire”.
Verda espèra, tard l’auràs.47
Verte attente, tard tu l’auras.
Vòl petar pus naut que son cuol.48
Il veut péter plus haut que son cul [Il se prend pour plus qu’il n’est].
10 - L’animal imatge de l’òme?
A d’argent com’un chin de nièiras. (C.)49
Il a de l’argent comme un chien des puces (es ric).
A d’ime coma un crapaud de plumas. (C.)50
Il a de l’esprit comme un crapaud des plumes.
A un ventre coma un crebassòl. (C.)
Il a un ventre comme un têtard.
Ai noirit la vaca, vòli pas noirir lo buòu e encara mens lo vudèl. (C.)51
J’ai nourri la vache [la fille], je ne veux pas nourrir le bœuf [le
gendre] et encore moins le veau [le petit-fils].
Bufa com’un lusèrp. (C.)
Il est essoufflé comme un lézard (vert).
Cada rainal pòrta sa coga a sa fantasiá. (M.)
Chaque renard porte sa queue à sa fantaisie.
Los cats fan pas de chins. (C.)
Les chats ne font pas des chiens.
Cigaleja. (C.)
Il fait comme une cigale [lanterneja : il lambine].
Los chins fan pas de cats. (M.)
Les chiens ne font pas des chats.
Copariá pas tres patas a un rit. (C.)
Il ne couperait pas trois pattes à un canard.
Dormís com’una missara. (C.)
Il dort comme un loir.
Entend coma las aucas per lo cuol (var. : lo soquet). (C.)
Il entend comme les oies par le cul [à propos de celui qui a compris
de travers].
Es desgordit coma un peis bolhit. (C.)
Il est dégourdi comme un poisson bouilli.
Es desgordit coma una cloca quand cova. (C.)
Il est dégourdi comme une poule (couveuse) quand elle couve.
Es sòt coma un boc / un parròt / un piòt / una banasta.52 (C.)
Il est sot comme un bouc / un bélier / un dindon / une corbeille.
Es teunhe coma una arencada. (C.)
Il est mince comme un hareng-saur.
Es un pesolh revengut. (C.)
C’est un pou qui reprend ses esprits [nouveau riche qui se vante]53
[un prétentieux, qui se prend pour plus qu’il n’est] [J.P.M.]
Fa coma un chin quand gosta. (C.)
Il fait comme un chien quand il goûte [il en met partout]
Fa l’ase per avure de bren.54 (C.)
Il fait l’âne pour avoir du son.
Fureja. (C.)
Il pue [comme un furet].
Li va coma un ase cargat de lenha.55 (C.)
Ça lui va comme un âne chargé de bois [de chauffage].
Manjariá un ase sens còire. (C.)
Il mangerait un âne sans le faire cuire.
Pudís coma un rabàs
Il put comme un blaireau.
Qual comanda ? L’ase o l’escobilhaire ?
Qui commande ? L’âne ou le balayeur ?
Se fa rostir com’un vairat. (C.)
Il se fait rôtir comme un maquereau [se dit de quelqu’un qui prend le soleil]
Totes los ases son pas a la fièira !56 (C.)
Tous les ânes ne sont pas à la foire !
Totes los porcèls son pas a la sota ! (C.)
Tous les porcs ne sont pas à la porcherie !
11 - Lo mainatge. L’enfant
Creis coma una mèrda al solelh (var. : coma un estront sec). (C.)
Il pousse comme une merde au soleil.
Lord en borrassa, Polit en plaça.57
Laid dans le lange, beau une fois grand.
Marcha a gratipauta. (C.) Il marche à quatre pattes [coma un grapaud]. Penequeja. (C.)
Il sommeille [il ne pousse pas].
Polit en borrassa lord en plaça. (M.)
Beau dans le lange, laid une fois grand.
Qui t’a fach, que te mate ! (C.)
Celui qui t’a fait, qu’il te dresse !
Raça raceja.58
La race porte race.
Bon chin, caça de raça. (M.)
Bon chien, chasse de race [bon chien de chasse].
A tres la carga i es.
Trois, ça suffit !
12 - La vida que se debana
Aquò te pudís. (C.)
Cela te répugne (te porte peine).
Badalhar vòl pas mentir :
vòl manjar o ben dormir.59
Bailler ne peut pas mentir : il veut manger ou dormir.
Cèrca de trabalh amb un fusilh (o una forca). (C.)
Il cherche du travail avec un fusil (ou une fourche) [à propos de
quelqu’un qui se laisse vivre].
De qué a portat ? Son cuol e sas dents. (C.)
Qu’est-ce qu’elle a porté ? Son cul et ses dents [à propos de celle
qui n’a pas de dot].
De qué nistassejas ? Cercas quicòm que lèva saussa ? (C.)
Qu’est-ce que tu flaires de tous côtés ? Tu cherches quelque chose qui lève sauce (qui se prépare) ?
Fa mai de badalhs que de ròts.60 (C.)
Il fait plus de bâillemments que de rots [à propos d’une personne affamée]
Fasètz-lo beure quand a set.61
Faites-le boire quand il a soif.
La matinada entancha la jornada.62 (M.)
La matinée commence la journée.
Un mercé paga pas. (var. : Un mercé fa pas cagar) (C.)
Un merci ne paye pas.
Las penas son bonas amb de pan. (M.)
Les peines sont bonnes avec du pain.
Lo qu’avala agre pòt pas escopir doç.63 (M.)
Celui qui avale aigre ne peut pas cracher doux.
Las ròcs van als clapasses.64 (M.)
Les rocs vont aux tas derochers.
[Ceux qui ont des biens, en ont encore plus (C.)]
Rosigariá los pès de la taula. (C.)
Il rongerait les pieds de la table.
Lo sambuc e la figuieira an quitat son mestre jalar davant lo fuòc.
(C.)65
Le sureau et le figuier ont laissé leur maître geler devant le feu [la lenha del sambuc e la de la figuièra brandan pas]
Sem prosses, portatz e venètz !66 (C.)
Nous sommes assez, portez et venez !
Tots los que manjan, tòrrnan (C.)
Tous ceux qui mangent, reviennent.
13 - Comparasons
A de mans coma un batarèl. (C.)
Il a des mains comme un battoir.
Aquela èga bufa coma un bufet de mariscal. (C.)
Cette jument souffle comme un soufflet de maréchal-ferrant [elle est
poussive].
Aquel cotèl còpa coma lo genolh de ma grand.
Ce couteau coupe comme le genou de ma grand-mère.
Bada com’un cocut. (C.)67
Il bée comme un cocut (un coucou ?).
Curar l’estable. (C.)
Nettoyer l’étable [mettre le doigt dans le nez]
Dalha. (C.)
Il fauche [marche en faisant les mouvements de la faux avec les
pieds écartés : lo setanta set].
Dobrís un forn que i metriá un pan de quatre liuras ! (C.)
Il ouvre un tel four qu’on y mettrait un pain de quatre livres !
Es mòl com’una chica. (C.)68
Il est mou comme une chique.
Es sord com’un topin. (C.)69
Il est sourd comme un pot (de terre).
Es una nuòch detràs los armaris ! (var. : Quana nuòch !) (C.)70
C’est une nuit derrière les armoires ! [à propos de quelqu’un qui n’est pas dégourdi, pas vif]
Es vièlh coma un banc.71 (C.)
Il est vieux comme un banc.
Lo fuòc fa de morres. (C.)
Le feu fait des grimaces.
Una granda mèlsa. (C.)
Une grande rate [se dit d’une fille longue et maigre, plate].
Juntar coma las maissas d’una cabra. (C.)
Se joindre comme les mâchoires d’une chèvre [à propos d’une porte, d’une fenêtre qui ferme mal, qui laisse passer le courant d’air]
Marcha barringa-barranga. (C.)
Marcha sus d’espillas. (C.)
Il marche sur des épingles.
Me fa rire coma de cròcs de romana. (C.)
Il me fait rire comme des crocs de romaine [balance].
Una figura de monina / en talh de manaire. (C.)
Une figure de singe / taillée comme une hachette.
Mentis com’un desrabaire de dents. (C.)
Il ment comme un arracheur de dents.
Un morre d’engreula / de lèbre.72 (C.)
Un museau de lézard (gris) / de lièvre.
Pè d’ola. (J.P.M.)
Pied de marmite [se dit de quelqu’un qui a le nez retroussé]
Pren miègjorn per un clas. (J.P.M.)
Il prend midi [la sonnerie] pour un glas (se dit de quelqu’un de très maigre).
Rafit coma una cassòuda.73 (C.)
Froissé comme une prêle.
Regde coma un palfèr. (C.)
Raide comme un levier de fer / une bêche.
Risiá coma un còfre. (C.)
Il riait comme un coffre (avec une grande bouche).
Ronca coma un soc. (C.)
Il ronfle comme une souche.
Sec coma un estelon. / Entre un poton e un estelon i a pas res de pus
sec. (C.)
Sec comme une allumette. / Entre un baiser et un petit éclat de bois, il n’a rien de plus sec.
Se confla coma un galarog. (C.)
Il se gonfle comme un rouge-gorge.
Se’n va coma un rèc. (J.P.M.)
Il s’en va comme un ruisseau. (en zigzagant, pris de boisson)
Se’n va de cinc en cinc coma las romanas.74 (C.)
Il s’en va de cinq en cinq comme les romaines. (se balance
régulièrement de droite à gauche)
Tu que te pòrtas plan, deves avure la rega del cuol que fa paissièira. (C.)
Toi qui te portes bien, tu dois avoir la raie du cul qui fait barrage (qui est mouillée)
Vira coma un tavan. (C.)
Il tourne comme un taon (un nigaud qui tourne sur place).
14 - Conselhs
L’aiga bolhida
sauva la vida.
“L’eau bouillie” sauve la vie.75
Lo cambajon
fa trapar lo vin bon.
Le jambon rend le vin bon.
Degun nos a jamai fach fumar lo nas. (C.)
Personne ne nous a jamais fait fumer le nez (avoir honte de la famille).
Fai tirar !
Continue !
Mai servís, mai lusís. (J.P.M.)
Plus il sert, plus il luit [expression employée par un prêtre])
Menut, es pas un temps que tòrne pas. (C.)
Garçon, il n’est pas une époque qui ne revienne (as pas tot vist).
Qui per ase se lòga, per ase deu servir.76 (C.)
Celui qui comme âne se loue, comme âne doit servir.
Tan que viras, fas de torns.
Tant que tu tournes, tu fais des tours.
Ten-te Maria, qu’anam trotar ! (C.)
Tiens-toi Marie, car nous allons trotter !
La vielha vòl pas morir, qu’apren totjorn.
La vieille ne veut pas mourir, car elle apprend toujours.
Vira que viraràs, a ton ostal tornaràs. (M.)
Tu as beau tourner et retourner à ta maison tu arriveras
Notes de bas de page
1 Mes plus vifs remerciements à Florian Vernet qui a relu ce chapitre et m’a indiqué quelques erreurs.
2 Les témoignages de Madeleine Michel sont mentionnés par (M.), ceux de Jean-Pierre Marc par (J.P.M.) et ceux, très nombreux, d’André Connes et de sa fille Anne-Marie, ainsi que leurs commentaires, par (C.).
3 Je suis très reconnaissante de la participation précieuse d’A.-M. et d’A. Connes ; non seulement ils m’ont fourni de nombreux proverbes ou expressions, mais encore tous deux m’ont aidée à les noter, à les traduire et souvent à élucider leur sens.
4 Cf. la bibliographie.
5 plòja, variante locale de pluèja.
6 Enfants à Montpellier, nous faisions la ronde en chantant, en français : « Il pleut, il fait soleil, le diable bat sa femme ». Cf. Louis Lambert, Chants et chansons populaires du Languedoc, I, p. 176 : « Il pleut, il fait soleil, / Le diable bat sa femme / À grands coups de bâton. / Vive Napoléon ! ». Mistral, de son côté, dit : Lou diable bat sa femo se dit quand il pleut avec du soleil ; et il ajoute : Quand plòu e fai soulèu, li fachiniero fan bugado.
7 La couleur rouge du ciel annonçant la pluie ou le beau temps doit être un très vieux dicton ; Anne de Rulman le citait déjà au XVIIe siècle : Rouge de matin, compisse son vesin (no 482) et Rouge de sere bon temps spere (no 483). Cf. de même Boissier de Sauvages : La roujëirolo d’âou mati marco la plojho âou dësparti (no 538, même formule chez Mistral) ou encore : Roujhé dë mati, ëscoumpisso lou camin (no 1093).
8 Cf. Mistral : Longo secado, longo bagnado.
9 Peut-être prononce-t-on, pour la rime, luganha à la place de lugana, clair de lune ? À Lodève, on me certifie que “Lugagne” est le nom d’une famille lodévoise. (Lugan est aussi un patronyme très répandu). L’enchaînement de cette facétie a été recueilli par Jacques Fuzier. Joseph Couffinhal (p. 155) cite le dernier fontainier de Lodève qui s’appelait Lavagne (homophonie avec Luganha) et quand il passait, les enfants chantonnaient : « Lou Lavagna ! Quand ploû se bagna ! Quand fo bel se seca ! ».
10 Cf. Mistral : Lou marin / es couquin / Quand ris / trahis.
11 Cf. Boissier de Sauvages (no 1283) : Vën grec, plejh’âou bec. Idem chez Mistral.
12 Par contre, le fait contraire est souvent observé : Tën që së lëvo de gnoch, passo pa lou pioch, dit B. de Sauvages.
13 Mistral donne la même forme - sans traduction - avec ram au singulier.
14 Cf. les dictons, concernant la Saint Vincent, donnés par Renée Forett.
15 Cf. Boissier de Sauvages (no 859) : Q’a Nadâou së sourëlio, à Pâscos, crêmo sa lëgno.
16 Cf. Mistral : « Saint Martin est le patron des buveurs, parce que dans un festin l’empereur Maxime ne voulut tenir la coupe que de sa main ; faire sant Martin, boucher les tonneaux et, à cette occasion, monter à califourchon sur les fûts pour goûter le vin nouveau avec un chalumeau ». On trouve déjà la même expression chez Anne de Rulman : A St-Martin tappe ton vin (no 85) et chez Boissier de Sauvages (no 121)
17 Transmis par Chistian Dur.
18 Mistral cite la même formule.
19 Cf. Mistral : Al mes d’agoust / Jout la pèiro l’imous.
20 Cf. Boissier de Sauvages (no 650) : Lüno mërcrûdo, fënno bëcudo dë cënt ans ën cënt gna tro d’ûno. « Bref, dit Pierre Teissier (p. 128), la lune qui se fait nouvelle un mercredi est mauvais présage ». « Quand la lune change un mercredi, elle passe pour déterminer des gelées très préjudiciables au développement de la végétation, surtout en mai » (A. Durand-Tullou, p. 360).
21 Pour ce qui concerne les moqueries adressées collectivement aux habitants des villages de la région, voir infra l’article sur les « Sobriquets collectifs de l’ancien diocèse de Lodève », p. 275 sq.
22 On dit qu’il pleut plus à Lodève que dans les autres communes : en effet, la pluie de l’ouest s’arrête à Lodève. Ou bien est-ce le relief qui évoque un pot de chambre : Lodève en bas entouré des parois des montagnes ? À remarquer que la même expression est employée pour Saint-Jacques de Compostelle : Santiago, el orinal de España.
23 La fête d’Aniane avait lieu pour les Saints Innocents, le 28 décembre. D’autre part, il y avait à Aniane une maison de correction pour garçons : on les traitait d’innocents, d’idiots, de fous. Cf. les diverses explications données par Claude Achard dans Les uns et les autres, p. 52. Voir également le livre de Marie Rouanet, Les enfants du bagne, Paris, Payot, 1992.
24 Voir d’autre part dans le chapitre des contes, le récit du “Bouc de Cabrières”, p.. 199.
25 Les dictons sur Lauroux et Poujols ont été recueillis par Marianne Bouyer.
26 Ce dicton m’était dit par ma grand-mère, mais elle ignorait l’histoire des emmascats citée par Claude Achard, p. 212.
27 Cf. Claude Achard, p. 115.
28 avure : forme locale pour aver.
29 Le terme de « gavache » est péjoratif et désigne celui qui habite plus au nord, qui est de la montagne. D’après Michel Valière cette locution pourrait être une formule conclusive d’un conte.
30 Cf. Mistral : Roudas que roudarés / Que pèr anar à Roudés / Toujour mountarés.
31 Una banasta est, en général à Lodève, un panier en osier mis sur les dos des mules. Cf. Anne de Rulman (no 255) : Ez une banaste.
32 Cf. Mistral : Un chin regardo ben un evesque, emai ié lèva pas lou capèu, ou emai ié pisso à la guèta.
33 Monsieur Vinas : industriel qui a fait des dons à la ville de Lodève (pont, hôpital, école). Certains auraient suivi son cercueil en criant : « Negatz-lo ! » (J.P.M.).
34 Cf. Mistral : Es toujour au mitan, coume lou dimècre.
35 Expression employée par Paul Dardé.
36 Conséquence de l’industrie lodévoise ?
37 Cf. Anne de Rulman (no 4) : A chival donnat non fay ragarda las dentz.
38 Même formulation chez Boissier de Sauvages (no 108) : Aprés un acampâirë vën un ëscampâirë et Mistral.
39 Un topin est un pot de terre. Cf. Boissier de Sauvages (no 187) : Cadë toupi trobo sa cabucëlo et Mistral : Chasque toupin trobo sa curbecello / Chasque badau sa badarello.
40 Cf. Anne de Rulman (no 341) : Lengue mude non fouguet jamay batude, et Boissier de Sauvages (no 450 et 572). De même Mistral : Femo mudo (ou lengo mudo) / Jamai batudo.
41 Dans Boissier de Sauvages, on a une formule semblable (no 848) : Pu prés m’ës la car që la camiso. Id. chez Mistral.
42 Gna pa dë maî ëmpacha q’aqël që tën la co dë la sartan (B. de Sauvages, no 485). Mistral cite C. Peyrottes : Lou que ten, en un mot, la co de la padeno / Es toujours de l’oustal lou pus embarrassat.
43 Idem chez Mistral
44 piu-piu (onomatopée imitant les piaulements des poussins ou des petits oiseaux) désigne celui qui est chétif ; gara-gara, est le gros dur qui dit “gare-toi ! (C.)
45 Cf. Mistral : Se fai ges de meleto sènso escaia d’ioù.
46 Cf. Mistral : Vau mai susa / Que tremoula.
47 Mistral explique : « Autrefois, en Provence, les fiancées portaient une robe verte, et ce vêtement figurait toujours dans le trousseau des nouvelles mariées. C’était la rauba de verda espèra ». Et il traduit verda espèra, par « illusion, vain espoir ».
48 L’expression se trouve déjà chez Anne de Rulman (no 380) : Non po peta plus hault que d’au quyou. Chez Mistral, l’énonciation est plus longue : Quau vòu peta plus aut que soun cuou, se fai un trau à l’esquina.
49 Mistral cite M. Trussy : As mai d’escut qu’un chin de niero.
50 ime, variante locale pour eime. On trouve la même comparaison chez Boissier de Sauvages à propos d’un autre proverbe (no 351) : Es carga d’arjhën coum’un grapâou dë plumes (no 351). Cf. Mistral : Estre cargat d’argent, de sèn, d’ounour, coume un grapaud de plumo.
51 vudel, variante locale pour vedel.
52 Mistral : Es sot, coumo un panié trauca, coumo uno banasto, coumo uno auco, coumo un darnagas (pie-grièche).
53 pesolh revengut : cf. Boissier des Sauvages no 735.
54 Même proverbe chez Boissier de Sauvages (no 405) : Fâi l’azë për manjha dë brën, et chez Mistral.
55 Id. chez Mistral.
56 Mistral : A la fièro manco pas d‘ase que se sémblon.
57 Mistral : Laid en bourasso/Poulit en plaço.
58 Chez Boissier de Sauvages, le proverbe est formé de deux distiques signifiant la même chose : Râsso rassëjho / mëno mënëjho.
59 Cf. B de Sauvages (no 136) : Badalia po pa mënti ; së noun vôou manjha, vôou dourmi. Mistral : Badaia noun pòu menti / Vòu manjar o vòu dourmi / O d’amour se souveni / O d’aquest mounde parti.
60 Même formulation chez Mistral qui commente : “Il meurt de faim”.
61 Cf. Anne de Rulman (131) : Donnas ly a beoure qu’a ben cet ou qu’a ben parlat. Chez Mistral la formule est un peu différente : Fai bon béure quand avès set.
62 Chez Boissier de Sauvages (no 527), on a : La matinada, faï la jhournado. Mistral : La matinada / Avanço la journado.
63 Qâou bêou ama, po pa ëscupi dous (B. de Sauvages, no 905). Mistral, id.
64 Vieux proverbe déjà cité par Anne de Rulman (no 546) : Tousjours las peyres tombon as clapasses. Cf. Boissier de Sauvages (no 565) : Las pêiros van as clapas, et Mistral : La pèiro va toujour au clapié, qui commente ainsi : “un bonheur ne vient pas sans l’autre”.
65 jalar, variante locale pour gelar
66 Cf. Lo benedicite de Sant-Guilhèm
67 Cf. Mistral : Bada coume un limbert, coume un ligoumbau, coume uno miòugrana.
68 Cf. Mistral : Mòu coume uno figo, coume uno rabo, coume de fango.
69 Cf. Mistral : Sourd coume un araire, coume uno cabèco, coume uno croto, coume un ganche, coume uno oulo, coume uno palo, coume un toupin.
70 Cf : Cercar la nuòch dins las armaris : chercher midi à quatorze heures.
71 Vieille expression que signale Anne de Rulman (no 604) : Viel comm’un banc.
72 On appelle également morre de lèbre une qualité de pomme (C.).
73 cassòuda, var. de consòuda.
74 les crans de la balance romaine vont de cinq en cinq. Cf. Mistral : « Vai de cinq en sièis coume li roumano mejansiero, se dit d’un marchand qui vend à faux poids ».
75 aiga bolhida : sorte de soupe faite avec du pain frotté d’ail sur lequel on verse de l’eau bouillante. Soupe maigre, habituellement prise par les campagnards comme 2ème petit déjeuner (Cf. le chapitre Lo manjar e lo beure). Soupe maigre, elle est recommandée après un bon repas ou lorsque la digestion est pénible. On trouve l’expression chez Anne de Rulman (no 332) : L’aigue boulide gaste lou pan et sauve la vide. Chez Mistral, l’expression est plus longue : “L’aigo-boulido / Sauvo la vido, / Gasto lou cantèl, / Lavo lou budèl, / Trempa lo pa, / Res plus noun fa”.
76 Qâou për âzë së lôgo, për âzë dêou sërvi (B. de Sauvages, no 894).
Auteur
Université de Poitiers
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