La fermeture des loges toulousaines en 1794
p. 155-161
Texte intégral
1On considère généralement la fermeture des loges maçonniques toulousaines par le représentant en mission Mallarmé, le 5 octobre 1794, comme une manifestation de la « réaction thermidorienne »1. Il paraît logique en effet que ces quatre ateliers : les Cœurs réunis, la Française Saint-Joseph des arts, la Sagesse et les Vrais Amis réunis, qui pendant la Terreur avaient brûlé leurs constitutions primitives, pris le nom de la Montagne et poussé le « mimétisme révolutionnaire »2 jusqu’à affubler leurs officiers de bonnets rouges, n’aient pu survivre longtemps au régime auquel ils s’étaient identifiés3. Pourtant, un examen plus attentif de la situation politique qui prévalait alors à Toulouse, des circonstances qui ont entouré la suppression des loges, et des justifications qui en ont été données, conduit à réviser la conclusion que semble dicter la chronologie, et à admettre que la franc-maçonnerie toulousaine, loin de figurer parmi les premières victimes de la réaction thermidorienne, fut au contraire une des dernières victimes de la dictature jacobine.
2Parler de « réaction thermidorienne » à Toulouse au début d’octobre 1794 est en effet prématuré. Connus le 4 août, les événements du 9 thermidor (27 juillet) n’y ont dans l’immédiat entraîné aucun changement politique significatif, ni dans l’organisation des institutions ni dans la composition du personnel administratif. Sans doute quatre membres influents du comité de surveillance de la Société populaire ont-ils été destitués par le représentant Dartigoeyte et arrêtés le 16 août4 ; mais les principaux organes du gouvernement révolutionnaire restent en place, et affichent leur détermination de poursuivre la politique montagnarde. Le 30 août, la municipalité dirigée par le maire Groussac écrit à la Convention pour lui demander de ne pas relâcher la lutte contre les suspects et de rejeter tout « système de modérantisme et de clémence » :
Citoyens représentants, que votre énergie révolutionnaire continue à garantir le salut de la République, que la loi du 17 septembre5 soit exécutée dans toute sa rigueur, qu’elle soit la base essentielle du gouvernement révolutionnaire [...]. Que les prêtres et les nobles, les fédéralistes et les intrigants qui infectent encore nos cités ou nos prisons apprennent que cette justice qu’ils invoquent [...] ne doit être pour eux que la déportation ou la mort6.
3De son côté l’agent national du district Descombels, que l’on avait surnommé « le Robespierre du Midi »7, proclame : « Guerre à mort aux coupables contre-révolutionnaires [...], respect et ralliement à la Convention nationale : union entre les vieux patriotes ; la liberté ou la mort8. » Le 19 septembre, la Société populaire, dans une adresse à la Convention, sacrifie à la même rhétorique révolutionnaire :
Législateurs [...], donnez des ordres aux sans-culottes, leurs piques et leurs bras sont prêts [...]. Rétablissez quelques décrets que le modérantisme caressé par l’aristocratie vous a fait rapporter. N’écoutez ni les prétendus philanthropes qui réclament la liberté indéfinie de la presse, ni ceux qui, continuellement les mots de justice et de vertu sur les lèvres, ne se couvrent de ce manteau d’humanité que pour étouffer le patriotisme et poignarder la liberté [...]. Que le gouvernement révolutionnaire reprenne et conserve son énergie jusqu’à la paix9.
4Quant au représentant Mallarmé, qui remplaça Dartigoeyte le 10 septembre, c’était un Jacobin convaincu qui arriva à Toulouse précédé d’une solide réputation de terroriste acquise en Lorraine, et dont le premier soin fut de relancer la lutte antireligieuse menée par son prédécesseur10.
5On le voit, trois mois après la chute de l’Incorruptible, la Terreur était encore à l’ordre du jour ! Il faudra attendre la fin du mois d’octobre pour assister aux premières arrestations de militants jacobins (parmi lesquels Descombels, Groussac et le comédien Desbarreaux, que nous allons retrouver), le début de décembre pour qu’intervienne enfin l’épuration de la municipalité et de la Société populaire, et ce n’est qu’avec l’arrivée du représentant Laurence, en mai 1795, que se déclenchera la réaction thermidorienne proprement dite11.
6Les effets du 9 Thermidor ne se firent pas plus sentir à l’intérieur des temples qu’a l’extérieur. Le 7 août, les membres des Cœurs réunis célébrèrent un triple vivat pour se réjouir « de la défaite du complot du barbare Robespierre » et se féliciter « d’avoir déjoué sa barbarie contre le peuple français, et de l’énergie que la Convention a développée dans les circonstances » : mais aussitôt après ils renouvelèrent le serment de « maintenir l’égalité et la liberté et savoir mourir en les défendant »12. Les loges conservent le titre de la Montagne, et les usages « républicains » qu’elles avaient adoptés quelques mois plus tôt, elles continuent à collaborer avec le comité de bienfaisance de la Société populaire, auquel elles reversent le produit de leurs quêtes pour les pauvres, et à recevoir des Jacobins notoires comme le chirurgien Larrey, initié à la Sagesse le 28 août. Seule Saint-Joseph des arts – des quatre ateliers celui qui s’était montré le plus réticent face au « mimétisme révolutionnaire » – semble avoir tiré les leçons de l’événement en rappelant le 17 août l’interdiction traditionnelle des discussions politiques, « la loge ne devant s’occuper que de maçonnerie »13.
7Ce n’est pourtant pas en raison de leur fidélité aux pratiques montagnardes maintenues après la chute de Robespierre que les « sociétés maçonniques » toulousaines ont été fermées le 5 octobre, puisqu’à cette date les Montagnards étaient toujours solidement installés au pouvoir ; mais bien parce qu’en dépit de cette fidélité elles leur étaient devenues suspectes. L’attaque vint en effet de la Société populaire, qui restait l’âme du mouvement jacobin. Au cours de la séance publique du 23 septembre, placée sous la présidence de Desbarreaux,
une autre lettre du citoyen Donnez dénonce les associations maçonniques et réclame leur destruction. Le citoyen Vigée représente que ces sociétés ne sont point des corporations. Saint-Clair est de l’avis du préopinant, mais il demande que les séances des francs-maçons soient publiques. Desbarreaux appuie cette proposition, comme tendant à la destruction de la maçonnerie. Il se fonde sur ce qu’il existe dans ces corps des distinctions aristocratiques. Il rend néanmoins justice aux loges de Toulouse qui ne sont composées que de patriotes : mais ces associations étant contre la loi et pouvant être pernicieuses à la chose publique, Desbarreaux propose d’inviter le représentant en séance à Toulouse de peser dans sa sagesse s’il n’est point convenable de fermer les loges de maçons. Saint-Clair appuie la proposition faite par Desbarreaux et ayant été mise aux voix, la Société l’a délibérée avec transport. Un membre demande que la lettre de dénonce soit communiquée au représentant. Olléac voudrait qu’elle fût insérée au Journal révolutionnaire. Après quelques débats ces deux propositions ont été délibérées. Le citoyen Donnez auteur de la lettre sera un des commissaires envoyés au représentant. Figuery a demandé par voie de conséquence la destruction de toute sorte de compagnonnage. Cette proposition étant appuyée, la même commission est chargée de demander au représentant Mallarmé la destruction de tous les compagnonnages14.
8La dénonciation de Donnez fut effectivement publiée par le Journal révolutionnaire de Toulouse, organe officieux de la Société, dans son numéro du 29 septembre :
Lettre du citoyen Donès, membre de la Société populaire, qui dénonce les associations maçonniques, et réclame leur destruction, à la société populaire de Toulouse
Frères et Amis,
Esclave, comme vous, des principes républicains, je viens vous soumettre mon opinion sur un objet qui m’a paru de la plus grande importance, & j’invite la société populaire de la soumettre à la discussion, afin que mûrie dans votre sagesse, le délibéré qui en sera le fruit, soit digne de vos principes.
La Convention nationale a consacré un principe dans la constitution française, sanctionné par le peuple souverain, que toutes les corporations quelconques seroient détruites, & qu’il n’y auroit désormais que les sociétés populaires. Pourquoi donc, au mépris de la loi, laisse-t-on subsister les corporations des Franc-maçons, dont le grand orient était le duc d’Orléans, un des plus grands scélérats qui aient jamais existé, & qui n’espéroit peut-être monter sur le trône, qu’à l’appui des Franc-maçons anglois, nos ennemis jurés, & d’une partie de ceux de la République.
Cette société qui ne travaille que dans l’ombre du mystère, peut devenir, dans un temps de révolution, un point de ralliement pour les malveillans, en intriguant auprès des autorités, pour soustraire des coupables à leur juste châtiment & pour la distribution des places, qui ne doivent être confiées qu’à des mains pures & dignes de les administrer.
Personne n’ignore que presque toute la noblesse, une grande partie du clergé & la majeure partie des reclus, aujourd’hui reconnus suspects, étoient jadis étroitement liés à cette classe d’hommes, de qui le peuple n’a jamais retiré aucun avantage.
S’il était jamais possible que notre république éprouvât encore quelque revers combiné par quelque nouvelle trahison, ces trois classes d’ennemis jurés, ne manqueraient pas de faire mouvoir le ressort de la maçonnerie, comme leur unique ressource, puisqu’elle a des ramifications si étendues, pour se faire des créatures, & porter les coups les plus funestes à notre liberté.
La fraternité & l’égalité, dit-on, règne parmi eux : nous ne parlons jamais d’état, ni de religion, disent-ils : mais les banquets fréquens & dispendieux, qu’ils font à des époques fixées par leurs règlements, n’insultent-ils pas à la misère publique, ainsi que ceux qui se sont faits à Paris, à cent écus par tête ? Ne contribuent-ils pas, par ce moyen de débauche superflue, à priver la classe indigente des Sans-Culottes du pur nécessaire ? A peine ces derniers peuvent-ils trouver une chandelle pour s’éclairer, tandis qu’il y a des membres de cette société qui ont dans ce moment dix livres de bougie, provenant des réceptions de leurs confrères, & qu’un autre a déclaré avant-hier qu’il en attendoit cinq caisses pour l’usage des réceptions de leur loge.
Société populaire, il est temps de faire cesser de pareils abus. Cinq ans de révolution nous ont mis à portée de les connoître. Si cette société fait quelque bien pour la chose publique, qu’elle se montre en présence du peuple, & ne craigne point la lunette de Marat. Il est temps que le peuple connaisse ses amis & ses intérêts. Si au contraire, ils ne cherchent qu’a induire & abuser des crédules, dans le préambule de leurs réceptions, par des dépenses extraordinaires, abusives & onéreuses à la chose publique & leurs familles, alors je demande d’après la loi, que ces sociétés soient dissoutes, ainsi que l’ont été celles de la noblesse, du clergé, de la monacaille, & la République sera sauvée.
Salut & fraternité.
DONNES,
membre de la société15.
9Celle-ci était revenue à la charge dans sa séance publique du 24 septembre : « Un citoyen ayant rappelé la dénonce faite contre les maçons, la Société a délibéré que les citoyens Donnez, Cabrol, Langotier et Lacan se transporteraient auprès de Mallarmé pour l’inviter à peser dans sa sagesse s’il ne convenait pas de fermer les loges de maçons et de supprimer toute sorte de compagnonnage16. »
10Trois jours plus tard,
Langotier rend compte de la commission dont il avait été chargé avec ses collègues auprès du représentant du peuple Mallarmé relativement à cette association connue sous le nom de franc-maçonnerie : le représentant qui a fraternellement accueilli la commission a promis de prendre le rapport de cette affaire en la plus grande considération17.
11Le 5 octobre, Mallarmé inséra effectivement, dans un long arrêté consacré pour l'essentiel à la « guerre à mort » qu’il entendait livrer à la religion catholique, un article ainsi rédigé :
La loi ne reconnaît d’autre réunion et d’assemblée de citoyens que celle des autorités constituées, des sociétés populaires où les intérêts du peuple sont discutés en sa présence : ainsi tout autre rassemblement est illégal, dangereux, établirait des corporations, des distinctions attentatoires à l’égalité et à la souveraineté du peuple. En conséquence toutes réunions de citoyens ailleurs que dans les lieux précités, sous quel prétexte que ce puisse être et quelle dénomination dont ils puissent se prévaloir comme société maçonnique ou toutes autres, sont interdites : les autorités constituées, pour ce qui les concerne, veilleront à l’exécution la plus stricte de la présente disposition et feront incarcérer sans délai tout citoyen qui y contreviendrait18.
12Cette menace n’eut pas à être mise à exécution : dès le 26 septembre, les quatre loges avaient spontanément suspendu leurs travaux.
13Les textes que nous venons de reproduire indiquent clairement les raisons qui poussèrent les militants jacobins à réclamer l’interdiction des ateliers, et le représentant Mallarmé, qui pourtant était peut-être lui-même maçon19, à la prononcer. Le patriotisme de leurs membres, auquel Desbarreaux rendit justice, n’était pas en cause : la Société populaire l’avait solennellement reconnu dans sa séance publique du 6 mars précédent, en leur décernant « mention civique de l’offre faite par des députés des quatre loges réunies pour l’armement et équipement de six cavaliers20 », et personne n’ignorait sans doute qu’outre Descombels elles avaient accueilli les principaux agents du pouvoir (le président du directoire du département, le commandant de la place, les chefs de l’armée révolutionnaire), sans oublier de nombreux meneurs de la Société.
14Ce que les Montagnards toulousains et le représentant en mission reprochent aux loges maçonniques, ce n’est pas l’attitude politique de leurs adhérents, mais leur nature même de groupements fermés et le caractère secret de leurs activités, qui leur paraissent incompatibles avec les principes du gouvernement révolutionnaire. Pour la mentalité jacobine, toutes les institutions sociales doivent offrir la plus parfaite transparence à la surveillance du peuple et des autorités constituées, et s’aligner sur le modèle des Sociétés populaires « où les intérêts du peuple sont discutés en sa présence » ; les autres formes d’associations, et à plus forte raison les loges travaillant « dans l’ombre du mystère », sont ipso facto suspectes de vouloir échapper à « la lunette de Marat », de fournir « un point de ralliement pour les malveillans » et les mécontents, d’abriter des intrigues et des complots, et donc de représenter une menace pour le régime. Le duc d’Orléans, devenu Philippe-Égalité, n’avait pas dit autre chose dans sa lettre de démission au Grand Orient du 5 janvier 1793 : « Je pense qu’il ne doit y avoir aucun mystère ni aucune assemblée secrète dans une République, surtout au commencement de son établissement21. » D’où l’insistance des membres de la Société populaire à exiger la publicité des tenues maçonniques, exigence dont ils savaient bien qu’elle signifierait « la destruction de la maçonnerie » ; aussi Mallarmé préféra-t-il les interdire purement et simplement.
15Visant un type de rassemblement « illégal » et potentiellement « dangereux » pour la République, sa décision répond à des préoccupations d’ordre essentiellement politique, et se situe dans le droit fil de celles que deux de ses collègues avaient prises à l’encontre d’autres loges de province avant la chute de Robespierre22 ; ce qui confirme qu’elle s’inscrit dans la continuité de la politique montagnarde plutôt qu’elle n’annonce la réaction thermidorienne. Les arguments développés devant la société des Jacobins expriment une hostilité plus radicale, où se mêlent craintes politiques, rancœurs sociales et préjugés populaires.
16Aux yeux du « républicain » Donnez, les loges sont coupables d’une sorte de péché originel, tenant à leur naissance et à leur épanouissement sous la monarchie ; obnubilé par le souvenir de l’époque, très proche il est vrai, où elles étaient effectivement peuplées de nobles, d’ecclésiastiques et de bourgeois dont beaucoup allaient devenir girondins, il ignore – ou feint d’ignorer – que leur personnel s’était profondément renouvelé depuis le début de la Terreur23. L’assimilation des ateliers à des « corporations » (d’ailleurs niée par les citoyens Vigée et Saint-Clair) relève de la même volonté de lier leur sort à celui de l’Ancien Régime. Plus remarquable semble l’accusation portée contre les francs-maçons français d’avoir servi, avec la complicité de leurs frères anglais, d’instruments à l’ambition politique du duc d’Orléans, thème appelé à devenir une des légendes constitutives de l’antimaçonnisme post révolutionnaire24.
17Typique de la mentalité sans-culotte apparaît la dénonciation de la collusion des loges avec les milieux fortunés, et de leur mépris pour la misère populaire. Il faut reconnaître que la démocratisation de leur recrutement consécutive à l’instauration de la Terreur était restée limitée25, et que dans le contexte de crise économique aiguë qui régnait alors à Toulouse les banquets fraternels – même « frugaux » – et les distributions de bougies lors des réceptions pouvaient choquer les plus démunis ; mais il était injuste de prétendre que « le peuple n’a jamais retiré aucun avantage » de l’existence des ateliers, alors que la bienfaisance, sous la Révolution comme sous l’Ancien Régime, constituait une de leurs vocations premières.
18On notera enfin, dans la lettre du citoyen Donnez, l’affleurement d’un des griefs les plus traditionnels et les plus vivaces formulés contre les francs-maçons : celui de s’entendre « pour la distribution des places », et d’utiliser les « ramifications si étendues » de leur organisation « pour se faire des créatures ».
19Bien que leur fermeture ait été ordonnée plusieurs semaines après le 9 Thermidor, les loges maçonniques toulousaines ont donc été victimes, comme celles de plusieurs autres villes (Blois, Dinan ou Bordeaux) au cours de l’an II, de la méfiance des Jacobins locaux à l’égard d’une forme d’association qu’ils considéraient comme une survivance de l’Ancien Régime social et comme un danger politique pour le gouvernement révolutionnaire. Tant que ce dernier s’est maintenu au pouvoir par la Terreur, ils ont composé avec elles, se contentant de les contrôler et de les associer à leur politique ; mais lorsque la chute de Robespierre ouvrit une période d’incertitude et fit planer une menace sur le régime montagnard, ils cessèrent de les tolérer, et obtinrent leur interdiction.
Notes de bas de page
1 Daniel Ligou, Histoire des francs-maçons en France, Toulouse, Privat, 1981, p. 168 ; Franc-maçonnerie et Révolution française, Paris, Chiron-Detrad, 1989, p. 139.
2 Selon l’expression de Daniel Ligou.
3 Michel Taillefer, « Les loges montagnardes de Toulouse », dans La franc-maçonnerie dans la Révolution française, actes du colloque international organisé par l’Institut d’études et de recherches maçonniques, Paris, 4-5 mars 1989, Cahiers de la Grande Loge provinciale d’Occitanie, nouv. série, no 28, avril 2001, p. 24-29 [voir supra p. 149-154].
4 Trois de ces « faux patriotes et intrigants » étaient maçons : le pharmacien Delpont, ancien membre de Saint-Joseph des arts et des Sciences et Arts libéraux, affilié à l’Encyclopédique le 30 septembre 1787 ; le greffier du tribunal de police correctionnelle Lapujade, reçu à Saint-Joseph des arts le 14 juillet 1793 ; et le chirurgien Tarbes, plusieurs fois vénérable de Saint-Joseph des arts depuis 1784.
5 La loi des suspects du 17 septembre 1793.
6 Journal révolutionnaire de Toulouse ou le Surveillant du Midi, no XCVIII, 14 fructidor an II (31 août 1794), p. 391.
7 Il avait été reçu aux Cœurs réunis le jour même de sa nomination, le 21 décembre 1793.
8 Journal révolutionnaire de Toulouse, ibid., p. 390.
9 La Société populaire de Toulouse à la Convention nationale, le troisième jour sans-culottide, l’an 2 de la République française (19 septembre 1794), 4 p.
10 Jean-Claude Meyer, La vie religieuse en Haute-Garonne sous la Révolution (1789-1801), Toulouse, Publications de l'université de Toulouse-Le Mirail, 1982, p. 347-348.
11 Michèle Schlumberger, « La réaction thermidorienne à Toulouse », Annales historiques de la Révolution française, avril-juin 1971, p. 265-283. Nous avons également utilisé la thèse de Philippe Nelidoff, La municipalité de Toulouse pendant la Révolution française (1788-1795), Toulouse, Université des sciences sociales, 1990.
12 Livre d’architecture de la loge des Cœurs réunis, Bibliothèque nationale, FM3 551, p. 146.
13 Jean Gros, « Les loges maçonniques de Toulouse (de 1740 à 1870) », La Révolution française, janvier-juin 1901, p. 257.
14 Registre des séances publiques de la Société populaire de Toulouse, archives départementales de la Haute-Garonne, L 4554, fol. 153.
15 Journal révolutionnaire de Toulouse, no CIV, 8 vendémiaire an III (29 septembre 1794), p. 415-416.
16 Registre des séances publiques de la Société populaire de Toulouse, fol. 155.
17 Ibid., fol. 159.
18 Archives départementales de la Haute-Garonne, 1 L 200 (12).
19 Si le Mallarmé reçu en 1793 à la loge parisienne du Centre des amis est bien le conventionnel François-René-Auguste, comme le croit Marie-Thérèse Gravier (communication au colloque La franc-maçonnerie dans la Révolution), et non son frère Claude-Joseph, comme le pense Pierre Lamarque (« La loge “le Centre des amis” », dans Chroniques d’histoire maçonnique, 1983, p. 12).
20 Registre des séances publiques de la Société populaire de Toulouse, fol. 14.
21 Cité par Pierre Chevallier, Histoire de la franc-maçonnerie française. La maçonnerie, école de l’égalité, 1725-1799, Paris, Fayard, 1974, p. 339.
22 Le Carpentier à Dinan, le 26 avril 1794, et Garnier de Saintes à Bordeaux, le 11 juillet. Le texte des arrêtés de ces deux représentants en mission est reproduit par Daniel Ligou dans Franc-maçonnerie et Révolution française, op. cit., p. 148-152.
23 Près des deux tiers de leurs membres avaient été reçus depuis l’automne 1793 ; un quart seulement les fréquentaient déjà avant 1789.
24 Ce thème commença à être popularisé deux ans plus tard par Félix-Louis Christophe Montjoie dans son ouvrage Histoire de la conjuration de Louis-Philippe-Joseph d’Orléans, premier prince du sang... surnommé Égalité, Paris, 1796, 3 t. in-8°.
25 Parmi les maçons toulousains recrutés en l’an II, 41 % sont des marchands, des artisans, des employés et des soldats proches de la sans-culotterie, mais la majorité (59 %) appartiennent toujours aux classes aisées (négociants, professions libérales, propriétaires).
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