Décembre
p. 281-292
Texte intégral
11er décembre. Sparano me lit une lettre du ministre brésilien des Affaires étrangères1 qui narre les abus de l’ambassadeur allemand2. Il demande notre solidarité. Je ne sais pas ce que nous pourrons faire si ce n’est nous proposer comme médiateur pour mettre fin à l’incident. Mais je crains que la crise soit profonde. L’action de propagande allemande sur leurs masses d’émigrés est de nature à rendre le gouvernement de Rio sérieusement inquiet à juste titre3.
2Villani, en pleurant, comme c’est son habitude depuis quelques semaines, me remercie pour ce que j’ai dit hier au sujet de son pays.
3Je discute longuement avec Jacomoni de la situation albanaise et du projet d’action qui commence désormais à prendre une forme concrète. La préparation se passe bien.
4Le régime du roi Zog se révèle toujours plus incertain et donc facile à renverser. Il est nécessaire d’agir avec décision et sans scrupule. Du reste, il est humanitaire de briser une vie si cela permet d’en sauver des centaines, peut-être des milliers d’autres.
52 décembre. Les réactions à mon discours se font partout toujours plus intenses et sont devenues hystériques en France4.
6Dans le pays, en revanche, le succès est grand. Je reçois des centaines de télégrammes et de lettres de félicitations. Les Italiens comprennent maintenant que l’Axe a des objectifs, non seulement allemands, mais également des revendications nationales auxquelles nous n’entendons pas renoncer.
7Le Duce, qui est très satisfait comme toujours lorsque commence une bataille, me fixe les lignes d’action : rendre caducs les accords Mussolini-Laval de 19355 et synchroniser nos demandes avec les revendications coloniales allemandes. Nos revendications concernent Djibouti, la Tunisie et une participation au canal de Suez.
8Entretien avec François-Poncet dans la soirée. Il affectait beaucoup d’indifférence mais était préoccupé et tenait à donner à sa démarche un caractère plus amical que de protestation. Dans la conversation, dont j’ai rédigé le procès-verbal, il était spécieux6. En s’attachant à une phrase isolée de mes propos, il a cherché à démontrer que le gouvernement n’avançait pas de revendications7. Je suis resté très réservé. Pour sa part, après la démarche officielle, il a voulu faire quelques commentaires et a surtout souligné que la France n’était pas un pays tombé aussi bas que l’on puisse en permanence demander « une livre de chair ». En sortant, il m’a demandé s’il pouvait continuer à défaire ses malles. Puis a rajouté : « Ce serait beau de vivre en paix à Rome. » J’ai répondu avec froideur : « Cela dépendra de vous » et, après une pause, en souriant : « Et aussi de nous. » Il a quitté mon bureau pâle comme une feuille de papier.
93 décembre. Le grand orchestre européen continue. Cela nous laisse absolument indifférents et alimente à merveille la polémique. Le Duce est très satisfait de ce qui advenu. Il croit que tout ceci est très utile pour nos projets albanais : cela distrait l’attention locale, nous permet une préparation convenable sans susciter d’alarme et amènera les Français à bien accueillir notre arrivée à Tirana afin d’alléger la pression sur eux.
10Je vois Perth deux fois. La première fois, il me communique la date du voyage de Chamberlain à Rome. Elle est fixée au 11 janvier. La seconde fois, il fait une démarche au sujet de la question tunisienne. Je réponds, plus ou moins, ce que j’ai répondu à François-Poncet. Il me rappelle au respect de nos accords avec l’Angleterre en Méditerranée8. Je dis que je repousserai une telle demande tant que l’on n’aura pas trouvé dans mon discours quelque chose qui puisse être jugé comme opposé à ces engagements.
11En ce qui concerne les accords Mussolini-Laval, Perth est également d’accord pour reconnaître qu’ils ne peuvent plus être considérés en vigueur.
12Je reçois Jacomoni. Il est avec Koçi l’homme qui se prépare à porter le coup contre le roi d’Albanie. Naturellement, il est un vieil ami du Roi mais il est mécontent que celui-ci l’ait négligé. Il m’a donné la besa, c’est-à-dire la parole d’honneur. Je n’ai pas voulu entrer avec lui dans les détails : c’est un vieil homme robuste et fanatique. Il a déjà envoyé la famille en Italie.
134 décembre. Rien de particulièrement important à Rome. Par contre, des nouvelles assez graves d’incidents anti-italiens provoqués en Corse et en Tunisie arrivent. Ceux-ci font très bien notre jeu car l’opinion publique italienne, même dans les secteurs les moins sensibles, réagit violemment.
145 décembre. En tenant compte de la prochaine visite de Ribbentrop à Paris, nous décidons avec le Duce de ne pas dramatiser les incidents et de donner des consignes afin d’arrêter dans la presse la polémique antifrançaise. Je fais informer Ribbentrop lui-même qui s’en montre très satisfait. Avant le départ, il avait lui-même appelé Attolico et avait voulu minimiser la portée et les buts du voyage à Paris9.
15Nous fixons, avec Jacomoni et Giro, quelques points importants de l’action en Albanie.
16L’organisation est en bonne voie et tout devrait se dérouler selon les plans prévus. La disparition du Roi suffira à supprimer tout centre de résistance et le mouvement se répandra en quelques heures dans le pays. Désormais, je me demande s’il ne convient pas d’anticiper l’événement dans la mesure où la machine est prête à se déclencher et que tout retard peut déterminer des inconvénients non prévisibles aujourd’hui.
17Long entretien avec Starace. Je lui ai dit sans détour mon avis sur quelques-uns de ses gestes et initiatives. En premier lieu, l’exposition antibourgeoise prévue. Il est absurde d’ennuyer les gens, comme il le fait, sans aucune raison. On ne peut pas tourmenter les personnes à cause du thé de 5 heures ou de l’habit de soirée. Je pense que c’est spécialement quand il y a une plus grande rigidité politique qu’il est nécessaire de laisser une plus grande marge de liberté personnelle. Certaines de ses mesures créent de larges zones de mécontentement et de fronde10.
186 décembre. Le Duce examine et approuve le plan d’action en Albanie. Il formule seulement une réserve à propos de la Yougoslavie de manière précise. Il ne se préoccupe pas le moins du monde de la France, de l’Angleterre et de la Grèce. Par contre, il suit avec attention l’attitude yougoslave, soucieux d’éviter une vraie et réelle réaction qui apparaît difficile, mais au moins un refroidissement de l’amitié à notre égard au profit de l’Allemagne. Il conviendra, peut-être, d’en parler à Stoyadinovitch et d’étudier la possibilité d’une compensation au détriment de la Grèce : Salonique.
19Horthy m’invite à une partie de chasse. J’accepte et partirai le 19 décembre. Cela vaut la peine de surveiller la situation intérieure hongroise qui n’est pas très brillante. Le régime féodal se poursuit avec l’actuel gouvernement, et seul un net coup de barre à droite peut remettre la Hongrie sur la bonne voie. Hier, Szabó a exalté Szálasi et son parti nationaliste.
20Muti revient d’Espagne. Les choses tournent assez bien et la prochaine attaque en Catalogne pourrait avoir un caractère décisif. Je suis quelque peu sceptique : cette phrase a été dite trop de fois pour y croire encore. De toute manière, le CTV, sous le commandement de Gambara, est prêt peut-être comme il ne l’a jamais été et même les relations avec l’aviation ont été clarifiées.
217 décembre. J’accompagne Muti chez le Duce. Les nouvelles sont bonnes : même le conflit Bernasconi11-Gambara a été réglé et nos forces se présentent à l’action dans de très bonnes conditions.
22Rien d’autre de notable.
238 décembre. Les manifestations antifrançaises en Italie et anti-italiennes en France se multiplient. Ceci est bon car elles servent à rendre populaire l’Axe dans la jeunesse italienne. Pour l’instant, ce sont des manifestations étudiantes mais tous les irrédentismes ont commencé sur les bancs des lycées12.
249 décembre. Le Duce désire que la polémique antifrançaise soit un peu atténuée car, « en continuant dans cette voie, il serait nécessaire de faire parler le canon et ce n’est pas encore le bon moment ». Mais il s’est déclaré satisfait des résultats de l’essai sur l’opinion publique italienne en ce qui concerne la France.
25Avec Perth, nous préparons le programme du voyage de Chamberlain. Perth, à titre personnel, m’a dit qu’il désapprouvait l’attitude française. Il a conseillé à Poncet de ne pas dramatiser13.
26Barella m’a ouvert son cœur à propos de Starace. Lui aussi s’est ajouté à la troupe de ceux qui attaquent ouvertement le secrétaire du Parti. Désormais, c’est un vrai soulèvement populaire contre lui. Je me demande, même si je me suis imposé de me désintéresser de la politique intérieure, si ce n’est pas le moment d’en parler au Duce. Starace, qui a tant de mérite, a fait deux grandes erreurs vis-à-vis du peuple italien. Il a créé une atmosphère de persécution et a ennuyé avec mille petites choses de caractère personnel. Maintenant, les Italiens veulent être gouvernés avec le cœur. S’ils sont disposés à pardonner à ceux qui leur ont fait du mal, ils ne pardonnent pas à ceux qui les ont embêtés.
2710 décembre. Rien de notable.
28Repas avec Perth à la villa Madama.
2911 décembre. Rien de notable.
30Pas d’annotations les 12 et 13 décembre.
3114 décembre. Je réfère au Duce de l’entretien avec Pignatti. Il a un accès de colère contre le Pape dont il espère la mort à brève échéance. Il menace de « toucher les cordes sensibles » et de faire revivre cette Italie gibeline14 qui n’est jamais morte. Il dit qu’en Romagne, les églises étaient barricadées au début du fascisme et que si les gens y vont maintenant, c’est seulement parce qu’ils savent que c’est le désir du Duce. Il conclut cependant à la nécessité de ne pas provoquer de crise avec le Vatican actuellement et m’autorise à démentir la nouvelle au sujet du divorce et de la stérilisation15.
32Cérémonie de clôture à la Chambre. Orano16 parle longuement et avec peu d’efficacité. Inversement, Papa a remporté un grand succès avec peu de phrases, simples et spirituelles, comme est sa nature.
33Christich me répète son entretien avec Poncet qui confirme ce que m’avait rapporté le ministre d’Uruguay17. Poncet est amer parce qu’il croyait, en venant ici, avoir un tout autre succès. Il comptait sur sa personnalité pour lever les obstacles et raviver les courants francophiles. Inversement, il s’est trouvé isolé et a compris qu’il n’avait aucune possibilité de manœuvrer en coulisses car, ici, la politique étrangère est seulement traitée par celui qui en est responsable. Étant donné que le ministre d’Uruguay m’a donné le texte écrit de son entretien avec Poncet et que celui-ci s’est exprimé durement à propos des Allemands, j’en donnerai une copie à l’ambassade d’Allemagne. Cela diminuera les sympathies dont Poncet jouissait dans quelques milieux allemands.
3415 décembre. J’ai accompagné le Duce chez le général Oshima, ambassadeur du Japon à Berlin. Sa visite a été recommandée par Ribbentrop car Oshima est, comme lui, un zélateur de la transformation du pacte anti-Komintern en un pacte d’alliance tripartite. Oshima a physiquement l’image d’un samouraï tel qu’il apparaît dans les vieux tableaux ou sur les porcelaines japonaises. Visage intéressant et dur. Petit et trapu. Port extrêmement fier. Quand il a commencé à parler, je me suis rendu compte pourquoi Ribbentrop l’aime tant : ils sont du même genre, enthousiastes et simplificateurs. Je ne veux pas dire qu’il soit superficiel. Il a attaqué la Russie et a dit que le Japon entend la démembrer en tant d’États que cela rendra vain et absurde toute pensée de revanche ; il ajouta que le Japon souhaitait éliminer tout intérêt britannique de Chine et du Pacifique en général. Il a projeté une lumière tragique sur la position anglaise en Inde. Le Duce a répété ses habituels arguments sur la nécessité de retarder quelque peu la transformation du pacte et a indiqué que l’époque où il prendrait sa décision serait entre la mi-janvier et la mi-février.
35Giuriati, consul général à Calcutta, me rapporte que le 27 septembre, le vice-roi des Indes18 lui a dit qu’en cas de conflit, il ne pourrait en aucune façon maintenir la présence britannique en Inde.
36J’ai donné à Mackensen le compte rendu de l’entretien entre le ministre d’Uruguay et Poncet.
3716 décembre. Lord Perth, avec des larmes dans les yeux, a demandé l’agrément pour Percy Loraine19. Au fond du cœur, il a l’espoir que, durant le prochain voyage de Chamberlain, on puisse faire encore revenir le gouvernement anglais sur sa décision mais il ne veut pas l’afficher. Je regrette son départ. C’est un homme qui, après un long effort, est arrivé à comprendre le fascisme et à l’aimer. Il a une sincère affection pour moi et ceci est réciproque.
38Sa présence serait encore utile. L’amitié anglo-italienne a des os encore trop fragiles pour être soumise à des secousses et je ne sais pas si ce Percy Loraine est la personne adéquate. Il y a quelque temps, il a mal parlé de l’Italie, du Duce et a fait envoyer des lettres anonymes contenant des injures choisies et des extraits de journaux non moins choisis avec des photographies de nos forces armées. Les auspices ne sont pas bons. Quand on pense que Perth était devenu suffisamment notre ami pour télégraphier à son gouvernement (et j’ai le texte déchiffré), le jour de mon discours à la Chambre, que les cris des députés pour la Tunisie et la Corse n’étaient pas arrivés jusqu’à la tribune diplomatique20 !
39Perth recommande, dans l’attente du voyage de Chamberlain, que la polémique avec la France soit mise en sourdine pour ne pas créer de difficultés d’ordre interne au Premier ministre. Je lui ai donné des assurances.
40J’ai reçu von Mackensen et Strautz21 à qui j’ai donné des renseignements sur l’entretien qui a eu lieu entre le Duce et le général Oshima au palais de Venise.
4117 décembre. Rien de particulièrement marquant, si ce n’est l’approbation de la part du Duce de la note envoyée à l’ambassadeur de France affirmant et argumentant que les accords Mussolini-Laval de janvier 1935 sont juridiquement, politiquement et historiquement dépassés. J’ai donné à la note un caractère d’absolue sérénité et je l’ai conclue en mettant l’accent sur la possibilité de reprendre les négociations22. Il convient, pour l’instant, de ne pas trop tirer sur la corde. Surtout, ce n’est pas la peine de donner aux Français la chance de saboter la visite de Chamberlain.
42Mussolini est parti pour Carbonia, la nouvelle zone charbonnière sarde23. Il était très satisfait des résultats de la lutte pour l’autarcie. Il a dit qu’il y avait des étrangers pour nous convaincre que notre pays était si désespérément pauvre qu’il était inutile de tenter de fouiller la terre. C’étaient ces mêmes étrangers qui nous avaient persuadés que nous n’étions pas une race, seulement un timide rassemblement de personnes nées pour servir et distraire les peuples d’outre-alpes. Un exemple typique de cette conception se trouve dans le rapport envoyé au directoire par le général Berthier24 après son séjour en Italie.
4318 décembre. Départ pour la Hongrie. À Trieste et Postumia, la foule nous adresse de chaleureuses manifestations aux cris de « Tunisie, Corse, Djibouti ». Ce sont des expressions spontanées d’une masse qui a senti renaître en elle une rancœur profonde, comme souvent dans la tradition et l’instinct du peuple italien.
4419-20 décembre. L’accueil hongrois de la frontière à Budapest est de ceux que l’on réserve à un fils qui revient, non à un étranger que l’on veut honorer. J’en suis quelque peu ému. Il fait froid, très froid, mais les gens sont dans les rues, transis, fouettés par un vent glacial mais continuant à crier et à acclamer.
45Je trouve également au sein du gouvernement une nouvelle ambiance. Je parle avec franchise de ce que devrait être la nouvelle politique hongroise : adhésion ouverte, non équivoque à l’Axe. Ils sont tous d’accord quoique l’atmosphère soit ouvertement hostile vis-à-vis de l’Allemagne. L’Allemagne est crainte. Csáky25 ne cache pas son anxiété, tout comme Imrédy. Ceci explique l’intransigeance démontrée vis-à-vis du parti nationaliste de Szálasi qui gagne cependant du terrain dans la jeunesse. J’assure les Hongrois que nous ne permettrons jamais à l’Allemagne d’agir envers la Hongrie comme elle le fit envers l’Autriche. Il y avait bien d’autres raisons qui rendaient logique, donc acceptable, cette politique. Mon affirmation soulage mes interlocuteurs. Ces derniers arrivent à concrétiser leur politique sur les bases suivantes : adhésion au pacte anti-Komintern après le voyage de Csáky à Berlin ; sortie de Genève en mai après avoir provoqué une crise avec la SDN en présentant un mémorandum totalement inacceptable sur les minorités ; rapprochement avec la Yougoslavie. À cette fin, ils me prient de poser les bases d’un accord à l’occasion de ma prochaine rencontre avec Stoyadinovitch. Ceci nous va très bien. Rien ne doit être fait qui puisse avoir un goût antiallemand mais il est bon, à toute fin, que soit resserré le bloc entre l’Italie, la Hongrie et la Yougoslavie.
46Concernant les rapports avec la Roumanie, l’état d’esprit hongrois est très hostile. Csáky m’en a fait une démonstration, tout de suite interrompue par Imrédy qui avait prévu mes objections. Plus ouvertement, le Régent26 m’a parlé d’une attaque possible contre la Roumanie, expliquant que le Duce, à Rome, lui aurait donné son approbation à une telle action. J’ai mis de l’eau dans le vin. J’ai laissé entendre qu’une telle décision mériterait un réexamen à la lumière de la situation qui se sera produite.
4721 décembre. La situation intérieure n’est pas du tout claire. Les lois antisémites et la réforme agraire seront modifiées d’ici peu et le gouvernement en attend d’importants résultats. Nous verrons. Mais il est certain qu’il y a un ferment nouveau dans la jeunesse et que tout l’échafaudage féodal de la Hongrie commence à peser de manière insupportable sur les nouvelles générations. Le parti nationaliste progresse. Autour de Szálasi se crée une atmosphère de martyr qui lui profite. Je ne crois pas à l’accusation que lui fait le gouvernement de vouloir vendre la Hongrie à l’Allemagne. Hubay27, qui dirige le parti durant la détention de Szálasi28, m’a envoyé un télégramme très chaleureux. Je n’ai pas répondu directement pour ne pas donner un document qui serait désagréable au gouvernement, mais j’ai fait savoir par l’intermédiaire de Vinci que j’ai reçu avec plaisir le salut de la jeunesse nationaliste magyare. Qui sait ce que réserve l’avenir !
4822 décembre. Voyage de retour.
4923 décembre. Je rends compte au Duce qui est très content des résultats du voyage. Nous faisons un tour d’horizon et nous fixons quelques points de discussion pour la visite de Chamberlain. En outre, le Duce me confirme qu’il a désormais l’intention d’adhérer à un pacte d’assistance à trois, selon la proposition de Ribbentrop.
50On attaque en Catalogne avec un succès notable. Les télégrammes de Gambara sont enthousiastes et les rares notes de Muti me confirment le succès29.
5124 décembre. Je communique au chargé d’affaires d’Allemagne et à l’ambassadeur de Grande-Bretagne une copie de la note que m’a adressée François-Poncet. Perth la lit en partie et la juge très mesurée : la fin lui semble particulièrement bonne30. Nous parlons de l’engagement qu’avait la France vis-à-vis de nous afin d’appuyer la conquête de l’Abyssinie. Il dit que Laval était allé le voir et lui avait dit que cet engagement ne concernait que les questions économiques. Ceci est faux. Je lui ai raconté mon entretien avec Flandin31, à Paris, en mai 1935, quand il me donna quelques conseils au sujet de la manière de faire débuter le conflit. Il suggérait de provoquer une révolte des ras32 contre le Négus qui aurait pu nous donner un prétexte d’intervention. Ces propos ont fait beaucoup d’impression sur Perth.
52Bonnes nouvelles d’Espagne. L’avance continue malgré les contre-attaques des rouges.
5325 décembre. Rien de neuf. Les mauvaises nouvelles se multiplient depuis la Yougoslavie au sujet de la situation de Stoyadinovitch33. Quoique les résultats des élections poussent à la réflexion, je suis plutôt serein pour le gouvernement actuel. J’ai très confiance en Stoyadinovitch. C’est un pilote à la poigne robuste qui a surmonté des bourrasques plus dures que l’actuelle.
5426 décembre. La France envoie la note de réponse. C’est une faible réponse à nos affirmations, non exemptes, naturellement, de quelques inexactitudes. Je ne crois pas qu’elle nécessite une réplique.
55En Espagne, les détachements italiens progressent avec rapidité. Encore une fois, les Espagnols se révèlent lents et indécis dans l’offensive.
56Le nonce me parle de la situation de l’Action catholique et lance une forte attaque contre Starace qu’il définit comme « un dangereux païen », triste exemple d’immoralité également dans sa vie privée. Le nonce fait allusion à la possibilité d’une visite du Duce au Pape à l’occasion du dixième anniversaire du concordat34, mais je réponds que la chose ne me paraît pas faisable. Au plus, je pourrais m’y rendre et remettre un message du Duce. Mais, sur ceci aussi, il conviendra de réfléchir.
5727 décembre. Rien de nouveau.
5828 décembre. Je suis intervenu en Espagne auprès de Franco et j’ai également fait intervenir les Allemands afin qu’il se décide à faire bouger ses troupes. On a la possibilité d’obtenir une victoire décisive mais les Espagnols menacent de la laisser se dérober une nouvelle fois.
5929 décembre. Rien de très important. J’ai un entretien avec l’attaché naval au Japon, le commandant Ghè, qui me rend compte de la ferveur nippone envers l’Italie et du ressentiment antiallemand. Quoique très ami du Japon, Ghè explique qu’il ne faut pas lui faire trop confiance. Il aura besoin, après la conquête de la Chine, de capitaux et de tranquillité et ne voudra sacrifier ses propres intérêts à aucun pays étranger.
6030 décembre. Je communique à Perth l’agrément pour son successeur.
61Monelli, revenant de Corse, me confirme ce que je savais : il n’existe pas d’irrédentisme corse et tout le parti de Petru Rocca35 ne compte pas plus de dix personnes. Mais les autres ne sont pas plus fervents : les directeurs des journaux corses les plus violents contre nous lui ont dit que si nous leur faisions un peu plus de publicité touristique, ils s’abstiendraient de la campagne anti-italienne.
62Long entretien avec Gianni Alberto36, revenu d’un long séjour à l’étranger. Je ne l’avais pas vu depuis qu’il avait émigré, c’est-à-dire depuis 14 ans. Il a grossi et n’a plus cette vivacité d’esprit qui le caractérisait en d’autres temps. Il m’a parlé du monde des exilés : pauvre petit monde, sans espérance et sans volonté, divisé par des questions personnelles, destiné à agir comme le veulent les maîtres de maison, c’est-à-dire le gouvernement français. Petit monde de misère morale et matérielle destiné à disparaître d’ici peu sans avoir laissé de traces.
6331 décembre. Le nouvel ambassadeur du Japon37 ma fait sa visite de présentation. Pour un diplomate de carrière et de plus japonais, il est assez explicite et énergique. Il parle du Pacte tripartite et se révèle tout de suite partisan d’un renforcement du système. Il ne cache pas qu’au Japon, il existe encore un fort parti en faveur d’un rapprochement avec la Grande-Bretagne et l’Amérique.
64D’Espagne, Gambara et Viola rendent compte d’un entretien avec Franco au cours duquel le généralissime aurait été persuadé d’unir ses forces aux nôtres pour donner à l’offensive en Catalogne un tour plus concret. Nous verrons ce qui se passera ces prochains jours : pour le moment, on a perdu un temps précieux.
65Bastianini dépeint en couleurs très sombres la situation intérieure et lance lui aussi ses foudres contre l’habituel responsable, Starace. Il est vrai que nous ne vivons pas sur un lit de roses. Mais Starace n’est pas responsable de tout et il faut prendre en compte que Bastianini, à 40 ans, est déjà un vieux mécontent, aigri et seulement capable de parler de ce qui se faisait « de son temps ».
Notes de bas de page
1 Il s’agit d’Oswaldo Aranha. Né en 1884, avocat de formation, il est élu en 1927 député fédéral du parti républicain dans le Rio Grande. Proche de Getúlio Vargas, il est nommé ministre des Affaires étrangères en mars 1938, après avoir été ambassadeur à Washington. Il représente une politique pro-américaine s’opposant à l’influence pro-allemande d’Eurico Dutra, ministre de la Guerre. En cette fin de 1938, le gouvernement du Reich tente d’implanter un parti nazi au sein de la communauté allemande du Brésil. Un an après avoir interdit tout parti au Brésil, L’Estado novo n’est pas prêt à tolérer cette intrusion étrangère.
2 Il s’agit de Karl Ritter.
3 Face à la propagande nazie au sein des communautés brésiliennes d’origine allemande, le gouvernement brésilien a dissout 80 sections du parti national-socialiste au Brésil en avril 1938. Depuis octobre, les deux pays ne sont plus représentés que par des chargés d’affaires.
4 Convoqué au Quai d’Orsay, l’ambassadeur Guariglia écrit dans son rapport du 1er décembre : « Bonnet m’a fait appeler d’urgence pour me dire la grave impression produite par la manifestation d’hier à la Chambre fasciste et au-dehors. Le gouvernement français se plaint que de telles manifestations n’aient déterminé aucune expression de modération de la part de notre gouvernement. […] Je ne pouvais pas lui dire officiellement, mais il est clair que les manifestations d’hier sont une preuve de l’état d’esprit actuel en Italie vis-à-vis de la France. » Dans I documenti diplomatici italiani, ottava serie (1935-1939), vol. X (12 settembre – 31 dicembre 1938), op. cit., doc. 487, p. 520-521.
5 Le 7 janvier 1935, Pierre Laval, alors ministre des Affaires étrangères du gouvernement Flandin, signe à Rome, avec Mussolini, un accord prévoyant la cession par la France de 114 000 kilomètres carrés aux confins de la Tunisie et de la Libye, de 800 kilomètres carrés aux confins de l’Érythrée et du territoire de Djibouti, de l’îlot de Doumeviah dans le détroit de Bab-el-Mandeb. De plus, l’Italie obtient une participation aux actions du chemin de fer Djibouti-Addis-Abeba. En contrepartie, l’Italie accepte la révision du statut particulier des Italiens installés en Tunisie. Enfin, la France et l’Italie promettent de se consulter en cas de danger pour l’indépendance autrichienne (crainte d’un Anschluss de la part de l’Allemagne nazie).
6 Suite à la manifestation antifrançaise du 30 novembre, l’ambassadeur François-Poncet est chargé par son gouvernement de demander des explications : « Nous exprimant ses regrets pour semblables démonstrations, le gouvernement français devait ajouter que pareils regrets étaient rendus plus intenses par le fait que le chef du gouvernement et les ministres présents n’avaient rien fait pour se désolidariser des manifestants. Il désirait donc savoir si les cris des députés pouvaient représenter les directives de la politique italienne. » Dans Ciano Galeazzo, Les Archives secrètes du comte Ciano, op. cit., p. 249. Dans son rapport à Georges Bonnet, l’ambassadeur François-Poncet donne sa version de l’entrevue et de la réponse apportée par Ciano sur le point de savoir si les revendications criées par une partie des députés étaient celles du gouvernement italien : « Mon interlocuteur a répondu que le gouvernement italien n’assumait pas la responsabilité des cris qui avaient été poussés, soit dans la Chambre des députés, soit dans la rue. […] Les cris de ceux-ci ne devaient être considérés en aucune manière comme l’expression de la politique du gouvernement. On ne devait juger celle-ci que d’après les discours du Duce lui-même et de son ministre des Affaires étrangères. » Dans Documents diplomatiques français. 1932-1939, 2e série (1936-1939), t. 13 (1er décembre 1938 – 31 janvier 1939), op. cit., doc. no 15, p. 28.
7 Il est possible que Ciano fasse référence à la phrase suivante : « Je ne vous demande pas de nous livrer la Tunisie », que rapporte François-Poncet dans son rapport du 3 décembre. Dans Ibid., doc. no 15, p. 28.
8 Allusion à l’accord italo-britannique du 2 janvier 1937 promettant le respect du statu quo en Méditerranée, et à l’accord du 16 avril 1938 réaffirmant le premier.
9 Si l’on en croit les Souvenirs publiés par Raffaele Guariglia, ambassadeur italien à Paris, ce serait Ribbentrop qui aurait demandé que la presse italienne calme le jeu durant son séjour à Paris. Dans Guariglia Raffaele, La Diplomatie difficile, op. cit., p. 96. Le ministre allemand des Affaires étrangères séjourne à Paris les 6 et 7 décembre 1938. Le 6 décembre, il signe avec son homologue français, Georges Bonnet, une déclaration commune. L’article 1 estime que les relations pacifiques et de bon voisinage entre la France et l’Allemagne constituent l’un des éléments essentiels de la consolidation de la situation en Europe et du maintien de la paix générale. L’article 2 affirme l’absence de litiges territoriaux entre l’Allemagne et la France et reconnaît « solennellement comme définitive la frontière entre leurs pays telle qu’elle est actuellement tracée ». L’article 3 précise la nécessité de « demeurer en contact sur toutes les questions intéressant leurs deux pays, et à se consulter mutuellement au cas où l’évolution ultérieure de ces questions risquerait de conduire à des difficultés internationales ». Dans Documents diplomatiques français. 1932-1939, 2e série (1936-1939), t. 13 (1er décembre 1938 – 31 janvier 1939), op. cit., doc. no 45, p. 89. Dans ses Mémoires, le ministre français des Affaires étrangères, Georges Bonnet, rapporte que Ribbentrop lui a affirmé que le gouvernement allemand n’avait pas été mis au courant des manifestations antifrançaises de Rome qui auraient été faites pour « torpiller » le voyage à Paris. Dans Bonnet Georges, Fin d’une Europe. De Munich à la guerre, Le Cheval ailé, Genève, 1948, p. 34.
10 Depuis 1938, le régime organise une propagande antibourgeoise qui participe à la relance de la révolution fasciste. La campagne contre le lei, déjà signalée, y participe. L’opinion italienne n’y est guère sensible.
11 Mario Bernasconi commande l’aviation italienne en Espagne.
12 Dans son rapport du 7 décembre, François-Poncet apporte l’analyse suivante : « Les dirigeants fascistes craindraient, en réalité, que le Troisième Reich, après avoir acquis ce qu’il désirait, ne scellât la paix trop tôt, c’est-à-dire avant que l’Italie n’ait reçu sa part légitime de bénéfices ; ils auraient obéi au souci de ne pas se trouver forclos, et auraient organisé de propos délibéré une mise en scène bruyante et scandaleuse pour rappeler à leur partenaire de l’Axe qu’eux aussi ont des ambitions et que ces ambitions doivent être satisfaites. » Dans Bonnet Georges, Fin d’une Europe, op. cit., p. 66.
13 Dans son rapport du 5 décembre à Halifax, Perth écrit : « Je pense que M. François-Poncet a une vue alarmiste de la situation. Il me dit qu’il pense que le gouvernement italien a, le 30 novembre, défait le masque sur ses véritables intentions. […] Il pense que le gouvernement italien entend faire de la Tunisie une nouvelle Tchécoslovaquie et que la colonie italienne est destinée à jouer le rôle des Sudètes. » Après avoir rappelé que François-Poncet avait réaffirmé la ferme intention française de défendre les positions de la France, Perth écrit avoir assuré l’ambassadeur français de sa compréhension et avoir apprécié cet état d’esprit. Le 30 décembre, le Foreign Office fait savoir qu’il approuve le langage tenu à François-Poncet mais émet des réserves sur ses interprétations de la politique italienne. Dans Documents on British Foreign Policy. 1919-1939, Third Series, vol. III (September 14, 1938 – January 20, 1939), op. cit., doc. no 474, p. 471-473.
14 Allusion à l’Italie partisane du pouvoir impérial contre le pouvoir pontifical entre les xiie et xve siècles.
15 C’est le sens de la démarche entreprise par l’ambassadeur Pignatti auprès du cardinal Pacelli le 15 décembre. Dans I documenti diplomatici italiani, ottava serie (1935-1939), vol. X (12 settembre – 31 dicembre 1938), op. cit., doc. no 555, p. 608.
16 Né en 1875, Paolo Orano est un journaliste qui débute sa carrière dans les rangs des syndicalistes révolutionnaires. Gagné aux thèses nationalistes, il milite pour l’entrée en guerre en 1915 et est aux côtés de Mussolini lors de la fondation des Faisceaux de combat, le 23 mars 1919. Député en 1919 et en 1921, il devient directeur de l’édition romaine du Popolo d’Italia. Il est un des partisans de la politique antisémite menée par le régime à partir de 1938. Il est fait sénateur en 1939.
17 Il s’agit de Federico Gründwald-Cuestas.
18 Depuis 1935, le vice-roi des Indes est lord Linlithgow.
19 Né en 1880, Percy Loraine participe à la guerre des Boers. Entré au Foreign Office, il sert aux ambassades britanniques à Constantinople en 1904, à Téhéran en 1907, à Rome en 1909, à Pékin en 1911, à Paris en 1912, à Madrid en 1916. Il fait partie de la délégation britannique à la conférence de la Paix à Paris. Ministre de Grande-Bretagne en Iran en 1921, en Grèce en 1926, il devient haut-commissaire pour l’Égypte et le Soudan en 1929, puis ambassadeur à Ankara en 1933, avant d’être nommé à Rome où il présente ses lettres de créance en mai 1939.
20 Cette trop grande proximité avec les intérêts italiens n’est sans doute pas pour rien dans son rappel.
21 Franz von Strautz est premier secrétaire à l’ambassade d’Allemagne à Rome.
22 « Dans ces conditions, et dans l’intérêt même de leur amélioration, les rapports franco-italiens ne sauraient avoir pour base, à l’heure présente, les accords de 1935 et précisément si l’on veut les améliorer, il est évident que ces rapports doivent être examinés à nouveau d’un commun accord entre les deux gouvernements. » Dans Documents diplomatiques français. 1932-1939, 2e série (1936-1939), t. 13 (1er décembre 1938 – 31 janvier 1939), op. cit., doc. no 166, p. 322.
23 Située au sud-ouest de la Sardaigne, la ville de Carbonia est inaugurée par le Duce le 18 décembre 1938, au cœur d’une région minière.
24 Chef d’état-major de Bonaparte lors de la campagne d’Italie en 1796-1797.
25 Stephen Csáky a remplacé de Kánya au ministère hongrois des Affaires étrangères le 10 décembre 1938.
26 Titre officiellement porté par l’amiral Horthy dans ce royaume sans souverain qu’est la Hongrie depuis l’impossibilité d’une restauration des Habsbourg.
27 Kálmán Hubay est le bras droit de Szálasi à la tête des Croix fléchées.
28 En octobre 1937, Szálasi a été condamné à trois ans de prison pour avoir accusé l’épouse du régent Horthy d’être une Juive.
29 Dès le début de l’offensive sur le Sègre, affluent de l’Èbre, les forces italiennes et carlistes ouvrent une brèche dans le front républicain.
30 Après avoir rappelé que les accords franco-italiens du 7 janvier 1935 ont été votés par le Parlement français les 22 et 26 mars 1935, l’ambassadeur François-Poncet souligne qu’ils ont toujours été à la base de la politique de négociation entre Rome et Paris, y compris lorsque le chargé d’affaires français Blondel a soumis à Ciano un programme de négociation le 22 avril 1938. François-Poncet conclut : « Le gouvernement italien sait dans quel esprit cette politique a été conduite par le gouvernement français. M. Mussolini a bien voulu exprimer à plusieurs reprises à l’ambassadeur de France pendant l’évolution de la procédure en cours à Genève toute son appréciation de l’action modératrice de la France et de l’effort constant de la délégation française pour concilier autant que possible le respect des obligations du pacte et le ménagement de l’amitié franco-italienne. » Dans I documenti diplomatici italiani, ottava serie (1935-1939), vol. X (12 settembre – 31 dicembre 1938), op. cit., doc. no 945, p. 646.
31 En mai 1935, Pierre-Étienne Flandin est président du Conseil.
32 Les ras sont des seigneurs locaux dans l’Empire éthiopien.
33 Aux élections du 18 décembre 1938, la majorité parlementaire, sur laquelle s’appuie Stoyadinovitch, sort affaiblie du scrutin à cause de la poussée des démocrates croates menés par Vladimir Matchek.
34 Les accords du Latran entre l’Église et l’Italie sont signés le 11 février 1929.
35 Né en 1887 à Vicu, Petru Rocca est le principal représentant de la « corsitude » pendant les années 1930. En 1920, il fonde la revue A Muvra qui réclame l’émancipation nationale de la Corse, puis crée, en 1927, le Parti corse d’action, devenu le Parti corse autonomiste. Rocca glisse progressivement vers un fascisme corse et un soutien à la politique italienne, écrivant quelques jours après Munich : « Bon sens et justice, tel fut le fondement de la paix romaine proposée par Mussolini […] qui marque le premier pas vers de nouveaux concepts ethniques d’une Europe refaite à Munich sur les ruines de l’Europe de Versailles. » (A muvra, le 10 octobre 1938.) Dans Arzalier Francis, Les Perdants. La dérive fasciste des mouvements autonomistes et indépendantistes au XXe siècle, La Découverte, coll. « Textes à l’appui. Histoire contemporaine », Paris, 1990, p. 70.
36 Alberto Giannini est un journaliste italien, directeur du journal satirique Il Becco Giallo (Le Bec jaune).
37 Il s’agit de Toshio Shiratori.
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