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    Plan détaillé Texte intégral Visibilité sociale et vision médiatique Importance du mariage Sortie du placard De l'universalité des droits humains fondamentaux Activisme à la japonaise Conclusion Bibliographie Notes de bas de page Auteur

    Individu-s et démocratie au Japon

    Ce livre est recensé par

    • Thomas Brisson, Ebisu, mis en ligne le 27 décembre 2016. URL : https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ebisu/1953 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/ebisu.1953
    • Émilie Letouzey, L’Homme, mis en ligne le 21 février 2018. URL : https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/lhomme/30458 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/lhomme.30458
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    Table des matières

    Les homosexuels au Japon : visibilité sociale, droits humains et activisme

    Érick Laurent

    p. 191-204

    Texte intégral Visibilité sociale et vision médiatique Importance du mariage Sortie du placard De l'universalité des droits humains fondamentaux Activisme à la japonaise Conclusion Bibliographie Bibliographie complémentaire : Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    Visibilité sociale et vision médiatique1

    1Le 28 août 2008, une chaîne câblée sportive a réalisé un micro-trottoir en plusieurs endroits de Tôkyô pour déterminer le plus séduisant des joueurs de rugby parmi un panel d'une vingtaine d'entre eux. Mon étonnement fut grand quand, en dernier lieu, la présentatrice annonce « Nichôme »2. On va enfin voir les gays dans leur banalité quotidienne, pensé-je dans ma grande naïveté. Apparurent alors cinq patrons de bar tous plus mal déguisés en femme les uns que les autres, arborant un maquillage outrancier et des gestes de fausses divas. Cette anecdote est significative de l'état d'esprit dans lequel les médias abordent l'homosexualité masculine au Japon, et dans lequel baigne, par extension, l'ensemble de la culture populaire nippone : des travestis très efféminés, frivoles, culturellement décalés et socialement inadaptés, généralement désignés par le terme dépréciatif okama (pédé). En fait, il s'agit du paradigme dominant à travers lequel sont interprétés tous les types de sexualités masculines non normatives au Japon. Le « gay de tous les jours », plutôt masculin d'apparence, qui mène une vie banale sans faire de vague, reste totalement invisible dans les médias et, pour les gays japonais, il n'existe pas de réelle identification possible avec un modèle médiatique. Dans les films et séries datant de la période d'engouement pour les choses gays (gei bûmu) des années 1992-19953, destinés essentiellement à un public hétérosexuel féminin, les personnages gays se révèlent presque tous problématiques (inadaptés sociaux, fauteurs de troubles ou névrosés chroniques)4 ; c'est-à-dire un négatif de la société hétéronormative idéale. Relevant du cliché vestimentaire, comportemental et gestuel, ils sont conçus et filmés d'un point de vue hétérosexuel. Les femmes qui s'intéressent à eux sont également présentées comme un peu décalées de la norme sociale. Elles ont eu des problèmes avec les hommes, sont alcooliques, instables ou maladivement infantiles, comme s'il s'agissait par-là de décrédibiliser leur intérêt – forcément suspect – pour des homos. Le message latent de ces films semble clair : être gay est problématique dans la société japonaise, et il est nécessaire de prétendre être hétéro et/ou de se cacher.

    2Il est apparu nettement lors des entretiens que j'ai effectués5 qu'une telle image, stéréotypée et négative, avait une influence sur la façon dont les jeunes gays se perçoivent eux-mêmes, sur celle dont ils vont accepter (ou non) leur sexualité et la (faire) vivre, ainsi que négocier leurs comportements sexuels au quotidien. Ils débarquent, avec ce cadre encombrant, dans un milieu qui a lui aussi dessiné des tendances, bâti une typologie tout aussi rigide, sur laquelle ils devront surfer pour donner corps à leur orientation sexuelle. Si les jeunes gays japonais se limitaient à cette vision médiatique, accepter leur orientation sexuelle reviendrait à essayer de vivre avec cette image négative, d'une folle qui ondule des hanches et parle « le langage des grandes soeurs ».

    3Là intervient le rôle de la typologie des médias gays, établie par et pour eux, proposant (heureusement) une image plus positive, mais cantonnant aussi (malheureusement) les rôles et comportements au sein d'une série de types précis (« branché » vieux, jeunes, sales, gros, ours, etc.), guide salvateur mais aussi restriction de la gamme des possibles. Pour la plupart des hommes que j'ai interviewés, la typologie joue un rôle essentiel dans la construction du choix de leur objet sexuel : elle oriente ou détermine l'objet du désir, proposant une palette de modèles.

    4Les relations homosexuelles présentées au travers de l'ensemble des médias restent plutôt figées, assez éloignées de la réalité, relations verticales, de domination, voire sadomasochistes, essentiellement non égalitaires.

    5Le rôle majeur de la typologie des homosexuels au Japon pourrait être, simplement, de pourvoir, au sein de la culture (notamment médiatique), des catégories appréhensibles, à défaut d'être acceptables par la société, et ainsi de procurer une existence au moins culturelle (voire sociale) aux gays. Ils ne pourraient sans doute pas exister comme autant de singletons parsemés, individualisés, au sein de la société. Les grouper et les labelliser leur permet d'abord d'exister culturellement, puis aussi socialement.

    6Dans les médias (homosexuels et autres) donc, les gays échappent difficilement, comme dans la plupart des autres cultures, à une « alter-définition » qui conduit à les ridiculiser ou les idéaliser. Il ne semble pas exister au Japon de locus garantissant une auto-définition, comme dans certaines sphères activistes aux États-Unis ou en Europe par exemple. Les gays restent ainsi cantonnés dans une sphère sémantique très sexuelle, aussi bien extérieure qu'interne, que renforce la présence d'une typologie sexuée.

    7On aurait pu considérer que les choses avaient commencé à évoluer dans les médias, vers 2003, avec l'apparition du personnage de « Hard Gay » (hâdo-gei), un présentateur hétérosexuel déguisé en « gay cuir », panoplie qui implique sous-vêtements en cuir noir, lunettes de soleil, gants noirs, avec cris aigus et gestuelle caricaturale à l'appui. Il eut un succès phénoménal autant que bref, surtout auprès des lycéens et étudiants. Cependant, « Hard Gay » n'a guère fait évoluer la « cause » des homosexuels par son esthétique caricaturale et son côté exceptionnel : « ce n'est pas mon fils, ni même le voisin, c'est à la télé », se dirent les ménagères rassurées.

    8Par contre, depuis la fin de l'année 2007 environ, certaines personnalités publiques, comme Ikko6 ou Kaba7 font ouvertement état de leur homosexualité devant les caméras de chaînes privées ou câblées, allant parfois même jusqu'à raconter, à une heure de retransmission tardive, avec détails grivois à l'appui, leurs premières rencontre ou expérience sexuelle.

    9Les comportements sexuels, ainsi qu'une telle gestuelle transgenrée, définissent rarement une identité. Être okama n'est pas vraiment reconnu comme une identité sexuelle, ni même comme résultant d'un acte posé en revendication, mais plutôt comme émanant de comportements, voire de représentations individuelles. Une telle ambivalence de genre reste souvent admirée par les spectateurs, dans le sens de la « performance » qu'elle sous-tend, et s'en trouve ainsi complètement détachée du quotidien. Beaucoup de présentateurs hétérosexuels se travestissent en femme dans le cadre d'émissions de télévision. Les rôles transgenres dans lesquels se spécialisent certains acteurs et actrices (onnagata dans le théâtre kabuki et otokoyaku dans le théâtre exclusivement féminin de Tararazuka) ne sont pas vus a priori, dans les médias et la culture populaire, comme indicateurs d'une orientation sexuelle, même si en réalité ils le sont souvent. Les chanteurs (comme Mikawa Ken.ichi, né en 1946) ou acteurs (comme Miwa Akihiro, né en 1935) travestis ne sont pas habituellement considérés comme homosexuels. Leur orientation sexuelle relève d'une sorte de tabou, à laquelle reste assigné un silence média, autant tacite qu'absolu. Mises à part les populations jeunes, urbaines et plutôt féminines, beaucoup de Japonais ne voient pas, ne saisissent pas les comportements homosexuels en tant que tels. De toute façon, masculinité et virilité ne se conjuguent pas forcément sur le mode de la sexualité au Japon8. Par exemple, il ne paraît pas du tout incompatible que les mêmes acteurs jouent des rôles de jeunes premiers séducteurs et des rôles de femmes, Hasegawa Kazuo (1908-1984) par exemple. Toute l'ambiguïté de genre se trouve là. Il ne viendrait jamais à l'idée, par contre, de faire jouer un rôle de femme à Vincent Cassel ou Alain Delon... ou alors on tomberait dans une caricature maîtrisée, ce qui n'est jamais le cas au Japon.

    10Même en ayant des relations sexuelles avec des hommes, un homme japonais peut très bien nier être homosexuel, en ce sens que si des comportements homoérotiques ont pu avoir lieu, il n'est pas forcément question d'une identité (homo)sexuelle. Les Japonais ne se définissent que rarement selon des critères sexuels établis de manière absolue. De plus, la part « sexuée » de leur identité globale s'avère comparativement assez restreinte par rapport à la part d'éléments ethniques, ergonomiques, géographiques ou sociaux par exemple.

    11Le facteur identitaire ne peut s'inscrire que dans un contexte culturel défini. À la limite, on n'admet et n'avoue son homosexualité que si on est entré dans une catégorie de la typologie des désirs, c'est à ce moment-là seulement qu'on peut prendre conscience des aspects identitaires de son homosexualité. C'est une façon d'échapper à l'individualisme de cette identité, en la circonscrivant dans la culture, par définition collective, aspect important pour saisir les composantes structurelles ainsi que les enjeux de la sortie du placard dans un contexte japonais.

    Importance du mariage

    12Avec la vision des médias, l'importance du mariage est un autre élément qui configure le manque de visibilité sociale et l'absence de droits des gays au Japon. D'après mes interviews, le principal facteur socio-culturel qui empêche les gays de vivre leur orientation sexuelle au grand jour est l'importance du mariage dans la société. On n'est souvent pas considéré comme citoyen à part entière avant de se marier et fonder une famille. Le célibat est perçu comme suspect, reflétant un déséquilibre fondamental, et reste encore analysé comme un manque de maturité, une fuite de ses responsabilités sociale et morale. La signification du mariage dans le Japon moderne a peu à voir avec l'amour romantique, il resterait encore environ de 5 à 10 % de mariages arrangés. Il y est davantage question de stabilité financière, devoir social, responsabilité éducationnelle, que de relation romantique ou sexuelle, souvent trouvée hors mariage sans que cela ne pose de réel problème à condition de le cacher. Passage obligé pour être « normalisé » et « responsabilisé » au sein de la société, le mariage reste la pierre angulaire de la structure sociale. L'industrie du mariage est immense. Outre de nombreuses entreprises spécialisées très actives, la plupart des agences de voyages y consacrent beaucoup d'énergie : prospectus de luxe, destinations de rêve pour toute la famille dans les îles du Sud, vitrines attrayantes avec robes de mariée occidentales. Les rôles sociaux du couple marié sont fixes, au sein duquel les protagonistes s'appellent ordinairement « papa » et « maman », terminologie de parenté à référent pédocentré, que l'on rencontre certes ailleurs, mais qui au Japon représente la règle. Ce pattern se trouve timidement remis en cause, essentiellement en milieu urbain, par certaines jeunes femmes. On parle aussi volontiers de « service familial », dans le cas par exemple d'un homme marié entretenant une relation extramaritale et qui prend garde de fournir un « service familial » adéquat (inchangé), c'est-à-dire relation sexuelle avec sa femme, week-end à la campagne avec les enfants, soirée au restaurant, etc. Par contre, mariage n'est pas synonyme d'attachement excessif, ni de prison. Tant qu'il apporte l'argent et le sperme, le mari, le père, jouit d'une certaine liberté spatiale et temporelle. Les protagonistes mènent une vie sociale plutôt séparée, la division s'opérant selon un clivage homosocial, hommes ensemble et femmes ensemble. C'est pourquoi le mariage hétérosexuel n'est en rien incompatible avec une « vie gay » comme elle s'envisage la plupart du temps. Ainsi, la pratique de boire le soir entre collègues de travail, encore utile voire nécessaire pour nouer des relations harmonieuses au sein d'une entreprise, permet tous les mensonges. Elle entre en outre dans la définition la plus usuelle de la « masculinité » d'un employé (salaryman) japonais9. Pour beaucoup de gays, il est ainsi aisé d'envisager une double vie, entre la journée au travail où on « joue à l'hétéro », et le soir dans les bars et saunas où on assume pleinement des comportements liés à son orientation sexuelle. De nombreux gays désirent encore se marier et fonder une famille, jouer les rôles de mari et de père. La plupart d'entre eux considèrent sincèrement qu'ils peuvent à la fois remplir leurs rôles marital, familial et paternel efficacement, tout en ayant par ailleurs des relations sexuelles, voire amoureuses, avec des hommes. Eu égard à cet espace de liberté, on pardonne difficilement aux gays de ne pas jouer le jeu sociétal et de ne pas se conformer aux règles du mariage hétéronormé. Les patterns comportementaux ne sont après tout pas très différents de ceux des hétérosexuels qui adoptent de manière assez générale des relations extraconjugales ou bâtissent des mariages asexués. Cela signifie également que n'entrent pas dans la conception d'une vie d'homosexuel, l'aspect de vie familiale ou de couple, la cohabitation, c'est-à-dire un partage socio-psycho-topographique avec un partenaire de même sexe.

    13Certains gays et lesbiennes optent pour un mariage de complaisance (gisô kekkon). Il existe dans certains magazines gays un « coin mariage », où on peut trouver de telles annonces. Il s'agit par exemple de femmes cherchant à fuir un mariage mal vécu, qui veulent épouser des homosexuels, avec cette idée en toile de fond qu'ils les comprendront mieux, puisque censés participer d'une « sensibilité féminine ». Elles cherchent un homme doux, qui partage les tâches familiales, possède un sens esthétique et peut les comprendre. L'image du gay comme meilleur ami de la femme et partenaire de mariage idéal cependant, qui existe dans bien d'autres cultures, est en partie une construction médiatique totalement surfaite.

    14On rencontre aussi des « mariages homosexuels » (per se), sans aucune reconnaissance légale. Ainsi, le premier « mariage » shinto a eu lieu le 17 décembre 1998 dans le sanctuaire Wakamiya Hachimangû à Kawasaki, pratiquement sans aucune couverture médiatique sinon la presse gay, entre un musicien de 28 ans et un employé de 23 ans. L'officiant, Nakamura Shingû, reconnaît avoir hésité à pratiquer la cérémonie à cause de l'opposition des conservateurs (sic) qu'il redoutait. D'autre part, à Nagoya chaque année, lors de la fête LGTBQ10, quelques couples (de 2 à 5 suivant les années) sont mariés par un prêtre catholique ou selon une cérémonie non religieuse. Depuis 2007, le prêtre n'est autre qu'une rock star transsexuelle qui empoigne sa guitare électrique avant d'enfiler une chasuble et de marier les couples présents.

    15Tous les gays cependant ne se marient pas. À moins d'un transfert pour leur travail, la plupart des personnes non mariées continuent à habiter chez leurs parents, jusqu'à la quarantaine voire plus. Aux yeux des Japonais en général, et pour de nombreux gays aussi semblerait-il, les avantages (être logé, blanchi, nourri) dépassent les inconvénients (manquer d'intimité ou devoir cacher certains objets). Les mères, sur lesquelles incombe le fardeau, ne s'opposent que très rarement à un tel usage sociétal, l'appelant souvent au contraire de leurs vœux afin de garder leur fils à leur côté, qui pour combler l'absence du mari, qui pour prolonger la seule « utilité » sociale dont elles s'imaginent parfois être dotées. Quant à l'intimité, elle ne semble pas revêtir la même importance que dans la plupart des cultures occidentales, et il existe aussi de nombreux « love hotels », dont certains accessibles aux gays, ainsi que, même dans les villes moyennes, des endroits spécialisés (yaribeya) pour les relations homosexuelles. Enfin, une des fonctions du Net revient à pallier le manque d'intimité, permettant aux gays de draguer un large éventail d'amants d'un soir ou de « maris » potentiels, tout en logeant sous le même toit que leurs parents, en attendant que le dîner soit prêt. Ne pas laisser d'objets suspects, ou même n'en pas posséder est parfois vécu comme une certaine limitation de la liberté personnelle, mais la plupart des gays interviewés s'y plient d'autant plus facilement qu'ils considèrent que leur liberté comportementale et sexuelle, mais aussi surtout l'harmonie familiale, sont en jeu.

    Sortie du placard

    16Si on rencontre peu de sorties de placard au Japon, c'est d'abord sans doute parce que le sentiment d'être oppressé par la société (via la famille et les médias) n'est pas nécessairement ressenti de manière aiguë ni prégnante. Les gays japonais n'ont pas l'impression constante que leurs droits sont bafoués ou qu'ils se font piétiner par la majorité. Leur vie quotidienne et leurs escapades nocturnes ne se définissent ni ne se négocient en terme de droit, ce qui minimise la nécessité et l'importance de la sortie du placard. Si l'homophobie déclarée reste rare, et ses manifestations directes concrètes exceptionnelles, il convient toutefois de rester caché pour éviter désapprobation familiale et opprobre sociale. Contrairement à ce qui se passe dans d'autres aires culturelles, la religion n'est jamais, au Japon, cause de réactions homophobes. Ce sont les manquements à l'adéquation au modèle sociétal (et notamment le refus du mariage) qui semblent le plus souvent poser problème. La discrimination existe, mais elle prend des formes d'expression qui permettent de l'éviter assez facilement sans avoir l'impression de quelque brimade personnelle.

    17La principale raison évoquée par les gays japonais pour ne pas sortir du placard est ne pas causer de torts (meiwaku) à leur famille et leur entourage. Sortir du placard revient à poser de facto sa famille dans une position inconfortable, par rapport à la famille élargie, aux amis et voisins ; tout d'abord quant à la révélation ou non de l'identité sexuelle de leur fils, frère ou père, et puis quant à la gestion au quotidien de la honte face à l'opprobre qui s'ensuivra forcément. Les parents constituent la cible principale des reproches, ayant manqué à leurs devoirs face à la société. Le sentiment dominant, parmi les gays, reste que le jeu n'en vaut guère la chandelle, vis-à-vis du confort ou de l'identité personnels. Pour certains, ne pas se marier convoie un sens d'irresponsabilité sociale et individuelle, un sentiment d'échec et de marginalité ; mais pour d'autres, il s'agit d'une fierté qu'il ne faut pas gâcher en se laissant découvrir. Il existe un aspect très ludique dans le fait de se cacher, de louvoyer avec la société.

    18L'individualisme japonais (qui existe bel et bien) se laisse quelque peu distinguer d'un individualisme à l'occidentale, plus revendicateur voire arrogant, et ne peut exister en désaccord avec les attentes générales de la société. Ainsi, les gays tentent, constamment et individuellement, de négocier leur quotidien en rapport à l'altérité, jonglant avec les règles sociétales et, cachant leur orientation sexuelle, ils se construisent une persona publique afin d'échapper à la vindicte sociale et visent la « normalité », le mariage hétérosexuel en étant l'exemple le plus voyant. Il en résulte très certainement une difficulté – mais non pas une impossibilité – de former un couple stable de longue durée, en cohabitation.

    19D'un point de vue éducatif, les jeunes gays japonais doivent négocier leur orientation sexuelle dans un contexte quasi dénué de toute information sérieuse, aussi bien issue du milieu scolaire que familial. L'éducation incombant en grande partie à la mère, il est particulièrement difficile pour les fils d'obtenir des informations au sein de leur famille. Le manque frappant d'éducation sexuelle dans les écoles11, à tous les niveaux, semble reposer sur deux idées, tacitement admises par la plupart des éducateurs, voire l'ensemble de la population : toute initiation à l'éducation sexuelle corrompt la jeunesse, pure et naïve d'une part et, d'autre part, les enfants et adolescents n'ont pas de désirs sexuels et ne peuvent consentir librement à des relations sexuelles. L'histoire de l'éducation sexuelle au Japon, à partir de 1949, est entièrement basée sur ces deux fictions, issues en partie du discours de l'ère Meiji (1868-1912) et en partie d'influence étasunienne12. L'éducation, quand elle existe, prône avant tout l'abstinence. En 1979, le ministère de l'Éducation et des Sciences fait état de craintes concernant la prostitution des mineures et la prolifération des relations homosexuelles en milieu scolaire, abondamment reliées par les médias. Castro-Vasquez parle de « panique morale13 ». Dans ses directives de 1999, le ministère a continué de prôner l'abstinence sexuelle en mettant lourdement l'accent sur l'hétéronormativité de la relation sexuelle et de son but, la reproduction. Même si l'expression « éducation à la chasteté » a été remplacée par « éducation sexuelle », le but ultime reste clairement de protéger la famille. Il n'existe aucun rapport officiel concernant l'identité masculine, la sexualité ni l'éducation sexuelle parmi les adolescents. Aucun type d'éducation alternative (par des professionnels hors milieu scolaire, ONG, psychologues indépendants, manuels traitant de minorités sexuelles ou même de contraception) n'est permis par le ministère.

    20La sortie de placard n'est pas vécue comme un « rite de passage vers la liberté », pour utiliser une expression de Herdt14 (1993), comme en Occident, ni comme un déni de soi ou un manque de liberté. Il est en ce sens problématique de jauger la vie des gays (leur bonheur, leur épanouissement en tant qu'individus et en tant que couple) à l'aune de critères d'autres cultures, qui s'inscrivent en faux, d'abord face à la volonté des gays locaux, et ensuite face au fonctionnement harmonieux de la société et de la culture japonaises.

    De l'universalité des droits humains fondamentaux

    21Avec cette façon non occidentale de vivre son homosexualité « dans » la société, et de la vivre finalement plutôt bien, on peut se poser deux questions qui ressemblent à une remise en question de certains dogmes : quid de l'universalité du modèle anglo-saxon de libération des minorités sexuelles et quid de l'universalité des droits humains fondamentaux ?

    22Il existe un corpus, assez épais, de textes qui tendent à remettre en question l'universalité des droits humains fondamentaux tels que définis par des « critères occidentaux15 ».

    23La définition et la conception de ces droits possèdent effectivement une coloration occidentale. La Déclaration universelle des droits de l'homme (sic), rédigée sous influence étasunienne au moyen de concepts essentiellement occidentaux, peut être envisagée comme la résultante de débats et négociations politiques, et apparaît ainsi forcément basée sur des suppositions culturelles. Beaucoup des droits repris dans la Déclaration sont plus spécifiques que généraux, émanant clairement d'idées modernes (occidentales) : liberté de mariage, droit à la sécurité sociale, droit d'élire des représentants politiques (ce qui implique comme prérequis l'existence de partis politiques, d'une presse libre, de capacités de lecture et d'écriture, etc.). Tous les droits ne sont ni a-historiques ni a-cutlurels.

    24Cela ne veut pas dire, bien entendu, qu'il faille nier leur importance éthique, ni même sans doute leur universalité, mais il s'agit bien d'insister sur leur diversité, autant que sur le concept d'universalité. Insister sur leur diversité ne peut en aucun cas justifier leur violation, la notion d'universalité peut s'avérer négative, quand utilisée pour masquer la diversité des réalités socio-culturelles, au Japon comme ailleurs16.

    25Une telle remise en perspective entraîne également des conséquences en ce qui concerne les droits des minorités sexuelles. Par exemple, on ne peut pas ne pas se sentir concernés par la façon dont l'Occident influence, voire formate, certains aspects sociaux, culturels et légaux des mouvements de libération LGBTQ au Japon depuis les années 1980, même si personne ne peut nier non plus les nombreux aspects positifs que de tels mouvements leur apportent.

    26Depuis la fin des années 1990, des voix, émanant principalement d'anthropologues, se font entendre pour dénoncer l'imposition de valeurs et catégories occidentales, sur les peuples et cultures de sociétés non occidentales, en ce qui concerne les problèmes LGBTQ17. L'influence occidentale peut être visualisée directement dans les marches des fiertés, les diverses fêtes et festivals, mais surtout dans la structure, les activités et les symboles des organisations LGBTQ, qui possèdent un agenda politique similaire à ceux rencontrés en Occident. De telles influences, cependant, ont peu atteint les individus dans leur vie quotidienne.

    27La plupart des activistes en Asie (Japon y compris) ont été influencés concrètement par les pensées occidentales, au travers notamment de séjours d'études à l'étranger durant lesquels beaucoup d'entre eux sont sortis du placard. Récemment, certains de ces activistes ont remis en cause l'imposition des manières occidentales, parlant parfois de « néocolonialisme ». Ainsi, Khan18 (2001, p. 105) : « Nous, gays et lesbiennes indiens, essayons trop souvent de faire coller l'histoire indienne de la sexualité, ainsi que les comportements et identités contemporains, au sein d'un discours occidental sur la sexualité ». Mais est-ce réellement incompatible ? Certaines voies non occidentales (peut-être japonaises) sont en train d'émerger à partir de ces deux grands courants, aux niveaux aussi bien pragmatique, théorique que légal. Un équilibre est en train de s'établir, lentement et de manière très complexe. Concilier la constellation des particularismes locaux avec une approche sous forme de libération (à l'anglo-saxonne) est précisément, je crois, le défi auquel doivent faire face les acteurs locaux pour trouver une « voie japonaise » vers l'acceptation.

    Activisme à la japonaise

    28D'une manière générale, les jeunes Japonais, les gays comme les autres, apparaissent relativement peu politisés, se méfiant de l'activisme et des mouvements politiques. Le fait d'appartenir à une minorité ne semble pas constituer pour eux un stimulus déclencheur vers une participation active aux mouvements de défense des droits des homosexuels par exemple. La méfiance affichée par les gays concernant ce modèle occidental relève, à mon avis, de trois causes intimement imbriquées.

    29D'abord, le modèle occidental d'activisme confrontationnel ne convient pas aux société et culture japonaises, pour des raisons difficiles à cerner de différences culturelles, s'il faut absolument trouver une boîte noire munie d'une étiquette. Plus spécifiquement, la nécessité d'un militantisme gay ne se fait pas réellement sentir au quotidien. Beaucoup de personnes interwievées soulignent ainsi : « on ne se fait pas attaquer quand on va draguer dans les parcs », « on peut vivre confortablement en tant que gay en restant caché ». Le modèle idéal proposé par la société que représente le mariage procréatif hétéronormé n'est pas forcément contesté de manière frontale. Souvent, les gays japonais interviewés affichent une totale incompréhension par rapport aux droits des gays : « à quoi ça sert ? », « on n'a pas besoin de ça pour vivre ici, on se débrouille très bien sans, nous ».

    30Le modèle activiste américain de type « libération homosexuelle » n'est entré dans les sphères gays japonaises qu'à partir des années 1980-1990. Le sentiment d'appartenir à une minorité – opprimée contre une majorité persécutrice – semble dater de cette époque. Les Japonais peuvent difficilement comprendre (dans le sens de vivre) ce mode de relation, encore moins l'adopter. La principale organisation japonaise, OCCUR, qui pousse les gays vers une action revendicative politico-légale, est très mal perçue par la majorité d'entre eux, surtout à la campagne. Les mouvements et manifestations de protestation de type occidental sont souvent en quelque sorte perçus comme s'inscrivant dans la sphère du vulgaire, de l'inculte, du « pas très civilisé ». Ce type d'activisme n'est pas regardé avec une réelle hostilité, mais un immense inconfort, et tombe dans une sorte d'incongru socioculturel. Malheureusement, cette vision est souvent la seule qui passe, par les réseaux activistes, en Occident, renforçant l'image d'une société japonaise hostile à l'homosexualité.

    31Là où les gays japonais bâtissent leur quotidien en cherchant à respecter les règles du jeu social, les activistes occidentaux tentent de s'imposer comme une présence incontournable, déjouant les règles sociales, essayant de changer la société pour être acceptés. Pour la plupart des gays japonais, il ne s'agit pas de changer la société et il n'apparaît pas (aussi) important d'être acceptés en tant que tels. Seule une faible minorité des interviewés seulement semble considérer l'« Occident » (principalement les États-Unis) comme une sorte de paradis où il serait aisé de vivre son homosexualité au grand jour.

    32Ensuite, les groupes existants se révèlent assez inefficaces, c'est en tout cas l'image qu'ils ont auprès des gays des villages et petites villes, qui ne se sentent pas compris. L'inefficacité supposée vient, à mon avis, des cibles visées – les gays urbains – et des moyens utilisés, de types occidentaux. En bref, on leur demande de sortir d'un placard dans lequel ils ne se trouvent pas si mal, et au-dehors duquel il est très difficile de vivre sans le masque qu'on leur demande de jeter aux oubliettes. On leur demande également de défiler dans les rues, de porter plainte à la police ou devant les juges, toujours sans ce masque. Leur très faible visibilité médiatique et le manque de soutien des médias font que les quelques groupes présents dans le pays19 ne remplissent pas vraiment leur rôle. Les relations entre certains groupes militants d'une part, la presse, le milieu de l'édition et les industries gays d'autre part, semblent parfois conflictuelles, ces derniers soutenant souvent les mariages de complaisances, promouvant la pornographie, se trouvant plutôt éloignés d'une dimension politique et sociale que revendiquent haut et fort les militants. Le public gay général, surtout en région, semble se sentir en l'occurrence plus proche de la presse et de l'édition.

    33Enfin, la vision de la sexualité participe davantage de l'amusement (asobi) plutôt que d'une identité, qui requerrait une dimension sociopolitique, et elle appartient plutôt à la sphère du privé. Les homosexuels que j'ai interviewés se posent très peu souvent en défenseurs d'une cause gay, ne ressentant guère de sens communautaire politique basé sur leur seule orientation sexuelle. Ils se posent en individus et leurs relations avec d'autres gays, dans les bars ou autres lieux de rencontre, sont essentiellement individuelles ou sociales, sans recouvrir de dimension politique. Même les marches des fiertés ne revêtent pas les mêmes revendications politiques ou légales qu'en Occident. Beaucoup des gays interviewés se plaisent dans une situation « marginale en nocturne », jouant le jeu social pendant la journée. C'est en quelque sorte leur moyen de contrecarrer le système, en sourdine, sans faire de vague, sans revendiquer de statut, et en y prenant beaucoup de plaisir. C'est également, de manière moins consciente sans doute, leur moyen justement de se donner la force de jouer ce jeu social. On prend sur soi le jour, en pensant à la sphère secrète de l'interdit socio-culturel dans laquelle on va pouvoir se vautrer le soir venu. Il y a là une dimension à la fois ludique et ésotérique, que l'on trouve avec moins de force et moins d'efficacité antisociale dans la plupart des sociétés occidentales.

    Conclusion

    34En conclusion, il faut affirmer qu'il existe d'autres manières de vivre son homosexualité que celles rencontrées à New York, Londres ou Paris. Au Japon, en ce qui concerne la visibilité et les droits des LGBTQ, le statu quo n'est certes pas idéal ni même sans doute satisfaisant. Mais j'ai rencontré beaucoup d'homosexuels japonais heureux. Après plusieurs années de recherche et de terrain, je suis convaincu que le militantisme à l'occidentale ne peut être une voie uniforme de « libération ». Les moyens de faire bouger les choses doivent venir, et viennent de l'intérieur.

    Bibliographie

    Bibliographie complémentaire :

    Goodale Mark (dir.), Human Rights : an Anthropological Reader, Chichester, Wiley-Blackwell, 2009.

    Hawkins Joseph, Invisible People : an Ethnography of Same-Sexuality in Contemporary Japan, Ann Arbor, UMI Dissertation service (nr. 9933690), 1999.

    Kazama Takashi et Kawaguchi Kazuya, Dôseiai to iseiai (Homosexualité et hétéro-sexualité), Tôkyô, Iwanami shoten, 2010.

    Lundsing Wim, Beyond Common Sense. Sexuality and Gender in Contemporary Japan, London, Kegan Paul, 2001.

    Notes de bas de page

    1 Seule l'homosexualité masculine actuelle sera abordée ici, et non les formes anciennes de comportements homoérotiques, des mondes des guerriers, des temples et du théâtre. La dynamique gay japonaise actuelle est en grande partie une néoformation, et n'utilise les figures historiques que dans la symbolique érotique, notamment picturale, ainsi que pour se replacer en opposition à un occident chrétien, parfois vécu comme homophobe. Pour plus de détails concernant l'ensemble des thèmes abordés, ainsi que des données et analyses historiques, voir : Érick Laurent, Les Chrysanthèmes roses, homosexualités masculines dans le Japon contemporain, Paris, Les Belles Lettres, 2011.

    2 Quartier gay de Tôkyô, à Shinjuku (voir : Laurent, op. cit.).

    3 Par exemple : Miroitements (Kirakira Hikaru, 1992) de Matsuoka Jôji ; Okoge (1992) de Nakajima Takahiro ; Petite fièvre de vingt ans (Hatachi no binetsu, 1992) et Grains de sable (Nagisa no Shindobaddo, 1995) de Hashiguchi Ryôsuke ; ou encore Réunion des anciens (Dôsôkai, 1993), série réalisée par la chaîne de télévision Nihonterebi.

    4 Jeffrey Dobbins, Becoming Imaginable, Ann Arbor, UMI Dissertation service, 2000 ; Mark Mc Lelland, Male Homosexuality in Modem Japan, London et New York, Routledge Curzon, (2000) 2004.

    5 Voir : E. Laurent, op. cit. ; voir aussi : Yajima Masami, Dansei dôseiaisha no raifuhistorî (Histoires de vie d'homosexuels masculins), Tôkyô, Gakubun-sha, 1977.

    6 Transsexuelle, artiste maquilleuse, née en 1962, présentatrice, personnalité du monde de la mode, essayiste, conférencière, chanteuse, extrêmement populaire au Japon et en Corée. Site officiel (en japonais) : http://ikkostyle.jp. (accès en octobre 2013)

    7 Né en 1969, danseur, chorégraphe, aussi présentateur, personnalité télévisuelle et acteur, totalement hors du placard, ses quelques écrits parlent autant d'homosexualité que de danse ou de cuisine.

    8 Voir : Érick Laurent, « An Asian Perspective », in H. Graubner et P. Tahjimindis (dir.), Sexuality and Human Rights, New York, Haworth Press, 2011, p. 163-225.

    9 Anne Allison, Nightwork : Sexuality, Pleasure and Corporate Masculinity in a Tokyo Hostess Club, Chicago, Chicago University Press, 1994.

    10 Acronyme de « lesbian, gay, bisexual, trans, queer », l'expression, d'utilisation très généralisée parmi les spécialistes, cherche à recouvrir l'ensemble des sexualités non normatives.

    11 J'effectue chaque année depuis près de dix ans une enquête auprès de mes étudiants de 1re et 2e année afin de déterminer quel type d'éducation sexuelle ils ont obtenu durant leur scolarité pré-universitaire. La plupart n'en ont reçu qu'une ou deux heures (en douze ans), dans le cadre des cours d'économie domestique ou d'éducation physique et hygiénique, dont ils ne semblent pas avoir retiré grand enseignement. L'initiation se limite à l'anatomie, la physiologie des organes sexuels, appelés « reproducteurs ». Si les questions morales, toujours présentées de manière très conservatrice, sont parfois évoquées, les aspects sociaux, psychologiques, ou l'existence de minorités sexuelles, ne sont qu'extrêmement rarement mentionnés.

    12 Voir, pour une histoire détaillée, avec analyse et citations de textes officiels : Genaro Castro-Vasquez, In the Shadows : Sexuality and Gender among Japanese Teenagers, Plymouth, Lexigton Books, 2007.

    13 G. Castro-Vasquez, op. cit., p. 27.

    14 Gilbert Herdt, « Introduction », in G. Herdt (dir.), Third Sex Third Gender, New York, Zone Books, (1993) 1996, p. 21-81.

    15 Voir Érick Laurent, « An Asian Perspective », in H. Graubner et P. Tahjmindis (dir.), Sexuality and Human Rights, New York, Haworth Press, 2005, p. 163-225 ; E. Laurent (2011), op. cit. Quelques exemples : Abdullahi A. An-Na'im, Human Rights in Cross. Cultural Perspectives : A Quest for Consensus. Philadelphia, University of Pennsylvania Press, 1992 ; Daniel A. Bell, East Meets West. Human Rights and Democracy in East Asia, Princeton, Princeton University Press, 2000 ; Joseph Chang, « The Asia Challenge to Universal Human Rights », in J. Tang, (dir.), Human Rights and International Relations in the Asia Pacific, London, Pinter, 1995, p. 25-38 ; Jawahar Lal Kaul, « Human Rights in Developping Countries : Some Policy and Legal Considerations », in S. Singh (dir.), Human Rights in India. New Delhi, Deep and Deep, 1995, p. 621-632 ; Ian Neary, « In search of Human Rights in Japan », in R. Goodman et I. Neary (dir.), Case Studies on Human Rights in Japan, 1996, p. 1-26 ; interview de Shamshasha, in Marc Mc Lelland, « Interview with Samshasha, Hong Kong's First Gay Rights Activist and Author », Intersections, no 4, 2000 ; Alison Renteln, International Human Rights : Universalism vs Relativism, Newbury Park, Sage, 1990.

    16 La « Déclaration de Bangkok », de 1993, spécifie que « si les Droits de l'homme sont par nature universels, ils doivent être envisagés dans le contexte du processus dynamique et évolutif de fixations des normes internationales, en ayant à l'esprit l'importance des particularismes nationaux et régionaux comme des divers contextes historiques, culturels et religieux » (version française officielle, point 8).

    17 Voir : E. Laurent (2005), op. cit. ; E. Laurent (2011), op. cit. Quelques exemples : Chou Wah-Shan, « Homosexuality and the Cultural politics of tongzhi in Chinese Societies », in G. Sullivan et P. A. Jackson (dir.), Gay and Lesbian Asia : Culture, Identity, Community, 2001, p. 27-46 ; Lawrence Cohen, « What Mrs Besahara Saw : Reflections on the Gay Goonda », in R. Vanita (dir.), Queering India, New York, Routledge, 2002, p. 149-160 ; Peter A. Jackson, « Pre-Gay, Post-Queer : Thai Perspectives on Proliferating Gender/Sex Diversity in Asia », in G. Sullivan et P. A. Jackson (op. cit.), 2001, p. 1 – 25 ; Khan Shivananda, 2001, « Culture, Sexualities, Identities : Men Who Have Sex With Men in India », in G. Sullivan et P. A. Jackson, op. cit., p. 99-115 ; Serena Nanda, « Book Review of : Love in a Different Climate : Men Who Have Sex With Men in India, de Jeremy Seabrook. London, Verso, 1999 », Journal of the History of Sexuality, vol. 10, no 1, 2001, p. 143-146 ; Douglas Sanders, « Gays Without Borders ? », document non publié, 2002.

    18 Op. cit., p. 105.

    19 Voir E. Laurent (2011), op. cit.

    Auteur

    Érick Laurent

    Université des Sciences économiques de Gifu

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    1 Seule l'homosexualité masculine actuelle sera abordée ici, et non les formes anciennes de comportements homoérotiques, des mondes des guerriers, des temples et du théâtre. La dynamique gay japonaise actuelle est en grande partie une néoformation, et n'utilise les figures historiques que dans la symbolique érotique, notamment picturale, ainsi que pour se replacer en opposition à un occident chrétien, parfois vécu comme homophobe. Pour plus de détails concernant l'ensemble des thèmes abordés, ainsi que des données et analyses historiques, voir : Érick Laurent, Les Chrysanthèmes roses, homosexualités masculines dans le Japon contemporain, Paris, Les Belles Lettres, 2011.

    2 Quartier gay de Tôkyô, à Shinjuku (voir : Laurent, op. cit.).

    3 Par exemple : Miroitements (Kirakira Hikaru, 1992) de Matsuoka Jôji ; Okoge (1992) de Nakajima Takahiro ; Petite fièvre de vingt ans (Hatachi no binetsu, 1992) et Grains de sable (Nagisa no Shindobaddo, 1995) de Hashiguchi Ryôsuke ; ou encore Réunion des anciens (Dôsôkai, 1993), série réalisée par la chaîne de télévision Nihonterebi.

    4 Jeffrey Dobbins, Becoming Imaginable, Ann Arbor, UMI Dissertation service, 2000 ; Mark Mc Lelland, Male Homosexuality in Modem Japan, London et New York, Routledge Curzon, (2000) 2004.

    5 Voir : E. Laurent, op. cit. ; voir aussi : Yajima Masami, Dansei dôseiaisha no raifuhistorî (Histoires de vie d'homosexuels masculins), Tôkyô, Gakubun-sha, 1977.

    6 Transsexuelle, artiste maquilleuse, née en 1962, présentatrice, personnalité du monde de la mode, essayiste, conférencière, chanteuse, extrêmement populaire au Japon et en Corée. Site officiel (en japonais) : http://ikkostyle.jp. (accès en octobre 2013)

    7 Né en 1969, danseur, chorégraphe, aussi présentateur, personnalité télévisuelle et acteur, totalement hors du placard, ses quelques écrits parlent autant d'homosexualité que de danse ou de cuisine.

    8 Voir : Érick Laurent, « An Asian Perspective », in H. Graubner et P. Tahjimindis (dir.), Sexuality and Human Rights, New York, Haworth Press, 2011, p. 163-225.

    9 Anne Allison, Nightwork : Sexuality, Pleasure and Corporate Masculinity in a Tokyo Hostess Club, Chicago, Chicago University Press, 1994.

    10 Acronyme de « lesbian, gay, bisexual, trans, queer », l'expression, d'utilisation très généralisée parmi les spécialistes, cherche à recouvrir l'ensemble des sexualités non normatives.

    11 J'effectue chaque année depuis près de dix ans une enquête auprès de mes étudiants de 1re et 2e année afin de déterminer quel type d'éducation sexuelle ils ont obtenu durant leur scolarité pré-universitaire. La plupart n'en ont reçu qu'une ou deux heures (en douze ans), dans le cadre des cours d'économie domestique ou d'éducation physique et hygiénique, dont ils ne semblent pas avoir retiré grand enseignement. L'initiation se limite à l'anatomie, la physiologie des organes sexuels, appelés « reproducteurs ». Si les questions morales, toujours présentées de manière très conservatrice, sont parfois évoquées, les aspects sociaux, psychologiques, ou l'existence de minorités sexuelles, ne sont qu'extrêmement rarement mentionnés.

    12 Voir, pour une histoire détaillée, avec analyse et citations de textes officiels : Genaro Castro-Vasquez, In the Shadows : Sexuality and Gender among Japanese Teenagers, Plymouth, Lexigton Books, 2007.

    13 G. Castro-Vasquez, op. cit., p. 27.

    14 Gilbert Herdt, « Introduction », in G. Herdt (dir.), Third Sex Third Gender, New York, Zone Books, (1993) 1996, p. 21-81.

    15 Voir Érick Laurent, « An Asian Perspective », in H. Graubner et P. Tahjmindis (dir.), Sexuality and Human Rights, New York, Haworth Press, 2005, p. 163-225 ; E. Laurent (2011), op. cit. Quelques exemples : Abdullahi A. An-Na'im, Human Rights in Cross. Cultural Perspectives : A Quest for Consensus. Philadelphia, University of Pennsylvania Press, 1992 ; Daniel A. Bell, East Meets West. Human Rights and Democracy in East Asia, Princeton, Princeton University Press, 2000 ; Joseph Chang, « The Asia Challenge to Universal Human Rights », in J. Tang, (dir.), Human Rights and International Relations in the Asia Pacific, London, Pinter, 1995, p. 25-38 ; Jawahar Lal Kaul, « Human Rights in Developping Countries : Some Policy and Legal Considerations », in S. Singh (dir.), Human Rights in India. New Delhi, Deep and Deep, 1995, p. 621-632 ; Ian Neary, « In search of Human Rights in Japan », in R. Goodman et I. Neary (dir.), Case Studies on Human Rights in Japan, 1996, p. 1-26 ; interview de Shamshasha, in Marc Mc Lelland, « Interview with Samshasha, Hong Kong's First Gay Rights Activist and Author », Intersections, no 4, 2000 ; Alison Renteln, International Human Rights : Universalism vs Relativism, Newbury Park, Sage, 1990.

    16 La « Déclaration de Bangkok », de 1993, spécifie que « si les Droits de l'homme sont par nature universels, ils doivent être envisagés dans le contexte du processus dynamique et évolutif de fixations des normes internationales, en ayant à l'esprit l'importance des particularismes nationaux et régionaux comme des divers contextes historiques, culturels et religieux » (version française officielle, point 8).

    17 Voir : E. Laurent (2005), op. cit. ; E. Laurent (2011), op. cit. Quelques exemples : Chou Wah-Shan, « Homosexuality and the Cultural politics of tongzhi in Chinese Societies », in G. Sullivan et P. A. Jackson (dir.), Gay and Lesbian Asia : Culture, Identity, Community, 2001, p. 27-46 ; Lawrence Cohen, « What Mrs Besahara Saw : Reflections on the Gay Goonda », in R. Vanita (dir.), Queering India, New York, Routledge, 2002, p. 149-160 ; Peter A. Jackson, « Pre-Gay, Post-Queer : Thai Perspectives on Proliferating Gender/Sex Diversity in Asia », in G. Sullivan et P. A. Jackson (op. cit.), 2001, p. 1 – 25 ; Khan Shivananda, 2001, « Culture, Sexualities, Identities : Men Who Have Sex With Men in India », in G. Sullivan et P. A. Jackson, op. cit., p. 99-115 ; Serena Nanda, « Book Review of : Love in a Different Climate : Men Who Have Sex With Men in India, de Jeremy Seabrook. London, Verso, 1999 », Journal of the History of Sexuality, vol. 10, no 1, 2001, p. 143-146 ; Douglas Sanders, « Gays Without Borders ? », document non publié, 2002.

    18 Op. cit., p. 105.

    19 Voir E. Laurent (2011), op. cit.

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    Laurent, Érick. (2015). Les homosexuels au Japon : visibilité sociale, droits humains et activisme. In C. Galan & J.-P. Giraud (éds.), Individu-s et démocratie au Japon (1‑). Presses universitaires du Midi. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pumi.12261
    Laurent, Érick. « Les homosexuels au Japon : visibilité sociale, droits humains et activisme ». In Individu-s et démocratie au Japon, édité par Christian Galan et Jean-Pierre Giraud. Toulouse: Presses universitaires du Midi, 2015. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pumi.12261.
    Laurent, Érick. « Les homosexuels au Japon : visibilité sociale, droits humains et activisme ». Individu-s et démocratie au Japon, édité par Christian Galan et Jean-Pierre Giraud, Presses universitaires du Midi, 2015, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pumi.12261.

    Référence numérique du livre

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    Galan, C., & Giraud, J.-P. (éds.). (2015). Individu-s et démocratie au Japon (1‑). Presses universitaires du Midi. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pumi.12174
    Galan, Christian, et Jean-Pierre Giraud, éd. Individu-s et démocratie au Japon. Toulouse: Presses universitaires du Midi, 2015. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pumi.12174.
    Galan, Christian, et Jean-Pierre Giraud, éditeurs. Individu-s et démocratie au Japon. Presses universitaires du Midi, 2015, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pumi.12174.
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