Chapitre 8. Ptolémée (24-40 ap. J.-C.)
p. 235-244
Texte intégral
1Les monnayages de Ptolémée, associé au trône en 20 ap. J.-C., et seul souverain à partir de 24 ap. J.-C., constituent l’une des sources essentielles de l’histoire du règne, que ce soit pour aider à l’établissement d’une chronologie, pour saisir certains choix politiques ou religieux du roi, ou plus généralement pour apprécier les diverses influences culturelles que l’on retrouve à la cour. Or il faut bien reconnaître que l’usage qui a été fait des sources monétaires n’a pas toujours été très judicieux. Voici par exemple l’image du roi que nous donne S. Gsell à partir des bustes et des monnaies : « Les traits sont assez fins…, mais le front bas et oblique, les yeux petits et bridés, la bouche sensuelle révèlent une intelligence médiocre, un caractère sournois et vicieux. On a voulu retrouver dans cette figure un type kabyle : j’y verrais pour ma part, un Levantin, raffiné et corrompu, le dernier rejeton de la race dégénérée des Ptolémées1.» Le même historien n’hésite pas, après avoir écrit que nous ne savons presque rien du règne de Ptolémée, à gloser quelques lignes plus bas sur la « nullité personnelle » du roi ! Il semble bien, en fait, que l’image du souverain ait largement pâti des bonnes relations qu’on lui connaît avec Caligula jusqu’au moment où ce dernier le fit exécuter.
2Au lieu de tenter de dresser un impossible et inutile contre-portrait du roi, essayons de reprendre les grandes lignes du dossier numismatique dans les mêmes perspectives que pour Juba II. Tâchons de voir où en est, à la disparition du roi en 40, l’adéquation entre le monnayage de Rome et celui de Maurétanie. Examinons aussi quelles auront été les continuités et les ruptures entre les deux règnes.
La métrologie
3a) L’or et l’argent. Pour les rarissimes monnaies d’or du règne, on ne peut que répéter les remarques faites à propos de celles de Juba II. Les trois seuls poids attestés de 4,09 g, 3,18 g et 3,11 g sont trop isolés et par ailleurs trop peu concordants entre eux pour que l’on puisse y fonder une analyse. Ces monnaies d’or sont, comme les précédentes, des émissions de prestige davantage que des instruments d’échange2.
4Les monnaies d’argent permettraient des analyses naturellement beaucoup plus précises mais elles n’ont, jusqu’ici, pas davantage été étudiées que celles de Juba II. Les remarques très générales de J. Mazard restent donc d’actualité, même si des jugements aussi sommaires ne sauraient remplacer une étude : « Si quelques monnaies sont encore de bon style, le plus grand nombre sont d’un métier extrêmement négligé. La décadence qui marquait les dernières émissions de Juba s’accentue : titre altéré, gravure médiocre, frappe déficiente3.» Indépendamment de la baisse de l’aloi, c’est également le poids de ces monnaies d’argent qui diminue, s’établissant maintenant à 2 g pour l’ensemble du règne4. Comme pour les monnaies de Juba, la question se pose donc de savoir quelle pouvait être la relation de convertibilité de ces « deniers » maurétaniens avec ceux de Rome. Mais on peut aussi s’interroger sur leur valeur par rapport à ceux du règne antérieur, de meilleur aloi et plus lourds. Il est possible que les deniers de Juba II aient pu faire l’objet d’une thésaurisation encouragée par la dégradation monétaire. Quoi qu’il en soit, les « deniers » de Ptolémée sont l’aboutissement métrologique d’une évolution qui les éloigne toujours davantage d’une parité avec le modèle romain.
5b) Le bronze La métrologie du bronze paraît assez claire. Les monnaies de bronze se divisent en deux groupes. Les premières, correspondant à nos no 351-352 se laissent aisément classer par leur poids et leur module respectivement comme des demis ou des quarts d’unité conformes aux normes des émissions de Juba II. Il en va de même pour la monnaie no 353, une demi-unité datée de la première année du règne. Le deuxième groupe des monnaies de bronze est constitué par les pièces datées des années xv à xvii du règne. Elles marquent une nette rupture avec les normes antérieures. On y retrouve le « sesterce » déjà connu sous Juba II (no 354-355, 357 et 360), et une monnaie que l’on est pour la première fois tenté de considérer comme un as au sens strict du terme (no 358 et 361). Le module en est le même que celui des unités antérieures, mais outre une romanisation de l’iconographie sur laquelle nous reviendrons, le flan s’est affiné à la façon romaine. Les nouvelles caractéristiques de module (28 mm), de poids (approchant les 10 g) et d’iconographie (voir infra) de cette monnaie nous amènent donc à la considérer comme une transition parfaite entre les monnayages antérieurs et le monnayage romain. Ces considérations valent également pour les semis no 356 et 359. Le no 362 n’ayant pas été retrouvé, c’est d’après la description de L. Charrier qu’on proposera provisoirement d’y voir aussi un semis5. On le constate, la romanisation métrologique du monnayage de bronze, particulièrement significative compte tenu de l’importance du bronze dans les petites transactions quotidiennes, est maintenant bien avancée, même s’il ne s’agit que des dernières émissions du règne. Le fait que nous n’ayons qu’une monnaie ou deux pour chacune des deux années xv et xvi du règne et tout un système pour l’année xvii laisse supposer que le meurtre de 40 ap. J.-C. a sans doute interrompu, en ce domaine comme ailleurs, d’autres évolutions.
6En somme, du point de vue de la romanisation du monnayage, c’est-à-dire de l’adéquation recherchée entre numéraire romain et maurétanien, quel est le bilan métrologique ? Le denier d’argent, sans doute à cause des ressources insuffisantes du trésor, ne réussit pas à s’aligner nominalement sur le denier romain. Mais le cherchait-on encore ? En pratique la pièce d’argent maurétanienne pouvait fort bien équivaloir à un quinaire, c’est-à-dire un demi-denier romain. Le monnayage de bronze, de son côté, obéit désormais à des normes qui le rapprochent de plus en plus de son homologue romain.
L’iconographie
7C’est dans la même perspective d’une identification au modèle romain que l’on analysera le message diffusé par l’iconographie.
8a) Les thèmes des revers monétaires Le monnayage de Ptolémée, essentiellement composé de monnaies datées, permet une étude iconographique plus systématique que celui de son père. Il est en particulier possible de dresser un tableau des thèmes de revers et des dates auxquelles les principaux motifs apparaissent sur le monnayage d’argent :
9Ce tableau permet de voir rapidement que bien des thèmes sont exploités de manière tout à fait occasionnelle. On est en particulier frappé de voir que celui du temple dédié à Auguste a totalement disparu des émissions datées6, et que le motif de l’autel n’apparaît que de manière très ponctuelle au début du règne personnel de Ptolémée, en 26-27 ap. J.-C. Il n’avait auparavant été utilisé que sur l’aureus no 239, marquant l’avènement du jeune roi du vivant de son père7. Le fait est d’autant plus frappant, que sur les dernières émissions de Juba II, parallèles aux premières de son successeur associé au trône, ces thèmes augustéens continuent de figurer. Il semblerait qu’il y ait eu là un héritage que Ptolémée ne considérait pas comme indispensable de reprendre. De même, le thème de l’éléphant et du serpent, lié à César8, reste confiné à peu près exactement au même moment que l’allusion au culte augustéen, comme s’il s’agissait d’une commémoration ponctuelle et commune des deux personnages. Il n’y a, par ailleurs, aucune allusion à un culte de Tibère, que ce dernier avait au demeurant interdit9. En revanche, l’allusion à la propre royauté de Ptolémée, sous la forme des insignes royaux, reste récurrente tout au long de son règne personnel, de la 5e à la 18e année. On retire de tout cela l’impression d’une royauté plus sûre d’elle-même, et qui sent moins la nécessité d’affirmer sa dépendance vis-à-vis de Rome10.
10Il semblerait aussi que Ptolémée n’ait pas repris à son compte avec autant d’insistance que son père le mythe héracléen des origines de la dynastie. Le souverain n’apparaît guère coiffé de la léontè ou portant la massue. De toute l’imagerie du dieu, il ne reste qu’un motif discret, celui de la massue entourée d’une couronne de victoire, qui revient tout au long du règne avec régularité. On pourrait y voir une volonté de calquer la retenue de Tibère, refusant le culte de sa personne, si Juba II n’avait pas, précisément vers la fin de son règne, donc également sous Tibère, développé sur son monnayage cette imagerie héracléenne dans toute sa profusion. L’attitude de Ptolémée semble donc bel et bien en retrait sur celle de son père sur ce point, sans qu’on puisse, ici, invoquer l’air du temps perceptible par ailleurs. De même il n’est plus question qu’une fois, au début du règne, de la création qui avait fait la fierté de Juba II et qui célébrait en même temps le nom d’Auguste : Caesarea.
11Deux motifs, très liés, reviennent régulièrement au long du règne, et constituent l’un des fondements de la thématique iconographique des monnayages : le capricorne et la corne d’abondance. Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que le capricorne est désormais le plus souvent représenté sans le globe. Ce dernier n’apparaît plus que rarement, les années vii et viiii du règne, puis il est remplacé, les années xiii et xiv par un astre ou un croissant, familiers de l’iconographie astrale africaine. Il réapparaît une dernière fois l’année xv du règne. On a nettement l’impression ici que le globe a perdu ses connotations liées au pouvoir universel d’Auguste pour devenir un motif astral secondaire de type africain. Il fait alors vraisemblablement fonction de globule. Le capricorne est donc devenu un thème propre à la monarchie maurétanienne et, comme la cornucopia, constitue un symbole de l’abondance, également suggérée par le thème du blé. Cette imagerie de l’abondance pourrait renvoyer indirectement à Tanit, divinité punique de la fécondité, mais la déesse représentée sur les monnayages antérieurs de Iol/Caesarea, on l’a vu, est plutôt une Isis dont l’effigie est accompagnée de trois épis, comme sur certains deniers de Ptolémée11. La chaîne des motifs iconographiques renvoie donc à Isis, sans que l’on connaisse les liens de cette Isis avec Tanit.
12La thématique africaine reste présente. Elle l’est d’abord par un motif utilisé tout au long du règne d’une manière extrêmement régulière, celui du palmier. Cette représentation est même la seule que l’on retrouve de la date de l’avènement au dernier monnayage connu. L’insistance est donc ici tout à fait particulière sur un motif que Juba II n’avait pas utilisé12. Le palmier semble même à lui seul résumer la composante africaine de l’iconographie, puisque l’Afrique elle-même reste peu représentée (trois années seulement) et que le lion et le cheval apparaissent très sporadiquement. Ce thème du palmier est particulièrement original puisqu’il semble repris directement de certains monnayages de Carthage sans passer par la médiation des émissions numides qui l’avaient ignoré. Il faut sans doute y voir une volonté délibérée de se référer au passé carthaginois, voire même à la composante proprement phénicienne de ce passé punique. Mais pourquoi précisément le palmier, puisque le cheval est autant, sinon plus, la marque monétaire de l’ancienne cité ? Peut-être pour utiliser une ambivalence du motif : le palmier est aussi un symbole égyptien puisque le crocodile des fameux « as de Nîmes » est représenté lié à un palmier. Ce motif serait alors privilégié en tant que symbole rassemblant l’Égypte et l’Afrique punique. Il resterait ainsi le principal témoin de l’inspiration lagide, avec la corne d’abondance.
13Au total, les thèmes iconographiques utilisés sur le monnayage de Ptolémée vont dans le sens d’une plus grande sobriété. La thématique héracléenne se regroupe autour de la figuration de la massue, l’inspiration africaine et lagide se retrouve essentiellement dans le motif du palmier. Quant au souverain, la représentation régulière des insignes de sa dignité résume les allusions qu’y font directement les revers monétaires. Outre la volonté de se situer en retrait sur certains points précis de la politique paternelle, comme dans le cas du culte d’Héraclès, Il y a de manière générale une volonté de discrétion qui est bien à l’image du temps, et en particulier à l’image du monnayage de Tibère qui, après la profusion et l’exubérance augustéenne avait amorcé un retour à davantage de retenue et de sobriété dans la célébration de la puissance impériale. Cela ne doit pas tromper sur la vigueur du pouvoir, comme le montre le gouvernement tibérien dont l’une des missions avait été de montrer que désormais le principat était définitivement établi. De même, en Maurétanie, après un demi-siècle de règne de Juba, on pouvait peut-être penser que la royauté avait désormais acquis un statut définitif, attesté par l’affaiblissement des marques de sujétion à Rome et au souvenir d’Auguste.
14b) L’image royale L’image royale est également différente de celle que l’on donnait sous le règne précédent. On trouve, en particulier sur les monnaies de bronze, deux types d’effigie. La première n’est marquée que par l’abâtardissent du style utilisé jusque là pour l’effige royale : un portrait idéalisé, devenu, par manque de soin dans la gravure, une véritable caricature d’effigie. Puis, avec la 15e année du règne, on voit apparaître sur les bronzes (no 354 sqq) un portrait totalement différent, très proche de la statuaire, et qui nous donne manifestement les véritables traits du souverain13. Cette effigie apparaît sur des monnaies très romanisées par ailleurs, aussi bien par la titulature que par la métrologie. On peut y voir la volonté de calquer ce qui se faisait à Rome où d’excellents graveurs donnaient de très bons portraits tibériens visant à la ressemblance14. Ces émissions ont également l’avantage de nous procurer de véritables portraits de Juba II (no 360-361), beaucoup plus ressemblants que tout ce que l’on pouvait trouver sous son règne. Cette soudaine affirmation des traits du visage royal va de pair avec un changement dans la titulature. À la suite de l’habituel rex suivi du nom royal, apparaît désormais la généalogie du souverain, à l’image des monnayages romains de Tibère et Caligula. Cette titulature va même jusqu’à évoquer sur les frappes commémoratives de Juba II la mémoire de son père, Juba Ier (no 360-361). À mesure que s’estompait le souvenir des guerres civiles et que l’on abandonnait la célébration du souvenir césarien, on pouvait voir revenir celui de son ancien adversaire. Au total, l’image royale, aussi, va dans le sens d’une affirmation plus forte du pouvoir.
Rôle et diffusion
15Nous ne disposons évidemment pas, pour Ptolémée, de données de circulation monétaire plus importantes que pour le règne de Juba II. Nous aurons donc recours aux mêmes sources de renseignements : le relevé donné par J. Marion des trouvailles de sites effectuées en Tingitane15. Nous avions vu que, de manière générale, le monnayage de Juba II pouvait occuper environ 25 % de la masse monétaire en circulation dans l’ensemble des cités de Volubilis, Banasa et Thamusida. Il s’agit là d’un ordre de grandeur plus que d’une évaluation rigoureuse. Sur les mêmes bases, le monnayage de Ptolémée paraît beaucoup plus modeste, puisqu’en considérant les seuls monnayages royaux, donc abstraction faite des émissions poliades parallèles, J. Marion relève 182 monnaies de Juba II trouvées en Tingitane pour seulement 17 de Ptolémée. Le rapport est donc de plus de 1 pour 10 en faveur de Juba II. On retrouve la même proportion pour le seul site de Volubilis (51 monnaies de Juba II pour 6 de Ptolémée), une différence encore plus lourde à Banasa (81 pour 7), l’équilibre ne se rétablissant un peu qu’à Thamusida (11 pour 3). Quel que soit le crédit que l’on peut faire à des données reposant sur un petit nombre de trouvailles, elles n’en donnent pas moins l’impression qu’avec Ptolémée le rythme des émissions monétaires a beaucoup baissé, même en tenant compte de la différence de durée des règnes. On ne sait s’il faut y voir un affaiblissement des finances royales, ce que laisserait supposer la mauvaise qualité relative des émissions d’argent, ou un ralentissement des frappes consécutif à la satisfaction des besoins en numéraire assurée par les abondantes émissions de Juba II.
16Les monnayages de Ptolémée ont vraisemblablement eu une diffusion géographique égale à ceux de son prédécesseur. On connaît en particulier un petit trésor de 25 deniers découvert au Cap Matifou, à une vingtaine de kms à l’est d’Alger, et d’autres deniers du roi étaient mêlés à ceux de son père dans la trouvaille du Cap Djinet, près de Dellys16.
Conclusion
17On s’interroge sur les raisons qui ont amené Caligula à faire exécuter Ptolémée en 40 ap. J.-C. On a évoqué la jalousie de l’empereur éveillée par l’arrivée en public du roi vêtu d’un manteau de pourpre17. On a aussi pensé à une rivalité entre les deux personnages à propos de la prêtrise d’Isis, ou à une affirmation trop peu discrète de volonté d’indépendance. L’implication du roi dans la conspiration de Gétulicus constitue aussi une hypothèse séduisante18. Dans ce dossier complexe faute de sources, la numismatique ne peut pas apporter de réponse. Elle peut tout au plus donner quelques indications sur l’état d’esprit qui régnait à la cour de Maurétanie. On a pu voir qu’incontestablement les références directes à Rome et au souvenir d’Auguste ont tendance à disparaître, et que parallèlement les émissions monétaires insistent, année après année sur la célébration du pouvoir royal. On n’hésite plus à évoquer dans la titulature du souverain un ancêtre de mémoire douteuse pour Rome, Juba Ier. La personnalité individuelle du souverain s’affirme davantage, par une titulature plus complexe, un véritable portrait ressemblant, et l’atténuation d’un culte héracléen jadis envahissant au point d’oblitérer parfois l’image royale. Tout cela donne quelque peu l’impression d’une dynastie qui, passée l’époque de la reconnaissance envers Auguste, et enhardie par la durée (Juba avait régné un demi-siècle), se sent assez forte, non pas pour rompre avec Rome, mais pour tenter d’oublier qu’elle lui devait son trône.
18Tout cela n’empêche évidemment pas que Rome continue, par sa position dominante à constituer un modèle et une référence, en particulier, en ce qui nous concerne, dans le domaine monétaire. L’évolution du monnayage maurétanien continue à le rapprocher de celui de l’Urbs, autant qu’il était possible de le faire. Certes, le « denier » maurétanien continue à s’affaiblir au point de n’être plus qu’un diviseur du denier romain, certes, l’aureus royal continue à n’être qu’une frappe occasionnelle de prestige d’un poids inférieur au modèle romain, mais lorsque les finances royales n’y font pas obstacle, c’est-à-dire dans le cas du bronze, on s’efforce d’obtenir une adéquation de plus en plus stricte avec le numéraire de Rome. Le monnayage ne donne donc pas l’impression d’une monarchie en rupture avec Rome, mais celle d’un pouvoir pour lequel la Ville reste la référence obligée, ce qui n’exclut pas que l’on fasse confiance au temps pour établir durablement un pouvoir que l’on voudrait désormais légitimé par sa durée et par ses origines africaines davantage que par le bon vouloir du princeps.
Notes de bas de page
1 S. Gsell, 1913, VIII, p. 277 sqq. On frémit à l’idée de ce que S. Gsell aurait pu écrire sur Socrate d’après son seul portrait ! Sur Ptolémée, la dernière synthèse est celle de M. Coltelloni Trannoy, 1997.
2 J. Mazard, 1952, p. 1-20.
3 J. Mazard, 1955, p. 127.
4 L. Müller, 1860, III, p. 181.
5 L. Charrier, 1912, pl. XIX, p. 285.
6 Le temple apparaît sur une monnaie non datée (no 244), mais si rare que, quelle que soit sa date d’émission, elle ne fausse pas l’appréciation générale que l’on peut porter sur l’affaiblissement de la célébration monétaire du souvenir augustéen. La rareté est confirmée par le fait que J. Mazard ne connaissait cette monnaie qu’indirectement par L. Müller qui, lui-même ne la décrivait que d’après Mionnet !
7 La décoration de l’autel, sur cet aureus a été prise par J. Mazard pour les lettres L(ucus) L(iviae) : M. Coltelloni-Trannoy, 1997, p. 192, note 32.
8 Sur ce thème, voir infra, Hadrumète, no 92.
9 La légende de revers sur laquelle on a fondé l’idée d’un culte de Tibère (no 244) doit se lire, selon toute vraisemblance, avgvsti et non ti.avgvs comme le propose J. Mazard, 1955, p. 138, no 464 après S. Gsell, 1913, VIII, p. 283 et L. Müller, 1860, III, p. 129, no 184.
10 En l’absence de références parallèles à un culte du « princeps », la représentation des insignes royaux perd vraisemblablement une bonne partie de ses connotations de sujétion à Rome. Il nous semble que l’utilisation de ce thème est surtout à usage interne au royaume et constitue une allusion à la majesté royale sans qu’il faille nécessairement y voir une réitération de l’amicitia avec Rome ou la marque d’un « attachement indéfectible à Rome » (M. Coltelloni-Trannoy, 1997, p. 57). L’interpréter à l’inverse comme une marque d’indépendance est sans doute aller trop loin (J.C. Faur, 1973, p. 263). Il semblerait simplement que l’affirmation locale du pouvoir royal se passe désormais, avec la force de l’habitude, de la caution de Rome.
11 Voir supra, p. 227-228.
12 Sur le motif du palmier, M. Coltelloni-Trannoy, 1997, p. 173.
13 Sur les portraits de Ptolémée, M. Coltelloni-Trannoy, 1997, p. 161 sqq.
14 Voir en particulier les portraits correspondant au ric I/2 Tiberius, no 44 (Tibère) et 45 (Drusus) des années 21-22. La qualité d’exécution n’est pas toujours aussi bonne sur les portraits des années 34-37 (no 52 sqq), mais suffisante pour susciter l’imitation par d’autres monnayages.
15 Ces chiffres et les suivants sont établis d’après J. Marion, 1967, p. 100.
16 Cap Matifou : igch, no 2.309 ; L. Tondo, 1987, p. 229 sqq. ; Cap Djinet : igch, no 2.308.
17 S. Gsell, 1913, VIII, p. 284.
18 Sur les diverses hypothèses, M. Coltelloni-Trannoy, Juba II, p. 55 sqq.
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