Chapitre 3. Juba Ier (60 ? - 46 av. J.-C.)
p. 173-186
Texte intégral
1Les monnayages de Juba Ier entament une série de mutations importantes de la monnaie africaine.
2Parmi les frappes de ce roi on peut opérer plusieurs distinctions. Il faut d’abord séparer les frappes d’argent de monnaies qui nous sont parvenues dans leur quasi totalité sous l’apparence de bronzes, mais dont de rares exemplaires, pour certaines émissions, ont parfaitement conservé une incontestable argenture1.
3Cette première distinction entre les monnayages d’argent et ceux de bronze/billon ne se limite pas au métal utilisé. D’abord, contrairement à ce qui s’était produit jusque là dans les monnayages numides, l’effigie royale n’apparaît plus sur les monnaies de bronze/billon. Elle est réservée aux pièces d’argent qui font leur première réapparition en Numidie depuis l’époque de Syphax2. Et cette constatation se double d’une seconde tout aussi importante : alors que les espèces de bronze/billon utilisent exclusivement la langue punique, certaines monnaies d’argent, elles, sont bilingues ou anépigraphes. La métrologie est également très différente : si les pièces d’argent suivent la métrologie du denier3, celles de bronze/billon, en revanche, semblent pouvoir être ramenées à la métrologie numide traditionnelle. On en retire l’impression très nette de deux vocations différentes de ces deux groupes de monnayages. On y reviendra.
4Après cette première distinction entre monnayages de métaux différents, selon la métrologie, l’épigraphie et l’iconographie, on peut en faire une seconde parmi les monnayages d’argent eux-mêmes. Parmi ces derniers, on distingue d’une part des monnaies à légendes bilingues qui témoignent d’une influence romaine (no 29-30), d’autre part des monnaies anépigraphes d’iconographie plus nettement africaine (no 31-32).
5Toutes ces distinctions au sein d’un monnayage très complexe amènent à envisager l’hypothèse d’ateliers différents, parmi lesquels la capitale de Juba, Cirta, qui fut certainement un lieu d’émission, ainsi que le quartier général pompéien d’Utique où le roi fit battre monnaie en son nom au cours de la campagne contre César (48-46 av. J.-C.).
L’atelier d’Utique
6Depuis les travaux de M. Crawford et F. Bertrandy, on ne saurait contester la très grande parenté stylistique entre les portraits de Juba Ier qui apparaissent sur les deniers émis à son nom (no 29) et d’autres deniers ou quinaires émis à Utique au quartier général pompéien durant la guerre contre César par Caton et Metellus Scipion4. Cette première raison d’attribuer ces deniers de Juba Ier à l’atelier d’Utique se double d’arguments historiques évidents comme la présence dans le camp pompéien du roi lui-même durant une partie de la guerre, son souci d’être considéré au moins à l’égal des généraux romains, sinon comme leur supérieur, et les opérations conjointes des troupes numides et romaines5. Tout cela expliquerait bien l’émission à Utique de ces monnaies à usage militaire que sont les deniers et faisant la part belle à la propagande personnelle du roi.
7On relie à ces deniers les quinaires no 30 qui portent aussi des légendes bilingues ainsi que l’iconographie de la victoire utilisée par Caton pour ses émissions d’Utique6.
8L’effigie du droit des deniers no 29 se situe d’une certaine manière dans la tradition numide, ne serait-ce que par la taille de la barbe ou l’abondance de la chevelure bouclée7. Le diadème lui-même n’est pas vraiment une nouveauté puisque si on ne le trouvait plus sur les émissions de Cirta, il avait bien figuré sur le monnayage de Syphax et Massinissa/Micipsa émis à Siga. De même, le manteau et le sceptre apparaissaient déjà sur les émissions de Massinissa à légende complète8. Ce qui change donc pour l’essentiel sur les portraits de Juba, ce ne sont pas tant les éléments constitutifs de la figuration de l’effigie royale que le style de cette figuration. Si les portraits de Massinissa paraissaient bien refléter dans une mesure impossible à préciser les traits du roi, nous avons vu que par la suite on pouvait supposer une part d’idéalisation et de fixité de la représentation qui permettait à chaque souverain de s’y reconnaître et à l’inverse nous interdisait à nous de les reconnaître. En revanche, dans les portraits de Juba Ier, on se plait en général à retrouver les traits précis du roi en effectuant des comparaisons avec la statuaire. Cela d’ailleurs ne tourne guère à l’avantage du souverain puisque c’est aussi l’occasion de rapprochements avec une historiographie systématiquement hostile au monarque. Depuis S. Gsell qui reprenait la description ironique faite par Cicéron d’un adulescens bene capillatus9, on a été souvent tenté de retrouver dans ces traits physiques tel ou tel aspect d’un caractère que nous ne connaissons que par des sources hostiles au roi10. Pour ces dernières, dans le parti pompéien Caton symbolisait toute la noblesse humaine tandis que Juba à l’autre extrême, concentrait en lui-même toute la bassesse, l’orgueil, la bêtise et la cruauté possibles. Les autres chefs, en particulier Scipion, se situaient entre ces deux images opposées de l’Homme. On a ici un exemple d’une recomposition stoïcisante de l’histoire où les personnages sont volontiers vus selon une échelle allant du « stultus » au philosophe accompli. Elle est rejointe par la tendance pittoresque d’une certaine historiographie contemporaine à utiliser le portrait monétaire comme une simple illustration des portraits moralisants de l’historiographie romaine. En ce sens certaines descriptions de Faustine la Jeune, des « impératrices syriennes » ou d’Héliogabale constituent des morceaux d’anthologie.
9Si le portrait monétaire de Juba a suggéré tous ces rapprochements, c’est sans doute parce que l’on y trouve la trace d’un style nouveau, beaucoup plus réaliste qu’auparavant, certainement dû à l’influence du portrait romain11. Le monnayage de Juba est le premier à montrer une influence de Rome qui ira en s’amplifiant jusqu’à la fin des royaumes indigènes, et il constitue ainsi un tournant capital dans l’histoire de la monnaie antique de l’Afrique du Nord. Il faut néanmoins remarquer que cette influence romaine se limite, pour l’iconographie, au monnayage émis à Utique, les émissions de Cirta restant plus africaines et en même temps ouvertes aux apports hellénistiques lagides.
10Cette marque de Rome se retrouve encore, mais toujours pour les seules frappes d’Utique, avec la première utilisation du latin dans les légendes monétaires africaines, alors que jusque là seul le punique avait été utilisé. Néanmoins, comme pour l’iconographie, il faut y voir les nécessités d’une coopération militaire et politique avec l’état major pompéien. Car parallèlement au latin, la langue punique reste utilisée pour les légendes monétaires, une langue punique qui utilise désormais l’écriture néo-punique, confirmant l’impression d’un renouvellement décisif de traditions monétaires africaines vivantes et affirmées.
11Cette double utilisation du latin et du punique pourrait présenter l’intérêt, du point de vue des institutions, de nous fournir un doublet du titre royal sous la forme latine rex et la forme punique hmmlkt. On sait les difficultés que pose l’étude des institutions numides très mal connues et dans lesquelles le titre royal est lui-même fort peu clair12. Les inscriptions bilingues libyco-puniques nous font connaître deux termes berbères pour désigner le roi, gld et mnkd auxquels répondent respectivement les deux termes puniques hmmlkt et mlk. Il se pourrait que l’on ait ainsi les mots désignant deux aspects de la fonction royale. Le rapprochement possible et déjà proposé du doublet libyco-punique mnkd-mlk avec le latin imperator indiquerait que tous ces termes ont trait à la fonction militaire du roi. Les monnaies de Juba Ier permettraient de reconstituer une autre séquence trilingue, gld-hmmlkt- rex , désignant plus généralement la fonction politique du souverain.
12Cette hypothèse doit pourtant tenir compte d’éléments qui peuvent fausser, sur nos monnaies, l’apparente équivalence. Le souci manifeste de Juba de reprendre les traditions monétaires de ses ancêtres ainsi que la nécessité de s’inscrire dans une continuité légitimante lui imposaient, malgré un net renouvellement de son style monétaire, de conserver le titre royal utilisé jadis sur les monnaies : hmmlkt. Et cela peut-être indépendamment du terme rex qui s’imposait par ailleurs vis-à-vis de Rome. On sait que la politique du roi à cet égard était de lever toute l’ambiguïté qui planait sur son statut. Ce dernier était envisagé très différemment selon les partis politiques romains comme l’a bien montré autrefois Ch. Saumagne : roi indépendant et allié pour la nobilitas, roi protégé pour les populares13. De cette ambiguïté était autrefois sortie, en partie du moins, la guerre de Jugurtha. Le conflit entre César et Pompée était pour Juba l’occasion de monnayer son alliance contre la reconnaissance d’une pleine indépendance. C’est cela que pouvait souligner le terme de rex utilisé sur les monnaies frappées au quartier général même des Pompéiens. L’hypothèse d’une équivalence sémantique gld-hmmlkt- rex sur la base des monnaies doit donc être envisagée avec prudence.
13On a reconnu depuis longtemps dans la métrologie des monnaies d’argent de Juba celle du denier. Remarquons aussi que si les deniers de Juba frappés à Utique étaient infiniment plus communs que les quinaires au nom du roi, en revanche, les autres émissions importantes des Pompéiens d’Utique, celles au nom de Caton, comportent à l’inverse beaucoup plus de quinaires que de deniers. Il faut peut-être y voir une complémentarité d’espèces destinées à circuler en commun14. Cela aboutit au total à une prééminence du portrait royal sur le numéraire destiné à la paye des troupes romaines d’Afrique. Juba se considérait-il déjà comme le maître d’une Afrique qu’on lui aurait promise en paiement de son appui15 ?
L’atelier de Cirta
Les frappes d’argent
14Parmi les monnayages d’argent, nous avons classé à part le quinaire et le sesterce no 31-32. Le quinaire no 31 paraît faire, dans le tableau d’ensemble des émissions d’argent, double emploi avec le quinaire no 30 et il reste d’autre part anépigraphe alors que les monnaies précédentes portent le nom du roi. Cette dernière caractéristique le relie davantage aux monnayages de tradition africaine qu’aux frappes militaires de l’atelier d’Utique. Il en va de même du cheval au galop figuré sur le revers. Quant au sesterce, ses thèmes uniquement africains tranchent de la même façon avec les autres émissions d’argent, et il porte de surcroît le signe que l’on retrouve sur les monnaies de Numidie même.
15Il faut, dès lors, renoncer à attribuer ces monnaies d’argent à l’atelier d’Utique et à l’époque de la guerre contre les Césariens. Une attribution numide, à Cirta, est plus plausible16. Il en va de même, disons-le tout de suite, des monnaies de bronze/billon. La légende uniquement punique de ces dernières, leur iconographie sans rapport avec l’imagerie développée sur les frappes pompéiennes d’Utique, leur relative rareté en Tunisie, tout indique qu’elles furent émises à Cirta. On aurait ainsi dans cet atelier un dédoublement des fonctions iconographiques selon les métaux utilisés. À l’exemple des monnayages lagides, le portrait royal figurerait sur les monnaies du métal le plus précieux (ici l’argent) les autres monnaies (ici celles de bronze/billon) figurant des thèmes religieux ou nationaux.
16Il est difficile de dater ces émissions. La frappe de ces rares et petites divisions d’argent parallèlement à des pièces de bronze/billon serait l’indice d’une trésorerie royale limitée. Cette pénurie correspondrait bien aux débuts du règne, avant que le roi ne prenne sa part du trésor de guerre pompéien qui lui permit l’émission à Utique des abondants deniers à son effigie.
Les frappes de billon et de bronze
17On attribue traditionnellement à Juba Ier, outre le monnayage d’argent que nous venons d’étudier, des émissions de « bronze » (no 33-36). Mais cette dernière appellation est-elle juste ? Nous avons eu l’occasion de voir trois exemplaires du no 36 ayant conservé une argenture parfaite, de provenance tunisienne, l’un d’entre eux trouvé en fouilles régulières17. Il faut donc bien admettre que ces monnaies no 36, ou du moins certains exemplaires, sont en réalité des monnaies de billon ou des monnaies argentées.
18Compte tenu de l’étroite parenté de tous les monnayages de « bronze » de Juba Ier du point de vue iconographique, et de leur appartenance apparente à une même échelle divisionnaire, faut-il en conclure que toutes ces monnaies sont de billon plus ou moins riche ou des pièces saucées dont l’argenture n’a guère résisté dans la quasi-totalité des cas à une intense circulation ? Il nous semble que certains exemplaires du no 35 conservent de faibles traces d’argenture, mais il faut évidemment attendre la découverte d’exemplaires parfaitement argentés avant de pouvoir l’affirmer. Il se peut aussi que seule une partie des émissions, sans doute les plus anciennes, aient contenu une part d’argent. Un tel monnayage à mi-chemin entre bronze et billon rappelle certaines émissions puniques18. Il est bien évident que de telles monnaies ont dû, par la suite, être assez rapidement utilisées comme numéraire de bronze.
19C’est donc dans le double cadre d’une circulation d’argent et de bronze qu’il faut envisager l’étude métrologique de ces monnaies. On commencera par envisager leur articulation possible avec la circulation monétaire antérieure en les considérant, comme elles le furent certainement durant la majeure partie de leur temps de circulation, comme des monnaies de bronze.
20La plus grande de ces monnaies représente au droit un Ammon cornu et barbu, et au revers un éléphant au pas avec la titulature royale (no 33)19. Métrologiquement, elle reste difficile à situer dans l’échelle divisionnaire des « bronzes » du règne. Son poids de 60,82 g en fait a priori un quintuple d’unité, peut-être un sextuple en réalité20.
21Les pièces no 35-36 sont beaucoup plus claires de ce point de vue. La plus grande, de même iconographie que la précédente, présente le module de 26-28 mm et un poids d’environ 13,16 g proche de celui des unités de bronze de Massinissa et de ses successeurs. En revanche, l’espèce divisionnaire inférieure vient combler un manque évident dans les émissions antérieures de sous-multiples. Cette monnaie, représentant l’Afrique au droit et au revers un lion passant surmonté de la titulature royale, pèse en effet environ 8,5 g pour un module de 20-22 mm. Il s’agit d’un demi. Il ne semble pas d’après les données actuelles que d’autres sous-multiples aient été frappés. La monnaie no 34, avec son poids moyen avoisinant les 35 g, apparaît a priori comme un triple d’unité, peut-être un quadruple en réalité.
22Il semble bien que ces monnaies, par leur module et leur poids ne marquent guère de rupture, en tant que monnayage de bronze, avec le système antérieur dont elle ne font que compléter l’échelle divisionnaire. Et cela fournit peut-être une indication sur leur fonctionnement métrologique en tant que monnayage de billon. Afin de simplifier les conversions d’un métal à l’autre dans un univers encore mal monétarisé, on aurait utilisé une unité monétaire commune pour le bronze et le billon, avec une surcote qui nous reste inconnue pour ce dernier.
23De quel moment du règne date cette utilisation du billon ? On a vu que les deniers et quinaires à légende rex ivba, no 29-30 sont les plus récents et que ces frappes uticéennes de bon argent ont vraisemblablement été rendues possibles par le trésor de guerre pompéien. Les autres frappes, les modestes émissions d’argent de Cirta comme celles de billon/bronze, témoignant toutes d’une époque où, malgré la relative pénurie du trésor royal en métal précieux, Juba tentait d’introduire un bimétallisme à sa mesure, furent sans doute émises les premières, au début du règne, à un moment où la guerre civile n’avait pas encore donné l’occasion au roi d’une politique monétaire à la mesure de ses ambitions.
24Le rôle de Juba Ier dans l’histoire monétaire de la Numidie devient dès lors assez clair. C’est celui d’un réformateur. Il tente d’introduire le bimétallisme en frappant de petites monnaies d’argent et des monnaies de billon ou saucées faciles à insérer dans la circulation monétaire puisque l’unité en est de poids et module semblables à celle des bronzes préexistants. L’expérience dut tourner court assez vite compte tenu de la mauvaise qualité de l’argenture et il est même très vraisemblable que nombre d’entre elles ne furent même plus argentées. Ainsi s’expliquerait, autant que par l’usure, le nombre extrêmement faible d’exemplaires argentés ou de billon qui nous sont parvenus. Cela ne minimise pas le rôle monétaire de Juba qui dota ainsi son royaume d’un surcroît de monnaies de bronze, diversifiant l’échelle divisionnaire et renouvelant les motifs. L’expérience de bimétallisme fut reprise plus vigoureusement dès que l’alliance pompéienne le permit.
25L’iconographie de ces monnaies de billon/bronze renouvelle complètement celle des monnayages antérieurs. Nous avions déjà remarqué que les monnaies devenaient maintenant épigraphes. Même si la légende se borne à mentionner le titre et le nom royal sans aucune référence, par exemple, à l’atelier monétaire, le fait que cette titulature soit systématique montre un changement très net dans l’utilisation de la monnaie à des fins politiques. Juba Ier reprend la titulature de Syphax et surtout celle de Massinissa après un hiatus important puisqu’aucun des successeurs de Massinissa ne l’avait plus fait avant lui. Cette volonté d’évoquer un illustre précédent historique montre un évident souci de légitimation. Le thème de l’éléphant, déjà utilisé par Massinissa pourrait s’expliquer de la même façon21. Les progrès accomplis dans l’évolution du royaume apparaissent dans le fait que la légende, autrefois exceptionnelle, donc destinée à un public réduit, se généralise. Cette évolution de l’image royale, et de l’ensemble du royaume, vers des normes davantage hellénistiques culminera avec le soin apporté à l’exécution d’un portrait royal personnalisé sur les monnayages d’argent. L’influence hellénistique y rencontre alors celle des graveurs de Rome.
26L’absence du portrait royal, que l’on constate sur les émissions de bronze/billon, s’expliquerait de même assez bien par le renforcement des influences hellénistiques alexandrines, puisque sur les bronzes alexandrins le portrait royal est remplacé par des effigies divines. Il faut en effet replacer l’évolution du monnayage de Juba Ier dans la perspective très bien mise en évidence par F. Coarelli et Y. Thébert d’une très forte influence lagide sur les royaumes indigènes. Renouvelant l’analyse des monuments funéraires attribuables aux dynasties berbères, ces deux auteurs y décèlent la volonté de suivre le modèle du tombeau d’Alexandre et donc de se rattacher aux modèles royaux hellénistiques contemporains. Pour les monnayages, H.R. Baldus avait déjà souligné que cette influence pouvait se découvrir dans la présence au droit des monnaies de Juba de l’effigie d’Ammon cornifer, Ammon qui apparaissait déjà, quoique plus discrètement, sur les monnaies de bronze de Massinissa et de ses successeurs22. L’influence alexandrine serait donc allée en se renforçant car si la généralisation du denier dans l’Occident méditerranéen et les circonstances de la guerre civile avaient déterminé un alignement métrologique des monnaies d’argent du roi sur celles de Rome, cela ne signifie pas que le modèle lagide soit oublié. On lui doit d’abord le formulaire de l’inscription qui apparaît au revers des monnaies puisque š ywb<y hmmlkt est un calque de l’expression πτολεμαιου βασιλεΩσ que l’on trouve sur les bronzes lagides. Le grand bronze no 33, distinct des no 34-36 et qu’on imagine, lui, difficilement argenté au départ, est peut-être un souvenir des très grands bronzes des derniers temps de Carthage mais aussi des grands chalques ptolémaïques23. C’est encore vraisemblablement aux tétradrachmes lagides émis à l’effigie d’Alexandre que Juba emprunte le motif de l’effigie coiffée de la dépouille d’éléphant, et qui devient ici la tête de l’Afrique24. Il inaugure ainsi, du point de vue numismatique, une iconographie qui survivra jusqu’en plein empire romain pour symboliser l’Afrique25. La centralisation vraisemblable des frappes royales à Cirta est aussi à rapprocher de l’exemple lagide.
27Ces monnaies de billon/bronze, posent par ailleurs un problème d’identification des effigies divines qui y apparaissent. Retrouver les modèles iconographiques lagides qui ont influé sur la reprise d’un Ammon cornifer et d’une déesse coiffée d’une dépouille d’éléphant ne suffit pas. Faut-il voir là de purs emprunts ou la trace d’un véritable syncrétisme religieux ? Envisageons d’abord le cas d’Ammon. Traditionnellement, on admet qu’une homophonie ainsi que des attributions solaires semblables et un relais berbère ont pu favoriser une assimilation entre l’Ammon égyptien, assimilé à Zeus puis Jupiter, avec le Baal Hammon punique26. Toutefois, certains historiens des religions font valoir qu’aucun document n’autorise explicitement à croire à une telle assimilation. Les domaines des deux divinités sont géographiquement bien distincts, les rites également, et de plus, des inscriptions en l’honneur d’Ammon retrouvées en plein territoire de Baal Hammon, même si elles sont rares, montrent bien que les deux divinités seraient restées bien distinctes aux yeux des sectateurs des deux divinités27. Sans prendre parti dans un domaine étranger au nôtre, on ne peut tout de même manquer de faire un rapprochement entre le plus grand sanctuaire connu de Cirta qui nous a donné environ trois cents inscriptions en l’honneur de Baal Hammon28 et les principales émissions de la ville qui montrent un portrait incontestable d’Ammon. Cet élément ne remplace pas une inscription attestant explicitement le syncrétisme Baal Hammon/Ammon, mais du moins il invite à ne pas en repousser sans autre examen la possibilité.
28Le cas de l’effigie de l’Afrique fait également difficulté. S’agit-il d’une allégorie nationale ou bien faut-il voir derrière cette iconographie une divinité africaine de premier plan29 ? On connaît les nombreux avatars de Tanit, et en particulier la figuration léontocéphale du sanctuaire de Thinissut, figuration que l’on retrouve sur des deniers pompéiens d’Afrique avec la mention gta interprétée G(enius) T(errae) A(fricae)30. Il pourrait ici s’agir d’un autre avatar de la même déesse. Cela étant, comme dans le cas d’Ammon et de Baal-Hammon, le numismate ne saurait trancher le débat.
29Faut-il par ailleurs interpréter les animaux qui apparaissent au revers des monnaies de billon/bronze, soit le lion et l’éléphant, comme de simples symboles de l’Afrique ou comme des animaux liés à des divinités ? Là encore nous sommes en terrain peu sûr dans la mesure ou hormis quelques données bien connues et assez générales comme la valeur solaire du lion ou l’aspect symbolique de la longévité légendaire de l’éléphant qui pourrait ainsi devenir un attribut d’un dieu du Temps, nous disposons en fait de très peu d’éléments. Des monnaies d’époque impériale nous montrent, en faisant allusion à Carthage, une déesse voilée chevauchant un lion, derrière laquelle on reconnaît Caelestis dont l’assimilation à Tanit est bien connue31. Les statuettes du sanctuaire de Thinissut auxquelles nous faisions allusion montrent elles-aussi une déesse léontocéphale derrière laquelle on reconnaît également Tanit. Mais tous ces rapprochements ne suffisent pas à établir une certitude
30L’iconographie de ces monnaies de Juba Ier fait également place à des motifs architecturaux. Sur notre no 34, nous trouvons au droit et au revers la représentation de monuments pour lesquels on n’est encore guère parvenu à une interprétation satisfaisante. On voit traditionnellement dans celui qui apparaît aussi au revers des deniers no 29 un temple, et dans celui de l’avers un palais. L’identification du premier à un temple est généralement admise32, et la présence sur certains deniers d’un globule au centre de la représentation peut légitimement faire penser qu’il s’agit d’un sanctuaire dédié à une divinité solaire dont on a de bonnes raisons de penser qu’elle tenait une place importante dans le panthéon numide. Pourquoi pas Ammon ou Baal Hammon ? Le monument du revers a été plus diversement interprété. L’identification avec un palais ne fait guère l’unanimité33. L’étage inférieur comporte des colonnes constituées par des Atlantes, tandis que l’étage supérieur est décoré ou constitué de trois niches dont celle du centre laisse peut-être voir une massue. Le thème d’Atlas et la massue nous renvoient sans doute à un culte d’Héraklès ou de Melqart sans que l’on puisse savoir ici précisément s’il s’agit d’un emprunt direct à l’idéologie alexandrine ou si le relais sémitique barcide a joué. Cela d’ailleurs ne nous renseigne guère sur la destination du monument qui pourrait tout aussi bien être un palais puisque la dynastie s’est inventé une origine héracléenne, un temple d’Héraklès ou Melqart, ou encore un trophée sur lequel de tels symboles trouvent tout naturellement leur place. On pourrait aussi penser à un type de monument comme celui de Chemtou érigé par Micipsa en l’honneur de Massinissa34. Les allusions à Héraklès-Melqart, comme dieu tutélaire de la dynastie y seraient particulièrement à leur place. Quoi qu’il en soit, il ne saurait être question de voir dans les thèmes monumentaux des monnaies de Juba une influence romaine. Outre que les deniers romains contemporains ne figurent qu’exceptionnellement des monuments, la typologie particulière de ceux qui apparaissent sur les monnaies numides renvoient à une réalité locale, africaine, quelles que soient les influences extérieures que l’on retrouve dans la conception architecturale des monuments.
31Au revers du sesterce no 32 et des monnaies de bronze/billon figure le signe qui apparaissait déjà sur les monnayages de Massinissa et de ses successeurs. Aucune interprétation satisfaisante n’en a été proposée35. Il pourrait s’agir de la marque de l’atelier de Cirta36. Nous avons vu que ce signe paraissait sur une stèle d’El Hofra37.
32On terminera en rappelant les multiples innovations de Juba dans le domaine monétaire : réintroduction d’un monnayage d’argent, développement de l’échelle métrologique des bronzes, utilisation de légendes rédigées, pour la première fois en Numidie, en écriture néo-punique, apparition d’effigies divines ainsi que d’un portrait royal personnalisé. Ce sont là les signes d’une importante évolution à la fois politique et culturelle. Sur le plan politique, c’est l’image du souverain qui s’affirme en se personnalisant, en structurant ses liens avec la religion, et en se rapprochant des modèles hellénistiques tout en préservant les fondements africains de sa légitimité. Sur le plan culturel, avec l’influence alexandrine et celle de Rome, nous avons maintenant la très nette impression d’un enrichissement culturel du royaume tout à fait décisif depuis l’époque où la source d’inspiration essentielle était Carthage. On perçoit le souci d’ouverture sur l’extérieur et l’effort de consolidation du pouvoir royal.
33À cet égard, les émissions d’argent sont très significatives. D’abord par le fait qu’elles s’alignent sur le denier romain. Nous n’avons que peu de données sur la circulation du denier romain en Numidie, mais il est très vraisemblable que par le biais des negotiatores il s’y répandit largement, surtout en l’absence de concurrence d’une monnaie d’argent locale. Il est donc naturel que Juba Ier ait été contraint, en initiant son monnayage d’argent, de se plier à cette domination de la monnaie d’argent romaine. Mais il est tout aussi remarquable qu’il ait cherché, dans un tel contexte à introduire dans la circulation monétaire des émissions à son nom. Il faut y voir le signe d’une volonté politique d’affirmation de sa souveraineté, volonté dont la participation au conflit entre Pompéiens et Césariens n’était que la continuation. Il s’agissait pour lui de consolider ses États en utilisant les apports hellénistiques et romains sans tomber pour autant sous la coupe d’une Rome dont les soldats et les hommes d’affaires se montraient redoutablement entreprenants. Une course de vitesse se jouait entre l’affermissement de la Numidie et le développement de l’impérialisme romain. L’affrontement entre Césariens et Pompéiens était l’occasion de faire reconnaître par Rome un statut de parfaite indépendance à la Numidie. Le choix du mauvais camp scellait le sort du royaume.
34Tous ces éléments sont autant d’invitations à ne pas sous-estimer le rôle capital qu’a pu jouer Juba Ier dans l’évolution d’un royaume qu’il a cherché à affranchir de la tutelle romaine et à ouvrir à toutes les influences méditerranéennes. Les monnaies, ici tracent donc un portrait quelque peu différent de celui du monarque borné orgueilleux et rustre, laissé par ses adversaires césariens et les Pompéiens qui l’utilisaient à contre cœur.
Notes de bas de page
1 Il est pour l’instant difficile de dire si les rares exemplaires connus de ces monnaies sont saucés ou de billon. D’autre part leur analyse chimique n’a pu encore être faite. Nous parlerons donc de « billon » par convention pour désigner ces monnaies sans préjuger de leur technique de fabrication. De même le mot « argenture » désigne une apparence argentée qui peut-être aussi bien celle d’un billon à bonne teneur en argent, qu’une monnaie saucée. Nous n’avons pas vu de monnaie fourrée.
2 Si on excepte les « billons » à l’effigie de Massinissa (no 8) de datation incertaine : voir infra.
3 Accord de tous les numismates et historiens sur ce point depuis L. Müller, 1860, p. 42 et S. Gsell, 1913, VII, p. 293, V, p. 160 et VI, p. 118. Cf. F. Bertrandy, 1976, p. 19. Pour M. Crawford, 1985, p. 246-248, « these denarii mark, of course, the entry of Numidia into the roman monetary system… » ; cette affirmation doit être nuancée en ce qui concerne les échanges en Numidie même. Ces derniers restent tributaires pour les petites transactions des moyens d’échange traditionnels, troc encore sans doute, et surtout monnaies de bronze à l’effigie de Massinissa. Pour les transactions plus importantes on se servait de monnaies d’argent d’origines diverses avec prédominance du denier comme le montre le trésor de Cirta enfoui après 79 av. J.-C. (igch no 2306) qui contenait pour 237 monnaies d’argent 12 drachmes massaliotes, 75 deniers celtibériens, 14 tétradrachmes athéniens du nouveau style et 136 deniers romains. Cela étant, il est vrai que la frappe des deniers de Juba consacre un état de fait : la place de plus en plus importante du denier dans la région.
4 Type rrc no 459-462 ; F. Bertrandy, 1976, p. 19 ; M. Crawford, 1985 p. 246-248. Le rpc attribue l’ensemble du monnayage d’argent de Juba Ier à Utique.
5 S. Gsell, 1913, VIII, livre I, passim ; F. Bertrandy, 1991, p. 289-297.
6 rrc, no 462.
7 Il s’agit là d’une représentation traditionnelle du Berbère qui remonte à l’Égypte ancienne : S. Gsell 1913, VI, p. 18-21 ; F. Chamoux, 1953, p. 38 sqq. ; F. Bertrandy, 1976, p. 11-12.
8 S. Gsell, 1913, V, p. 127-129 ; F. Bertrandy, 1976 p. 10. Sur le cas que faisait Juba Ier de ce manteau royal, Bellum africum, LVII, 5-6.
9 Cicéron, De lege agraria, II, 59.
10 Voir F. Decret, M. Fantar, 1981, p. 153 ; H.R. Baldus, 1979, p. 652 parle de « selbstbewuste Porträt » ; sans référence au portrait monétaire, S. Gsell, 1913, VII, p. 292 et VIII, p. 34, décrit Juba ainsi : « Orgueilleux et violent, il vidait volontiers ses querelles les armes à la main » ; « ce descendant de Massinissa était un sot, un incapable, mais aussi un despote vaniteux et féroce ». En VII, p. 292, il se contente d’ironiser sur le physique du roi : « … sa coiffure était un laborieux échafaudage de boucles étagées. »
11 Il est fort possible que les mêmes graveurs aient travaillé à Utique les coins des monnaies de Juba Ier et ceux des monnaies des chefs pompéiens : F. Bertrandy, 1976, p. 18 ; D’où la méprise d’A. Alföldy qui identifie un portrait de Jupiter (type rrc 460) avec un portrait de Juba Ier : 1958, p. 107-108. H. Zehnacker, 1973, p. 747 et 767, considère comme une maladresse de gravure les boucles calamistrées du portrait de Jupiter. Il peut s’agir d’un trait africain volontairement appliqué au dieu dont on soulignerait ainsi le rapprochement possible avec le Baal Hammon local. De la même façon Tanit est représentée sur d’autres deniers pompéiens d’Utique sous la forme d’une déesse léontocéphale attestée dans les cultes locaux (rrc no 460). Il peut s’agir d’une volonté de captatio des dieux africains au profit de la cause pompéienne.
12 Voir G. Camps, eb, A. 92, p. 248 sqq.
13 Ch. Saumagne, 1966, p. 254.
14 Dans cette perspective, on remarquera le nombre de deniers de Juba recensés dans les trésors non africains : 27 occurences signalées dans rrch. Tout le monnayage pompéien d’Utique provenait d’un trésor commun sans doute largement approvisionné par le fameux « Conseil des Trois-cents » représentants les citoyens romains établis à Utique. Le rôle politique et financier de ce conseil semble avoir été considérable : Bellum africum, LXVIII et XC (note de A. Bouvet, cuf, p. 107-108) ; Plutarque, Caton le Jeune, LIX ; J. Andreau, 1987, p. 39-40.
15 Dion Cassius, XLIII, 4, 6.
16 L. Müller, 1860, III, p. 48 penche pour une attribution des bronzes et des petites espèces d’argent à Cirta. Les deniers, « d’un style inférieur » auraient pu, selon lui, être émis à Zama. Pour F. Bertrandy, 1976, p. 17, les bronzes sont des « frappes locales ». Les distinctions stylistiques et chronologiques qu’il y opère nous semblent peu convaincantes. Nous voyons au contraire une grande homogénéité épigraphique et stylistiques de l’ensemble.
17 Voir J. Alexandropoulos, A. Ferjaoui, G. Torre, Le sanctuaire punique de Henchir El Hami, sous presse, no 114 du catalogue.
18 Voir supra, p. 69 sqq.
19 G.K. Jenkins, 1969, no 528 doute de l’authenticité de cette monnaie sans en indiquer les motifs. Certaines caractéristiques techniques (flan, cisaillage) seraient au contraire des signes positifs ; seule nous semble pouvoir paraître suspecte, à la rigueur, la parfaite redondance iconographique avec le no 35.
20 À rapprocher peut-être métrologiquement du grand bronze no 16 à l’effigie de Massinissa.
21 C’est aussi l’opinion de H.R. Baldus, 1979, p. 655.
22 F. Coarelli, Y. Thébert, 1988, p. 812 ; H.R. Baldus, 1979, p. 120 sqq et 194.
23 A. Kromann, O. Morkholm, 1977, type no 141 sqq.
24 A. Kromann, O ; Morkholm, 1977, no 18 sqq. Nous ne croyons guère que Juba reprenne ici l’effigie coiffée du scalp d’éléphant des monnaies de Pompée (rrc, no 402) comme le pense M. Majdoub, 1996, p. 1327. Sur les monnaies pompéiennes il s’agit plutôt du portrait de l’imperator lui-même en Alexandre et non de l’Afrique. Pompée, et Juba, s’inspirent parallèlement des monnayages lagides.
25 R. Pera, 1990, p. 502-521.
26 Depuis S. Gsell, 1913, IV, p. 281 sqq qui indique longuement les raisons qui ont pu amener l’identification Ammon-Baal Hammon ; cf. M. Le Glay, 1966, p. 442 sqq.
27 E. Lipinski, 1986, p. 307-332 ; V. Brouquier-Reddé, 1992/2, p. 122.
28 A. Berthier, R. Charlier, 1955, no 56 sqq pour les stèles datées.
29 Sur la Dea africa, S. Gsell, 1916, p. 54-57, M. Le Glay, 1957, p. 338-353 ; id., 1966/2, p. 1233-1239.
30 Sur les terres cuites de Thinissut : A. Merlin, 1910 ; pour les monnaies : rrc no 460 ; S. Gsell, 1913, IV, p. 273-275 ; M.P. Garcia y Bellido, 1987, p. 150.
31 Type ric, IV, Septimius Severus, no 266 et 766.
32 On hésite cependant sur l’interprétation architecturale du motif : temple octostyle ? (L. Müller, 1860, III, p. 45, note 4, G.K. Jenkins, 1969, no 534-535, J. Mazard, 1955, p. 51, no 9 ; F. Bertrandy, 1976, p. 12-13) Temple dont le fronton émerge au-dessus d’un péribole ? (L. Müller, loc. cit., S. Gsell, 1913, VI, p. 89). Pour A. Lézine, 1949, p. 249, le fronton serait en fait un lanterneau ; même idée chez C. et G. Picard, 1977, p. 17 sqq : le monument serait en fait une basilique dont les deux faces de la monnaie no 34 représenteraient deux façades.
33 L’interprétation comme palais admise par L. Müller, 1860, III, p. 45 (reprise par J. Mazard, 1955, p. 51 no 9) suscitait le doute chez S. Gsell, 1913, VI, p. 89 et G.K. Jenkins, sng, no 534-535 et le franc scepticisme d’A. Lézine, 1961, p. 70, note 53. F. Bertrandy, 1976, p. 13, reste prudent.
34 F. Rakob, 1979, p. 464.
35 rpc, no 720 le transcrit par erreur comme un S ; G.K. Jenkins, 1969, no 727, 728, 732 y voit un Y néo-punique, ce qui reste paléographiquement peu convaincant.
36 C’était déjà l’opinion de L. Müller, 1860, III.
37 A. Berthier, R. Charlier, 1955, stèle XXII A.
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