Les vicomtes de Bourges (ixe-xiie siècle)
Une éphémère émancipation
p. 264-267
Texte intégral
Annexe 1

Sceau d’Étiènne de Saint-Palais, vicomte de Bourges, 1217-1218 (A.N. D 432)
1La légende exacte est la suivante : [sigillum : stephano de sancto pala]to : vice comitis de bituris. Par manque de place, bituris est inscrit en bas dans le champ du sceau (AND 432, répertorié par R. Gandilhon, Inventaire des sceaux du Berry antérieurs à 1515, Bourges, 1933, 116). Une photographie figure dans Les sceaux, images de la société médiévale, Bourges, 1998, no 11
Annexe 2
2À chaque fois, le comte est « sacrifié » au profit du nouvel évêque choisi par la royauté. Le comte Gérard démis de sa charge en 867, paya apparemment son incapacité à contenir les invasions normandes (Cf. L. Auzias, L’Aquitaine carolingienne, p. 363 ; J. L. Nelson, Charles le Chauve, Paris, 1994, p. 234. Gérard se révolta en tuant son remplaçant, Acfrid. Cf. Annales de Saint-Bertin, éd. S. Clémencet, Fr. Grat, J. Viellard, Paris, 1964, a. 867, p. 141, a. 872, p. 185). Les annales de l’abbaye de Massay en Berry (MGH, SS, t. 3, éd. G. Pertz, Hanovre, 1939, p. 169), notent qu’en 867 la ville de Bourges est incendiée par les païens. La coïncidence avec l’arrivée à Bourges de Vulfade entre 866 et 868 est en tout cas évidente. Son rôle était indispensable puisqu’il devait aider Charles l’Enfant, diminué, à diriger l’Aquitaine. Charles le Chauve insiste sur ce point dans une lettre adressée au pape pour justifier l’accession rapide de Vulfade à l’archevêché (Cf. PL, t. 124, no 3, col. 868 ; no 5, col. 874-875). Il explique au pape la nécessité de nommer Vulfade pour aider le roi d’Aquitaine. Dans une seconde lettre, il met le pape devant le fait accompli en l’avertissant de l’arrivée de Vulfade à Bourges (cf. les lettres de Nicolas Ier, MGH, Epistolae, t. 6, no 73 à 81). Après la mort de Vulfade en 876, le roi nomma à Bourges son troisième favori : Frotaire. Aux proscriptions canoniques retardant sa venue à Bourges s’ajoutaient les accusations du comte Bernard de Gothie contre Frotaire qui, selon le comte, aurait intrigué aux côtés des ennemis de Louis le Bègue, à la mort de Charles le Chauve. Bernard de Gothie fut finalement excommunié par le pape pour s’être opposé à cette nomination. Cf. J. Péricard, Ecclesia Bituricensis. Le diocèse de Bourges des origines à la réforme grégorienne, Clermont-Ferrand, 2006, p. 52.
Annexe 3
GENERALOGIE DES VICOMTES DE BOURGES1

Annexe 4
3Cf. Adémar de Chabannes, Chronicon, III, 21, éd. P. Bourgain, R. Landes, G. Pon, Tournai, 1999, p. 142 : « Eo tempore Ebo Bituricus cepit aedificare cenobium Dolense in honore Dei matris, quo postea integravit Radulfus filius ejus, ubi magnam cohortem monachorum congregavit regulariter degentem ». Cf. Hugues de Fleury, MGH, SS, t. 9, p. 377 (évoquant la fondation par « Ebbo, nobilis partium princeps Biturigensium » du monastère de Déols) ; La Chronique de Saint-Maixent, (751-1140), éd. et trad. J. Verdon, Paris, 1979, p. 88.
4Les mêmes qualificatifs accompagnent les noms d’un descendant d’Ebbes, Eudes Ier l’Ancien (1012-1044). Adémar de Chabannes, Chronicon…, III, 51, rapporte qu’Eudes « princeps Dolensis », prit par la force et la ruse le château d’Argenton, dans le sud-ouest du diocèse, tenu jusqu’ici par le vicomte Gui, apparenté au vicomte de Limoges (cf. G. Devailly, Le Berry…, p. 158). Il rapproche à nouveau les Déols de Bourges en citant Odo Bituricensis princeps Dolensis, lorsque ce dernier part pour Jérusalem, accompagnant Guillaume, comte d’Angoulême (III, 65).
Annexe 5
5Richard Ier est le frère de Thibaud le Tricheur, Hugues son fils (cf. G. Devailly, Le Berry du Xe au XIIIe siècle, Paris, 1973, p. 131). La royauté ne perd pas pied en Berry à ce moment-là. Cf. O. Guillot, « Formes, fondements et limites de l’organisation politique en France au Xe siècle », dans Il secolo di ferro : mito e realtà del secolo X, Settimane di studio del centro italiano di studi sull’alto Medioevo, Spolète, 1991, p. 57-123. Thibaud intègre le réseau de fidélités du duc des Francs Hugues le Grand qui s’était vu confier par Lothaire le titre de dux de Bourgogne et d’Aquitaine. Les menées politiques et militaires de Thibaud dans ces régions sont mal connues mais l’arrivée à Bourges de Richard Ier en fut probablement une étape importante (cf. Y. Sassier, « Thibaud le Tricheur et Hugues le Grand », dans O. Guillot, R. Favreau (dir.), Pays de Loire et Aquitaine de Robert le Fort aux premiers capétiens, p. 146-157 et surtout p. 151-152). Une certaine cohésion demeure : les actes du successeur et neveu de Richard Ier, Hugues sont encore datés du règne de Lothaire (cf. notamment SSB, no 10, 983).
Annexe 6
6En 997, se perçoit déjà la constitution d’un réseau vassalique gagnant la partie septentrionale du Berry. Cette orientation s’affirme vers 1010 quand le vicomte souscrit une charte par laquelle l’abbé de Saint-Sulpice Engilbert concède en fief à son cousin Abelin de Bonefont des terrains situés à Bourges, notamment dans le bourg de Saint-Ambroix, autour de Saint-Sulpice mais aussi à Ivoy, Allogny, Neuvy et Nançay, localités situées dans le nord du Berry (SSB, no 115). En 1064, toujours dans le même secteur, le vicomte Etienne ratifie la restitution par Humbaud, Gilon de Sully et leur mère Agnès de l’église Saint-Jacques à La-Chapelle-d’Angillon et des biens attenants. Il y consent en tant que seigneur de cette famille (SSB, no 72, « S. Stephani vicecomitis qui hec omnia concessit ». Dans une clause suivant les souscriptions, il reprend cette fois-ci à son compte les termes essentiels de la donation : « Ego Stephanus vicececomes dono atque dimitto […] ecclesiam Sancti Jacobi […] et omnem calumpniam remitto quam juste vel injuste faciebam ac auctorizo et ore proprio fieri jubeo atque firmo hanc donationem sicut Hunbaldus et Gilo frater ejus et mater eorum Agnes fecerunt Deo et Sancto Sulpicio »).
7Entre 1085 et 1103, le vicomte Eudes Arpins, consent en tant que féodal à des donations effectuées dans ce secteur, sur les terres du seigneur de Concressault notamment (cf. SSB, no 3, 1085, no 4, 1097). Cf. R.-H. Bautier, « La prise en charge du Berry par le roi Philippe Ier et les antécédents de cette politique de Hugues le Grand à Robert le Pieux », dans Media in Francia. Mélanges offerts à Karl Ferdinand Werner à l’occasion de son 65e anniversaire par ses amis et collègues français, Paris, 1989, p. 52-54).
Notes de bas de page
1 D’après G. DEVAILLY, Le Berry, p. 383, et P. GOURGUES, op. cit., p. 478s., 525s..
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