Présentation
p. 7-14
Texte intégral
1Le présent volume se veut une sorte de suite, encore modeste, au vœu que formulait Henri Mitterand dans le dernier volume de la Correspondance d’Émile Zola1. Au terme de presque un quart de siècle de travail, il estimait que « l’ensemble clos » de la Correspondance ne devait pas être considéré comme étant fermé sur lui-même, ce qui l’amenait à souhaiter la publication « d’une série de travaux qui prendraient appui sur le socle » constitué par les dix volumes de la Correspondance, de même qu’une mise en valeur des documents laissés dans le sillage du grand Programme de recherches sur Émile Zola et le naturalisme. Installé pendant vingt ans à l’Université de Toronto (1975-1995)2, soutenu financièrement par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH), le Programme Zola rassembla, au fur et à mesure des besoins de l’édition de la Correspondance, un important fonds documentaire : ouvrages critiques, éditions originales et critiques, traductions de l’œuvre de Zola, iconographie, journaux et revues du tournant du siècle, etc. Part non négligeable, sinon essentielle — et certainement unique — de ce fonds documentaire, les lettres des correspondants de Zola, transmises par la famille du romancier, constituent une fenêtre sans pareille sur une époque troublée, riche et fascinante. Actualité, menus potins, complots politiques, affaires de famille : nombreux sont les correspondants de Zola, anonymes ou non, qui n’hésitèrent pas à s’ouvrir sans honte au plus grand romancier de son époque. Déposées au Centre d’études du 19e siècle français Joseph Sablé de l’Université de Toronto, ces lettres ont commencé de donner lieu à des études, qu’il s’agisse de grands ensembles, comme celui qui est donné ici à lire (186 lettres), ou de plus petits groupes de missives3. De ces 15 000 lettres environ, on en connaît à peine le tiers, c’est-à-dire surtout celles des personnages connus et des célébrités, qu’il s’agisse d’artistes (Rodin, Cézanne), de gens de lettres (Paul Alexis, Alphonse Daudet) ou de presse (Vaughan, de L’Aurore, de Pressensé, du Figaro), ou d’hommes politiques (Clemenceau). Ces lettres furent d’ailleurs déposées à la Bibliothèque nationale par Alexandrine Zola, peu de temps après la mort de son mari, d’où leur accessibilité.
2Il s’agit certes là de corpus fascinants, et plusieurs ont déjà été publiés : les lettres de l’éditeur Charpentier, celles de Céard4, etc. Mais il existe un très vaste ensemble de lettres encore non publiées, provenant de tous les horizons (Europe, Grande-Bretagne, États-Unis, Canada, etc.), de toutes les classes sociales, de toutes les tendances politiques et traitant des sujets les plus divers. Bon nombre de ces missives ont été utilisées et/ou citées au moment de l’édition de la Correspondance puisqu’elles permettaient, bien souvent, d’éclaircir des points obscurs, de préciser les rapports qu’entretenait Zola avec son ou ses correspondants ou encore de fixer l’objet d’une discussion.
3Mais de cet ensemble, à première vue disparate, il reste encore beaucoup à découvrir et à tirer. Les milliers de fiches chronologiques et alphabétiques, établies au fil des années, contiennent un résumé de chacune de ces lettres, permettant ainsi de définir des champs d’exploration et de thématiser des axes de recherche. L’informatisation de cet immense matériel, souhaitée par H. Mitterand, est un projet de très grande envergure dont la réalisation facilitera sans aucun doute le travail des chercheurs. Mais d’ores et déjà, à partir des fiches, il est possible de dégager des « ensembles » et des thèmes : lettres de femmes5, lettres d’injures ou d’admiration6, lettres portant sur l’amour des animaux7, lettres d’acteurs et d’actrices8, lettres de traducteurs (même si certaines sont déjà connues, comme celles9), appels au secours et à la générosité de Zola, etc. La liste des possibilités serait longue à établir tant ce corpus est riche et varié. Les quelques sujets tout juste évoqués révèlent déjà qu’on est bien loin d’avoir tiré tout le parti possible de ces étonnantes archives. Les chercheurs en histoire culturelle, en histoire du livre, les spécialistes des women’s studies, les sociologues, les historiens, les littéraires s’en réjouiront.
4Dans le cadre de ses activités de formation à la recherche, le Centre d’études du 19e siècle français Joseph Sablé a entrepris la mise en valeur de cette collection unique. Par petits groupes de travail, les étudiants sont invités à se familiariser avec les techniques d’édition d’une correspondance, les principes de l’annotation savante, la recherche documentaire, biographique, littéraire, politique, sociologique, etc. Qui a déjà entrepris le travail de publication d’une correspondance sait à quel point il s’agit là d’un travail exigeant et minutieux, mais également formateur et plein de découvertes parfois étonnantes. Ensuite, chaque étudiant se voit confier un ensemble de lettres, qu’il a à charge de transcrire, de dater (si nécessaire), d’annoter et d’éditer, sous la direction des responsables du séminaire. Le travail qui est ici donné à lire est le premier grand projet de la sorte entrepris par le Centre. Le corpus, choisi par Dorothy Speirs, se prêtait parfaitement à la fois aux objectifs pédagogiques et de recherche poursuivis par le Centre, de même qu’à une découverte inusitée des dix-neuvièmes siècles finissants, victorien et républicain. De plus, ce projet s’inscrivait dans la longue tradition de publication de correspondances pour laquelle l’Université de Toronto est connue10. Enfin, la double perspective franco-britannique offrait un intérêt tout particulier dans le contexte nord-américain, et des défis de recherche intéressants et stimulants, que les bibliothèques de l’Université de Toronto permettent de relever étant donné leur variété et leur richesse. La collaboration de spécialistes de l’édition américaine et britannique fut d’un grand et précieux secours et d’autres projets sont à l’étude, qui permettront de poursuivre le travail à la fois en histoire du livre et de l’édition, en domaine français — les études zoliennes, entre autres —, avec une ouverture vers la littérature comparée, l’histoire et la socio-linguistique.
5Un mot d’explication s’impose sur la nature des lettres dont le texte est livré ici. La correspondance d’Ernest Vizetelly n’est en rien comparable à celle que Zola échangea avec ses autres traducteurs/adaptateurs. C’est une histoire de famille, commencée en 1884 avec le père, Henry Vizetelly, poursuivie avec Ernest, le second fils, et, plus sporadiquement, avec Edward, le fils aîné, lui aussi traducteur à ses heures11. On ne s’étonnera donc pas de ce que nous ayons largement puisé à la Correspondance de Zola pour éclairer les rapports entre le traducteur et le romancier. Les relations avec Zola permirent à Ernest Vizetelly de retrouver une position sur la place de Londres, tant chez les éditeurs qu’auprès des directeurs de journaux, à la suite des deux procès subis par son père, Henry Vizetelly, qui mit en marché des traductions12, à prix abordable, des ouvrages de Zola13. Il est d’ailleurs significatif que les notices nécrologiques relatant le décès d’Ernest, en 1922, mentionnent presque toutes son amitié avec Zola14.
6Zola et Ernest Vizetelly s’étaient rencontrés dès 1878, alors que Vizetelly était comptable dans un théâtre parisien15. Ernest connaissait bien la France puisqu’il y vivait déjà depuis une vingtaine d’années et qu’il avait servi comme correspondant de guerre pour les journaux britanniques en 1870-1871, alors qu’il n’avait que dix-sept ans. Précoces débuts pour celui qui allait, toute sa vie durant, expliquer la France aux Anglais par de nombreux articles dans divers journaux britanniques. Au cours des années 1880, Zola entretint, de loin, des rapports d’affaire avec la firme Vizetelly & Co., animée par le père d’Ernest, Henry Vizetelly. Homme industrieux, avide de publicité selon certains16, Henry Vizetelly fit traduire et publia les romans les plus « osés » de Zola en Angleterre17. Sommé à procès pour la publication de La Terre (The Soiî), en février 188818, il fut condamné à l’amende, puis à la prison lors d’un second procès, ce qui entraîna la ruine de sa maison. Il mourut des suites de ces déboires judiciaires en 1894. Nous reviendrons plus longuement sur les détails de cette affaire dans l’introduction qui suit. Ernest Vizetelly reprit contact avec Zola le 30 juin 1891, proposant au romancier de traduire La Débâcle. Les relations ne furent pas toujours faciles, comme le montre la correspondance entre l’écrivain et le traducteur, laquelle s’éclaire d’ailleurs des multiples rapports croisés avec d’autres correspondances (les éditeurs Chatto & Windus, Macmillan, Heinemann, par exemple). Mais de toute évidence, Ernest Vizetelly prit très sérieusement son rôle de traducteur et « d’agent littéraire » de Zola en Angleterre. Il ne ménagea ni son temps ni ses efforts pour constituer des « syndicats » de journaux (surtout londoniens, mais n’hésitant pas à solliciter les journaux « des colonies » — Indes, NouvelleZélande, Le Cap) afin de publier en feuilleton les romans de Zola. De plus, il fut une présence dévouée et fidèle tout au long des mois d’exil (juillet 1898-juin 1899), ne reculant devant aucune course, aussi triviale fut-elle : achat d’une grammaire pour le romancier qui ne parlait ni ne lisait l’anglais19, location de maisons ou de chambres d’hôtel, épicerie, poste, etc. Il alla même jusqu’à confier l’intendance de la maison de Zola à sa fille Violette, alors âgée d’une quinzaine d’années, afin que l’exilé put écrire en paix son grand roman des familles nombreuses, Fécondité, roman dont la traduction allait pourtant amener une modification des relations entre les deux hommes. Une fois cet épisode heureusement terminé par la publication de Fruitfulness en mai 190020 les échanges reprirent pour Travail, puis pour Vérité. En dépit des difficultés liées aux lois internationales sur le copyright21, et aux thèmes mêmes des Quatre Évangiles — dont le traitement choquait parfois les sensibilités anglo-saxonnes —, Vizetelly consacra plusieurs années à faire publier les romans aux ÉtatsUnis. Il y parvint, au prix de grands efforts, agissant comme « éclaireur » pour Zola : il lui fallait battre les traductions pirates de vitesse...
7Terminons ce rapide tour d’horizon par quelques remarques sur la langue d’Ernest Vizetelly. On se rappellera qu’il avait appris le français très tôt, avait vécu plusieurs années à Paris et qu’il avait épousé une Française, Marie Tissot. Il écrivait généralement bien le français, mis à part quelques anglicismes, d’ailleurs rares (un abonnement de journal qui « expire », par exemple), l’usage de majuscules pour les noms de mois ou de jours de la semaine. Sur le plan grammatical, on relève quelques accords manquants (genre et nombre ; il écrivait le plus souvent « un offre »). La langue devient plus difficile quand le traducteur était pressé ou inquiet, et il s’en excusa dans plusieurs lettres. Mais, par comparaison avec d’autres correspondants anglais de Zola, George Moore notamment, Ernest Vizetelly écrivit une langue ferme. Nous avons respecté sa syntaxe, sa ponctuation (parfois un peu erratique), son utilisation des majuscules (par exemple après un deux-points) et la mise en page du texte et des tableaux des lettres. Les manuscrits sont en général fort lisibles ; seuls quelques passages sont indéchiffrables et la quasi-totalité des lettres sont complètes. Nos interventions furent par conséquent légères : régularisation de l’écriture des dates, et l’usage de « [sic] » pour les quelques dérives syntaxiques. Enfin, une paire de crochets carrés — [] — signale les passages que nous avons rétablis22.
***
8Ce livre a vu le jour grâce à la générosité et à la collaboration de très nombreuses personnes, que nous tenons ici à remercier :
- nos étudiants, Lillian Barra, Michel Duquet, Kathy Marek, Tanya Magnus, Nathalie Obregon et Nimisha Visram qui, tous, sans hésiter, se sont lancés dans cette aventure d'édition. Travaillant sans relâche, ils ont accompli leur travail avec minutie et conscience, ne reculant devant rien pour faire avancer ce projet. Leur compétence a été payée de retour : l’équipe a remporté le prix du doyen de la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Toronto, prix qui a permis un séjour à Paris, où s’est poursuivie la recherche, cette fois sur les romans illustrés de Zola.
- Les assistants de recherche du Centre, Stéphanie Bélanger, Jeanne Humphries, Patricia Berney, Michel Fournier, ont tous, de près ou de loin, prêté leur concours à la réalisation de cet ouvrage. Qu’ils soient ici remerciés de leur générosité, de leur disponibilité, de leurs relectures, de leurs connaissances informatiques... Nous remercions également le Dr Robert Jankov d’avoir consacré de nombreuses heures à l’avancement de ce projet.
- La directrice du Département d’études françaises, Madame Janet Paterson, a donné un appui inconditionnel à ce projet. Grâce à son soutien, le travail a été facilité, les fonds nécessaires trouvés et les obstacles aplanis. Elle a accueilli, et continue d’accueillir, les divers projets du Centre avec grande sympathie, ne ménageant ni son temps ni ses efforts pour que les étudiants de l’Université de Toronto découvrent le 19e siècle français dans les meilleures conditions possibles.
- Le directeur de University College et ancien directeur du Département d’études françaises, Monsieur Paul Perron, a été le généreux et discret mécène de cette entreprise de recherche et d’édition. Dès les premiers mois du travail, Monsieur Perron a matériellement soutenu nos efforts, prodigué conseils et encouragements, nous faisant bénéficier de sa longue expérience de chercheur et d’administrateur de projets de recherche.
- La bibliothécaire en chef de la John M. Kelly Library, Madame Louise Girard, a fait des miracles afin que nous disposions du matériel nécessaire à la réussite de ce projet. L’espace où est installé le Centre est particulièrement propice au travail d’équipe puisqu’il est doté d’une salle de séminaire, d’une salle de lecture bien aménagée et d’espaces de travail pour les étudiants. La quotidienne générosité de Madame Girard nous a permis de travailler sans contrainte.
- Le professeur Richard Landon, directeur de la Thomas Fisher Rare Book Library de l’Université de Toronto et Madame Marie Korey, bibliothécaire en chef de Massey College (Université de Toronto), nous ont fait bénéficier de leurs vastes connaissances du monde britannique de l’édition, nous permettant ainsi de mieux comprendre les dédales d’un milieu complexe et riche.
- Le directeur de la collection, Monsieur Robert Melançon, professeur au Département d’études françaises de l’Université de Montréal, a très tôt accueilli avec enthousiasme et générosité notre proposition de publication. La Correspondance de Zola nous avait précédé, garantie de solidité et label de qualité ! Nous lui réitérons tous nos remerciements pour sa patience et la confiance qu’il nous a témoignée.
- Le doyen de la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Toronto, Monsieur Carl Amrhein, a droit à toute notre reconnaissance. Son appui de tous les instants, son enthousiasme à l’endroit de notre projet ont permis un rapide avancement des travaux, bien plus rapide, en fait, que nous l’aurions cru possible.
- On connaît l’importance de l’affaire Dreyfus pour l’œuvre et la carrière de Zola. C’est d’ailleurs l’affaire qui amena l’écrivain en Angleterre, pour un exil qui allait durer onze mois. Nous tenons à remercier Messieurs Alain Pagès et Owen Morgan, auteurs de l’excellente chronologie de l’affaire Dreyfus préparée pour le tome IX de la Correspondance de Zola, de nous avoir autorisées à la citer.
- Nous remercions les curateurs de la British Library de nous avoir aimablement accordé la permission de reproduire les lettres qui se trouvent dans leurs archives.
- Monsieur Glen Vizetelly-James, petit-fils d’Ernest Vizetelly, a immédiatement et positivement répondu à notre demande de publication et nous lui en sommes redevables. Il reste beaucoup à découvrir de cette famille d’éditeurs, de traducteurs, de passionnés de littérature en un mot, et nous espérons que cet ouvrage éveillera encore bien des curiosités.
- Madame Brigitte Émile-Zola, détentrice des droits, a sans hésiter accordé la permission de publication. Ce nouvel exemple de la générosité jamais démentie de la famille du romancier permettra, nous l’espérons, de poursuivre l’étude d’une œuvre, d’une époque, sinon d’un siècle.
9 Toronto, automne 2001
Notes de bas de page
1 Émile Zola. Correspondance, Paris, Montréal, Presses de l’Université de Montréal/Éditions du CNRS, 1975-1995, tome X, p. 17.
2 Placé sous la direction de Bard Bakker, le projet, pour lequel Henri Mitterand agit comme conseiller littéraire, reçut un soutien financier du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. Il réunit de très nombreux chercheurs, tant français que canadiens et britanniques, comme Alain Pagès, Colette Becker, Albert Salvan, John Walker, James B. Sanders, Dorothy Speirs et Owen Morgan.
3 Comme les 28 lettres que le Dr Édouard Toulouse adressa à Zola en préparation de sa fameuse enquête sur la supériorité intellectuelle, Enquête médico-psychologique sur la supériorité intellectuelle. Émile Zola, par le Dr Toulouse, médecin en chef de l’asile de Villejuif, directeur du Laboratoire de psychologie expérimentale à l’École des Hautes Études (Paris), Ernest Flammarion, 1897 ; ce corpus fait présentement l’objet d’une étude dans le cadre d’un mémoire de maîtrise au Département d’études françaises de l’Université de Toronto, mémoire rédigé par Madame Shila Houshmand. Mesdames Jeanne Humphries et Sanja Cvetanovic terminent l’édition des lettres d’Élise Michel et de Lucien Guitry à Zola, alors que Monsieur Bojan Lalovic met la dernière main à celle des lettres de Lugné-Poe au romancier.
4 Trente années d’amitié, 1872-1902 : lettres de l’éditeur Georges Charpentier à Émile Zola, édition critique de Colette Becker, Paris, PUF, 1980 ; Henry Céard, Lettres inédites à Émile Zola, publiées et annotées par C.A. Burns, Paris, Librairie Nizet, 1958.
5 Particulièrement durant l’affaire Dreyfus, Zola reçut des centaines de lettres exaltant son courage, sa détermination, certaines de ses correspondantes faisant même du romancier un « Christ moderne ». Il y aurait une belle étude à entreprendre sur la question.
6 Les lettres d’injure, insuffisamment étudiées, pourraient donner lieu, entre autres, à d’excellents travaux en socio-linguistique.
7 À la suite de la publication du texte de Zola sur « L’amour des bêtes », paru dans Le Figaro, 24 mars 1896 (repris dans Émile Zola. Œuvres complètes, sous la dir. de Henri Mitterand, Cercle du Livre précieux, 1962, p. 736-742).
8 Lucien Guitry, Marie Laurent, Lugné-Poe, Sarah Bernhardt...
9 Elsa Goller (pour le tchèque), Henriette Gotthelf (pour l’allemand), Isaac Pavlovsky (pour le russe), Alberto de Sousa Pinto (pour le portugais)...
10 Par exemple, le projet d’édition de la correspondance de Madame de Graffigny, sous la direction des professeurs E. Showalter et A. Dainard (publiée par la Voltaire Foundation) et de celle d’Helvétius, sous la direction du professeur D. Smith (publiée par University of Toronto Press).
11 Voir les lettres 178,179 et 181.
12 La maison Tinsley Brothers publia Ladies’Paradise (Au Bonheur des dames) au début des années 1880 et les droits en furent rachetés par Vizetelly 8c Co.
13 Voir l’introduction pour le récit de ces procès et de la réception critique des romans de Zola.
14 « Zola’s Friend and Biographer. Mr. E.A. Vizetelly », The Times, 27 March, 1922 ; « Zola’s English Editor. Death of Mr. E.A. Vizetelly, A Daily News War Artist », Daily News, 27 March, 1922 (le journal confondit Ernest et son oncle, Francis, qui avait couvert la guerre de Sécession américaine pour le Daily News) ; « Noted Author Dead. Zola Novels Prosecution recalled », Wimbledon Boro. News, 27 March, 1922 ; etc.
15 Voir le roman autobiographique d’Ernest Vizetelly (publié anonymement), The Lover’s Progress. Told by Himself, New York, Brentano, 1901. C’est sous le nom de « M. Rota », auteur d’un roman intitulé La Matraque (sans doute L’Assommoir), qu’est dépeint Zola (p. 292-293).
16 Voir Colburn (1952), p. 56-57.
17 Le titre du roman (Nana, L’Assommoir, Pot-Bouille, etc.) était toujours suivi de la mention « A realistic Novel », signalant ainsi au lecteur victorien le caractère « scabreux » de l’ouvrage, réalisme et naturalisme étant à l’époque à peu près synonymes de « pornopornographie».
18 Plusieurs des romans de Zola demeurèrent « dangereux de publication » durant de nombreuses années, en particulier Nana, L’Assommoir, Pot-Bouille, La Curée, La Bête humaine et, bien sûr, La Terre. Voir la lettre 20, en date du 7 août 1893, où Ernest Vizetelly énumère ces romans « interdits » (presque toute la série des Rougon-Macquart, selon lui), dont il racheta pourtant les droits après le décès de son père. Voir l’introduction.
19 Voir la lettre 102.
20 Voir la lettre 163, n. 7.
21 Voir, par exemple, les lettres 41,169,184.
22 Dernière remarque : une vingtaine de lettres ont dû faire l’objet de résumés. Ces lettres appartiennent à une collection particulière et certains problèmes juridiques n’étant pas résolus entre les membres de la famille, il n’a pas été possible de les inclure. Par ailleurs, neuf lettres concernant la publication de La Terre furent échangées entre Vizetelly & Co. et Zola (1886-1888). Sept d’entre elles portent la signature d’E.A.V. Puisqu’elles sont antérieures à la période qui nous intéresse (1891-1902), nous avons pris le parti de les présenter avant le corpus principal. Il s’agit des lettres A à I. Les renvois au corpus principal ont été indiqués dans les notes.
Auteurs
Dorothy Speirs a travaillé vingt ans à la publication de la Correspondance d'Émile Zola (Presses de l'Université de Montréal / CNRS). Elle enseigne au Département d'études françaises de l'Université de Toronto et elle est également curatrice des Archives Émile Zola, déposées au Centre d'études du 19e siècle français Joseph Sablé.
Yannick Portebois s'intéresse à l'histoire du livre et aux questions de réception critique. Elle enseigne au Département d'études françaises de l'Université de Toronto et elle est directrice du Centre d'études du 19e siècle français Joseph Sablé.
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