2. L’édition à l'ère du numérique
p. 51-70
Texte intégral
1La méconnaissance du rôle de l’éditeur contribue souvent à en sous-estimer l’importance. Pour qui ce rôle se résumerait à celui d’intermédiaire entre l’auteur et l’imprimeur, par exemple, les nouvelles techniques de publication peuvent signifier la mise en cause du rôle de l’éditeur. Il s’agirait d’un intermédiaire dont on comprend mal la contribution, d’où le fait qu’il soit souvent associé à des manifestations négatives tels les délais de parution et la croissance des coûts, sans pour autant que son apport spécifique soit apprécié.
2On pourrait, comme certains, être tenté d’affirmer que les principales fonctions traditionnelles de l’éditeur sont essentiellement obsolètes, et, du même souffle, que les bibliothèques représentent des coûts inutiles qui peuvent être éliminés — ces derniers coûts inutiles étant d’ailleurs nettement supérieurs à ceux de l’édition1. Réagissant à une telle assertion, Chartron et Salaün, qui connaissent bien le rôle et la prestation des bibliothécaires, parlent de simplification et de mise en touche des fonctions sociales et cognitives d’une bibliothèque. De pareilles réserves, pour ce qui touche le processus d’édition et son rôle, peuvent être formulées. Mais il reste que le processus d’édition, quel que soit d’ailleurs le lieu ou le cadre organisationnel dans lequel le processus se met en branle, est forcément affecté par les technologies de l’information, tant pour la préparation, pour la production que pour la diffusion des contenus.
LE PROCESSUS D’ÉDITION
3Le travail d’édition couvre un large spectre et c’est l’oeuvre de divers acteurs, car il consiste, dans ses grands éléments, à préparer le contenu de l’ouvrage (corpus, données, iconographie), à le mettre en forme, à définir son support et ses caractéristiques physiques, à veiller à sa diffusion et à assurer sa distribution pour rejoindre le lectorat visé. Dans le cas des revues, cette division du travail est aussi présente, mais elle se double d’une « délégation » du travail de sélection et d’établissement des contenus aux équipes éditoriales qui les animent De plus, l’édition, bien qu’elle se soit professionnalisée, n’est pas l’apanage des gens du métier et de l’« industrie » ; les facilités techniques actuelles dans le traitement et la diffusion de l’information et la présence traditionnelle d’agents indépendants font obstacle au monopole professionnel, alors même que, paradoxalement, les maisons d’édition tendent à se regrouper et à fusionner2. Les revues, surtout en sciences humaines et sociales, sont souvent éditées en marge des maisons d’édition professionnelles. Dans ce contexte, le processus d’édition, comme ensemble de tâches à réaliser en fonction d’un produit final, importe bien davantage que le cadre organisationnel qui lui donne forme. C’est ce processus à l’ère du numérique qu’il faut circonscrire.
La valeur ajoutée par l’édition et son champ d’intervention
4Avec les possibilités du numérique, de très nombreuses initiatives ont vu le jour afin d’exploiter le potentiel énorme que recèlent les technologies de la communication, sans pour autant recourir aux procédures d’édition et de publication. C’est ainsi que l’accès libéral donné aux textes par les auteurs est devenu monnaie courante. Ce modèle de publication à compte d’auteur (vanity press) ne répond toutefois pas à la recherche de normalisation et de reconnaissance du processus d’édition.
5L’édition produit une valeur ajoutée pertinente et significative dans la production du document imprimé, tout autant que dans l’environnement numérique. L’édition universitaire, numérique notamment, fait référence au processus d’institutionnalisation des forums d’échange scientifique. Cela suppose une série d’opérations sur plusieurs plans.
6Le rôle conventionnel de l’éditeur universitaire comporte quatre dimensions.
La première concerne l’évaluation et la sélection des manuscrits. Dans le cas des revues, ce rôle est, de fait, délégué au comité de rédaction ou de direction de la revue, mais l’éditeur reste garant de la qualité et veille à ce que le comité de rédaction s’acquitte bien de ses responsabilités.
La deuxième porte sur le traitement et la mise en forme du texte. Ici, l’intervention concerne aussi bien la construction du texte — d’où un travail d’édition au sens de « préparer un texte, sur le plan formel ou sur le plan du contenu »3 — quesa correction dans l’expression écrite. S’ajoute à cela la présentation matérielle de la publication : la rigueur de sa présentation, l’uniformité dans l’application de la grille typographique, la qualité et la pertinence du choix des matériaux, le caractère irréprochable de la mise en forme.
La troisième touche la diffusion, la promotion et la vente. L’éditeur s’occupe de la mise en marché, de la promotion et de la distribution afin de faire en sorte que les auteurs rejoignent le plus grand nombre de lecteurs possible.
La quatrième dimension prend du relief en fonction des enjeux actuels concernant la conservation. L’éditeur conventionnel se doit de garder un inventaire complet de ses publications afin de répondre à la demande de numéros anciens, voire épuisés. L’impression à la demande permet de faire face à cette dernière situation. L’archivage est plutôt assuré par les bibliothèques nationales, par la diffusion géographique des exemplaires dans de multiples lieux et par le réseau des bibliothèques de recherche. En ce sens, la conservation pour l’éditeur conventionnel a essentiellement le statut d’archives historiques d’entreprise.
7Ces dimensions de l’édition, sous sa forme conventionnelle, composent les rôles combinés et personnalisés par l’éditeur. Ces dimensions parcourent les processus qui vont du document, une fois produit comme création intellectuelle, jusqu’à sa diffusion auprès du lectorat. Ces dimensions sont entièrement présentes dans le contexte de l’appropriation des technologies de l’information et du développement de l’édition numérique. D’ailleurs, ces missions conventionnelles s’enrichissent nettement. Il faut également ajouter qu’elles se recomposent et de nouveaux acteurs sont appelés à s’en acquitter. En somme, avec le numérique, on assiste à une nouvelle alliance de compétences qui ne sont pas associées à l’image traditionnelle de l’éditeur, si bien que c’est l’image, le savoir-faire, les lieux et les modes organisationnels qui se recomposent. Il faut donc comprendre par le vocable générique d’éditeur ce « personnage changeant et à figures multiples » qui incarne l’édition à l’ère du numérique.
Le numérique enrichit le travail d’édition
8Une fois franchie l’étape de l’évaluation et de la sélection des textes, l’édition impose de procéder à des choix technologiques, notamment relatifs aux formats, pour le traitement, la mise en forme et la diffusion des revues. L’éditeur doit aussi avoir une implication dans l’indexation de la revue, l’ajout de tiens hypertextes au sens technique, l’aménagement d’un espace de communication (commentaires, listes de discussion), ou l’utilisation du multimédia (image, son, vidéo). Il va de soi que, même si le développement d’une infrastructure utilisant le multimédia peut ou doit relever de la responsabilité de l’éditeur, il importe pour l’auteur d’en connaître l’usage afin d’y avoir recours, de mieux exploiter ses données et de rendre sa démonstration plus efficace. On pourrait faire le reproche à l’éditeur, mérité sans doute, de sous-utiliser les possibilités offertes par la publication numérique, mais il restera toujours que ce dernier ne peut se substituer à l’auteur dans la conception et la rédaction de la documentation.
9Par ailleurs, l’éditeur doit veiller, en plus des modes traditionnels et de leur adaptation en fonction de la diffusion dans Internet, à doter son site de services qui vont faciliter la diffusion et optimiser l’exploitation des textes mis en ligne. C’est ainsi que la mise en place d’un moteur de recherche performant s’avère indispensable et qu’il est fort à propos d’envisager d’autres services, telles l’utilisation de listes de diffusion et la diffusion sélective d’information. De plus, étant donné que l’éditeur ne vend plus un produit tangible, mais offre un service ou un accès à de la documentation, il doit assurer une stabilité et une qualité d’accès à cette documentation.
10Enfin, l’éditeur ne peut échapper à sa responsabilité concernant la conservation des documents mis en ligne. Il doit s’assurer de la pérennité de l’information publiée et diffusée, et prendre des dispositions garantissant l’accès à long terme au service offert. Cela dépasse largement sa pratique traditionnelle de gestion d’« archives historiques d’entreprise » et le plonge dans une problématique de conservation, voire, à défaut de normes stables, d’archivage.
11Il est utile de reprendre certaines de ces considérations en partant d’un simple constat. Lorsque l’on consulte un document numérique, on est de prime abord frappé par l’absence de distinctions physiques entre les types de documents, alors qu’elles sautent aux yeux avec les documents imprimés. Ainsi l’absence de distinction physique pour le document numérique ne permet pas de distinguer a priori un ouvrage d’un périodique ou d’une encyclopédie. L’écran reste, en grande partie, la seule interface entre le lecteur et l’information, que ce soit pour un journal, une revue ou une base de données. Cela provoque d’ailleurs très souvent l’illusion de facilité de traitement et de production des documents numériques. Pourtant, parler d’édition numérique sans parler des caractéristiques du format d’encodage, des outils de navigation, de la chaîne de traitement en amont et des possibilités d’exploitation pour la recherche équivaut à parler d’édition imprimée sans parler de la qualité du papier utilisé, de la grille typographique, du type de reliure ou du nombre de pages d’un document à publier.
12Pour le numérique, les caractéristiques de l’édition se révèlent dès qu’on dépasse la simple consultation à l’écran et que l’on entend, par exemple, exploiter les possibilités de recherche ou réutiliser les données. Comme pour l’édition imprimée conventionnelle, l’éditeur doit faire des choix technologiques et artistiques correspondant aux caractéristiques du document qu’il a à publier et diffuser. La revue, par exemple, a pour caractéristiques de se présenter comme une information textuelle, souvent en plusieurs langues dans un même document, avec des tableaux et des formules mathématiques complexes, avec une iconographie (graphiques ou photographies) en noir et blanc et en couleurs, avec l’utilisation de l’hypertexte et de l’hypermédia.
13L’importance de ce type d’information pour la communauté des chercheurs et pour la société, en général, impose des choix technologiques permettant la conservation pour les prochaines années et même pour les futures générations. Le format d’encodage retenu doit, aussi, permettre des recherches qui diminuent au maximum le bruit et le silence. Pour répondre aux besoins de l’édition numérique universitaire, il importe de faire une distinction entre les formats de production et de conservation (xml, par exemple) et les formats de diffusion (xhtml et pdf, par exemple), tout en assurant la conservation à long terme des documents numériques. Il en ressort que, sans que les moyens à mettre en oeuvre pour assurer une publication et une diffusion numériques de qualité soient inaccessibles et d’une complexité effarante, l’édition numérique demande une expertise et un savoir-faire professionnels, tout comme l’édition imprimée.
Bien cerner les nouveaux enjeux de l’édition
14Tout en ayant un fond de continuité et de nombreuses analogies avec le métier et les habiletés de l’édition conventionnelle, les technologies du numérique reliées à la publication et à la diffusion imposent de reconsidérer de fond en comble les activités de l’édition.
Le premier enjeu consiste à mettre en place une chaîne de traitement numérique permettant la production de produits dérivé. L’impact le plus appréciable du numérique sur le travail d’édition est sans contredit le fait que les produits d’une maison d’édition peuvent prendre plusieurs formes complémentaires.
Le deuxième enjeu porte sur les modalités de diffusion du numérique. L’éditeur offre désormais un service et non plus un bien tangible dans la mesure où les lecteurs achètent maintenant un accès à des services et évitent, de ce fait, l’achat et l’entretien des équipements nécessaires pour emmagasiner les publications numériques. La conservation et l’indexation — fonctions jusqu’à maintenant assurées par les bibliothécaires — deviennent, en dernière instance, la responsabilité de l’éditeur. Ce déplacement de la frontière entre les rôles encourage des alliances qui permettent la mise en commun d’expertises.
Les moyens de diffusion et de mise en marché, par la nature différente de la production numérique, sont à revoir et à considérer, ce qui constitue en soi un troisième enjeu important. Des modifications majeures aux activités et aux pratiques actuelles sont à prévoir afin d’assurer une diffusion active et de s’adresser à un lectorat jusqu’ici très difficile à atteindre.
Le quatrième enjeu est sans doute très stimulant dans la mesure où il participe à la création de nouveaux modèles de transmission de la connaissance qui mettent à profit l’interaction entre les lecteurs et les auteurs ainsi que l’utilisation du multimédia.
15Deux remarques complémentaires découlent de ces enjeux. D’abord, la diffusion est une activité de première importance même si, spontanément, on a souvent tendance à la considérer comme acquise avec la communication électronique. Il tombe sous le sens, dans le contexte de la publication sur papier, qu’il est impératif de porter une grande attention à la diffusion et à la distribution une fois que l’impression des exemplaires est réalisée. Autrement, on comprend que de vastes inventaires constituent souvent un signe annonciateur d’une fin prochaine des opérations. Or, la diffusion numérique ne coule pas de source, car être disponible au monde par le Web ne signifie pas être diffusé. De nouvelles expertises sont nécessaires, mais surtout il faut s’interroger sur les meilleures conditions pour assurer la diffusion et le rayonnement du type spécifique de publication que sont les revues. Cela mérite une attention particulière qui fera l’objet du chapitre qui suit.
16Ensuite, l’édition numérique, telle qu’elle est pratiquée jusqu’à maintenant, est le plus souvent une simple transposition du document conçu et présenté pour sa version imprimée. Force est de constater, partant de notre expérience et de ce qui est disponible dans le Web, qu’il y a une sous-exploitation des nombreuses possibilités offertes par la nature numérique du document. Pensons à l’indexation en texte intégral, à l’inclusion de données actives, à l’établissement de liens hypertextes, à l’ouverture de forums pour les commentaires autour des articles, à l’utilisation des ressources du multimédia (image, son, vidéo, simulation 3D), etc.4 Il y a là un paradoxe assez frappant car, outre le mode de diffusion par Internet, ce sont ces possibilités particulièrement intéressantes que l’on met généralement de l’avant pour souligner l’attrait et la grande puissance du numérique, comparativement à l’édition imprimée, mais, dans les faits, ces possibilités, qui constituent une véritable valeur ajoutée5, restent trop souvent dans le domaine de la virtualité. Or, l’éditeur possède un rôle important à jouer pour créer de nouveaux modèles d’organisation et de transmission de l’information et faire en sorte, qu’au moment même de rédiger son document, l’auteur exploite les possibilités de la diffusion numérique.
17Ainsi, le défi posé au travail d’édition ne relève pas tant de la réalisation technique d’une chaîne de publication numérique, mais vient surtout de la mise en place d’outils permettant l’exploitation des possibilités offertes par la version numérique des textes, pour la production et l’édition de qualité, la conservation et l’indexation, et, finalement, la diffusion systématique et les services connexes.
LE NUMÉRIQUE ET L’EFFONDREMENT DE LA STRUCTURE DE COÛTS D’ÉDITION
18L’édition à l’ère du numérique, loin d’être reléguée au rang d’intervention accessoire, pose des défis particulièrement stimulants. Pour peu qu’on s’y intéresse sérieusement, on voit mal comment concilier ces exigences et l’idée voulant que le numérique fasse fondre le coût de l’édition des revues. Pourtant, l’introduction du numérique dans la publication et la diffusion des revues universitaires est souvent vue, tout à la fois, comme l’occasion et le moyen pour réduire radicalement les coûts de production. Il est souvent affirmé que la seule publication numérique, qui implique l’élimination des coûts rattachés à l’impression et à la diffusion des copies papier, ramène les coûts de production tout près de zéro et permet de pratiquer la gratuité. Il y a là un trompe-l’oeil dont on ne peut être dupe.
19Ce genre d’affirmation témoigne d’une ignorance de la répartition des coûts de l’édition d’une revue, de la nature du travail d’édition — que ce soit pour le papier ou pour le numérique —, et des niveaux de qualité et de services de l’édition numérique en tant que telle. Il convient d’explorer ces dimensions afin d’avoir une idée, à la fois nuancée et pratique, des enjeux liés aux coûts de l’édition numérique. Il semble aller de soi que, si l’on élimine le papier de l’édition destinée seulement au papier, les coûts devraient être fortement allégés. Et, en effet, si on demande le pourcentage de la réduction des coûts pour l’impression lorsque l’on opte pour une revue exclusivement numérique, la réponse est évidente : la réduction est de 100 %. Mais, au moins deux questions s’imposent tout de suite : quelle est la part des coûts d’impression dans le budget global d’une revue (allant du travail éditorial jusqu’à la distribution, en passant par la publication) ? Et, est-ce que la publication et la distribution numériques sont exemptes de coûts propres ? D’où une discussion de ces éléments.
20La première estimation, qu’il soit possible de proposer concernant les économies engendrées par le numérique, consiste à prendre la mesure des coûts directement reliés à la publication imprimée des revues : le papier, l’impression et la distribution des exemplaires, notamment. Or, dans la mesure où les coûts fixes ou de préparation de première copie dominent la structure de coûts pour la production des revues, la réduction des coûts reliés au papier, qui serait provoquée par l’édition numérique, reste relativement négligeable6. Par ailleurs, la réduction des coûts associés au papier est partiellement compensée par les coûts du stockage numérique de l’information, des logiciels et de la main-d’oeuvre, dont les salaires sont plus élevés. Certes les coûts de la publication et de la diffusion numériques sont plus bas que les coûts du papier, mais ces coûts de production représentent un pourcentage relativement faible des coûts totaux7.
21La comparaison est, en tout état de cause, difficile à établir car lorsque l’on fait référence à la publication numérique, on ne sait pas très bien de quoi l’on parle. Sans spécifications, ne serait-ce que générales, il est hautement spéculatif d’évaluer les coûts liés au numérique. Par exemple, de quels modèles de publication et de diffusion, de quel format d’encodage (formats de production, de diffusion et d’archivage) parle-t-on ? Or, des coûts différenciés sont à prévoir selon les choix qui sont arrêtés, lesquels relèvent normalement de la nature des documents traités et de la valeur ajoutée de l’édition. Cela illustre le caractère approximatif des évaluations présentées, si on fait l’impasse sur ces considérations.
22Si on prend la question dans l’autre sens, l’estimation de la valeur relative reliée spécifiquement à la publication imprimée permet, dans la mesure où elle est retranchée, de dégager l’espace d’économies potentielles. Sur ce plan, on sait que, pour l’édition imprimée des revues, les coûts reliés à la préparation de la première copie représentent une part massive des coûts totaux de fonctionnement de la revue : de 70 % à 88 % selon que l’on retienne l’estimation de l’American Chemical Society8 ou de l’University of California Press9. Cela confirme l’estimation qui a été faite à l’aide des données de revues au Québec, qui situait en moyenne ce pourcentage à 75 %. Cette estimation apparaît tout à fait conséquente. Ainsi, sans ajouter les coûts liés au numérique, on peut imaginer que la réduction la plus importante des coûts, considérant les normes actuelles d’édition universitaire, se situerait, au mieux à 25 % ou 30 % des coûts totaux actuels, car les coûts de la première copie sont aussi présents avec la version numérique.
23Certains10 supposent que les coûts peuvent être réduits de beaucoup plus que cette marge et qu’en conséquence, le prix des abonnements pour la revue numérique serait nécessairement beaucoup moins élevé que le prix actuel. Cette proposition n’est possible qu’à la condition de revoir à la baisse tout le processus de publication à la faveur de l’introduction du numérique dans la production des textes. Cette révision procède selon une conception minimaliste de la publication scientifique, de laquelle on évacue les caractéristiques propres au travail d’édition ; de plus, une refonte du processus d’arbitrage par les pairs est souvent prônée et les procédures actuelles assurant la sélection et la qualité des publications universitaires sont mises en cause. Cette vision minimaliste se poursuit, en toute logique, jusque dans la conception de la diffusion.
24Il est clair que pour s’assurer que les coûts soient nettement inférieurs à ceux de l’éditeur avec la structure de coûts la moins élevée, des choix s’imposent : diminuer radicalement la qualité du processus d’édition et ne pas investir dans les fonctionnalités que le numérique offre, d’une part, et procéder à une révision radicale des procédures d’arbitrage, des normes d’édition, de diffusion et de commercialisation, en raison des vertus que l’on prête au numérique, d’autre part. Même si l’on comprend que l’on puisse abhorrer les prix oligopolistiques pratiqués par le secteur commercial de l’édition universitaire, on ne peut s’empêcher de se demander jusqu’où peut aller le minimum.
Jusqu’où peut aller le minimum ?
25En suivant les positions défendues par deux supporters de la réduction radicale des coûts, à la faveur de la pénétration du numérique dans l’édition des revues, il est possible de dégager les conditions de production, de diffusion et de conservation des revues qui en découlent.
26D’abord, Varian11 part du principe que l’on doit redéfinir le processus de production des revues afin de réduire les coûts liés au personnel. La préparation de la copie, incluant l’évaluation des manuscrits, les remaniements, etc., entraîne des coûts reliés aux communications, mais surtout à la coordination, ce qui signifie principalement une dépense en salaires, dans laquelle on doit sabrer. L’adoption par les auteurs du format PDF d’Adobe, dès la rédaction des textes, et leur distribution électronique, qui serait la responsabilité des auteurs, pourraient entraîner une réduction des coûts, en raison d’une diminution du personnel, des frais de poste, de la photocopie, etc. La dimension du travail d’édition, qui consiste à traiter et mettre en forme les textes, est largement sacrifiée, car l’édition des textes est trop coûteuse et il n’est pas certain qu’il faille diffuser des textes possédant une qualité professionnelle de présentation. Peut-être, suggère-t-on, seulement les textes majeurs publiés en cours d’année devraient faire l’objet d’une publication professionnelle et faire l’objet d’un nouveau traitement et d’une livraison spéciale.
27Pour Varian, le report vers les auteurs de la responsabilité de la mise en page et de la présentation typographique des textes diminuera la qualité des revues, mais il semble croire que la valeur ajoutée produite par l’édition professionnelle n’en vaut pas vraiment la peine. À cela s’ajoute la question majeure de la conservation des fichiers informatiques de la revue. Le PDF, quoique intéressant, est un format propriétaire et, malgré les derniers développements permettant une compatibilité avec le XML, est destiné d’abord et surtout à l’impression et non pas à la conservation car il n’offre pas de garanties de pérennité. Cette dernière facette s’avère pourtant majeure pour des revues. Varian en convient et souligne qu’en matière de conservation, de même que pour la recherche et la manipulation des composantes des articles (tels les résumés ou les références), il vaudrait mieux avoir recours à un mode de balisage structuré des textes, comme le xml. Mais cette option est rejetée car elle est jugée trop onéreuse et ne peut être relayée aux auteurs eux-mêmes. Cela laisse entière la question de la pérennité des textes et de l’archivage, tout autant que celle du fort enrichissement qu’apporte le xml dans l’exploitation et les modes de diffusion des textes. Dans l’ensemble, il est supposé que toutes ces mesures, qui mettent au rancart une grande partie des procédures et standards actuels, permettraient de réduire les coûts de moitié.
28Pour sa part, Odlyzko12 se demande jusqu’où il est possible de réduire les coûts pour une publication numérique. Il considère avec intérêt les réalisations de Paul Ginsparg à Los Alamos, car il voit là un exemple de minimisation très poussée des coûts. Mais, doit-on ramener les revues à l’état de prépublication ? Il ne va pas si loin, mais cherche, partant de ce niveau, à hausser les exigences, mais de façon parcimonieuse, car la question consiste à savoir s’il est possible de réduire les coûts en optant pour la seule version numérique. Certes, le nombre de revues en ligne gratuites dans le Web croît rapidement chaque année, mais peut-on imaginer qu’un système de revues gratuites soit viable et occupe une place prépondérante dans les publications universitaires ? s’interroge-t-il. Sans agence commanditaire ou source de financement ad hoc, il est permis d’en douter. Car il faudrait compter sur la contribution des auteurs pour la composition des textes, sur des procédures d’arbitrage par communication électronique et sur la contribution bénévole du personnel, universitaire ou autre, pour assurer l’existence de ces revues. D’une façon particulière, le travail supplémentaire d’édition et d’administration peut être effectué par les universitaires seulement si la revue est vraiment petite et, de façon plus générale, il est difficile de maintenir ce mode de contribution et d’organisation lorsqu’elles prennent de l’expansion. D’ailleurs, on peut se demander si le chercheur n’a pas mieux à faire (recherche, rédaction, enseignement, conférences) que de tenter de se transformer bien imparfaitement en éditeur.
29On revient donc à cette interrogation : jusqu’où peut aller le minimum ? La référence à une notion de « qualité acceptable » sert ici de seuil imprécis et mouvant. Finalement, on n’en sort pas : la disparité dans les coûts de production est liée à des visions différentes de ce qui est nécessaire et de ce qui est accessoire sur le plan de l’édition. L’idée commune aux deux observateurs, c’est de donner comme produit (la revue), ce qui peut être fait avec les ressources disponibles, et non de donner les caractéristiques nécessaires à une revue pour qu’elle remplisse son rôle, dans les meilleures conditions, en assurant la qualité du contenu, de l’édition, de la conservation et de la diffusion. On ne peut d’ailleurs ignorer que cette discussion est menée sans que l’on dispose d’une information minimale concernant le format numérique, la pérennité de l’information ou les conditions de diffusion, par exemple. Ces questions sont pourtant essentielles lorsque l’on veut établir des standards minimaux et évaluer les ressources nécessaires, sinon le propos ne peut être que spéculatif.
30Ces deux scénarios ont ici essentiellement valeur d’exemple. Les pratiques et façons de faire ne sont pas immuables, il s’en faut de beaucoup. Et, à la faveur de l’introduction du numérique, des transformations majeures sont à anticiper et à espérer. Mais ces scénarios illustrent une vision minimaliste de l’édition scientifique, qui fait en sorte que les connaissances et les résultats de recherche, qui ont souvent coûté assez cher à produire, doivent être diffusés dans les conditions les plus économiques possible, quitte à céder à une simplification à outrance des normes de publication, d’exploitation et de conservation. Peu d’importance est accordée à l’édition, et cela vaut aussi tout naturellement pour les dimensions propres au numérique, soit, par exemple, les formats de production, de conservation et de diffusion, et à l’exploitation des fonctionnalités du multimédia. Le numérique est ramené à sa seule capacité d’une mise à disposition large à faible coût.
31Dans la même veine, le problème de la conservation est posé et demeure sans réponse. Les revues contiennent une information dont il est impératif d’assurer la pérennité. L’imprimé, qui est diffusé et conservé dans plusieurs bibliothèques et qui fait généralement l’objet du dépôt légal obligatoire, bénéficie de procédures bien établies qui assurent non seulement la pérennité mais aussi l’archivage de ce qui se publie. Une étude montre que 15 % des articles lus par les chercheurs universitaires ont plus de cinq ans d’existence et que 5 % des lectures portent sur des articles de plus de 15 ans d’âge13. La recherche que nous avons menée sur les revues dominantes dans le monde (voir chapitre 1) montre que la demi-vie des revues dépasse bien des fois dix ans, ce qui indique la valeur dans le temps des contenus diffusés par les revues. Cette information ne peut que nous convaincre que la fiabilité à long terme des publications et la constitution d’archives canoniques méritent une réponse adéquate dans le nouvel environnement des publications numériques14.
32Certains font porter sur l’éditeur la responsabilité de la conservation d’une archive canonique15. Encore faut-il qu’il s’en acquitte en offrant une solution institutionnelle et pratique, mais aussi technique, dans les choix qu’il retient pour la chaîne de traitement. Pourtant, la question n’est soulevée que très rarement dans les discussions sur la réduction à tout prix des coûts de publication. Laisser en plan le problème est difficilement compatible avec l’intérêt que l’on prétend porter à la publication scientifique de qualité. À l’inverse, la responsabilité, dont l’éditeur doit se saisir, nécessite une prise en compte explicite et une réponse adéquate, dès le moment où les choix techniques sont élaborés.
NOUVELLE MISSION, NOUVELLES RESSOURCES
33Il est primordial de revenir sur la question des coûts de production du document numérique. Nous avons vu que la marge théorique d’économie qui découle de la publication numérique est plus réduite que celle fréquemment supposée par les commentateurs et que là où l’on voit des marges importantes, c’est au prix d’une évacuation du travail d’édition et de diffusion de qualité (sans compter les caractéristiques de l’environnement technique sécuritaire et fiable). Il importe maintenant de considérer les coûts qui sont associés à la publication numérique de qualité. Le tableau brossé tire profit de quelques exemples et estimations, et de la réflexion d’éditeurs universitaires.
34Même si la revue numérique peut être perçue comme une panacée à la crise du prix des abonnements, les éditeurs commerciaux et sans but lucratif ont dû et doivent injecter des fonds importants dans l’expérimentation de l’édition numérique, d’autant plus que les coûts s’avèrent nettement plus élevés que ceux anticipés16. L’American Chemical Society estime que le coût de la première copie d’une revue numérique de haute qualité représente de 82 % à 86 % des coûts totaux de production d’une revue et que les coûts de la revue sur cédérom sont de 25 % à 33 % plus élevés que la version imprimée de la revue, en raison particulièrement des dépenses additionnelles liées au logiciel d’exploitation et de recherche. Cette estimation est appuyée par l’expérience de presses universitaires. Au mit Press, Janet Fisher considérait que les coûts globaux de publication du Chicago Journal of Theoritical Computer Science étaient comparables à ceux des revues scientifiques imprimées. Les dépenses indirectes et de commercialisation (marketing) représentaient les deux tiers des dépenses totales de production, alors qu’elles ne comptaient que pour un tiers pour une revue papier, ce qui annulait les économies associées au numérique.
35Dans la même veine, King et Tenopir17, de l’University of Tennessee School of Information Sciences, développent un modèle économique par lequel ils montrent que, pour une grande revue internationale en sciences naturelles, la réduction des coûts d’une revue entièrement numérique représente environ 2 % des coûts totaux et que cette économie est partiellement compensée par le coût de la conservation numérique des documents, des logiciels et de la main-d’oeuvre hautement qualifiée qui doit être embauchée. Dans ces conditions, la publication en parallèle des versions numérique et imprimée de la revue devrait coûter de 3 % à 8 % de plus que pour le papier seulement. De son côté, Tim Ingoldsby, directeur des publications numériques de l'American Institute of Physics, qui est cité par Tom Abate18, situait l’augmentation des coûts de la publication en parallèle des deux versions entre 10 % et 15 %. Toujours pour King et Tenopir, l’introduction d’une large gamme de services et fonctionnalités qui composent la valeur ajoutée de la revue totalement numérique accroîtra vraisemblablement les coûts de publication et de diffusion de la revue. Au-delà de tel ou tel pourcentage appelé à changer, ce qui importe ce sont les composantes des dépenses qui doivent être prises en compte.
36D’une façon beaucoup moins globale, Sandra Whisler19, directrice adjointe des publications numériques à l’University of California Press, conteste l’idée voulant que les coûts de la publication numérique soient substantiellement plus bas ; elle pense aussi bien aux revues en science de la terre ou en astrophysique, qu’à celles en sciences humaines. Sans reprendre la démonstration, il importe de soulever certains points majeurs qui témoignent bien des ressources nécessaires à la mise en route et au développement d’une publication et d’une diffusion numériques de qualité dans le cadre d’une entreprise sans but lucratif.
L’University of California Press postulait que les coûts de développement de la structure de publication numérique devaient être assumés surtout lors de la phase initiale et que les dépenses additionnelles pouvaient être absorbées facilement par les économies engendrées par la disparition du papier. Ce postulat apparaît bien imparfait, car il n’y a pas une courbe d’apprentissage, mais plutôt une succession de courbes. Cela est dû à une série de facteurs.
On est dans un domaine dominé par l’innovation ; tant les technologies utilisées que les usages et les pratiques dans Internet évoluent très rapidement et interpellent régulièrement les attentes et les prévisions concernant la publication et la diffusion numériques tout autant que l’interaction avec les usagers-lecteurs. À moins de se fossiliser, il est impératif d’investir dans la recherche appliquée dans la publication et dans l’expérimentation du site de diffusion, ainsi que de faire de la veille technologique. Cela demande des ressources pour un personnel hautement qualifié.
La nécessité de se situer à la frontière technologique a pour contrepartie de considérer les dépenses indirectes, non pas comme de faux frais ou des dépenses facultatives. Il s’agit plutôt du « nerf de la guerre », de la condition indispensable à la stabilisation du processus de production et au développement de services qui révèlent tout l’intérêt de la publication numérique en en exploitant les fonctionnalités.
On ne peut sous-estimer la mobilité du personnel hautement qualifié. Le temps de formation et le coût d’apprentissage ne doivent pas être sous-évalués. Il y a pénurie relative de main-d’oeuvre professionnelle en science de l’information, les offres d’emplois sont nombreuses en ce domaine et la sollicitation des entreprises se fait souvent pressante.
L’évoution rapide des logiciels et la nécessité de mise à jour impliquent une gestion de l’information que l’on ne peut sous-estimer. Une carence dans l’information et des choix technologiques à courte vue peuvent s’avérer très onéreux.
De nouvelles qualifications doivent être réunies pour mener à bien la production et la diffusion numériques des documents universitaires. De nouvelles responsabilités surgissent, sans pour autant éliminer d’anciennes : les relations avec les fournisseurs, la numérisation et la conservation des images publiées, la conservation des documents numériques, la nouvelle problématique et la gestion des droits, les nouvelles compétences en matière de commercialisation (négociation de licences avec les bibliothèques ou institutions pour les documents numériques), la diffusion dans le Web et le démarchage plus conventionnel, et la gestion des transactions et du filtrage de l’accès en ligne.
37Reconnaître le volume de ressources nécessaires à la publication et à la diffusion numériques des revues, selon des standards d’édition adaptés à la nature du corpus traité, ne constitue en rien une caution ou une justification des prix que pratiquent les oligopoles commerciaux de l’édition universitaire. Car, dans ce dernier cas, nous sommes en présence de la perception d’une rente de situation, entretenue par des comportements oligopolistiques. La question doit être abordée dans un cadre tout à fait different, car les prix pratiqués par les éditeurs sans but lucratif, même pour les revues dominantes et encore davantage par ceux dans les infrastructures nationales de communication scientifique, ne sont pas à l’origine de la spirale inflationniste et de la crise financière des bibliothèques de recherche.
38Il faut éviter de tout confondre et de penser que la communication scientifique par les revues dans les sciences humaines et sociales (et aussi dans les sciences) du secteur sans but lucratif, en particulier, n’est possible que par la pratique de prix extravagants. De même, il faut se méfier de la pensée magique et croire que les technologies de l’information, d’une part, éliminent par enchantement des pratiques et procédures onéreuses et, d’autre part, qu’elles s’imposent socialement pour transformer, de fond en comble et sans réserve, les procédures et les usages qui encadrent la publication scientifique. C’est ainsi qu’en dépit de la vision simplifiée alimentée par le sens commun, la publication et la diffusion numériques d’une revue ont une structure de coûts qui est loin de se rapprocher de zéro.
Notes de bas de page
1 Odlyzko, Andrew, «Competition and Cooperation: Libraries and Publishers in the Transition to Electronic Scholarly Journals», The Journal of Electronic Publishing, vol. 4, no 4,1999; <http://www.press.umich.edu/jep/04-04/odlyzkoo404.html>.
2 Mollier, Jean-Yves et collectif, Où va le livre ?, Paris, La Dispute, 2000,283 p. ; « Édition, Éditeurs (1) et (2) », Actes de la recherche en sciences sociales, no 126-127, mars 1999, no 130, décembre 1999 ; Schiffrin, André, L’édition sans éditeurs ? Mayenne, La fabrique-Éditions, 1999,94 p.
3 Vettraino-Soulard, Marie-Claude, Les enjeux culturels d’Internet, Paris, Hachette, 1998, p. 65.
4 Fletcher, Lloyd Alan, « Developing an Integrated Approach to Elecronic Publishing: Tailoring Your Content for the Web », Learned Publishing, vol. 12, no 2,1999, p. 107-117; Houghton, John W., « Crisis and Transition: The Economics of Scholarly Communication », Leamed Publishing, vol. 14, no 3, 2001, p. 167-176; Caplan, Priscilla, Report on the niso/nfais, Workshop: Electronic Journals — Best Practices, niso — National Information Standards Organization, février 2000; <http://www.niso.org/e-jrnl-report.html>; Le Crosnier, Hervé, Avons-nous besoin des journaux électroniques? Communication présentée aux Journées sfic-enssib, Une nouvelle donne pour les journaux scientifiques, Villeurbanne, 20 novembre 1997 ; <http://www.info.unicaen.fr/herve/pub97/enssib/enssib.html>.
5 Raney, Keith R., « Into a Glass Darkly », The Journal of Electronic Publishing, vol. 4, no 2, décembre 1998; <http://www.press.umich.edu/jep/04-02/raney. html>.
6 Varian, Hal R,, « The Future of Electronic Journals », The Journal of Electronic Publishing, vol. 4, no 1, septembre 1998 ; <http://www.press.umich.edu/jep/04-01/varian.html>.
7 Tenopir, Carol et Donald W. King, « Designing Electronic Journals With 30 Years of Lessons from Print », The Journal of Electronic Publishing, vol. 4, no 2, décembre 1998; <http://www.press.umich.edu/jep/04-02/king.html>.
8 Abate, Tom, « Publishing Scientific Journals Online », BioScience, vol. 47, no 3, 1997; <http://svww.aibs.org/latitude/latpublications.html>.
9 Whisler, Sandra et Susan F. Rosenblatt, The Library and the University Press: Two Views of the Costs and Problems of the Current System qf Scholarly Publishing, communication présentée au colloque Scholarly Communication Technology, Emory University, avril 1997; <http://www.arl. org/scomm/scat/rosenblatt.html>.
10 Odlyzko, Andrew, « The Economies of Electronic Journals », The Journal of Electronic Publishing, vol. 4, no 1, septembre 1998; <http://www.press.umich.edu/jep/04-01/odlyzko.html>.
11 Varian, Hal R., « The Future of Electronic Joumals », The Journal of Electronic Publishing, vol. 4, no 1, septembre 1998; <http://www.press.umich.edu/jep/o4-01/varian.html>.
12 Odlyzko, Andrew, « The Economics of Electronic Journals », The Journal qf Electronic Publishing, vol. 4, no 1, septembre 1998; <http://www.press.umich.edu/jep/04-01/odlyzko.html>; aussi: « Competition and Cooperation: Publishers in the Transition to Electronic Scholarly Journals », The Journal of Electronic Publishing, vol. 4, no 4,1999; <http:www.press.umich.edu/jep/04-04/odlyzkoo404.html>.
13 Tenopir, Carol et Donald W. King, « Designing Electronic Journals With 30 Years of Lessons from Print », The Journal of Electronic Publishing, vol. 4, no 2, décembre 1998; <http://www.press.umich.edu/jep/04-02/king. html>.
14 Sur la question de l’archivage, voir notamment : Le Crosnier, Hervé, Avons-nous besoin des journaux électroniques ? Communication présentée aux Journées sfic-enssib, Une nouvelle donne pour les journaux scientifiques, Villeurbanne, 20 novembre 1997 ; <http://www.info.unicaen.ft/herve/pub97/enssib/enssib.html>.
15 Voir la discussion engagée par Beebe, Linda et Barbara Meyers, « The Unsettled State of Archiving », The Journal of Electronic Publishing, vol. 4, no 4, juin 1999; <http://www.press.umich.edu/jep/04-04/beebe.html>; Rohe, Terry Ann, « How Does Electronic Publishing Affect the Scholarly Communication Process? », The Journal of Electronic Publishing, vol. 3, no 3, 1998; <http://www.press.umich.edu/jep/03-03/rohe.html>; Phillips, Margaret E., « Ensuring Long-Term Access to Online Publications », The Journal of Electronic Publishing, vol. 4, no 4, juin 1999; <http://www.press.umich.edu/jep/04-04/phillips.html>.
16 Robnett, Bill, Online Journal Pricing, The Haworth Press inc., 1997; <http://0-web-mit-edu.catalogue.libraries.london.ac.uk/waynej/www/robnett.htm>.
17 King, Donald W. et Carol Tenopir, Economic Cost Models of Scientific Scholarly Journals, communication présentée à icsu Press Workshop, Oxford, RoyaumeUni, mars 1998; <http://www.bodley.ox.ac.uk/icsu/kingppr.html>; King, Donald W. et Carol Tenopir, « Evolving Journal Costs: Implications for Publishers, Libraries, and Readers », Learned Publishing, vol. 12, no 4,1999, p. 251-258.
18 Abate, Tom, « Publishing Scientific Journals Online », BioScience, vol. 47, no 3, 1997; <http://www.aibs.org/Iatitude/latpublications.html>.
19 Whisler, Sandra et Susan E. Rosenblatt, The Library and the University Press: Two Views of the Costs and Problems of the Current System of Scholarly Publishing, communication présentée au colloque Scholarly Communication and Technology, Emory University, avril 1997; <http://www.arl.org/scomm/scat/rosenblatt.html>.
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