Introduction
p. 9-20
Texte intégral
1Les revues, qui constituent un segment essentiel de la documentation universitaire, sont entrées depuis quelques années déjà dans le nouveau monde numérique. Dans le secteur des sciences humaines et sociales, qui est celui qui nous intéresse ici, les conditions de ce passage se posent en termes conceptuels, économiques, techniques et organisationnels. Ce sont ces conditions que nous nous proposons d’examiner dans ce livre.
2Notre réflexion trouve son origine dans notre engagement continu au cours des cinq dernières années à repenser et expérimenter de nouveaux modes de production et de diffusion numériques de la revue universitaire. Nous cherchons à ce qu’elles puissent ainsi s’inscrire dans les processus de recomposition et d’accélération de la communication scientifique. Plus largement, on conviendra que la situation de la revue illustre bien les enjeux du numérique pour l’édition universitaire.
3Une série de phénomènes et d’enjeux sont interprétés, moins en fonction d’une école de pensée à défendre, mais surtout en tablant sur une appréciation réaliste des processus multiples qui participent à la transformation de la communication des résultats de la recherche par les revues. Nous cherchons davantage à proposer une démarche qu’à imposer une voie abstraitement déterminée.
4Le propos s’alimente de l’état des travaux dans le domaine, mais aussi de notre expérience acquise à l’Université de Montréal. Avec des formations et des parcours distincts (professeur et directeur scientifique d’une maison d’édition universitaire, d’une part, bibliothécaire et spécialiste des sciences de l’information, d’autre part), nous avons été amenés à développer les premières structures de publications numériques à l’échelle de plusieurs revues au Québec et au Canada, dans le cadre de l’Université de Montréal. Cette expérience s’est avérée une expérimentation à la fois exigeante et instructive. Notre réflexion s’inspire principalement du projet Érudit1 et de l’actuelle implantation d’un portail de diffusion des revues au Québec. Nous avons cherché à communiquer cette réflexion par des conférences ou des écrits destinés à des auditoires spécialisés, mais aussi à des partenaires naturels, tels les bibliothécaires ou les directeurs de revue. Nos interlocuteurs ont été aussi bien québécois, canadiens que français. Nos travaux ont été enrichis par ces interactions, ce qui a permis de prendre la mesure de nos principales propositions2.
5Les revues en sciences humaines et sociales se trouvent au carrefour des différentes possibilités qu’offre le numérique. La présence croissante de revues en version numérique et la diffusion des divers types de documents universitaires numérisés font en sorte que leur repérage et leur consultation procèdent selon des conditions entièrement renouvelées, qui peuvent prétendre non seulement à une plus grande efficacité, mais aussi à une optimisation des services et des fonctions d’exploitation dans un espace sans limites. Cette réalité se répercute sur toutes les composantes des circuits de la recherche, partant de l’auteur-chercheur, jusqu’au lecteur, en passant par l’éditeur et le bibliothécaire.
6Ce nouvel environnement a un impact majeur sur les pratiques d’exploitation et de formalisation des résultats de recherche dans la conception et la rédaction des textes, que l’on parle de l’article, de la thèse ou de tout autre type de document. Les auteurs-chercheurs doivent se doter de compétences indispensables permettant de connaître et même d’exploiter les fonctionnalités offertes par le traitement numérique des textes. Les auteurs et les éditeurs doivent participer pleinement au renouvellement des conditions d’élaboration et de communication des résultats de recherche. L’ubiquité et l’instantanéité de la diffusion et de la consultation des articles se posent dans des conditions qui permettent une présence rapprochée auprès de bassins de chercheurs auparavant hors de portée.
7Les modes d’exploitation et de diffusion des résultats de la recherche sont bouleversés par l’environnement des technologies de l’information, par l'effet amplificateur et multiplicateur de la diffusion sans frontières, et par l’utilisation de services permettant l’optimisation des ressources de la numérisation. Ce bouleversement touche tout autant les chercheurs, les doctorants, les directions de revues que les professionnels de l’édition et de la diffusion. On peut sans doute dire qu’il faut repenser le document universitaire en créant de nouvelles formes de transmission des résultats de la recherche. Cela implique certainement de rédiger autrement les textes en fonction des outils disponibles et des nouveaux modes de diffusion numérique. On pense tout de suite à la panoplie des possibilités d’illustration, que ce soit l’image fixe, le son, la vidéo ou l’image tridimensionnelle qui sont très peu exploités. De la même façon, nous n’en sommes qu’à la genèse des possibilités de l’hypertexte qui va bien au-delà d’un assemblage de paragraphes qui peuvent, au hasard de clics, aiguiller superficiellement un bout de texte vers un autre. Déjà la norme XLINK, qui permet de qualifier le type de lien entre une ou plusieurs cibles et une ou plusieurs sources, contribuera à la création de nouvelles formes de documents.
8La transition au numérique, à terme, sera assurée lorsque, avec ou sans version imprimée conventionnelle en parallèle, la version numérique du texte sera considérée première, et conçue comme telle, et non plus comme une simple vitrine numérique d’un document imprimé, écrit en intériorisant les contraintes du papier. Mais il n’y a pas qu’une voie pour y arriver et encore moins qu’une seule cadence à observer. Notre préoccupation, c’est d’identifier les repères, les variables et les outils pour définir cette voie qui, à la fois, rend compte des conditions de réalisation et suscite une transformation substantielle.
9Une discussion féconde sur la transformation de la communication scientifique, et sur la place de la publication numérique des revues en particulier, doit pouvoir s’appuyer sur l’identification des acteurs qui sont à l’œuvre et sur la reconnaissance de leurs positions respectives. Au-delà des acteurs, la qualification des rôles dans le contexte de l’appropriation du numérique permet de cerner la nature des interventions dans le processus de publication et de diffusion des résultats de recherche. Trop souvent la dénonciation et la condamnation des pratiques oligopolistiques des grands groupes commerciaux de l’édition universitaire conduisent à généraliser le jugement pour l’ensemble des revues, y compris celles du secteur sans but lucratif. L’amalgame est facile et pratique, mais il faut s’en garder.
10C’est pourquoi la réflexion s’appuie, au départ, sur une caractérisation des revues dominantes dans huit disciplines, également en sciences sociales et en sciences pures. Il ressort que, même au sommet de la hiérarchie des revues, la moitié des revues dominantes sont contrôlées par des éditeurs sans but lucratif (sociétés savantes et presses universitaires). Ces derniers jouent un rôle de premier plan et ont des pratiques commerciales qui les démarquent radicalement des grands groupes. De plus, leurs revues ont un impact et une visibilité tout à fait enviables. Outre les grandes revues dominantes dans la communication scientifique internationale, on doit aussi considérer les revues qui participent aux infrastructures nationales de communication. En prenant le Canada et la France comme sociétés de référence, plusieurs caractéristiques ressortent : l’autonomie éditoriale et de gestion des revues, la dispersion des lieux de publication, la plus grande concentration en sciences humaines et sociales, la très forte présence d’éditeurs sans but lucratif ou ayant des pratiques apparentées, les tarifs d’abonnement assez modestes, la vulnérabilité financière, etc. (chapitre I).
11L’étude de la configuration des acteurs permet de découvrir le terreau dans lequel peut s’implanter une structure de diffusion de la connaissance au service du milieu de la recherche. Il existe en effet une édition scientifique professionnelle qui échappe à la logique de la rente de situation. Elle compte cependant trop peu dans les considérations macrosociales et les interprétations généralisantes à l’origine de certaines options. En oblitérant cette réalité, les ripostes ont souvent davantage de portée contre le vaste secteur des revues qui n’est pas à l’origine du problème posé. Ce « visa le noir tua le blanc » découle vraisemblablement de la méconnaissance de cette réalité couplée à une très grande visibilité des pratiques oligopolistiques des commerciaux.
12Les pratiques commerciales des grands groupes ont mis en relief la question des coûts associés à la communication scientifique. Cette question des coûts s’impose comme thématique majeure dans le contexte du monde numérique. Par ailleurs, des valeurs et des conditions d’existence sont associées au monde numérique comme l’instant, la disponibilité, la proximité, l’individualité, l’interopérabilité, le réseau. Dans l’ensemble, la perception d’une grande facilité dans l’accès et dans l’utilisation des outils colore la compréhension du travail d’édition et de diffusion de documents universitaires (comme les revues) ; partant de là, cela peut conduire à prôner la suppression des intermédiaires comme source d’économies substantielles.
13Il peut paraître trivial, mais certainement pas vain de rappeler que l’usage de texteurs performants et conviviaux ne signifie pas pour autant faire de l’édition (chapitre 2). L’ignorance du travail d’autrui donne de l’assurance pour en disposer, lui trouver une formule de substitution ou le rendre accessoire. Il importe de circonscrire et de saisir la contribution des différents processus qui scandent le circuit d’édition, allant de la soumission des textes à une revue jusqu’à sa livraison auprès des lecteurs. Prendre la mesure du travail d’édition ne signifie pas défendre la corporation des éditeurs. On peut penser que le choc numérique percutera tout autant les formes organisationnelles que les formations professionnelles à l’œuvre dans l’édition, et ouvrira de nouvelles perspectives dont il faut identifier les tenants et aboutissants. La nature de la contribution de l’édition nous importe, bien plus que l’endroit où elle est exécutée ou les personnes qui s’en chargent ou encore la forme institutionnelle dans laquelle elle s’inscrit.
14Le numérique est souvent posé comme source d’économies et condition de mise à disposition de larges corpus, à peu de frais ou gratuitement. Or, la gratuité a un coût. Pour y voir plus clair, il convient de distinguer les coûts, leur mode de financement et les conditions d’accès à des corpus. En cette matière comme en d’autres, rien ne se perd, rien ne se crée, si bien qu’en dernière analyse, la question de la gratuité tient pour une large part à qui paie. Sans tomber dans un exercice budgétaire détaillé, il est capital de saisir le rôle, l’intervention et les compétences nécessaires à l’édition et à la diffusion des revues ou d’autres documents universitaires.
15La mise à disposition d’un document ou d’une collection d’articles ou de revues dans le Web ouvre sur un horizon à peine imaginable il y a quelques années (chapitre 3). Il s’agit d’une mise à disposition au monde. Cette perspective enivrante ne doit pas oblitérer le fait que, malgré des outils puissants, cette mise à disposition n’est pas, et de loin, garante d’un rayonnement et d’une visibilité à la hauteur des anticipations ou des espérances.
16Dans ce flux d’informations qui déferlent de toutes parts, l’utilisateur doit pouvoir distinguer, repérer, sélectionner sans pour autant être submergé par ce trop-plein. D’où le besoin de filtres capables de trier, de distinguer, de sélectionner, de canaliser l’information par sa nature, sa qualité, son genre, etc. Face à ce torrent indifférencié d’informations et de contenus divers qui emporte tout sur son passage, il est précieux d’avoir des sas qui permettent de filtrer ou de tamiser cette information spécialisée que peuvent être les revues.
17C’est dans cet univers que le site de diffusion est un sas face au torrent d’informations véhiculées dans le Web. Il regroupe, « thématise », organise et prédispose l’information, mais aussi il propose des outils, facilite la consultation, crée un environnement, définit un foyer de convergence, il est facteur de structuration. C’est un amplificateur, pour autant qu’il assume bien son rôle et qu’il y mobilise l’attention et les ressources nécessaires. Le site de diffusion rend possible l’inscription et la prégnance dans la toile, il ne les impose pas d’emblée. Être disponible dans la toile ne signifie pas pour autant être diffusé.
18Cela demande une stratégie de diffusion et la mobilisation de compétences, nouvelles à plusieurs égards, afin d’accroître réellement la dissémination des collections d’articles, en particulier auprès de lectorats nouveaux. Cette stratégie doit tenir compte des modes d’accès les plus courants des chercheurs aux fonds documentaires, par interrogation en ce qui a trait aux sujets, aux auteurs ou aux mots clés, davantage qu’à la référence au nom de la revue ou à l’institution éditrice.
19Le principe de l’adoption d’une version numérique par les revues ne soulève pas d’obstacles majeurs ; pour autant, la transformation ne peut se décréter. La revue représente une forme institutionnelle, inscrite dans un complexe d’institutions et une communauté scientifique, faite de pratiques reconduites, sanctionnées, objectivées et légitimées par les usages. Au-delà du bon vouloir et des enthousiasmes individuels, cet ensemble structuré de pratiques, qui se transforme, se présente comme un champ complexe de dimensions à considérer.
20Il est de ce fait assez étonnant que les visions prophétiques et programmatiques de l’implantation du modèle numérique et, surtout, des fonctionnalités à généraliser puissent faire l’impasse sur les données techniques. Pour être en terrain solide, les actions entreprises pour susciter des changements devraient conjuguer aussi bien le choix des options techniques, en fonction de la finalité poursuivie, que les conditions sociales et économiques de réalisation. Le charme de l’aventurisme s’épuise rapidement à la lumière de déconvenues découlant d’appréciations irréalistes ou approximatives des dimensions techniques et sociales des mutations dans les modes de production et de diffusion des revues.
21Une voie royale pour la transition au numérique, qui prescrirait tout autant une option technique qu’une programmation des actions, a tout lieu d’être un trompe-l’œil dans de nombreux cas. On peut certes privilégier certains formats et certaines formules, et pour les meilleurs motifs. Mais, par exemple, mettre en évidence la qualité, l’intérêt, les possibilités et les fonctions du langage structuré dans l’édition, la diffusion et la conservation numériques des revues ne signifie pas que toute autre voie soit inappropriée (chapitre 4). Connaître le champ des possibles au plan technique, notamment au plan des caractéristiques et des potentialités, s’avère précieux pour faire les choix les mieux avisés. L’option la plus adéquate sera celle qui permet d’exploiter au mieux les fonctionnalités du numérique pour la revue, dans des conditions données, souvent contraignantes.
22Les contraintes ne tiennent pas seulement aux compétences, à l’environnement technologique ou aux ressources disponibles ; elles relèvent aussi du processus d’appropriation sociale des innovations (chapitre 5). Comment se surprendre que les échelles de temps se télescopent (le temps numérique, le temps du changement social, le temps prophétique) et que les phénomènes possèdent une profondeur et une histoire propres ? Les revues, ce sont des comportements et des anticipations de plusieurs acteurs, dont ceux de la chaîne de l’édition : auteurs, directeurs, évaluateurs des textes soumis, secrétaires de rédaction, producteurs techniques, diffuseurs, lecteurs-utilisateurs, dirigeants d’organismes de subventions, universités, évaluateurs pour les promotions, etc. Pour chacun, la problématique générale se particularise et fait place à un modèle de comportement attendu. Ce qui permet de comprendre que, dans plusieurs cas, malgré une volonté affirmée, les anticipations sont souvent déjouées.
23Ce constat débouche sur l’engagement pour l’action réaliste qui cadre la mise en tension nécessaire, dans toute transformation sociale, entre les forces et la direction du changement, d’une part, et les composantes et les comportements qui absorbent cette transformation et se renouvellent à travers elle, d’autre part. On pense à plusieurs dimensions très diversifiées, telles que la reconnaissance institutionnelle de revues en version numérique, le développement d’une économie politique, les formes organisationnelles, l’appui institutionnel à des pratiques de regroupement et de mise en réseau. Pour ces aspects, comme d’ailleurs pour les éléments techniques, la recette a tout lieu de vieillir très vite et d’être artificielle. Il convient davantage d’arrêter une démarche pour aborder les questions et proposer des solutions dans un processus dynamique.
24La question ne se limite pas à l’édition numérique des revues, en elle-même. Elle prend tout son sens, eu égard aux conditions particulières dans lesquelles elle évolue. Les revues qui ont pour caractéristiques de participer à des infrastructures nationales de diffusion de la recherche, particulièrement en sciences humaines etsociales et s’inscrivant dans un sous-ensemble linguistique non dominant au plan mondial, jouent un rôle essentiel dans la communication scientifique des diverses sociétés, mais généralement la précarité est leur lot. L’entrée en scène de la publication et de la diffusion numériques peut aller de pair avec la confirmation du morcellement des lieux d’édition ou, autrement, avec des formes de regroupement.
25Le regroupement des moyens pour mettre en œuvre le travail d’édition numérique, une fois le travail éditorial assuré, est davantage en mesure de proposer des services durables et de qualité, en accord avec la valorisation et le rayonnement des revues. Encore faudrait-il que ce regroupement émane du milieu universitaire et soit à son service. L’environnement organisationnel sans but lucratif peut permettre de définir un espace où les revues, qui ne sont pas dans le giron des oligopoles, peuvent s’imposer comme formes stables et professionnelles de communication scientifique. Cet espace peut s’appuyer sur des structures existantes, à côté des groupes commerciaux et des serveurs de prépublications. Les revues devraient pouvoir effectuer la transition vers le numérique selon un modèle qui réponde aux besoins du milieu et de ce type de document ; de même, elles devraient contribuer à la mise en œuvre d’un système de diffusion qui assure leur viabilité, comme organes de communication scientifique et comme institutions réunissant les conditions matérielles de leur existence.
26Plusieurs initiatives contribuent à penser que cet espace existe (citons en exemple HighWire et Muse aux États-Unis). Pour peu que l’on parvienne à constituer cet espace, le premier nœud d’une toile assurant la présence de revues inscrites dans les infrastructures nationales en sciences humaines et sociales a été fait. Partant de là, il est plus aisé de dégager des actions dans la constitution de réseaux pour le développement de la publication universitaire. La mise en place de réseaux permet le développement d’expertises du milieu universitaire non compétitives dans une toile constituée de points de regroupement composant les diverses mailles de la publication et de la diffusion numériques. L’intérêt de la mise en place de réseaux de sites de revues se comprend aisément pour la diffusion, dans la mesure où cela constitue plusieurs portes d’entrée à des collections importantes, distribuées dans différents sites d’hébergement. Cela n’est pourtant que le point de départ des avantages que l’on peut attendre.
27À l’échelle de la francophonie, il serait possible de tisser des liens qui permettent le repérage et la consultation de près de trois cents revues et de dizaines de milliers d’articles en ligne. La mise en place d’une telle masse de documents devrait imposer leur présence dans la communication scientifique, d’abord en milieu francophone, puis dans l'anglophonie. L’affirmation du sous-ensemble francophone et son institutionnalisation constituent une étape majeure mais n’est pas en soi un aboutissement D’un côté, cette action contribue à diminuer la part relative de l’anglais dans le Web, ce qui est dans la foulée d’un mouvement général confirmant le caractère polyglotte d’Internet. D’un autre côté, c’est un mode de passage permettant d’avoir droit de cité dans l’anglophonie qui domine. La conjugaison des efforts du côté francophone produit un effet de masse : grâce à la capacité d’offrir une collection de quelques centaines de revues dont les métadonnées répondent à un même protocole, la présence des notices des articles dans les bases de données et systèmes d’informations diffusées à l’échelle internationale devient beaucoup plus plausible. Ces métadonnées comprendraient notamment les titres et les résumés traduits, au moins en anglais, des articles. L’exploitation de la logique et des possibilités du numérique et de la mise en réseau permet de relever le défi de la diffusion mondiale du document universitaire francophone.
28Le défi devient particulièrement stimulant : comment donner toute leur place aux revues numériques francophones en sciences humaines et sociales dans les grands circuits de la toile qui reste dominée par l’anglophonie ? Ce sont les efforts concertés qui peuvent le plus prétendre à des résultats.
Notes de bas de page
1 <www.erudit.org>.
2 Ce livre s’inspire notamment de Boismenu Gérard et collaborateurs, Le projet Érudit : Un laboratoire pour la publication et la diffusion électroniques des revues universitaires, Montréal, Rapport du projet pilote réalisé par les Presses de l’Université de Montréal remis au Fonds FCAR, mai 1999, 225 p. ; <http://0-www-erudit-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/erudit/rapport/index.html>.
Boismenu Gérard et Guylaine Beaudry, « Publications électroniques et revues savantes : acteurs, rôles et réseaux », Documentaliste. Sciences de l’information, vol. 36, no 6, 1999, p. 292-305 et Documentation et Bibliothèques, asted, vol. 45, no 4, 1999, p. 149-160 ; Guylaine Beaudry et Gérard Boismenu (et collaborateurs), Conception d’un portail de production, de diffusion et de gestion de publications électroniques ; étude de faisabilité, Montréal, Rapport déposé au Fonds FCAR, septembre 2000,126 p. ; Guylaine Beaudry et Gérard Boismenu, « Expertise technique et organisationnelle », dans Ghislaine Chartron et Jean-Michel Salaün (dir), Expertises de ressources pour l’édition de revues numériques, site Web : <http://revues. enssib.fr/>.
Nous tenons à souligner la richesse des discussions que nous avons avec les autres partenaires du Groupe interuniversitaire pour l’édition numérique : Claude Bonnelly et Guy Teasdale de l’Université Laval, Chantal Bouthat de l’Université du Québec à Montréal, Benoît Bernier des Presses de l’Université Laval et Angèle Tremblay des Presses de l’Université du Québec. Nous les remercions de cette franche complicité, tout en étant seuls responsables des propositions présentées. Au cours des dernières années, nous avons eu plusieurs collaborateurs dans les activités de recherche et d’expérimentation. Nous tenons à souligner plus particulièrement la contribution de Martin Sévigny, de Brigitte Gemme, de Sébastien Tremblay et d’Isabelle Spina ; ils ont apporté leur concours dans la recherche préalable à l’un ou l’autre chapitre. Par ailleurs, Jean-Noël Plourde, Michel Plamondon, Luc Grondin et Isabelle Spina composent une équipe compétente qui appuie la réflexion sur l’ensemble du processus d’édition numérique. Que toutes ces personnes voient ici la marque de notre reconnaissance.
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