1 Brunetto Latini, Tresor, éd. Pietro G. Beltrami et al., Torino, Einaudi, 2007, « Troevemens est uns apensemens de trover choses voires ou voirsamblables et a prover sa matire », cf.. III, 3, 2.
2 Voir Jacqueline Cerquiglini, La Couleur de la mélancolie : la fréquentation des livres au XIVe siècle, Paris, Hatier, 1993.
3 Roland Barthes, L’Aventure sémiologique, Paris, Seuil, 1985.
4 Philippe De Mézières, Le Songe du Vieil Pèlerin, éd. George Coopland, Londres, Cambridge University Press, 1969, 2 vol. Dorénavant nous ferons toujours référence à cette édition.
5 Il s’agit du BnF fr. 22542. Pour ce qui de est cette préface nous renvoyons à l’introduction de Philippe Contamine dans Philippe de Mézières, Une Epistre lamentable et consolatoire : adressée à Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, sur la défaite de Nicopolis, publiée pour la Société de l’Histoire de France, éd. Philippe Contamine et Jacques Paviot, Paris, Société de l’Histoire de France, 2008, p. 47. Pour le moment elle reste encore inédite. L’apparat iconographique entier, visant à illustrer les trois livres qui composent le Songe, est reproduit à la fin de l’article.
6 Algirdas Julien Greimas, Sémantique des passions, Paris, Seuil, 1991, p. 45.
7 Fabienne Pomel, « La théâtralité des Pèlerinages de Guillaume de Digulleville », dans Frédéric Duval et Fabienne Pomel (dir.), Guillaume de Digulleville : les pèlerinages allégoriques, Actes du colloque international, Cerisy-La-Salle, 2006, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2008.
8 Fabienne Pomel, « Je est un autre : représentation et connaissance de soi dans le Pèlerinage de la vie humaine », dans Littérature et connaissance de soi, Actes du colloque du Ceroc, 2000, La France latine, 132, 2001, p. 109-128. Dans une œuvre intitulée Scito teipsum, Abélard fait de la connaissance de soi-même l’équivalent de la morale chrétienne. Guillaume de Saint-Thierry adopte le précepte delphique dans le prologue de son traité sur la nature du corps et de l’âme (PL, 180, col. 695). Ailred de Rievaulx demande de manière rhétorique « [d]ans quelle mesure un homme se connait-il s’il ne se connait pas lui-même ? » (PL 195, col. 683), et Jean de Salisbury donne dans son Policratus une réponse qui aurait convenu : « Nul n’est plus méprisable que celui qui méprise la connaissance de soi-meme » (éd. 1909, t. I, p. 19). Voir Howard Bloch, Étymologie et généalogie, une anthropologie littéraire du Moyen Âge français, Paris, Seuil, 1991, p. 143.
9 Au début de la préface, le copiste, en faisant rapidement référence à Astesanus d’Asti, rappelle de manière indirecte, sans vraiment la nommer, son œuvre la plus répandue, la Summa de casibus. La notion de cas, dans le Songe, se présente comme latente déjà à partir du paratexte.
10 Frère Laurent, La Somme le roi, éd. Edith Brayer, Paris, SATF, 1997, chapitre 35, par. 148, p. 132. Pour la confession avec ses différentes étapes il faut aussi lire le chapitre 56, par. 215 et les suivants.
11 Dans la dernière enluminure qui précède le troisième livre (3) l’auteur est représenté en tant qu’Ardant Désir, en bas à gauche, et comme clerc agenouillé devant la Providence Divine, à droite.
12 La Somme le roi, op. cit., p. 283.
13 Représentés en bas à gauche (1), qui correspondent aux paragraphes 44-56 du premier livre.
14 Saint Augustin, Les Confessions, éd. Lucien Jerphangon, Paris, Gallimard, 1998. Pour ce qui concerne l’orgueil et l’amor sui : livre III. 8.16, la racine des péchés : livre III. 8. 16 ; livre X. 30. 41, la question de la continentia : livre X. 30. 41-42 et suiv., pour la superbia : livre II. 4. 13 ; livre X. 36. 59-39.64, X. 40. 59, X. 42. 67.
15 Voir Howard Bloch, op. cit, p. 345.
16 Iacopo da Varazze, Legenda aurea, éd. Alessandro et Lucetta Vitale Brovarone, Torino, Einaudi, 1995, p. 57 et 281.
17 Seulement certains moments de ce consistoire sont représentés dans les enluminures (2) : la rencontre initiale des reines avec le souverain et son entourage, la digression de la dispute entre Superstitieuse et Bonne Foi, devant Reine Vérité, et enfin la parenthèse allégorique du chariot combinée avec celle de la nef.
18 Auctoritates, textes patristiques et théologiques, rationes, démonstrations rationnelles construites par le locuteur même, et le ius, décision de la loi canonique ou du droit civil.
19 Somme le Roi, op. cit., par. 268 et suiv., p. 287.
20 Les personnages, tout au long du Songe, se servent souvent de certaines annotations stylistiques pour souligner la fiabilité de leur propos oratoire. Pour en citer quelques-unes : « parler en substance, en groz et a menu », « lectres patentes », « parler et traiter hardiemment et pleinement », « dire en brief et sans allegacion », « parler sobrement ».
21 « tous les clercs de la premiere gerarchie, commaincant aux plus vieulx, cognurent et virent clerement tous leurs pechiez secrez et nouveaux et vieulz, sans ce que l’un veist les pechiez secrez de l’autre », Songe, livre 2, par. 172, t. 1.
22 Il s’agit des tables de saint Paul, dont on a une référence même dans le Liber paenitentialis d’Alain de Lille lorsqu’on parle de « liber conscientiae, scriptus in corde », voir Marie Dominique Chenu, L’Éveil de la conscience dans la civilisation médiévale, Montréal, Institut d’études médiévales, Paris, Vrin, 1969, p. 173.
23 Brunetto Latini, « Tesoretto » dans Poeti del Duecento, éd. Gianfranco Contini, Milano-Napoli, Ricciardi, 1960, II, p. 169-277, v. 750
24 Cité dans Françoise Guichard-Tesson, « Le pion savoir et les miroirs déformants dans l’allégorie d’amour », dans Bruno Roy et Paul Zumthor (dir.), Jeux de mémoire, aspects de la mnémotechnie médiévale, Paris, Vrin, 1985, p. 105.
25 De fait, dans les enluminures, l’auteur n’est plus représenté dans le troisième livre (3), à l’exception de l’apparition finale de Providence, moment du réveil.
26 Cf. Fabienne Pomel, « Je est un autre… », art. cit., p. 104.