8. Grandir ensemble : interventions intensives et diversifiées de préservation de la famille
p. 163-180
Texte intégral
La programmation clinique Grandir ensemble est offerte au Centre jeunesse de Montréal-Institut universitaire (CJM-IU). Elle vise la préservation des familles, c’est-à-dire autant que possible l’évitement du placement des enfants et l’harmonisation des relations familiales. Elle s’adresse aux familles dont la problématique est jugée sévère, mais dans lesquelles un enfant âgé de 6 à 11 ans peut néanmoins être maintenu. Dans une forte proportion, mais sans s’y limiter, les familles orientées vers le programme ont une problématique de négligence. Le dysfonctionnement familial est tel que la famille requiert un accompagnement intensif ainsi que des interventions diversifiées. La programmation, qui s’échelonne sur 23 semaines, implique des rencontres de groupe hebdomadaires pour les enfants et leurs parents, rencontres qui visent à améliorer les habiletés parentales et à développer les habiletés sociales des jeunes. Des activités combinées, où sont réunis enfants et parents, ciblent les interactions et les relations entre eux. Des interventions psychosociales et de réadaptation dans le milieu sont aussi développées afin de mettre en pratique les habiletés développées et d’offrir au besoin un soutien concret. L’intervenant psychosocial demandeur (la « personne autorisée » par le Directeur de la protection de la jeunesse) demeure responsable du dossier et il est invité à collaborer étroitement avec les praticiens de Grandir ensemble.
1Le plan d’action 2001-2004 du Centre jeunesse de Montréal-Institut universitaire (CJM-IU) comprenait l’objectif de mettre en place à court terme quatre centres de services ambulatoires ou « externes ». À cette époque, la difficulté à offrir rapidement des services aux familles visant à éviter lorsque possible un placement de l’enfant avait pour conséquence une détérioration de plusieurs situations. Des enfants se retrouvaient ainsi sur la liste d’attente de ressources d’hébergement, car les services du moment semblaient moins bien répondre aux besoins des enfants âgés de 6 à 11 ans. Une importante démarche de réflexion s’est alors amorcée dans le but de corriger la situation. À la suite de l’étude de divers projets, certaines orientations ont été privilégiées. Ainsi, il est apparu nécessaire de diversifier la façon d’offrir des services aux enfants et à leurs parents. Le défi consistait à élaborer une nouvelle forme de pratique interpellant l’ensemble des équipes « enfance », c’est-à-dire autant les intervenants psychosociaux que ceux en réadaptation. Du modèle « un intervenant pour une famille », il s’agissait de passer à un modèle où un groupe d’intervenants accompagnerait une famille en lui apportant différentes formes d’aide pour un temps déterminé.
2Un groupe de développement a d’abord été formé, ses membres ayant à définir les orientations du programme, sa philosophie, les séquences et les modalités d’intervention, de même que le processus clinique et l’organisation du travail. Par la suite, les intervenants désignés à l’animation ont conçu le contenu d’activités de groupe, en s’assurant que les interventions faites dans le milieu familial puissent favoriser une consolidation des acquis. La programmation Grandir ensemble a démarré au bureau Est en avril 2004, pour s’étendre à l’ensemble du territoire de Montréal en septembre de la même année. Au mois de juin 2010, 382 familles avaient bénéficié de Grandir ensemble.
pertinence du programme
3Grandir ensemble est un programme « fait maison ». Cela veut dire qu’il n’a pas été développé à partir d’un modèle théorique validé, ni d’un programme éprouvé en contexte de maltraitance. Il est plutôt issu d’une démarche de consultation auprès de certains intervenants, parmi les plus expérimentés du CJM-IU, à un moment où plusieurs enfants se retrouvaient en attente d’un placement, l’offre ne répondant plus à la demande. Il s’agit d’un programme qui repose sur une approche pragmatique, clinique et centrée sur les besoins particuliers des familles dont la problématique est sévère et où l’enfant est âgé de 6 à 11 ans. Son objectif principal est de prévenir un placement et d’harmoniser les relations familiales. Selon Young (2008), le niveau de sévérité de la problématique est établi en fonction des critères suivants :
- les parents présentent des difficultés personnelles importantes (par exemple, problèmes de santé mentale ou toxicomanie) ;
- la relation parent-enfant est détériorée ;
- les parents sont dépassés par les comportements de leur enfant, de telle sorte qu’ils en viennent à envisager un placement ;
- les parents ont besoin de développer des compétences par rapport à leurs rôles éducatif, affectif et d’encadrement, et un accompagnement de type « faire avec » ou de modeling convient mieux à leur façon d’apprendre ;
- l’enfant présente des comportements difficiles (par exemple, opposition ou retrait) ainsi que des habiletés sociales peu développées ou inadéquates ;
- l’enfant présente un risque d’être exclu de sa famille, de son école et de son milieu.
4En juin 2006, l’objectif de préservation des familles a pris une signification particulière dans nos milieux d’intervention. En effet, le gouvernement provincial a adopté le projet de loi 125 modifiant la Loi de la protection de la jeunesse (LPJ). Il marquait ainsi sa volonté de favoriser autant que possible le maintien des enfants dans leur milieu d’origine. Il réaffirmait du même coup le droit des parents d’obtenir des services pour les soutenir dans leur rôle et leur permettre d’assurer la sécurité et le développement de leur enfant en assumant eux-mêmes la garde. C’est dans cette visée que s’inscrit Grandir ensemble.
5Un constat est aussi à l’origine de Grandir ensemble : lorsque les problématiques sont sévères, il est difficile d’offrir l’intensité et la diversité des interventions nécessaires par le biais des services réguliers et de l’organisation habituelle du travail. Afin de répondre adéquatement aux besoins ciblés, la programmation devait prévoir de nouvelles façons de faire, arrimer les interventions psychosociales et de réadaptation, et agir sur des cibles ayant un impact sur la préservation des familles.
6La logique clinique du programme s’articule autour d’une hypothèse : en améliorant les compétences parentales, les habiletés sociales de l’enfant et la relation parent-enfant, on peut s’attendre à une diminution du niveau de risque1 pour l’enfant et à une baisse du taux de placements en milieu substitut. Cette hypothèse s’appuie sur quatre observations cliniques qui ont fait consensus auprès des concepteurs du programme. Pour ceux qui côtoient depuis longtemps la clientèle et qui interviennent auprès d’elle :
- l’entraînement aux habiletés parentales n’est probablement pas suffisant pour remédier aux difficultés de familles aux prises avec des problèmes sévères, bien que cette intervention reste à privilégier ;
- puisque la majorité de ces enfants présentent des problèmes de comportement qui ne se limitent pas au milieu familial, le développement des habiletés sociales doit favoriser une meilleure adaptation dans différents environnements ;
- il est aussi admis que les jeunes âgés de 6 à 11 ans ont des besoins en matière de réadaptation qui se distinguent de ceux qu’ont les enfants d’âge préscolaire et les adolescents ; et enfin,
- puisque la relation parent-enfant s’est généralement détériorée, des interventions visant expressément cette dyade sont nécessaires. Pour y parvenir, un accompagnement au quotidien et du soutien concret doivent être offerts.
7Si le programme Grandir ensemble ne s’appuie pas explicitement sur un modèle validé, il s’accorde néanmoins avec plusieurs constats empiriques et notions théoriques. Son objectif même, qui est de lutter contre la maltraitance en maintenant l’enfant dans sa famille d’origine, est conséquent avec les données de Fantuzzo et Pearlman (2007) ou de Tremblay (1999) qui montrent que le placement des enfants en milieu substitut entraîne généralement des difficultés supplémentaires. Par ailleurs, au plan conceptuel, la façon d’envisager et de traiter la maltraitance comme un phénomène multidéterminé s’inspire du modèle développemental écologique (Bronfenbrenner, 1979). Selon celui-ci, un ensemble de facteurs interreliés et se situant à différents niveaux d’analyse sont impliqués dans l’étiologie de la maltraitance. Ainsi, les caractéristiques et les besoins de l’enfant, les caractéristiques personnelles des parents, la relation parentenfant, de même que la situation économique et sociale de la famille créent le contexte écologique dans lequel la maltraitance survient. Aucun de ces facteurs n’expliquerait aussi bien le phénomène en étant examiné séparément. Les programmes de lutte à la maltraitance doivent donc prendre en compte différents facteurs ou niveaux d’analyse et formuler des objectifs qui tendent vers un meilleur équilibre entre eux (Belsky, 1993 ; Thomas, Chenot et Reifel, 2005). L’approche multimodale du programme Grandir ensemble est cohérente avec cette conception du problème. Et puisqu’elle implique plusieurs modalités d’intervention (groupe de parents, groupe d’enfants, activités combinées parents et enfants, interventions directes dans le milieu familial), elle pourrait être efficace auprès des clientèles les plus sévèrement atteintes.
composition et fonctionnement de l’équipe
8Le fonctionnement du programme repose sur un responsable de la programmation, un intervenant psychosocial demandeur et des cellules d’intervention, dont les membres se réunissent en divers comités.
9Les cellules d’intervention. Dans le programme Grandir ensemble, chaque « cellule » est composée de deux intervenants psychosociaux et deux intervenants en réadaptation provenant de différentes équipes qui, dans le CJM-IU, s’occupent des enfants. Le travail collectif est à la base de la cellule d’intervention. Autrement dit, les animateurs offrent diverses modalités d’intervention, de concert avec l’intervenant demandeur qui est responsable du dossier. D’ailleurs, celui-ci fera partie de la cellule d’intervention pour toute la durée des services reçus par l’enfant. Chaque cellule accompagne huit enfants et leurs parents. À ce jour, au CJM-IU, quatre cellules d’intervention ont été formées. Puisque la programmation est donnée deux fois par année, au total, 64 familles sont accompagnées annuellement.
10Le comité de suivi local. Les acteurs qui constituent le comité de suivi local sont responsables de la programmation Grandir ensemble. Ils se réunissent tous les 15 jours, pendant deux heures. Le contenu de ces rencontres porte à la fois sur des aspects organisationnels et des aspects cliniques de l’intervention. Ainsi, à partir d’une description des situations vécues dans le milieu familial ou observées lors des activités de groupe, se tiennent des échanges auxquels tous contribuent. De façon plus spécifique, le responsable de la programmation prépare l’ordre du jour et il anime les rencontres. Il s’assure aussi que, dans toutes les cellules d’intervention, les pratiques restent conformes aux balises cliniques qui ont été posées. Il soutient les intervenants ainsi que les chefs de service, et s’assure de la bonne collaboration de l’intervenant demandeur. Durant les échanges, il voit à ce que les intervenants rappellent à tous quels sont les objectifs visés, qu’ils décrivent le déroulement de leurs interventions ainsi que les impacts observés. Puis, il propose des moyens spécifiques pour soutenir les parents, les jeunes et les intervenants. De son côté, le « chef de service de l’intervenant demandeur » vérifie que les plans d’intervention sont bel et bien mis en œuvre. Quant aux intervenants qui animent Grandir ensemble, ils s’engagent dans une démarche de collaboration et de concertation. Durant les échanges, ils font part de leurs préoccupations organisationnelles ou cliniques, ils s’impliquent dans la recherche de solutions, dans la mise en œuvre des activités et ils communiquent leur lecture des besoins des familles à l’intervenant demandeur. Enfin, ils rédigent à tour de rôle le compte rendu des réunions du comité.
11La concertation avec l’intervenant psychosocial demandeur. L’intervenant psychosocial demandeur reste impliqué auprès de la famille tout au long du suivi. En tant que personne autorisée par le Directeur de la protection de la jeunesse, il assure une certaine coordination. À trois reprises au cours d’une session de 23 semaines, des moments plus formels de concertation seront fixés entre lui, la famille et l’intervenant de la cellule qui en est responsable. Des rencontres auront lieu lors de l’accueil, en cours de programmation (après la 6e semaine) et lors du bilan final. Tout au long du suivi et de manière moins formelle, une concertation des interventions sera aussi assurée, que ce soit par téléphone, entretien ou courriel. Les intervenants auront à partager leurs observations, objectifs, stratégies et modalités d’intervention afin d’assurer la cohérence. Ils pourront être appelés à intervenir ensemble ou séparément, selon leur évaluation de la situation. Toute situation nouvelle et d’importance qui n’a pas été considérée lors de l’élaboration du plan d’intervention devra faire l’objet d’échanges entre eux, afin de déterminer les actions à poser.
12Le bilan des familles. La rencontre dite « bilan des familles », d’une durée de deux heures, réunit les intervenants psychosociaux et de réadaptation de Grandir ensemble, ainsi que le responsable de la programmation. Les intervenants et le responsable de la programmation y échangent et mettent en commun leur lecture du déroulement de l’intervention et des résultats obtenus. Puis, ils formulent des recommandations quant aux suites à donner. Cet exercice permet à l’intervenant responsable de recevoir un feedback et d’avoir une vision plus complète de l’intervention faite auprès de chaque famille.
13Le bilan de la cellule d’intervention. Le tout dernier comité de suivi local de la session sert à faire un bilan sur tous les aspects relatifs à la programmation Grandir ensemble : intégration de la philosophie du programme, déroulement des différentes activités, animation, organisation, utilisation des contenus, vécu partagé avec les familles, travail d’équipe, satisfaction des intervenants, des chefs de service et du responsable de la programmation, problèmes rencontrés, innovations et suggestions. Tout cela est discuté dans le but de bonifier la programmation au fil des ans.
stratégies d’intervention et principaux éléments du processus clinique
14Pour l’intervenant psychosocial demandeur et les intervenants qui animent Grandir ensemble, la programmation s’étale sur 23 semaines, comme le montre le tableau 1. La clientèle, de son côté, reçoit des services durant 20 semaines. Le calendrier se déploie par ailleurs sur l’année entière.
Étapes préliminaires
15La référence. L’objectif de la période de référence est d’évaluer si le programme Grandir ensemble est l’intervention la plus pertinente pour aider telle ou telle famille. Les références au programme se font de façon continue, mais certains critères d’admissibilité doivent être satisfaits. L’enfant doit être âgé de 6 à 11 ans. Si on décèle la présence d’un problème d’alcoolisme, de toxicomanie ou de santé mentale chez les parents, il doit être contrôlé de façon à ce qu’il n’interfère pas avec la participation de ces parents aux rencontres de groupe. Les besoins des familles doivent correspondre aux visées du programme, soit : le travail des compétences parentales, le développement des habiletés sociales chez l’enfant et l’amélioration de la relation parent-enfant.
16Le moment de la référence doit être l’amorce d’une collaboration entre les intervenants. Les échanges devraient permettre de préciser le rôle des uns et des autres, et de planifier leurs actions communes auprès de la famille. L’expertise de chacun devrait alors être mise à profit afin : a) d’expliquer aux parents les objectifs de la programmation ; b) de clarifier les enjeux en lien avec la possibilité d’un placement de l’enfant ; et c) de présenter à la famille le déroulement de la programmation. Dès les premiers contacts avec la famille, les intervenants doivent être sensibles aux difficultés vécues par celle-ci et soucieux d’offrir des services dans la perspective d’un maintien de l’enfant dans son milieu. Il est alors précisé aux parents que l’offre de service ne se veut pas un ultimatum pouvant mener au placement de l’enfant. Cela dit, il se peut que le placement reste parfois une solution souhaitable et pertinente. Dans tous les cas, le message transmis à la famille devrait susciter l’espoir, la confiance et la recherche de solutions.
17Le comité d’inscription doit statuer sur la référence (qui sera acceptée, mise en attente ou refusée). Pour ce faire, il réunit l’intervenant psychosocial demandeur, des représentants de Grandir ensemble, ainsi que le responsable de la programmation. Lors de la discussion, les forces de la famille et les difficultés anticipées font partie des éléments abordés. Le comité s’enquiert ensuite des compétences parentales à soutenir, des habiletés sociales à développer chez l’enfant et du niveau de motivation des uns et des autres. Ce faisant, les intervenants s’attardent aux faits plutôt qu’aux impressions ou aux interprétations ; ils clarifient les rôles et contributions de chacun ; ils s’entendent sur l’approche et les stratégies à préconiser. Selon les besoins présentés, certaines interventions dans le milieu peuvent être privilégiées afin de favoriser la motivation des membres de la famille ou pour répondre immédiatement à certains besoins spécifiques. Lors de ces discussions, chacun est libre de s’exprimer, d’exposer son point de vue et de proposer ses solutions. À la fin, tous les intervenants de la cellule revoient succinctement les demandes et, par consensus, établissent leur statut. C’est aussi à cette étape que les intervenants en réadaptation déterminent quelles sont les familles qu’ils suivront à domicile.
18L’objectif de la rencontre d’accueil est d’abord de tenter de créer un lien de confiance avec les membres de la famille. Pour ce faire, les parents et l’enfant sont rencontrés à la maison, puis l’intervenant désigné les encourage à parler de leur situation. Il présente la philosophie de la programmation Grandir ensemble, il témoigne de l’expérience heureuse de certains participants qui l’ont complétée et il assure la famille qu’elle pourra recevoir un soutien concret au besoin. L’intervenant encourage alors les parents et l’enfant à clarifier leurs attentes et leurs craintes, tentant ainsi d’amorcer un engagement concret dans le programme. À partir du plan d’intervention, de la grille d’observation et de la fiche d’inscription, il cible les premiers objectifs. Pour qu’ils puissent se sentir impliqués et dans la mesure de leurs capacités, il est important que les parents et les enfants contribuent à la définition de ces objectifs et au choix des moyens retenus pour les atteindre. Les comportements à modifier sont formulés en termes d’apprentissage à développer. Les défis sont posés de manière graduelle, de façon à ce qu’il soit possible pour la famille d’envisager des succès. En fin de rencontre, les problèmes plus concrets liés au transport et au gardiennage sont abordés en misant d’abord sur les ressources de la famille. En cas d’impasse, le CJM-IU fournit titres de transport, taxis et remboursements de frais de gardiennage. En effet, il est crucial que le manque de ressources vécu par certaines familles ne les empêche pas de participer au programme.
Les activités de groupe pour les enfants et les dyades parent-enfant
19Les activités de groupe ont pour but d’assurer la diversité et l’intensité des interventions qui sont requises pour favoriser le maintien de l’enfant dans son milieu. Il a déjà été mentionné que les séances visent essentiellement l’amélioration des compétences parentales, le soutien des habiletés sociales de l’enfant et l’harmonisation des relations parent-enfant. Cela dit, les rencontres de groupe peuvent aussi favoriser entre les participants un sentiment d’appartenance et de solidarité. Les activités de groupe pour les enfants et pour les parents se déroulent pendant 12 semaines (deux groupes par semaine pour la famille) et durent de 90 à 120 minutes chacune.
20Les principaux thèmes abordés seront présentés succinctement dans les lignes suivantes. Bien qu’ils fassent l’objet d’ateliers spécifiques, ces thèmes sont repris tout au long de la programmation. Pour aborder les différents thèmes, on utilise divers moyens tels qu’un dessin de la famille, l’élaboration d’une murale collective, un jeu collectif, un jeu sur les qualités et compétences ou un exercice de prise de responsabilités (par exemple, prendre soin d’une plante). Des interventions à la maison permettent aussi de les appliquer dans le contexte de la vie familiale.
21La connaissance et l’estime de soi. Par rapport à ce premier thème, l’objectif consiste à ce que les parents et les enfants prennent conscience de ce qu’ils sont, de leurs forces et de ce qu’ils aiment faire ensemble. Par exemple, avec les enfants, on établit lors de la première rencontre un contrat sur les règles nécessaires au bon fonctionnement du groupe.
22La communication. Il s’agit d’apprendre à formuler des demandes, à écouter et à s’exprimer calmement. Pour y arriver, des jeux de rôles, des jeux de société et des exercices de communication sont prévus.
23La routine et les règles de vie. L’objectif est ici d’amener les parents à identifier les valeurs qui sont importantes pour eux, à choisir des règles et des routines bénéfiques pour tous, à identifier ce qu’ils souhaitent négocier ou non avec leurs enfants, à formuler et à faire respecter leurs limites tout en renforçant positivement les bons comportements des enfants. Parmi les moyens utilisés figurent : des jeux collectifs favorisant la prise de conscience du bien-fondé des règles, des moments de partage entre les familles, la discussion des avantages et inconvénients des règles et routines, l’élaboration d’un système d’émulation positif, des jeux de rôle ou la réalisation d’un bricolage à partir de consignes qui doivent être respectées.
24L’expression des émotions. Par rapport à ce thème, l’objectif est de mieux comprendre les besoins des enfants et de saisir le sens de leurs comportements. Les parents apprennent à identifier les signes de certaines émotions, à les exprimer et à gérer des situations de succès ou de défaites. Les moyens exploités sont, par exemple, des échanges sur les besoins des enfants et des parents ou des jeux de rôle sur l’expression des émotions.
25La résolution de conflits et la discipline. L’objectif est ici d’apprendre des techniques pacifiques de résolution des conflits et des méthodes éducatives positives de gestion des comportements difficiles. Lors de la séance, enfants et parents identifient ce qui diminue ou augmente les conflits. Les moyens mis à contribution sont : les échanges entre parents, des jeux et bricolages avec les enfants, l’identification des étapes de la résolution de conflits et la pratique de techniques de modification des comportements problématiques telles que l’ignorance, l’humour, le retrait de privilèges ou le retrait de l’enfant. Les intervenants de Grandir ensemble utilisent une variété de moyens choisis à partir des caractéristiques des participants, de leurs besoins, de leurs intérêts et de leur quotidien. Par exemple, sachant que les familles participantes vivent peu de moments positifs, que la plupart des parents ont besoin d’être guidés concrètement et que les enfants ont un grand désir de partager des activités avec leurs parents, les réalisations communes, jeux de coopération et jeux de rôles sont des moyens tout à fait appropriés qui mettent en action les enfants avec leurs parents. Quoique l’intervention auprès des dyades soit de première importance, il peut être judicieux de faire cheminer les enfants et les parents séparément pendant certaines rencontres de groupe (par exemple, 30 minutes d’activités où les enfants et les parents sont séparés, puis une heure d’activités combinées). Dans tous les cas, il est nécessaire de tenir compte des difficultés de la clientèle pour choisir une méthode didactique appropriée.
26Pour les enfants, c’est à partir des caractéristiques liées à leur développement, leurs besoins et leurs intérêts que les moyens sont choisis. Ainsi, le sport, les arts et les jeux de coopération paraissent être des moyens à privilégier pour les enfants d’âge scolaire. Sachant que plusieurs enfants présentent des difficultés scolaires, les médiums choisis sont davantage ludiques (sport, art, jeux de coopération, etc.) que scolaires. Durant les rencontres de groupe, différents moyens pour soutenir la motivation et l’implication sont utilisés : tableau d’émulation, exercices à faire à la maison, cahier de participation ou identification d’un coup de cœur à la fin de chaque atelier (réussite que le parent, l’enfant ou l’intervenant désire souligner). Les intervenants doivent être attentifs à la dynamique du groupe et adapter leur animation en conséquence. Ainsi, lorsque des contenus plus émotifs sont abordés, il faut faire des retours avec l’enfant et les parents de façon à ce que tous maintiennent leur plaisir à participer aux activités, prennent conscience de leurs progrès et aient envie de persévérer. Si l’enfant et les parents éprouvent des difficultés à participer aux activités, cette situation est abordée dans une approche de collaboration et des moyens sont pris pour y remédier. En tout temps, l’intervenant animateur est en lien avec l’intervenant psychosocial demandeur, afin qu’ils puissent partager de l’information et intervenir selon les modalités les plus appropriées (par exemple, rencontre à la maison ou au local des activités de groupe).
27L’entrevue en cours de programmation. Cette fois, l’objectif est de faire le point sur l’évolution de la situation familiale. L’entrevue « en cours de programmation » (après la 6e semaine) se fait généralement à domicile avec l’intervenant psychosocial demandeur, l’intervenant de réadaptation désigné de Grandir ensemble et la famille. Si des éléments nouveaux surviennent lors de cet entretien, des ajustements dans les interventions sont apportés. Par contre, si la situation s’avère très problématique, l’intervenant psychosocial demandeur peut convenir avec les parents de mesures particulières ou, à la limite, les retirer de la programmation.
Les interventions dans le milieu
28Tout comme les activités de groupe, les actions dans le milieu ont pour but d’offrir à la clientèle une diversité et une intensité d’interventions qui favorisent le maintien de l’enfant dans son milieu. Elles peuvent se produire avant, pendant ou après les activités de groupe.
29Avant les activités de groupe. Les interventions dans le milieu mises en œuvre avant les activités de groupe peuvent être dispensées à partir du moment de la référence et jusqu’au début des activités de groupe de Grandir ensemble. Elles ont pour but : de recueillir, s’il y a lieu, des renseignements supplémentaires qui permettent de statuer sur la demande, de prévenir les situations de désistement en mobilisant l’enfant et les parents, d’aider ceux-ci à « apprivoiser » de nouveaux lieux, et de les soutenir à domicile dans les situations où une intervention immédiate est nécessaire. Pour faciliter l’établissement d’une relation de confiance, les intervenants peuvent encourager les parents et l’enfant à être actifs dans la démarche. Ils utilisent leurs propositions, favorisent l’expression de leur point de vue et ciblent les interventions selon leur niveau de motivation. Ils les amènent à voir les avantages de changer et favorisent leur participation aux activités de groupe (par exemple, explorer des moyens pour surmonter la gêne, s’affirmer de façon respectueuse dans un groupe ou écouter les autres). Ils tentent enfin d’identifier les situations qui pourraient entraîner un désistement et ils prévoient des solutions afin de l’éviter.
30En se basant sur les besoins identifiés à la rencontre d’accueil, les intervenants conviennent avec les parents de modalités d’intervention qui maximisent les apprentissages recherchés. Le modelage en situation de jeu de rôle ou en situation naturelle, l’accompagnement des participants dans l’application concrète des stratégies enseignées (« faire avec »), l’encouragement à expérimenter ces stratégies seuls (« faire faire »), le transfert de connaissances (« savoir ») et le développement d’attitudes adaptées (« savoir être ») sont autant de façons de favoriser le changement. La modalité du « faire avec » devrait être le plus souvent présente. En ce sens, il est important de bien cibler avec la famille les moments du quotidien qui nécessitent une intervention (par exemple, l’heure du lever, du coucher ou des repas). Les intervenants expliquent ensuite aux parents leur façon de travailler et leurs attentes concrètes. La fréquence et la durée des interventions hebdomadaires sont déterminées selon l’intensité de la problématique et le dosage requis.
31Pendant les activités de groupe, et en fonction du plan d’intervention, les objectifs dans le milieu naturel sont d’amener les parents à avoir une meilleure connaissance de leur enfant, à répondre plus adéquatement à ses besoins et à mettre en pratique les habiletés parentales développées en groupe. En ce qui concerne les enfants, les objectifs sont d’interagir d’une façon plus appropriée dans leur milieu en utilisant les habiletés sociales travaillées en groupe. Enfin, les objectifs pour la dyade parent-enfant sont d’améliorer la qualité de la relation, le fonctionnement familial et l’intégration de la famille dans la communauté (par exemple, à l’école, auprès des organismes communautaires ou des services de santé). Pour ce faire, les intervenants sont présents dans le quotidien de la famille et ils s’efforcent de tisser des liens entre les activités de groupe et le vécu à la maison. Ils accompagnent la famille dans des moments problématiques (par exemple, au lever, au coucher ou durant la période des devoirs), lors des transitions (s’il y a garde partagée de l’enfant) ou lorsqu’il s’agit d’organiser le temps libre et les loisirs. Le niveau d’intervention doit tenir compte des capacités des parents accompagnés, mais il s’agit à chaque fois d’amener ceux-ci à assumer de façon graduelle les démarches à faire.
32Afin de favoriser de réels apprentissages, les intervenants de Grandir ensemble graduent les défis et soutiennent la motivation de la famille. Ils valorisent, soulignent les progrès et les acquisitions, identifient des moyens en prévision des moments plus difficiles à la maison, identifient les aspects positifs, misent sur ceux-ci pour corriger les aspects problématiques et favorisent l’autonomie dans les secteurs de compétences qui sont moins atteints. Ces praticiens accompagnent et favorisent le recours aux ressources scolaires et communautaires. Finalement, ils partagent avec l’intervenant psychosocial demandeur différentes observations sur l’évolution de la situation et ils interviennent en collaboration avec lui selon les modalités jugées appropriées. Les interventions dispensées dans le milieu se font le plus possible chaque semaine. Leurs rythme, durée et fréquence varient selon l’intensité requise et les contenus à aborder. Par exemple : 15 minutes trois fois par semaine pour l’application d’une règle ; 40 minutes pour faire un retour sur une situation ; une heure d’étude avec l’enfant pour amener les parents à bien gérer ce moment ; 20 minutes de contacts téléphoniques faits à différents moments durant la semaine.
33Les interventions dans le milieu effectuées après les activités de groupe visent à consolider les acquis et à préparer la famille à la fin du programme Grandir ensemble. Pendant trois semaines, l’intervenant désigné tente de favoriser la généralisation des apprentissages faits en groupe. Il est fort probable qu’à cette étape, il ait moins à « faire avec » et plus à « faire faire ». Cela dit, chaque situation étant particulière, il convient de bien identifier le type d’accompagnement à privilégier. Pour maximiser le maintien des acquis de la famille, une attention particulière sera apportée à son intégration dans la communauté. En effet, plus la famille peut compter sur du soutien dans son milieu, meilleures sont les chances que les progrès se maintiennent. L’école, les services de loisirs et les organismes pouvant répondre à des besoins spécifiques de la famille constituent alors des partenaires de choix.
34À cette étape, l’intervenant psychosocial demandeur et les animateurs se concertent pour préparer le retrait des intervenants de Grandir ensemble. Le premier s’assure de revenir avec les membres de la famille sur l’ensemble des interventions faites par le CJM-IU, tandis que les intervenants de Grandir ensemble évaluent plus spécifiquement la participation de la famille au programme. Dans les situations où le pronostic est favorable, les intervenants nomment les progrès réalisés, explorent comment la famille réagit à la perspective que les intervenants se retirent et mettent en place des moyens pour assurer une fin « réussie ». Par exemple, ils transmettent des messages encourageants et témoignent de leur confiance dans la capacité de la famille à progresser. Dans les situations plus fragiles, la même démarche s’applique, mais en prévoyant un plan d’action en cas de problèmes. Dans les situations où le pronostic est négatif, les intervenants psychosociaux et de réadaptation partagent leur compréhension des difficultés et suggèrent des mesures pour y remédier, tout en transmettant, là encore, un message d’espoir.
35La rencontre bilan. Lors d’une rencontre à domicile, l’objectif du bilan est de faire le point sur l’évolution de la situation et les effets de la programmation en regard des objectifs poursuivis dans Grandir ensemble. Cette révision se fait avec l’intervenant psychosocial demandeur, l’intervenant désigné de Grandir ensemble et la famille. La grille d’observation est remplie à nouveau afin de rendre compte de l’évolution de la situation en ce qui concerne l’enfant, les parents et la relation parent-enfant. Il s’agit d’évaluer dans quelle mesure les objectifs qui avaient été ciblés ont été atteints et comment les habiletés développées sont utilisées au quotidien. L’intervenant psychosocial demandeur intègre à sa révision du plan d’intervention ce qu’il peut observer lors de cette rencontre bilan. Enfin, les intervenants s’enquièrent de la satisfaction de la famille quant à sa participation au programme.
36La période d’été. Pour les intervenants, la période d’été est propice au travail sur une base individuelle ou en sous-groupes, puisque les services directs aux familles relevant du programme Grandir ensemble sont en suspens. Avec l’accord de l’intervenant psychosocial demandeur, certaines interventions dans le milieu pour les familles qui en ont besoin peuvent exceptionnellement être faites.
évaluation des besoins de la clientèle et évaluation des impacts
37Une évaluation des besoins de la clientèle et des impacts de Grandir ensemble est actuellement en cours, avec la participation du département de psychologie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Depuis l’implantation du programme, les intervenants manifestaient l’intérêt de documenter avec plus de spécificité ses effets et de profiter d’un éclairage nouveau pour bonifier ses stratégies. Grâce à une collaboration étroite, un protocole de recherche a été élaboré en tenant compte des contraintes organisationnelles et de celles liées aux caractéristiques de la clientèle. La collecte de données a débuté à l’automne 2008 et se poursuit actuellement.
38L’évaluation des besoins de la clientèle et des impacts de Grandir ensemble est d’une grande importance, puisque les enfants suivis dans le cadre de cette programmation sont particulièrement vulnérables. Ils doivent pouvoir bénéficier d’interventions efficaces afin d’assurer une réponse adéquate à un besoin aussi fondamental que celui de grandir dans un environnement sécuritaire, sécurisant et favorable à leur développement.
39L’évaluation en cours a trois principaux objectifs : 1) décrire les caractéristiques des enfants participants à Grandir ensemble sous l’angle du développement cognitif (par exemple, quotient intellectuel, attention, mémoire et fonctions exécutives) et socioaffectif (par exemple, problèmes internalisés et externalisés) ; 2) décrire les effets du programme par rapport aux habiletés parentales, habiletés sociales des jeunes, relations parent-enfant, niveau de risque que le milieu de vie représente pour l’enfant et taux de placement des enfants en milieu substitut ; et 3) décrire le portrait des familles et des enfants qui profitent le plus des interventions offertes.
40Le devis de recherche implique donc la formation d’un échantillon composé de participants volontaires inscrits à Grandir ensemble. Deux temps de mesure sont nécessaires : au début et à la fin de l’intervention. Il s’agit de mesurer où se situent les familles avant et après l’intervention, afin de vérifier si leur situation s’est améliorée, et de dresser ensuite le portrait de la clientèle ayant le plus profité du service. À la lumière des résultats, l’équipe de recherche souhaite proposer des recommandations quant à l’orientation de la clientèle vers cette programmation nouvelle.
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41Grandir ensemble se distingue d’autres interventions par son caractère à la fois intensif (jusqu’à trois interventions directes par semaine) et extensif (pendant 23 semaines). Le programme offre aussi une diversité d’interventions afin de répondre aux besoins des familles aux prises avec des problématiques sévères. Ces familles sont généralement les plus réfractaires aux interventions. Or, d’après les bilans annuels du CJM-IU, les taux de rétention des participants inscrits à Grandir ensemble sont exceptionnellement élevés.
42Par ailleurs, la mise en œuvre de Grandir ensemble a commandé un mode d’organisation du travail tout à fait nouveau. Celui-ci a été le précurseur d’un grand changement de pratiques au CJM-IU et il a inspiré notamment le développement du programme d’aide aux familles Des racines et des ailes (voir chapitre 5). Depuis, une famille peut être accompagnée par un groupe d’intervenants qui se partagent la responsabilité d’offrir les services nécessaires.
Bibliographie
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références
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Notes de bas de page
1 La notion de risque pour l’enfant reste trop souvent mal définie. Elle renvoie typiquement à différents niveaux de gravité de la situation tel qu’évalués par les intervenants sociaux en regard des risques de compromission de la sécurité et/ou du développement de l’enfant (risque faible ou léger, modéré, haut, très haut ou sévère). Les notions de risque de placement et de récurrence de mauvais traitements y sont étroitement reliées, bien que ces phénomènes s’expliquent probablement par des facteurs distincts.
Auteurs
Agente de planification, de programmation et de recherche, Direction des services professionnels et des affaires universitaires, CJM-IU
Ph. D. Psychologie, UQAM
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