12. La Chine et les nouvelles relations internationales africaines
p. 271-289
Texte intégral
1Dans les relations internationales, la tendance habituelle est de présenter l’Afrique comme un acteur mineur. Pour être un acteur majeur, il faudrait que ce continent, à l’instar de l’Europe, ait une existence politique1 et dispose d’une politique extérieure commune, ce qui n’est pas le cas en dépit de la création de l’Union africaine présentée au chapitre 10. Ensuite, collectivement comme individuellement, les pays africains sont parmi les plus pauvres au monde et sont, pour le plus grand nombre d’entre eux, dans une relation de dépendance par rapport à d’autres acteurs tels que les États occidentaux, l’Union européenne ou encore les institutions financières internationales (IFI). Enfin, dans un environnement international au sein duquel la puissance militaire est un critère majeur de détermination de la place des États, les pays africains, caractérisés comme des États faibles, arrivent loin derrière. L’intérêt d’une étude des relations internationales africaines n’est pas négligeable pour autant. D’une part, l’Afrique n’est pas absente des relations internationales car ainsi que nous l’avons vu au chapitre 3, elle a été intégrée au système international européen à partir du milieu du XIXe siècle au moyen de la colonisation qui y a produit l’État et la souveraineté, deux attributs qui intègrent d’office leur détenteur dans les interactions internationales. D’autre part, bien après le moment colonial, l’Afrique reste un enjeu des affaires internationales, que ce soit au sujet de l’aide internationale, des conflits, des luttes entre puissances pour le contrôle de ses ressources naturelles ou encore du vote de ses 53 pays dans les instances internationales telle l’ONU.
2Dans ce chapitre, nous faisons deux choix quelque peu libres. Le premier consiste à privilégier non pas l’Afrique « plurielle » ou « multiple », c’est-à-dire celle des États aux relations internationales différenciées, mais l’Afrique « unitaire » prise comme actrice en interaction avec d’autres2, tout en étant sensible aux différences régionales ou nationales. Le second choix consiste à se focaliser sur certains acteurs et certains aspects particuliers des relations internationales africaines. Ces choix nous conduisent à revenir brièvement sur les relations internationales postcoloniales ou « traditionnelles » de l’Afrique avec les acteurs occidentaux. Ce premier point servira de mise en contexte permettant d’introduire le « facteur Chine », de voir s’il constitue une menace ou une opportunité et en quoi il introduit une nouvelle donne sur le plan international pour le continent.
Les relations internationales africaines postcoloniales
3Du point de vue des rapports entre l’Afrique, d’une part, et ses partenaires occidentaux et les institutions internationales, d’autre part, la période allant des indépendances aux années 2000 se caractérise par des relations pour le moins inégalitaires. Individuellement et collectivement, les États africains sont caractérisés par des faiblesses importantes qui ont été évoquées dans la seconde partie de ce livre et qui les rendent dépendants de ces partenaires. Par exemple, dans l’index de faiblesse des États du monde en développement qui compte cinq catégories, les seuls pays africains faisant partie de la catégorie supérieure (catégorie 5 ci-dessous) sont le Cap-Vert, l’île Maurice et les Seychelles. Cet index est construit en mesurant la performance de chaque État en termes de capacité à « livrer la marchandise » dans quatre domaines : politique, sécurité, économie et bien-être social ; chacun étant observé au moyen de cinq indicateurs. La plupart des autres États se retrouvent dans les catégories inférieures. C’est en Afrique subsaharienne et dans une moindre mesure en Asie du Sud-Est que se concentrent les États qualifiés d’effondrés ou à faiblesse critique3.
4On constate que plus on s’éloigne de la catégorie des États les plus faibles, moins il y a de pays. Cette situation dure depuis longtemps et explique que les interactions entre l’Afrique et ses partenaires ont toujours été déséquilibrées. De ces relations déséquilibrées, il y a beaucoup à dire, mais nous nous contentons de deux niveaux d’analyse et de questions qui sont directement affectées par l’irruption de la Chine : le niveau idéologique, renvoyant aux grands principes internationaux imposés aux États africains en raison de la nature de leur insertion dans un environnement sur lequel ils ont peu d’emprise ; et le niveau étatique, qui concerne l’action de quelques puissances externes clefs sur la scène africaine.
5Sur le plan idéologique, on peut examiner une série de questions dont les principes, définis par les grands pays ou les institutions financières internationales, ont servi de base à leurs interactions avec l’Afrique et y ont déterminé les types de politiques mises en œuvre. Le développement – ou plutôt les recettes pour y parvenir – est un premier thème. Tel qu’indiqué au chapitre 2, les politiques de développement appliquées à l’Afrique ont été pour l’essentiel inspirées des théories développementalistes selon lesquelles les schémas de développement en vigueur dans les pays occidentaux étaient la recette pour les pays en développement4. Pour les critiques de cette théorie, regroupés sous le nom de théoriciens de la dépendance, « leurs élites dirigeantes [africaines] ne sont que le prolongement de l’ordre international impulsé depuis le centre du capitalisme mondial : garantes des intérêts impérialistes, elles disposent formellement de la maîtrise des appareils d’État mais ne sauraient manifester aucune autonomie pour le développement de leur pays5 ». C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre l’adoption des programmes d’ajustement structurel des économies africaines à partir des années 1980 en conformité avec les grands principes libéraux du « consensus de Washington ». Ces politiques, appliquées à la place des stratégies proposées par les pays africains dans un document intitulé Plan d’action de Lagos (du nom de la capitale économique du Nigeria), conduisent à une forme d’administration indirecte des États africains par le niveau international composé des grands pays occidentaux et des institutions financières internationales (IFI) comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. Pour certains,
la discipline fiscale imposée par la communauté des donateurs apparaît à cet égard comme un prolongement de celle autrefois imposée par les autorités coloniales. Par conséquent, les États africains sont freinés dans leur volonté de se « décoloniser » économiquement. Les IFI ont effectivement remplacé les administrations coloniales6.
6Même le nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique, présenté au chapitre 11 et censé être une initiative africaine, est en grande partie la réponse à des appels internationaux (les objectifs du millénaire pour le développement, le PNUD…) pour que les Africains prennent en charge leur développement7. Avec l’arrivée de la Chine, plusieurs auteurs pensent que le « consensus de Washington » a volé en éclats pour faire place à un « consensus de Beijing » éloigné de l’orthodoxie libérale, comme on le voit en République démocratique du Congo ou en Angola.
7Un second thème de la dimension idéologique des relations internationales africaines concerne le développement politique. Pendant longtemps, jusqu’aux années 1980, les théories de la modernisation développées en Occident ont servi de justification idéologique au passage à l’autoritarisme en Afrique car on voyait les régimes politiques, particulièrement les régimes militaires, comme des régimes modernisateurs. On sait aussi que ces régimes étaient soutenus pour des raisons stratégiques à cause de la guerre froide. Mais à partir de la fin de la guerre froide, les pays occidentaux en lien avec les institutions financières internationales changent de perspective et entreprennent d’imposer des conditionnalités démocratiques qui ont été décrites au chapitre 7. Même si nous avons privilégié une explication interne de la dynamique de démocratisation, l’environnement international n’a pas moins joué un rôle important dans la libéralisation des régimes et dans la pression pour préserver les acquis démocratiques. Là également, l’arrivée de la Chine avec ses contrats, ses prêts et ses dons financiers ainsi que sa politique de non-ingérence dans les affaires des pays africains est vue comme une bouée de sauvetage pour les régimes autoritaires et une opportunité pour les régimes qui ont accepté de s’ouvrir sous la pression des politiques de conditionnalité des années 1990, de se dégager de certaines contraintes et d’éroder par la même occasion les gains démocratiques durement conquis.
8En ce qui concerne le niveau étatique, pratiquement tous les pays occidentaux ont chacun une influence sur un ou plusieurs pays africains. Il en est ainsi notamment des anciennes puissances coloniales comme la France, la Grande-Bretagne, la Belgique, le Portugal et l’Espagne ; mais aussi de pays sans passé colonial comme les pays du nord de l’Europe et les États-Unis. En ce qui a trait à l’exercice de cette influence cependant, les deux acteurs qui se démarquent sont la France et les États-Unis. Jusqu’à la fin de la guerre froide, la France était explicitement l’acteur externe majeur en Afrique, les États-Unis lui déléguant en quelque sorte la régulation de cette zone. Les relations franco-africaines sont devenues si fusionnelles que l’expression Françafrique a été forgée pour en rendre compte et dénoncer aussi les trafics, la corruption et les complots qui la caractérisent8. La France a construit de puissants réseaux politiques, économiques, miliaires et des systèmes de renseignements qui lui permettent de faire et de défaire régimes et politiques, notamment dans ses anciennes colonies9. La situation change cependant avec la fin de la guerre froide. Les Américains, qui délaissaient jusqu’alors l’Afrique10, décrètent que la France n’a plus de « domaine réservé » en Afrique et entreprennent d’y poursuivre aussi leurs intérêts qui sont notamment, mais pas seulement, dans le domaine de l’énergie, des matières premières et du commerce11. Aujourd’hui, la France reste toujours « un gros poisson dans les petits marigots africains » où le taux de retour de ses investissements est habituellement le plus élevé dans le monde12, mais beaucoup de choses lui échappent dorénavant. La rivalité franco-américaine consacre un premier recul de l’influence française en Afrique13. Aujourd’hui, certains pays africains sont des fournisseurs stratégiques des États-Unis dans le domaine du pétrole (Nigeria, Angola…) ou de matières premières rares comme le coltan (R. D. Congo). Cependant, ni la France ni les États-Unis ne peuvent plus prétendre à une domination exclusive en raison de l’intrusion de la Chine.
La Chine et les nouvelles relations internationales africaines14
9C’est donc dans ce contexte caractérisé par une domination/rivalité occidentale dans tous les domaines, notamment économique et politique, que la Chine émerge au début des années 2000 comme un acteur majeur en Afrique. Le paroxysme de cette montée en puissance a été l’organisation en novembre 2006 du forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) à Pékin, qui a enregistré la participation de plus de chefs d’État africains qu’à aucun autre sommet. Ces développements sont-ils soudains ? Que veut la Chine ? L’Afrique gagne-t-elle ou perd-elle dans cette relation ?
Les relations sino-africaines dans la longue durée
10En Chine, l’historiographie officielle veut que les relations et l’amitié sino-africaines soient vieilles de plusieurs siècles. Les avancées technologiques de la Chine lui ont permis en effet de sillonner les mers africaines bien avant les Européens. Depuis les années 2000, caractérisées par une croissance sans précédent des relations entre les deux parties, les Chinois aiment dire que les échanges entre la Chine et l’Afrique remontent, de manière indirecte, à l’Antiquité à travers la route de la soie puisque la reine Cléopâtre aurait porté des vêtements en soie chinoise. À partir de l’époque des Song (Xe-XIIe siècles), il y a une intensification des échanges en raison des progrès réalisés par la Chine dans le domaine de la navigation. Sous la dynastie des Ming (XIVe-XVIIe siècles), ces échanges, notamment avec l’Afrique de l’Est, deviennent fréquents et se font dans les deux sens. À ce moment-là, la Chine possédait la plus grande flotte du monde15. Le principal symbole de cette époque est représenté par la série d’expéditions menées en Afrique de 1405 à 1423 par l’amiral Zheng He, le « Christophe Colomb chinois »16. Si cette période est peu connue en raison de la destruction des archives relatives à ces expéditions avec la fin des expéditions dans la Chine de l’époque, la période postérieure à l’arrivée au pouvoir du parti communiste en 1949 est elle, bien connue. Elle est aussi reconnue comme une ère d’intenses relations entre la Chine et les nouveaux pays indépendants de même que de soutien aux mouvements de lutte armée engagés dans la conquête de l’indépendance de leurs pays17. Elle est connue également comme une période dominée par l’idéologie et pendant laquelle « les pauvres aidaient les pauvres ». Autrement dit, bien que la Chine fut elle-même un véritable pays du tiers-monde, l’époque de Mao est une période pendant laquelle elle s’engageait dans des projets de construction de routes, d’aménagements hydroagricoles, d’hôpitaux et de stades en Afrique18. Le plus faramineux de ces projets est le chemin de fer Tanzanie-Zambie de près de 2000 kilomètres, construit entre 1970 et 1975 pour permettre à ces deux pays de briser leur dépendance par rapport au régime raciste d’Afrique du Sud, pays par lequel transitait alors l’essentiel de leurs activités commerciales.
11Pour les officiels chinois, qui font ainsi un calcul politique, le développement fulgurant des relations sino-africaines doit être vu comme le renouement de contacts interrompus par l’impérialisme occidental, et non comme un phénomène nouveau.
Que veut la Chine en Afrique ?
12Si l’intérêt de la Chine pour l’Afrique n’est pas nouveau, comme nous venons de le voir19, la nature de son engagement sur ce continent s’est complètement transformée. Alors que cet engagement était axé sur l’idéologie et le soutien désintéressé (au sens économique) aux mouvements de lutte anticoloniale et aux régimes « de gauche » postcoloniaux jusqu’à la mort de Mao20, il est devenu peu idéologique, se composant de deux grands objectifs, l’un économique, l’autre politico-stratégique et est loin de se limiter à une course au pétrole comme on le croit souvent.
13Sur le plan économique, la Chine a réorienté ses relations avec l’Afrique en donnant la priorité non plus à l’aide, mais plutôt aux échanges économiques et commerciaux. D’abord, il est vrai que depuis quinze ans, ces échanges gagnent en intensité et profitent à l’Afrique. Aujourd’hui, la Chine serait déjà devenue le premier partenaire commercial de l’Afrique. Le commerce entre le continent africain et la Chine est passé de 900 millions de dollars en 1990 à plus de 37 milliards de dollars en 2005 et se situait autour de 50 milliards en 2007. Elle serait le troisième investisseur en Afrique après l’Union européenne et les États-Unis. Les investissements de la Chine en Afrique sont équivalents à ceux engagés dans les pays de l’ASEAN21 et ils s’élevaient à 1,18 milliard de dollars au milieu de 200622. Le montant de ses prêts à l’Afrique concurrence maintenant ceux octroyés par la Banque mondiale. Cette dernière estime que si l’Afrique connaît, depuis le début des années 2000, une croissance moyenne annuelle frôlant 6 %, la moitié de cette croissance est imputable à la Chine. D’autre part, la Chine a besoin des immenses ressources minières et pétrolières africaines. Il semble évident que l’intérêt principal de la Chine pour l’Afrique est mu par la quête de ces ressources. Ainsi, parmi les principaux partenaires africains de la Chine, les États pétroliers comme l’Angola, le Soudan, le Nigeria, la Guinée équatoriale, le Congo, la Libye et l’Afrique du Sud occupent les devants23. L’intérêt économique ne se limite cependant pas à ces ressources puisqu’il s’étend à des activités aussi diverses que le tourisme, le lancement de satellites, la construction d’infrastructures, le commerce, l’agriculture et bien d’autres domaines.
14Sur le plan politique et stratégique, l’Afrique représente un maillon d’une « offensive de charme » plus large de la Chine dans le monde24, dictée par la realpolitik d’un pays qui aspire à retrouver sa puissance perdue. En plus d’être l’une des plus vieilles civilisations du monde, la Chine a été pendant longtemps plus développée que l’Europe aussi bien sur le plan scientifique, technique que commercial. Jusqu’en 1750, son niveau de productivité était supérieur à celui de l’Europe et il a fallu attendre les années 1800 environ pour que le PNB par habitant de la Chine et des pays européens s’équivalent25. La Chine a perdu son avance après cette date car l’occupation occidentale a détruit sa vitalité économique, artisanale et industrielle. Les Chinois sont conscients de l’énorme écart qui existe maintenant entre eux et les pays développés. Par exemple, l’économie américaine est six fois plus importante que celle de la Chine. Les Américains, dont les dépenses militaires dépassent celles de l’ensemble des autres pays réunis, consacrent six à dix fois plus de ressources à l’industrie militaire que la Chine26. Les Chinois entendent résorber cet écart, mais on estime qu’au rythme moyen auquel l’économie chinoise croîtra probablement dans l’avenir, elle n’atteindra l’égalité avec celle des États-Unis qu’entre 2070 et 209027. Or, cet objectif dépend du développement économique, qui dépend à son tour de la capacité du pays à évoluer dans un environnement stable et à s’assurer du soutien de pays amis, notamment les pays africains.
15Ces éléments sont déterminants dans la relation de la Chine avec l’Afrique et avec les pays des autres continents car sa stratégie est de se garantir un environnement propice à la réalisation de ses objectifs. Pour cela, la Chine a adopté une politique d’ouverture, qualifiée par certains auteurs de diplomatie asymétrique. Cette politique consiste à s’investir dans le bilatéralisme, les échanges commerciaux et dans les organisations internationales28 afin de s’assurer d’avoir des alliés dans le système international dominé par les Occidentaux. Ainsi, alors que dans les années 1970 la Chine était membre de 21 organisations internationales, elle en intègre plus d’une cinquantaine dès les années 199029. Elle a intégré l’organisation mondiale du commerce en 2001 et occupait, en 2004, le 17e rang parmi les plus grands contributeurs de troupes de maintien de la paix dans le monde, notamment en Afrique. Dans ce continent, elle a quasiment réussi à évincer Taïwan puisque seuls quatre pays reconnaissent encore l’île rebelle en 2009. L’objectif de la Chine en Afrique, mais aussi en Asie et en Amérique latine, est d’apparaître comme une puissance responsable et amie et elle y réussit car elle a dans beaucoup de pays l’image d’un partenaire fiable, qui écoute et ne menace pas en dépit de sa puissance30.
L’Afrique gagne-t-elle avec la Chine ?
16En dépit du fait que la Chine défend ses intérêts et que les méthodes utilisées par ses entreprises sont souvent opaques et décriées, les pays africains ont, avec ce pays, une marge de négociation qui est importante au vu du caractère asymétrique de leurs poids respectifs. Cette situation s’explique par deux facteurs. Le premier est lié à la moindre capacité de contrôle direct exercé par la Chine sur les pays africains. Contrairement à la France, par exemple, qui influence la politique des pays francophones d’Afrique à travers des moyens économiques, politiques et militaires (les bases militaires au Gabon, en Côte d’Ivoire, en Centrafrique ou à Djibouti…), la Chine n’a pas de tels dispositifs. Certes, sur le plan économique, elle fait des progrès spectaculaires, devenant rapidement un des principaux partenaires commerciaux de l’Afrique et un des plus gros investisseurs aussi bien dans le domaine minier que dans celui du développement. Mais militairement, elle est quasiment absente du continent en dehors des ventes d’armes traditionnelles ou de l’installation d’une usine d’armement au Soudan. Politiquement et diplomatiquement, elle dispose d’un réseau d’ambassades aussi solide que celui de la France ou des États-Unis, mais n’a pas encore pénétré les élites et les systèmes politiques autant que ses concurrents occidentaux. On voit bien cette moindre capacité à l’occasion du revirement de certains pays africains sur la question de Taiwan. Les rétorsions chinoises se limitent en général à la rupture des relations diplomatiques.
17Le second facteur découle d’une vision plus large de la politique de la Chine à l’égard des pays en développement (la solidarité Sud-Sud) initiée dès l’époque de Mao Zedong. L’idée de solidarité Sud-Sud n’est pas la seule explication car il y va aussi de l’intérêt national. En effet, tel qu’indiqué plus haut, la Chine se veut un pays responsable, qui a besoin de partenaires fiables dans le domaine stratégique des matières premières et d’alliés dans les instances internationales contre ce qu’elle perçoit comme l’hégémonie américaine. Pour atteindre ces objectifs, elle est souvent étonnamment accommodante pour une puissance émergente de sa taille et pas seulement à l’égard des pays africains. La Chine a prouvé à plusieurs occasions, dans ses relations avec des pays moins puissants, sa disposition à tenir compte de leurs préoccupations. Ainsi que le montre par exemple Susan Shirk31, la Chine a signé un pacte de bonne conduite avec des pays d’Asie du Sud-Est pour éviter des conflits en mer de Chine autour de revendications territoriales, pays qu’elle pourrait pourtant évincer militairement de la zone. Les Chinois ont offert aux Vietnamiens qui se plaignaient d’un projet sino-philippin d’exploration pétrolière dans une zone contestée de se joindre au groupe.
18En Afrique en particulier, de nombreux exemples de cette disposition au compromis existent. Par exemple, pour accommoder les Sud-Africains qui s’inquiétaient de l’impact des produits textiles chinois sur leur économie, la Chine a volontairement réduit ses exportations dans ce pays. Quand les Zambiens ont protesté contre les conditions de travail dans les mines chinoises et le faible recrutement de locaux à l’occasion d’une tournée africaine du président chinois Hu Jintao, celui-ci a enjoint les compagnies chinoises de se conformer à la réglementation locale. Les Chinois se montrent plus à l’écoute de leurs partenaires africains, qui apprécient le respect qui leur est témoigné et la rapidité avec laquelle ils concluent les ententes souhaitées. Le président sénégalais a ainsi écrit dans le Financial Times (janvier 2008) que « l’approche chinoise est tout simplement mieux adaptée à nos besoins que l’approche postcoloniale, lente et parfois condescendante, des investisseurs européens, des donateurs et des organisations non gouvernementales ». Il explique avoir obtenu plus de résultats en une heure de rencontre avec le président chinois en marge du sommet du G8 en Allemagne en 2007 que durant tout le sommet avec les dirigeants occidentaux. Le Niger a obtenu de la Chine dans le secteur pétrolier ce qu’il n’a jamais pu obtenir de la France dans le domaine de l’uranium (dont il est pourtant un producteur majeur) : la Chine a signé un contrat pétrolier de 5 milliards de dollars en mai 2008, assorti de l’engagement de construire une raffinerie d’une capacité trois fois supérieure aux besoins journaliers du pays dans un délai de trois ans, ce qui assurerait l’indépendance pétrolière du pays et en ferait un petit exportateur de pétrole raffiné.
19L’élargissement de la marge de manœuvre des pays africains, qui est loin d’être toujours positif comme nous le verrons plus bas, est aussi indirect car l’arrivée de la Chine permet à de nombreux pays africains d’utiliser cette dernière pour, en quelque sorte, faire du chantage aux pays occidentaux qui s’imposaient à eux jusque-là. L’exemple du Niger, exposé dans l’encadré qui suit, est illustratif à cet égard.
20Notons aussi que plusieurs pays mettent à profit cette relation pour adopter des politiques qu’ils ne pouvaient pas envisager par le passé. Au sommet de Nouakchott, en Mauritanie, qui a eu lieu en août 2008, les 53 pays africains réunis autour du FMI et de la Banque mondiale ont reconnu que l’arrivée de la Chine permettait de financer des infrastructures que les partenaires traditionnels (OCDE, Banque mondiale et FMI), concentrés sur les questions sociales et d’équilibre macroéconomique, ne financent pas généralement. Mais ils ont aussi exprimé de nombreuses inquiétudes quant aux impacts de l’offensive chinoise.
quand le niger utilise la chine pour faire pression sur la france
En ce début 2007, Niamey, décidément, fourmille d’émissaires discrets. Beaucoup de concessions minières doivent être renouvelées et le Niger, jadis oublié du monde, se trouve soudain très courtisé. Les Français d’Areva, dans cette partie de poker du désert, ont des cartes dans la manche. Ils possèdent les études géologiques du site de Madaouela, que les Chinois ont obtenu, mais refusent de les montrer dans l’espoir de récupérer le lot. Manque de chance : lorsque les Chinois lâcheront le morceau, il sera attribué en juin 2007 à un curieux partenaire du géant Rio Tinto […]. Le 13 janvier 2008, après des mois de tensions inouïes, la compagnie française obtient l’exploitation du site d’Imouraren, le second plus gros gisement d’uranium au monde […]. Bien sûr, les conditions ne sont plus celles d’avant. Areva devra payer le « yellow cake » deux fois plus cher et en céder d’importantes quantités au gouvernement […]. Pour les compagnies chinoises qui visaient aussi Imouraren, la déception est immense. Elles pourraient pourtant se consoler à cette pensée : leur présence, leur discours gagnant-gagnant et leurs cadeaux à Niamey auront au moins servi au Niger à dicter ses prix et ses volontés à l’ancien maître colonial du pays32.
L’Afrique est-elle menacée par la Chine ?
21Cette nouvelle donne dans les relations internationales africaines à la suite de l’arrivée en force de la Chine ne va pas sans problèmes, loin de là33. Sur le plan économique d’abord, les institutions internationales et les partenaires traditionnels insistent ainsi sur les risques que les pays africains encourent. Il y a, en premier lieu, le risque de réendettement des pays africains qui ont bénéficié d’importants allègements de leur dette ces dernières années dans le cadre de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). En raison de la facilité avec laquelle la Chine prête aux pays africains, ceux-ci empruntent de nouveau sans prudence, comme dans les années 1970. L’Angola et la République démocratique du Congo ont même innové en signant des accords en forme de troc, la Chine prélevant des ressources comme le bois et le pétrole en échange de la construction d’infrastructures, suscitant l’ire de la Banque mondiale qui a forcé le gouvernement congolais à réviser cet accord. Il y a, en second lieu, le risque de prise de contrôle des économies africaines par la Chine à mesure que celle-ci prend l’avantage sur les pays européens, notamment dans les pays africains vivant de rentes minières ou pétrolières. L’Angola est déjà le pays qui possède l’économie la moins diversifiée en Afrique, avec un indice de 1,1 en 2003 (1 représentant une économie reposant sur un seul produit). Qui plus est, cette économie, comme celle du Soudan, est de plus en plus dominée par la Chine34. Pour certains pays dont l’économie a une structure similaire à celle de la Chine, comme l’Afrique du Sud et la Tunisie, la présence chinoise est par ailleurs une menace directe à la survie de pans entiers de leur économie comme le domaine des textiles.
22Sur le plan politique ensuite, plusieurs inquiétudes sont à relever. En premier lieu, la politique accommodante décrite plus haut est plus difficile à maintenir qu’il n’y paraît. À mesure que la Chine montera en puissance, elle pourrait voir se développer un nationalisme moins respectueux des pays faibles comme on le voit avec les pays puissants en général. De plus, l’action chinoise en Afrique est moins cohérente qu’il n’y paraît car elle s’effectue au moins à trois paliers : les autorités chinoises, généralement porteuses de cette politique accommodante ; les entreprises chinoises qui, bien que souvent étatiques, sont à but lucratif et peuvent avoir des stratégies et objectifs économiques opposés aux politiques officielles ; les privés chinois, de plus en plus nombreux sur le continent à la tête d’entreprises qui échappent à tout contrôle de leur pays et peu concernées par les directives officielles35.
23En deuxième lieu, à mesure que la Chine réduira sa dépendance énergétique et minière, grâce aux recherches qu’elle mène, et qu’elle aura résolu la question de Taiwan, que beaucoup de pays africains instrumentalisent pour mieux se faire écouter d’elle, on peut se demander si elle continuera, comme le dit le premier ministre Wen Jiabao, à « faire preuve de sollicitude sincère envers l’Afrique, donner de l’aide à l’Afrique, renforcer l’union et la coopération avec l’Afrique sur une base de respect mutuel, de non-ingérence dans les affaires intérieures, d’égalité et de réciprocité ».
24En troisième lieu, l’arrivée de la Chine sur la scène africaine et des migrants chinois dans les villes et sur les marchés africains est devenue un enjeu de luttes internes potentiellement déstabilisatrices dans beaucoup de pays africains. Le cas de la Zambie, où la position par rapport à la Chine est devenue une des principales lignes de clivages entre le pouvoir et l’opposition, est illustratif des remous intérieurs provoqués par cette présence.
la chine, enjeu de la politique intérieure en zambie
En Zambie, si les premiers investissements chinois de la fin des années 1990 avaient été accueillis à bras ouverts dans le secteur du cuivre notamment, les méthodes de travail et le style de leadership managérial chinois se sont rapidement heurtés aux actifs syndicats zambiens. Depuis qu’en avril 2005, il y eut 52 morts dans l’explosion d’une mine exploitée par une compagnie chinoise en Zambie, les grèves et manifestations sont devenues courantes. Ces mouvements sociaux ont été jusqu’à contraindre le président Hu Jintao à renoncer à sa visite de 2007 dans la région de la Copperbelt. La question des investissements chinois dans l’industrie du cuivre, dans celle du textile et dans plusieurs autres secteurs économiques s’est muée en objet central de la course à la présidence zambienne en 2006. Un refrain rythmait la joute électorale du leader populiste Michael Sata : « la Zambie n’est pas une province de la Chine ». Les Chinois, scandait Sata, « prennent des magasins destinés aux locaux » et son camp avait fait de « China, go home ! » son slogan de campagne36.
25Au Niger, en République démocratique du Congo et en Angola, qui ont reçu les investissements et/ou ont eu les prêts les plus importants faits par la Chine sur le continent (cinq milliards pour les deux premiers et deux pour le dernier), des organisations de la société civile dénoncent l’opacité avec laquelle ces contrats sont signés. En Afrique du Sud, un sentiment anti-chinois commence à devenir préoccupant et, au Sénégal, des manifestations et même une journée ville morte sont organisées pour protester contre la « concurrence déloyale » et la « fraude sur les exportations » des commerçants chinois et le « laissez-faire » du pouvoir37. Un véritable ressentiment émerge contre les Chinois accusés d’asphyxier les milieux d’affaires locaux.
26En quatrième lieu, l’arrivée de la Chine produit un autre effet pervers en Afrique car elle contribue à fragiliser les régimes démocratiques. Dans certains pays comme le Soudan, l’Angola ou le Niger, sans qu’elle participe activement à maintenir les dictateurs en place, la Chine a un appétit pour les ressources pétrolières et minières qui génère d’importantes ressources financières venant renforcer les régimes autoritaires. Ceux-ci deviennent insensibles aux pressions internes et occidentales pour respecter les règles démocratiques. La France, la plus menacée par la Chine en Afrique, s’empresse ainsi de légitimer l’élection volée au Gabon en 2009 et le référendum anticonstitutionnel organisé au Niger la même année pour ne pas mécontenter ces régimes et risquer de voir ses mines et concessions pétrolières rétrocédées à la Chine qui, elle, n’interfère pas dans les affaires intérieures des pays africains et ne soulève aucune question quant au caractère démocratique ou autoritaire des régimes en place.
L’ordre postcolonial bousculé en Afrique
27Sur un plan global, ces réaménagements qui remettent en cause la prépondérance des vis-à-vis traditionnels de l’Afrique comme la France et les États-Unis ne se font pas toujours sans créer des chocs. La menace perçue par les partenaires traditionnels de l’Afrique provoque des tensions persistantes. La France, par la voix entre autres de son président, a plusieurs fois manifesté son inquiétude d’être supplantée par la Chine dans un espace qu’elle considère comme son domaine d’influence. Les firmes occidentales perdent des parts de marché dans le domaine de l’infrastructure, du textile, de l’électronique face à des Chinois plus compétitifs. On évoque l’émergence d’un « consensus de Pékin » auquel adhèrent les pays africains par opposition au « consensus de Washington38 ». Certains craignent même que l’Afrique ne devienne un nouveau terrain de confrontation sino-occidental. Dans cette ambiance de rivalités et d’intrigues, de nombreuses instances de concertation sont tout de même créées entre l’Union européenne et la Chine ; entre l’Union européenne, la Chine et les États-Unis, et entre ces trois parties et l’Afrique39. Elles visent à éviter que cette nouvelle ruée vers l’Afrique ne se transforme en conflits ouverts, inquiétude qui rappelle celle prévalant à la veille de l’invasion coloniale (chapitre 3). Pour le moment, la Chine n’est pas encore une puissance militaire globale, capable de concurrencer même une puissance moyenne comme la France – et a fortiori les États-Unis – sur terre et dans les mers africaines. Mais économiquement et idéologiquement, elle séduit de plus en plus de pays africains et défie clairement la domination séculaire occidentale.
28En relations internationales, les positions des États sont rarement figées et les principes persistent difficilement lorsque les intérêts des États sont en jeu. C’est là une loi que l’on croit immuable au moins depuis Thucydide et qui s’applique aux États faibles et encore plus aux puissances. Conformément à cette lecture, la Chine actuelle doit être regardée comme un pays « comme les autres », c’est-à-dire poursuivant ses intérêts économiques et politiques en Afrique. Elle a besoin des matières premières et des marchés africains pour aider à faire tourner son économie et du soutien diplomatique des 53 pays africains pour isoler Taiwan sur la scène internationale en vue de la faire revenir dans le giron continental40. Dans le même temps, il existe une approche chinoise distincte, faite aujourd’hui d’intérêts, mais qui a toujours été aussi du domaine de l’engagement41. L’histoire des relations sino-africaines confirme cette dualité et les faits contemporains montrent qu’en dépit de l’asymétrie de pouvoir entre elle et les pays africains, la Chine est perçue comme plus accommodante et plus respectueuse des États africains. En plus, cet engouement chinois pour l’Afrique n’est pas isolé, mais semble s’inscrire dans une densification plus large des rapports afro-asiatiques42. Cette tendance, impliquant en outre la Chine, le Japon, l’Inde et la Malaisie, semble annoncer un changement dans la physionomie des échanges mondiaux. Dans ce processus, les échanges Nord-Sud qui ont été dominants jusque-là semblent céder du terrain face aux échanges Sud-Sud et à l’émergence de l’Afrique comme un acteur à part entière. La question est de savoir si on assiste à une révolution dans les relations internationales ou s’il ne s’agit là que d’un phénomène éphémère qui disparaîtra à mesure que la Chine s’affirmera comme une puissance globale.
Notes de bas de page
1 Luc Sindjoun, Sociologie des relations internationales africaines, Paris, Karthala, 2002, p. 10 et ss.
2 Idem, p. 12-19.
3 Susan E. Rice et Stewart Patrick, Index of State Weakness in the Developing World, Washington, Brookings Institution, 2008.
4 Mamoudou Gazibo et Jane Jenson, « Le facteur “international” en politique comparée », dans François Crépeau et Jean-Philippe Thérien (dir.), Penser l’international : Perspectives et contributions des sciences sociales, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2007, p. 87-113.
5 Maurice Engueleguele, « Théories et approches du développement en Afrique. Entre renouveau et crises », dans Mamoudou Gazibo et Céline Thiriot (dir.), Le politique en Afrique : État des débats et pistes de recherche, Paris, Karthala, 2009, p. 232-233.
6 John Heilbrunn, « L’Afrique et l’économie politique internationale », dans Mamoudou Gazibo et Céline Thiriot (dir.), Le politique en Afrique, ibid., p. 271.
7 John Loxley, « Imperialism and Economic Reform in Africa: What’s New about the New Partnership for Africa’s Development (NEPAD)? », Review of African Political Economy, vol. 30, n ° 95, 2003, p. 119-128.
8 François-Xavier Verschave, La Françafrique : Le plus long scandale de la République, Paris, Stock, 1998 ; Jean-François Médard, La patrimonialisation des relations franco-africaines : Échanges politiques, échanges économiques et échanges sociaux, Bordeaux, CEAN, 1994.
9 Voir, entre autres, Antoine Glaser et Stephen Smith, Ces messieurs Afrique : Le Paris-village du continent noir, Tome 1, Paris, Calmann-Lévy, 1992 ; Antoine Glaser et Stephen Smith, Ces messieurs Afrique : Des réseaux aux lobbies, Tome 2, Paris, Calman-Lévy, 1997 ; John Chipman, French Power in Africa, Oxford, Basil Blackwell, 1989.
10 Todd J. Moss, « U. S. Policy and Democratization in Africa: The Limits of Liberal Universalism », Journal of Modern African Studies, vol. 33, n ° 2, 1995; Marguerite Michaels, « Retreat from Africa », Foreign Affairs, vol. 72, n ° 1, 1993.
11 Peter Schraeder, United States Foreign Policy Toward Africa: Incrementalism, Crisis and Change, Cambridge, Cambridge University Press, 1994.
12 Antoine Glaser et Stephen Smith, l’Afrique sans Africains : le rêve Blanc du continent noir, Paris, Stock, 1994, p. 173-174.
13 Antoine Glaser et Stephen Smith, Comment la France a perdu l’Afrique, Paris, Calmann-Lévy, 2005.
14 Ce chapitre reprend certains développements déjà parus dans Mamoudou Gazibo, « Una rivoluzione nelle relazioni internazionali ? L’approcio cinese all’Africa et le sue sfidi », Afriche e Orienti, numéro 2, 2008, p. 15-23 et dans Mamoudou Gazibo, « La Chine est-elle l’amie de l’Afrique ? », Professeurs du Département de science politique (dir.), La politique internationale en questions, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2009, p. 145-153.
15 Martine Bulard, « L’ordre mondial bousculé », Manière de voir, no 85, 2006, p. 24.
16 Philip Snow, The Star Raft: China’s Encounter with Africa, Ithaca, Cornell University Press, 1988, p. 1-36.
17 Ian Taylor, China and Africa: Engagement and Compromise, Routledge, Londres, 2006.
18 Philip Snow, The Star Raft, p. 144-185.
19 Ibid.
20 Ian Taylor, China and Africa.
21 François Lafargue, « La Chine, une puissance africaine », Perspectives chinoises, no 90, 2005.
22 Harry Broadman, Africa’s Silk Road: China and India’s New Economic Frontier, Banque mondiale, Washington, 2006.
23 Chris Alden, China in Africa: Partner, Competitor or Hegemon?, Londres, Zed Books, 2006, p. 20.
24 Joshua Kurlantzick, Charm Offensive. How China’s Soft Power is Transforming the World, New Haven et Londres, Yale University Press.
25 Philip S. Golub, « Quand la Chine et l’Inde dominaient le monde », in Manière de voir, no 85, 2006.
26 Susan L. Shirk, China: Fragile Superpower. How China’s Internal Politics Could Derail Its Peaceful Rise, New York, Oxford University Press, 2007.
27 Peter Hatemi et Andrew Wedeman, « Oil and Conflict in Sino-American Relations », China Security, vol. 3, no 3, 2007, p. 99.
28 Martine Bulard, « L’ordre mondial bousculé », p. 25.
29 Alastair I. Johnston, « Is China a Status-quo Power? », International Security, vol. 27, n ° 4, 2003, p. 13.
30 David Shambaugh, « China Engages Asia », International Security, vol. 29, no 3, 2005.
31 Susan L. Shirk, China: Fragile Superpower, p. 115.
32 Serge Michel et Michel Beuret, La chinafrique : Pékin à la conquête du continent noir, Paris, Grasset, 2007, p. 196-198.
33 Li Anshan, « China and Africa: Policy and Challenges », China Security, vol. 3, no 3, 2007.
34 Andrea Goldstein et al. (dir.), (2006), L’essor de la Chine et de l’Inde : Quels enjeux pour l’Afrique ?, Paris, OCDE, 2006, p. 133.
35 Françoise Bourdarias, « Mobilités chinoises et dynamiques sociales locales au Mali », Politique africaine, n0 113, mars 2009, p. 28-54.
36 Sandrine Perrot et Dominique Malaquais, « Penser l’Afrique à l’aune des globalisations émergentes », Politique africaine, n0 113, mars 2009, p. 12.
37 Ibid.
38 Chris Alden, China in Africa, p. 93-119.
39 Daniel Bach, « The European Union and China in Africa », in K. Ampiah et S. Naidu (dir.), Crouching Tiger, Hidden Dragon? China and Africa: Engaging the World’s Next Superpower, Durban, University of Kwazulu Natal Press, 2008.
40 Jean-Claude Servant, « À la conquête des marchés africains », Manière de voir, no 85, 2006, p. 41.
41 Marc Aicardi de Saint-Paul, « La Chine et l’Afrique entre engagement et intérêt », Géopolitique africaine, no 11, 2004.
42 Jean Coussy et Jérôme Lausieg, « L’Asie en Afrique », Politique africaine, no 76, 1999, p. 5-17.
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