1 Les neuf muses et leur attribution : Calliope, la poésie épique ; Clio, l’histoire ; Érato, la poésie lyrique ; Euterpe, la musique ; Melpomène, la tragédie ; Polymnie, l’écriture et la pantomime ; Terpsichore, la danse ; Thalie, la comédie et Uranie, l’astronomie.
2 Jean Piaget (1896-1980) est l’auteur de la théorie du constructivisme selon laquelle le succès de l’apprentissage dépend essentiellement de la capacité de l’élève d’appréhender la réalité environnante grâce à la stimulation de ses interactions avec le milieu. Carl Rogers (1902-1987) est l’auteur de la théorie de la construction identitaire essentielle à l’apprentissage par l’action des relations interpersonnelles à l’école. Quant à Lev Semionovitch Vygotsky (1896-1934), il a proposé la théorie du socioconstructivisme fondée sur la prédominance du groupe davantage que sur les habiletés individuelles de l’élève pour garantir son développement intellectuel et l’efficacité de ses apprentissages.
3 Il y a un décalage entre l’ordre des modes de la théorie grecque et celui de nos théories musicales modernes qui provient de la réutilisation des dénominations grecques dans la musique grégorienne. Voir le « Deuxième dialogue » de Platon.
4 Jean-Paul DesPins (1994), « Ces instruments et ces méthodes qui agressent le développement auditif des enfants », dans Recherche en éducation musicale au Québec, no 13, École de musique de l’Université Laval, p. 106-107.
5 Sur ces instruments, voir le « Deuxième dialogue » de Platon.
6 Dans les textes grecs, seul le mot aulos existe, qu’on a pris l’habitude de traduire improprement par flûte.
7 Les dialogues sont tirés de Platon (2002), La République, dans la traduction de Georges Leroux chez Garnier-Flammarion.
8 Selon Aristoxène de Tarente (IVe siècle av. J.-C.) : « Trois choses doivent être saisies simultanément par notre oreille : 1e le son ou l’intonation ; 2e la durée ; 3e la syllabe ou la lettre. Ce sont là les trois plus petites quantités de la musique. De la succession des sons naît l’harmonique, de la succession des durées le rythme, de la succession des lettres ou des syllabes le texte poétique. » Voir Harmoniques, I, p. 8, dans Louis Laloy [1904 (1973)], Aristoxène de Tarente, disciple d’Aristote, et la musique de l’Antiquité, réimpression, Minkoff, p. 177.
9 Chez les théoriciens de l’Antiquité, harmonie a le sens de mode. Voici d’autres équivalences utiles pour décoder le système modal des Grecs : mode mixolydien (lydien mixte) = mode de si (le locrien du grégorien) ; mode lydien, mode d’ut (l’ionien du grégorien) ; mode phrygien, mode de ré (le dorien du grégorien) ; mode dorien, mode de mi (le phrygien du grégorien) ; mode hypolydien, mode de fa (le lydien du grégorien) ; mode ionien, mode de sol (le mixolydien du grégorien) ; mode locrien ou hypodorien, mode de la (l’éolien du grégorien).
10 « Les six harmonies nommées dans le texte de Platon sont divisées en trois catégories binaires. La première catégorie renferme les harmonies plaintives : la mixolydienne et la syntonolydienne [lydienne aiguë] (finales sur médiante). […] Le caractère orgiaque, voluptueux, est attribué […] à l’ionienne (hypophrygienne) et l’hypolydienne (finales sur tonique). Enfin, deux harmonies ont [une valeur morale positive] : la dorienne et la phrygienne (finales sur dominante). » F.-A. Gevaert (1965), Histoire et théorie de la musique dans l’Antiquité, t. I, 1875, Olms, p. 191-192.
11 Aristote, dans sa Politique, en parle au Livre VIII, chap. 6, 1341 a, 17 sq.
12 Le mythe grec raconte qu’Athéna inventa la flûte (en réalité l’aulós [αυλός] flûte double dotée d’une anche, plus proche d’un double hautbois), mais elle la jeta dès qu’elle s’aperçut qu’en jouer déformait son visage. Le faune Marsyas ramassa l’instrument et devint rapidement un musicien expert. Il défia alors Apollon, maître de la lyre. Le concours fut présidé par les Muses et le roi Midas. Les Muses déclarèrent Apollon vainqueur. Pour punir Marsyas d’avoir défié un dieu, l’Archer le fit écorcher, et jeta sa dépouille dans une grotte, d’où coulait une rivière qui prit le nom du satyre. Pour avoir tranché en faveur de Marsyas, le roi Midas reçut pour sa part une paire d’oreilles d’âne. Le concours entre Apollon et Marsyas symbolise la lutte entre les influences apolliniennes et dionysiaques de l’homme. Nietzsche attribue à ce conflit des représentations la naissance de la tragédie, sujet dont il fit le titre de l’un de ses ouvrages : La naissance de la tragédie.
13 Damon est un autre théoricien de la musique auquel Socrate se fie beaucoup. Il s’occupa tout particulièrement de l’ethos des rythmes et des modes. Ses théories sur l’influence morale de la musique ne furent pas sans effet sur l’esprit du jeune Platon.
14 Il faut entendre par enople un rythme de marche, succession de brèves et de longues : U – UU – UU –. Le dactyle, ainsi nommé par analogie avec les doigts de la main en partant du centre vers l’extérieur, équivaut à la succession d’une longue et de deux brèves : – UU. On qualifie d’héroïques, en prosodie, certains vers anciens comme l’hexamètre (vers de six pieds) des Grecs et des Latins et l’alexandrin (vers de douze pieds) du français classique. Dans le sens moderne, la Pavane de Thoinot Arbeau (1520-1595), « Belle qui tiens ma vie », est composée sur un poème hexamétrique.
15 Le iambe équivaut à la succession d’une brève et d’une longue (U –). Le trochée équivaut à la succession d’une longue et d’une brève (– U).
16 R. Baccou dans Platon (1966), La République, Garnier-Flammarion, note 168, p. 404.
17 « Pectis et barbitons sont des lyres de grande dimension. […] Les heptagones, trigones, sambuques sont des instruments à cordes. » (Note de J. Tricot [1995], à l’édition de La Politique d’Aristote, Vrin, p. 579.)
18 Erich Fromm (2002), Le langage oublié : introduction à la compréhension des rêves, des contes et des mythes, Payot, p. 20.
19 Jean-Jacques Rousseau (1969), « Préface de Narcisse », Œuvres complètes, vol. II, Gallimard, p. 972.
20 Les crochets [] désignent mes interventions et des passages sautés du texte d’Aristote. Les parenthèses () et leur contenu proviennent du texte d’Aristote.
21 Par le mot grave, Aristote entend sérieux. Je le précise car, sinon, il y aurait incohérence avec ce qui suit au sujet de la position médiane du dorien dans la tessiture générale des modes.