1 Une première version de cette étude a été publiée en 2002, dans Enciclopedia della musica : Il sapere musicale, vol. II, Jean-Jacques Nattiez (dir.), p. 785-803, sous le titre « Didattica della musica nel Novecento ». Une traduction française avait suivi en 2004, dans Musiques : une encyclopédie pour le XXIe siècle. Les savoirs musicaux, vol. II, Jean-Jacques Nattiez (dir.), p. 833-853. J’en ai gardé le titre, en dépit de plusieurs modifications. La maison Einaudi, détentrice des droits, a bien voulu me permettre cette réutilisation.
2 Émile Jaques-Dalcroze (1965), Le rythme, la musique et l’éducation, Foetisch, p. 52.
3 Jean-Jacques Rousseau (1980), Émile ou De l’éducation, Œuvres complètes, tome IV, Gallimard, p. 405.
4 Je parlerai plus loin dans ce texte ainsi qu’au chapitre suivant des pionniers de l’éducation musicale populaire anglaise, Sarah Glover et John Curwen. On oublie trop souvent l’action de leurs homologues français à qui je choisis de consacrer ces deux paragraphes.
5 Voir Jean-Claire Vançon, « De la polémique galliniste (1882-1883) au conflit Chevais-Gedalge (1917-1923) : l’histoire de la musique à l’école à la lumière de ses querelles pédagogiques », dans Claire Fijalkow (dir.) (2004), Maurice Chevais (1880-1943). Un grand pédagogue de la musique, L’Harmattan, p. 39-56.
6 Maurice Chevais (1931), « L’enseignement musical à l’école », dans Encyclopédie de la musique et dictionnaire du Conservatoire, 2e partie, t. VI, Albert Lavignac et Lionel de la Laurencie (dir.), Delagrave, p. 3643.
7 À propos de la géographie de cette carrure des comptines, nous nous référons à l’irremplaçable étude de l’ethnomusicologue roumain Constantin Brăiloiu (1893-1958) intitulée « La rythmique enfantine », dans Problèmes d’ethnomusicologie, 1973, Minkoff Reprint, p. 265-299.
8 Émile Jaques-Dalcroze (1981), Le rythme, la musique et l’éducation, Foetisch, p. 48.
9 Émile Jaques-Dalcroze (1981), Le rythme, la musique et l’éducation, Foetisch, p. 88.
10 À cet égard, Kodály préconise exactement le contraire : la réplique systématique de la gamme type de do majeur dans toutes les tonalités en conservant même les appellations des degrés dans le même ordre. Il s’agit d’un héritage de solmisation familier aux nations germaniques et anglo-saxonnes et à plusieurs pays d’Asie, la Chine tout particulièrement.
11 Édouard Garo offre un regroupement de « Chansons anciennes de tradition orale de France et environs » situées dans le prolongement de la philosophie kodalyenne de l’héritage culturel. Il s’agit d’une classification imaginative qui met astucieusement à profit les souples paramètres de l’ordonnancement numérique. Voir le site Internet, consulté le 10 mars 2010 : http://www.garo-ed.com/index.php.
12 Jean-Jacques Rousseau (1981), Émile ou De l’éducation, t. IV, p. 406.
13 Les utilisateurs anglais de la solmisation, depuis la réforme de Curwen, entonnent par ti la sensible du mode majeur pour éviter de confondre dans la notation monogrammée (notation abrégée) le « s » de sol et celui de si. On verra dans le chapitre suivant que déjà les réformateurs allemands des XVIIe et XVIIIe siècles, pour rendre cohérente la chromatisation générale des syllabes, réservaient l’appellation si à sol dièse et proposaient diverses solutions pour renommer le septième degré du mode majeur.
14 Jean-Paul DesPins (1986), Le cerveau et la musique, Christian Bourgois, p. 99. Il faut souligner que ces problèmes sont spécifiques de la langue française. L’italien, l’espagnol et les langues anglo-saxonnes échappent à ces illogismes par l’énoncé des proportions arithmétiques (entier, semi, quart, huitième, seizième) seules ou combinées avec les unités de prolation de la théorie musicale médiévale (brève, semi-brève, minime, semi-minime).
15 Maurice Martenot (1981), Principes fondamentaux de formation musicale et leur application, 6e éd., Magnard, p. 30 et sq.
16 Maurice Martenot et Christine Saïto (1977 et 2004) ont écrit : Se relaxer… Pourquoi ? Comment ?, Albin Michel, ainsi que La relaxation active ou kinésophie : le corps, expression de l’être : forme particulière de relaxation, Le Courrier du livre.
17 Maurice Martenot (1981), Principes fondamentaux de formation musicale et leur application, 6e éd., Magnard, p. 33.
18 J’ai amorcé ailleurs l’étude d’un cas de transmission des archétypes musicaux dans la tradition orale d’Haïti : voir Claude Dauphin (1980), « Le conte-chanté comme lieu d’accumulation d’un savoir musical », dans The Yearbook of the International Folk Music Council, Unesco, vol. 12, p. 77-83. Il est permis d’extrapoler une pédagogisation de ces archétypes musicaux inhérents à certaines coutumes populaires en vue de développer une éducation musicale appropriée aux classes multiethniques en milieu cosmopolite.
19 Le mot italien ripieno signifie remplissage. Il désigne en musique les sousensembles, le concertino, dans le concerto grosso baroque.
20 Dans leur jargon, les adeptes de la méthode Orff parlent métaphoriquement de « vitamines rythmiques » pour désigner cet éveil rythmique préparatoire.
21 Instrument à cordes pincées très populaire au Japon.
22 Renald Legendre (2005), Dictionnaire actuel de l’éducation, Guérin, p. 878.
23 Voir François Delalande (1984), La musique est un jeu d’enfant (1993), Le condotte musicali /Les conduites musicales ; avec Bernadette Céleste et Élisabeth Dumaurier (1982), L’enfant du sonore au musical.
24 F. Delalande, E. Gayou, V. Radkiewick, J. Remus et C. Renard (1976), « Pédagogie musicale d’éveil », dans Cahiers recherche/musique INA/GRM, INA.
25 Guy Maneveau (1977), Musique et éducation : essai d’analyse phénoménologique de la musique et des fondements de sa pédagogie, Edisud, p. 184-185.
26 Jean Piaget [1969 (2002)], « Les méthodes nouvelles. Leurs bases pédagogiques » dans Psychologie et pédagogie, Denoël/Gonthier, p. 185-245.
27 Ibid., p. 221.
28 Howard Gardner (1997), Les formes de l’intelligence, Odile Jacob, p. 387.
29 Marcel Landowski (1979), Batailles pour la Musique, Seuil, p. 60-61 ; je souligne. Dans son indispensable ouvrage sur L’enseignement de la musique en France, 529-1972 (2001), Fuzeau, p. 211, Philippe Lescat choisit ce « jugement » exaltant de Landowski pour conclure, lui aussi, sa présentation des méthodes actives. Je n’en ai pas trouvé de meilleur.