1 Laberge, Albert, « La malade », Anthologie d’Albert Laberge, préface de Gérard Bessette, Montréal, Le Cercle du livre de France, 1962, p. 31-38.
2 « Les noces d’or », Anthologie d’Albert Laberge, op. cit., p. 39-50.
3 Hartog, François, Régimes d’historicité. Présentisme et expériences du temps, Paris, Seuil, coll. « La librairie du XXIe siècle », 2003.
4 Viart, Dominique, et Bruno Vercier, avec la collaboration de Franck Evrard, La littérature française au présent. Héritage, modernité, mutations, Paris, Bordas, 2e édition, 2008, p. 79-101 ; et Demanze, Laurent, Encres orphelines. Pierre Bergounioux, Gérard Macé, Pierre Michon, Paris, José Corti, coll. « Les essais », 2008, en particulier les pages 30 à 38.
5 Nora, Pierre (dir.), « Préface », Les lieux de mémoire, t. 1 : La Répu blique, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque illustrée des histoires », 1984, p. 17.
6 Ibid., p. 30-31.
7 Sur la littérature contemporaine, notamment Gaétan Soucy et Jean-François Beauchemin, voir Snauwaert, Maïté, « Fils du conte et de la fiction de soi : le roman de filiation québécois contemporain », @nalyses [En ligne], Dossiers, Filiations intellectuelles, mis à jour le : 28/09/2007, URL : http://www.revue-analyses.org/index.php?id=793 ; sur le rapport malaisé à l’héritage dans les classiques de la Révolution tranquille, voir l’ouvrage de Martine-Emmanuelle Lapointe, Emblèmes d’une littérature. « Le libraire », « Prochain épisode » et « L’avalée des avalés », Montréal, Fides, coll. « Nouvelles études québécoises », 2008, en particulier les pages 218 à 224, consacrées au roman épistémologique de Catherine Mavrikakis sur l’ensemble de ces questions, Ça va aller, sur lequel je reviendrai plus loin. Je signale également que la réflexion qui suit constitue le développement d’une esquisse parue dans « La parole souveraine », introduction au Paradoxe de l’écrivain. Entretien avec Hervé Bouchard (Saguenay, La Peuplade, 2008), en particulier les pages 51 à 63.
8 Dumont, Fernand, « Le projet d’une histoire québécoise », Le sort de la culture. Œuvres complètes, t. II : Philosophie et sciences de la culture II, Québec, Presses de l’Université Laval, 2008, p. 571. Voir, sur cette notion de « mémoire d’intention », Goyette, Julien, « De la difficulté d’hériter en histoire », @nalyses [En ligne], Dossiers, Filiations intellectuelles, mis à jour le : 28/09/2007, URL : http://www.revue-analyses.org/index.php?id=796.
9 Ibid., p. 567.
10 Morency, Jean, « Américanité et anthropophagie culturelle dans Monsieur Melville », Tangence, no 41, 1993, p. 54-68.
11 Sur l’histoire et les modalités littéraires de ce fantasme, voir Bernier, Frédérique, La voix et l’os. Imaginaire de l’ascèse chez Saint-Denys Garneau et Samuel Beckett, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, coll. « Espace littéraire », 2010, en particulier les pages 90 à 95.
12 Voir, de Réjean Ducharme, L’avalée des avalés, Paris, Gallimard, [1966] 1967, p. 21 : « Au fond, personne n’a de mère. Au fond, je suis ma propre enfant » ; et du même, L’océantume, Paris, Gallimard, 1968, p. 22 : « […] j’aime croire que je me suis mise au monde, qu’en ce qui me concerne je ne suis la chose de personne que de moi. »
13 Nepveu, Pierre, L’écologie du réel, Montréal, Boréal, coll. « Compact », 1999, p. 14. En italique dans le texte.
14 Aquin, Hubert, L’invention de la mort, Montréal, Leméac, 1991, p. 13. Désormais IM suivi du folio.
15 La mort est tout aussi bien une renaissance, suivant le modèle messianique emprunté à « [s]on frère le Nazaréen » : « Je voudrais effacer tout cela, et commencer ma vie à neuf, renaître quelque part près de la mer Morte, vivre sous soleil, parler avec des amis, être juif, guérir les aveugles, agir » (p. 137).
16 Ferron, Jacques, Le Saint-Élias, Montréal, Typo, [1972] 1993, p. 99. L’énoncé est également repris, avec des variantes mineures, aux pages 54 et 149. Désormais SE suivi du folio. Pour une lecture du roman à partir de cette figure paradoxale, voir mon article, « La voix du Fils. Le catholicisme au service d’une historicité de la langue dans Le Saint-Élias de Jacques Ferron », Globe. Revue internationale d’études québécoises, vol. 10, no 1, 2007, p. 147-170.
17 L’Hérault, Pierre, « Le Saint-Élias : sauver l’enfant », dans Ginette Michaud et Patrick Poirier (dir.) L’autre Ferron, Montréal, Fides-CETUQ, coll. « Nouvelles études québécoises », 1995, p. 89-116.
18 Voir Laflèche, Louis-François, Quelques considérations sur les rapports de la société civile avec la religion et la famille, Montréal, Eusèbe Sénécal, 1866, où il définit la « patrie » à partir du modèle naturel de la famille.
19 « J’écris et je refais la réalité de mon pays à mon gré […] On écrit seul comme un roi » (SE, 150).
20 Voir Viart, Dominique, « Le silence des pères au principe du “récit de filiation” », Études françaises, vol. 45, no 3, 2009, p. 96 : « Cette forme littéraire a pour originalité de substituer au récit plus ou moins chronologique de soi qu’autofiction et autobiographie ont en partage, une enquête sur l’ascendance du sujet […] Père, mère, aïeux plus éloignés, y sont les objets d’une recherche dont sans doute l’un des enjeux ultimes est une meilleure connaissance du narrateur de lui-même à travers ce(ux) dont il hérite. » Italiques dans le texte.
21 Voir Dumont, Fernand, L’avenir de la mémoire, Œuvres complètes, t. II, op. cit., p. 598 : « Se souvenir est un métier. On aura beau vulgariser les recherches dans des essais ou des romans, ces retombées ne seront que consommation de loisir pour un public restreint, alors que le peuple faisait autrefois de la tradition le rouage essentiel de sa vie quotidienne. D’une certaine façon, le passage de la tradition à la connaissance historique s’est soldé par une dépossession. »
22 Ibid., p. 606.
23 Voir en particulier la conclusion intitulée « Transition », p. 325 et suiv.
24 Nardout-Lafarge, Élisabeth, « Le personnage Réjean Ducharme dans trois romans contemporains », Voix et Images, vol. XXX, no 2, hiver 2005, p. 51-66.
25 Mavrikakis, Catherine, Ça va aller, Montréal, Leméac, 2002, p. 76 : « Il faut voir ce qui s’écrit au Québec… Il n’y a que Laflamme [avatar de Ducharme] qui sache encore la maltraiter, la langue. Et pourtant, ce n’est pas mon genre d’en dire du bien de celui-là. » Désormais CVA suivi du folio.
26 Lapointe, Martine-Emmanuelle, Emblèmes d’une littérature, op. cit., p. 221 : « [L]a postérité littéraire d’Hubert Aquin s’avère à la fois problématique et paradoxale. Problématique, car elle se fonde dans la négativité et suppose que la transmission des héritages soit rompue, annulée. Paradoxale, car l’obsession de la fin et de la mort constitue justement le legs, l’ultime témoignage laissant des traces dans les œuvres d’autrui. »
27 Agamben, Giorgio, Qu’est-ce qu’un dispositif ? Paris, Rivages, 2007, p. 78. Ce petit texte reprend et prolonge une notion qui appartient d’abord à Michel Foucault.
28 Voir aussi CVA, p. 47 : « Comment faire le deuil de ce qui n’a pas été ? »
29 Bergounioux, Pierre, La puissance du souvenir dans l’écriture, Nantes, Éditions Pleins Feux, 2000, p. 39-40.
30 Kafka, Franz, « Lettre au père », Préparatifs de noce à la campagne, Paris, Gallimard, coll. « Tel », 2001, p. 238. Voir également p. 240 pour un résumé synthétique de la métamorphose du rapport à la tradition qui s’effectue au gré de l’urbanisation et qui pourrait s’appliquer tout aussi bien à ce qui a été vécu suite à la sécularisation accélérée de la société québécoise : « Tu avais effectivement rapporté un peu de judaïsme de cette sorte de ghetto rural dont tu étais issu ; c’était bien peu et ce peu a encore diminué sous l’influence de la ville et de l’armée, mais quoi qu’il en soit, tes impressions et tes souvenirs de jeunesse étaient tout juste suffisants pour te permettre une espèce de vie juive […] mais vis-à-vis de l’enfant, c’était trop peu pour être transmis, ton judaïsme s’épuisait complètement tandis que tu le remettais entre mes mains. »
31 Mavrikakis, Catherine, Le ciel de Bay City, Montréal, Héliotrope, 2008, p. 119. Désormais CBC suivi du folio.
32 Pour une analyse du roman à partir de cette question du traumatisme, voir la thèse de maîtrise de Leigh Ellen Weber, « Écrire le traumatisme : pour une étude de l’incompréhensible chez Soucy, Duras, Mavrikakis et Perec », Queen’s University, 2010.
33 Voir en particulier le compte rendu de Martine-Emmanuelle Lapointe, « Sous le ciel », Voix et Images, vol. XXXIV, no 2, hiver 2009, p. 147.
34 Turcot, François, Cette maison n’est pas la mienne, Saint-Fulgence, La Peuplade, 2009, p. 19. Désormais CM suivi du folio.
35 Voir en particulier la dédicace « À Enid, McBeth, Robertson et à la maison toujours […] ». Turcot souligne.
36 Bouchard, Hervé, Parents et amis sont invités à y assister. Drame en quatre tableaux avec six récits au centre, Montréal, Le Quartanier, 2006, p. 177. Désormais PA suivi du folio.
37 De Certeau, Michel, L’écriture de l’histoire, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque des histoires », 1975, p. 118.