Avoir l’histoire à dos. Réception et legs problématiques de Pieds nus dans l’aube

1Les considérations sur la transmission et les héritages de la littérature québécoise à partir de l’histoire littéraire gravitent souvent autour de grandes bornes historiques, d’œuvres phares, d’auteurs charismatiques qui jalonnent le récit connu, accepté et dont il convient de temps à autre d’interroger les tenants et aboutissants, c’est-à-dire la cohérence et le pouvoir de cohésion du corpus consacré. Aussi apparaît-il essentiel de réfléchir aux modes de cristallisation des repères et des figures représentatives à partir de la situation dans l’histoire littéraire des œuvres qui ne parviennent pas à intégrer le canon établi à cause des connotations ou des associations fâcheuses dont elles n’arrivent pas à se défaire. Autrement dit, quel sort réserver, quelle fonction attribuer, au sein du grand récit de la littérature québécoise, aux œuvres qu’on estime ne pas correspondre aux événements de l’histoire ? Comment considérer une œuvre qui, bien qu’elle réponde aux critères de lég