1 Ce travail a été rendu possible grâce à la contribution d’assistants de recherche, d’étudiants ayant participé aux séminaires tenus tout au long du projet, d’étudiants préparant leur mémoire ou leur thèse sous ma direction et de stagiaires postdoctoraux. Je les remercie tous, et plus spécialement Paul Choinière, Jean-Philippe Rioux et Renaud Piché-Vernet.
2 Iser, Wolfgang, L’acte de lecture. Théorie de l’effet esthétique, Bruxelles, Mardaga, 1985 [1976] ; Jauss, Hans Robert, Pour une esthétique de la réception, Paris, Gallimard, coll. « Tel », 1978 [1972-1975].
3 Chevrel insiste sur le fait que la réception n’est accessible que par le biais de ses traces, ce qui expliquerait le fait que les études de réception sont le plus souvent menées sur des corpus de textes critiques. Chevrel, Yves, « Champ des études comparatives de réception. État des recherche », Œuvres et critiques. Méthodologie des études de réception : perspectives comparatistes, vol. XI, no 2, 1986, p. 147-148.
4 En effet, on le verra, plusieurs des textes critiques semblent témoigner d’une non-lecture des textes, soit qu’il s’agisse d’une lecture non réalisée ou manifestement incomplète, selon le sens que Pierre Bayard donne au concept de non-lecture (Comment parler des livres que l’on n’a pas lus, Paris, Éditions de Minuit, 2007), soit qu’il renvoie à un rabattement des interprétations antérieures sur le texte, de sorte que le sens de ce dernier ne se trouve pas mis en jeu par la lecture. C’est le sens que j’ai développé depuis 2001. Voir « Trouver sa voix ».
5 La segmentation des bibliographies selon des rubriques, livres, revues, journaux, contribue à déchronologiser la réception et à la hiérarchiser autour des livres.
6 Giguère, Richard, « La réception critique de l’Hexagone dans les revues », Réception critique des textes littéraires québécois, Cahiers d’études littéraires et culturelles, no 7, 1982.
7 Chartier, Daniel, L’émergence des classiques. La réception de la littérature québécoise des années 1930, Montréal, Fides, coll. « Nouvelles études québécoises », Montréal, 2000.
8 Les références complètes aux éditions mentionnées et aux textes de réception sont données dans la bibliographie figurant à la fin du chapitre.
9 Il est inhabituel de trouver autre chose que des romans-feuilletons dans le rez-de-chaussée du Canadien de cette époque. Une suite est annoncée mais nous ne l’avons pas retrouvée. J’ignore qui est Mercutio.
10 Douze critiques sont parues dans Les Mélanges religieux sous le titre « Album littéraire et musical de la Minerve », entre le 15 juin 1849 et le 12 août 1851. Les livraisons du roman ont lieu dans l’« Album littéraire et musical de la Minerve » entre le janvier 1849 et juin 1851.
11 Placide Lépine est le pseudonyme de Henri-Raymond Casgrain et de Xavier Marmette. Cependant, dans Antoine-Gérin Lajoie d’après ses Mémoires, que Casgrain publie sous son seul nom, il revendique la paternité de ce texte et l’utilise comme récit enchâssant les extraits des mémoires de Gérin-Lajoie. Je considérerai donc que ce texte est de lui.
12 Ce jugement sera repris par Henry J. Morgan en 1867. La lecture du côté anglophone n’a pas été analysée, mais elle semble toute contenue dans ce jugement, si l’on se fie aux extraits reproduits dans les manuels.
13 L’avant-propos de la première édition débute par ceci : « Jeunes et belles citadines qui ne rêvez que mode, bals et conquêtes amoureuses […] cette histoire n’est pas pour vous. […] Ce n’est pas un roman que j’écris » (p. 65-66). Elle a été abondamment glosée.
14 Cette omission n’est pas surprenante. Dans son Mouvement littéraire en Canada de 1866, Casgrain n’avait mentionné le nom de Lajoie qu’à propos des « chansonniers canadiens ».
15 Il s’appuie alors sur le jugement déjà cité d’Hector Fabre.
16 Casgrain écrit : « [C]’est plus qu’un bon livre, c’est une bonne action » et Lareau : « [L]e livre a un but noble, c’est une bonne action ». Ce qui est différent, le but de l’œuvre ne prenant pas le pas sur l’œuvre elle-même chez Lareau.
17 LaRue commence même son texte (1881) par : « [T]el est le titre d’un nouvel ouvrage que vient de publier monsieur A. Gérin-Lajoie, d’Ottawa. Ce volume est le complément de Jean Rivard, le défricheur que le même écrivain a publié dans le Foyer canadien en 1864 et qu’il a reproduit sous forme de brochure. » Il n’y est donc pas question de la parution antérieure.
18 [Anonyme], « Bibliographies : Jean Rivard, économiste », La Minerve, 10 juin 1876, p. 2 ; [Anonyme], « Notre table », L’Opinion publique, vol. VII, 22 juin 1876, p. 296 ; [Anonyme], « Bibliographie. Jean Rivard, économiste », Le Constitutionnel, 28 juin 1876, p. 2.
19 L’auteur pourrait être Hector Fabre, propriétaire de L’Événement.
20 Charles-Marie Ducharme fait paraître un texte dans La Revue canadienne en 1886. Il raconte certaines anecdotes de la vie de Gérin-Lajoie et fait de longues citations du roman. Il souligne l’importance de la colonisation. Il appelle à la publication d’une biographie. Celle de Casgrain est pourtant antérieure : 1885, dans les Œuvres complètes de Casgrain.
21 Beaudet, Marie-Andrée, Langue et littérature au Québec 1895-1914, Montréal, l’Hexagone, 1991, p. 96-97.
22 Vendues sous forme de séries par l’Almanach du peuple de Beauchemin, ces images connaissent une diffusion exceptionnelle. Voir Karel, David, Edmond-Joseph Massicotte, illustrateur, Québec, Presses de l’Université Laval, 2005.
23 Rappelons que des romans inspirés de Maria Chapdelaine de Louis Hémon ont également été publiés à des fins de propagande pour la colonisation.
24 Major, Robert, Jean Rivard ou l’art de réussir. Idéologies et utopie dans l’œuvre d’Antoine Gérin-Lajoie, Sainte-Foy, Presses de l’Université Laval, 1991, p. 140-141.
25 Il s’agit d’une collection illustrée qui compte aussi L’appel de la race et Au Cap Blomidon.
26 Son sens est désormais transparent et univoque, comme l’indique la notice qui précède l’édition de 1935 chez Beauchemin : « Le but de l’auteur était […] Afin de rendre la lecture moins aride, l’auteur a cru devoir […] L’intention de l’auteur toutefois n’a jamais été de faire un roman ». L’édition est modifiée « en vue de rendre l’ouvrage plus acceptable à la classe de lecteurs auxquels elle s’adresse » (p. 12).
27 Verrette, René, Les idéologies du développement régional en Mauricie, 1850-1950, Sainte-Foy, Presses de l’Université Laval, 1999.
28 Ronfard, Jean-Pierre, « Contre le théâtre pour », Cahiers de théâtre Jeu, no 12, 1979, p. 248-253.
29 De Certeau, Michel, « La beauté du mort », La culture au pluriel, Paris, Union générale d’éditions, coll. « 10/18 », 1974, p. 55-[94].
30 Sources : Le Devoir, 18 août 1951, La Semaine à Radio-Canada, 19 août, 1951. Je n’ai pu compléter la recherche pour d’éventuelles diffusions antérieures à la radio. Mais celles-ci sont probables.
31 Je dois beaucoup à son patient et minutieux travail bibliographique et à ses choix archivistiques.
32 « Présence de la littérature nationale dans l’enseignement primaire », dans Martin Doré et Doris Jakubec (dir.), Deux littératures en dialogue. Du Québec et de la Suisse romande, Québec, Presses de l’Université Laval, p. 245-258.
33 Irena Trujic, « Les influences de la littérature classique dans la production romanesque québécoise entre 1860 et 1870 », Département des littératures de langue française, Université de Montréal, 2004.