1 Sur la raison pour laquelle les philosophes japonais de cette époque choisirent principalement l’Allemagne, voir Yusa Michiko, « Philosophy and Inflation. Miki Kiyoshi in Weimar Germany, 1922-1924 » : Monumenta Nipponica 53 (1998, no 1) 45-71. L’introduction initiale de la philosophie de l’Occident au Japon depuis la Restauration de Meiji (1868) concerna celle de l’Angleterre, des États-Unis et de la France. Mais à partir de la fin de 1880 environ, Inoue Tetsujirō , professeur de philosophie à l’Université impériale de Tōkyō, orienta le milieu académique vers la philosophie allemande. Dans ce contexte, on recommanda aux étudiants et aux chercheurs de se rendre en Allemagne. Sur la tendance des pensées en Allemagne de cette période, voir aussi ibid., p. 60-63.
2 Iki peut être employé à la fois comme substantif et comme adjectif. Lorsque ce mot qualifie un nom, il prend la forme iki-na.
3 À la différence de cette culture d’Edo, celle de Genroku, développée à Kyōto et à Osaka lors de la période précédente, représentait l’esthétique incarnant la prospérité.
4 Voir Fujita Masakatu, « “Iki” no kōzō saikō » (Reconsidération sur La structure de l’iki), dans Kuki Shūzō no sekai (Le Monde de Kuki Shūzō), Kyōto, Minerva shobō, 2002, 117-138.
5 Les écrits allemands que Kuki a laissés sont moins nombreux que les écrits en français et se limitent au domaine philosophique.
6 Les articles « La notion du temps et la reprise sur le temps en Orient » et « L’expression de l’infini dans l’art japonais » ont été publiés la même année sous la forme d’un livre : Propos sur le temps, par les Éditions Philippe Renouard. Voir Kuki Shūzō, Kuki Shūzō zenshū daiikkan (KSZ, Œuvres complètes de Kuki Shūzō, 1), Tōkyō, Iwanami shoten, 1981, p. 263-296 et 464-466.
7 Sur la relation entre Kuki et Bergson, voir Iwata Fumiaki, « Kuki to furansu tetsugaku » (Kuki et la philosophie française) dans Kuki Shūzō no sekai (Le Monde de Kuki Shūzō), Kyōto, Minerva shobō, 2002, p. 171-194 ; voir aussi Kioka Nobuo, « Kuki Shūzō to Berukuson — deai no igi » (La signification de la rencontre. Kuki Shūzō et Bergson) dans Jinbungaku ronshū (Recueil d’articles en sciences humaines) 14, ōsaka furitsudaigaku jinbungakkai, 1996, p. 118-137.
8 « Bergson au Japon », dans KSZ 1, 258.
9 KSZ 1, 257. Une phrase de Bergson est citée entre guillemets, mais sans que Kuki ne précise sa référence.
10 Ce cahier est conservé à la bibliothèque Kuki de l’Université Kōnan (Kōbe). Voir la reproduction du cahier faite par Stephen Light : Shūzō Kuki and Jean-Paul Sartre. Influence and Counter-Influence in the Early History of Existential Phenomenology, Southern Illinois University Press, 1987, p. 101-141.
11 Naitō Toshihito, « Kuki to Sarutoru » (Kuki et Sartre) dans Kuki Shūzō zenshū Geppō 12, Tōkyō, Iwanami shoten, 1991, p. 7-9.
12 KSZ 1, 221-232.
13 Light, op. cit., p. 3-31, et Iwata, op. cit., p. 176-179.
14 Voir Kioka, op. cit., p. 120, et Sakabe Megumi, « Kuki Shūzō no miryoku » (Le charme de Kuki shūzō), dans Kuki Shūzō no sekai (Le monde de Kuki Shūzō), Kyōto, Minerva shobō, 2002. Ces deux auteurs emploient cette expression pour souligner l’éveil du talent poétique de Kuki à Paris.
15 (5) .
16 (52) .
17 (56) .
18 (59) .
19 Voir Tada Michitarō, « Kaisetsu » (Explication), dans Kuki Shūzō, Iki no kōzō, Tōkyō, Iwanami bunko, p. 197-211 ; Tada Michitarō et Yasuda Takeshi, « Iki » no kōzō o yomu (La lecture de La structure de l’iki), Tōkyō, Asahi sensho, 1986 ; Sakabe Megumi, Fuzai no uta (Chansons de l’absence), Tōkyō, TBS buritanika, 1990.
20 (144) . Les numéros de poèmes suivent ceux des originaux dans KSZ 1 : 5, p. 174 ; 52, p. 179 ; 56, 59, p. 180 et 144, p. 192. Pour les traductions anglaises, voir Michael F. Marra (éd.), Kuki Shūzō. A Philosopher’s Poetry and Poetics, Honolulu, University of Hawaii Press, 2004, 357 p. ; p. 67, 76-78 et 95.
21 KSZ 5. Marra propose sa traduction de cet essai. Voir op. cit., p. 239.
22 Ibid. Voir également p. 255.
23 Sakabe, Fuzai no uta, p. 17.
24 Il existe deux traductions françaises de cette version : Kuki Shūzō, Structure de l’iki, Tōkyō, Maison Franco-Japonaise, 1984, 88 p. (trad. Maeno Toshikuni) ; Kuki Shūzō, La structure de l’iki, Paris, PUF, 2004 (trad. Camille Loivier).
25 Nous nous rangeons à l’opinion de Fujita Masakatsu, selon qui la différence entre ces deux versions porte sur celle de la méthodologie philosophique. Kuki adapte l’herméneutique à Iki no Kōzō, mais la question méthodologique n’est pas rigoureuse dans Iki no honshitsu. Voir Fujita, op. cit.
26 Kuki Shūzō, Iki no kōzō, p. 11-2 (traduction de Loivier, p. 19-20). Désormais, pour citer cet ouvrage, nous nous appuierons aussi sur la traduction de Camille Loivier.
27 Ibid., p. 12. C’est nous qui traduisons ces citations.
28 Ibid., p. 19.
29 Ibid., p. 21-22. Voir aussi la traduction de Loivier, p. 30.
30 Ibid., p. 24. Traduction de Loivier, p. 32.
31 Ibid., p. 25. Traduction de Loivier, p. 34.
32 Ibid.
33 Ibid., p. 25. Traduction de Loivier, p. 34.
34 Ibid., p. 28. Traduction de Loivier, p. 39.
35 Ibid., p. 28 et 95.
36 Ibid., p. 95. Traduction de Loivier, p. 116.
37 Pour ce qui concerne la liberté, Kuki l’a découverte au sein de la culture traditionnelle du Japon, sans doute sous l’inspiration de Bergson. Sakabe Megumi interprète la liberté bergsonienne ainsi : elle consiste à vivre dans le courant de la durée interne, qui est non seulement celle d’un individu, mais aussi celle de la culture à laquelle cet individu appartient. Selon Sakabe, la réception de la liberté interne bergsonienne a permis à Kuki de mettre en lumière la liberté, dissimulée dans la culture traditionnelle du Japon. Ainsi, l’influence de Bergson sur la création de l’essai philosophique portant sur l’iki peut être mieux constatée. Nous remercions M. Sakabe de nous avoir révélé ce point.
38 (87) (KSZ 1, 185).