1 Watsuji Tetsurō, Fūdo. Ningengaguteki kōsatsu (, Milieux. Étude humanologique), Tōkyō, Iwanami shoten, 1935. La pagination ci-dessous réfère à l’édition de 1979 dans la collection Iwanami bunko.
2 Voir à ce sujet mon article « The Japanese thought of milieu (fūdo). From peculiarism to the quest of the paradigm », dans Josef Kreiner et Hans Dieter Oelschlager (dir.) Japanese Culture and Society. Models of Interpretation, Munich, Iudicium Verlag, 1996, p. 61-79.
3 Pour suivre les développements de cette controverse, déclenchée sur internet en juillet 2005, voir www.froginawell.net/japan, ou faire « watsuji tetsuro fudo » sur google.
4 Watsuji Tetsurō, Climate. A Philosophical Study (1960), titre devenu en 1988 Climate and Culture. A Philosophical Study, New York, Londres, Westport (Connecticut), Greenwood press.
5 Watsuji Tetsurō, Fudo. Der Zusammenhang zwischen Klima und Kultur, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1992 (trad. Dora Fischer-Barnicol et Okochi Ryōgi).
6 Soit dans le texte original : .
7 Un bon exemple de ces errements à propos des montagnes d’Aden. Ne voyant pas que Watsuji utilise le terme seizan (, montagnes bleutées, i.e. boisées) dans un sens ontologique, d’où l’expression seizanteki ningen (, « humain bleu-montain », i.e. dont l’être est inséparable de telles montagnes), Bownas prend au pied de la lettre le proverbe par lequel Watsuji introduit rhétoriquement le terme seizan, ce qui le mène à traduire ladite expression par « brave man ». Du coup devient absurde, comme au jeu surréaliste des petits papiers, tout le développement que Watsuji consacre aux montagnes d’Aden en tant que celles-ci s’opposent ontologiquement aux montagnes bleutées de son pays.
8 Pour plus de commentaires sur ce point, voir mon Le sauvage et l’artifice. Les Japonais devant la nature, Paris, Gallimard, 1997 (1986).
9 Éric Dardel (1899-1967), L’homme et la terre. Nature de la réalité géographique, Paris, CTHS, 1990.
10 Historicité ou plus exactement, dans le contexte heideggérien, historialité. Watsuji ne fait pas la différence entre les deux termes et parle tout uniment d’historicité (, rekishisei).
11 En effet, « milieu » est souvent utilisé comme synonyme d’« environnement », ce que Watsuji écarte d’emblée. Du point de vue de la médiance, je le définis comme suit : la relation éco-techno-symbolique d’une société à son environnement. L’ensemble des milieux humains forme l’écoumène, relation éco-techno-symbolique de l’humanité à l’étendue terrestre. Voir mon livre Écoumène. Introduction à l’étude des milieux humains, Paris, Belin, 2000.
12 Avant la conquête musulmane, s’entend.
13 Comme je l’ai argumenté dans « Identification of the self in relation to the environment », dans Nancy Rosenberger (dir.) Japanese Sense of Self, Cambridge, Cambridge University Press, 1992, p. 93-104.
14 Par distinction avec celui que revendiqua l’école de Kyōto, et qui selon moi ne fut que l’inversion du paradigme moderne. J’ai argumenté cette position dans Écoumène, ainsi, plus particulièrement, que dans « La logique du lieu dépasse-t-elle la modernité ? » et « Du prédicat sans base. Entre mundus et baburu, la modernité », dans Livia Monnet (dir.), Approches critiques de la pensée japonaise du XXe siècle, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2002, p. 41-52 et p. 53-62.
15 Watsuji lui-même ne parle pas de moitiés, mais seulement d’une « structure duelle » (, nijū kōzō) de l’être. J’emploie la métaphore de la « moitié » par cohérence avec médiance, qui dérive du latin medietas (moitié).
16 Maurice Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, Paris, Gallimard, 1945.
17 André Leroi-Gourhan, Le geste et la parole, Paris, Albin Michel, 2 vol., 1964.
18 Je ne peux ici détailler davantage les développements ultérieurs de la théorie de la médiance et les nombreuses références qui la corroborent aujourd’hui. On pourra, sur ces questions, se reporter à Écoumène.
19 Les rites funéraires, déjà communs chez l’Homme de Neandertal, sont la trace archéologique de cette conviction.
20 Je laisse de côté les matérialismes épais, qui écrasent la question de l’être au lieu d’y chercher une réponse.