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La pensée de l’unification

p. 109-123


Extrait

1Le topos philosophique des rapports de l’Un et du Multiple « hante » la philosophie occidentale depuis son aurore grecque. Et pourtant, c’est à un philosophe japonais du siècle dernier qu’il reviendra de prendre spécifiquement pour thème la notion d’unification et de la questionner radicalement1.

2Dans son premier ouvrage, la Recherche sur le bien2, Nishida Kitarō (1870-1945) ne cesse d’invoquer la notion d’unification, rendue en japonais chez lui, en allemand et en anglais chez les auteurs qu’il cite, par un riche champ lexical et conceptuel. La notion directrice d’« expérience pure » (Image, junsui keiken) désigne sans doute un geste d’unification à la « réalité » (Image, jitsuzai), qui permet à la « conscience » (Image, ishiki) de se libérer de son « opposition » (Image, tairitsu) fallacieuse au monde, afin de regagner en lui sa sève opérante, de devenir elle-même le devenir même, en « oubliant » (Image, wasureru) la forme atrophiée qu’elle prend dans le « moi » (Image, jiga, ware, watashi). Pourtant, il

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