1 Cet article reprend la problématique générale de notre thèse de doctorat : Nishida Kitarō, une philosophie de l’unification, École Pratique des Hautes Études, 4e Section, soutenue le 26/11/2005. Une version remaniée de cette thèse est en préparation pour une publication aux éditions Droz, Genève.
2 Nishida Kitarō, Zen no kenkyū (, Recherche sur le bien), dans Nishida kitarō zenshū (, Œuvres complètes de Nishida Kitarō) (abrégé en NKZ), Tōkyō, Iwanami, 1987, 19 tomes, NKZ 1, 3-196. Traduction française partielle de Oshima Hitoshi : Essai sur le bien, chapitre I et II, Paris, Osiris, 1997, 95 p. Traduction anglaise par Abe Masao et Christopher Ives : An Inquiry into the Good, New Haven and London, Yale University Press, 1990, 184 p. (citée dans cet article). Dans nos références, nous donnons toujours la pagination de la traduction considérée, puis celle de l’original dans les NKZ.
3 Cette histoire est exposée dans l’article de Fujita Masakatsu , « Nihon niokeru kenkyūshi no gaikan to genjō » (, État actuel et vue d’ensemble de l’histoire des recherches au Japon), dans Kayano Yoshi et Ohashi Ryōsuke (éd.), Nishida tetsugaku — Shinshiryō to kenkyū heno tebiki (, La philosophie de Nishida — Guide des nouveaux matériaux et études), Kyōto, Minerva, 1987, p. 110-144.
4 Georg Wilhelm Friedrich Hegel, Phénoménologie de l’esprit, Paris, Aubier, 1939, tome I, préface, II, p. 28 (trad. Jean Hyppolite). Édition allemande : Phänomenologie des Geistes, Hamburg, Meiner, 1988, p. 25.
5 Martin Heidegger, Être et Temps, Paris, Nrf Gallimard, 1986, § 1, p. 27 (trad. François Vezin). Édition allemande : Sein und Zeit, Tübingen, Niemeyer Verlag, 1993, p. 4.
6 Ibid., § 65, p. 386/326.
7 Se référer à Gerald Gazdar, Erwan Klein, Geoffrey Pullum et Ivan Sag, Generalized Phrase Structure Grammar, Oxford, Basil Blackwell, 1985, p. 26-27, 39-40. Voir également Gunji Takao, Japanese Phrase Structure Grammar — A Unification-Based Approach, Dordrecht, D. Reidel Publishing Company, 1987, p. 12-13, qui définit l’unification par « identité » (identical) et « correspondance une-à-une » (one-to-one correspondence).
8 On consultera sur ce point Vassiliki Betty Scomovitis, Unifying Biology. The Evolutionary Synthesis and Evolutionary Biology, Princeton, Princeton University Press, 1996, p. 99-111, 168-169, 176-177, 199-200. On examinera également un ouvrage que Nishida a lu et annoté de façon significative : John Burdon Haldane, The Philosophical Basis of Biology, London, Hodder and Stoughton, 1931, p. 12-34, 42-43, 78-83.
9 On peut apprécier combien une certaine « unification » constitue le critère de scientificité de la psychologie aux yeux d’un auteur auquel notre philosophe donnera une importance particulière : Kurt Lewin, Principles of Topological Psychology, New York, McGraW-Hill, 1936, p. 4-11. Concernant les bibliothèques personnelles de Nishida, on se réfèrera à cet ouvrage : Yamashita Masao , Nishida kitarō zenzōshomokuroku (, Catalogue de la collection complète des œuvres de Nishida Kitarō), Institut d’études culturelles de l’Université de Kyōto 57, 1982. Une partie représentative des livres de science de Nishida est aussi conservée à l’Université de Gakushuin, dans la collection de son fils, physicien, et répertoriée sur un simple formulaire, non édité, disponible à la bibliothèque centrale de l’Université Gakushuin : « Nishida sotohiko bunko mokuroku rigakubu » (, Catalogue des livres de Nishida Sotohiko de la faculté des sciences).
10 Nishida Kitarō, Jikaku ni okeru chokkan to hansei (, Intuition et réflexion dans l’éveil à soi), NKZ 2, § 37-38p. 237-247. Intuition and Reflection in Selfconsciousness, Albany, SUNY Press, 1987, 204 p.; p. 120-125 (trad. Valdo H. Viglielmo, Takeuchi Yoshinori et Joseph S. O’Leary).
11 Nishida Kitarō, Intuition et réflexion dans l’éveil à soi, § 29-41, p. 92-144/183-293.
12 Nishida Kitarō, Recherche sur le bien, p. 82/101.
13 Ibid., p. 63-64/77.
14 Le lecteur pourra se référer à un texte de Tanabe parfaitement clair sur ce point, recueilli dans Fujita Masakatsu , Kyōtogakuha no tetsugaku (, La philosophie de l’École de Kyōto), Kyōto, Shōwadō, p. 43-44.
15 Sur ce point, se référer aux analyses de Frédéric Girard : « Logique du lieu et expérience intuitive de l’absolu », dans Augustin Berque (dir.), Logique du lieu et dépassement de la modernité, Bruxelles, Ousia, 2000, p. 231-233, 235, 239-240. Voir encore p. 170-173, 186.
16 Nishida Kitarō, Recherche sur le bien, p. 82 et 102/100 et 120.
17 Il n’est pas envisageable de développer ce point dans le cadre restreint de cet article. L’article dont il est question s’intitule « Nihonbunka no mondai » (, Le problème de la culture japonaise, dans NKZ 12, 277-394. Traduction française de Pierre Lavelle : La culture japonaise en question, Paris, PUF, 1991. Nous citons cette traduction. Selon James Heisig, toutefois, l’interprétation du traducteur, exclusivement fondée sur des considérations historiques et politiques, ne dégage aucun intérêt philosophique du texte nishidien et est largement critiquée puisqu’elle utilise des citations hors de leur contexte et est « fondée sur une ignorance des textes » (based on ignorance of the texts). Voir James W. Heisig, Philosophers of Nothingness, « Nishida Kitarō », Honolulu, University of Hawai Press, 2001, p. 303, 320, 331. Voir également sur ce débat Bernard Stevens, Topologie du néant, une approche de l’école de Kyōto, Louvain-Paris, Peeters, 2000, p. 56-76 ; Gino Piovesana, Recent Japanese Philosophical Thought 1862-1996. A Survey, Richmond, Japan Library, 1997, p. 119; Arisaka Yōko, « The Nishida Enigma, The Principle of the New World Order »: Monumenta Nipponica 51 (1996, no 1) 83; James W. Heisig et John C. Maraldo (éd.), Rude Awakenings. Zen, The Kyoto School, & the Question of Nationalism, Honolulu, University of Hawaii Press, 1994, 381 p.
18 Nishida Kitarō, Intuition et réflexion dans l’éveil à soi, § 20-22, p. 62-71/122-144.
19 Ibid., § 29 p. 93-94/185-187.
20 Ibid., § 36-37, p. 117-122/229-240.
21 Ibid., § 15, 33, 42, p. 50, 106, 149/98, 209, 302.
22 Ibid., préface, § 15-19, 33, 42-43, p. xxiii, 51-63, 106, 152-159/10, 99-124, 208, 310-325.
23 Ibid., § 40 et 43, p. 141 et 159/282-283 et 326.
24 Nishida Kitarō, « Ronri no rikai to sūri no rikai » (, Compréhension logique et compréhension mathématique) (1915), dans NKZ 1, 250-267. Introduction, traduction (avec Ibaragi Daisuke ) et commentaire de Michel Dalissier : Ebisu (automne-hiver 2003) 115-121.
25 Nishida Kitarō, Intuition et réflexion dans l’éveil à soi, § 25-26, 43, p. 78-86, 155/159-168, 317.
26 Ibid., § 32-33, p. 101-106/200-209.
27 Voir ibid., § 20, p. 64/128, et surtout « Le problème de la culture japonaise », p. 42-46/308-314.
28 Sur ce terme, le lecteur se référera à Jacynthe Tremblay, Nishida Kitarō. Le jeu de l’individuel et de l’universel, Paris, CNRS Éditions, 2000, p. 1-38. Voir également l’article de Oshima Hitoshi, « La logique chez Nishida Kitarō » : Cipango (1993, no 2) 125-137.
29 Nishida Kitarō, Basho (, Le Lieu), dans NKZ 4, 208-387. Traduction française de Kobayashi Reiko : Le Lieu, Paris, Osiris, 2002.
30 Ibid., p. 45-46/243-244.
31 Nishida Kitarō, Recherche sur le bien, p. 82/100.
32 Ibid., p. 162/183.
33 Nishida Kitarō, « Le lieu », p. 20/221.
34 Ibid., p. 36/234.
35 Nishida Kitarō, Intuition et réflexion dans l’éveil à soi, p. 155-156 (265-266) ; « Le lieu », p. 62-63 (260-261).
36 Dans une note manuscrite inédite, datée de 1944, conservée au bâtiment des archives de l’Université Gakushuin à Tōkyō, Nishida emploie cette expression qui révèle à nouveau le caractère fondamental de la notion d’unification. Ce document est répertorié dans l’ouvrage : Nishida Kitarō kankei shiryō — Tsuku zenshū mishū rokushokan (, Documents relatifs à Nishida Kitarō — Incluant un Catalogue des lettres non publiées dans les Œuvres Complètes), Catalogue des fonds collectés dans le bâtiment des archives historiques de l’université Gakushuin, no 18, Tōkyō, 2002, no E5, p. 91.
37 Nishida Kitarō, Recherche sur le bien, p. 3-4/9 ; « Le lieu », p. 26, 50/226, 247-248.
38 Nishida Kitarō, Intuition et réflexion dans l’éveil à soi, préface de 1917, p. xxiii-xxiv/11.
39 Nishida Kitarō, « Le lieu », p. 25-26, 86/225-226, 283.
40 Ibid., p. 29-30/229-30.
41 Nishida Kitarō, Intuition et réflexion dans l’éveil à soi, p. 45-69/242-266.
42 Sur ce point, on lira Nitta Yoshihiro , Gendai no toi toshite no nishida tetsugaku (, La philosophie de Nishida en tant que question moderne), Tōkyō, Iwanami, 1998, p. 73.
43 Nishida Kitarō, « Le lieu », p. 73/271.
44 (mukitaiteki ni zettai no koto to naru koto). Cité par Nitta Yoshihiro , Gendai no toi toshite no nishida tetsugaku, p. 49 et 74.
45 Nous désignons par méontologie la science du non-être, du néant oppositionnel, et par néontologie la science du néant absolu.
46 Nishida Kitarō, Intuition et réflexion dans l’éveil à soi, p. 26, 50/226, 247-248.
47 (hontai naki mono to naru) (Nishida Kitarō, « Le lieu », p. 84/281).
48 Ibid., p. 52/249. Nishida Kitarō, « Keiken kagaku », « Zushiki setsumei » (, Les sciences expérimentales, Explications schématiques), recueillis dans les Tetsugaku ronbunshū san (, Essais philosophiques III), NKZ 9, 223-35, ici p. 315-318.
49 Ce point apparaît également dans « Le problème de la culture japonaise », mais ne peut se comprendre fondamentalement que dans l’extraction des soubassements fichtéens de cette problématique, explicités dans Intuition et réflexion dans l’éveil à soi.
50 Voir Maruyama Masao, Essais sur l’histoire de la pensée politique au Japon, v. 1, Paris, PUF, 1996, p. 30 (trad. Jacques Joly).
51 Michel Henry, L’essence de la manifestation, Paris, PUF, 1963, § 28, p. 265.
52 Et ceci dans une œuvre restée posthume : « Bashoteki ronri to shūkyōteki sekaikan » (, Logique du lieu et vision religieuse du monde), dans NKZ 11, p. 371-468. Traduction de Sugimura Yasuhiko et Sylvain Cardonnel : Paris, Osiris, 1999, 92 p.
53 (tsukurareta mono kara tsukuru mono he).