1 Cette publication est l’un des fruits d’un travail de recherche mené à l’université de Kyōto dans le département d’Esthétique et Histoire de l’Art sous les hospices du professeur Ken’ichi Iwaki pendant l’année 2004-2005, et avec le soutien financier de la « British Academy » et de la « Japan Society for the Promotion of Science » auxquelles je suis des plus reconnaissants.
2 En particulier les liens qu’il établit entre le « Ich », le « Du », et le « Es » dans Ich und du. Citons par exemple l’extrait suivant : « Die Welt als Erfahrung gehört dem Grundwort Ich-Es zu. Das Grundwort Ich-Du stiftet die Welt der Beziehung », dans Martin Buber, Ich und du, Stuttgart, Philipp Reclam, 2004, p. 6.
3 Voir en particulier « Le visage et l’extériorité » dans Emmanuel Levinas, Totalité et infini, La Haye, Martinus Nijhoff, 1961, p. 159-225.
4 Merleau-Ponty traite spécifiquement de la question du sujet et d’autrui en rapport au monde naturel ou culturel dans « Autrui et le monde humain », tout comme en rapport à l’idée de liberté dans « La liberté ». Voir Maurice Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, Paris, Gallimard, 1945, respectivement p. 398-419 et 496-520.
5 Pour une sélection de textes-clefs des philosophes de l’École de Kyōto, voir Ohashi Ryōsuke (dir.), Die Philosophie der Kyoto-Schüle, München, Verlag Karl Alber, 1990.
6 Voir Jacynthe Tremblay, « La relation “je-tu” dans la philosophie de Nishida » : Religiologiques 29 (printemps 2004) 117-152. Signalons également l’étude de James W. Heisig, « Non-I and Thou: Nishida, Buber, and the Moral Consequences of Self-Actualization »: Philosophy East & West 50 (2000, no 2) 179-207. Est également à noter l’étude dialogique entre l’idée de néant absolu (, zettai mu) chez Nishida et celle d’infinité chez Levinas, par Tiziano Tosolini, « Infinity or Nothingness ? An Encounter between Nishida Kitaro and Emmanuel Levinas »: Social Identities 11 (2005, no 3) 209-228.
7 Une des idées centrales de la philosophie de Gabriel Marcel est bien celle de fidélité créatrice, à laquelle est consacré un chapitre entier intitulé du même nom « La fidélité créatrice », dans Du refus à l’invocation, Paris, Gallimard, 1940, p. 192-225.
8 Il s’agit en particulier des deux ouvrages de Josiah Royce, The Philosophy of Loyalty, New York, Macmillan, 1903; et The World and the Individual, New York, Macmillan, 2001. L’étude de Marcel sur Royce parut sous le titre La métaphysique de Royce, Paris, Aubier, 1945.
9 Citons égalemnent, parmi les ouvrages philosophiques majeurs de Gabriel Marcel : Journal métaphysique, Paris, Gallimard, 1927 ; Être et avoir, Paris, Aubier, 1935 ; Homo viator. Prolégomènes à une métaphysique de l’espérance, Paris, Aubier, 1944 ; Réflexion et mystère, vol. 1, lequel rassemble la série des Gifford Lectures de 1949 à l’université d’Aberdeen ; Foi et réalité, vol. 2. Ces deux derniers titres constituent deux volumes publiés ensemble sous le titre Le mystère de l’être, Paris, Aubier, 1951 ; Les hommes contre l’humain, Paris, La Colombe, 1951 ; Le déclin de la sagesse, Plon, 1954 ; L’homme problématique, Aubier, 1955 ; Présence et immortalité, Paris, Flammarion, 1959 ; La dignité humaine et ses assises existentielles, Paris, Aubier, 1964 ; Paix sur la terre, Paris, Aubier, 1965 ; Pour une sagesse tragique et son au-delà, Paris, Plon, 1968 ; et enfin En chemin, vers quel éveil ?, Paris, Gallimard, 1971. Il est à noter que dans La dignité humaine, Marcel indique clairement que l’on ne doit pas séparer ses pièces de théâtre de ses ouvrages philosophiques si l’on veut comprendre sa pensée. Citons parmi d’autres : L’iconoclaste (1920) ; Le cœur des autres (1921) ; La chapelle ardente (1925) ; L’horizon (1928) ; Le monde cassé (1932) ; Le fanal (1935) ; Le chemin de Crête (1935) ; Le dard (1936) ; Les points sur les i (1938) ; La soif (1937) ; La fin des temps (1948) ; Vers un autre royaume (1949) ; Rome n’est plus dans Rome (1951) ; Mon temps n’est plus le vôtre (1955) ; La dimension Florestan (1958).
10 Gabriel Marcel, Du refus à l’invocation, p. 67.
11 Ibid., p. 199.
12 L’expression de Paul Ricœur est la suivante : « Le plus court chemin du soi à soi est la parole de l’autre », dans Du texte à l’action, Paris, Seuil, 1986, p. 29. Cité par Sugimura Sasuhiko dans « Pour une philosophie du témoignage. Ricœur et Heidegger autour de l’idée “d’attestation” (Bezeugung) » : Études théologiques et religieuses 80 (2005, no 4) 485.
13 Nishida Kitarō, Nishida Kitarō zenshū (, Œuvres complètes de Nishida Kitarō) (NKZ, 19 vols.), vol. 7, Tetsugaku no konpon mondai – Benshōhōteki sekai (, Les problèmes fondamentaux de la philosophie. Le monde dialectique) (1934), Tōkyō, Iwanami Shoten, 1979, p. 445. Dans le texte : « Une culture de sentiment est celle de la forme de ce qui n’a pas de forme, du son de ce qui n’émet pas de son » (, jōteki bunka wa katachi nakikatachi, koe nakikoe de aru).
14 Nishida Kitarō, NKZ 1, Zen no kenkyū (, Essai sur le bien) (1911), p. 3-200. Le concept d’expérience pure avait été à l’origine fortement influencé par l’empirisme radical de William James (pure experience).
15 C’est évidemment ce qui va devenir la maxime la plus connue du mouvement phénoménologique, que Edmund Husserl développa de façon systématique dans son Logische Untersuchungen, I : Prolegomena zur reinen Logik (Recherches logiques I : Prolégomènes à la logique pure), Halle, Niemeyer, 1900 ; et Logische Untersuchungen, II : Untersuchungen zur Phänomenologie und Theorie der Erkenntnis (Recherches logiques II : Recherche pour la phénoménologie et la théorie de la connaissance), Halle, Niemeyer, 1901.
16 Nishida Kitarō, « Watakushi to nanji » (, Je et tu) (1932), dans NKZ 6, 341-427. Le travail le plus complet et enrichissant quant aux rapports entre le texte original et la traduction est à trouver dans Nishida Kitarō, L’éveil à soi, Paris, CNRS Éditions, 2003, p. 95-144 (trad. Jacynthe Tremblay).
17 Nishida Kitarō, « Basho » () dans Hataraku mono kara miru mono he (, De ce qui agit à ce qui voit) (1927), NKZ 4, 208-289.
18 Selon Marcel, « la fidélité à un être particulier donnée dans l’expérience se présente, pour celui qui la vit et ne la considère pas du dehors, comme ne se laissant pas réduire à l’attachement qui lie la conscience à elle-même ou à ses propres déterminations » (Gabriel Μarcel, Du refus à l’invocation, p. 216).
19 Voir Nishida Kitarō, NKZ 6, Mu no jikakuteki gentei (, La détermination du néant conformément à l’éveil à soi) (1932).
20 Voir en particulier Nishida Kitarō, NKZ 7, Tetsugaku no konpon mondai – Benshōhōteki sekai (, Les problèmes fondamentaux de la philosophie. Le monde dialectique) (1934), p. 201-453.
21 Maurice Merleau-Ponty, Le visible et l’invisible, Paris, Gallimard, 1964.
22 La théorie bouddhique du soku est exposée dans le Traité du Milieu de Nagarjuna, Paris, Seuil, 1995.
23 C’est à la fin de sa vie que Nishida écrivit l’un de ses textes les plus importants, où la religiosité est présentée comme un évènement spirituel au cœur des rapports entre le basho, l’éveil à soi, l’action expressive, et les identités contradictoires, lesquelles incluent le monde créatif (, sōzōteki sekai) et la personnalité (, jinkaku). Voir Nishida Kitarō, « Bashoteki ronri to shūkyōteki sekai kan » (, La logique du basho et la vision religieuse du monde) (1945), dans NKZ 11, 371-464. Pour une étude sur la dernière phase de la pensée de Nishida, voir Agustin Jacinto Zavala, Filosofia de la Transformación del Mundo, Zamora, El Collegio de Michoacán, 1989.