Avant-propos
p. 7-8
Texte intégral
1Le présent ouvrage est issu du Congrès mondial des Orientalistes (icanas) tenu à Montréal, du 27 août au 1er septembre 2000 sous l’égide de l’Université de Montréal. Les coéditeurs du présent ouvrage organisèrent un atelier sur la mythologie chinoise dans ce cadre, sous la responsabilité de Rémi Mathieu (CNRS, Paris). Le thème central proposé était « le rapport entre mythe et histoire dans la Chine ancienne ». Cinq contributions y furent présentées et discutées.
2Vu l’intérêt suscité par l’atelier, il fut décidé de publier certaines des interventions, question de faire connaître plus largement les nouvelles recherches présentées, à cette occasion, en ce domaine. Certains contributeurs n’ayant pas envisagé de publier leur exposé, d’autres chercheurs ont été sollicités qui ont accepté d’apporter leur éclairage sur cette riche problématique. On en lira la présentation dans l’Introduction qui suit. Une brève notice des auteurs apparaît à la fin de l’ouvrage.
3La mythologie et l’histoire représentent deux grands champs d’investigation complémentaires de l’Antiquité chinoise. Elles contribuent, avec la philosophie et la religion, sans parler des sciences et des techniques, à nous faire connaître la société et la pensée de la Chine ancienne. Peut-être font-elles mieux sentir encore les évolutions et les invariances de cette culture d’avant l’Empire. La mythologie ne nous est connue que par un « bricolage » de lettrés qui, après avoir brisé des récits entiers en une multitude d’anecdotes les ont accolés à des développements plus vastes qui avaient souvent très peu à voir avec la mythologie, comme autant de moyens purement narratifs et relativement désacralisés — autant qu’on en puisse juger aujourd’hui. L’histoire, qui se veut originellement — en Grèce du moins —, une recherche/enquête sur les éléments servant à l’écrire ultérieurement, est en Chine une entreprise essentiellement morale, voire sacrée, car liée à la divination de l’avenir et souvent à la sanctification d’un passé jugé doré. Tandis qu’il existe une philosophie de l’histoire qui vise, depuis Confucius, à en faire un guide pour l’action collective et l’éthique individuelle, il n’y a ni statut ni même dénomination de la mythologie. Or, l’histoire a très tôt usé, voire abusé, du mythe au point de s’inspirer de ses formes et de son idéologie héroïque implicite. La Mythologie a, d’un certain point de vue, aidé l’Histoire à penser le monde. Il a fallu tous les effets de la révolution confucéenne de son écriture pour donner un sens et surtout une morale à l’Histoire. Si l’analyse historique chinoise a pu accéder assez tôt à la critique des récits mythiques, en tant que faute contre la raison (Wang Chong, Ier siècle), on dut attendre le XXe siècle pour que ceux-ci fussent appréhendés dans toute leur richesse, en tant qu’importants aspects de la pensée chinoise ancienne, pleinement constitutifs de cette culture.
4Ce volume a pour ambition d’illustrer l’implication de ces deux modes d’appréhension d’une réalité passée dans la compréhension des textes chinois anciens et, espérons-le, de la société dont ils sont nés.
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Approches critiques de la mythologie chinoise
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