Thème 10. Apprendre le vocabulaire
p. 421-422
Texte intégral
Jean Charles Thiébaud De La Veaux
10, 1, 5
1787
1Le vocabulaire appris par cœur est utile, mais nous blâmons la manière et le moment. [...]
2D’abord, rien de plus ennuyeux & de plus rebutant que d’apprendre une suite de mots isolés, qui ne sont liés entre eux par aucun sens.
3En second lieu, un vocabulaire de cette nature donne souvent une idée fausse de la signification du mot qu’il offre à la mémoire.
4Il est peu de mots qui, pris séparément & abstraction faite de toute phrase, aient un sens unique. Les figures, les allusions changent à chaque instant les nuances de la signification du même mot, 8c y ajoutent des accessoires qui l’éloignent plus ou moins de la signification primitive.
Leçons méthodiques de Langue Françoise pour les Allemands (p. xiii), cité dans Weller (114).
César Chesneau Du Marsais
10,4
1722
5À l’égard de la signification des mots, je ne sçai pourquoi on n’employe pas les premiéres années à les aprendre ; car après tout, sçavoir une langue, c’est en entendre les mots. Les enfans ont de la mémoire, et cette étude ne demande aucune application ; ainsi c’est par là que je crois devoir commencer.
6Je fais d’abord aprendre aux enfans les mots latins de toutes les choses sensibles qui frapent leur imagination, le feu, le pain, etc.
7Les enfans sont ravis d’aprendre ces mots, et qu’on les leur demande ; d’où il résulte deux grands avantages, le premier, la science des mots latins ; et le second, une provision d’idées et de connoissances.
8Cette provision d’idées doit être un des principaux objets de l’éducation ; c’est dans cette vûe que j’ai composé un petit traité à la portée des enfans pour leur donner une idée de la nature, des arts et des sciences, et j’espère leur en rendre la lecture plus utile et plus amusante par le secours des figures.
Exposition d’une méthode raisonnée [...] (1971 :3).
10, 3,13
9Mais pour revenir à l’inversion, je sçai bien qu’il y a de fort habiles maîtres qui en diminuent l’embaras en mettant des chiffres ou d’autres signes sur les mots latins. Mais je ne sçaurois aprouver cette méthode ; les enfans ne songent qu’à chercher les signes, et non pas à concevoir ou à sentir le raport des mots : l’imagination toute seule est ocupée, ils n’agissent que mécaniquement, et leur esprit ne se dresse point à comprendre, ils éblouissent ceux qui ne font que les entendre, mais non pas ceux qui sçavent sonder le dégré de sçavoir de l’esprit.
Ibid. (15-16).
10, 3, 1
1729
10[...] Par le secours de l’interprétation interlinéaire, on peut, dès qu’ils savent lire, les occuper utilement à faire des provisions, je veux dire, à aprendre la signification d’un grand nombre de mots latins, et à aquérir les conoissances particuliéres que les régies suposent, ce qui est une avance considérable en fait de langues.
Ibid. (201).
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