Chapitre 9. Les changements climatiques et le rôle des organisations non gouvernementales
p. 157-172
Note de l’éditeur
Steven Guilbeault était présent à la sixième conférence des parties (COP6) à La Haye en novembre 2000. Il a également participé à COP1 à Berlin en 1997, à COP3 à Kyoto en 1997 en plus de participer à plusieurs rencontres de négociations des Nations Unies sur les changements climatiques.
Jean-Guy Vaillancourt était présent lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992.
Texte intégral
1La sixième conférence des parties (COP6) des Nations Unies sur les changements climatiques a eu lieu à La Haye, du 13 au 25 novembre 2000. Cette conférence a été, sans nul doute, la plus importante depuis celle de Kyoto au Japon en décembre 1997. On devait parvenir à une entente sur les « mécanismes de flexibilité » du protocole de Kyoto concernant notamment les permis échangeables entre pays et le mécanisme pour un développement propre (MDP), de même que la question des puits de carbone.
2Lors de l’inauguration de cette conférence, Robert Watson, président du Groupe d’experts intergouvememental sur l’évolution du climat (GIEC), a prononcé une allocution qui a fortement marqué la cérémonie d’ouverture1. En fait, il nous a livré le contenu du troisième rapport du GIEC rendu public au mois de février 2001. Essentiellement, les conclusions de ce rapport percutant et peu rassurant sont les suivantes : la dernière décennie a été la plus chaude jamais enregistrée, et l'année la plus chaude de cette décennie a été 1998. Le XXe siècle a été le siècle le plus chaud au cours des 1000 dernières années. On prévoit des augmentations de température de 1,5 à 6 °C au cours des 100 prochaines années. Le couvert de neige a diminué de 10 % depuis les années 1960. Nous sommes déjà entrés dans l’ère des changements climatiques, et parmi les impacts déjà observés on note le retrait des glaciers partout dans le monde, la fonte du couvert de glace dans l’Arctique et l’apparition de maladies infectieuses, comme la malaria et l’encéphalite, dans de nouvelles zones géographiques. À la lumière des conclusions du GIEC, nous étions en droit de nous attendre à ce que l’ensemble des pays présents à La Haye chercheraient, par tous les moyens possibles, à atteindre un accord qui maximiserait la protection du climat et les réductions des émissions de gaz à effet de serre nécessaires pour freiner, voire transformer, la tendance actuelle des changements climatiques. La réalité a été tout autre. Non seulement les considérations environnementales et l’efficacité du protocole de Kyoto ont-elles été reléguées au second plan, loin derrière les considérations économiques, mais certaines des propositions défendues par des pays comme le Canada et les États-Unis menacent l’intégrité même de ce protocole.
Le rôle des organisations non gouvernementales
3L’objectif de ce chapitre est de présenter une synthèse des grandes questions qui ont été discutées dans le cadre du protocole de Kyoto, d’illustrer le rôle des ONG lors de ces négociations et de discuter brièvement des impacts des changements climatiques, notamment au niveau de la santé humaine.
4S’il est une chose que la dernière séance internationale de négociations sur les changements climatiques à La Haye en novembre 2000 a mise en lumière, c’est l’immense complexité de ces négociations, qu’il s'agisse de la question des puits et réservoirs (qui implique une connaissance approfondie du cycle du carbone) ou de la question des échanges de permis ou de crédits de carbone, ou encore des règles définissant le mécanisme pour un développement propre (MDP) du protocole de Kyoto. Nous en sommes rendus à un point tel que seule une minorité de pays (particulièrement ceux de l’OCDE) arrivent à s’y retrouver, et encore ! Prenons pour exemple la délégation canadienne. Au moment de la première conférence des parties (COP1) à Berlin en 1995, celle-ci était composée d’une dizaine de personnes tout au plus. Seuls trois ministères fédéraux y participaient (Environnement, Ressources naturelles et Affaires extérieures) et rares étaient les provinces présentes. À La Haye, en novembre 2000, la délégation canadienne était composée de plus de cinquante personnes et plusieurs ministères et agences étaient présents : Environnement, Ressources naturelles, Affaires extérieures, Agriculture, Finances, l'ACDI, le Service canadien de la forêt, le Secrétariat sur les changements climatiques, etc., ainsi qu’une majorité de provinces canadiennes. Du point de vue canadien, une plus grande implication des différents ministères fédéraux et des provinces est tout à fait souhaitable puisqu’il s’agit d’une condition nécessaire pour permettre la mise en place d’un plan d’actions sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).
5Au niveau international, cette nouvelle dynamique et cette participation accrue de certains pays riches comme le Canada soulèvent de profondes inquiétudes, alors que la très grande majorité des pays présents n’ont qu’un ou deux représentants. Ces inquiétudes sont ressenties de deux façons : d’une part, au niveau des capacités techniques de ces pays à suivre ces débats extrêmement complexes et d’autre part, au niveau des capacités humaines, dans la mesure où il leur faudrait être à plusieurs endroits au même moment afin de suivre adéquatement les discussions.
6Il existe un réseau international structuré d’ONG travaillant sur la question des changements climatiques : le Réseau d’action face aux changements climatiques (Climate Action Network). Ce réseau est composé de groupes internationaux comme Greenpeace, le Fonds mondial pour la Nature (WWF), les Amis de la Terre et des groupes régionaux et locaux. Au Canada seulement, on compte une centaine de groupes membres du réseau canadien. Ce réseau international permet aux groupes membres d’échanger des informations et des points de vue sur les négociations, mais également de prendre des positions conjointes appuyées par des organismes aux quatre coins de la planète. Ces prises de position servent de plate-forme de base pour les groupes présents lors des rencontres internationales comme celles de Kyoto et de La Haye. De plus, ce réseau permet d’approfondir la compréhension par les groupes des enjeux les plus complexes, puisque plusieurs des groupes se spécialisent dans l’étude de points spécifiques et ils en font bénéficier l’ensemble des membres du réseau. Lors des rencontres internationales, les informations privilégiées du réseau sont transmises aux délégations officielles. À ce titre, le rôle joué par des organisations internationales comme Greenpeace est d’une importance capitale, notamment pour les délégués des pays ayant un très petit nombre de représentants sur place et possédant une connaissance limitée des enjeux les plus complexes, généralement les plus stratégiques.
7Nous décrirons dans les paragraphes qui suivent le travail de Greenpeace lors de la conférence de La Haye, parce que c’est celui que nous connaissons le mieux, bien qu’un travail similaire soit effectué par plusieurs ONG participant à ces rencontres. La croyance populaire qui veut que les prises de position des ONG sur les changements climatiques soient farfelues et non fondées sur des études scientifiques est tout à fait erronée. La délégation de Greenpeace, par exemple, était composée, entre autres, de physiciens, de chimistes, de biologistes et de modélisateurs, mais également d’ingénieurs, de sociologues, d’économistes et de personnes ayant participé aux négociations internationales depuis plusieurs années. De plus, plusieurs des membres de Greenpeace collaborent étroitement avec le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui est le groupe de scientifiques des Nations Unies travaillant sur les changements climatiques. Greenpeace lui a soumis certains textes qui ont été repris ensuite dans le cadre des travaux du GIEC.
8Le travail des délégués de Greenpeace commence plusieurs mois avant la rencontre internationale, par la publication de documents sur les grands enjeux, sur les résultats escomptés, sur les pièges à éviter et sur les échappatoires du Protocole. Plusieurs scénarios sont élaborés à partir des propositions des pays présents (Canada, États-Unis, Communauté européenne...). Ces scénarios permettent de quantifier l'impact des propositions par rapport aux objectifs de réduction des GES de chacun des pays. Soulignons que selon les calculs de Greenpeace (corroborés par d’autres ONG mais aussi par quelques gouvernements), si certains mécanismes du protocole de Kyoto (comme les puits de carbone et le mécanisme de développement propre) sont utilisés de façon inadéquate, le protocole de Kyoto pourrait alors devenir un instrument qui justifierait non pas une réduction mais une augmentation de plus de 15 % des émissions de GES.
9Grâce aux connaissances techniques et à l’expérience des membres de l'équipe de Greenpeace, il est souvent possible de produire ces scénarios au pied levé. C’est précisément ce qui est arrivé à La Haye. Lorsqu’une nouvelle proposition (ou un amendement) était apportée par un pays, cette nouvelle proposition était traduite en termes concrets afin que les délégations ne bénéficiant pas d’une aide technique sur place puissent en saisir la portée. D’ailleurs, il arrive que des groupes tels que Greenpeace soient consultés par des délégations plus structurées techniquement comme la Communauté européenne, le Canada et les États-Unis. Plusieurs membres de la délégation de Greenpeace ont pour tâche d’entretenir des relations avec un ensemble de pays. C’est pourquoi des personnes sont responsables des relations avec la Communauté européenne, d’autres des relations avec l’Asie du Sud-Est, les Îles du Pacifique, l’Afrique francophone et anglophone, le Canada, les États-Unis, le Japon, etc. Le rôle de ces personnes est triple :
- recenser l’information sur les positions proposées par les intervenants lors des négociations ;
- faire connaître les scénarios élaborés par Greenpeace en collaboration avec les autres ONG ;
- faire pression afin d’assurer la cohérence des mesures environnementales du Protocole.
10Ces grandes rencontres internationales se terminent généralement par un marathon de négociations qui peut durer d’une journée à plusieurs journées consécutives. Dans le cas de La Haye, ce marathon a duré un peu plus de 24 heures, alors qu’à Kyoto, il avait duré plus de trois jours. Cette période critique des négociations exige une bonne vue d’ensemble des propositions et de leur impact sur les réductions d’émissions des GES. Or, il n’est pas rare de voir, à ce moment précis, des délégués officiels et parfois même des ministres venir consulter les ONG afin justement d’avoir la meilleure vue d’ensemble possible ou encore pour obtenir une information ou un chiffre précis concernant une proposition.
Les grands enjeux du protocole de Kyoto et de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques
11Avant de poursuivre, rappelons que la principale raison de ces rencontres internationales est stipulée à l’article 2 de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), aussi connue sous le nom de la convention de Rio :
L’objectif ultime de la présente Convention [...] est de stabiliser, conformément aux dispositions pertinentes de la Convention, les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique.
12Cette convention de Rio, dont le texte final fut approuvé lors du Sommet de la Terre en 1992, prévoyait que tous les pays dont le nom apparaissait à l’annexe 1 de cette Convention (on y retrouve essentiellement les pays de l'OCDE) devaient stabiliser leurs émissions de GES au niveau de 1990 avant la fin de la décennie, soit en l’an 2000. Peu de pays ont respecté cet engagement. En 1997, les émissions de GES au Canada dépassaient de 13 % le niveau de 1990 alors qu’en fonction de notre engagement à Rio, nous aurions dû atteindre le niveau zéro en l’an 2000. Les pays de l’annexe 1 s’engageaient également à adopter des politiques nationales et à prendre les mesures nécessaires pour atténuer les changements climatiques en limitant les émissions anthropiques (originant de l’activité humaine) de gaz à effet de serre. Le Canada a adopté comme fer de lance de son plan d’action de la CCNUCC le programme Défi-Climat, un programme volontaire où les entreprises canadiennes s’engagent à réduire leurs émissions de GES. Or, selon différentes études effectuées par l’Institut Pembina, plus de la moitié des compagnies inscrites au programme n’ont même pas envoyé de plan d'action, pas plus que d'inventaire de leurs émissions de GES. En outre, malgré le fait que le secteur des transports représente plus de 30 % des émissions de GES au Canada, le gouvernement fédéral n’a pas jugé bon de mettre en place un programme favorisant l’utilisation massive du transport en commun (incluant le train), ni d’investir dans la mise en marché de véhicules à faible consommation d’essence. On ne se surprendra donc pas que le Canada n’ait pas réussi à atteindre les objectifs fixés à Rio.
13Malgré ces résultats plus que décevants, doit-on conclure à un échec ? Oui et non. Ces négociations auront permis de mieux faire connaître la nature des enjeux à la population et aux gouvernements. Au cours des dix dernières années, l'état de nos connaissances sur les questions reliées au cycle du carbone, au réchauffement de la planète et aux changements climatiques s’est grandement approfondi. Par ailleurs, plusieurs pays, dont le Canada, ont fait très peu pour réduire leurs émissions. On parle beaucoup plus qu’on agit.
14Au-delà des plans d’actions et des objectifs de réduction de GES, une question s’impose : qu’est-ce qui constitue une « [...] perturbation anthropique dangereuse du système climatique » ? La NASA et le Hadley Center for Climate Prediction and Research de Grande-Bretagne prévoient que la majorité des glaces couvrant l’Arctique aura disparu d’ici 2080 à 2100 et que cela serait causé par l’augmentation de l’effet de serre engendré par les émissions de GES. Environnement Canada et le GIEC prévoient que la température moyenne au Canada se réchauffera de 5 à 10 °C d’ici 2100 pour les mêmes raisons. Ces éléments constituent à notre avis une perturbation anthropique menaçante pour le système climatique global.
15Le dernier rapport d’évaluation du GIEC prévoyait, il y a 5 ans seulement, des augmentations de température de 1 à 3,5 °C, alors qu’il prévoit maintenant des augmentations de 1,5 à 6 °C.
16Malgré les résultats déplorables à la suite de la conférence de Rio, les pays présents à la conférence de Kyoto en décembre 1997 s'engagèrent cette fois à dépasser les réductions d’émissions prévues dans le CCNUCC. L’annexe 1 de la convention de Rio est devenu l’annexe B du protocole de Kyoto, et les pays dont le nom apparaissait dans cette annexe B s’engageaient collectivement à réduire leurs émissions de GES de 5 %. Cette nouvelle annexe, en plus d’inclure les pays de l’OCDE, inclut désormais les pays du bloc de l’Est. Le protocole de Kyoto diffère également de la convention de Rio en ce sens que cet accord prévoit des sanctions en cas de non-respect, ce qui n’était pas le cas pour la convention de Rio. En effet, l'article 18 du protocole de Kyoto traite du non-respect des dispositions du Protocole : » [...] notamment en dressant, à titre indicatif, une liste des conséquences probables compte-tenu de la cause, du type et du degré de non-respect et de la fréquence des cas » (protocole de Kyoto, 1998, p. 17). La teneur du caractère contraignant de cet article demeure toutefois à déterminer, étant donné que le texte n’est pas rédigé avec la plus grande limpidité. Le protocole de Kyoto prévoit aussi le recours à différents mécanismes afin d’aider les pays à atteindre leurs objectifs de réduction, comprenant un système international d’échanges de carbone (article 6), le mécanisme pour un développement propre (MDP) (article 12) et l’utilisation des puits et des réservoirs de carbone (articles 3.3 et 3.4).
17Une abondante documentation existe sur ces sujets, mais pour les fins de ce texte, nous nous contenterons de discuter brièvement des puits de carbone et du MDP. Pour ce dernier, l’accent sera mis sur la proposition canadienne d’y inclure l’énergie nucléaire et sur les risques qui sont rattachés à cette suggestion. C’est là, à notre avis, une proposition plutôt surprenante de la part d’un pays qui se targue d’être à l’avant-garde sur le plan environnemental.
Les puits de carbone
18Dans son rapport spécial intitulé, Utilisation des terres, changements d’affectation des terres et foresterie, le GIEC définit un puits de carbone comme suit :
Tout processus ou mécanisme qui absorbe un gaz à effet de serre ou un précurseur de gaz à effet de serre présent dans l’atmosphère. Un bassin ou un réservoir donné peut être un puits de carbone atmosphérique et ce, durant un certain laps de temps quand il absorbe plus de carbone qu’il n’en libère. (GIEC, 2000, p. 26)
19L’idée de combattre le réchauffement planétaire par l’utilisation des puits de carbone n’est pas une nouveauté du protocole de Kyoto. Déjà dans le CCNUCC, l’utilisation des puits y était mentionnée à l’article 4.2 où il est question de protéger et de renforcer les puits de carbone et les réservoirs de gaz à effet de serre. À l’époque du Sommet de Rio, il s’agissait surtout d’un énoncé de principe bien plus que d'un engagement ferme. D’ailleurs, il n’était aucunement question dans ce texte de marchander l’utilisation des puits contre une augmentation des émissions humaines. C’est à l'article 3.3 du protocole de Kyoto qu’apparaît la notion de soustraire (ou d’additionner) des inventaires d’émission de GES liés aux activités humaines, l’absorption par les puits de trois catégories d’activités : boisement, reboisement et déboisement (BRD). Ces trois activités ne constituent évidemment pas l’ensemble des puits (notons par exemple les puits reliés aux sols agricoles, à la biomasse, etc.) mais ce sont les seules catégories sur lesquelles il fut possible de s’entendre minimalement à Kyoto afin que ces éléments deviennent parties intégrantes du Protocole. Comment ce système fonctionne-t-il ? Par exemple, le fait de planter un arbre permettra, pour un certain temps, d’augmenter les puits de carbone puisqu’il est soumis au processus de photosynthèse et que ce dernier captera et emmagasinera du carbone. Ainsi, pour tout arbre planté, un crédit d'émission de GES sera octroyé, ce qui permettrait par conséquent à un pays ou même à une compagnie d'augmenter les émissions d’origine humaine de GES selon la quantité de crédit acquis.
20Les promoteurs de cette initiative affirment que cette procédure reflète mieux la réalité des échanges entre la Terre et l’atmosphère. Ils affirment également que l’utilisation des puits peut permettre de réduire efficacement, en captant les GES, les concentrations de ces gaz et donc d’atteindre plus rapidement les objectifs de la convention-cadre de Rio. Finalement, ces derniers suggèrent que l’application de cette pratique entraînera toute une panoplie d’avantages connexes comme, par exemple, l’augmentation de la reforestation et de la diversité biologique. En théorie, ces promoteurs ont probablement raison. Toutefois, dans la pratique, il faut nuancer ces affirmations.
21Qu’est-ce qu'une forêt ? La question peut sembler simpliste et pourtant elle est à l’origine de batailles épiques au niveau international. Partons de l'hypothèse suivante : admettons qu’une forêt se définit comme une superficie X dont le couvert forestier représente 30 % de la superficie totale. Ainsi, si on diminue le couvert forestier à moins de 30 % de la superficie totale, on passe de la forêt à la non-forêt. Par ailleurs, si Ton prend l’exemple d’une forêt d’un hectare dont le couvert forestier est de 70 % de la superficie totale, il serait alors possible de couper plus de la moitié de cette forêt sans la convertir en non-forêt, puisque le couvert forestier restant totalisera encore plus de 30 %. Ainsi, aucun déboisement ne sera enregistré dans les inventaires d’émissions des GES. Le risque de cette formule est de créer un système à deux vitesses où on ne comptabiliserait que le reboisement et non le déboisement, un système dont on ne soustrait pas les pertes. Cet exemple peut sembler farfelu et pourtant, il est tiré du texte des négociations de La Haye. Et que dire de ces projets de plantations en monoculture d’arbres à croissance rapide qui poussent un peu partout ? Dans un rapport remis au WWF et à Greenpeace, le Native Forest Network a documenté des cas de forêts anciennes rasées pour faire place à des plantations d'arbres à croissance rapide. D’un point de vue économique, et dans la perspective de l’obtention de crédits d'émissions de GES, une forêt ancienne représente peu d’intérêt puisqu’elle a généralement atteint un état d’équilibre concernant l'absorption et l’émission de carbone. Dans ce contexte, il deviendrait avantageux de remplacer ces forêts anciennes par de nouvelles plantations dont le potentiel d’absorption des GES est plus intéressant à court terme. C’est exactement ce que la compagnie nipponne d’électricité TEPCO a fait en Tasmanie, État de l’Australie (Cadman, 2000). Ce n’est pas ce qu’on appelle de la foresterie durable, au contraire. De plus, le GIEC, dans son rapport spécial, note qu’entre 1850 et 1998 : « Au total, les écosystèmes terrestres apparaissent comme des sources nettes relativement faibles de dioxyde de carbone durant la période considérée » (GIEC, 2000, p. 9).
22Au moment de la conférence de La Haye, les chercheurs du Centre Hadley rendaient publique une étude sur ce sujet qui a eu l’effet d’une bombe. Selon leur modèle d’analyse, la capacité des sols à absorber du carbone pourrait diminuer de façon alarmante, d’ici la fin du siècle prochain. En effet, actuellement, ces sols contiennent environ 50 GtC (milliards de tonnes de carbone), mais cette quantité pourrait diminuer jusqu’à environ moins de 100 GtC d’ici l'an 2100 (Met Office, 2000).
23Malgré l’échec des pourparlers sur les puits à La Haye en novembre 2000, le gouvernement canadien a décidé de poursuivre dans cette voie.
24Du 28 au 30 mars 2001 avait lieu à Montréal une rencontre préparatoire des ministres de l’environnement des Amériques. Convoquée à l’initiative du Canada, cette rencontre avait pour but de préparer les discussions qui auraient lieu à Québec un mois plus tard lors du Sommet des Amériques. Toutefois, la fuite d’un document confidentiel dans les journaux2 a révélé que cette rencontre n'était en fait qu’un prétexte à la tenue d’une autre rencontre, secrète celle-là et sur invitation seulement, entre différents pays des Amériques afin de négocier une entente sur les puits de carbone. L’objectif de cette entente était en quelque sorte de court-circuiter le processus international en négociant un accord à l’extérieur des négociations des Nations Unies. Manque de chance pour le Canada, la déclaration finale ne sera pas celle qu’il a proposée mais une déclaration différente rédigée par les pays de l’Amérique latine qui demandent aux pays riches de respecter leurs engagements pris à Rio en 1992. De plus, cette déclaration ne mentionne même pas les puits de carbone.
25Compte tenu de ce qui précède, il serait tout à fait irresponsable d’envisager de solutionner le problème des changements climatiques avec les mesures préconisées par certains pays, qui ne fournissent que des gains à court terme et qui pourraient même s’avérer contre-productives à long terme. Est-ce à dire que l'on ne devrait pas chercher à maximiser les puits de carbone ? Bien sûr que non ! Les forêts et l’ensemble des autres écosystèmes naturels devraient être protégés notamment parce qu’ils constituent une richesse du patrimoine collectif. Ces derniers ne devraient pas faire l’objet d’un marchandage pour permettre à des pays riches d’obtenir des crédits d’émissions au détriment d’efforts réels pour réduire les émissions de GES d’origine humaine.
Le mécanisme pour un développement propre et l'énergie nucléaire
26L’article 12.2 du protocole de Kyoto se lit comme suit :
L’objectif du mécanisme pour un développement propre est d’aider les parties ne figurant pas à l’annexe 1 à parvenir à un développement durable ainsi qu’à contribuer à l’objectif ultime de la Convention, et d’aider les parties visées à l’annexe 1 à remplir leurs engagements chiffrés de limitation et de réduction de leurs émissions prévues à l’article 3.
27Le mécanisme pour un développement propre (MDP) se veut donc un mécanisme permettant de faire du transfert technologique pour augmenter les capacités des pays en voie de développement à réaliser leurs propres objectifs. En retour de ces transferts, les pays exportateurs reçoivent des crédits d’émissions qui leur permettent d’augmenter proportionnellement les émissions d'origine humaine sur leur territoire. Le principe du MDP est que le coût marginal des réductions d’émissions de GES est moins élevé dans les pays en voie de développement que dans les pays développés, ces derniers ayant déjà consenti des efforts en ce sens. Les détracteurs de ce mécanisme affirment, avec raison, que celui-ci engendre des iniquités. Ainsi, lorsque les pays en voie de développement auront à réduire leurs émissions, cela leur coûtera beaucoup plus cher. Néanmoins, comme nous l'avons souligné plus haut, le MDP doit s’inscrire dans le cadre du développement durable.
28Ceci nous conduit à examiner la proposition du Canada d’inclure l'énergie nucléaire dans le MDP. Le Canada allègue que l'énergie nucléaire est une source d’énergie à faible taux d'émissions de GES. En fait, il affirme que la production d’électricité à partir du nucléaire n’émet pas de GES. De ce strict point de vue, le GIEC a étudié un scénario où 46 % de l’énergie mondiale serait produite à partir de l’énergie nucléaire d’ici 2100. Le nucléaire représente actuellement environ 7 % de la production mondiale d'électricité. Selon ce scénario, il y aurait alors 10 fois plus de réacteurs nucléaires qu’aujourd’hui, et nous aurions à traiter 3,3 millions de tonnes de déchets nucléaires, dont 50 à 100 millions de kg de plutonium. La sécurité mondiale serait fortement menacée (Greenpeace International, 1997 ; Intergouvernemental Panel on Climate Change, 1995, p. 599-602). Plutôt que d’améliorer la situation globale de l'environnement, la solution proposée ne fait que l’empirer.
29Pensons à la catastrophe de Tchernobyl : de 10 000 à 30 000 morts, environ 9 millions de personnes affectées par la radioactivité dans l’ex-URSS et 160 000 km2 de sols contaminés. Et que dire du risque de prolifération de l’arsenal nucléaire, comme le souligne également le GIEC. Il est important de se rappeler qu’il n’existe toujours pas de solution permanente au problème délicat des déchets nucléaires. La meilleure solution proposée jusqu’à maintenant est de les enfouir dans des endroits isolés, ce qui n’est pas une solution acceptable étant donné que, même enfouis de façon « sécuritaire », les déchets nucléaires resteront dangereux pendant des milliers d’années. L’ensemble de ces éléments fait en sorte que cette proposition est difficilement acceptable tant du point de vue du public que de celui de la politique internationale comme l’illustrent quelques déclarations faites dans le cadre des négociations internationales à propos de l’utilisation du nucléaire dans le cadre du protocole de Kyoto :
- Le ministre de l’Environnement de la Norvège, Guro Fjellanger, a fait l’affirmation suivante : « La position du Canada remplace un problème par un autre » (traduction libre).
- Le ministre britannique de l’Environnement, Micheal Meacher, a qualifié la proposition canadienne de « highly contentious ».
- L’Allemagne a déclaré lors de COP5 à Bonn qu’elle rejetait l’utilisation du nucléaire dans le cadre du protocole de Kyoto.
- Également à COP5, l’Autriche, la Belgique, le Danemark, la Grèce, l’Irlande, l’Indonésie, l’Italie et la Suisse se sont tous opposés au nucléaire dans le cadre de Kyoto.
30Notons que parmi les pays mentionnés ci-haut, certains sont d’importants exportateurs de réacteurs nucléaires, comme la Grande-Bretagne et l’Allemagne, alors que l’Indonésie était un pays visé par le Canada pour l’exportation de cette technologie. Même la France s’est ralliée peu de temps avant la conférence de La Haye à la position de la Communauté européenne sur l’exclusion du nucléaire dans le cadre du protocole de Kyoto. Sur cette question, le Canada, même s’il est isolé, continue à se pavoiser et à avancer une position tout à fait indéfendable.
Changements climatiques, santé humaine et maladies infectieuses : Y a-t-il péril en la demeure ?
31Voilà maintenant qu’une menace supplémentaire se pointe à l’horizon, celle des maladies infectieuses. En effet, selon une majorité d’experts, le réchauffement de la planète apportera une recrudescence à l’échelle mondiale de maladies infectieuses telles que la malaria, le choléra, la fièvre jaune, le virus du Nil, etc. Déjà en 1995, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) affirmait que : « L’évolution du climat risque d’avoir des effets nombreux et principalement négatifs pour la santé, et d’être une cause significative de mortalité » (GIEC, 1996, p. 50 ; 1997, p. 15).
32Bien que préoccupant, le problème de la santé et des maladies infectieuses ne semblait concerner qu’un futur somme toute assez lointain. Mais voilà que le réputé magazine américain Scientific American titrait à la une du mois d’août 2000 : « Malaria... West Nile Virus... Hantavirus... Dengue... Choiera... Global Warming : The Hidden Health Risk ». Dans un article sans équivoque, le Dr Paul R. Epstein de l’Université Havard expose comment les modèles informatiques prévoient que des hausses de température vont conduire à l’augmentation de désordres liés à la santé humaine. Ce qui inquiète par-dessus tout, c'est que le Dr Epstein signale que des signes de ces désordres se manifestent déjà. L’épidémie du virus du Nil occidental, qui a fait sept morts en 2000 aux États-Unis, en est un exemple criant. Le fait que les gouvernements canadien et québécois élaborent présentement des mesures d’urgence pour contrer cette épidémie montre bien le sérieux du problème.
33La hausse des températures favorise la multiplication des insectes vecteurs de maladies infectieuses comme la malaria, la fièvre jaune, la fièvre dengue et l’encéphalite. Lorsqu’un moustique devient infecté, le parasite prend un certain temps avant de se développer. Dans le cas de la malaria, à 20 °C, le parasite met 26 jours à se développer, alors qu’à 25 °C, il ne lui en faut que 13. Des températures trop élevées tueront les moustiques, mais à l’intérieur de leur seuil de tolérance, plus la température est élevée, plus ils se multiplient et plus ils piquent. Des températures plus élevées contribuent également à réduire le nombre de prédateurs des moustiques (grenouille, libellule, coccinelle, etc.). Outre la hausse de température, d’autres bouleversements climatiques vont contribuer à l'augmentation ou à la résurgence de maladies infectieuses. Parmi ces bouleversements, les inondations liées aux pluies diluviennes risquent d’être très dommageables ; ce fut le cas au Mozambique en 2000 où les inondations ont été suivies d’épidémies de malaria et de choléra.
34En 1997 et 1998, le phénomène El Nino a grandement affecté le régime des précipitations à travers le globe, causant des inondations dans certaines régions et des sécheresses dans d’autres. Pour le nord-est de l'Amérique du Nord, ces bouleversements se sont traduits principalement par des périodes de sécheresse, ce qui constitue un climat idéal pour l’éclosion de maladies. Or, selon le Dr Epstein, c’est précisément ce qui s’est produit ! Y aurait-il eu une épidémie de virus du Nil occidental à New York, n’eût été le réchauffement de la planète ? Voilà une question qui demeure actuellement sans réponse. Une chose est sûre, l'apparition du virus du Nil occidental n'est pas passée inaperçue. En effet, plusieurs articles des quotidiens québécois et canadiens nous ont révélé que l’élaboration de plans d’arrosage de pesticides pour contrer une migration vers le nord des moustiques vecteurs d’encéphalite était maintenant en marche.
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35De l’avis de la communauté scientifique internationale, non seulement la planète se réchauffe mais ce réchauffement est en grande partie attribuable à l’activité humaine. Il semble également que nous soyons déjà entrés dans l’ère des changements climatiques et qu’il sera très difficile, non seulement de revenir en arrière ou de maintenir le statu quo, mais même de garder la situation à un niveau d’accélération supportable. Les récentes déclarations américaines sur le protocole de Kyoto soulèvent un doute quant à l’avenir du Protocole. Le président Bush et le vice-président Cheney, dont les affinités avec les multinationales du pétrole sont bien connues, semblent bien décidés à mettre la hache dans ce Protocole. La séance de négociation qui a eu lieu dans le cadre de la rencontre de COP6 bis à Bonn au mois de juillet 2001 est déterminante pour l’avenir du Protocole. Mais au-delà de Kyoto, qu’en est-il ? Plusieurs pays ont déjà mis de l’avant des mesures importantes de réduction de leurs émissions de GES, alors qu’au Canada, on semble vouloir utiliser les tergiversations de Bush autour du Protocole comme une excuse pour retarder le plus possible toute mesure visant à réduire les émissions de GES. Si protocole il y a, il faut s’assurer de son intégrité environnementale, et il faut éviter à tout prix que des échappatoires tels que les puits de carbone et l’utilisation du nucléaire dans le cadre du MDP viennent en saper l’efficacité et la crédibilité.
36Connaîtrons-nous un jour des épidémies de maladies infectieuses comme la malaria au Canada ? Cela semble assez peu probable. Pourtant, comme le note le Dr Epstein dans son article, le parasite responsable de la malaria était très répandu aux États-Unis au siècle dernier ; les mesures de contrôle de la santé publique ont toutefois permis l’éradication de cette maladie, sauf en Californie. La décennie 1990, la plus chaude jamais enregistrée, nous aura permis d’assister à des débuts d’épidémie de malaria, transmise localement en Floride, en Georgie, au Michigan, au New Jersey, à New York, au Texas ainsi qu’à Toronto. Dans cette perspective, sommes-nous vraiment à l’abri d’un tel phénomène épidémique ? Il est vraisemblable que nous connaîtrons une augmentation notable des maladies infectieuses en raison du réchauffement global.
37Le fossé grandissant entre le cri d’alarme poussé par les scientifiques et l’attitude insouciante des politiciens qui tentent de négocier à la baisse les accords du protocole de Kyoto doit nous inquiéter au plus haut point. Y a-t-il une solution en vue ? Certainement, mais il faut agir vite et de manière responsable comme le Danemark qui s’est engagé à réduire ses émissions de GES de 50 % d’ici les 30 prochaines années. Pourquoi ne ferions-nous pas de même ? Ni Québec ni Ottawa ne se sont engagés formellement à respecter le protocole de Kyoto en réduisant, avant 2012, nos émissions de gaz à effet de serre de 6 % par rapport à 1990. Bien que Québec semble vouloir faire preuve de plus de détermination dans ce dossier, les mesures concrètes permettant de réduire les émissions contribuant aux changements climatiques tardent à être promulguées. Nos Néron modernes jouent du violon pendant que la terre s’embrase.
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Bibliographie
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Secrétariat des Nations Unies sur les changements climatiques : <www.unfccc.de>.
WWF : <www.wwf.org>.
Notes de bas de page
Auteurs
Steven Guilbeault est titulaire d’un diplôme en science politique et sciences religieuses de l’Université de Montréal. Il est impliqué dans le dossier des changements climatiques depuis 1995. Depuis 1997, il pilote ce dossier à titre de responsable de la campagne Climat et énergie pour Greenpeace Canada. Il a participé à plusieurs rencontres internationales sur les changements climatiques dont la première Conférence des parties (COP) à Berlin en mars-avril 1995, à la troisième COP à Kyoto, Japon, en décembre 1997 et à la sixième COP en novembre 2000 à La Haye.
Jean-Guy Vaillancourt (Ph.D., U.C. Berkeley, 1975) est professeur de sociologie à l’Université de Montréal, où il a été directeur, puis administrateur du Département de sociologie. Il a été professeur invité dans quatre autres universités québécoises, ainsi qu’à l’Université d’Architecture de Hanoi au Vietnam et à l’Université de Minas Gerais à Belo Horizonte au Brésil. Il a beaucoup publié en sociologie de l’environnement et en écosociologie, ainsi qu’en sociologie des religions. De 1990 à 2001, il a publié une quinzaine d’ouvrages et de numéros spéciaux de revues académiques, en plus de plusieurs douzaines d’articles, de chapitres de livres et de recensions. Ses travaux portent surtout sur le mouvement vert, le développement durable, la droite catholique et les mouvements sociaux.
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