Introduction
p. 9-24
Texte intégral
1Cet ouvrage est né d’un questionnement sur la démocratie, les mouvements sociaux et l’environnement. Nous souhaitions voir comment l’action écologiste, historiquement contestataire depuis la fin des années 1960, s’était diversifiée à travers la diffusion de nouvelles pratiques, la construction de nouvelles représentations de la société et de la nature, et l’émergence d’une participation citoyenne dans le cadre de nouvelles instances liées à une certaine institutionnalisation de la question écologique.
2La mobilisation environnementale s’est profondément transformée au cours des dernières décennies, à tel point qu’il vaut peut-être mieux parler aujourd’hui d’action environnementale si l’on souhaite rendre compte de la diversité des pratiques et des réponses des acteurs sociaux à la problématique écologique. En effet, l’action environnementale ne se comprend plus seulement comme revendication contestataire, mais se décline aujourd’hui en un foisonnement de nouvelles pratiques empreintes de pragmatisme (Vaillancourt, 2000 ; Fontan et LeBlanc, 2001) portées par une transformation des représentations de la nature, de l’interaction humain-environnement et des imaginaires du développement (Gendron, 2001a). Si l’on peut parler d’institutionnalisation de la problématique environnementale (Eder, 1993 ; Vaillancourt et Perron, 1998), le mouvement vert participe toujours à des dynamiques identitaires et sociétales en vertu desquelles il a souvent été érigé en prototype des nouveaux mouvements sociaux (Touraine, 1980 ; Vaillancourt, 1992 ; Buttel et Taylor, 1994 ; Yearley, 1994). Par ailleurs, ce mouvement recouvre une diversité d’allégeances et de positions politiques qui le rendent difficilement classifiable en regard des catégories de la politique traditionnelle (Mellucci, 1983, p. 28). En fait, si la thématique de l’environnement a pu être associée à une constellation de positions politiques écologistes (Mercier, 1997, p. 23), on peut dire aujourd’hui qu’elle n'est plus l’apanage des seuls écologistes (Eder, 1993 ; Vaillancourt, 2000 ; Gendron, 2001b). Au fur et à mesure que les problèmes environnementaux se sont généralisés, ils ont été érigés en métaenjeux et ont donné lieu à des positionnements intéressés et stratégiques de la part de l’ensemble des acteurs sociaux (Godard et Salles, 1991, p. 258). Les motivations et les justifications écologiques s’imbriquent alors d’une manière complexe dans les rapports sociaux préexistants et se mêlent à un réseau d’autres motivations conflictuelles et proprement sociales. C'est pourquoi, même si la problématique environnementale est porteuse à la fois d'une transformation de ces rapports et de nouveaux conflits, elle est tributaire, dans sa formulation, des rapports sociaux préexistants et de leur dynamique.
3Il ne s’agit pas ici de nier la matérialité même de la crise, mais d’insister sur sa nécessaire médiation sociale. Celle-ci se traduit par une interpénétration étroite entre la construction scientifique et la construction sociale des problèmes environnementaux. La part sociale de cette construction est d’autant plus importante que le caractère d’extériorité sociale1 l’incertitude scientifique et le caractère futur de phénomènes potentiellement irréversibles confèrent un rôle stratégique à la science qui sera dès lors sujette aux multiples pressions des acteurs (Godard et Salles, 1991, p. 248-249). Sa matérialité étant une réalité établie, la reconnaissance du caractère construit de la problématique environnementale appelle plus que jamais une analyse de type sociologique susceptible de mettre en lumière les dynamiques entre les acteurs sociaux. L’environnement est désormais au cœur de ces dynamiques, pris à partie dans des conflits plus anciens, mais aussi source de conflits et d'enjeux nouveaux (Schmitz, 1992). Il faut alors se demander quel éclairage la sociologie est susceptible d’apporter à une telle problématique.
4Comme le rappelle Leroy dans le présent ouvrage, la sociologie semblait peu outillée pour analyser la problématique environnementale lorsque celle-ci a fait son apparition. Née dans des conditions sociohistoriques particulières qui ne sont pas étrangères à ses propositions paradigmatiques et à ses objets de prédilection (Miguelez, 1993), la sociologie classique aurait laissé un héritage peu propice à l'analyse des questions environnementales. En plus de participer à une « rhétorique de la modernisation » qui célébrait l’émancipation des contraintes naturelles (Leroy, 1983), l’émergence et l'affirmation de la sociologie comme science a nécessité non seulement l'élaboration d’une méthode répondant aux critères de scientificité de l’époque, mais aussi une rupture paradigmatique avec les théories alors dominantes, marquées par un déterminisme biologique réductionniste.
5Comme l’explique Leroy, c’est contre cet héritage classique et dans une perspective inévitablement antimoderniste que s’est amorcée la réflexion sociologique environnementale. On peut distinguer trois grandes étapes dans le développement de la sociologie de l’environnement. L’écologie humaine est apparue dès les années 1920 ; elle s’intéressait à la détermination des relations humaines par les facteurs environnementaux et tentait d’expliquer les phénomènes sociaux à partir de ceux-ci. En réaction au déterminisme de cette école s’est très vite développée une écologie sociale mettant plutôt l’accent sur l’influence des phénomènes socioculturels sur le milieu spatial et l’environnement. Le deuxième courant de la sociologie environnementale s’est développé à partir des années 1970, en réaffirmant tout d’abord la part de détermination des facteurs environnementaux à l’encontre des courants sociologiques dominants de l’après-guerre qui tendaient à ignorer le substrat matériel des sociétés humaines en évacuant de leurs théories les phénomènes infrasociaux. Catton et Dunlap ont voulu remédier à cet aveuglement des théories sociologiques en proposant un nouveau paradigme appelé à remplacer le paradigme anthropocentrique de la sociologie traditionnelle. Ce clivage paradigmatique a été rejeté par Buttel qui a critiqué le déterminisme matériel trop poussé des thèses de Catton et Dunlap et a voulu réaffirmer le caractère socialement construit des problèmes environnementaux. À la suite d’un certain désintéressement à la fin des années 1970 et au début des années 1980, la question écologique a ensuite connu un regain d’intérêt que l’on peut attribuer à la publication du rapport Brundtland, à la fin de la guerre froide, ainsi qu’à la visibilité soudaine des problèmes environnementaux globaux. À partir de cette période, les recherches sociales sur l’environnement se sont intensifiées sur les plans théorique et empirique, et la sociologie de l’environnement s’est largement diversifiée tant au chapitre de ses paradigmes que de ses objets, donnant naissance à ce que l’on peut appeler l'écosociologie (Vaillancourt, chapitre 2).
6Le cheminement de la réflexion sociologique à l’égard de la problématique de l’environnement n’est pas atypique dans le domaine des sciences sociales. Alors que la rhétorique de la modernisation a aussi marqué l’économie (Leroy, chapitre 1), il est intéressant de remarquer que les réponses proposées par cette autre discipline reposaient alors, elles aussi, sur l’idée d’une nécessaire révision paradigmatique. Ainsi, le courant de l’économie écologique se définit comme un rassemblement d’économistes et d’écologistes qui oeuvrent à la mise sur pied d’une nouvelle discipline empruntant à la fois à l'économie et à l’écologie (Costanza et al., 1997, p. 72, 77-79) ; il s’agit d’intégrer les paradigmes des différentes disciplines sans donner préséance au raisonnement économique, et en se basant notamment sur les modèles des sciences naturelles (Barry, 1999, p. 147). Ainsi, en sociologie comme en économie, les chercheurs ont voulu corriger les déficiences paradigmatiques de leur discipline en y incorporant l’environnement et ses dynamiques écosystémiques comme nouveau postulat. Ce faisant, ils ont importé une définition scientifique et matérielle de la problématique environnementale (Draetta, 1995 ; Leroy, 1983) dans le cadre d’un paradigme théorique nécessairement hybride entre la science d’origine et l’écologie. On peut s’interroger sur la portée heuristique d’un tel arrimage.
7En ce qui concerne l’économie, Gendron a montré ailleurs que le rapprochement proposé par l’économie écologique entre le système économique d’une part et le système écologique de l’autre fait l’impasse sur les déterminants sociaux de l’activité économique et sur la médiatisation sociale des problèmes environnementaux (Gendron, 2001b). Confinée à une perspective systémique, l’économie écologique ignore les dynamiques sociales et politiques ainsi que les acteurs sociaux, ce qui la pousse à formuler des propositions qui s’avèrent profondément utopistes d’un point de vue sociopolitique. Curieusement, on serait tenté de dresser le même diagnostic des tentatives d’arrimage entre la sociologie et l’écologie dans la mesure où l’hybridation des deux disciplines s’est souvent traduite par une conception matérialiste et déterministe de l’environnement faisant peu de cas des processus de construction sociale. Les courants institutionnalistes et régulationistes émergents en économie de l'environnement commencent tout juste à faire état du caractère socialement construit de la question environnementale (Becker et Raza, 2000, p. 62). Du côté de la sociologie, le débat entourant les dimensions matérielle et socialement construite de la problématique environnementale a cours depuis déjà quelques décennies et tend à se résoudre autour d’une position de réalisme critique qui évite à la fois le matérialisme naïf et l’idéalisme constructiviste (Baril, 1994 ; Vaillancourt, 1995). Comme l’avance Picon (Picon, 1993, cité par Draetta, 1995), la sociologie de l’environnement doit non seulement rendre compte de la complexité avec laquelle les conditions environnementales influencent le comportement social, mais aussi du caractère réciproque et non causal de la dialectique existant entre les deux. Par ailleurs, l’objet d’étude du sociologue demeure la société et non la nature, ce qui ne l’empêche pas d’étudier la nature à travers le social ou à travers leur interaction (Picon, 1993 cité par Draetta, 1995). Après tout, comme le souligne Leroy, la crise écologique n’est-elle pas tout simplement la « manifestation (spécifique, il est vrai) de la dialectique inéluctable entre l’homme ou la société et l’environnement physique, et enfin, entre culture et nature » (Leroy, chapitre 1) ?
8Pour rendre compte de cette dialectique, on peut suivre la piste ouverte par Giddens qui articule dans une même théorie l’approche structuraliste et l’approche actionnaliste de la société, et où la structure est envisagée à la fois comme facteur contraignant et comme facteur habilitant (Redclift et Woodgate, 1994, p. 54 ; Bélanger et Lévesque, 1991). Mais il faut reconnaître qu’un élément essentiel de cette dialectique réside dans la configuration du système productif et de l’organisation économique des sociétés industrielles avancées, dimension qui mérite à notre avis une plus grande attention de la part des sociologues, et appelle au développement d’une véritable sociologie économique ou socioéconomie de l’environnement. Le courant de la modernisation écologique peut sembler un effort intéressant en ce sens.
9Pendant les années 1970, à l’apogée de la perspective conservationniste des questions environnementales, les approches socioéconomiques étaient essentiellement de nature critique, portées par des néomarxistes comme James O'Connor et Allan Schnaiberg. Ceux-ci ont insisté sur le rôle du mode de production capitaliste dans le processus de dégradation environnementale et dans l’échec des mesures de protection écologique, alors que les tenants de la désindustrialisation dénonçaient l’impact dévastateur des grands projets techno-industriels. Ce n’est que vers la fin des armées 1980 qu’émerge un nouveau discours sur l’environnement, et que les sociétés commencent à faire l’expérience d’une transformation des institutions de la société industrielle induite par la problématique environnementale. Le nouveau courant de la modernisation écologique s’intéresse précisément à la restructuration des processus de production et de consommation induite par le contexte écologique (Mol, 1997).
10Néanmoins, il importe de distinguer la modernisation écologique comme théorie de la reproduction et du changement social, de la modernisation écologique comme programme politique visant une réforme écologique de la société industrielle (Mol, 1997). À titre de théorie sociologique, la modernisation sociale tente d’expliquer les transformations des sociétés industrielles en regard de la problématique environnementale. Mais il faut distinguer la perspective analytique ou descriptive, de la perspective normative ou prescriptive du concept de modernisation sociale qui fait l’objet de la plupart des critiques adressées à ce courant (Mol, 1997). Les propositions normatives de la modernisation écologique peuvent être synthétisées en quatre points. D’une part, la théorie de la modernisation écologique situe la science et la technologie au cœur des processus de réforme écologique. D’autre part, elle donne un rôle important aux entrepreneurs ou aux innovateurs dans la restructuration, ce qui renvoie à certains éléments des modèles de l’école de la modernisation écologique (McCarthy et Zald, 1977). La théorie de la modernisation écologique admet clairement la possibilité d'une intégration entre le développement économique et la préservation de l’environnement, en s’appuyant à la fois sur le scénario de dématérialisation de l’économie et sur la stratégie d'internalisation des coûts environnementaux (Mol, 1997). Ainsi, la proposition centrale de la modernisation écologique tient pour acquis que la croissance économique peut être orientée vers des objectifs environnementaux et qu’il existe une synergie entre la protection de l’environnement et le développement économique (Redclift et Woodgate, 1994). Par ailleurs, elle envisage un nouveau rôle pour l’État dans la restructuration écologique favorisant des stratégies de prévention, de participation et de décentralisation en lieu et place des anciennes méthodes curatives, contrôlantes et centralisées. Enfin, la théorie de la modernisation écologique reconnaît un rôle prédominant aux mouvements sociaux dans le cadre de la réorientation écologique de l’État et du marché à mesure que ceux-ci ont troqué leur position utopiste et critique pour une participation réaliste et constructive aux transformations.
11La principale critique adressée aux thèses de la modernisation écologique est liée au fait que les exigences écologiques sont encore présentées comme des objectifs à atteindre dans la réforme des institutions sociales. Mais, ce qui est plus grave encore, elle néglige les processus essentiellement sociaux qui président à la transformation des institutions, notamment économiques. Dans cette perspective, la dimension prescriptive de la modernisation écologique peut faire l’objet des mêmes critiques que celles que nous avons formulées à l’égard des principales théories économiques de l’environnement. Il y a donc place pour une sociologie économique de l’environnement capable de rendre compte du processus de transformation institutionnelle qui découle de la problématique écologique telle que construite par les acteurs sociaux. En d’autres termes, il nous faut une sociologie économique de l’environnement qui reconnaît le caractère socialement construit non seulement de la problématique environnementale, mais aussi des institutions économiques. C’est le but que s’est fixé Gendron dans le chapitre 3 en proposant un arrimage inédit entre l’économie de l'environnement, la théorie de la régulation et l’école des nouveaux mouvements sociaux.
12C’est aussi cette double construction sociale de l’environnement et des institutions qu’illustrent les différents textes du présent ouvrage. Ceux-ci s’inscrivent dans une nouvelle fournée de travaux en sociologie de l’environnement qui s’attachent à expliquer la complexité des processus de construction et de transformation des représentations et des institutions. En effet, en préparant cet ouvrage, il nous est apparu clair que les représentations sociales sont au coeur de l’action environnementale dans les sociétés modernes avancées. À travers leur objectivation dans le langage et leur intégration au discours politique, les représentations transforment le social (Jodelet, 1989, p. 40). Elles participent de la fabrication sociale des faits au sein de processus d'influence qui visent à transformer des idées en évidences objectives. À la fois construction et expression d’un sujet, les représentations comportent une dimension de symbolisation et d’interprétation. Par ailleurs, elles sont élaborées à partir de l’expérience concrète et sont sujettes à un processus de focalisation qui répond aux intérêts des acteurs, intérêts qui sont à la fois matériels et idéaux. Enfin, les représentations répondent à une logique d’inférence, c’est-à-dire à la nécessité de prendre position en vue de l'action. Comme l’explique Jodelet, elles sont ainsi à la fois activées et agissantes dans la vie sociale.
13Dans la première partie de ce livre, nous proposons au lecteur deux textes sur l’évolution et l’état actuel de la sociologie de l’environnement. Le chapitre 1, rédigé par Leroy, présente les grandes tendances de la sociologie de l’environnement en Europe, en mettant l’accent sur certaines pistes peu explorées qui auraient pu être riches d’enseignement, et qu’il est peut-être temps de redécouvrir. Dans le chapitre 2, Vaillancourt dresse un portrait des productions et des activités des sociologues de l’environnement dans le monde et spécialement en Amérique du Nord, après avoir retracé la courte histoire d’une écosociologie en devenir. L’ensemble des chapitres qui suivent permettent au lecteur de constater que parmi les sciences sociales de l’environnement, la sociologie de l’environnement est en train de se tailler une place de choix dans le monde de la francophonie, comme c’est le cas depuis déjà quelques années dans le monde anglophone. Grâce à cet ouvrage, nous espérons contribuer à assurer des bases solides pour que puisse se développer une réflexion articulée et nécessaire sur la problématique environnementale dans ses dimensions sociales et humaines.
14La deuxième partie de l’ouvrage, intitulée Gouvernance et rationalité du développement durable, fait une place particulière à l’étude des représentations. Dans le chapitre 3, Gendron analyse les représentations économiques, politiques et écologiques du monde des affaires. À partir d’un cadre analytique qui articule la théorie de la régulation et les thèses actionnalistes, l’auteure explique que l’environnement et le développement durable semblent désormais relever de l’historicité et ne sont plus l’apanage des seuls groupes écologistes. Néanmoins, l’entrée de l’élite économique dans le champ de l’environnement est modulée par des intérêts qui lui sont propres, si bien que son interprétation des causes des problèmes environnementaux et de leurs solutions diffère radicalement des thèses écologistes. Ainsi, pour le monde des affaires, et contrairement à ce que prônent les tenants de l’économie écologique, la problématique de l’environnement ne remet pas en cause le modèle consumériste et la croissance, tandis que l’internalisation des coûts est contraire aux exigences de la mondialisation. En regard de ces représentations, Gendron soutient que la modernisation écologique des institutions économiques se traduira vraisemblablement par une triple dématérialisation passant par une transformation de la consommation, une modernisation technologique de la production et un transfert des coûts écologiques vers les économies périphériques.
15Dans le chapitre 4, Draetta s’intéresse aux représentations de l’environnement dans le milieu industriel. Ayant rappelé que l’idée de nature est d’abord vécue et pratiquée, bref, médiatisée par l’expérience, l’auteure se penche sur le décalage existant entre les attitudes et les comportements à partir d’une distinction entre la conscience et la sensibilité environnementale. Draetta note un décalage entre le désir d'agir au niveau du discours et la conduite au quotidien plutôt individualiste. Pour comprendre ce décalage, l’auteure propose de distinguer la conscience de la sensibilité environnementale. La conscience repose sur la connaissance et se manifeste par la présence de la dimension environnementale dans le système de représentations. La sensibilité, de son côté, opère davantage au niveau de ce qui est ressenti et se manifeste par la proximité de la dimension environnementale au principe organisateur des représentations, c’est-à-dire à leur noyau central. Selon Draetta, cette sensibilité peut être comprise à partir des concepts d’intériorisation, d'habitus et d’ethos empruntés à la théorie de l'habitus de Pierre Bourdieu. Draetta conclut que la sensibilité à l’environnement est le reflet de l'intériorisation non consciente de la valeur environnementale et se manifeste par l’adoption de conduites environnementales quotidiennes. Les résultats de ses recherches tendent à démontrer que l’environnement est une valeur émergente de la morale consensuelle d’aujourd’hui, mais qu’il ne fait pas encore partie des intérêts fondamentaux à partir desquels s’ordonnent les positions individuelles.
16Dans le chapitre 5, Boirai étudie la norme internationale de gestion environnementale ISO 14001 lancée en 1996 et maintenant adoptée par plus de 30 000 entreprises à travers le monde. L’auteur examine les enjeux, les défis et les paradoxes de cette norme commerciale dédiée à la gestion environnementale. Il explique que les motivations des entreprises qui se prêtent aux exigences de la certification 14001 s’expliquent davantage par des ambitions commerciales, institutionnelles ou organisationnelles que par un véritable souci de l’environnement. Par ailleurs, la standardisation visée par une telle norme de gestion, dont la portée se veut internationale, ne se prête pas toujours très bien aux spécificités des entreprises, à la diversité de leur culture organisationnelle ou de leur système de gestion. Enfin, l’auteur explique que la norme repose sur des principes de gestion assez traditionnels qui risquent de susciter une intégration rituelle plutôt qu’une véritable remise en cause des pratiques ayant un impact négatif sur l’environnement.
17Dans le chapitre 6, Rudolf se penche sur deux thématiques touchant à l’institutionnalisation de l’environnement et à la durabilité. L’auteure observe tout d’abord comment les normes et les dispositifs techniques concourent à l’institutionnalisation des nouvelles formes de vie à travers une étude comparative auprès des écoconseillers allemands et français. Elle constate que les écoconseillers allemands utilisent le quotidien et les sphères de la vie personnelle pour faire progresser le souci de l’écologie, tandis que les écoconseillers français s’appuient sur l’équipement en systèmes experts des collectivités territoriales à travers le soutien des élus. On reconnaît à travers cette différence deux conceptions de la société et de la dynamique sociale, Tune qui est plus compréhensive, et l’autre davantage technocratique. Il n’en reste pas moins que les uns comme les autres recourent à la fois aux normes et aux dispositifs techniques comme moyens de transformer la société. Dans la deuxième partie du chapitre, Rudolf se penche sur le concept de durabilité, qui tente d’opérer une synthèse entre une nature et une culture que l'on avait coutume de penser séparément. Souvent critiqué, le caractère flou du concept de développement durable permet néanmoins de multiples investissements par les acteurs sociaux. Mais il se révèle incapable de générer une vision partagée du monde. La durabilité favorise toutefois une remise en question de l’idéologie de la modernité et signale les limites de l’action rationnelle.
18Le chapitre 7, écrit par Micoud, s'inscrit précisément dans la foulée de cette remise en question. À partir de l’analyse des transformations des champs sémantiques, l'auteur montre que le développement durable transporte avec lui une nouvelle rationalité, qui consiste à prendre en compte le temps du vivant et à penser les choses en tant que vivantes. Cette notion nouvelle de la durée opère une scission entre le développement et le progrès ; le développement redevient pluriel, et la raison qui le soutient ne peut plus être pensée comme naturelle. L’analyse des mutations sémantiques que propose Micoud se veut aussi une méthode d’inspiration herméneutique. C’est là une méthode qui accorde une place prépondérante aux signifiants, sans s’y réduire pourtant, et qui remet en cause l’esprit scientifique plutôt que le sujet de l'analyse.
19Dans le chapitre 8, Murphy propose une réflexion sur la tempête de verglas qui a frappé le Québec en janvier 1998. Cette tempête a entraîné une rupture du système de distribution de l’électricité qui a paralysé une bonne partie du Québec pendant plusieurs semaines. À partir de cet événement, Murphy montre comment le temps socialement construit reste superposé aux temporalités de la nature et ne les remplace pas. Alors que les temps socioculturels sont organisés artificiellement autour de l’horloge et du calendrier, les temporalités de la nature reposent sur les rythmes naturels de la planète et du corps. À la faveur de la tempête de verglas, les temporalités de la nature, l’hiver ainsi que les cycles diurnes et nocturnes entre autres, ont fait irruption dans l’espace artificiel des sociétés modernes, désorganisant la vie sociale fondée sur le temps construit. Le temps vécu et la matérialité de l’expérience se détachent du temps abstrait et s'imposent au temps de l’horloge qui les contrôlait jusque-là. Murphy conclut en soulignant la vulnérabilité des sociétés modernes avancées, que des sociologues comme Beck et Giddens appellent sociétés du risque, où le développement technologique a intensifié l’interpénétration entre la nature autonome et la culture, tout en transformant le caractère de cette interpénétration.
20La troisième partie de l’ouvrage est consacrée aux enjeux globaux et aux réponses qu’ils suscitent chez les acteurs sociaux. Dans le chapitre 9, Guilbeault et Vaillancourt analysent la question des changements climatiques, et plus particulièrement les négociations entourant le protocole de Kyoto. Ils analysent le rôle des organisations non gouvernementales dans ces négociations en montrant que celles-ci sont appelées à fournir une expertise scientifique grâce à laquelle elles développent de véritables liens de collaboration avec les représentants des pays en négociation. Les auteurs se penchent aussi sur les différentes pistes proposées actuellement pour faire face au défi des changements climatiques tels que les puits de carbones et l’option nucléaire. Enfin, Guilbeault et Vaillancourt se prononcent sur les effets potentiels d’un réchauffement climatique sur la santé humaine et le développement de maladies infectieuses.
21Dans le chapitre 10, Golovtchenko et Zelem, avec la collaboration de Noguès et Pidoux, étudient les politiques publiques de réduction des gaz à effet de serre visant principalement la pollution automobile. Constatant que le comportement des automobilistes n’a pas changé malgré les politiques de l’État axées sur l’offre, les auteurs ont voulu analyser l’usage et les représentations des conducteurs en matière de pollution automobile, en vue d’évaluer l’acceptabilité des mesures visant à réduire cette pollution. Ils constatent que les représentations en matière de pollution automobile sont fortement conditionnées par les variables démographiques, et que ces représentations tendent à justifier le bien-fondé des décisions d’achat d’un véhicule. La pollution automobile est perçue comme un mal nécessaire dans la mesure où la voiture est jugée indispensable ; par ailleurs, les automobilistes tendent à rejeter la responsabilité de la pollution automobile sur les autres, notamment sur les constructeurs. En conclusion, les recherches menées par Golovtchenko et Zelem démontrent que les automobilistes sont bien disposés à l’égard des mesures indirectes et réglementaires qui s'adressent aux constructeurs et s’imposent à tous les conducteurs de manière indifférenciée. Par contre, il sont réfractaires aux mesures économiques négatives, tout particulièrement aux taxes ou aux charges supplémentaires.
22La problématique des changements climatiques fait l’objet du chapitre 11, rédigé par Perron et Vaillancourt. À partir du concept de développement durable, les auteurs ont cherché à analyser les valeurs et les attitudes des représentants participant au PNCC. En analysant les données recueillies à partir d’un questionnaire administré par le groupe international de recherche GOES, Perron et Vaillancourt montrent qu’il existe une polarisation entre les valeurs et les attitudes des leaders verts et celles des représentants d’entreprises. Par contre, certains enjeux comme les changements climatiques semblent faire l’objet d’un certain consensus, les divergences se situant plutôt au niveau des mesures à prendre ou de leur impact au plan de l’équité Nord-Sud. Les représentants municipaux exceptés, les acteurs se rallient néanmoins à l’utilisation des mécanismes de marché pour résoudre une partie des problèmes environnementaux, dont le réchauffement planétaire. Insatisfaits des efforts du gouvernement fédéral à l’égard des engagements pris à Kyoto, ils sont généralement favorables à un système d’échange de crédits d’émission, entre autres solutions.
23Dans le chapitre 12, Mazalto se penche sur la problématique de l’eau et sur le rôle des organisations non gouvernementales internationales dans l'élaboration des politiques de l’eau. Constatant l’apparition de nouveaux acteurs atypiques au sein de la société civile, l’auteure propose de faire une distinction entre les organisations internationales non gouvernementales et les think tanks. Ces soi-disant incubateurs d’idées rassemblent des dirigeants ou des cadres en vue de constituer des réseaux d’influence politiques et économiques, alors que les organisations non gouvernementales sont plus marginales et se dissocient largement des sphères d’influence du pouvoir. Mazalto avance que les think tanks constituent des espaces de médiation et de structuration de nouveaux modes de représentation en développant un monopole intellectuel dans un secteur donné. À la fin du chapitre, l’auteure s’interroge sur la constitution, le rôle et le statut de ces organisations hybrides, et sur leur rapport à la démocratie.
24Dans le chapitre 13, Nevers se penche sur les politiques de protection des espaces naturels pour tenter d’en dégager les caractéristiques et pour proposer une analyse de leurs coûts et de leurs avantages. Après avoir rappelé les controverses entourant la finalité des politiques de protection de la nature, l’auteur expose la diversité des mesures protectionnistes mises de l’avant en France (protection zonale, politique réglementaire et politique incitatrice). Il propose ensuite une analyse de leur succès potentiel à partir de la catégorisation de Padioleau fondée sur deux variables : le caractère diffus ou concentré des avantages des politiques publiques, et le caractère diffus ou concentré de leurs coûts. Les politiques environnementales supposent généralement des avantages diffus et des coûts concentrés, configuration peu propice à leur implantation. Nevers souligne qu’il faut aussi tenir compte des dimensions temporelles et spatiales, sans compter la difficulté d’évaluer les coûts et les avantages réels de certaines politiques.
25La quatrième partie de cet ouvrage porte sur le thème de la participation et du rapport au territoire. Elle débute par deux textes sur la situation acadienne. Dans le chapitre 14, Babin analyse la signification politique et la portée sociale de nouvelles pratiques collectives publiques en matière d’environnement. L’auteur tente de voir dans quelle mesure de telles pratiques contribuent à la structuration de nouveaux mécanismes collectifs de production et de régulation sociales dans le cadre d’une transformation historique. Il analyse, pour ce faire, plusieurs expériences acadiennes de mobilisation environnementale et communautaire, et conclut que cellesci témoignent d’une volonté des communautés de se prendre en charge avec l’appui de l’État, dans le cadre d’une économie solidaire. La mobilisation s’articule dans des réseaux à l’aide desquels la population cherche à s’approprier et à contrôler collectivement le processus de développement. Inspiré par Melucci, Babin montre ainsi que les mouvements sociaux ne se limitent pas à l’action politique institutionnelle, mais oeuvrent à l’ouverture d’un espace politique où peuvent s’exprimer des idées nouvelles et des projets ou des visions alternatifs du développement.
26Dans le chapitre 15, Chouinard, Desjardins, Forgues et Vanderlinden s’intéressent à l'action locale dans un contexte de mondialisation économique. Ils étudient les partenariats qui se sont formés entre des groupes de citoyens, des municipalités, des entreprises et des représentants gouvernementaux en vue de relever les défis d’un développement durable dans le bassin versant de la baie de Caraquet. Les auteurs expliquent l’urgence de développer une gestion intégrée des ressources permettant d’exploiter le potentiel socioéconomique de la région tout en respectant la diversité écologique. Cette gestion intégrée, soutiennent les auteurs, nécessite la création d’un comité de concertation intersectoriel représentatif du territoire et de ses principaux acteurs.
27Dans le chapitre 16, Busca, Gendre, Salles et Zelem analysent les dispositifs de gestion de l’eau destinés au monde agricole. En étudiant les stratégies des agriculteurs face à l'implantation de mesures de gestion de l’eau, les auteurs cherchent à comprendre les modalités d’appropriation des politiques publiques de protection de l'environnement. Les recherches menées par le CERTOP auprès d’agriculteurs sur plusieurs bassins versants du bassin Adour-Garonne permettent d’analyser les facteurs de succès des politiques de gestion de l’eau et de comprendre les modalités de construction des prescriptions environnementales par les acteurs gestionnaires de l’eau. Les auteurs proposent aussi une segmentation du monde agricole en fonction de l’attitude des agriculteurs vis-à-vis les problèmes d’environnement.
28Dans le chapitre 17, Becerra se penche sur le cas de la protection controversée des zones humides du littoral catalan. L’auteure analyse les formes de mobilisation sociale relatives à la protection des milieux naturels et les conditions de participation des populations locales à de nouveaux modes de gestion légitimés par l’émergence d’un enjeu environnemental. Becerra soutient que dans le cas du Parc naturel des marais de l’Ampurdan, la gestion intégrée du milieu naturel est « contre-nature » ; elle montre que les agriculteurs rejettent un dispositif de protection imposé par l'administration locale. Un tel dispositif est perçu comme une ingérence de l’administration faussement justifiée par des impératifs écologiques. L’auteure expose ensuite l'intérêt et les effets positifs d'un programme agroenvironnemental reposant sur la participation des acteurs à la gestion du Parc naturel.
29Les deux derniers textes de cette partie s’intéressent tout spécialement à la question environnementale dans les pays du Sud. Le chapitre 18, écrit par Castro, porte sur les savoirs des populations traditionnelles dans le cadre des débats sur la biodiversité et le développement des biotechnologies. L'auteure explique que les populations traditionnelles sont confrontées aux changements d’ordre économique et technologique, et doivent revendiquer leurs droits face aux tentatives d’appropriation des ressources de la biodiversité inhérentes au développement d’un savoir et d’une connaissance typiquement occidentaux de leur milieu. Ce type de savoir remet en question le rapport au territoire des populations traditionnelles et les dépossède de leurs propres mécanismes d’appropriation et d’investissement de leur milieu de vie.
30Dans le chapitre 19, Lemaire analyse les mesures de protection de l’environnement axées sur la création de réserves et de parcs naturels en Guyane française. L'auteur montre que les mesures imposées par l’État français se heurtent à un imaginaire guyanais ayant recours aux ressources historiques locales pour forger ses propres contre-références culturelles. Comme l’explique Lemaire, les politiques françaises servent à affirmer l’emprise de l’État ; mais elles sont aussi à la base d’une structuration conflictuelle des identités ethnoculturelles qui tendent à se définir en des termes nouveaux.
31En guise de conclusion de l’ouvrage, Hamel nous présente une réflexion approfondie sur le thème de la gouvernance. Il avance que le concept de gouvernance, tel qu’il est compris aujourd’hui, ne permet pas de rendre compte des transformations qui se font actuellement dans les systèmes de décision sociaux et politiques si bien illustrées par les tensions et les conflits entourant les questions d’environnement.
32Cet ouvrage n'aurait pu voir le jour sans la contribution et l’appui de nombreuses personnes, à commencer par nos collègues du Comité de recherche 23 sur la sociologie de l’environnement et du développement durable de l’Association internationale des sociologues de langue française (AISLF). Nous profitons de cette occasion pour remercier tous ceux et celles qui ont contribué à faire de cet ouvrage un document de qualité, sans oublier le 16e congrès de l’AISLF tenu à Québec en juillet 2000 où nous avons tiré son inspiration de départ.
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Notes de bas de page
1 Pour Godard et Salles, la « structure vive » des problèmes d’environnement des sociétés industrielles contemporaines comporte trois dimensions. D’une part, dans la mesure où ils ne s’inscrivent pas directement au coeur de l’activité économique, ces problèmes sont susceptibles de faire l’objet de stratégies de dénégation affectant aussi bien l’action collective que le développement des connaissances. Godard et Salles parlent de méconnaissance sociale, d’ignorance active ou encore d'externalise social. D’autre part, bien qu’il le transforme, l’être humain est incapable de contrôler, de produire ou même de prévoir entièrement l’environnement et ses dynamiques. Enfin, le thème de l’anéandssement de l’espèce humaine se pose comme un métaenjeu, c’est-à-dire un enjeu non subalterne dépassant le principe d’utilité ou la question de bien-être, qui n’est pas réductible aux enjeux économiques et leur est « hiérarchiquement supérieur » (Godard et Salles, 1991, p. 247-248).
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Développement durable et participation publique
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