Chapitre 1. Les nouveaux mouvements sociaux de l’environnement. Au cœur des changements politiques et culturels
1995
p. 17-33
Note de l’éditeur
Publié dans Revues d’études canadiennes/Journal of Canadian Studies, vol. 30, no 1 (printemps 1995), p. 102-114.
Texte intégral
1Plusieurs chercheurs tentent de cerner et d’analyser la dynamique responsable du changement social. Depuis quelques années, beaucoup d’efforts sont consacrés aux luttes portant sur des enjeux environnementaux. En effet, bon nombre de chercheurs centrent leur attention sur le changement social provoqué par les luttes menées par les mouvements sociaux (MS) de l’environnement. Pourquoi la problématique environnementale nécessite-t-elle un examen particulier ? Pourquoi parler de mouvements sociaux de l’environnement plutôt que de groupes de pression ou de groupes d’intérêts de l’environnement ? En quoi la culture est-elle importante lorsque l’on traite de l’environnement ? En répondant à ces questions, nous verrons que les mouvements sociaux de l’environnement se distinguent d’autres acteurs sociaux par leurs actions collectives. Nous pourrons alors mieux évaluer si effectivement nous pouvons affirmer que les mouvements sociaux de l’environnement provoquent des changements sociaux.
2Ces objectifs de recherche ne sont pas aussi simples qu’on peut le penser à première vue. Si nous affirmons l’importance de la problématique environnementale dans l’évolution de nos sociétés, c’est parce que les actions collectives concernant l’environnement sont à la jonction des rapports sociaux des domaines de la culture et de la politique. Il en résulte l’émergence d’une nouvelle culture politique et la création de nouveaux espaces sociopolitiques. C’est ainsi que nous pouvons caractériser le changement social provoqué par les mouvements sociaux de l’environnement comme un changement social qui a des répercussions sur l’ensemble du tissu social. C’est en examinant le point de vue des chercheurs québécois et canadiens concernant les MS en général et plus spécifiquement les luttes environnementales que nous allons illustrer nos propos.
L’entrée de l’environnement dans le système politique canadien et québécois
3Le politique « formel », c’est l’ensemble des processus et des institutions « par lesquelles les objets de valeurs sont répartis par voie d’autorité dans une société » (Bernard 1977 : 10). Ce sont les institutions de l’État qui forment le noyau du politique formel. Dans cette arène, ce sont les différents partis politiques, en lutte pour le pouvoir, qui ont surtout fait l’objet d’études. Une fois le pouvoir obtenu par un parti, gouverner la société implique une autre série de conflits. C’est-à-dire qu’en dehors des luttes strictement électorales (en vue de l’obtention du pouvoir), il y a des actions collectives qui tentent d’influencer les prises de décisions étatiques. Les intervenants traditionnels qui ont largement retenu l’attention dans l’étude de ces processus sont les groupes de pression. En effet, les syndicats, le patronat et d’autres types de groupes de pression ont tous été étudiés par des chercheurs pour comprendre comment ils interagissent avec l’État pour faire avancer leurs revendications.
4Pour le politicologue A. Bernard (1977), il faut établir une distinction entre les partis politiques qui luttent pour le pouvoir et les groupes de pression qui cherchent à influencer ceux qui exercent ce pouvoir. Même s’il y a certaines ressemblances entre eux (les deux font de la « médiation politique »), ils sont néanmoins distincts : « Pour mieux étayer leurs demandes et mobiliser des ressources, des citoyens forment des associations, des groupements d’intérêts » (Bernard 1977 : 252-253). Une des « demandes » qui caractérise de plus en plus le système politique est sans aucun doute la protection de l’environnement.
5La place qu’occupe l’environnement dans notre société suscite un bon nombre de recherches et d’analyses. Parfois, on cherche à examiner le rapport entre environnement et médias. Ailleurs, on étudie l’évolution de la problématique environnementale dans la société. La « préoccupation environnementale » continue à marquer, entre autres, les sondages d’opinion publique. Les personnes changent leurs habitudes au niveau de l’achat de biens et de produits plus respectueux de l’environnement. De plus en plus d’individus perçoivent des menaces à leur qualité de vie face aux différentes sortes de pollution. En 1989, une personne sur cinq au Canada se dit prête à appuyer un parti faisant de la protection de l’environnement sa priorité ; et en 1990, l’environnement était la principale préoccupation des Québécois et des Québécoises (L’Actualité 15-09-90, Fontaine, in La Presse 03-10-89).
6Les institutions, les commerces et les entreprises, privés et publics, affirment de plus en plus avoir pris un certain virage vert. Il ne faut pas oublier non plus la multiplication des politiques, des lois, des règlements et de tous les processus d’encadrement institutionnel de la question environnementale qui jouent un rôle de plus en plus important dans la prise de décision (Parenteau 1988 ; Couch 1988 ; Gariépy (dir.) 1986). Le public est de plus en plus appelé à participer à des processus de consultation. En fait, on a réussi à démontrer que les préoccupations face à l’environnement occupent une place non négligeable dans notre société depuis quelques années (Vaillancourt et Gagnon 1987).
7Selon B. Doern (1990), les États canadiens et américains subissent de grandes transformations à cause des actions des groupes actifs en environnement. Il s’agit, selon Doern, de mutations au niveau des décisions politiques, des initiatives et des projets, et au niveau de la réglementation. Il y a également une complexification croissante des systèmes consultatifs et des prises de décisions.
8En somme, depuis plusieurs années déjà, de plus en plus d’intervenants se réclament de l’écologie. Mais ce sont surtout les groupes environnementaux qui sont responsables de ces changements dans la prise de conscience environnementale (Vaillancourt 1985b). À cet égard, la situation des groupes du Québec est similaire à celles des groupes au Canada anglais. Selon A. Drengson (1989 : 16), les préoccupations-clés des écologistes sont : les déchets toxiques, les pluies acides, la guerre et la pollution nucléaires, les maladies et les épidémies, la destruction de l’habitat et la disparition d’espèces végétales et animales, la pollution de l’air, la destruction des forêts, la désertification, l’effet de serre, l’érosion et la dégradation des sols, les changements océaniques et climatiques et l’amincissement de la couche d’ozone. Le Répertoire environnemental du ministère de l’Environnement du Québec compte plus de 700 groupes environnementaux uniquement pour le Québec (Vaillancourt 1992 : 797).
9Une des particularités des MS écologistes, c’est qu’ils sont les seuls à avoir tenté l’aventure électorale à grande échelle (Vaillancourt 1993), au niveau fédéral, au niveau provincial (du moins au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique), et au niveau municipal (il existe, par exemple, un parti municipal écologiste à Montréal). L’existence des partis verts à travers le Canada constitue un effort pour exprimer au niveau du politique formel ce que les MS font au niveau du politique non formel. Comme nous le verrons plus loin cependant, certains chercheurs croient que ce n’est pas au seul niveau électoral qu’on doit analyser les « impacts politiques » des MS de l’environnement.
10En somme, le « mouvement environnemental » provoque, au niveau du politique formel, une série de changements menant à des décisions politiques. Ces décisions rendent certaines revendications légitimes. L’État devient de plus en plus actif dans la création d’espaces publics qui tentent de réguler et d’institutionnaliser les préoccupations environnementales. Il y a eu notamment l’apparition de ministères de l’Environnement un peu partout au début des années 1970, et l’émergence de processus de consultation environnementale précédant certaines prises de décision gouvernementales. De plus, il y a un nombre grandissant d’agences et d’institutions sociales, publiques et privées, qui intègrent des considérations environnementales à leurs prises de décision.
11Les luttes environnementales sont donc des luttes qui s’inscrivent à l’intérieur du politique formel et elles sont l’affaire de groupes de pression. Il y a même l’émergence de nouvelles élites formées dans les MS de l’environnement qui sont appelées à participer et à contribuer à ces processus (Bélanger et Deslauriers 1990 : 27). Mais ceci ne suffit pas à expliquer l’ensemble du changement social lié à l’environnement. Cette liste des influences des MS de l’environnement n’est pas exhaustive. En effet, certaines luttes environnementales dépassent le cadre de référence traditionnel et deviennent des luttes qui oscillent entre un type d’action caractéristique des groupes de pression et un type d’action caractéristique des MS (Vaillancourt 1985a).
De quel politique s’agit-il ?
12Selon D. Rucht, le « mouvement environnemental » a une double structure : « D’une part, il contient un réseau informel d’organisations locales, régionales et nationales [...] D’autre part, le mouvement environnemental comprend des organisations hiérarchiques et formelles à tous les niveaux » (Rucht 1988 : 310). Alors, il est possible que ce soit effectivement des groupes de pression environnementalistes qui participent aux nouvelles procédures étatiques et administratives. D. Torgerson et R. Paehlke en conviennent également :
En effet, l’environnementalisme est traversé par des différences et des tensions à mesure que certains groupes tendent vers le professionnalisme, les compromis et des solutions praticables, alors que d’autres groupes insistent sur une attitude oppositionnelle accompagnée d’actions directes et d’événements sensationnels. Ces deux tendances sont nécessaires, même si elles ne sont pas suffisantes, dans l’émergence d’une administration environnementale (Paehlke et Torgerson 1990 : 298).
13La double structure signalée, entre autres, par ces chercheurs indique que nous avons affaire à un mouvement social potentiel. Mais comment affirmer que ce sont les MS de l’environnement qui provoquent, du moins en partie, le changement social ? Plusieurs chercheurs au Québec et au Canada avancent que la question du changement n’est pas uniquement une question de modifications aux institutions et aux processus du politique formel. De plus, ces chercheurs affirment que ce sont les MS de l’environnement qui sont au cœur des changements les plus profonds qui ont cours actuellement.
14On parle donc de la création de nouveaux espaces politiques autour d’enjeux environnementaux non négociables. Repousser et redéfinir les frontières du politique signifie donc comprendre la dynamique qui se trouve au cœur de l’ensemble de la « mouvance environnementale ». Selon J.-G. Vaillancourt, il s’agit d’un processus évolutif :
Les écologistes purs et durs et les alternatifs sont plus indépendants du pouvoir, plus autonomes et plus critiques à l’égard des gouvernements alors que les autres verts moins radicaux sont en train d’acquérir une plus grande influence sur le plan culturel et sur le plan politique, ce qui ne va pas sans une certaine intégration de leur part dans le système économique et dans la politique des partis. Dans son ensemble, le mouvement reste donc tiraillé entre le désir d’autonomie, qui le coupe du monde des décisions, et le désir de participer aux décisions politiques et économiques, avec tous les risques de récupération que comporte un tel choix (Vaillancourt 1992 : 802).
15L’ensemble de la mouvance environnementale contient donc au moins deux tendances : une qui mène à une action collective de type groupe de pression, et une autre qui mène à une action collective menée principalement mais non exclusivement en dehors des processus et des institutions du politique formel.
16Le changement social n’implique pas le seul niveau du politique formel. Alors que les groupes de pression et les partis, en grande majorité, acceptent le « système politique », les MS tentent plutôt de le changer. Pour y arriver, les MS ne se limitent pas au registre d’actions collectives du politique formel, comme le font les partis et les groupes de pressions. Les actions des MS se situent dans le politique formel, mais les actions des MS se situent également dans le politique non formel. Le politique non formel, c’est :
Un politique en voie de mutation. Des processus sociaux et conduites collectives inciteront alors à détacher quelque peu le politique du seul État, des seules actions politiques stratégiques et instrumentales pour le rattacher aussi, mais non exclusivement, à la légitimité du pouvoir souverain et du politique logeant dans des structures communauataires de base, dans des espaces sociocollectifs d’échanges, de débats et de conflits (Maheu 1991 : 155).
17La dimension du politique non formel devient donc tout aussi importante que sa contrepartie institutionnelle (Maheu et Lustiger-Thaler 1992 ; Dalton et Kuechler (dir.) 1990 : 14). Ainsi, le terrain d’action des MS ne se limite pas au politique formel. Bien sûr, ce n’est pas là le seul critère qui peut justifier l’existence des MS. Bon nombre de groupes de pression agissent également sur le terrain du politique non formel. Il suffit de penser aux manifestations organisées par les syndicats contre les coupures budgétaires étatiques. Il faut donc clarifier d’autres éléments distinctifs des MS.
18S’il existe des MS, c’est qu’il existe des groupes de base qui s’élèvent contre « l’appropriation étatique du tissu social » :
[...] face à cette appropriation étatique du tissu social, des luttes de groupes de base, de mouvements sociaux partiels se dessinent de plus en plus nettement [....] [ces luttes] visent une plus grande autonomie, une volonté d’auto-contrôle à la base, d’aires du tissu social [...] (Maheu 1983b : 36-37).
19Les « groupes de base » ou encore les « mouvements sociaux partiels » se forgent donc de nouveaux espaces, et c’est cela qui, ajouté aux autres aspects, permet d’entrevoir la « spécificité » des MS. Ils repoussent et redéfinissent les frontières du politique.
20Ce sont les actions collectives des MS qui contribuent directement à développer et à élargir les espaces publics plus traditionnels de régulation et d’institutionnalisation de l’environnement. C’est ce qui distingue, finalement, les MS des autres intervenants sociaux. Ces actions contribuent à de nouvelles pratiques sociales et potentiellement au changement social.
21Si on attribue aux MS de l’environnement un rôle important à jouer dans le changement social, il faut arriver à bien les distinguer des groupes de pression ou des partis politiques. En fait, pourquoi introduire un nouveau concept analytique pour définir une quelconque « mouvance sociale » qui cherche à faire valoir un point de vue ? C’est que les MS de l’environnement ne peuvent se contenter de rester à l’intérieur des espaces et des processus créés et gérés par l’État. Les MS de l’environnement « font » non seulement du politique formel, mais également du politique non formel. Pour les MS de l’environnement, les deux sont imbriqués l’un dans l’autre. Les actions collectives d’individus et de groupes s’apparentant aux MS s’insèrent dans une dynamique dialectique passant d’un pôle politique à l’autre. C’est donc en cernant cette dialectique qu’on peut mieux comprendre toute la place occupée par les MS de l’environnement.
Du politique, de la culture et des nouveaux rapports sociaux
22Les partis verts québécois et canadiens ne sont pas voués à un succès électoral rapide. Cependant, dans une certaine mesure, l’objectif de bon nombre de ces partis est de réaliser, au niveau politique formel, une approche écologiste et démocratique qui vise la prise de décision par consensus et une transformation du système qui est responsable de la dégradation environnementale (Sandilands 1992). Le changement au niveau du politique formel doit donc être conçu dans une perspective beaucoup plus globale que les seules mutations du politique formel. Comme l’explique J.-G. Vaillancourt, le mouvement social de l’environnement est un acteur-clé qui emprunte une voie différente des autres acteurs traditionnels : « Sa voie ne se trouve pas dans le retrait frileux des communautés contre-culturelles, ni dans l’activisme politique et électoral conventionnel, mais dans le combat quotidien pour l’autonomie, la responsabilité et la convivialité » (Vaillancourt 1993 : 148).
23Ce sont les dimensions d’identité, de conscience et de solidarité qui font en sorte que les MS de l’environnement se distinguent des autres intervenants sociaux. Les MS sont en lutte contre l’appropriation technocratique du tissu social, mais ils construisent et s’inscrivent dans un espace social tout en forgeant leur identité spécifique.
24Les enjeux de solidarité et d’identité sont donc eux aussi au cœur même des luttes caractérisant les MS de l’environnement. Pour L. Maheu :
[...] [ces luttes visent] des formes de solidarité et de sociabilité nouvelles, plus ludiques et communautaires, entre membres de groupes de base. Ces formes de solidarité et de sociabilité contribuent directement à la conquête d’une identité socioculturelle du groupe d’agents sociaux en lutte (Maheu 1983b : 36-37).
25Les préoccupations environnementales mènent donc à une identité socioculturelle où chevauchent des enjeux moraux, des valeurs et des normes nouvelles. L’appropriation par l’individu de l’ensemble de cette problématique fait en sorte qu’on repense à la place qu’occupe le groupe en lutte, à la place qu’occupent les autres acteurs sociaux, et à l’importance de certaines problématiques pour la société. Bref, l’identité socioculturelle mène à une nouvelle conscience écologiste. Mais est-ce qu’une conscience écologiste individuelle suffit pour provoquer le changement social ?
26Certains auteurs rejettent l’idée que l’identité constitue un pôle principal du changement sociopolitique. À cet égard, L. A. Kauffman parle des problèmes que suscite une politique axée sur l’identité : « la poursuite d’un style de vie écologiquement correct a été promu comme une solution politiquement viable au problème de la destruction environnementale, ce qui a permis de contourner la question de ses causes sous-jacentes » (Kauffman 1990 : 77-78). Et M. Clow est encore plus direct par rapport à la question du type de changement préconisé par la vision du monde de l’écologie et surtout, par rapport à la « résistance écologique » : « Les environnementalistes ont mis beaucoup d’efforts à définir le problème, et ils ont accordé très peu d’attention aux moyens d’aller au-delà de la résistance vers la reconstruction sociale, à cause de leur manque de connaissances sociales critiques. »
27Est-ce que les individus faisant partie des MS de l’environnement réussissent, dans la réalité, à faire plus que de transformer individuellement leurs idées et leurs perceptions ? Les efforts de recherche n’ont pas réussi à clarifier l’ensemble des changements provoqués par les MS de l’environnement en dehors du politique formel, c’est-à-dire les changements provoqués au niveau collectif. Nous admettons que les MS existent et que leur réalité est différente de celle des autres intervenants sociaux. Mais pour comprendre leur impact au niveau collectif, il faut d’abord poser le problème autrement.
28Il est important, par exemple, de signaler que le changement individuel n’a de sens, pour les MS de l’environnement, que s’il est accompagné d’un changement collectif. Les actions individuelles n’ont de sens que si elles réussissent à traduire l’urgence collective d’agir. C’est en effet une des caractéristiques marquantes des MS en général que de tenter de fusionner le changement au niveau collectif avec celui vécu au plan individuel. Pour les groupes qui s’apparentent davantage aux MS, l’un ne peut aller sans l’autre. Selon L. Maheu : « Pour beaucoup de ces groupes, la pratique du changement social ne peut être dissociée de l’obligation de changer la vie au plus près du quotidien » (Maheu 1983b : 48). Cette conclusion est confirmée par Magnusson et Walker :
Les gens sont conduits à repenser ce que l’on entend par communauté, par pouvoir, par raison, par passion, par conscience, par énergie, par sécurité, par développement ou par démocratie. Ils ne le font pas à partir d’une prescription utopique quelconque, mais plutôt sur la base de luttes concrètes. Les gens scrutent leurs propres identités et leurs relations aux autres, pour découvrir des façons de penser, d’agir et d’être qui soient en harmonie avec la réalité qu’ils ont à confronter (Magnusson et Walker, 1988 : 62).
29C’est entre autres cette intégration de l’individuel et du collectif qui explique le fait que les MS de l’environnement provoquent une nouvelle culture politique, culture qui contribue grandement à façonner les actions collectives provoquant des changements sociaux et politiques.
30À un niveau général, les MS sont responsables d’une nouvelle conscience sociale. Pour J. Papluski, « les mouvements sociaux de masse sont mus avant tout par une impulsion morale, par le sentiment d’une mission à portée universelle [...] qui vise la transformation des esprits et des cœurs plutôt que la redistribution du pouvoir politique et/ou des privilèges économiques » (1991 : 26). Dans le cas des MS de l’environnement, nous pouvons parler d’une conscience écologiste centrée sur notre relation avec le monde qui nous entoure, pris dans son sens le plus large.
31Pour A. Melucci, la « conscience planétaire » est une conscience qui englobe l’ensemble de l’espèce humaine et s’étend donc de façon plus large que la conscience du mouvement ouvrier, par exemple. Selon Melucci, cette dernière caractéristique « implique la conscience de vivre comme un membre de l’espèce humaine dans un système mondial complètement naturel et interdépendant » (1989 : 208). En parlant des MS pour la paix et pour la défense de l’environnement, J.-G. Vaillancourt arrive à une conclusion semblable :
Ils ordonnent plutôt l’univers du conflit politique selon des catégories qui peuvent s’appliquer au genre humain dans son ensemble, alors que d’autres mouvements sociaux anciens ou nouveaux font reposer leur représentation sur des caractéristiques qui excluent d’emblée certaines personnes. Dans ce sens, ces deux mouvements ont la possibilité d’intéresser beaucoup plus de monde, et par conséquent de permettre des solidarités beaucoup plus larges que la plupart des autres mouvements sociaux, qu’ils soient anciens ou nouveaux (Vaillancourt 1992 : 804).
32Cette conscience écologiste est donc planétaire, et elle s’applique même parfois à l’ensemble des êtres vivants, et pas seulement à tous les êtres humains. Les MS de l’environnement agissent en fonction de nouveaux problèmes qu’ils mettent sur la table. Mais ces problèmes sont assortis de nouvelles pistes menant à repenser l’organisation sociale et à rendre plus démocratiques les règles du jeu (Bélanger et Deslauriers 1990 : 27 ; Maheu et Descent 1990).
33Dans l’environnement urbain, par exemple, cela se traduit par des propositions novatrices concernant différents dossiers. Les transports en commun, les pistes cyclables, le logement, l’aménagement des espaces urbains, la protection des espaces verts, tous ces enjeux et d’autres sont vus comme des façons d’amener une nouvelle qualité de vie individuelle et communautaire. Les refus sont accompagnés de propositions. « [...] ils inventent de nouvelles formes d’organisation sociale dans les multiples organisations communautaires qui offrent des services alternatifs [...]. Non seulement ne revendiquent-ils plus que l’État prenne en charge de nouveaux secteurs, mais ils le font eux-mêmes : ils mettent sur pied de nouveaux services [...]. Dans cette stratégie offensive, l’expérimentation est l’élément clé d’une stratégie de changement social » (Bélanger et Deslauriers 1990 : 27-28). Les MS de l’environnement ne font pas seulement que revendiquer un quelconque changement social, ils le vivent.
34Pour le sociologue A. Melucci, ce sont les actions collectives des MS qui nous permettent de comprendre les caractéristiques essentielles de nos sociétés contemporaines. Celui-ci affirme : « Les mouvements contemporains nous rappellent que la politique a ses limites, que l’on ne peut pas tout réduire à la négociation, à la prise de décision et au contrôle administratif, et que les formes non politiques de l’action doivent par conséquent être maintenus en vue de rappeler ce fait-là » (Melucci 1989 : 223). Il s’agit donc de reconnaître que le politique a des limites. Mais en même temps, il faut aussi reconnaître que la jonction entre le politique et le culturel crée de nouvelles frontières entre les deux, et que cette jonction doit être explorée et analysée. Il faut reconnaître que les espaces sociaux publics ne sont pas seulement l’affaire des institutions étatiques, mais que certaines conduites collectives mènent à élargir et à redéfinir ces espaces. Et bien souvent, ces conduites collectives se situent à la jonction du politique et du culturel, quand ce n’est pas dans le champ culturel lui-même.
35C’est donc dans le politique non formel que l’on retrouve l’essentiel des MS, et ceci provoque, comme nous l’avons vu, des bouleversements dans le politique formel et contribue, entre autres, au développement de groupes de pression environnementalistes.
36L’apport des MS de l’environnement est donc très important. Selon Melucci, « nous commençons à percevoir la réalité différemment : notre définition des besoins individuels et collectifs est en train de changer. Le problème écologique reflète et exprime un changement profond dans nos modèles culturels et dans nos relations sociales » (1990 : 37). Maheu ajoute : « Par des enjeux et conflits sociaux à dimension identitaire, ou par d’autres processus sociaux sous-tendant des luttes et des formes de domination, les mouvements sociaux élargissent les frontières du système d’action politique. Ils élargissent les frontières de l’espace public où se traitent les enjeux du développement global des collectivités et ils montrent combien le politique de nos sociétés est en mutation » (1991 : 188).
De « nouveaux » mouvements sociaux ?
37Les groupes de pression environnementalistes ne suffisent pas à expliquer l’ensemble des changements survenus en environnement depuis quelques années. Ces changements sont attribuables à des MS de l’environnement menés par des individus et des groupes qui, à partir d’enjeux écologistes précis, prennent à cœur les changements nécessaires afin de réellement résoudre les problèmes environnementaux. Concernant les enjeux environnementaux au Canada, Paelkhe et Torgerson formulent cette conclusion :
Ces situations orientent aussi l’attention d’un plus grand nombre de citoyens vers les préoccupations environnementales ; comme ils ont à faire face aux conséquences particulières de l’industrialisation, certains d’entre eux sont conduits à percevoir des questions plus larges et peut-être aussi à introduire une attitude vigoureuse et sans compromis dans la politique environnementale (Paehlke et Torgerson 1990 : 291).
38L’une des différences les plus marquées entre les MS de l’environnement et les groupes de pression environnementalistes se situe au niveau du quotidien, c’est-à-dire du comment et du pourquoi des actions de tous les jours. Les premiers articulent le local au global, dans le sens que les préoccupations environnementales ne s’arrêtent pas aux activités de lobbying mais pénètrent l’ensemble des activités de la vie quotidienne. Ces activités quotidiennes nouvelles mènent également à réfléchir et à intégrer les pratiques dans un réseau d’action plus large. Les conduites individuelles deviennent alors des conduites collectives qui sont adoptées en fonction d’une meilleure qualité de vie environnementale profitant tout à la fois à la communauté et à la planète.
39Les MS sont des groupes et des individus menant des actions collectives afin de redéfinir des espaces sociaux. Ces actions collectives ne se situent pas uniquement dans le cadre du politique formel, car celui-ci a tendance à restreindre, de façon technocratique, ces espaces sociaux. Selon Bélanger et Deslauriers :
Les nouvelles orientations de divers mouvements sociaux contestent le modèle hégémonique fondé sur le progrès scientifique, les règles universalistes, la rationalité technique, le progrès social associé à la consommation. Elles y opposent l’autonomie, l’identité, la satisfaction personnelle, la communication, la participation (Bélanger et Deslauriers 1990 : 27).
40Les actions collectives des MS présentent, de façon prédominante, des dimensions à la fois culturelles et politiques, ce qui les rend souvent très visibles.
41Parler de « nouveaux » mouvements sociaux (NMS) indique que nous sommes à observer de nouveaux intervenants sociaux, des intervenants préoccupés par de nouveaux enjeux sociaux différents de ceux qui caractérisaient autrefois nos sociétés. En effet, nous sommes passés d’espaces publics où les conflits sociaux étaient surtout liés à l’industrialisation et à la « redistribution de la richesse » à des espaces où les luttes centrales sont axées sur la qualité de la vie démocratique et environnementale. Les mouvements sociaux contemporains expriment leurs préoccupations différemment aussi. Ils le font par l’entremise d’actions plus expressives et plus symboliques, et ils se dotent de réseaux d’information et de solidarité qui contribuent à forger une nouvelle identité à partir de ces préoccupations.
42Les NMS se manifestent à l’intérieur des processus et des institutions du politique formel, mais en vue de les dépasser, d’autant plus que leurs revendications n’y sont pas vraiment traitées. La forme organisationnelle des NMS est « plutôt fluide, souvent peu durable et peu centralisée » (Maheu et Descent 1990 : 43). La participation aux NMS ne s’articule pas nécessairement à l’une ou l’autre des classes sociales traditionnelles (Descent et al. 1989). Enfin, les NMS visent d’abord et avant tout des changements et des transformations à l’intérieur de l’espace social contesté, et non pas nécessairement ou automatiquement une transformation globale de la société (Maheu et Descent 1990).
43De façon générale, les NMS se distinguent des autres intervenants sociaux par leurs actions qui se situent principalement en dehors du politique formel et par la création d’une nouvelle identité d’intervenant social. La redéfinition des enjeux par les NMS de l’environnement ne souffre pas le compromis ou la négociation. Mais cela ne veut pas dire que les NMS écologistes entreprennent simplement une politique axée sur l’identité. Pour K. Sandilands, « les Verts luttent pour définir les “frontières” du politique : ils montrent les limites des configurations actuelles de l’écologie et de la politique et s’orientent eux-mêmes vers un avenir radical, mais en même temps ils font partie intégrante des relations sociales qu’ils tentent de dépasser » (Caroll (dir.) 1992 : 168).
44Pour le sociologue Y. Thériault, une des contributions des NMS est de rendre visibles les oppositions au cœur de nos sociétés. Il affirme :
Individu/société, privé/public, société civile/État, éthique de la responsabilité/éthique de la conviction, droits de la personne/droits sociaux, libéralisme/socialisme : c’est bien la tension révélée par cette série d’oppositions qui, aujourd’hui encore, est au travail dans la nouvelle culture politique révélée par les mouvements sociaux. Pas un travail qui demande une fusion des antinomies [...]. Un travail qui devrait nous conduire à reconnaître l’existence de principes opposés dans la réalité et nous apprendre à y faire face en créant l’espace où leur déploiement concurrentiel assure une mutuelle limitation. Un refus donc de saisir ces oppositions par la nécessité de l’élimination de l’un par l’autre, ou encore par un prétendu dépassement (Thériault 1987 : 36).
45L’existence des NMS est un signe que l’appropriation technocratique du tissu social n’est pas un processus inévitable ou qui se fait sans heurts et sans oppositions.
46Au cœur de la préoccupation environnementale, on retrouve des individus et des groupes qui chevauchent le politique formel et le politique non formel. Ce chevauchement mène à des actions collectives qui s’apparentent aux NMS. Les NMS de l’environnement contribuent, entre autres, à changer les processus consultatifs et décisionnels, même si ce ne sont pas nécessairement des NMS de l’environnement qui y participent le plus. Au niveau du politique en général, les NMS de l’environnement jouent un rôle important ; ils sont la preuve que la frontière séparant le culturel du politique devient de plus en plus floue.
47Les actions collectives des NMS de l’environnement provoquent une redéfinition en profondeur des enjeux environnementaux qui dépasse les seuls paramètres technocratiques. Ces actions permettent également d’entrevoir et de réaliser de nouvelles façons de vivre au quotidien à l’intérieur de la société. Les NMS de l’environnement sont donc responsables d’une véritable mutation politique et culturelle. En façonnant une nouvelle jonction entre le politique et le culturel, les NMS de l’environnement posent les premiers jalons du changement social.
48À tout le moins, les luttes menées par les NMS de l’environnement attirent notre attention sur les aires du tissu social actuel qui risquent de subir des modifications importantes. Cela veut donc dire que les enjeux environnementaux sont indispensables pour comprendre comment est constitué le tissu social contemporain. Et cela laisse entrevoir que la nouvelle mutation, en constante évolution, laissera des traces aux niveaux individuel et collectif, pour encore un certain temps. Bref, les NMS de l’environnement marquent puissamment le politique et la culture de nos sociétés contemporaines.
Bibliographie
Des DOI sont automatiquement ajoutés aux références bibliographiques par Bilbo, l’outil d’annotation bibliographique d’OpenEdition. Ces références bibliographiques peuvent être téléchargées dans les formats APA, Chicago et MLA.
Format
- APA
- Chicago
- MLA
Bibliographie
10.7202/301066ar :Bélanger, P.-R. et J.-P. Deslauriers (1990), « Mouvements sociaux et renouvellement de la démocratie », Nouvelles pratiques sociales, vol. 3 no 1, p. 21-28.
Bernard, A. (1977), La politique au Canada et au Québec, Montréal, Presses de l’Université du Québec.
Boardman, R. (dir.) (1992), Canadian Environmental Policy: Ecosystems, Politics and Process, Toronto, Oxford University Press.
Carroll, W. K. (dir.) (1992), Organizing Dissent: Contemporary Social Movements in Theory and Practice, Toronto, Garamond Press.
Couch, W. J. (1988), L’évaluation environnementale au Canada. Sommaire des pratiques actuelles, Ottawa, Conseil canadien des ministres des Ressources et de l’Environnement.
Dalton, R. K. et M. Kuechler (dir.) (1990), Challenging the Political Order: New Social and Political Movements in Western Democracies, New York, Oxford University Press.
Descent, D., L. Maheu, M. Robitaille et G. Simard (1989), Classes sociales et mouvements sociaux au Québec et au Canada, Montréal, Éditions Saint-Martin.
Doern, B. (1990), « Learning New Environmental habits », Globe and Mail, 04-08-90.
Drengson, A. (1989), « Protecting the Environment, Protecting Ourselves: Reflections on the Philosophical Dimensions », in R. Bradley et S. DRUGID (dir.), Environmental Ethics, vol. 2, Vancouver, Institute for Humanities, Simon Fraser University, p. 15-30.
Eckersly, R. (1988), « Green Politics: A Practice in Search of a Theory? », Alternatives, vol. 15, no 4, p. 52-61.
Fontaine, M. (1989), « Le Parti vert est là pour rester, soutient son chef », La Presse, 3 octobre 1989.
Galipeau, C. (1989), « Political Parties, Interest groups and New Social Movements : Toward New Représentations ? », in A.G. Gagnon et A. B. Tanguay (dir.), Canadian Parites in Transition : Discourse, Organization and Représentation, Scarborough, Nelson Canada.
Gariépy, M. (dir.) (1986), Bilan et étude comparative de procédures d’évaluation et d’examen des impacts environnementaux, Québec, Bureau des audiences publiques sur l’environnement (BAPE).
Kauffman, L. A. (1990), « The Anti-Politics of Identity », Socialist Review, vol. 20, no 1 (janvier-mars), p. 67-80.
10.1093/cdj/23.4.258 :Krauss, C. (1988), « Grass-Root Consumer Protest and Toxic Wastes: Developing a Critical View », Community Development Journal, vol. 23, no 3, p. 258-265.
Lyon, V. (1985), « The Reluctant Party: Ideology vs Organization in Canada’s Green Movement », Alternatives, vol. 13, no 1 (décembre), p. 3-8.
10.1080/19187033.1988.11675541 :Magnusson, W. et R. Walker (1988), « De-Centring the State; Political Theory and Canadian Political Economy », Studies in Political Economy, vol. 26 (été), p. 37-71.
Maheu, L. (1991), « Les nouveaux mouvements sociaux entre les voies de l’identité et les enjeux du politique », in L. Maheu et Sales (dir.), La recomposition du politique : politique et économie, tendences actuelles, Montréal, Éditions l’Harmattan.
— (1983a), « Les mouvements de base et la lutte contre l’appropriation étatique du tissu social », Sociologie et sociétés, vol. 15, no 1 (avril), p. 77-92.
— (1983b), « Crise sociale, mouvements sociaux et pratiques du changement social », Politique, no 4, p. 27-54.
10.7202/301068ar :Maheu, L. et D. Descent (1990), « Les mouvements sociaux : un terrain mouvant », Nouvelles pratiques sociales, vol. 3, no 1, p. 41-51.
Maheu, L. et H. L. Thaler (1992), « Social Movements and the Challenge of the Political », submitted to Thematic Issue CRSA, 10 décembre 1992, 28 pages.
10.7202/301067ar :Melucci, A. (1990), « Les adversaires du vide », Nouvelles pratiques sociales, vol. 3, no 1, p. 28-40.
— (1989), Nomads of the Present (J. Keane et P. Mier, dir.), Londres, Hutchison Radius.
10.2307/j.ctt1ww3v5w :Paehlke, R. C. (1989), Environmentalism and the Future of Progressive Politics, New Haven, Yale University Press.
Paehlke, R. C. et D. Trogerson (dir.) (1990), Managing Leviathan: Environmental Politics and the Administrative State, Toronto, Broadview Press.
Papluski, J. (1991), Mass Social Movements and Social Class, University of Tasmania (Australie), 38 pages.
Parenteau, R. (1988), Public Participation en Environmental Decision-Making, Ottawa, Environnement Canada.
Rucht, D. (1988), « Thèmes, Logics and Arenas of Social Movements », International Social Movement Research, vol. 1, p. 305-328.
Sandilands, K. (1992), « Ecology as Politics: The Promise and Problems of the Ontario Greens », in W. K. Caroll (dir.), Organizing Dissent, Toronto, Garamond Press.
Vaillancourt, J.-G. (dir.) (1981), « Écologie sociale et mouvement écologique », numéro spécial de Sociologie et sociétés, vol. 13, no 1 (avril).
Vaillancourt, J.-G. (1985a), « Le mouvement vert québécois : entre l’écologie et l’écologisme », Possibles, vol. 9, no 3, p. 35-46.
— (1985b), Essais d’écosociologie, Montréal, Éditions coopératives Albert Saint-Martin.
— (1992), « Deux nouveaux mouvements sociaux québécois : le mouvement pour la paix et le mouvement vert », in G. Daigle (dir.), Le Québec en jeu, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, p. 791-807.
— (1993), « Les Verts et la politique », Possibles, vol. 17, no 3/4, p. 140-148.
Vaillancourt, J.-G. et L. Gagnon (1987), « L’opinion publique québécoise et les problèmes environnementaux », Vers une gestion globale de l’environnement au Québec, recueil de textes du Colloque ABQ dans le cadre du54e congrès de l’ACFAS, juin 1987.
Auteurs
(Doctorat en sociologie de l’Université de Montréal) est chercheur postdoctoral au département de sociologie de l’Université de Montréal. Il est le fondateur et le président d’Action-REbuts ; il a publié un livre intitulé Le scandale des déchets au Québec, aux Éditions Écosociété. Il a été coordonnateur du volet sciences humaines du projet STOPER. Il est coordonnateur du Groupe de recherche sur l’institutionnalisation des mouvements sociaux (GRIMS).
(Doctorat en sociologie de l’Université de Paris) est doyen de la Faculté des études supérieures et professeur de sociologie des mouvements sociaux à l’Université de Montréal. Il a publié divers ouvrages et articles sur l’action collective et les mouvements sociaux, entre autres, Social Movements and Social Classes : The Future of Collective Action, chez Sage.
(Doctorat en sociologie de l’Université de Californie à Berkeley) est professeur de sociologie de l’environnement au département de sociologie de l’Université de Montréal. Il dirige le Groupe de recherche en écologie sociale et siège au Conseil d’administration du Conseil régional de l’environnement de Montréal et du Groupement forestier du Haut-Yamaska. Il a publié divers ouvrages et articles en écosociologie.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
L'économie circulaire
Une transition incontournable
Mélanie McDonald, Daniel Normandin et Sébastien Sauvé
2016
Les grandes universités de recherche
Institutions autonomes dans un environnement concurrentiel
Louis Maheu et Robert Lacroix
2015
Sciences, technologies et sociétés de A à Z
Frédéric Bouchard, Pierre Doray et Julien Prud’homme (dir.)
2015
L’amour peut-il rendre fou et autres questions scientifiques
Dominique Nancy et Mathieu-Robert Sauvé (dir.)
2014
Au cœur des débats
Les grandes conférences publiques du prix Gérard-Parizeau 2000-2010
Marie-Hélène Parizeau et Jean-Pierre Le Goff (dir.)
2013
Maintenir la paix en zones postconflit
Les nouveaux visages de la police
Samuel Tanner et Benoit Dupont (dir.)
2012
La France depuis de Gaulle
La Ve République en perspective
Marc Chevrier et Isabelle Gusse (dir.)
2010