Voyage dans les vitrines

1Le bitume est brûlant et la saison touristique se rapproche dangereusement. Dangereusement : car à Berlin, on annonce et on amorce même les événements réjouissants avec un affairement qui les fait ressembler à des mesures de coercition. Ici, on ne voyage pas ; on est obligé de voyager. Attendons de voir ce qui se passera à Noël ; quelle sera la pression morale exercée sur la population pour qu’elle célèbre cette fête correctement.

2De toutes parts, il tombe déjà une grêle d’incitations à partir en vacances, des incitations qui sont autant de rappels à l’ordre. Mais il est rare que les consciences soient remuées avec autant de désintéressement qu’à la vue du grand tableau de verre situé dans la gare d’Anhalt1. Ce merveilleux tableau, qui représente le réseau ferroviaire européen, pourrait orner le bureau du service commercial de toutes les grandes entreprises. L’une après l’autre, sans relâche, s’allument les différentes lignes de chemin de fer qui partent de Berlin vers le loin