Qu'appelle-t-on destruction ?
Heidegger, Derrida
Entre justification et explication, entre dire et faire, la destruction. Est-ce une chose ou un événement ? Un geste, une œuvre ou une opération ? Un thème ou un titre ? Est-ce même bien un mot ? Qu'appelle-t-on destruction ?
Avec Heidegger, Derrida en appelle à la destruction. Oui, à la destruction. L'a-t-on entendu ? Comme Heidegger (et c'est aussi ce « comme » qu'il s'agira d'examiner ici), Derrida nomme et renomme la destruction. Il lui donne le temps et le nom, une renommée. Il la surno...
Éditeur : Presses de l’Université de Montréal
Lieu d’édition : Montréal
Publication sur OpenEdition Books : 17 mai 2018
ISBN numérique : 979-10-365-0166-1
DOI : 10.4000/books.pum.11425
Collection : Humanités à venir
Année d’édition : 2017
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-7606-3799-3
Nombre de pages : 126
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Georges Leroux et Ginette Michaud
LiminaireGeorges Leroux
Avant-proposEntre justification et explication, entre dire et faire, la destruction. Est-ce une chose ou un événement ? Un geste, une œuvre ou une opération ? Un thème ou un titre ? Est-ce même bien un mot ? Qu'appelle-t-on destruction ?
Avec Heidegger, Derrida en appelle à la destruction. Oui, à la destruction. L'a-t-on entendu ? Comme Heidegger (et c'est aussi ce « comme » qu'il s'agira d'examiner ici), Derrida nomme et renomme la destruction. Il lui donne le temps et le nom, une renommée. Il la surnomme « déconstruction », par exemple, ou, plus tard, « mal d'archive ». Comme Heidegger, Derrida travaille, traduit et retraduit la destruction, faisant parfois comme si tous ses mots, tous les mots et les phrases qu'il propose et déploie à propos de la destruction, entretenaient des rapports sans rapport, rapports déjà trop clairs, ou encore bien obscurs.
Qu'appelle-t-on destruction ? Après Heidegger, Derrida s'y est attardé, lui qui parlait, encore et encore, de destination et de destruction, lui qui nous a rappelés si souvent à la destruction qui arrive, partout où elle arrive. Posons que c'était l'un de ses combats, l'une de ses longues guerres (avec lui- même, d'abord, et avec la destruction). Sera-ce finalement la nôtre ? Est-il aujourd'hui temps de penser - après Heidegger, avec Derrida -, temps de combattre aussi peut-être, au moins d'écouter, la destruction qui vient ? Est-il encore temps de témoigner de la destruction qui croît ?
Gil Anidjar enseigne l’histoire des religions, la littérature comparée et les études moyen-orientales à Columbia University, à New York. Il est l’auteur de The Jew, the Arab: A History of the Enemy (Stanford University Press, 2003) et de Blood: A Critique of Christianity (Columbia University Press, 2014). Il a également édité et traduit en anglais un recueil des écrits de Jacques Derrida sur la religion : Acts of Religion (Routledge, 2002). Son premier livre traduit en français, Sémites. Religion, race et politique en occident chrétien, a paru en 2016 aux Éditions Le Bord de l’eau.
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