Médium, référent et fonction dans les illustrations du Petit Larousse illustré
p. 177-198
Texte intégral
1 Dès sa toute première édition de 1906, le Petit Larousse illustré insistait sur la valeur accordée à l’image, redoublant l’information fournie par son titre par les précisions offertes en couverture : 5 800 gravures, 130 tableaux, 120 cartes. L’édition de 2004, qui retiendra notre attention pour des raisons auxquelles je reviendrai bientôt, annonce, quant à elle, 5 000 illustrations et 321 cartes, sans compter les quatre cahiers visuels qui se présentent comme autant de séries thématiques insérées dans une relative autonomie par rapport au reste de l’ouvrage. Cette fois, les précisions sont indiquées sur la première page et non en couverture : 5 000 illustrations pour 87 000 articles. Il faut donc constater qu’environ 17 % des entrées du Petit Larousse illustré sont aujourd’hui relevées par une illustration, mais que le nombre absolu d’images annoncées a décru. On ne saurait en déduire pour autant que l’enjeu de l’illustration s’est déplacé, au fil du siècle, de préoccupations quantitatives à un souci qualitatif puisque, dès la première édition, Claude Augé insistait sur « la facture très fine » de l’illustration.
2À l’heure où l’image prolifère, aussi bien dans le monde de l’édition que dans la vie quotidienne, il est opportun de se demander comment se déploie désormais l’iconographie du Petit Larousse illustré, selon quels paramètres elle est sélectionnée de façon à demeurer compatible avec le mandat d’un dictionnaire, tout en prenant acte de nouvelles attentes des lecteurs envers l’illustration. Ainsi que l’adjectif du titre nous le signifie d’entrée de jeu, l’iconographie du Petit Larousse illustré n’est pas une dimension secondaire ou accessoire de ce dictionnaire centenaire, bien que de telles connotations soient assez souvent associées à l’illustration, entendue comme image ou exemple, en tant qu’elle vise, comme le précise l’article que lui consacre le Petit Larousse, à « rendre plus clair », mais aussi, ce qui est loin d’être toujours compatible, « plus attrayant ». La valeur promotionnelle de l’adjectif « illustré » se fonde donc sur une double promesse, potentiellement oxymorique, de clarté et d’ornement. Et cette double promesse, de même que le parti pris visuel qu’elle entraîne, sont encore exaltés dans le péritexte de l’ouvrage par l’inscription en couverture d’une image devenue familière : la Semeuse.
l’iconographie du péritexte
3Dessinée pour la maison Larousse dès 1890 par Eugène Grasset et figurant sur la première couverture du Petit Larousse illustré en 1905, la Semeuse a traversé un siècle (Pruvost 2004). D’abord incarnée par la graphie organique de l’Art nouveau, elle se métamorphose, grâce au travail de Christian Lacroix pour l’édition commémorative de 2005, en une figure féerique et carnavalesque qui paraît davantage souffler des baisers vers un destinataire hors champ qu’elle ne semble participer à une pollinisation du langage et du savoir. Dans un cas comme dans l’autre, le motif emblématique de l’éditeur prolonge tant par l’iconographie que par la stylistique le registre « végétal » où Roland Barthes (1964, p. 11) inscrivit jadis « la matière de l’objet encyclopédique ». (Or, le parti pris visuel est toujours plus proche de l’héritage de l’encyclopédie que du dictionnaire, ainsi que le rappelle Alain Rey [1982]1.)

1890- La Semeuse (© Larousse)
4La prégnance dans nos mémoires de la figure allégorique de la Semeuse a de quoi surprendre, car, ainsi que l’édition 2005 nous permet de le constater par un tableau de toutes les couvertures qu’a connues le Petit Larousse illustré pendant son premier siècle, ce motif ne se retrouve que sur 57 % des éditions mises à jour annuellement. La Semeuse connaît une première éclipse de 1938 à 1954 : la dent-de-lion, qui la précédait dans l’iconographie de la marque, demeure seule pendant ces quinze années au terme desquelles la Semeuse refait surface, redessinée par Jean Picart Le Doux ; puis entre 1968 et 1994, elle n’apparaît que sur les éditions de 1981 et 1982, cédant la place la plupart des autres années à une graphie plus abstraite et géométrique où les akènes de la dent-de-lion sont réduits à un ensemble de points stylisés et où la lettrine de la marque l’emporte sur toute figuration réaliste, histoire peut-être de marquer avec les penseurs du temps, la victoire de l’art abstrait ou la mort de l’homme et autres slogans structuralistes de l’époque.
5En 1995, la Semeuse est réinterprétée par une nouvelle graphie, issue de l’atelier du styliste Yann Pennor, d’après un dessin de Phan Van My. Le résultat propose un visage presque calligraphié, esquissé par un trait à la fois délié et concis qui confère à la présence de la figure allégorique une dimension évanescente, voire fantomatique. Malgré ce rajeunissement, la Semeuse s’efface encore en 1997. Lors de son prochain retour en 2000 et jusqu’en 2004, c’est-à-dire jusqu’à l’année précédant l’édition commémorative confiée à Christian Lacroix, cette nouvelle Semeuse prendra part à une scénographie particulièrement significative pour quiconque s’intéresse à la dimension illustrative du Petit Larousse.
6En effet, une mosaïque de miniatures photographiques se substitue alors aux akènes de la dent-de-lion traditionnellement investis de la mission de traduire l’idée d’une dissémination de la connaissance. On retrouve là une nouvelle solution à la nécessaire « prise en considération de la figurabilité » (Laplanche et Pontalis 1968, p. 504-505), dont Freud a montré qu’elle constitue l’opération par laquelle le travail du rêve parvient à rendre en termes visuels une idée ou un concept abstraits (mais aussi les temps du verbe, les conjonctions, etc.) et dont tout processus allégorique fait preuve, puisqu’il s’agit, là aussi, par la personnification et par la symbolisation, de rendre intelligible sur le plan de la représentation visuelle une qualité abstraite. Dans les cinq couvertures produites pour le Petit Larousse illustré entre 2000 et 2004, le renouvellement de l’allégorie de la Semeuse, dont Jean Pruvost (2004, p. 17-18) a montré les résonances étendues sous la Troisième République, se manifeste par la prolifération des images, lesquelles s’imposent alors à la fois comme moyen et comme référent de la représentation. La Semeuse sème le savoir par une distribution d’images. Par le déploiement efflorescent des miniatures, tel qu’il est particulièrement souligné dans l’édition de 2004, les images incarnent désormais les agents de cette fécondation.
7Ainsi, par rapport à l’édition 2005, dont la couverture revient à un univers plus pictural, on remarque dans les premières couvertures du millénaire une opposition des moyens utilisés pour l’illustration du dictionnaire, des médiums dont celui-ci dispose désormais et dont il joue en vertu de règles qu’il nous faudra déduire : la Semeuse avec son dessin sobre et elliptique est mise en tension avec un foisonnement de photographies aux couleurs vives et saturées. Ces images sont cadrées si étroitement que ce qu’elles représentent n’est pas toujours évident. Elle sont souvent moins des images de quelque chose, des images transitives, que des images tout court, réfléchissant la promesse d’une moisson d’illustrations dont il importe de souligner d’entrée de jeu la vivacité, la fidélité, l’intensité. Cette mise en tension du dessin et de la photographie dans les illustrations du Petit Larousse illustré constitue précisément ce à quoi je souhaiterais m’arrêter dans les pages qui suivent.
8L’illustration dictionnairique, dont les spécialistes se plaignent qu’elle constitue un aspect négligé de la métalexicographie, est généralement subdivisée selon ses deux grandes fonctions : la fonction documentaire (les vignettes accompagnant les définitions) et la fonction ornementale (les lettrines et leur scénographie d’iconophores ou les culs-de-lampe). Or, il me semble que ces deux fonctions ne sont plus toujours aussi aisées à distinguer ; les vignettes dans le texte sont désormais aussi soumises aux impératifs du caractère attractif recherché, bien que celui-ci soit davantage associé à la fonction ornementale. Les vignettes sont plus ou moins didactiques et certains accompagnements visuels ont davantage pour mission d’animer ou d’alléger la mise en pages que d’expliciter l’article auquel ils sont associés. La photographie constituerait-elle une pénétration de l’ornemental dans le champ didactique de la vignette ? La réponse n’est pas aussi simple.
9Certes, la répartition des médiums d’illustration joue un rôle déterminant dans le coefficient didactique d’une illustration. Ainsi, il se pourrait bien que la nature indicielle des images photographiques inscrive jusqu’à un certain point celles-ci sous l’égide de l’ornemental, alors que les dessins, qui relèvent de l’analogie, en termes peirciens, ou les schémas et les cartes, où la symbolisation l’emporte sur l'analogie immédiate, semblent plus appropriés aux exigences documentaires de l’illustration dictionnairique.
l’âne et le lion
10Les rapports du Petit Larousse illustré au médium photographique ne sont pas aisés à résumer. D’une part, l’importance de la photographie est soulignée dès la première édition puisqu’un article qui s’étend sur près d’une colonne est consacré à cette invention. Typiquement, l’illustration de l’article photographie ne donne pas d’exemple de ce nouveau médium, mais se contente de présenter une gravure qui décline les différents accessoires de la panoplie du photographe. En 1906, la technique de l’illustration de l’ouvrage relève encore systématiquement de la gravure : c’est d’ailleurs en insistant sur ce médium que s’affirme l’importance que l’ouvrage accorde à l’image : 5 800 gravures. Il va sans dire que, dès cette époque, ces gravures sont à leur tour soumises au procédé de photogravure.
11La même distinction s’impose pour les éditions récentes. Si différents médiums sont utilisés pour imager les articles, la diversité matérielle des documents iconographiques utilisés — photographies, tableaux, sculptures, dessins techniques, diagrammes, cartes — est homogénéisée par la numérisation photographique à laquelle tous sont soumis. Mais cette étape demeure transparente à l’œil qui butine les images offertes et celles-ci nous apparaissent a priori à travers le médium qui sert à illustrer l’article et non à travers celui qui les reproduit. Il conviendrait donc de distinguer le médium de l’illustration (qui renvoie au document repris ou créé pour accompagner une entrée) du médium de l’impression (qui assure la reproduction uniforme d’un matériel visuel hétérogène).
12Dans un cahier de l’édition de 2005 soulignant le centenaire du Petit Larousse illustré, une notice intitulée « témoin du XXe siècle » loue l’attention très tôt accordée par le dictionnaire à des réalités aussi diverses que la photographie, la chanson, le jazz. Dans cette énumération, l’argument manifeste un souci de nature anthropologique : la photographie figure parmi une série d’innovations culturelles populaires auxquelles le Petit Larousse illustré est fier d’avoir rapidement prêté attention. Mais telle que la commente l’article de 1905, la photographie paraît moins considérée comme un phénomène culturel que comme une de ces innovations technologiques dont les éditions futures du Petit Larousse demeureront friandes. C’est à ce titre probablement qu’une vignette lui est attribuée alors que d’autres modes de production de l’image, tels que le dessin, la gravure, la peinture, la sculpture, sont définis par des articles sans illustration. La notice de 2005 sur le Petit Larousse « témoin du XXe siècle » nous rappelle par ailleurs que le dernier paragraphe de l’article sur la photographie dans la première édition évoquait le potentiel merveilleux de ce médium encore récent. Ainsi on pouvait y lire que « la photographie, très perfectionnée de nos jours, est arrivée à reproduire, grâce aux procédés de Becquerel et de Lippmann, la couleur même des objets ».
13Le Petit Larousse avait là une longueur d’avance. En effet, pour le commun des mortels, la photographie couleur ne deviendra monnaie courante que plusieurs décennies après ce premier article, et encore le sera-t-elle d’abord, moins parce que la couleur des objets aura été saisie par l’appareil que parce qu’on aura pris l’habitude de rehausser les images d’accents colorés, de farder les visages ou d’enluminer les paysages. L’article de l’édition de 1906 transmet une information si pointue sur l’état du médium que ces précisions lui confèrent une allure moins de constat (comme l’implique l’expression « témoin » de la notice évoquée plus haut) que carrément prophétique. On retrouve ce parti pris pour les technologies de pointe dans la façon dont est encore traitée la photographie dans l’édition 2004.
14L’article sur ce médium y est accompagné du dessin didactique d’un appareil photographique numérique dont les différents éléments sont identifiés. (La gravure et la peinture ne sont point illustrées de la sorte, mais le dessin et la sculpture ont désormais le privilège d’une planche, laquelle donne des exemples du médium concerné et non point des explications sur les dispositifs et les techniques qu’il implique : on voit bien que l’intérêt pour la photographie relève de l’intérêt encyclopédique du dictionnaire envers la technique.) S’il n’y a pas de vignette photographique à l’article photographie, une large part de l’iconographie du Petit Larousse illustré s’alimente dorénavant, et ce depuis 1910, en documents photographiques (Petit Larousse illustré 2005). De plus, à côté d’un recours assez fréquent à l’illustration photographique pour les vignettes, on remarque la présence et la reconnaissance de techniques d’imagerie photographique extrêmement perfectionnées : plusieurs articles relevant de la géographie sont illustrées de photographies-satellites et l’article télédétection donne même à voir, par photomontage cette fois, le dispositif de la prise de vues de telles images.
15Le corps numérique, construit par la nouvelle imagerie scientifique, a aussi déjà réalisé une percée appréciable dans les illustrations du dictionnaire. Si les différents systèmes et appareils organiques du corps humain sont encore représentés par le dessin anatomique traditionnel, l’introduction de nouveaux termes offre plusieurs occasions de compléter ces illustrations prévisibles par des images étonnantes des mêmes référents organiques. Ainsi les articles cerveau, cortex et tête sont exemplifiés par des dessins didactiques, mais le lecteur aura la surprise aux articles irm ou scanographie de découvrir des images technologiquement plus inédites de la tête et du cerveau, images qui partagent avec la photographie la vertu sémiotique d’être à la fois indicielles et analogiques.
16La nouvelle imagerie scientifique procède d’une instrumentation dont les résultats recoupent toutefois de moins en moins les données de la vision naturelle et conséquemment elle se trouve souvent dissociée de la ressemblance qui nous est familière. En feuilletant l’édition 2004 ou 2005, nous croyons au caractère analogique des illustrations du sang, de l’amibe, de la bactérie et du spermatozoïde plus que nous ne le reconnaissons. Nous y croyons parce que ces images sont validées par la science (Latour 1996) et aussi parce qu’elles sont indicielles, quelles ont entretenu une relation de contiguïté avec leur référent et qu’elles y puisent une valeur de vérité qui persiste, à tel point que leur légende dans le dictionnaire doit parfois préciser, comme on le trouve à l’article IRM, que « l’image en coupe d’une tête d’homme » est « en fausses couleurs ».

Illustration qui accompagne l’article irm OU i.r.m. dans le Petit Larousse illustré 2004 (© Larousse)
17Sans compromettre le préjugé référentiel attaché à ces nouvelles images technologiques, les progrès réalisés excèdent tellement ceux annoncés par l’article photographie du Petit Larousse illustré de 1906 qu’ils font de ce médium un support illustratif attrayant mais, comme on le verra bientôt, tout à fait problématique dès lors qu’il s’agit de fournir au dictionnaire un complément visuel efficace comme outil didactique. Or, contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce ne sont pas les progrès de la photographie et ses nouveaux avatars technologiques qui sont responsables de ce problème, comme on s’en rendra compte en constatant les limites que les iconographes du Petit Larousse illustré assignent même à l’utilisation du médium photographique analogique traditionnel.
18Examinons un instant la couverture de l’édition 2004 et la variante annuelle qu’on y trouve de l’opposition dessin-photographies, qui caractérise les premières couvertures de ce millénaire. La mosaïque de miniatures photographiques n’y est pas déployée de façon rectiligne, comme en 2000 par exemple, mais à travers un mouvement spiralé qui évoque le souffle du vent et dispose les images en perspective de façon que plusieurs d’entre elles soient indistinctes. Une des images les plus reconnaissables de la mosaïque représente un lion. Son effet est encore rehaussé du fait qu’elle voisine, dans une espèce de rime à la fois morphologique et chromatique, avec une reproduction de la tête du sphinx dont la coiffe fait écho à la crinière du fauve. Or, si les photographies de la couverture sont pour la plupart extraites des cahiers thématiques où ce médium tient une place de choix, l’image du lion, elle, ne se trouve pas dans le Petit Larousse illustré 2004, ailleurs que sur la couverture. Si, piqués par cette image saisissante de la bête, nous allons à l’article lion, nous aurons la surprise de constater que la vignette de cette entrée, en dépit de la promesse photographique de la couverture, est un dessin qui présente un lion mâle de profil surmonté de la tête d’une lionne. Certes, le dessin est en couleur, ce en quoi il se distingue de celui de 1906, lequel nous offrait par ailleurs en prime, un lionceau plus ou moins visible aux pieds de ses parents ; cette sainte famille féline se détachant alors sur un fond de paysage de savane sommairement esquissé qui a, lui aussi, disparu. Cet écart entre la promesse de la couverture et la vignette de l’article ne devrait pas nous surprendre. À parcourir le Petit Larousse illustré 2004, le lecteur perçoit rapidement que toutes les illustrations relatives à la faune et à la flore sont dessinées.
19Dans La dent-de-lion, la Semeuse et le Petit Larousse, Jean Pruvost (2004) a retracé diverses vignettes de l’iconographie de l’âne de la première édition à nos jours. On remarque qu’en 1968, comme le veut la tendance des années 1960 au chapitre de l’illustration chez Larousse (Petit Larousse illustré 2005, p. 5), la photographie supplante le dessin, mais celui-ci effectuera un retour dès l’édition de 1981. Comment faut-il interpréter la tentation photographique et le retour au dessin ? Puisque l’association de certaines catégories référentielles à un médium donné semble une des règles implicites de l’illustration de l’ouvrage, peut-on essayer de comprendre comment se joue et sur quoi s’étaie, au delà des tentations de la modernité technologique et des engouements ponctuels, un tel jumelage ?

Illustration qui accompagne l’article lion dans le Petit Larousse illustré 2004 (© Larousse)
l’écorché de la langue
20Alors que la faune et la flore sont systématiquement illustrées par un dessin sur le fond blanc de la page, dans une vignette cadrée de manière à offrir une présentation aérée des images, les plantes, elles, y apparaîtront déclinées à travers une vue d’ensemble, une autre de leur fleur et une autre encore de leur fruit ; les animaux le seront en différentes races ou, s’il y a lieu, selon les particularités morphologiques qui permettent d’en distinguer les genres biologiques. Par son aspect un peu vieillot, le médium d’illustration ainsi privilégié confère à l’ensemble, malgré la qualité technologique de la reproduction imprimée, une épaisseur temporelle ; comme si, à l’heure des génomes, les techniques d’imagerie du vivant continuaient à devoir être en résonance, ou mieux en synchronie, avec les appellations « vieillies » d’histoire naturelle ou de sciences naturelles. Cette perspective diachronique s’étend d’ailleurs bien au delà des dessins minutieux des sciences naturelles puisque le procédé d’illustration des lettrines et de leurs iconophores (Van Male 2001-2002) précède l’invention du dictionnaire et remonte à la tradition calligraphique des enluminures médiévales.
21Aux dessins naturalistes des vignettes animales et botaniques, il faut encore ajouter les dessins didactiques qui reposent sur un recours plus évident aux conventions, notamment celles de la représentation anatomique : la couleur des organes, leur délimitation graphique exacerbée, la mise à distance de leur aspect viscéral auquel l’endoscopie nous a désormais rendu familiers sans pourtant nous permettre de reconnaître ce qu'elle nous révèle du corps, comme on pourra le constater en examinant la vignette de l’article endoscopie. Ainsi donc, malgré une prise en compte des nouvelles technologies, une part importante des illustrations du Petit Larousse dépend toujours du dessin ainsi qu’en témoigne, dans les éditions récentes, la longue liste des collaborateurs cités sous cette rubrique. Cette quarantaine de dessinateurs poursuit la tradition des maîtres du début du XXe siècle, tels que Louis-Charles Blombed, Maurice Dessertenne, Henri Faucher-Gudin et Adolphe Millot.
22Cette situation pourra sembler paradoxale à la lumière de la déclaration de Pierre Larousse pour qui la tâche du lexicographe par rapport à l’évolution de la langue consistait « à observer, à suivre attentivement cette transformation, à daguerréotyper, pour ainsi parler, cette physionomie au moment même où il écrit [...] » (Pruvost 2004, p. 61). La métaphore de cette citation est extrêmement intéressante. Elle implique que le dictionnaire est une image (l’illustration n’y serait donc pas tant complémentaire que redondante). Il est une image produite mécaniquement et objectivement plutôt que de façon artisanale ; il s’apparente, puisqu’il est question de physionomie, au genre du portrait dans la mesure où il procède d’une captation sur le vif, à partir d’un dispositif indiciel dont le résultat doit être analogique et unique (puisque le daguerréotype, contrairement à la photographie, ne permet pas le tirage multiple). Et pourtant, Pierre Larousse risque cette métaphore en 1856, soit bien avant la naissance du Petit Larousse illustré (qu’il ne connaîtra pas) et avant l’apparition de la photographie, comme médium et non plus comme mot, au sein des ouvrages de la maison qui porte encore son nom. Qu’est-ce qui explique donc qu’une si grande part des illustrations doivent encore s’écarter des possibilités offertes par la photographie, si l’ancêtre de celle-ci a pu être érigé en modèle du travail lexicographique qui se manifeste à travers le dictionnaire ?
23« Un dictionnaire sans exemples est un squelette. » C’est encore dans une citation de Larousse, paraphrase de Voltaire, que réside en partie la réponse à cette question. Cette phrase, Claude Augé la reprend aussi sur la page de garde de la première édition du Petit Larousse illustré. L’exemple est, avec la vignette, un des deux grands types de l’illustration. Si on file brièvement cette métaphore anatomique, on en déduira que le dictionnaire, qui exige la définition plus l’illustration, se donne pour mission de représenter la langue en en révélant le squelette plus la chair. Envisagé de la sorte, l’emblème du dictionnaire devient l’écorché. En 1906, l’article écorché se lit comme suit : « n.m. B.-arts. Homme ou animal représenté complètement dépourvu de sa peau, pour rendre visibles les muscles, les veines et les articulations. » Il se trouve, dans la dernière édition, formulé de la façon suivante : « n.m. 1. bx-arts. Statue ou dessin représentant un homme ou un animal dépouillé de sa peau, pour l’étude. 2. dess. industr. Dessin d’une machine, d’une installation, etc., dont sont omises les parties extérieures afin de laisser voir des organes intérieurs importants. »
24La définition la plus récente ne se contente pas d'inscrire vaguement l’écorché du côté de la représentation, elle en précise les médiums ordinaires — la sculpture et le dessin — de même que la fonction : c’est une représentation « pour l’étude ». Mais comme le sens élargi du terme l’indique, le dessin l’emporte, dans la pratique contemporaine, sur la sculpture. Ce type de représentation didactique, relevant du signe analogique et symbolique, mais jamais du signe indiciel, autorise le regard à aller au delà des apparences, pour déceler le dessous des machines et des choses. Il ne constitue pas qu’un favori de l’illustration du Petit Larousse illustré, où l’on trouvera certes un certain nombre d’écorchés humains et machiniques, il en est le modèle et l’idéal. La popularité du Petit Larousse illustré repose sur le squelette étoffé de la langue qu’on y trouve et cette chair de l’ouvrage importe grandement, compte tenu que la fortune de l’ouvrage fut étroitement associée à l’institution scolaire. Sa première édition, lancée le 29 juillet 1905, est en effet contemporaine de la loi sur la séparation de l’Église et de l’État, adoptée le 9 décembre de la même année (Petit Larousse illustré 2005, cahier « Il y a un siècle le Petit Larousse », p. lxii). Alain Rey (1986, p. 638) a pu, à juste titre, le considérer comme « la bible fragmentée et fragmentaire du savoir laïque, manuel d’orthographe et aide-mémoire populaire, tableau illustré des connaissances que l’école républicaine a jugé indispensables ». En cela, l’ouvrage est tributaire de la tradition de la maison Larousse, que Rey (ibid., p. 632) distingue de la concurrence, notamment du dictionnaire de Littré, dans la mesure où ce dernier participe à la conception traditionnelle du dictionnaire comme trésor alors que déjà le Grand Dictionnaire universel de Pierre Larousse se voulait davantage un outil.
25Dans cette perspective, la prépondérance et l’endurance du médium dessin dans les pages du Petit Larousse illustré s’expliquent. L’image du daguerréotype, jaillie sous la plume de Pierre Larousse, métaphorisait bellement la description synchronique d’un état de la langue recherchée par le lexicographe, mais le caractère indiciel qui pointe derrière cette métaphore n’a pas les qualités didactiques du dessin technique, de sa performance analogique mâtinée de conventionnalisme symbolique. L’empreinte photographique est lestée, logiquement et émotivement, d’un immense pouvoir de persuasion, mais sur le plan cognitif, elle laisse souvent à désirer parce qu’elle n’est pas assez explicite et épurée. Il nous reste à voir alors où intervient la photographie, quels en sont les domaines attitrés, les fonctions visées et les limites. On pourrait penser que celles-ci ont été redéfinies par les constants progrès technologiques de la reproduction imprimée, mais on verra qu’elles sont en fait maintenues et en quelque sorte imposées par le projet philosophique du dictionnaire et les particularités sémiotiques de la photographie.
le singulier et le générique
26En 1906, le Petit Larousse, dans sa rubrique « Aux lecteurs », se présentait comme « le plus complet, le mieux informé et le plus attrayant ». Après avoir présenté son traitement des mots de la langue, il confirmait le parti pris visuel affiché dans le péritexte du dictionnaire et spécifiait la nature de son rapport à l’illustration en le quantifiant à nouveau, bien que la couverture ait déjà servi à cet usage : « 5 800 gravures distribuées dans le texte, 150 tableaux encyclopédiques dont 4 en couleurs ; 680 portraits de personnages célèbres de tous les temps et de tous les pays, d’après les monnaies, les médailles, les tableaux, les photographies ; 120 cartes géographiques dont 7 en couleurs. »
27Ce calcul, faisant fi des lettrines qui ouvraient chaque chapitre alphabétique, insistait avec redondance sur la fonction didactique des images. Augé notait que « [c]ette illustration, d’une facture très fine et parfaitement homogène, est essentiellement documentaire : la fantaisie n’y a aucune part. Elle constitue, du commencement à la fin, une leçon de choses, et l’on constatera que les tableaux sont autant de synthèses en images, dont la portée éducative et la valeur suggestive sont incontestables ».
28Considérons brièvement la contextualisation des illustrations offerte par la préface de l’édition de 2004, afin de mesurer le chemin parcouru. La préface de cette année-là s’étend assez longuement sur les visées de l’illustration :
Le Petit Larousse est aussi un livre d’images ; il a toujours accordé une grande importance à l’illustration. Les photographies et les cartes permettent de montrer et de situer. Les dessins et les schémas éclairent les mots et prolongent les définitions.
Les illustrations sont généralement placées au plus près du mot concerné. Certaines toutefois sont regroupées en planches visuelles et mettent en relation les éléments dispersés dans l’ordre alphabétique. Les planches d’héraldique, de drapeaux, de papillons du Petit Larousse sont aussi emblématiques que les pages roses.
29En plus de son rôle didactique, l’illustration est aussi un excellent vecteur d’émotion qui attise la curiosité et s’inscrit plus facilement dans nos mémoires.
30Le Petit Larousse 2004 propose des planches visuelles inédites composées de photographies exceptionnelles. Le lecteur est invité à voyager dans l’imaginaire où cohabitent Créatures fabuleuses et divinités, à visiter les merveilles — les Grands Travaux — que l’homme a créées pour se modeler un espace à sa mesure, et, enfin à redécouvrir les terres et les océans et à explorer des mondes nouveaux en compagnie des Explorateurs et pionniers.
31Quelques remarques à la lumière de ce qui précède. Le Petit Larousse illustré s’assume désormais comme « livre d’images ». Conséquemment, toute insistance quantitative est jugée inutile — l’image après tout n’est plus une denrée rare — de même que les précisions relatives à la couleur, les illustrations du Petit Larousse illustré affichant le « tout en couleurs » depuis 1992. De plus, les commentaires insistent sur une fidélité à la tradition imagière du Larousse : certaines planches sont maintenant choisies moins parce qu’elles constituent une documentation précieuse que parce qu’elles renforcent la cohérence et les emblèmes de la marque. La stricte allégeance à la fonction documentaire, telle qu’on la trouvait énoncée en 1906 comme répudiation de toute fantaisie, se trouve sérieusement renégociée. D’une part, la valeur émotive des images est devenue un vecteur important qui favorise la rétention mnésique. D’autre part, l’opposition documentation-fantaisie est désormais contournée par le souci du Petit Larousse illustré de documenter l’imaginaire (les créatures fabuleuses) et les « merveilles » (terme pour le moins subjectif qui désigne les Grands Travaux de l’humanité) ; ce souci est de surcroît exacerbé par l’inclusion d’illustrations fantaisistes en un cahier thématique où des bédéistes contemporains illustrent les néologismes de l’année.
32Pour ce qui est des supports visuels, il est intéressant de noter que là où l’édition de 1906 énumérait la diversité de médiums sur lesquels s’étayaient les gravures « homogènes », les observations relatives aux médiums introduisent d’entrée de jeu dans l’édition de 2004 une distinction fonctionnelle, mais elliptique. Les photographies se rangent du côté des cartes : elles servent à montrer et à situer ; les dessins s’apparentent aux schémas et, comme eux, « éclairent les mots et prolongent les définitions ». Qu’est-ce à dire ?
33Cette différence fait l’économie de toute considération sémantique. Un médium, souligné dans son potentiel plutôt que dans ses limites, ne paraît pas plus apte qu’un autre à traduire un champ donné de la connaissance. Pourtant, il est indéniable que cette distinction, poussée jusqu’aux extrêmes de sa logique, aura des conséquences dans la répartition des supports en fonction du référent des entrées qu’il s’agit d’accompagner. Ce qui frappe dans la caractérisation ci-dessus des usages de la photographie et du dessin, c’est la reformulation inattendue de la relation de contiguïté. Même si l’éditeur se targue que toutes les vignettes sont situées au plus près du mot qu’elles illustrent, c’est au dessin que revient le privilège d’entretenir un rapport didactique plus étroit avec le mot « qu’il éclaire ou prolonge », alors que la photographie, plus déliée du contexte in situ de la page, renvoie implicitement au monde. Sa relation de contiguïté initiale avec le référent semble l’emporter sur sa fonction illustrative qui se soumet à cette condition. La photo, dont le dispositif est structurellement indiciel, assume de surcroît une fonction indicielle au sein des pages du dictionnaire. Elle désigne un exemple singulier plutôt que de détailler un type générique, comme le font les dessins, dans un rapport de plus étroite adhérence au caractère général de la définition qu’elle accompagne.
34Revenons à nos lions. La photographie du fauve en couverture du Petit Larousse 2004 montre un gros plan de la bête : sa tête est vue frontalement. Nous avons là le portrait d’un spécimen, d’un individu dont la singularité, aussi exemplaire soit-elle, trahit l’idée même d’une définition. Il ne faut donc pas nous étonner de trouver à l’entrée lion un dessin naturaliste de la bête. La nature indicielle de la photographie rend incontournable cette dimension singulière de l’image. Aussi méticuleux que puissent être les iconographes dans leur choix d’une photographie qui représenterait un spécimen absolument typique, la conviction qu’il regarde une bête particulière n’en demeurerait pas moins ancrée dans le regard du spectateur. On ne peut pas dire combien de temps cette conviction survivra, compte tenu des nouvelles manipulations rendues possibles par le numérique, lesquelles, à moyen et long termes, affaibliront le préjugé référentiel dont jouit ce médium.
35Alors que les plantes, les insectes, les oiseaux, l’humain et autres mammifères voient leur sort confié au dessin, le médium photographique héritera des lieux et des sites. Au premier, l’habitant ; au second, l’habitat. La photographie a comme domaine de prédilection la planète. Elle se mesure à la géographie qu’illustrent l’atoll, la brousse, le canyon, le désert ; c’est-à-dire l’atoll entourant l’île de Bora Bora, la brousse de Tanzanie, le canyon de Chelly et le désert de Namibie ; elle risque des incursions météorologiques nimbées d’une aura féerique par les images du cumulus, du stratus, mais aussi de l’altostratus et de l’altocumulus ; elle concrétise la lexicologie du bâti en une série d’exemples admirables : l’arc-boutant de l’abbatiale du Mont-Saint-Michel, la voûte en berceau de l’église de Sainte-Foy à Conques, le beffroi de la ville de Gand. Cette distribution sémantique découle d’une répartition dessin-photo fondée sur l’opposition type/exemple. Mais cette opposition se décline de manière plus complexe dès lors qu’elle est nuancée par le couple description action. Pour nous en convaincre, il faut nous reporter aux vignettes, en nombre considérable, consacrées aux sports.
36L’iconographie sportive du Petit Larousse illustré 2004 rassemble une galerie d’illustrations photographiques qui possèdent un indéniable air de famille : couleurs vives et saturées, cadrage centré sur les athlètes au détriment du heu ou même de l’appareil qu’ils utilisent, captation du moment paroxystique. Il en résulte une série animée qui assure une grande cohérence à l’ouvrage tout en y introduisant cet élément de variété et d’hétérogénéité désormais indispensables pour qu’une illustration soit jugée attrayante. La plupart de ces photos sont captivantes, mais relativement opaques sur le plan didactique : le bobsleigh vu de face contre un fond blanc dont la pente n’est guère sensible, le reconnaîtrons-nous dans le monde réel ? Les anneaux auxquels est suspendu le gymnaste, à quoi donc sont-ils rattachés ?

Illustration qui accompagne l’article anneau dans le Petit Larousse illustré 2004 (© Larousse)
37L’ouvrage est friand de ces images et il les multiplie là même où on ne les attendrait pas (malgré l’abondance de vignettes à laquelle la prolifération récente de nouveaux sports peut inviter) : l’article descente est accompagné d’un skieur en action ; l’article aile, rehaussé, comme on s’y attendrait, de plusieurs dessins morphologiques, présente en prime une photographie d’un deltaplane en vol. Là où il s’agit de représenter des sports d’équipe, la photographie abandonne même la topographie des lieux au dessin et se contente de faire ce qu’elle peut faire : montrer le jeu. Un dessin du terrain où celui-ci se pratique complète alors le volet illustratif.
38Ce corpus paraît absolument exemplaire du rôle dévolu à la photographie dans le Petit Larousse illustré. Ses images sont les principaux convoyeurs du « vecteur d’émotion » évoqué dans l’introduction de l’ouvrage. Elles témoignent d’une grande réceptivité au monde contemporain et constituent, dans le monde des dictionnaires, un équivalent de ce que les reportages de « human interest » sont au domaine journalistique : une manière de provoquer l’empathie du spectateur ou du lecteur. Or, la métalexicographie a tendance à ne considérer que deux domaines de l’illustration dictionnairique : la fonction documentaire (les vignettes) et la fonction ornementale (les lettrines). Il semble que la pratique de l’illustration dictionnairique est devenue aujourd’hui plus complexe et moins articulée selon cette logique binaire. (Le rôle des cahiers thématiques serait d’ailleurs à analyser dans cette perspective.)
39Non pas que la photographie introduise, au nom du critère croissant de l’« attrayant », l’ornemental au sein des vignettes didactiques, car les photographies ne sont d’une part, jamais exclusivement décoratives et, d’autre part (faut-il rappeler notre couple oxymorique de l’introduction), toutes les illustrations sont ornementales. Mais il faudrait dorénavant envisager qu’à côté de la fonction didactique des dessins et de la fonction esthétique des lettrines ornementales, certaines images ont pour mission principale, mais certes non exclusive, d’interpeller émotivement le lecteur, de le captiver, de l’appâter. Elles ont d’abord une fonction pragmatique, qui infléchit profondément le caractère et les prétentions didactiques des vignettes. Le statut de l’illustration photographique, la reconnaissance de ses moyens et de ses limites, est au cœur de cette complexification.
Notes de bas de page
1 « L’une des différences les plus évidentes entre dictionnaire de langue et encyclopédie est que la seconde, au moins de nos jours, est richement illustrée, alors que l’autre l’est discrètement ou ne l’est pas » (Rey 1982, p. 44).
Auteur
Professeure titulaire et directrice du Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques à l’Université de Montréal, où elle enseigne l’art contemporain et la méthodologie. Elle a publié dans Sightlines. Reading in Canadian Contemporary Art (Artexte, 1994) ; Anyplace (MIT, 1995) ; Thinking about exhibitions (Routledge, 1996) et The Blackwell Companion to Contemporary Art Survey (Blackwell, 2004). Elle est l’auteure de L’art insituable. De l’in situ et d’autres sites (Centre 3DD, 2001), qui regroupe des textes sur la rhétorique de l’exposition et la question du lieu. Elle a signé trois expositions accompagnées d’un catalogue : Seeing in Tongues : A Narrative of Language and Visual Arts in Québec (Morris and Helen Belkin Art Gallery, University of British Columbia, 1995) ; Irene F. Whittome : Bio-Fictions (Musée du Québec, 2000) et Doublures. Vêtements de l’art contemporain (Musée national des beaux-arts du Québec, 2003).
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