2. La classification des verbes
p. 41-59
Texte intégral
1. En bref
1Les grammaires traditionnelles établissent des oppositions entre les verbes en fonction de leurs propriétés lexicales et des constructions syntaxiques dans lesquelles ils peuvent se trouver. La grammaire générative reconnaît aussi des classes de verbes, mais les découpages effectués sont bien différents de ceux proposés par les grammaires traditionnelles.
2Du point de vue de leur complémentation, les grammaires font la distinction entre les verbes intransitifs, qui ne demandent pas de complément (dormir, arriver), les verbes transitifs directs, qui demandent un objet direct (lire, regarder), les verbes transitifs indirects, qui appellent un objet indirect (aller, ressembler) et les verbes à double complément (donner, convaincre). Or, les recherches en grammaire générative ont permis de montrer que la classe des verbes traditionnellement appelés « intransitifs » n’est pas homogène : elle recouvre en fait deux groupes de verbes aux propriétés distinctes, que nous appelons verbes inaccusatifs et verbes inergatifs.
3Certains verbes du français s’opposent également du point de vue de la nature de leur sujet. Ainsi dans la catégorie des verbes impersonnels, c’est-à-dire ceux qui acceptent pour sujet le pronom impersonnel il, Grevisse (1993 : 1144 sqq. et 1152) classe les verbes essentiellement impersonnels (pleuvoir, falloir) et les verbes personnels construits impersonnellement (venir, arriver et les passifs). Pour les grammairiens générativistes, ce n’est pas un hasard si les verbes venir, arriver et les passifs peuvent se trouver dans les constructions impersonnelles, car ils possèdent, comme nous le verrons, une propriété en commun avec les verbes impersonnels.
4Grevisse (1993 : 1192) regroupe certains verbes sous l’appellation de « semi-auxiliaires » : devoir, faillir, paraître, sembler, être censé, risquer de et vouloir. Selon lui, ces verbes se décrivent comme étant ceux « qui, construits avec un infinitif, parfois avec un participe ou un gérondif, perdent plus ou moins leur signification propre et servent à exprimer diverses nuances de temps, d’aspect ou d’autres modalités de l’action ». Le lecteur pourra juger lui-même de la difficulté d’appliquer avec succès ce critère sémantique pour définir une classe de verbes. Pour la grammaire générative, ces verbes, qui ont des propriétés syntaxiques bien différentes, n’appartiennent pas à la même classe et ne sont pas des semi-auxiliaires. Ainsi, parmi les verbes qui prennent pour complément une proposition à l’infinitif, nous établirons une distinction entre les verbes à montée et les verbes à contrôle.
2. Propriétés
2.1. Le verbe et ses arguments
5Notons tout d’abord que les verbes diffèrent en ce qui concerne le nombre et le type de leurs arguments. En ceci, la grammaire générative ne s’écarte pas de la grammaire traditionnelle ou des représentations logiques ; cependant, elle fait usage de terminologie et de moyens notationnels différents.
6On peut établir des distinctions entre les verbes à partir des restrictions sémantiques qu’ils imposent à leurs arguments, c’est-à-dire au sujet et à l’objet direct, notamment. Par exemple, au sens propre, le verbe accoucher nécessite que son sujet dénote un être animé et féminin, alors que le verbe pâlir est compatible avec une gamme beaucoup plus étendue de sujets différents. Certains autres verbes ne peuvent être accompagnés que d’un sujet dénué de valeur sémantique — le il impersonnel : c’est le cas des verbes atmosphériques comme pleuvoir, neiger, bruiner, etc. En grammaire générative, ces distinctions se traduisent de la manière suivante : un verbe assigne différents rôles thématiques (Agent, Patient, etc.) à ses arguments. Un verbe qui admet comme sujet le pronom il impersonnel est un verbe qui n’assigne aucun rôle thématique à son sujet. En contrepartie, la présence d’un sujet il impersonnel nous signale que le verbe n’assigne pas de rôle thématique à son sujet.
7Nous allons voir dans ce qui suit qu’à part les verbes atmosphériques, d’autres verbes peuvent faire partie de la classe des verbes qui n’assignent pas de rôle thématique à leur sujet.
2.2. Verbes à montée et verbes à contrôle
8De nombreux verbes acceptent pour complément une proposition infinitive, par exemple vouloir, prétendre, permettre, promettre, sembler, paraître, etc. Voici quelques exemples :
1 | a. | Maxime veut partir. |
b. | Julie prétend avoir réussi l’examen. | |
c. | Le professeur a permis à Élodie de se présenter au concours. | |
d. | Le professeur a promis à Élodie de se présenter au concours. | |
e. | Les étudiants semblent avoir compris. | |
f. | Ce livre paraît être intéressant. |
9Il existe pourtant une différence fondamentale entre ces verbes, comme l’ont montré les travaux en grammaire générative (voir, dès les années 1970, Postal 1970, Perlmutter 1971, Ruwet 1972, et de nombreux autres par la suite, dont Chomsky 1981).
10Voyons tout d’abord les phrases ci-dessous, qu’il faut prendre, bien entendu, au sens propre et non au figuré. Les exemples de (2) mettent en jeu les verbes vouloir, prétendre et promettre, et ceux de (3) les verbes sembler et paraître :
2 | a. | Les enfants/*les nuages veulent se cacher. |
b. | Ce basketteur/*cet arbre prétend mesurer plus de deux mètres. | |
c. | Émilie/*mon chien a promis de ne pas traverser la rue. | |
3 | a. | Les enfants/les nuages semblent se cacher. |
b. | Ce basketteur/cet arbre paraît mesurer plus de deux mètres. | |
c. | Cette femme/*cette étagère semble avoir accouché de jumeaux. |
11Ce que nous montrent ces exemples, c’est que les verbes vouloir, prétendre et promettre demandent un sujet agentif (c’est-à-dire un sujet animé et pour prétendre, plus spécifiquement un sujet humain). Cette exigence dépend du verbe principal : la nature du verbe de la subordonnée n’y change rien. Par contre, les verbes sembler et paraître n’imposent aucune exigence sur la nature de leur sujet : dans ce cas, c’est le verbe de la subordonnée qui sélectionne le type du sujet, par exemple un sujet animé (et de sexe féminin) avec accoucher en (3c). C’est là une différence très importante, que nous traduisons ainsi : les verbes vouloir, prétendre et promettre assignent un rôle thématique d’Agent à leur sujet ; les verbes sembler et paraître n’assignent pas de rôle thématique à leur sujet.
12Une autre raison de penser que sembler, paraître, s’avérer, etc. n’assignent pas de rôle thématique au sujet est, bien entendu, que ce sujet peut être le il impersonnel :
4 | a. | Il semble que... |
b. | Il paraît que... | |
c. | Il s’avère que... |
13En grammaire générative, l’analyse des phrases veut que les arguments soient placés au départ dans les positions où ils reçoivent un rôle thématique, et qu’ils soient par la suite déplacés, s’il y a lieu, vers une autre position. Ces opérations de déplacement s’appellent des transformations. Pour conserver l’historique des transformations appliquées à une phrase, c’est-à-dire pour voir d’emblée d’où vient l’élément déplacé et où il a été déplacé, nous supposons que toute transformation laisse une trace dans la position de départ. Comme nous l’avons vu au chapitre 1, nous utilisons le symbole [t] pour représenter les traces, et nous assignons à la trace et à l’élément déplacé un même indice, pour faire ressortir le lien entre les deux.
14Étant donné que le sujet des verbes sembler, paraître, s’avérer, etc. prend visiblement son origine en position sujet du verbe de la proposition subordonnée (ou « enchâssée »), nous aurons la représentation qui suit (constituant déplacé en caractère gras, infinitive enchâssée entre crochets) :
5 | Cet arbrei semble [ti mesurer plus de deux mètres]. |
15Nous appelons les verbes sembler, paraître, s’avérer, etc. des verbes à montée, parce que leur sujet « monte » à partir d’une position de sujet enchâssée.
16Par contre, les verbes vouloir, prétendre, promettre, permettre, convaincre, etc. imposent à leur sujet des restrictions sémantiques — c’est-à-dire qu’ils lui assignent un rôle thématique. Ce sujet n’est donc pas déplacé à partir d’une position de sujet enchâssée. Mais il est important de constater que, selon le verbe utilisé, l’interprétation de la phrase peut changer. Les phrases en (1c) et (1d) illustrent ces différences : elles sont reprises ici en (6a) et (6b) :
6 | a. | Le professeur a permis à Élodie de se présenter au concours. |
b. | Le professeur a promis à Élodie de se présenter au concours. |
17Ce qui diffère ici, c’est l’interprétation du sujet implicite de l’infinitive : en (a), c’est Élodie qui se présentera au concours, mais en (b), il s’agit du professeur. La différence entre les verbes permettre et promettre peut s’exprimer de la manière suivante : avec permettre, le sujet implicite de l’infinitive est identique à l’objet de la principale ; avec promettre, il est identique au sujet. Parce qu’un de leurs arguments contrôle l’interprétation du sujet implicite de l’infinitive, ces verbes sont appelés verbes à contrôle. Il peuvent être des verbes à contrôle par l’objet (permettre, convaincre, forcer, inciter, etc.) ou à contrôle par le sujet (promettre, jurer, etc.). Pour exprimer l’identité d’interprétation entre le sujet implicite de l’infinitive et le contrôleur, nous aurions pu supposer que le sujet identique a été effacé, par exemple :
7 | a. | Le professeur a permis à Élodie de [ |
b. | Le professeur a promis à Élodie de [ |
18Une autre manière de représenter ces phrases est de supposer que le sujet de l’infinitive est un syntagme nominal inaudible, que l’on peut représenter par le symbole PRO (pour « pronom »). Pour indiquer l’interprétation de ce sujet, on lui assigne le même indice que le syntagme nominal qui le contrôle. Ainsi, les phrases de (6) seraient représentées comme suit :
8 | a. | Le professeur ; a permis à Élodie. De [PROj se présenter au concours]. |
b. | Le professeuri ; a promis à Élodiej de[PROi se présenter au concours]. |
2.3. Verbes au passif
19Le lecteur se demandera sans doute pourquoi nous traitons du passif dans ce chapitre, puisque bien entendu le passif n’est pas une classe de verbes mais une voix (qui s’oppose à la voix active). En fait, nous allons décrire ici le type d’analyse que propose la grammaire générative pour dériver les phrases passives. Ceci nous sera fort utile, car nous pourrons par la suite montrer pour quelle raison certaines classes de verbes (par exemple les inaccusatifs, que nous verrons dans la prochaine section) ont des comportements qui rappellent ceux des verbes au passif.
20Comme chacun sait, il existe un lien systématique entre une construction passive et sa contrepartie active.
9 | a. | L’ennemi a détruit la ville. |
b. | La ville a été détruite par l’ennemi. |
21Les grammaires traditionnelles décrivent la correspondance entre phrases actives et passives comme suit (voir par ex. Grevisse 1993 :1121) :
Les phrases contenant un verbe transitif peuvent, sans que le sens profond change, être transformées de telle sorte que le complément d’objet devient le sujet, le sujet devient complément d’agent, et le verbe prend une forme spéciale, au moyen de l’auxiliaire être et du participe passé. C’est la voix passive.
22En grammaire générative, la position généralement admise est que la construction passive n’est pas entièrement formée par transformation à partir de la construction active. Une partie du rapport entre actif et passif s’établit dans la composante que l’on appelle le lexique. Cette composante comprend les mots du lexique avec leurs propriétés (nombre et type d’arguments, catégorie des compléments, etc.). Dans cette composante, la mise au passif d’un verbe consiste à lui retirer sa capacité d’assigner un rôle thématique à la position de sujet. De ce point de vue, le verbe passif devient en tous points semblable à un verbe impersonnel. Quant au rôle thématique d’Agent, assigné au sujet par le verbe actif, il est plutôt assigné en position de complément prépositionnel dans le cas du passif. L’objet direct demeure dans sa position de base : il est par la suite déplacé en position sujet par transformation. Ainsi, la phrase passive en (9b) est représentée comme suit :
10 | La villei a été détruite ti par l’ennemi. |
23Nous allons voir dans la prochaine section que ce type d’analyse—c’està-dire le déplacement depuis la position postverbale vers la position sujet — n’est pas justifié uniquement pour former le passif, mais qu’il s’applique également à certaines classes de verbes.
2.4. Verbes inaccusatifs
24Burzio (1986) a fait remarquer qu’en italien, les verbes intransitifs ne se comportent pas de manière homogène. En particulier, il montre que les verbes comme dormir, téléphoner, révolter, etc. ont des propriétés très différentes des verbes comme apparaître, paraître, venir, disparaître. Afin de désigner ces deux classes de verbes intransitifs, Burzio utilise la terminologie suivante, empruntée à Perlmutter (1978) : les verbes du premier groupe (dormir, téléphoner, révolter, etc.) sont appelés verbes inergatifs, alors que ceux du second groupe (apparaître, paraître, venir, disparaître, etc.) sont appelés verbes inaccusatifs. Dans la mesure où l’on peut dégager des propriétés sémantiques reliées à ces classes de verbes (ce qui est toutefois controversé), on pourra dire que la classe des verbes inaccusatifs comprend des verbes d’existence ou de changement d’état. Quant aux verbes inergatifs, ce sont des verbes agentifs qui décrivent des actions volontaires ou encore des processus physiques involontaires. La classe des verbes inaccusatifs en français comprend notamment les verbes apparaître, paraître, arriver, passer, monter, descendre, venir, partir, disparaître, entrer, sortir, tomber, naître, mourir, ainsi que toute une série de verbes réfléchis dont nous ne traiterons pas ici ; celle des inergatifs inclut entre autres les verbes agir, réagir, mentir, rire, aboyer, capituler, régner, sévir, jongler, téléphoner, compter (sur quelqu’un). Du point de vue structural, la distinction proposée entre inaccusatifs et inergatifs peut se résumer très simplement, comme le fait Ruwet (1988 : 383-384) : « Les sujets des inergatifs sont de “vrais” sujets [...] ; les sujets des inaccusatifs sont des objets directs “déguisés”. » Voyons maintenant quelles sont les propriétés syntaxiques qui distinguent ces deux classes de verbes.
2.4.1. Choix de l’auxiliaire
25En italien, la classe des verbes inergatifs se conjugue avec l’auxiliaire avere (« avoir »), alors que la classe des inaccusatifs se conjugue avec essere (« être »). Cependant, en français, la division entre les deux classes de verbes ne recoupe pas exactement la distinction être/avoir. Ainsi, certains verbes sont considérés comme inaccusatifs en français alors qu’ils se conjuguent avec avoir ou qu’ils alternent entre être et avoir (par ex. passer, monter, descendre, disparaître, etc.). Est-ce à dire que le choix de l’auxiliaire n’a rien à voir avec l’inaccusativité en français ? Pas tout à fait : selon Ruwet (1988), tous les verbes qui se conjuguent avec être (ou qui peuvent se conjuguer avec cet auxiliaire) sont inaccusatifs ; s’ils se conjuguent avec avoir, il faut avoir recours à d’autres tests pour déterminer la classe à laquelle ils appartiennent. Dans les rubriques qui suivent, nous passerons en revue certains de ces tests.
2.4.2. Morphologie passive et nominalisation
26Les deux propriétés suivantes ont parfois été utilisées pour établir la distinction entre verbes inergatifs et inaccusatifs (voir Zribi-Hertz 1987 :28).
27• Les verbes inergatifs sans complément sont compatibles avec la morphologie verbale passive, alors que les verbes inaccusatifs ne le sont pas :
11 | a. | Il a été couru sur ce stade récemment (conclut Sherlock Holmes). |
b. | * Il a été arrivé/disparu sur ce stade récemment (conclut Sherlock Holmes). |
28• Parmi les verbes à un argument, seuls les inergatifs peuvent servir de base à la nominalisation en -eur (voir aussi Keyser et Roeper 1984, pour l’anglais) :
12 | a. | Un marcheur, un dormeur, un coureur |
b. | * Un disparaisseur, *un arriveur, *un moureur |
2.4.3. La pronominalisation par en
29La propriété décrite ici est l’une des plus souvent utilisées pour distinguer les verbes inaccusatifs des verbes inergatifs. Comme l’a montré Burzio (1986), en italien, ces deux classes de verbes se comportent différemment du point de vue de la cliticisation avec ne (l’équivalent du en français). Cet argument est, à peu de choses près, transposable au français et nous allons l’examiner en décrivant les cas où la pronominalisation par en est possible ou impossible.
30Il faut cependant au préalable définir de quel en nous allons nous servir. En français, en peut remplacer soit le complément du nom (J’en ai lu la moitié = du livre), soit le nom seul (J’en ai lu deux = livres). Dans le premier cas, nous parlons du en génitif ; dans le second, il s’agit du en quantitatif. Il y a évidemment beaucoup plus à dire sur le comportement de en, et nous y reviendrons en détail au chapitre 8. Pour les besoins du présent chapitre, nous ferons appel au en génitif uniquement.
31En français, la pronominalisation d’un complément du nom par en est permise lorsque le syntagme nominal (SN) qui contient ce complément est en position d’objet (13a). Mais la même pronominalisation est interdite si le SN occupe la position sujet (voir [13b]) — sauf si ce sujet est dérivé, c’est-à-dire déplacé à partir de la position objet, comme c’est le cas lors de la passivisation (voir [13c]) :
13 | a. | J’en ai lu le premier chapitre. | objet |
b. | * Le premier chapitre en traite d’un sujet délicat. | sujet | |
c. | Le premier chapitre en a été critiqué. | sujet dérivé (passif) |
32Or, certains verbes qui ne sont pas au passif admettent aussi la pronominalisation par en à partir du sujet :
14 | a. | La moitié en est déjà arrivée. |
b. | La nouvelle formulation en paraîtra demain. (Pollock 1986 : 217) ; comparer avec : | |
c. | * La nouvelle formulation en révoltera beaucoup de gens. |
33Pour expliquer ces contrastes en italien, Burzio (1986) a proposé que les verbes inaccusatifs (par ex. paraître) se distinguent structuralement des autres verbes de la manière suivante : le sujet des verbes inaccusatifs occupe au départ la position d’objet direct et il est ensuite déplacé par transformation vers la position sujet. Ainsi, les phrases Julie a dormi (verbe inergatif) et Julie a disparu (verbe inaccusatif) se représentent comme suit :
15 | a. | Julie a dormi. |
b. | Juliei a disparu ti. |
34Ces deux verbes, bien que classés traditionnellement comme des intransitifs, ont donc des dérivations tout à fait différentes. Et de fait, les verbes inaccusatifs se rapprochent plus des verbes au passif que des verbes inergatifs : rappelons que la dérivation d’une phrase passive met en jeu le déplacement d’un objet vers la position sujet.
16 | Juliei a été embauchée ti. |
35Ceci explique le comportement de en décrit plus haut : avec les verbes inaccusatifs comme avec les verbes au passif, le sujet de surface prend son origine en position de complément. Nous pouvons par conséquent maintenir l’hypothèse que en génitif ne peut être extrait d’un SN que si ce dernier occupe au départ la position de complément d’objet direct.
36On peut se demander s’il est nécessaire de spécifier « complément d’objet direct ». Ne suffit-il pas, pour que le complément du nom puisse être pronominalisé par en, qu’il provienne d’un SN en position postverbale, objet direct ou pas ? Deux autres ensembles de faits nous permettront de répondre à cette question ; ils nous fourniront par la même occasion d’autres arguments à l’appui de la structure proposée pour les verbes inaccusatifs.
37Tout d’abord, notons les contrastes suivants (Belletti et Rizzi 1981, Pollock 1986 : 218) :
17 | a. | Pierre a passé la première partie de septembre à Paris. |
b. | Pierre en a passé la première partie à Paris. | |
18 | a. | Pierre est resté la première partie de septembre à Paris. |
b. | * Pierre en est resté la première partie à Paris. |
38La différence entre les deux premières phrases se décrit facilement : en (17), le SN la première partie de septembre est un complément d’objet direct du verbe passer, alors qu’en (18), ce SN n’est pas un argument du verbe rester. La condition énoncée sur la pronominalisation de en génitif peut donc être maintenue : en ne peut reprendre une sous-partie du SN que si ce dernier est un complément sélectionné par le verbe (ou prend son origine dans cette position). Ainsi, du même coup, l’analyse des verbes inaccusatifs se confirme : le sujet prend bien son origine en position de complément d’objet direct sélectionné par le verbe.
39Deuxièmement, observons qu’en français, dans certaines constructions, le sujet peut figurer derrière le verbe grâce à un processus que nous avons appelé l’inversion stylistique (voir chapitre 1, section 2.3). L’inversion stylistique est possible avec n’importe quel verbe, pourvu que la phrase remplisse certaines conditions (par ex. présence d’une interrogation ou du mode subjonctif). Pour les besoins du présent chapitre, il n’est pas nécessaire d’en dire plus sur ces conditions : nous y reviendrons en détail au chapitre 9.
40À partir de l’inversion stylistique, Pollock (1986 : 218-219) formule un argument pour montrer que les verbes inergatifs et les verbes inaccusatifs se comportent de manière différente du point de vue de la pronominalisation par en. Commençons par établir que dans les phrases en (19) et (20), le sujet figure derrière le verbe :
19 | a. | J’aimerais que me téléphone l’auteur de ce livre. |
b. | Quel butin a rapporté le chef de la bande ? | |
20 | a. | Quand a été imprimé le premier tome de ce livre ? |
b. | Il aurait fallu que disparaisse le chef de la bande. |
41On notera que les phrases en (19) mettent en jeu des verbes inergatifs et transitifs, alors que celles en (20) comportent un verbe au passif et un verbe inaccusatif.
42Or, Pollock (op. cit.) note que la pronominalisation par en n’est possible qu’à partir des phrases de (20) et non celles de (19) :
21 | a. | * J’aimerais que m’en téléphone l’auteur. en - de ce livre |
b. | * Quel butin en a rapporté le chef ? en = de la bande | |
22 | a. | Quand en a été imprimé le premier tome ? en = de ce livre |
b. | Il aurait fallu qu’en disparaisse le chef. en = de la bande |
43On peut donc penser ceci : dans le cas des verbes inergatifs et transitifs, comme en (19) et (21), le sujet prend son origine dans la position sujet, devant le verbe : l’inversion stylistique le place derrière le verbe. Comme il ne s’agit pas d’un complément sélectionné du verbe, la pronominalisation par en est impossible. En revanche, avec les verbes passifs et inaccusatifs, le constituant nominal situé derrière le verbe n’a pas été déplacé : il est au départ un objet sélectionné par le verbe, et en (20) et (22), il demeure tout simplement dans sa position de base. Voilà pourquoi la pronominalisation par en est possible en (22).
2.4.4. Les constructions participiales
44Un autre contexte où les verbes inaccusatifs et inergatifs se distinguent est la construction participiale. Les exemples en (23) et (24), tirés de Legendre (1989 : 122-124), illustrent le contraste :
23 | a. | Parti avant l’aube, Pierre est arrivé le jour même à destination. |
b. | Mort prématurément, son père n’avait pas laissé de testament. | |
c. | Restée seule à la maison, Marie se mit à pleurer. | |
d. | Tombé de sa chaise, le bébé se mit à hurler. | |
e. | Surgi de derrière un buisson, l’animal se jeta sur sa proie. | |
f. | Jaillie d’on ne sait où, l’eau coulait claire et limpide. | |
24 | a. | * Réagi, le président a été félicité par la presse. |
b. | * Travaillé toute la matinée, il dormit tout l’après-midi. | |
c. | * Régné sur une grande partie de l’Europe, Napoléon était considéré comme un tyran. | |
d. | * Résisté aux avances du metteur en scène, la jeune actrice a perdu son rôle. | |
e. | * Médité toute la nuit, Pierre avait pris une résolution. | |
f. | * Dansé pendant des heures, Marie était épuisée. |
45Ces exemples nous permettent de faire une différence entre les verbes partir, mourir, rester, etc., qui sont des inaccusatifs, et les verbes réagir, travailler, régner, etc., qui sont des inergatifs. Les premiers peuvent prendre la forme d’un participe passé (sans auxiliaire) dans ces constructions, alors que les seconds ne le peuvent pas.
2.4.5. Les constructions impersonnelles
46Grevisse (1993 :1152-1153) fait remarquer qu’un certain nombre de verbes personnels (dont certains intransitifs et les verbes au passif) peuvent être construits impersonnellement, auquel cas il prennent pour sujet le il impersonnel ou explétif. Voici quelques exemples tirés de Grevisse (op. cit.) et de Riegel et al. (1994 : 448-449) :
25 | a. | Il est venu quelqu’un. |
b. | Celui auquel il a été volé une chose. | |
c. | Il m’est arrivé une aventure. | |
d. | Il souffle un vent terrible. | |
e. | En une semaine, il a été publié plus de dix grammaires françaises. | |
f. | Il manque deux hommes à l’appel. | |
g. | Il règne un silence de mort. |
47En l’absence de théorie, la grammaire traditionnelle ne peut que constater les faits et établir une liste de ces verbes, sans faire un lien direct entre eux. En revanche, la grammaire générative peut expliquer pourquoi on trouve en construction impersonnelle justement ces verbes-là. En effet, nous avons vu plus haut que certains verbes n’assignent pas de rôle thématique à leur sujet. Cette classe comprend les verbes et prédicats atmosphériques (pleuvoir, neiger, grêler, faire froid, etc.), le verbe falloir, les verbes à montée (sembler, paraître, s’avérer, etc.), les verbes inaccusatifs (arriver, venir, disparaître, etc.) et les verbes au passif. Ce n’est donc pas un hasard si les verbes ci-dessus (partir, venir, arriver, souffler) et les passifs se comportent de la même façon : c’est parce qu’ils ont fondamentalement la même structure, et que leur sujet apparent est en réalité un complément d’objet du verbe. Dans les phrases de (25), le SN postverbal est tout simplement laissé sur place, et la position sujet est remplie par le pronom explétif il.
SUJET, OBJET, SUJET INVERSÉ ?
Nous avons dit que dans les constructions impersonnelles comme Il est venu quelqu’un, le SN postverbal quelqu'un est un objet direct et non un sujet inversé. Voici un autre argument pour le montrer, mais il est un peu plus complexe.
Ici, nous allons Faire appel aux propriétés d'une construction que Milner (1982) appelle l'« incise qualitative », sur laquelle nous reviendrons au chapitre 7. Cette construction met en jeu un constituant à valeur généralement péjorative (l’imbécile, le pauvre, l'idiot, le crétin, etc.), qui qualifie un SN dans la phrase. Une des contraintes sur cette incise est qu'elle peut cibler un SN sujet, mais non un SN objet, comme le montre le contraste entre (i) et (ii) :
i. Jean a cassé la tasse, l’imbécile,
ii. *Tu connais Jean, l'Imbécile.
Or, Milner [1982 : 241) observe que dans les constructions impersonnelles. le SN postverbal se comporte de ce point de vue exactement comme un objet :
iii. *Il a été condamné deux promoteurs, les canailles,
iv. *Il est tombé une dizaine de piétons, les pauvres. Il faut faire remarquer qu’ici, les sujets, dérivés ou non, s’opposent aux objets. Ainsi, les sujets des verbes au passif et des inaccusatifs, bien qu'ils prennent leur origine en position objet, sont compatibles avec la construction qualitative : v. Deux promoteurs ont été condamnés, les canailles.
vi. Une dizaine de piétons sont tombés, les pauvres.
Qu’en conclure ? Que dans cette construction, la qualification doit porter sur un SN qui occupe à un moment donné de la dérivation la position de sujet. D'ailleurs, la grammaticalité de la phrase (vii-b) ci-dessous le prouve :
vii. a. Voilà des livres que Jean n’a pas lus, l’ignorant
b. Voilà des livres que n’a pas lus Jean, l'ignorant.
En (vii-b), le sujet prend son origine en position préverbale, mais est inversé grâce au processus d’inversion stylistique. Comme le SN Jean a, avant ce déplacement, occupé la position de sujet, il est compatible avec la construction.
En comparant (vii-b) aux phrases (iii) et (iv), on peut conclure que dans ces dernières, le SN postverbal n'est pas un sujet inversé et qu’il n’a jamais occupé la position sujet à quelque point de la dérivation que ce soit.
48En somme, l’analyse proposée par les linguistes générativistes concernant la structure des verbes passifs et inaccusatifs permet d’établir clairement le lien entre eux. Mais elle nous guide aussi vers d’autres observations — et souvent vers des débats concernant l’analyse et les faits. Ainsi, nous sommes amenés à vérifier si les verbes inergatifs font contraste avec les inaccusatifs en ce qui concerne leur occurrence dans les constructions impersonnelles. Or, la réponse à cette question n’est pas simple et on peut dire qu'elle a fait couler beaucoup d’encre. Le fait est que les linguistes — et les locuteurs — ne s’entendent pas sur les jugements concernant les phrases impersonnelles. Commençons donc par les cas clairs. On s’accorde en général pour dire qu’il y a un contraste net entre les phrases en (26) ci-dessous et celles en (27) :
26 | a. | Il est arrivé/venu/resté/survenu/apparu/monté/tombé quelqu’un. |
b. | Il a disparu/manqué/circulé/survécu/émergé/surgi quelqu’un. | |
27 | * Il a dormi/téléphoné/bu/couru/marché/saigné/pleuré quelqu’un. |
49Les phrases ci-dessus ont amené bien des linguistes à conclure que les verbes inergatifs ne peuvent pas se trouver dans les constructions impersonnelles — ce en quoi ils s’opposent aux verbes inaccusatifs. Cependant, cette affirmation a été mise en doute par d’autres chercheurs. Ceux-ci ont fait remarquer que des phrases comme celles de (28) ci-dessous, qui, tout comme celles de (27), mettent en jeu des inergatifs, sont acceptables — les jugements varient selon les sources, mais en général ce type de construction est considéré soit marginal, soit parfaitement bien formé (voir entre autres Hériau 1980 : 245-246, Rivière 1981 : 20 et 46 sqq., Jones 1996 :125, Hulk 1989 : 59, Cummins 2000, Legendre et Sorace 2003, d’où sont tirés certains des exemples ci-dessous).
28 | a. | Il a dormi des tas de gens célèbres dans ce lit à baldaquin. |
b. | Il courait beaucoup d’enfants dans cette ruelle. | |
c. | Il a résidé plusieurs étrangers aux États-Unis. | |
d. | Il mange toujours une dizaine de linguistes dans ce restaurant. |
50Comment pouvons-nous concilier les exemples agrammaticaux en (27) et les phrases acceptables en (28) ? On peut notamment observer que les phrases de (28) comportent toutes un syntagme prépositionnel locatif. Ainsi, on pourrait poser l’hypothèse (comme le font Hoekstra et Mulder 1990 : 47) que ce syntagme prépositionnel est une condition nécessaire à l’occurrence d’un verbe inergatif dans la construction impersonnelle. Cette hypothèse est compatible avec les contrastes ci-dessous, tirés de Guéron (1986 : 165), qui propose toutefois une autre analyse :
29 | a. | Il court des enfants dans le pré. |
b. | * Il court des enfants après moi. | |
30 | a. | Il mange beaucoup de gens dans ce restaurant. |
b. | * Il parle beaucoup de gens à Marie. |
51Mais la question est loin d’être résolue : d’autres auteurs citent des exemples qui vont à l’encontre de l’hypothèse qui vient d’être évoquée (par ex. Cummins 2000, Legendre et Sorace 2003). Toutefois, la discussion dans cette section — et dans la précédente — nous montre deux choses : 1) il est indéniable que les verbes inaccusatifs ont un comportement différent des inergatifs (rappelez-vous le contraste entre [26] et [27] : le tout est de déterminer dans quelles circonstances exactement les inergatifs peuvent avoir un comportement qui se rapproche de celui des inaccusatifs ; et 2) l’hypothèse de l’inaccusativité, émise par les linguistes générativistes, nous aura permis d’examiner des faits de langue qui auparavant seraient passés totalement inaperçus. Que la question ne soit pas résolue reflète simplement le caractère extrêmement complexe des règles qui sous-tendent la grammaire du français.
L’EFFET INDÉFINI DANS LES CONSTRUCTIONS IMPERSONNELLES
Dans les constructions impersonnelles, le SN postverbal a ceci de particulier que sauf de rares exceptions, il ne peut pas être introduit par le déterminant défini, démonstratif ou possessif ; il ne peut pas non plus être un nom propre. De fait, les seuls SN acceptables dans cette position sont les indéfinis (un, quelqu’un, quelque chose) et les quantifiés indéfinis (une centaine, beau coup. plusieurs).
Il a surgi des difficultés de dernière heure,
*Il a surgi les difficultés de dernière heure,
Il est arrivé quelqu’un,
* Il est arrivé Marie.
Il a été vendu des centaines de grammaires.
* il a été vendu ces grammaires.
Il a été tué des milliers de soldats durant cette guerre.
* il a été tué nos soldats durant cette guerre.
Voir Milsark (1974) et Belletti (1988) pour une discussion de cette propriété, que l'on a appelée l’effet indéfini.
2.5. Transitivité, intransitivité, une question de contexte
52Nous avons évoqué au début de ce chapitre la distinction entre verbes intransitifs (sans objet direct) et verbes transitifs (avec objet direct). Il faut cependant reconnaître que dans l’usage courant, la transitivité n’est pas absolue. Souvent, les verbes transitifs peuvent être employés de façon intransitive, par exemple : je mange. D’autre part, certains verbes intransitifs peuvent s’employer de façon transitive, par exemple : dormir un somme, vivre sa vie.
53Comme le notent Cummins et Roberge (2004 ; 2005), qui s’inspirent en grande partie du travail de Larjavaara (2000), l’emploi intransitif des verbes transitifs dépend souvent du contexte. Généralement, le sens de l’objet direct manquant est récupérable, soit parce qu’il a été mentionné au préalable dans le discours (exemples [31]), soit parce que le contexte environnant ne laisse pas place à l’ambiguïté (exemples [32]) :
31 | a. | Maîtrisez-vous vos interviews ? C’est capital, les interviews. Je maîtrise _. |
b. | Tu as lu les pages ? Tu m’as dit que tu avais lu _. | |
32 | a. | Garder _ hors de la portée des enfants. |
b. | Ne pas utiliser si le sceau intérieur est brisé. | |
c. | Je laisse ici ? (phrase prononcée, par exemple, par un locuteur ayant un sac à la main) |
54Lorsqu’il n’y a pas de contexte, l’objet direct peut aussi parfois être omis, mais il a alors une interprétation très précise. Par exemple, dans le cas de verbes comme manger (voir les exemples en [33]), l’objet manquant est interprété comme dénotant ce qui peut normalement être mangé ; il ne peut pas, par exemple, être interprété comme l’objet direct des expressions en (34) :
33 | a. | On mange _ bien ici. |
b. | As-tu mangé _ ? | |
34 | a. | Manger des claques. |
b. | Manger ses mots. | |
c. | Manger son chapeau. |
55Signalons finalement que, dans plusieurs cas, même si l’objet d’un verbe transitif n’apparaît pas en surface, il exerce quand même un rôle syntaxique dans la phrase. Par exemple, un objet non exprimé peut servir d’antécédent à un pronom (ex. [35]) ou d’argument à un prédicat secondaire (ex. [36]) ou encore faire l’objet d’un spécification ultérieure dans le discours (ex. [37]) :
35 | a. | Ce roman amuse _ quand on le prend au sérieux. (= ce roman amuse les gens quand on (= les gens) le prend au sérieux) |
b. | Si elle déteste _ vraiment, on le met dans la salle de bain. (le = le papier peint) | |
36 | a. | Les steaks, moi je préfère manger saignants. (= Moi je préfère manger les steaks saignants) |
b. | Ce gouvernement rend malheureux. (= Ce gouvernement rend les gens malheureux). | |
37 | C’est une chose si douce que de louer, et surtout ses amis. (= C’est une chose si douce que de louer les gens en général, et surtout ses amis.) |
56Nous venons de donner un bref aperçu de l’emploi intransitif des verbes transitifs. Mais, bien entendu, la réalité est beaucoup plus complexe. Nous invitons le lecteur intéressé à en savoir plus long à consulter les travaux de Cummins et Roberge cités au début de cette section.
3. Conclusion
57Nous avons vu dans ce chapitre que les travaux en grammaire générative ont permis de dégager différentes classes de verbes : les verbes à montée (sembler, paraître, s’avérer, etc.), les verbes à contrôle (permettre, promettre, convaincre, jurer, etc.), les verbes inaccusatifs (monter ; tomber, disparaître, venir, arriver, etc.) et les verbes inergatifs (téléphoner ; réagir, mentir, rire, régner, etc.).
58La classification de ces verbes — fondée sur des critères syntaxiques — nous a aussi permis d’établir certains liens et certaines généralisations. Ainsi, la dérivation des verbes au passif nous a permis de comprendre les conditions qui régissent la pronominalisation de en. À son tour, le comportement de en nous a permis de confirmer l’existence d’une distinction structurale entre les verbes inaccusatifs et les verbes inergatifs. Enfin, cette distinction structurale nous a permis d’expliquer pourquoi un sous-ensemble des verbes intransitifs, les inaccusatifs, affichent un comportement très similaire à celui des verbes au passif : en effet, selon l’analyse proposée, les sujets des inaccusatifs et des verbes au passif ont ceci en commun qu’ils sont, au départ, des objets directs du verbe.
DES LECTURES SUPPLÉMENTAIRES SUR LES CLASSES DE VERBES
Sur les verbes à montée et à contrôle en français, on pourra aussi consulter Ruwet (1983) et Rooryck (1990,1992). Sur l'analyse proposée pour le passif, voir entre autres Chomsky (1981 :124 et possim), et jaeggli (1986). La question de l'inaccusativité a fait l’objet de nombreuses études que nous ne pouvons résumer dans cet ouvrage. Pour un aperçu général et une discussion sur les propriétés sémantiques de ces verbes, voir Levin et Rappaport Hovav (1995). Sur les verbes réfléchis en français, on pourra consulter entre autres ZribiHertz (1987) et Labelle (1992).
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