Chapitre II. Renan et la Vie de Jésus
p. 19-27
Texte intégral
1Le sujet de Jésus n’a cessé de passionner Renan, puisqu’il lui consacrera, au cours d’une vingtaine d’années, plusieurs études successives dont celle qui devait assurer l’immortalité à son nom.
2En 1845, déjà, il compose un Essai psychologique sur Jésus-Christ1, où il se défend de faire de la biographie ; c’est la doctrine qui l’intéresse, sa formation et son évolution. « La critique que j’entreprends de Jésus-Christ n’est pas une critique historique, mais psychologique » écrit-il. « Je n’entreprends pas de critiquer les faits de son histoire, de la réduire à son expression la plus exacte. Bien plus, je ne prends pas Jésus-Christ comme un personnage ayant eu une existence réelle [...] Ne serait-ce qu’un mythe que ma critique aurait encore sa valeur. Je prends Jésus-Christ comme [...] la manifestation d’une idée qui a eu lieu incontestablement il y a dix-huit siècles, et dont les monuments les plus remarquables sont les quatre Évangiles. Jésus-Christ, pour moi, c’est le caractère moral et philosophique qui résulte de l’Évangile. Supposez, si vous voulez, que c’est un héros fabuleux auquel les auteurs de ces écrits ont attaché leurs conceptions, peu m’importe ; il resterait toujours à expliquer comment ces conceptions ont pu surgir2. »
3Même perspective dans un article sur Les historiens critiques de Jésus3, en 1849, où, persuadé que « c’est la masse qui crée », il juge toute secondaire la biographie du Christ, bonne seulement à intéresser les archéologues du lieu.
4Cependant il ne tarde pas à comprendre que l’histoire des doctrines est inséparable de celle des hommes, et que celle-ci compte même davantage4. Aussi décide-t-il de commencer l’histoire des origines du christianisme par une biographie de son fondateur. « Je crois que pour le coup on aura sous les yeux des êtres vivants, et non ces pâles fantômes sans vie : Jésus, Marie, Pierre, etc., passés à l’état abstrait et complètement typifiés », écrit-il à Marcellin Berthelot5. Certes, il est toujours aussi intéressé par la doctrine, mais à présent il veut l’incarner dans son héraut. Le sentiment qu’il essaye, en effet, de rendre dans la Vie de Jésus est « un goût vif pour l’idéal évangélique et pour le caractère du fondateur du christianisme »6, et il déclare quelques lignes plus bas que l’éminente personnalité de Jésus est l’âme de ce livre. Ainsi unit-il dans une égale vénération le message et son interprète.
5Or, voilà que, quelques mois après la publication de la Vie de Jésus, en mars 1864, paraît une édition « populaire », où non seulement l’accent est mis à nouveau sur la doctrine, mais où Renan cherchera à la présenter cette fois, non plus telle qu’elle parut à ses origines, mais sous l’aspect qu’elle a reçu des siècles. Non que les sentiments de l’auteur aient évolué de quelque façon que ce soit, mais ce brusque changement d’optique répondait à certaines préoccupations que nous tâcherons d’établir.
*
6Donc, le 24 juin 1863, aux éditions Michel Lévy frères, paraissait la Vie de Jésus d’Ernest Renan, le faux titre mentionnant : Histoire des Origines du Christianisme — Livre premier7. Le texte des onze éditions suivantes, qui se succédèrent à de brefs intervalles, diffère peu. En 1867, paraissait une treizième, à laquelle Renan avait apporté des corrections assez considérables et qui constitue la version définitive.
7Toute biographie comporte deux volets complémentaires : le caractère du personnage d’une part et, d’autre part, les faits et gestes qui forment la trame de ses jours dans un milieu donné. La double singularité de celle-ci tient à la gageure d’écrire une histoire de Jésus bien que, comme l’avait établi Reuss depuis 18558, les données évangéliques fussent insuffisantes, et à la volonté déclarée d’exclure le merveilleux des récits légendaires. Comme s’il suffisait de débarrasser une légende de ses éléments surnaturels pour assurer la crédibilité des autres ! Mais le lecteur ne tarde pas à découvrir que le biographe s’est beaucoup moins employé à retracer l’existence de son personnage qu’à en pénétrer le caractère, — du moins celui qu’il lui prêtait... Le fond de sa pensée transparaît sous cette phrase : « En somme, le caractère de Jésus, loin d’avoir été embelli par ses biographes (entendez : les évangélistes), a été diminué par eux9. » Ainsi la Vie de Jésus se présente comme une correction des évangiles en fonction d’un critère qui n’est nullement historique, — j’entends le culte de l'auteur pour son personnage. En outre, comme nous l’avons vu, le biographe a cru pouvoir compenser l’absence de matériaux par l’intensité de ses émotions. Les fortes impressions qu’il ressentit durant son séjour en Galilée et qu’il jugea aussi instructives qu’un cinquième évangile, firent taire ses scrupules de savant10. « J’ai employé mes longues journées de Ghazir à rédiger ma Vie de Jésus, telle que je l’ai conçue en Galilée et dans le pays de Sour11. » Nul doute que ce choc est bien le point de départ de l’entreprise et que toute l’œuvre fut écrite sous le coup de cette émotion. Portée par un trouble délicieux, l’imagination de l’auteur suscite un univers poétique au sein duquel son intelligence se plaît à élaborer des conceptions subtiles, certes, mais sans support historique. Sous le charme du paysage galiléen, le poète évoque le paradis que jadis devaient former les abords du lac de Tibériade, dont la douceur, induit l’historien, ne manquait pas d’imprégner l’âme et les mœurs des habitants. Histoire et poésie se confondent. Et Renan d’achever sa reconstitution en inférant que le caractère de ce peuple allait à son tour inspirer à l’enseignement de Jésus le meilleur de lui-même : la bienveillance et le don de soi.
8Cette double influence, du milieu sur les mœurs et, ensuite, de celles-ci sur une religion, n’est pas sans rappeler Taine. L’imagination de Renan, d’abord excitée par des émotions bouleversantes, s’accélère dans la voie d’une certaine philosophie déterministe, donnant à croire, de cette manière, qu’il œuvre sous les auspices du positivisme. Ainsi se laisse-t-il aller à des dissertations qui finissent par occuper beaucoup plus de place que cette amplification poétique donnée pour une biographie. Car, comprenant qu’il ne lui était pas possible de ressaisir la réalité de l’homme à travers ses jours, il voulut du moins retrouver son message. Celui-ci s’est altéré au cours des âges, et il suffit, pensait-il, d’effacer ces souillures pour le faire survivre à jamais.
9Brunetière déclare que Renan s’est trompé s’il s’est imaginé être le premier à vouloir épurer la religion de ce qui, à ses yeux, pouvait la pervertir en s’y mêlant12. Comment Renan aurait-il pu penser cela, après tant d’essais de retour aux sources répétés au cours des siècles ? Par contre, il est incontestable qu’il a participé avec l’éclat que l’on sait à une entreprise d’assainissement qui ne doit pas se relâcher, car tout idéal subit les outrages du temps. Conscient des périls que la critique nouvelle faisait courir à la foi, il prétendit montrer qu’elle ne portait pas atteinte à l’âme du christianisme et que lui, Renan, en était d’ailleurs la meilleure preuve.
10Il était convaincu que le fondement de la religion chrétienne n’est pas dans ses dogmes, toujours sujets à controverses13, mais dans l’idéal qu’a conçu son fondateur et que sa perfection rend inaltérable et éternel. Or, il lui échappe qu’il prête ses propres aspirations à son héros. À force d’abstraire et d’épurer, on finit par trouver des similitudes même là où il n’en est pas, et une continuité toute factice. Le sens critique fait défaut au commentateur, qui perd de vue que l’ambiguïté des premiers textes chrétiens l’induit à se retrouver en eux parce qu’il est prévenu en leur faveur. L’analyse des deux phrases suivantes montre comment s’est produit ce transfert.
Le royaume de Dieu, tel que nous le concevons, diffère notablement de l’apparition surnaturelle que les premiers chrétiens espéraient voir éclater dans les nues. Mais le sentiment que Jésus a introduit dans le monde est bien le nôtre14.
11Renan dissocie ici nettement les deux interprétations du royaume de Dieu : l’image de l’apparition surnaturelle fulgurant dans les nues est celle des premiers chrétiens, tandis que la notion de perfectionnement moral, qui est la nôtre, était déjà celle de Jésus. Ce passage laisse ainsi entendre que celui-ci ne concevait pas le Royaume comme ses disciples et que c’est sa conception qui a, naturellement, survécu.
12Malheureusement, cette explication figurant dans le chapitre final, où est résumé l’essentiel du message chrétien, ne correspond pas du tout à celle qui est donnée trois cents pages plus haut, au chapitre intitulé Développement des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu, où il est dit que Jésus a conservé simultanément la conception d’une fin du monde proche et celle d’une humanité régénérée par la bonne nouvelle. Renan nous y apprend, en effet, que Jésus donne trois sens au royaume de Dieu : le règne des pauvres, l’accomplissement littéral des visions de Daniel et d’Hénoch, et le royaume des âmes, c’est-à-dire la délivrance par l’esprit ; toutefois il aurait mis l’accent sur cette conception d’un nouvel état de l’humanité sauvée par l’effort des meilleurs.
13Ce n’est évidemment pas parce que les vues eschatologiques finirent par s’estomper avec les siècles, qu’elles n’étaient pas des plus vivaces dans la pensée de Jésus. Or, il était pénible à Renan de les prêter à ce dernier. De même que son rationalisme exclut le merveilleux de l’histoire, il supporte mal de voir ce héros si révéré s’acoquiner avec le surnaturel, sous quelque forme que ce soit. Non seulement l’historien ne peut connaître du merveilleux, qui participant de la foi s’exclut de la science, mais en outre celui-ci ternit la pureté d’un idéal qui n’a pas à devoir compter sur pareil secours. Produit des tréfonds les plus obscurs, le surnaturel étouffe l’âme en l’empêchant de s’élancer vers ses aspirations les plus hautes, le divin. C’est pourquoi, afin de donner de Jésus le portrait le plus conforme à ses vœux, Renan éloignera le plus possible de lui tout ce qui participe de la fable : l'apocalypse, les prodiges, l’eucharistie.
14L’héritage eschatologique que Jésus avait reçu de la tradition juive et qu’il n’était pas en mesure de refuser était mal conciliable avec l’esprit original de la bonne nouvelle. Les horreurs de l’apocalypse de même que l’image de la Géhenne qui attend la plupart sont, quoi qu’on veuille, en contradiction avec l’idéal de justice et d’espoir qu’exprime la foi en la venue du Royaume. En outre, la volonté de le fonder en appelant au bien les âmes régénérées par le message n’implique guère que l’apocalypse soit proche : les deux notions s’excluent mutuellement. Pourquoi proposer à l’humanité de s’amender, si elle est arrivée à son terme ? L’apocalypse, surtout, répugne à la philosophie de Renan, parce qu’elle procède d’un certain infantilisme et, plus encore, parce qu’elle pourrait supplanter le Royaume, conçu comme le plus pur idéal de perfection morale. La conclusion du chapitre vu, traitant du royaume de Dieu, est des plus significatives à cet égard :
Heureux qui a pu voir de ses yeux cette éclosion divine, et partager, ne fût-ce qu’un jour, cette illusion sans pareille ! Mais plus heureux encore, nous dirait Jésus, celui qui, dégagé de toute illusion, reproduirait en lui-même l’apparition céleste, et, sans rêve millénaire, sans paradis chimérique, sans signes dans le ciel, par la droiture de sa volonté et la poésie de son âme, saurait de nouveau recréer en son cœur le vrai royaume de Dieu15 !
15Quant aux récits légendaires, ce serait une erreur, en raison de la défiance qu’ils inspirent, de remettre en cause l’historicité de leurs protagonistes, du Christ en particulier.
Plaçons donc au plus haut sommet de la grandeur humaine la personne de Jésus. Ne nous laissons pas égarer par des défiances exagérées en présence d’une légende qui nous tient toujours dans un monde surhumain. La vie de saint François d’Assise n’est aussi qu’un tissu de miracles. A-t-on jamais douté cependant de l’existence et du rôle de François d’Assise16 ?
16Cette réflexion montre en outre à quel point Renan avait à cœur de sauvegarder le prestige du Christ auprès de ceux qui auraient pu le croire entamé par la recherche scientifique. Dans son esprit, il doit, au contraire, en sortir grandi.
17Il n’empêche qu’un certain malaise se fait parfois jour quand il aborde le chapitre des miracles.
18L’historien ne pouvait nier que le Christ accomplît des actions qui passèrent pour telles. Mais il ne peut échapper au grief de partialité, parce qu’il opère parmi eux un choix selon leur catégorie. À une exception près, en effet, il ne prend en considération que les actes de thaumaturgie, c’est-à-dire les « miracles » explicables par le pouvoir de suggestion du maître17. S’il mentionne la résurrection de Lazare, c’est parce qu’elle occupe une telle place dans le souvenir des générations qu’il n’était vraiment pas possible à l’historien de la passer sous silence, mais la présence des explications successives qu’il en donne dans les différentes éditions savantes dénote son embarras. Quant aux autres miracles, il n’en souffle mot. C’est à juste titre qu’il voulut échapper au travers qui consiste à donner une explication rationnelle aux prodiges à n’importe quel prix. Mieux vaut avouer son ignorance que de chercher à éventer le surnaturel par des causes naturelles parfaitement invraisemblables, à la manière d’Anatole France expliquant « scientifiquement » le miracle de Bolsène, dans son Jardin d’Épicure. Pour sa part, Renan a tourné la difficulté en ne faisant allusion à aucun prodige, hormis les actes de thaumaturgie, c’est-à dire en recourant à ce procédé d’escamotage qu’il reprochait à Schérer de pratiquer.
L’article de Schérer sur les miracles ne m’a pas satisfait. Il y a là un malentendu, avec lequel il eût été impossible d’écrire un récit quelconque de la vie de Jésus. L’avantage du récit est qu’il force à ne rien caractériser. Or le tour de Schérer est un peu de l’escamotage. Il faut rejeter tous les Évangiles en bloc, ou admettre que Jésus lit des choses qu’on prit pour des miracles. L’Évangile de Marc, d’un bout à l’autre, est un tissu de miracles, et c’est là l’Évangile narratif original. Or un homme dont le métier est d’être thaumaturge ne peut pas ne pas avoir une certaine conscience du métier. Concilier tout cela avec le grand rôle de Jésus est le problème que j’ai essayé de résoudre. Mais on ne le résout pas en supprimant un des termes18.
19Ce passage révèle une deuxième difficulté soulevée par les miracles, et que, sans doute, Renan voulait à tout prix surmonter. Ce thaumaturge, qui « ne peut pas ne pas avoir une certaine conscience du métier », sait, autrement dit, que son pouvoir tient tout entier dans la foi qu’il inspire, et il ne manque pas de tirer parti de son savoir-faire. Ce soupçon de duplicité, en l’occurrence, est proprement odieux à Renan. Aussi s’emploie-t-il à justifier son héros. C’est la nécessité qui l’accule à recourir à ces procédés : « Jésus dut donc choisir entre ces deux partis, ou renoncer à sa mission, ou devenir thaumaturge19. » Car il n’échappe pas aux lois de la condition humaine, lesquelles participent de la contingence au regard de Dieu. Et l’historien laisse échapper cette exclamation où perce la nostalgie de sa foi perdue : « Le plus grand miracle eût été qu’il n’en fît pas20 ! » Car Dieu, s’il existait, s’imposerait par le seul éclat de sa grandeur et de sa beauté. Toute ombre de surnaturel suppose l’artifice, partant exclut le divin.
20Mais le biographe cherche à sauver aussi le prestige de son héros en déclarant que la plupart des miracles dont il passe pour avoir été l’auteur, lui furent attribués par ses disciples ; en insistant ensuite, à différentes reprises, sur le fait qu’il n’exécutait les autres qu’à la demande et contre son gré ; enfin en mettant sa bonne foi hors de doute21. Cette dernière assertion ne laisse pas, du reste, d’être en contradiction avec ce qu’il écrivait à Berthelot sur ce qu’il pensait de la pratique du thaumaturge et qui le gênait beaucoup.
21S’il est enfin un aspect du christianisme où le prodige se renouvelle en permanence, c’est bien dans l’Eucharistie, dont la tradition attribue naturellement l’institution à Jésus. Fidèle à son propos d’épargner le plus possible à celui-ci les compromissions avec le surnaturel, Renan explique, — à la fin du chapitre consacré aux « Institutions de Jésus », — comment sa signification a été donnée a posteriori à l’Eucharistie, la dernière cène n’ayant pas revêtu historiquement un caractère plus particulier que les précédentes.
*
22Il ressort de ces caractères de la Vie de Jésus, que nous venons de relever, que Renan, vénérant le Christ parce que la noblesse et la poésie de son message rencontraient ses aspirations les plus profondes, fut tout naturellement porté à s’en faire le biographe. Mais comme son sujet est singulièrement difficile à appréhender et que certains de ses aspects contrarient son attente, il n’hésite pas à déclarer que les évangélistes ont diminué le personnage, se donnant ainsi licence de le recomposer selon son cœur. Comme l’écrit très justement Laudyce Rétat : « Le Jésus de Renan, c’est le rapport de Renan à Jésus22. »
23Un auteur écrit pour plaire, s’il est un artiste, ou pour édifier, s’il est un philosophe, un moraliste ou un savant. Il arrive aussi que le travail de création soit une voie qu’emprunte l’écrivain pour se mieux connaître. En se concentrant, l’attention approfondit l’analyse ou ranime des images qui seraient demeurées englouties dans l’oubli. Peut-être est-il vrai que Montaigne voulut laisser un portrait de lui en écrivant ses Essais. Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que, quel que fût son dessein, son œuvre lui permit de se connaître mieux et de s’épanouir plus complètement que s’il avait consacré à la promenade sur ses terres les heures passées à méditer dans le cercle de ses livres. Avant d’être livrée au public, la Recherche du temps perdu procura à Marcel Proust d’ineffables enchantements par la surprise des réminiscences. Quant à Renan, il était si attaché à son personnage, qu’il ne put le recréer sans se confondre avec lui, de sorte qu’il n’est pas exagéré de dire que la Vie de Jésus constitue d’abord un témoignage autobiographique.
Notes de bas de page
1 E. Renan, Essai psychologique sur Jésus-Christ [1845], p.p. Jean Pommier, Paris, La Connaissance, 1921.
2 Cité par Jean Pommier, La genèse de la « Vie de Jésus » Étapes d’une pensée critique, dans Revue d’histoire littéraire de la France, 1964, p. 251.
3 E. Renan, Les historiens critiques de Jésus, dans Œuvres complètes, t. 7, p. 116-167.
4 Vie de Jésus. Introduction, p. liv.
5 Lettre du 12 septembre 1861, dans E. Renan et M. Berthelot, Correspondance 1847-1892, p. 284, Paris, Calmann-Lévy, 1929.
6 E. Renan, Souvenirs d'enfance et de jeunesse, dans Œuvres complètes, t. 2, p. 876.
7 C’est à cette édition que nous nous référons tout au long de cette étude, puisque notre propos est de comparer le texte de l’édition dite populaire, de 1864, et celle-ci.
8 Les Vies de Jésus et le Jésus de l’Histoire, par Jean G. H. Hoffmann, Acta Seminarii neotestamentici upsaliensis edenda curavit A. Fridrichsen, XVII, p. 20, Paris, Messageries évangéliques, 1947.
9 Vie de Jésus, p. 450 et Jésus, p. 280.
10 « Toute cette histoire qui, à distance, semble flotter dans les nuages d’un monde sans réalité, prit ainsi un corps, une solidité qui m’étonnèrent. L’accord frappant des textes et des lieux, la merveilleuse harmonie de l’idéal évangélique avec le paysage qui lui servit de cadre furent pour moi comme une révélation. J’eus devant les yeux un cinquième évangile, lacéré, mais lisible encore, et désormais, à travers les récits de Matthieu et de Marc, au lieu d’un être abstrait, qu’on dirait n’avoir jamais existé, je vis une admirable figure humaine vivre, se mouvoir » (Vie de Jésus, Introduction, p. liii).
11 Lettre du 12 septembre 1861, dans E. Renan et M. Berthelot, Correspondance 1847-1892, p. 284, Paris, Calmann-Lévy, 1929.
12 F. Brunetière, Histoire de la littérature française, t. 4, p. 345, Paris, Delagrave, 1921.
13 « Les moins chrétiens des hommes furent, d’une part, les docteurs de l’Église grecque, qui, à partir du IVe siècle engagèrent le christianisme dans une voie de puériles discussions métaphysiques, et, d’une autre part, les scolastiques du moyen âge latin, qui voulurent tirer de l’Évangile les milliers d’articles d’une Somme colossale » (Vie de Jésus, p. 444).
14 Vie de Jésus, p. 445.
15 Vie de Jésus, p. 194 et Jésus, p. 137-138. Ce passage montre une fois encore que Renan confondait ses façons de voir et celle de son personnage (« nous dirait Jésus »).
16 Vie de Jésus, p. 449 et Jésus, p. 279.
17 « Les types de miracles évangéliques, en effet, n’offrent pas beaucoup de variété ; ils se répètent les uns les autres, et semblent calqués sur un très petit nombre de modèles, accommodés au goût du pays [...] Presque tous les miracles que Jésus crut exécuter paraissent avoir été des miracles de guérison » (Vie de Jésus, p. 259-260 — Jésus, p. 179).
18 Lettre du 4 août 1863, dans E. Renan et M. Berthelot, Correspondance 1847-1892, p. 294, Paris, Calmann-Lévy, 1929.
19 Vie de Jésus, p. 257. Voir aussi p. 259 : « Il est probable que l’entourage de Jésus était plus frappé de ses miracles que de ses prédications si profondément divines. »
20 Op. cit., p. 268.
21 « Jésus et surtout ses disciples employèrent ces deux procédés de démonstration avec une parfaite bonne foi » (Vie de Jésus, p. 255).
22 Religion et imagination religieuse : leurs formes et leurs rapports dans l’œuvre d’Ernest Renan, Paris, 1977, p. 207.
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